tn_CPR @just_autist @enavarac Bla bla bla j'ai les bonbons qui collent au papier. 11 Nov 2021 COURS PAR M. GAY-LII SS AC COMPRENANT bt$ SStfs, fit S^tmic vĂ©gĂ©ta U et tuttutfe, TOME PREMIER. ' mA. ‱ inuiimn»iml fJarie, PICHON ET DIDIER, ÉDITEURS, LIBRAIRES-COMMISSIONNAIRES, SUCCESSEURS DE DECHET AINE, QUAI DES AtJGUSTINS, N° ^ 7 - wwwvvwv 1828 S I 3 Ă© Ks*i /? et quelle est la loi, si elle n’est pas analogue Ă  celle que nous venons d’exposer pour les bases ? Dans ce cas le radical peut se combiner avec des quantitĂ©s d’oxigĂšne diffĂ©rentes pour former des acides diffĂ©rens, mais il faudra toujours la mĂȘme quantitĂ© de base pour produire la neutralitĂ©. Ainsi, en combinant un atome de soufre avec deux atomes d’oxigĂšne, on forme de l’acide sulfureux si on laisse cet acide DE CHIMIE. IQ Ă  l’air, il prend une nouvelle quantitĂ© d’oxi- gĂšne et devient acide sulfurique, qui est neutralisĂ© par la mĂȘme quantitĂ© de base. Les acides peuvent se combiner avec la base en diverses proportions ; mais dans chacune d’elles, ils n’ont pas toujours la mĂȘme affinitĂ© en gĂ©nĂ©ral, il existe des proportions dans lesquelles la combinaison est plus stable. Dans les diverses combinaisons d’un mĂȘme corps, il y en a toujours une beaucoup plus stable que les autres ; et quand rien ne s’y oppose, la combinaison la plus stable peut toujours se former. Ainsi, on verra des oxides renfermant plus d’un atome d’oxigĂšne revenir Ă  un seul atome pour former une combinaison plus stable, par exemple. Je puis combiner le peroxide de mangĂšse avec l’acide sulfurique je formerai un sel rouge bien acide, mais qui se dĂ©compose avec facilitĂ© pour passer Ă  l’état de protoxide ; il suffit pour cela d’une lĂ©gĂšre chaleur. Il est Ă  remarquer qu’entre les corps de mĂȘme classe l’affinitĂ© est faible ainsi, les acides entre 2 .. 30 COURS eux et les bases entre elles ont peu d’affinitĂ© ; mais les acides ont une grande affinitĂ© pour les bases. Il y a beaucoup de considĂ©rations pour lesquelles nous renverrons Ă  une Ă©poque plus avancĂ©e ; nous attendrons, pour parler de l’électricitĂ©, que le professeur de Physique en ait traitĂ©. Je dirais des mots nouveaux, je ne serais pas compris ; il vaut mieux attendre que vous soyez familiers avec les phĂ©nomĂšnes Ă©lectriques et galvaniques. Je ferai remarquer que les gĂ©nĂ©ralitĂ©s dĂ©coulent des faits, en sorte qu’on peut dire qu’un fait gĂ©nĂ©ral doit suivre l’exposition des faits particuliers. Nous parlerons d’abord de ces faits, qui serviront Ă  nous fixer. Il faut commencer par classer les sels, et voir comment nous les Ă©tudierons. Ils sont excessivement nombreux ; mais ils n’ont pas tous la mĂȘme importance pour nous aussi nous passerons lĂ©gĂšrement sur ceux qui en ont le moins. En examinant les sels, on voit qu’on en peut former deux sĂ©ries de groupes. Dans l’une, on DF. CHIMIE. ai peut placer les sels de mĂȘme base et d’aeides dif— fĂ©rens; dans l’autre, les sels de mĂȘme acide avec des bases diffĂ©rentes. Ces deux mĂ©thodes ont Ă©tĂ© employĂ©es. En MinĂ©ralogie, avait rangĂ© les sels d’aprĂšs les bases au lieu de dire sulfate de chaux, il disait chaux sulfatĂ©e. En Chimie, on aime mieux les ranger d’aprĂšs les acides, parce que les acides sont en gĂ©nĂ©ral plus faciles Ă  dĂ©composer. Ainsi, nous rangerons les sels de maniĂšre Ă  former autant de groupes que d’acides diffĂ©rens nous mettrons donc ensemble tous les sels formĂ©s par l’acide sulfurique et les diffĂ©rentes bases, et nous les nommerons sulfates.; nous mettrons Ă©galement ensemble tous les carbonates, etc. ; nous examinerons les caractĂšres des divers groupes, et ensuite ceux, des espĂšces. En parlant des sels, nous ne pouvons pas avoir pour but d’étudier ces corps dans tous leurs dĂ©tails, ils sont trop nombreux. S’il fallait les mettre en contact avec tous les corps, ce serait une Ă©tude longue et sans utilitĂ© il faut les dĂ©finir, les caractĂ©riser; et si un petit nombre de caractĂšres 22 COURS suffit pour distinguer un corps, nous nous eri contenterons. Ainsi, caractĂ©riser un corps, c’est donner les caractĂšres saillans qui le reprĂ©sentent; de sorte que l’étude des sels comprend leurs dĂ©finitions et leurs propriĂ©tĂ©s les plus saillantes. Les caractĂšres que prĂ©sentent les sels sont de deux ordres les caractĂšres gĂ©nĂ©riques, propres Ă  tous les sels formĂ©s par un mĂȘme acide ; et les caractĂšres spĂ©cifiques , qui sont dĂ©terminĂ©s plus particuliĂšrement par la prĂ©sence de la base. Ces caractĂšres se composent de propriĂ©tĂ©s qui sont ou chimiques ou physiques. Par propriĂ©tĂ©s physiques , on entend toutes celles qu’on peut remarquer sans altĂ©rer le corps, comme la forme, la couleur, la saveur qui, en gĂ©nĂ©ral, dĂ©pend plus de la base que de l’acide, comme dans tous les sels de magnĂ©sie, qui sont caractĂ©risĂ©s par une amertume particuliĂšre; l’odeur, la densitĂ©, l’action sur la lumiĂšre ou la rĂ©fraction, la fusibilitĂ© , la volatilitĂ©. Les propriĂ©tĂ©s chimiques sont la maniĂšre dont DE CHIMIE. 23 les sels se comportent avec l’eau, c’est-Ă -dire, eu general, l’action des dissolvans. C’est un grand point dans l’histoire des sels, de connaĂźtre s’ils sont solubles dans l’eau , et en quelle quantitĂ© ; cela dĂ©termine les moyens de sĂ©paration et de combinaison. Ce que je dis de l’eau s’entend de tous les dissolvans ; de l’alcool, dont on se sert beaucoup pour dissoudre les sels , des acides. Dans les propriĂ©tĂ©s chimiques, il faut encore ranger l’action de la chaleur, de l’air, des corps ’ " simples, des acides et des bases. L’étude d’un sel sera terminĂ©e par son histoire naturelle, c’est-Ă -dire par les circonstances oĂč il se trouve dans la nature. En gĂ©nĂ©ral, la dĂ©nomination chimique fait connaĂźtre sa composition quand je dis sulfate de potasse, vous entendez de quel corps je veux parler. Mais il y a beaucoup de sels qui sont avec excĂšs d’acide ou de base ; il y en a qui sont ce qu’on nomme hydratĂ©s, c’est-Ă -dire combinĂ©s avec l’eau. Les propriĂ©tĂ©s peuvent donc aussi dĂ©pendre de la prĂ©sence de l’eau on sera donc H COURS forcĂ© de dire sel hydratĂ© ou non. Vous ĂȘtes familiers avec la plupart de ces propriĂ©tĂ©s ; nous ne devons nous en occuper qu’autant qu’elles se rapportent Ă  l’étude des sels. Nous exprimerons la composition des sels d’une maniĂšre simple par les atomes, en faisant connaĂźtre s’ils sont neutres, acides ou basiques ; les quantitĂ©s d’eau seront de mĂȘme exprimĂ©es atomiquement. Autrefois, on donnait les quantitĂ©s pondĂ©rales prises sur cent parties il Ă©tait difficile de retenir de pareils nombres. L’action de la chaleur comprend plusieurs phĂ©nomĂšnes , comme la fusibilitĂ©, la volatilitĂ©; propriĂ©tĂ©s auxquelles nous donnons une grande importance. Mais, en Ă©tudiant l’action de la chaleur sur ces corps, on observe un phĂ©nomĂšne que ne prĂ©sentent pas tous les sels, et qui, par cela mĂȘme, devient un caractĂšre c’est la dĂ©crĂ©pitation. Si l’on jette du sel marin sur des charbons chauds, il saute en Ă©clats en pĂ©tillant ce phĂ©nomĂšne est souvent une preuve de l’absence de l 'eau chimique dans le sel, c’est-Ă -dire que, le DE CHIMIE. 25 plus souvent, les sels hydratĂ©s ne dĂ©crĂ©pitent pas. Je ne dis pas cependant que tout sel qui ne contient pas d’eau , dĂ©crĂ©pite; cela serait faux. A quoi est dĂ» ce phĂ©nomĂšne ? On peut l’attribuer Ă  deux causes. Les sels, en gĂ©nĂ©ral, se forment au milieu de l’eau ; il se peut que les molĂ©cules, en s’agrĂ©geant, ne l’expulsent pas entiĂšrement ; il en reste, mais des quantitĂ©s si petites, qu’on ne peut les Ă©valuer au-delĂ  de quelques milliĂšmes. Ainsi un sel qu’on nommera anhydre pourra cependant contenir quelques milliĂšmes d’eau. Cette eau n’est pas considĂ©rĂ©e comme chimique, et aujourd’hui on a un moyen de reconnaĂźtre l’eau en combinaison chimique; c’est qu’elle soit en proportions dĂ©finies. Cette eau est interposĂ©e entre les lames des cristaux, et l’on conçoit que quand on jette un sel de cette nature sur des charbons ardens, l’eau peut prendre l’état de fluide Ă©lastique et briser le sel. Cette explication est admise; mais je fais remarquer qu’il peut y avoir dĂ©crĂ©pitation sans qu’elle soit due Ă  la volatilitĂ© de l’eau. En effet, 26 COURS il y a des corps solides vitrifiĂ©s dans lesquels on ne peut supposer de l’eau ; cependant, ils peuvent se briser et dĂ©crĂ©pitei’, comme la larme batavique qu’on rĂ©duit en parcelles en brisant seulement la queue. On peut attribuer ce phĂ©nomĂšne Ă  l’action de la chaleur qui agit inĂ©galement par la dilatation. La chaleur peut encore agir chimiquement en sĂ©parant l’eau de cristallisation quyest retenue trĂšs faiblement dans les corps, et qui peut ĂȘtre expulsĂ©e par la seule chaleur de l’atmosphĂšre ou Faction hygromĂ©trique. On reconnaĂźt facilement quand un sel contient de l’eau; il suffit pour cela de le placer dans un tube fermĂ© Ă  l’une de ses extrĂ©mitĂ©s, et de chauffer; et l’eau, s’il en contient, se vaporise et se dĂ©pose Ă  la partie supĂ©rieure sous forme de gouttelettes. Quelque petite que soit la quantitĂ© d’eau, on peut la reconnaĂźtre de cette maniĂšre. D’autres fois, la chaleur agit en dĂ©terminant un nouvel arrangement entre les molĂ©cules. L’action de l’eau sur les sels est des plus remar- DE CHIMIE. 2 7 quabĂźes, car elle comprend la solubilitĂ© et la cristallisation. On mesure la solubilitĂ© en prenant, par exemple, ioo parties d’eau , et cherchant la quantitĂ© de chaque sel quelles peuvent dissoudre. L’eau dissout en gĂ©nĂ©ral les corps en quantitĂ© variable, suivant que sa tempĂ©rature est plus ou moins Ă©levĂ©e ; il y a cependant quelques sels qui se dissolvent mieux Ă  froid qu’à chaud, tels que le sulfate de soude et le sĂ©lĂ©niate de soude; il faut donc faire une expĂ©rience pour chaque tempĂ©rature dĂ©terminĂ©e , afin d’obtenir le point de saturation. Mais le sel peut ĂȘtre hydratĂ© ou anhydre; il faut donc examiner le sel quand il est cristallisĂ©, et, s’il se sĂ©pare anhydre, on dira que l’eau a dissous tant de parties de sel anhydre ; mais, en gĂ©nĂ©ral, il se sĂ©pare avec son eau de , cristallisation, et alors on dit que c’est un sel hydratĂ©. Ainsi, la solubilitĂ© sera apprĂ©ciĂ©e en Ă©valuant le sel tel qu’il se sĂ©pare du dissolvant. On peut faire cette expĂ©rience de deux maniĂšres d’abord en tenant de l’eau pure Ă  une tempĂ©rature constante avec un excĂšs de sels, 28 COURS pendant assez long-temps pour qu’elle soit saturĂ©e ; en opĂ©rant, par exemple, dans un matras au bain-marie, dont on dĂ©termine la tempĂ©rature au moyen d’un thermomĂštre, dĂ©cantant la liqueur dans un matras pesĂ©, le pesant de nouveau, et faisant Ă©vaporer Ă  siccitĂ© ; ou bien en faisant une dissolution saturĂ©e Ă  une certaine tempĂ©rature , par exemple, 20°, et exposant la liqueur Ă  une tempĂ©rature plus basse, comme io°, dĂ©cantant la liqueur, et l’évaporant Ă  siccitĂ© comme prĂ©cĂ©demment. On trouve beaucoup de sels qui contiennent de l’eau de cristallisation ; en les chauffant, l’eau qui est Ă  l’état solide va agir comme dissolvant, de maniĂšre que le sel qui Ă©tait solide, exposĂ© Ă  la chaleur, va fondre c’est lĂ  ce qu’on nomme la fusion aqueuse; elle est dĂ©terminĂ©e par la prĂ©sence de l’eau dans le sel. Le sel anhydre peut ensuite fondre Ă  la chaleur rouge, de sorte que le sel qui vient de subir la fusion aqueuse Ă  une tempĂ©rature modĂ©rĂ©e, fondra souvent encore si on l’expose Ă  une tempĂ©rature trĂšs Ă©levĂ©e, et il Ă©prouve DE CHIMIE. 2 9 alors ce qu’on nomme la fusion ignĂ©e. Si l’on jette du sulfate de soude sur un corps incandescent, il subit la fusion aqueuse, et prĂ©sente bientĂŽt du sulfate anhydre; si l’on porte celui-ci Ă  une haute tempĂ©rature, il subira la fusion ignĂ©e. L’alcool est un dissolvant qui agit sur un certain nombre de sels ; mais il ne dissout bien que ceux que l’eau dissout facilement et qu’on nomme dĂ©liquescens cela fait qu’il peut servir pour sĂ©parer quelques sels les uns des autres. Ainsi, si l’eau dissout deux sels, et que l’alcool n’en puisse dissoudre qu’un, on pourra l’employer pour les sĂ©parer. Je dois faire remarquer que l’action dissolvante de l’alcool varie en raison de sa nature, c’est-Ă - dire des proportions d’eau et d’esprit-de-vin qu’il contient. On peut dire que l’alcool absolu ne dissout presque point de sel ; mais il en dissout d’autant plus, qu’il est plus aqueux. Ainsi, on conçoit qu’avec l’alcool on peut avoir une infinitĂ© de dissolvans. Il s’ensuit que quand on dit qu’un corps est soluble dans l’alcool, il faut faire con- 3o COURS DE CHIMIE. naĂźtre la nature de l’alcool employĂ©. On se sert, en gĂ©nĂ©ral, de l’esprit-de-vin f. Voici uite dissolution de nitrate de potasse l’alcool ne dissout pas ce sel si j’y verse de l’alcool, je vais affaiblir l’action de l’eau sur le sel, et le nitrate va se dĂ©poser. RĂ©ciproquement, il y a des corps que l’alcool dissout, et que l’eau ne peut dissoudre, en sorte qu’en y versant de l’eau, on met le sel en libertĂ©. Nous avons dit que les acides sont aussi des dissolvans. VoilĂ  du phosphate de chaux je pourrais verser dessus de l’eau, en telle quantitĂ© que je voudrais, sans en dissoudre une quantitĂ© sensible ; si j’y verse un acide, je le dissoudrai trĂšs bien. Nous avons donc trois espĂšces de dissolvans ; le plus faible est l’alcool, et les acides forment le plus puissant. IMPRIMERIE DE IIÜZARD-COURC 1ER, rue >6799 Cet atome de bore s’unit Ă  deux atomes d’oxigĂšne pour former l’acide borique.. 2,0000 Poids de l’atome d’acide borique...... 2,6799 »E CHIMIE. i3 Cet atome d’acide borique pesant 2,679g, su nit Ă  un atome de soude pesant 3,9089 pour former l’atome de borax, qui par consĂ©quent pĂšse 6,5888. Les borates ont les caractĂšres suivans quand on les expose Ă  l’action de la chaleur, ils entrent en fusion Ă  une chaleur d’un rouge cerise, et la plupart donnent un verre transparent, sans altĂ©ration ; au moins n’y en a-t-il qu’un petit nombre, comme ceux formĂ©s parles oxides rĂ©ductibles, qui pourraient ĂȘtre dĂ©composĂ©s eux-mĂȘmes, et l’on a peu fait d’expĂ©riences Ă  cet Ă©gard; les autres ne sontpas altĂ©rĂ©sĂ  la plus haute tempĂ©rature. Parmi les corps combustibles, nous indiquerons l’hydrogĂšne, qui peut les dĂ©composer Ă  une chaleur pres- que blanche, en donnant naissance Ă  de l’eau, en rĂ©duisant l’acide et la base, et transformant le borate en borure, comme cela arrive pour le borate de fer, et probablement pour ceux des autres mĂ©taux. On peut obtenir des effets analogues avec le charbon. On voit qu’en traitant le borate par l’hydrogĂšne, on a deux affinitĂ©s celle de l’hydrogĂšne pour l’oxigĂšne, et celle du bore pour le mĂ©tal. Les acides dĂ©composent presque tous les ho- COUR'S *4 rates. L’acide carbonique, dans les circonstances ordinaires, ne peut cependant les dĂ©composer; car il est trĂšs volatil, et se dissout dans l’eau en petite quantitĂ©. Si l’on fait usage de l’acide sulfurique ou de l’acide nitrique, qui sont trĂšs solubles, ilss’em- parent de la base, suivant les lois que nous avons posĂ©es l’acide borique est mis en libertĂ©, et, s’il n’y a pas assez d’eau pour le dissoudre, il se prĂ©cipite. L’acide carbonique peut aussi dĂ©composer les borates, si on l’a rendu liquide par la pression. Un caractĂšre essentiel de ces sels, c’est qu’il ne se produit pointd’effervescence en y versant un acide. Il est vrai que c’est un caractĂšre commun aux autres acides fixes, comme l’acidephosphorique, ar- sĂ©nique, sulfurique; mais, comme ceux-ci ont des caractĂšres particuliers, il n’est pas possible de les confondre. D’ailleurs, les borates ainsi dĂ©composĂ©s par les acides donnent pour rĂ©sultat de l’acide borique en Ă©caille nacrĂ©e, caractĂšre remarquable. Voici une autre expĂ©rience qu’on rĂ©pĂšte souvent pour constater la prĂ©sence de l’acide borique. On peut verser sur une trĂšs petite quantitĂ© d’un sel de cet acide en dissolution de l’acide sulfu- DE CHIMIE. l5 rique ; l’acide borique se se'pare si ensuite on y trempe un papier, celui-ci aura acquis la propriĂ©tĂ© de brĂ»ler avec une flamme verte. Cette couleur verte se reconnaĂźt encore en traitant l’acide borique par le chalumeau. Les borates sont en gĂ©nĂ©ral peu solubles; on doit cependant excepter ceux qui sont formĂ©s par la potasse, la soude et l’ammoniaque, qui donnent lieu Ă  des sels solubles. S’ils sont Ă  l’état de sous- sels, ils peuvent avoir un autre degrĂ© de solubilitĂ©. On peut donc reconnaĂźtre, Ă  l’aide de ce caractĂšre, si les borates sont formĂ©s d’une de ces bases. Les borates sont insolubles dans l’alcool ; les acides les dissolvent, au contraire, avec facilitĂ©. Ainsi, si je verse un excĂšs de borate dans l’eau, il va se prĂ©cipiter, et si j’ajoute h cette eau un peu d’acide, tout le sel dĂ©posĂ© va se dissoudre. Puisque les acides dissolvent les borates, on voit qu’ils ne peuvent point former de prĂ©cipitĂ© en prĂ©sence d’un acide. On ne trouve dans la nature que deux sortes de borates, qui sont le borax et le boracite , qu’on trouve dans les montagnes gypseuses. Nous venons de donner les caractĂšres des bo- COURS iG rates neutres; mais ces bases peuvent prendre une nouvelle quantitĂ© d’acide pour former un bi- borate. Autrefois, on appelait cebi-borate simplement borate j et l’on nommait l’autre sous-borate. Les bi-borates ont quelques caractĂšres particu- 1 iers ; on les reconnaĂźt Ă  leur saveur, qui est moins alcaline, et Ă  leur plus grande solubilitĂ©. Ils sont aussi en gĂ©nĂ©ral plus fusibles ; mais ce qui les distingue surtout, c’est qu’ils renferment une quantitĂ© d’acide double. Nous insisterons peu sur les diverses espĂšces de borates. Le borax est le plus important. Son nom nous vient des Arabes ; il Ă©tait connu dans des temps fort anciens. Tel qu’on le trouve dans le commerce, on doit le considĂ©rer comme formĂ© nous donnerons toujours la composition du sel, les propriĂ©tĂ©s en dĂ©couleront naturellement d’un Ă©quivalent d’acide Ă©gal Ă . 2,6799 d’un Ă©quivalent de soude, Ă©gal Ă . 5 ,9089 6,5888 Ce sel renferme cinq Ă©quivalons d’eau, qui Ă©galent.... 5,62398 Equivalent du borax. 12,21278 Ce sel se prĂ©sente sous une forme prismatique. DE CHIMIE. Suivant M. HaĂŒy, c’est un prisme Ă  base rectangulaire oblique, ou bien un prisme oblique hexaĂšdre, ou bien un prisme octogonal; et, dans ces divers Ă©tats, on est sĂ»r qu’il contient la quantitĂ© d’eau dont nous venons de parler. Sa saveur offre Ă  la fois quelque chose de doux et d’alcalin. Il jouit de la rĂ©fraction double Ă  un haut degrĂ©. Si l’on frotte ces cristaux dans l’obscuritĂ©, il est lumineux comme le sucre, et non comme les silex que l’on choque. C’est ici une lumiĂšre phosphorescente. Ce phĂ©nomĂšne, qu’on nomme phosphorescence,, a lieu sans qu’il y ait combustion. ExposĂ© Ă  la chaleur, comme il renferme cinq proportions d’eau, il commence par se fondre dans son eau de cristallisation, et forme ensuite un liquide visqueux, boursouflĂ© par l’eau qui s’échappe Ă  l’état de vapeur; ensuite, au lieu de se dessĂ©cher, comme la plupart des sels, il devient pĂąteux si l’on continue de chauffer, il passe Ă  l’état liquide, et Ă©prouve la fusion ignĂ©e, dont nous avons parlĂ© dans la leçon prĂ©cĂ©dente. Quand la tempĂ©rature a Ă©tĂ© portĂ©e jusqu’au rouge vif, ce borax reste complĂštement liquide sans que le Chim. ' je. Leço». 2 COURS 18 feu le plus violent lui fasse Ă©prouver aucune altĂ©ration, parce qu’il n’est ni dĂ©composabĂźe ni volatil. Par le refroidissement, il donne un verre transparent qui se ternit assez promptement Ă  Pair. Tous les borates, qui ne se dĂ©composent pas par la chaleur, se fondent de lĂ  mĂȘme maniĂ©rĂ©, et donnent tin verre qui est incolore, toutes lĂšs fois que l’oxide du sel n’est pas colorĂ©; dans le cas contraire, le verre a une couleur dĂ©pendante de l’oxide qu’il contient. L’eau dissout assez bien ce sel; mais on n’a pas fait beaucoup d’expĂ©riences Ă  cet Ă©gard. A la tempĂ©rature ordinah'e, l’eau en dissout un sixiĂšme de son poids, et la moitiĂ© Ă  la tempĂ©rature de l’ébullition. A l’air, il s’altĂšre, devient opaque Ă  sa surface d’abord, et, aprĂšs un temps assez long, jusque dans l’intĂ©rieur de la masse. Quelquefois, les cristaux conservĂ©s pendant plusieurs annĂ©es tombent tout-Ă -fait en poudre. Cependant la la matiĂšre que l’on obtient n’est pas un sel tout- Ă -fait anhydre ; il retient encore une certaine quantitĂ© d’eau, qui varie suivant l’état hygromĂ©trique. Nous ne citerons que le charbon, comme DE CHIMIE. *9 pouvant dĂ©composer le borax Ă  une haute tempĂ©rature, et produire mĂȘme du bore. Les acides, en contact avec le borax, s’emparent de sa base et chassent l’acide borique. Je l’ai dĂ©jĂ  dit en traitant des caractĂšres du genre. L’acide borique, ainsi prĂ©cipitĂ©, est impur; il contient, par exemple , du sulfate de soude , quand on s’est servi d ? acide sulfurique pour sa prĂ©paration ; il faut le jeter .sur un filtre, et laisser Ă©goutter la liqueur qui l’imprĂšgne, puis le laver, le redis- soudre, et le faire cristalliser; puis laver les cristaux avec de l’eau, jusqu’à ce que les eaux du lavage ne dorment plus par un sel de barium de prĂ©cipitĂ© insoluble dans l’acide nitrique. Les eaux de lavage sont ensuite Ă©vaporĂ©es, et fournissent une nouvelle quantitĂ© d’acide. Quand on opĂšre en petit, on perd beaucoup par ces lavages ; mais en grand les eaux servent de nouveau , et l’on parvient Ă  extraire la presque totalitĂ© de l’acide borique que contenait le sel. ‱ Le borax est prĂ©cieux par la propriĂ©tĂ© qu’il a de dissoudre les oxides mĂ©talliques et de se combiner avec eux. Celte dissolution se fait Ă  chaud. 20 COURS On prend le borax dessĂ©chĂ© ou fondu ; on le rĂ©duit en poudre impalpable, on le mĂȘle avec les oxides, et en fondant au chalumeau si l’on opĂšre en petit, ou dans un creuset si l’on emploie de plus grandes quantitĂ©s, on obtient du borax colorĂ© de diverses maniĂšres; bleu avec le cobalt, jaunĂątre avec le fer, vert, bleu ou rouge avec le cuivre, etc. On connaĂźt ainsi parle borax, et ce moyen est employĂ© en minĂ©ralogie, l’oxide que renferment les corps que l’on traite. Comme on connaĂźt aujourd’hui la composition du borax , qu’on sait la quantitĂ© d’acide qu’il renferme, quand on voudra l’extraire, il faudra Calculer la quantitĂ© d’acide sulfurique nĂ©cessaire pour neutraliser la base, et mettre l’acide Ă  nu. On peut aussi procĂ©der de la maniĂšre suivante on prend un papier rĂ©actif qu’on rend paresseux, c’est-Ă -dire qu’on rend moins sensible Ă  Faction des acides en l’imprĂ©gnant de carbonate de potasse; de temps en temps on le plonge dans le liquide l’acide borique mis en libertĂ© sature l’alcali dont le papier est imprĂ©gnĂ©; mais aussitĂŽt que l’acide sulfurique est en DE CHIMIE. 2 I excĂšs, le papier rougit, et alors on doit s’arrĂȘter. Parmi les bases qui forment des borates, la potasse, la soude et l’ammoniaque donnent lieu Ă  des sels solubles ; au contraire, la baryte, la strontiane et la chaux forment des sels insolubles. Si l’on verse dans une dissolution de borax l’une de ces derniĂšres bases, la baryte, par exemple, on aura un prĂ©cipitĂ©; car l’acide doit se partager entre les deux bases, et la baryte forme des sels qui ne peuvent rester en dissolution dans l’eau. Nous placerons Ă  cĂŽtĂ© du borax un autre sel qui est aussi un borate, et qu’on ne fabrique que depuis l’annĂ©e 1818, mais dont on fera, Ă  l’avenir, un grand usage. On le forme en se servant d’une dissolution de borax ordinaire, que l’on fait cristalliser dans des circonstances diffĂ©rentes. Pour cela, on prend le borax cristallisĂ© Ă  une tempĂ©rature ordinaire, on le fait dissoudre Ă  chaud, puis on fait refroidir lentement en enveloppant le vase , pour avoir de beaux cristaux. Les cristaux se forment peu Ă  peu; on arrĂȘte la cristallisation Ă  5 o°, et l’on enlĂšve l’eau-mĂšre. On laisse ensuite cette dissolution cristalliser COURS 2 2 de nouveau. On a deux cristallisations tout-Ă - fait differentes. A la tempĂ©rature ordinaire, nous obtenions des prismes hexaĂšdres ; ici nous obtiendrons l'octaĂšdre rĂ©gulier. En examinant la composition de ce deuxiĂšme sel, on trouve qu’il l’enferme moitiĂ© moins d’eau ; aussi est-il plus pesant. Ce composĂ© est prĂ©cieux pour les arts, en raison de sa duretĂ©; car les orfĂšvres qui emploient le borax pour les soudures, sont obligĂ©s de le rĂ©duire en poudre, et, comme il Ă©clate, ils 1 en perdent beaucoup. Celui-ci, au contraire, se divise assez bien et n’éclate pas; aussi aime-t-ou mieux le payer plus cher. M. Payen a trĂšs bien dĂ©crit ce corps, et a fait voir que la quantitĂ© d’eau qu’il renferme est diffĂ©rente, comme nous venons de le dire. C’est lĂ  un exemple remarquable , qui fait voir qu’une diffĂ©rence de tempĂ©rature suffit pour donner des cristaux de formes et de proportions diffĂ©rentes. Nous aurons plusieurs fois occasion de faire la mĂȘme observation. Le borax se trouve dans la nature. Divers voyageurs nous ont appris comment on le recueille. Il parait certain qu'il vient du centre du DE CHIMIE. 25 Thibet, caries vallĂ©es dans lesquelles on le trouve sont entourĂ©es de montagnes constamment couvertes de neiges. On s’accorde Ă  dire qu’il se trouve dans de petits lacs ou Ă©tangs assez nombreux, dont quelques-uns peuvent avoir deux Ă  trois lieues de tour; que lĂ  sont des eaux si chaudes qu’on ne peut y tenir la main. On prend ces eaux pendant l’hiver, on les met dans des rĂ©servoirs l’eau s’évapore par Faction de l’air, et le borax se dĂ©pose sous forme hexaĂšdre oblique ; c’est le borax brut ou tinckal. Ce sel est ensuite portĂ© dans l’Indostan, d’oĂč il passe en Europe. On en fait venir aussi de la Chine. On le raffinait d’abord en Hollande, on l’a ensuite raffinĂ© en France. Il doit son impuretĂ© Ă  du sel marin et Ă  une matiĂšre huileuse. On trouvera, dans le Journal de Pharmacie , tome iv , page 97, et dans les Annales de Chimie et de Physique, un mĂ©moire contenant les procĂ©dĂ©s de raffinage qui ont Ă©tĂ© proposĂ©s. Les opĂ©rations qu’on fait pour le purifier ont pour but de nettoyer la surface. Pour en donner une idĂ©e, il suffit de dire que la matiĂšre hui- COURS DE CHIMIE. 2i leuse qui se trouve Ă  la surface est de'truite par la chaleur, qu’elle se carbonise, et qu’ensuite si l’on fait dissoudre dans l’eau et cristalliser, on a le borax tout-Ă -fait pur. C’est un moyen simple que l’on pourrait employer. Nous n’avons rien Ă  dire des autres borates ; il suffit de savoir qu’on peut les faire tous par double Ă©change ou dĂ©composition. J’expliquerai dans la prochaine leçon ce qui se produit dans ces opĂ©rations. Parmi les borates dont il me reste Ă  parler, il y en a un remarquable par ses propriĂ©tĂ©s; on le trouve dans la nature c’est le boracite. On l’a nommĂ© quartz de LunĂ©bourg. Il est en prismes octogones tics durs, tout-Ă -fait anhydres. Quatre angles sont tronquĂ©s et quatre ne le sont pas. Il fait feu au briquet. Si on le chauffe, il devient Ă©lectrique aux angles tronquĂ©s se rend l’électricitĂ© positive ; l’électricitĂ© nĂ©gative se rend aux angles non tronquĂ©s. IMPRIMERIE DE HUZ ARD-COtTRCIER 9 rue du Jardinet, n 9 12. 3 e LEÇON. - l8 AVRIL. COURS DE SOMMAIRE. Ues carbonates. — Proportions de l’acide carbonique dans les carbonates. — CaractĂšres des carbonates. — Action des corps simples. — SolubilitĂ© des carbonates. — Carbonate de chaux. — Ses caractĂšres ; action des dissolvans. — Fabrication de la chaux. — Moyen de fondre le carbonate de chaux. — ManiĂšre dont se forment les carbonates de chaux. — Aragonite, ou chaux carbonatĂ©e. — Ses propriĂ©tĂ©s. — Substances formĂ©es par le carbonate de chaux. — Bicarbonate de chaux. — Carbonate de baryte. — Ses caractĂšres. — Action des acides. — Action de l’eau. — Carbonate de strontiane. — Ressemblance de ce sel avec le prĂ©cĂ©dent. —Ses caractĂšres. —-Action de l’eau. — Carbonate de potasse. — Ses caractĂšres; moyen de le faire cristalliser. — Action de l’eĂ u, du charbon. — Fabrication de ce sel; moyen de le purifier. — Bicarbonate de potasse. — Ses caractĂšres ; moyen de l’obtenir. — Carbonate de soude. — Ses caractĂšres. — Action du phosphore sur ce sel. GENRE CARBONATE. Dans cette sĂ©ance, nous allons nous occuper des combinaisons de Y acide carbonique avec les bases. Chim ‱ 3 e leçon. 1 2 COUliS L’acide carbonique se combine avec les bases en diverses proportions, pour former des carbonates j des bicarbonates et des sesquicarbo- nates. Les carbonates sont formĂ©s d’un Ă©quivalent d’acide et un Ă©quivalent de base ; les bicarbonates d’un de base et deux d’acide ; les sesquicarbonates d’un de base et un et demi d’acide. L’atome d’acide est.. 2,76440 Il renferme deux atomes d’oxigĂšne. 2 Ce qui rĂ©duit l’équivalent du carbone Ă ... 0,7644 Ces trois genres de sels ont des caractĂšres qui leur,sont tout-Ă -fait communs; en sorte que l’on ne peut bien les distinguer les uns des autres que par l’analyse, en dĂ©terminant la quantitĂ© d’acide; ce qu’on peut faire en cherchant d’abord celle de la base, et dĂ©terminant ensuite le rapport de l’acide Ă  la base. Voici les caractĂšres qui appartiennent Ă  ces divers sels exposĂ©s Ă  l’action de la chaleur, tous perdent leur acide carbonique, exceptĂ© ceux de DE CHIMIE. 3 potasse, de soude, de lithine et de baryte. Les carbonates de ces mĂȘmes bases qui contiennent plus dacide, le perdent quand on les expose Ă  l’action de la chaleur, et reviennent Ă  FĂȘtĂąt de carbonates simples. Ceux qui ne cĂšdent pas leur acide par l’action seule de la chaleur, peuvent cependant ĂȘtre dĂ©composĂ©s par le charbon, qui, sous l’influence de la chaleur, enlĂšve Ă  l’acide carbonique la moitiĂ© de son oxigĂšne, et produit du gaz. oxide de carbone. Ainsi, nous dirons qu’ils sont tous dĂ©composĂ©s par le charbon. Parmi les corps simples, le chlore, le brome, le phosphore, le soufre, l’iode, et, comme nous venons de le dire, le charbon, dĂ©composent les carbonates, mais en donnant lieu Ă  des produits diffĂ©rens, que nous ferons connaĂźtre Ă  l’occasion. Ce qu’il y a de plus important Ă  connaĂźtre dans l’histoire des carbonates, c’est la maniĂšre dont ils se comportent avec les acides. Il n’y en a aucun qui, dans des circonstances convenables, rĂ©siste Ă  leur action et ne soit dĂ©composĂ© par eux. Si 3e Leçon. 1 * ‱ 4 eotJfts nous prenons Fackle sulfurique pour exemple, il dĂ©gagera du gai; carbonique, et formera un sulfate; il se produira en mĂȘme temps une effervescence trĂšs grande; mais ici l’on ne remarque aucune odeur, et c’est mĂȘme un caractĂšre distinctif si l’on avait, par exemple, de l’hydro- sulfatĂš, il se produirait une odeur d’oeufs pourris. VoilĂ  du carbonate de chaux; en versant dessus de l’acide sulfurique, nous aurons une effervescence lente, parce que ce sel est peu soluble. On ne sent aucune odeur; l’acide carbonique qui produit celte effervescence se dĂ©gage comme de la biĂšre et des autres liqueurs qui le contiennent. Les minĂ©ralogistes Se servent beaucoup de ce caractĂšre pour reconnaĂźtre lĂ©s carbonates. Parmi les carbonates , quelques-uns sont solubles dans l’eau ; ce sont ceux formĂ©s par la potasse, la soudĂ© et l’ammoniaque, alcalis Ă©minemment Solubles. Ces trois basĂ©s forment dĂ©s sels en diverses proportions avec l’acide carbonique, mais toujours solubles. La lithine donne lieu Ă  un sel qui n’est pas trĂšs solublĂ© ; les autres DE CHIMIE. 5 bases ou oxides mĂ©talliques forment des carbonates insolubles. Les carbonates de sonde, de potasse et d’ammoniaque, qui sont solubles dans l’eau, le sont peu dans l’alcool, mais ils se dissolvent fort bien dans les acides faibles. Commençons par l’acide carbonique on sait que l’eau peut tenir jusqu’à ioo volumes de cet acide. Si nous ayons une eau chargĂ©e d’acide carbonique, et que, nous y placions du carbonate, il se dissout. Ainsi nous dirons, en gĂ©nĂ©ralisant, que les carbonates se dissolvent dans une eau chargĂ©e d’acide, pourvu que cet acide soit faible. Si nous prenons un acids concentrĂ©, nous aurons une vive effervescence ; cela tient Ă  ce que la base se partage entre les deux acides, comme nous l’avons dit. Si nous versons une quantitĂ© d’acide sulfurique Ă©gale Ă  la moitiĂ© de la quantitĂ© d’acide qui est dans le sel, la base va se partager entre les deux acides, et si l’acide carbonique est en trop grande quantitĂ© pour demeurer dans l’eau, il s’échappe; si, au contraire, la quantitĂ© d’eau est suffisante, 6 COUBS l’acide restera, et il n’y aura pas d’effervescence. Dans cette expĂ©rience, nous n’avons pas du carbonate pur, mais un mĂ©lange de carbonate et de sulfate. VoilĂ  les caractĂšres gĂ©nĂ©riques de ces sels, c’est- Ă -dire ceux qui appartiennent Ă  toutes les espĂšces du genre. Nous allons faire l’histoire des espĂšces, et nous commencerons par le carbonate de chaux. Le carbonate de chaux est formĂ© d’un atome d’acide carbonique et d’un atome de chaux , ou Ă©quivalent. Je dĂ©sirerais que nous pussions nous familiariser avec ce mot Ă©quivalent, parce qu’il indique que nous pouvons indiffĂ©remment nous servir de telle ou telle base, pourvu que nous prenions les quantitĂ©s correspondantes.] L’équivalent d’acide carbonique est. 2,7644° L’équivalent de chaux est. 3,56o 19 Atome du carbonate de chaux.... 6,3245g. La rĂ©union des deux atomes forme une molĂ©cule composĂ©e, qui est celle de carbonate de chaux DE CHIMIE. 7 Le carbonate de chaux se pre'pare dans les laboratoires, en mĂȘlant la base et l’acide; on l’obtient sous forme pulvĂ©rulente Ă  l'Ă©tat de craie. On ne peut le faire cristalliser, parce qu’il est insoluble; mais la nature, Ă  laquelle le temps ne manque pas, fournit le carbonate de chaux cristallisĂ© en abondance. On le trouve sous un grand nombre de formes variĂ©es, mais qui peuvent toutes ĂȘtre ramenĂ©es Ă  une principale, le rhomboĂšdre , comme dans le spath d’Islande, et que Haiij appelait forme primitive; un rhomboĂšdre dont les angles ont io5° 5o r et 74 ° 55b Ge carbonate a la propriĂ©tĂ© de se diviser parallĂšlement Ă  toutes les faces de cette forme primitive dĂ©rivent toutes les autres. Ce carbonate se prĂ©sente souvent sous la forme d’un prisme hexaĂšdre rĂ©gulier et sous beaucoup d’autres formes diffĂ©rentes; mais il suffit de savoir que le carbonate de chaux peut cristalliser et prendre les formes les plus variĂ©es. Le carbonate de chaux, en raison de son insolubilitĂ©, ✓ n’a point de saveur. Nous pouvons dire, en gĂ©nĂ©ralisant, que la saveur suppose de la solubilitĂ©= 8 cours La densitĂ© de ce corps est 2,5 Ă  2 , 8 . Il est remarquable de voir le mĂȘme minĂ©ral, avec la mĂȘme composition, varier ainsi de poids; mais il peut y avoir erreur dans la dĂ©termination on sait aussi que les cristaux, suivant les circonstances oĂč ils se forment, prennent des densitĂ©s diffĂ©rentes. Dans le sel qui nous occupe, c’est mĂȘme un caractĂšre; car cette densitĂ© donne lieu Ă  un sel plus dur, qui raie le sulfate de chaux. On peut mĂȘme distinguer le stuc du carbonate de chaux ou marbre, en ce que l’ongle suffit pour rayer le premier, tandis que le second possĂšde une assez grande duretĂ©. Quand on regarde Ă  travers le spath d’Islande, on voit deux images c’est l’effet de la double rĂ©fraction. Ce sel est peu soluble dans l’eau celle-ci n’en prend que 3 Ă  4 milliĂšmes. Si on le place dans de l’eau acidulĂ©e, il va se dissoudre facilement. Dans cet Ă©tat, en raison de sa transe parence, on ne croirait pas que l’eau contĂźnt quelque corps Ă©tranger. Ce phĂ©nomĂšne est produit par la nature ; nous en avons mĂȘme des preuves DK CHIMIE. 9 auprĂšs de nous les eaux d’Arcueii renferment du carbonate de chaux en dissolution dans l’acide carbonique; cela est mĂȘme trĂšs sensible Ă  la source ; mais l’eau, dans son cours, abandonne son acide carbonique. On sait qu’à l’air ce gaz se dĂ©gage; il se dĂ©gage aussi par l’action delĂ  chaleur. Dans cette circonstance, le carbonate, qui Ă©tait, dissous Ă  la faveur de l’acide carbonique, est prĂ©cipitĂ© et encrasse les vases qui le renferment. On trouve frĂ©quemment dans la nature le carbonate de chaux en dissolution dans des eaux minĂ©rales. Les eaux d’Arcueil perdent leur acide carbonique par l’action de la chaleur, et de temps Ă  autre on est obligĂ© de dĂ©gager les tuyaux du carbonate qui s’y dĂ©pose. Les eaux de la Seine contiennent aussi de ce sel, lors mĂȘme qu’elles sont filtrĂ©es. On trouve des eaux tellement chargĂ©es de ce carbonate, qu’avec le temps elles finissent par former de vastes constructions. Il existe en France des eaux de ce genre, qu’on dĂ©signe par le nom de minĂ©rales. On trouve, prĂšs de Clermont, une IO COURS source d’eau minĂ©rale renfermant du carbonate de chaux; elle est un peu chaude , elle fume mĂȘme je n’en sais pas exactement la tempĂ©rature, mais elle peut ĂȘtre de a5°. Ses eaux, au contact de l’air, perdent leur acide carbonique et dĂ©posent le carbonate. On expose dans ces eaux des feuilles, des plantes, des animaux, et au bout d’un mois ou six semaines, ces objets sont couverts de carbonate de chaux et paraissent pĂ©trifiĂ©s. On trouve aussi de ces eaux en Toscane, aux bains de Saint-Philippe. Le carbonate de chaux est dĂ©composĂ© par la chaleur rouge, et c’est sur ce fait que repose la fabrication de la chaux. Il suffit de prendre de la pierre calcaire, c’est-Ă -dire une combinaison d’acide carbonique et de chaux, et de l’exposer Ă  une bonne chaleur rouge ; car Ă  un rouge obscur, le gaz ne se dĂ©gage pas. Les carbonates qui n’abandonnent pas leur acide sous l’influence de la chaleur se fondent quand on les expose Ă  une chaleur suffisante. Si l’on pouvait conserver Ă  la chaux son acide carbonique, on pourrait la DE CHIMIE. I I fondre ; mais comment empĂȘcher l’acide de se dĂ©gager? C’est en la plaçant dans des vases hermĂ©tiquement fermĂ©s. On peut se servir de la craie ou carbonate de chaux sans agrĂ©gation , que l’on place dans un canon de fusil ; on forge l’extrĂ©mitĂ© du canon, afin qu’il soit bien fermĂ© en portant pendant long-temps cet appareil Ă  une tempĂ©rature d’un rouge cerise, on fera fondre la craie. Si ensuite on laisse refroidir lentement, on est tout surpris de retrouver une matiĂšre cristallisĂ©e imitant le plus beau marbrĂ©. Ce fait acquiert une grande importance pour la GĂ©ologie ; car avant qu’il eĂ»t Ă©tĂ© observĂ© par sir James Hall, on supposait que tous les carbonates avaient Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s par l’eau; car, disait- on , peuvent-ils devoir leur formation Ă  Faction du feu, qui les dĂ©compose si facilement et ne produit que de la chaux vive ? Ainsi, avant cette expĂ©rience, on croyait que tous les carbonates, devaient incontestablement leur formation Ă  l’eau il est certain cependant qu’il y a beaucoup de pierres calcaires qui sont le rĂ©sultat de dĂ©pĂŽts 12 COURS faits par l’eau, comme Ă  Clermont et Ă  Sainte- AlĂźyre, oĂč l’on voit un pont de go Ă  ioo pieds, d’une hauteur considĂ©rable, formĂ© par les eaux. Il y a des pierres calcaires dont l’origine ne pourrait ĂȘtre expliquĂ©e par l’action de l’eau, et qui l’est parfaitement par l’action de la chaleur. Nous avons Ă  examiner maintenant un minĂ©ral qui est aussi de la chaux carbonatĂ©e , et auquel on donne le nom Ă 'aragonite. Il se prĂ©sente sous une forme diffĂ©rente de celle du carbonate de chaux ordinaire. HaĂŒy croyait que l’aragonite devait sa diffĂ©rence de forme Ă  des substances Ă©trangĂšres qui entraient dans sa composition ; elle a des propriĂ©tĂ©s physiques diffĂ©rentes ; elle est plus dense. Le carbonate a une cassure spathique spath est un mot allemand qui dĂ©signe les substances qui se divisent facilement ; on en a formĂ© le mot spathique pour indiquer une substance qui se divise en lames ; l’aragonite a une cassure, au contraire, vitreuse ; sa densitĂ© va jusqu’à 2,9, L’aragonite renferme toujours un eu pde stron- DE CHIMIE. I 3 liane, 2 ou 3 centiĂšmes; il se peut qu’elle joue un certain rĂŽle, et qu’elle influe sur la forme mĂȘme et sur les propriĂ©tĂ©s de cette substance. Le carbonate de chaux est rĂ©pandu avec une Ă©tonnante profusion dans la nature d’abord il forme la craie, qui se distingue des pierres calcaires en ce quelle n’a pas d’agrĂ©gation. Il forme ensuite les madrĂ©pores, les coraux, les stalactites dues Ă  des dĂ©pĂŽts de carbonates primitivement tenus en dissolution dans l’acide carbonique ; les marbres, qui sont plus oĂŒ moins beaux, selon que leur cristallisation est plus ou moins complĂšte; on peut mĂȘme reconnaĂźtre dans quelques-uns la structure spathique. Nous trouvons ensuite ce qu’on nomme lu- machellĂ©, marbre non cristallisĂ©, remarquable par sa couleur et sa bigarrure; la brĂšche, qui donne par le poli des dessins remarquables; les pierres calcaires compactes, dont la cassure ne laisse pas apercevoir de cristallisation ; le moellon, qui est une pierre calcaire impure, mĂȘlĂ©e avec de l’oxide de fer, de la silice et de Falu- COURS T 4 mine Ă  l’état d’argile. La pierre calcaire est quelquefois beaucoup plus dure , et prĂ©sente une pierre compacte Ă  grains fins, ce qui est prĂ©cieux pour la lithographie. La masse de ces diverses substances est trĂšs considĂ©rable et forme une grande partie de la croĂ»te de la terre. Aux environs de Paris, on trouve de la pierre calcaire et de la craie, qu’on rencontre aussi sous le lit de la riviĂšre. Les plaines de la Champagne sont couvertes de craie ; le Jura, les Vosges, dans une bonne partie, sont calcaires ; tous les Apennins sont calcaires. Dans les montagnes primitives de granit, il y a toujours des chaĂźnes de calcaire ; on cite en Suisse des montagnes calcaires qui s’élĂšvent jusqu’à 4,ooo mĂštres de hauteur. Tout cela justifie les dĂ©tails dans lesquels je suis entrĂ©. Nous n’avons pas de bicarbonate de chaux ni d e sesquicarbĂčnate, car on ne peut faire chauffer ces corps sans que l’acide carbonique se dĂ©gage; cependant on est portĂ© Ă  considĂ©rer le carbonate DE CHIMIE. de chaux dissous dans l’acide carbonique, comme un bicarbonate. A cĂŽtĂ© du carbonate de chaux vient le carbonate de baryte qui porte le nom de whiterite, parce que c’est le docteur Whitering qui en a fait connaĂźtre la nature. Il est formĂ© d’un atome de baryte. 9,5688 D’un atome d’acide carbonique. 2,7644 Poids atomistique du carbonate de baryte .12,3352 L’atome de carbonate de baryte est donc deux fois plus pesant que celui de carbonate de chaux. Les proportions que nous donnons ici sont celles du carbonate que nous prĂ©parons dans les laboratoires ; il ne contient pas d’eau. On peut l’obtenir au moyen de la baryte et de l’acide carbonique, ou mieux, par double dĂ©composition. La nature nous prĂ©sente ce sel en masse ; en le brisant, on remarque que ce sont des aiguilles prismatiques, qui paraissent diverger d’un centre commun , et qui dĂ©rivent d’un rhomboĂšdre, mais diffĂšrent de celui de carbonate de chaux. COUliS 16 Ce carbonate est peu soluble, mais il le devient dans de l’eau chargĂ©e d’acide carbonique, et se sĂ©pare par l’action de l’air qui dĂ©barrasse le liquide de son excĂšs d’acide. Le carbonate de baryte se fond sans se dĂ©composer; en l’exposant Ă  la chaleur blanche, il entre en fusion, et par le refroidissement, il prend une apparence vitreuse ou cristallisĂ©e. Cependant, si on le mĂȘle avec du charbon et qu’on chauffe, le gaz se dĂ©gage en se dĂ©composant, et l’on obtient la baryte pour rĂ©sidu. On avait prĂ©tendu que le carbonate chauffĂ© dans un creuset donnait de la baryte ; c’est qu’on ne s’était pas servi de creusets de Hesse, mais de creusets de plombagine, qui contiennent du carbone. Le carbone agissait sur le carbonate, et le faisait passer Ă  l’état de baryte caustique. Pour obtenir la baryte, il est plus simple de traiter le carbonate par l’acide nitrique et de dĂ©composer le nitrate par la chaleur, ou de prĂ©parer un nitrate ou un hydrochlorate, et d’en prĂ©cipiter la baryte par la potasse. DE CHIMIE. 17 Nous avons vu que Feau ne dissout qu’une trĂšs faible quantitĂ© dĂ© ce sel; sous l’influence d’une chaleur rouge, ce mĂȘme liquide pourra le dĂ©composer entiĂšrement. J’ai ici cette expĂ©rience prĂ©parĂ©e d’avance on prend un tube de porcelaine dans lequel on place le carbonate de baryte; le tube est ensuite portĂ© Ă  une haute tempĂ©rature. A l’une de ses extrĂ©mitĂ©s, on adapte un vase renfermant de l’eau ; on chauffe cette eau ; elle se vaporise et passe sur le carbonate. Si l’on recueille ce qui se dĂ©gage, on aura du gaz carbonique. Ainsi le carbonate de baryte, et c’est un fait curieux, est dĂ©composĂ© Ă  chaud par l’eau, et donne pour pi’oduit de l’hydrate de baryte et de l’acide carbonique qui se dĂ©gage. Mais ce qui est encore plus singulier, c’est qu’on peut maintenant dĂ©composer l’hydrate par l’acide carbonique Ă  la mĂȘme tempĂ©rature. Si nous reprenons cet hydrate de baryte, et que nous fassions passer Ă  la mĂȘme tempĂ©rature un courant de gaz acide carbonique, nous allons chasser l’eau et reformer le carbonate; c’est un fait gĂ©nĂ©ral. Cela tient ici Ă  la prĂ©- Chinu 3 e leçon, 2 COURS 18 dominance de l’eau sur le gaz, ou du gaz sur l’eau. En faisant passer un grand excĂšs d’eau sur le carbonate, l’acide est mis en libertĂ©, et rĂ©ci- pĂŻ-oquement. Ensuite il y a affinitĂ© entre l’eau et la baryte, ainsi qu’entre la baryte et l’acide ; en sorte que, dans ce cas, on peut assimiler l’eau Ă  un acide, la baryte ayant pour certaines bases une affinitĂ© analogue Ă  celle qu’elle a pour les acides faibles. Il en rĂ©sulte que quand nous mettons l’eau en contact avec le carbonate, son action est analogue Ă  celle d’un acide. On voit donc qu’il devra y avoir d’abord partage de la baryte entre l’acide carbonique et l’eau, et que, si l’on continue de faire passer de l’eau, la dĂ©composition sera complĂšte. Ainsi, quand les bases ont de l’affinitĂ© pour l’eau, celle-ci peut dĂ©composer leurs sels sous l’influence de la chaleur, et celle-ci Ă  son tour pourra ĂȘtre chassĂ©e aussi par les acides Ă  l’aide de la chaleur. Ces expĂ©riences, qui paraissaient contradictoires , sont propres Ă  montrer que les corps se partagent entre ceux avec lesquels ils peuvent DE CHIMIE. ig se combiner, pourvu que l’un de ceux-ci ne soit pas en excĂšs. Le carbonate de baryte peut se combiner avec une demi-proportion d’acide de plus, pour produire un sesquicarbonate, sur lequel je n’insiste pas, car il ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂȘt. Le carbonate de baryte est un poison ; Ă  la dose de plus d’un gramme, il peut faire pĂ©rir un chien. On le trouve en Angleterre employĂ© comme mort-aux-rats. Il n’a ni saveur ni odeur, ce qui fait que ces animaux le mangent sans dĂ©fiance. A cĂŽtĂ© du carbonate de baryte, on peut placer, comme faisant un mĂȘme groupe, le carbonate de strontiane; ils ont un air de ressemblance. Je m’y arrĂȘterai peu. Je pourrais substituer la strontiane Ă  la baryte, et rĂ©ciproquement, sans qu’on s’aperçût de la diffĂ©rence. Sous l’influence de la chaleur, le carbonate de strontiane se dĂ©compose difficilement. L’action de l’eau sur ce sel est la mĂȘme que sur le carbonate de baryte. Sa composition est 3 Leçon. 2a. CO ORS 20 Un. atome de strontiane. 6,47285 Un atome d’acide carbonique...... 2,7644° Poids atomistique du sel.......... 9,28725 On rencontre, mais rarement, ce sel dans quelques eaux mine'raies. Nous passons maintenant Ă  des carbonates d’un autre ordre, et qu’on peut considĂ©rer comme formant un groupe particulier ceux de potasse et de soude. Les sels du groupe que nous venons d’examiner sont peu solubles, la potasse et la soude en forment qui le sont beaucoup plus. La potasse et la soude ont beaucoup de ressemblance Ă  l’état caustique, ce qui fait que nous les considĂ©rons comme formant un mĂȘme groupe. Dans les arts, ces carbonates peuvent ĂȘtre remplacĂ©s l’un par l’autre, exceptĂ© pour la fabrication du flint-glass. La potasse peut se combiner en trois proportions avec l’acide carbonique. Si nous prenons le carbonate de potasse anhydre , nous le trouverons formĂ© de DE CHIMIE. 2T Un atome de potasse. ........... 6,89916 IJn atome d’acide carbonique..... 2,76440 Poids atomistique du sel.. 8,66356 Ce sel peut ĂȘtre obtenu cristallisĂ©, et alors il contient deux proportions d’eau Ă©galĂ©s Ă .................... 2,24969 Poidsatomistiquedu sel cristallisĂ©.. io,gi 315 Vous voyez comme, en Chimie, les atomes se compliquent en se rĂ©unissant. En combinant l’acide et la base, vous obtenez une molĂ©cule complexe, laquelle se combine avec deux proportions d’eau, pour former une nouvelle molĂ©cule plus complexe. La cristallisation de ce sel n’est pas facile ; on l’obtient cependant en prenant une dissolution concentrĂ©e, Ă  1,66 Ă  chaud aprĂšs le refroidissement, on obtient de grandes lames rhomboidales. Les cai’bonates du premier groupe Ă©tant insolubles, n’ont pas de saveur sensible ; mais ceux-ci, Ă©tant trĂšs solubles, ont une saveur 22 CODES fortement alcaline, mais qui cependant n’est pas caustique. L’eau a une grande affinitĂ© pour le carbonate de potasse; elle peut en dissoudre la moitiĂ© de son volume. Si l’on expose ce sel Ă  la chaleur* il perd non-seulement son eau de dissolution, mais aussi celle de cristallisation. Il rĂ©siste ensuite Ă  une chaleur rouge cerise ; il faut le porter jusqu’à la chaleur blanche pour le fondre; on ne peut, Ă  la plus haute tempĂ©rature possible, lui faire perdre son acide carbonique. Si l’on fait passer un courant de vapeur sur du carbonate de potasse, l’acide est dĂ©gagĂ© et l’on obtient un hydrate. Si ensuite on dirige sur cet hydrate un courant de gaz acide carbonique , on forme de nouveau le carbonate. Ce sel tombe promptement en dĂ©li- quium, en sorte qu’on s’en sert pour dessĂ©cher l’air ou les gaz. Les dĂ©compositions de ce sel sont analogues Ă  celles que nous venons de voir pour les autres. Le charbon peut le dĂ©composer, et DE CHIMIE. 23 donner mĂȘme le potassium pur Ă  une haute tempĂ©rature. La potasse Ă©tant une base trĂšs puissante et trĂšs soluble, on pourrait croire qu’elle ne peut ĂȘtre dĂ©placĂ©e par une autre base; mais on peut dire que ce qu’on nomme affinitĂ© est une chose qui ne peut ĂȘtre mesurĂ©e, et qui dĂ©pend des circonstances dans lesquelles les corps sont placĂ©s. Ainsi nous voyons que la potasse conserve son acide carbonique Ă  une haute tempĂ©rature, que la chaux au contraire, Ă  cette tempĂ©rature, le perd entiĂšrement nous serions de suite portĂ©s Ă  conclure que la potasse a plus d’affinitĂ© pour l’acide carbonique que n’en a la chaux. Si nous faisons varier les circonstances, nous obtiendrons des rĂ©sultats qui nous porteront Ă  une conclusion toute contraire car si nous mettons en contact de la chaux et de la potasse avec de l’acide carbonique sous l’influence de l’eau, il se formera un prĂ©cipitĂ© de carbonate de chaux ; d’oĂč nous tirerions la consĂ©quence que la chaux COURS H a plus d’affinitĂ© pour l’acide carbonique que n’en a la potasse. Mais si l’on fait attention qu’un acide en pi’ésence de deux bases se partage entre ces deux bases, on reconnaĂźtra facilement qu’il doit j avoir prĂ©cipitĂ©, puisque le carbonate de chaux est insoluble dans l’eau la dĂ©composition de cette maniĂšre peut aller jusqu’à ĂȘtre complĂšte. On se sert de ce procĂ©dĂ© pour rendre la potasse caustique ; quand on veut ensuite obtenir cette potasse parfaitement pure, on la traite par l’alcool. Le carbonate de potasse s’obtient en brĂ»lant les plantes qui croissent sur le bord de la mer, et lessivant ensuite les cendres; mais le carbonate ainsi obtenu n’est jamais pur, il contient du sulfate de potasse et du chlorure de potassium. La matiĂšre calcinĂ©e se nomme potasse du commerce, et prend le nom du pays oĂč elle est fabriquĂ©e. On la purifie de la maniĂšre suivante dans les laboratoires. Le carbonate de potasse est trĂšs soluble dans l’eau; celle-ci peut en prendre 1,6 de son DE CHIMIE. a5 poids. En cet Ă©tat, il a une grande affinitĂ© pour l’eau, et cette affinitĂ© est telle, que les autres sels ne peuvent rester en dissolution en prĂ©sence de la potasse quand la dissolution est trĂšs concentrĂ©e les autres sels sont donc prĂ©cipitĂ©s, et il suffit de dĂ©canter. C’est lĂ  un premier moyen, mais il est insuffisant; le meilleur est de transformer ce sel en bicarbonate, qui est moins soluble; il cristallisera parfaitement en abandonnant tous les sels Ă©trangers qui demeurent en dissolution dans l’eau-mĂšre; il suffit ensuite de laver ces cristaux Ă  l’extĂ©rieur pour avoir le bicarbonate pur, qu’on pourra ensuite soumettre Ă  la chaleur pour lui faire abandonner la moitiĂ© de son acide et le faire passer Ă  l’état de carbonate. Si l’on veut obtenir immĂ©diatement le carbonate de potasse sans ces diverses opĂ©rations, on prend un sel qu’on nomme crĂšme de tartre, qu’on obtient pur par cristallisation. En le calcinant seul, ou mieux en jetant dans une chaudiĂšre de fer rougi un mĂ©lange de deux parties 2Ô COURS de crĂšme de tartre et d’une partie de nitre, on obtient le carbonate de potasse pur. Dans le commerce, il est important de connaĂźtre la quantitĂ© d’alcali renfermĂ©e dans le carbonate de potasse, et l’on ne peut espĂ©rer de prospĂ©rer dans les arts qui en font usage, si l’on ne sait pas dĂ©terminer la quantitĂ© de potasse pure qui se trouve dans le sel, c’est-Ă -dire si l’on ne sait pas en dĂ©terminer le titre. On peut y parvenir en cherchant la quantitĂ© de potasse qu’une quantitĂ© donnĂ©e d’acide peut saturer. On a pour cela un acide destinĂ© Ă  cet usage, dont on connaĂźt bien la puissance, et qu’on nomme alcali- mĂ©trique ; nous indiquerons plus tard les moyens de faire l’expĂ©rience. Le bicarbonate de potasse renferme un atome de potasse. 5,89917 Deux atomes d’acide carbonique... 5 ,52880 Et un atome d’eau. 1,12479 Poids atomistique du sel. 12,55276 U se prĂ©sente sous forme de beaux cristaux DE CHIMIE. 2 7 rhomboĂŻdaux, volumineux, mais peu rĂ©guliers. Ce sel s’obtient facilement, en saturant le carbonate de potasse simple d’acide carbonique on fait l’opĂ©ration dans un vase communiquant Ă  plusieurs flacons. Fig. i re , pl. 1. On met de la craie dans le vase avec de l’eau, on y verse de l’acide sulfurique l’acide carbonique est mis en libertĂ© ; il se dĂ©gage, traverse un premier flacon qui contient de l’eau pure, et dans laquelle il dĂ©pose les substances Ă©trangĂšres qu’il aurait pu retenir ; il se rend ensuite dans un second flacon contenant de la potasse, qu’il fait passer Ă  l’état de bicarbonate. On peut placer Ă  la suite d’autres flacons, et l’acide avance successivement de flacon en flacon Ă  mesure qu’il a saturĂ© les premiers. On peut aussi, si l’on veut, placer des bases diffĂ©rentes dans les divers flacons. Il y a des appareils ingĂ©nieux dont on n’a pas besoin de s’occuper, une fois qu’ils sont mis en train ; vous les avez vus dans l’autre partie du cours tel est l’appareil de Woulf. Ce sel a une saveur faiblement alcaline ; il agit beaucoup moins fortement que le 28 CODES carbonate simple sur les couleurs vĂ©gĂ©tales. L’eau le dissout mal ioo parties en prennent Ă  froid, c’est-Ă -dire Ă  io ou i 5 °. La chaleur en dĂ©gage facilement l’acide carbonique. Il suffit de faire bouillir une dissolution de ce sel pour le ramener Ă  l’état de sesquicarbonate ; si on le soumet Ă  la mĂȘme tempĂ©rature pendant plus longtemps, on le rĂ©duit a l’état de carbonate simple. Le sesquicarbonate est formĂ© d’un de base, d’un et demi d’acide et de six proportions d’eau , d’aprĂšs le docteur Thomson. Je passe au carbonate de soude; il est formĂ© de Un atome d’acide Un atome de soude. 3,90897 Poids atomistique du sel. ....... . 6,67387 Dans cet Ă©tat, il est anhydre, mais il peut prendre x o atomes d’eau. 11,24790 Et le sel, Ă  l’état d’hydrate, forme un total de... 17,92127 On voit donc qu’il renferme Ă  peu prĂšs deux tiers d’eau; aussi cela explique les diverses for- DE CHIMIE. 2g mes sous lesquelles il se prĂ©sente cristallise', suivant la quantitĂ© d’eau qu’il contient. L’eau le dissout assez bien; Ă  froid, elle en prend la moitiĂ© de son poids. Si l’on expose Ă  la chaleur ce sel cristallisĂ©, il subit la fusion aqueuse. J’ai dĂ©jĂ  dit qu’il ne faut pas croire qu’un sel eflleuri soit anhydre il contient plus ou moins d’eau, suivant l’état hygromĂ©trique de l’air. Quand le sel est fondu, si on le soumet Ă  un courant de vapeur, il perd son acide carbonique, et rĂ©ciproquement, si l’on fait passer sur un hydrate de soude un courant d’acide carbonique, on forme de nouveau le carbonate nous nous sommes occupĂ©s de cet objet en commençant la leçon. Parmi les corps simples, nous citerons le phosphore , qui dĂ©compose le carbonate de soude pour donner naissance Ă  un phosphate et Ă  du charbon. Comme le phosphore se volatilise a 3oo° et 3o COURS DE CHIMIE. qu’il n’agit sur le carbonate de soude qua 400% si on le mĂȘlait simplement avec le sel, le phosphore se volatiliserait sans produire aucune action ; il faudra, pour remĂ©dier Ă  cet inconvĂ©nient, placer le phosphore au fond d’un tube, et le carbonate par-dessus, faire rougir la partie du tube oĂč se trouve le sel, et chauffer ensuite le phosphore qui, rĂ©duit en vapeur, traverse la masse du sel et le dĂ©compose. On obtient pour rĂ©sultat du charbon provenant de la dĂ©composition de l’acide carbonique, et le phosphore s’empare de tout l’oxigĂšne pour se convertir en acide phos- phorique qui se combine avec la soude pour former un phosphate. IMPRIMERIE DE HUZARD-COURCÏER , rue du Jardinet, n° 12. WM*! mkÉmĂ  mmm zm 1* mr^ fĂżifpf^ ! ' 'SfcïÉ-' fm ùßx± 4 e LEÇON. —- l8 AVRIL 1828. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. DĂ©composition du carbonate de soude. — Circonstances oĂč il se trouve dans la nature. — Fabrication. — Bi-carbonate de soude — Ses caractĂšres. —Moyen de l’obtenir. — Sesquicar- bonate de soude. — Carbonate d’ammoniaque. — Sa composition, ses caractĂšres.—Moyen de l’obtenir; ses caractĂšres. — Bi-carbonate d’ammoniaque. —Ses caractĂšres.— Sesquicar- bonate d’ammoniaque. — Ses caractĂšres. — Les carbonates d’ammoniaque sont produits parla nature. — Carbonate de magnĂ©sie. — Ses caractĂšres; action de l’eau.'— Bi-carbonate de magnĂ©sie. — Ses caractĂšres. — Sesquicarbonate de magnĂ©sie. — Ses caractĂšres. — Carbonate de fer. — Moyen de l’obtenir; ses caractĂšres. — Bi-carbonate defer. — Ses caractĂšres. — Carbonate de manganĂšse. — Ses caractĂšres; moyen de l’obtenir. — Carbonate de cuivre, noir, vert, bleu. — Moyensde les obtenir ; leurs caractĂšres.— Carbonate deplomb. — Moyen de l’obtenir; ses caractĂšres. — Carbonate de zinc. — Formation et caractĂšres du carbonate neutre.— DĂ©finition de la cohĂ©sion chimique. — ThĂ©orie des doubles dĂ©compositions. Nous en sommes restĂ©s, dans la derniĂšre sĂ©ance, Ă  l’examen de l’action du phosphore sur le carbonate de soude. Nous avons vu Chim. 4 e leçon. I 2 COURS qu’au moyen de la chaleur il dĂ©compose Ce carbonate et donne naissance Ă  du phosphate de soude et Ă  du charbon. Ce charbon peut ĂȘtre sĂ©parĂ© par des lavages. Le potassium peut aussi dĂ©composer ce carbonate et mettre le charbon Ă  nu. Il faut ajouter une chose pour terminer l’histoire de ce sel c’est que les bases qui agissent sur lui sont celles qui forment, avec l’acide carbonique, des combinaisons insolubles. Ainsi, quand on verse de l’eau de chaux, de baryte ou de strontiane sur le carbonate de soude, on lui enlĂšve tout son acide carbonique et l’on obtient la soude caustique, qui peut ensuite se combiner avec les huiles pour former les savons. Le carbonate de soude est trĂšs rĂ©pandu dans la nature; on le trouve sous forme d’efflorescence. LĂ  oĂč il y a du sel marin et du carbonate de chaux, il n’est pas rare de voir des efflorescences qui recouvrent les murs et les terrains qui depuis quelque temps n’ont DE CHIMIE. pas Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  l’action de l’eau. On en trouve aussi en dissolution dans les eaux minĂ©rales; les eaux de Vichy en contiennent une quantitĂ© assez considĂ©rable. On en trouve aussi dans les eaux de certains lacs, particuliĂšrement en Égypte. C’est ce sel, mĂȘlĂ© avec une proportion assez grande de sel marin, qu’on connaĂźt sous le nom de natron, que l’on employait autrefois dans beaucoup d’arts. On extrait maintenant ce sel en Europe de diverses plantes marines, comme les salicornia et le salsola soda, qui renferment de l’acide oxalique combinĂ© avec de la soude. Par,l’action de la chaleur, cet oxalate est dĂ©truit et changĂ© en carbonate de soude; comme la plante renferme en outre du sel marin et d’autres substances, on obtient une masse connue sous le nom de soude d’Alicante , de Malaga, etc., qui contient tous ces sels mĂȘlĂ©s avec la matiĂšre charbonneuse de la plantĂ©. On tirait autrefois la soude en assez grande quantitĂ© d’Espagne; maintenant on la fabrique 4 e LEÇON. I.. 4 COURS en grand, et on Fobtient en transformant le sel marin en sulfate de soude par l’acide sulfurique, et dĂ©composant ce sulfate par le charbon et la craie qui produisent du sulfate de chaux et du carbonate de soude. On est ainsi parvenu Ă  imiter parfaitement la soude d’Alicante. La soude est susceptible de former un bicarbonate , en prenant deux atomes d’acide carbonique pour un de base. On obtient ce bi-carbonate en faisant passer de l’acide carbonique sur la soude jusqu’à refus. Ce sel est alcalin, mais moins cependant que le carbonate. On peut l’obtenir cristallisĂ©. Il n’est pas efflo- rescent Ă  l’air. Il est moins soluble que le carbonate; car ioo parties d’eau, Ă  la tempĂ©rature ordinaire, n’en dissolvent que io parties. Ce sel se dĂ©compose Ă  la chaleur; cependant il ne passe pas immĂ©diatement Ă  l’état de Carbonate neutre, il devient d’abord sesquicarbo- nate, composĂ© d’un atome et demi d’acide, et d’un de base. DE CHIMIE. 5 Je puis essayer ce sel il n’a pas une rĂ©action trĂšs forte sur le papier de tournesol rougi ; si je le fais chauffer, il va devenir, comme je viens de le dire, sesquicarbonate ; mais si je continue l’ébullition, il va finir par passer Ă  l’état de carbonate simple. On pourrait l’obtenir en prenant une quantitĂ© de carbonate de soude renfermant deux proportions d’acide et y mĂȘlant une proportion d’acide nitrique, par exemple ; ou bien verser du mĂȘme acide avec prĂ©caution dans le carbonate de soude jusqu’à ce qu’il commence Ă  se produire une effervescence. Pour que l’expĂ©rience rĂ©ussisse bien, il faut ajouter de l’eau au sel, et prendre un acide qui ne produise pas de prĂ©cipitĂ© avec la base; en versant l’acide , il faut avoir soin d’agiter la liqueur Ă  l’instant oĂč l’on atteint la saturation, chaque goutte d’acide produit une effervescence trĂšs vive. On a, dans ce cas, un mĂ©lange de bicarbonate et d’un autre sel; dans ce cas-ci, d’un nitrate. 6 COURS Le sesquicarbonate se trouve, dans la nature T . dans des circonstances assez remarquables. On l’a rencontrĂ© en Barbarie, dans la province de Surena ; il est connu lĂ  sous le nom de sel TrĂŽna; A se prĂ©sente sous la forme de cristaux durs prismatiques, accolĂ©s de maniĂšre Ă  prĂ©senter des rayons divergens. On l’a trouvĂ© aussi en AmĂ©rique, dans le lac Nolia , dans la province de MaracĂ ibo , oĂč on le pĂȘche tous les ans ; on le trouve en masse considĂ©rable. Il est connu dans le pays sous le nom de Urao. Il a Ă©tĂ© analysĂ© par divers chimistes on a trouvĂ© qu’il renferme une proportion et demie d’acide carbonique pour une proportion de base. On voit que ce sel mĂ©rite quelque attention, puisqu’il se trouve dans la nature. Si l’on veut le faire, il faut prendre du bi-carbonate de soude et le mĂȘler avec une quantitĂ© Ă©gale de carbonate de soude, et faire dissoudre. Il cristallise difficilement. L’ammoniaque se combine avec Facile carbonique en trois proportions, pour former le DE CHIMIE. 7 carbonate neutre, le bi-carbonate , et le sesqui- carbonate. Le carbonate d’ammoniaque est formĂ© de Un atome d’ ,i447^ Un atome d’acide carbonique. . . . 2 , 7644 ° Carbonate d’ammoniaque anhydre. 4>9°9 I 5- On peut obtenir ce sel directement en combinant deux volumes de gaz ammoniac avec un volume de gaz carbonique. Nous avons citĂ© ce fait pour Ă©tablir la thĂ©orie des combinaisons en volumes dans des rapports simples. Les gaz se condensent, il se produit un nuage trĂšs Ă©pais. Il existe une autre combinaison de l’ammoniaque et de l’acide carbonique, mais qui se forme seulement dans des circonstances particuliĂšres. 'La forme de cristallisation du carbonate d’ammoniaque n’est pas connue. Ce sel est trĂšs volatil, en sorte que, si on l’expose Ă  l’air, il rĂ©pand une odeur ammoniacale, l’acide carbonique ne 8 COURS neutralisant qu’incomplĂštement l’ammoniaque. Si l’on prend maintenant le carbonate d’ammoniaque neutre, ou de l’ammoniaque mĂȘme , en dissolution dans l’eau, et que l’on y fasse passer un courant de gaz carbonique jusqu’à refus, on obtiendra le bi-carbonate, formĂ© d’un Ă©quivalent d’ammoniaque, de deux Ă©quivalens d’acide carbonique, et d’un Ă©quivalent d’eau. On ne peut produire ce sel immĂ©diatement par la combinaison des gaz Ă  volumes Ă©gaux; il faut des circonstances particuliĂšres, c’est-Ă -dire qu’il faut y joindre un atome d’eau. En privant ce sel de son eau, on le dĂ©truit. Le bi-carbonate cristallise en prisme Ă  6 pans ; il est peu soluble, ioo parties d’eau en prennent 12,5 parties Ă  une tempĂ©rature ordinaire. Quand on l’expose Ă  Faction de la chaleur, il se dĂ©compose comme tous les carbonates, en donnant de l’acide carbonique, et passe Ă  l’état de sesquicarbonate, combinaison qui est mĂȘme la plus ordinaire. Si on laisse Ă  l’air le carbonate d’ammoniaque, l’ammoniaque se dĂ©gage, DE CHIMIE. 9 il passe Ă  l’état de sesquicarbonate, et peut mĂȘme se transformer en carbonate. Ce sel n’est jamais pur dans le commerce ; c’est un mĂ©lange de carbonate et de sesquicarbonate. Le carbonate est formĂ© d’un Ă©quivalent d’ammoniaque, d’un d’acide et d’un d’eau. On le prĂ©pare par un moyen qui va vous paraĂźtre compliquĂ©, car je n’en ai pas encore parlĂ©; c’est par les doubles Ă©changes. On fait un mĂ©lange de carbonate de chaux avec de Fhydrochlorate d’ammoniaque, Ă  parties Ă©gales ; on distille ; il se fait un Ă©change l’acide carbonique du carbonate de chaux se porte sur l’ammoniaque, et l’acide hydrochlorique se porte sur la chaux, pour former du chlorure de calcium. Le carbonate d’ammoniaque est remarquable, parce qu’il est un produit constant de la dĂ©composition des matiĂšres animales par la chaleur. La magnĂ©sie forme aussi avec l’acide carbonique des combinaisons variĂ©es ; on en distingue trois. Le carbonate neutre est formĂ© d’un atome d’a- IO COURS eide carbonique... 2,7644° Un atome de magnĂ©sie... 2,58353 Atome du sel. 5 ,34798. Ce sel ne peut pas ĂȘtre formĂ© immĂ©diatement en mettant la magnĂ©sie en contact avec l’acide, il faut se servir de carbonate de magnĂ©sie rĂ©cemment prĂ©cipitĂ©, et le dissoudre dans l’eau chargĂ©e d’acide carbonique, pour en former un bicarbonate, qui ensuite se dĂ©compose mĂȘme spontanĂ©ment Ă  l’air. Il retient 3 atomes d’eau l’eau le dĂ©compose; elle prend de l’acide carbonique et une certaine quantitĂ© de magnĂ©sie pour former un bicarbonate; ce qui reste doit donc faire un sous-sel. Ce sel, qu’on ne prĂ©pare qu’en petite quantitĂ©, se trouve dans la nature ; on en rencontre dans l’Indostan, formant des masses considĂ©rables; on en trouve aussi dans la SilĂ©sie. Le bi-carbonate ne peut pas ĂȘtre obtenu cristallisĂ©; on le prĂ©pare, comme je l’ai dit, en dissolvant du carbonate de magnĂ©sie dans de l’acide DE CHIMIE. I I carbonique. On ne peut faire cristalliser ce sel, il perd son acide carbonique, et revient Ă  l’état de carbonate neutre , qui est insoluble. Il j a une combinaison intermĂ©diaire de la magnĂ©sie avec l’acide carbonique, qu’on peut appeler sesquicarbonate, et un autre composĂ© connu sous le nom de magnĂ©sie blanche. Quand on verse dans une dissolution d’un sel de magnĂ©sie, d’un sulfate, par exemple, du carbonate de soude neutre, on a un prĂ©cipitĂ© abondant ; cependant il n’y a pas tout celui qui peut se former, car une quantitĂ© considĂ©rable demeure en dissolution. En effet, si l’on recueille ce prĂ©cipitĂ©, on trouvera que ce n’est pas un carbonate neutre, et que, soumis Ă  la chaleur, il abandonne de l’acide carbonique, c’est-Ă -dire que c’est un sesquicarbonate insoluble dans l’eau, mais dĂ©composable par la chaleur. Ainsi le bi-carbonate existe ; car puisque la matiĂšre qui reste sur le filtre renferme plus de base, le liquide qui a passĂ© doit contenir plus d’acide. Mais si l’on fait bouillir le tout avant de filtrer, 12 COÜRS on ramĂšne le sel Ă  une composition constante, qui est la magnĂ©sie blanche. On a trouvĂ© que la magnĂ©sie blanche est composĂ©e comme il suit je vais me servir seulement d’atomes, pour simplifier 3 atomes de carbonate de magnĂ©sie, x atome d’hjdrate de magnĂ©sie, 3 atomes d’eau. L’analyse donne 4 atomes de magnĂ©sie , 3 atomes d’acide carbonique et 4 atomes d’eau. On pourrait dire que c’est un sous-sel qui, combinĂ© avec l’eau, forme un hydrate ; mais , comme l’eau joue le rĂŽle d’acide et qu’elle se combine avec les bases pour faire des hydrates, que toujours c’est en proportions parfaitement dĂ©finies qu’elle se combine, on peut la considĂ©rer comme un vĂ©ritable acide. Ainsi, on peut dire que la magnĂ©sie blanche est composĂ©e de 3 atomes de magnĂ©sie et i atome d’hydrate de magnĂ©sie, le tout combinĂ© avec 3 atomes d’eau. Cette derniĂšre maniĂšre de considĂ©i’er l’eau dans son action sur les bases me paraĂźt devoir ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©e. Il me reste Ă  faire remarquer que l’alumine, de CHIMIE. i 5 base qui ne neutralise pas parfaitement, les acides, ne forme pas de combinaison stable avec l’acide carbonique. Quand on prĂ©cipite un sel d’alumine par un carbonate, l’acide carbonique se dĂ©gage, et il reste de l’alumine pure; mais les autres oxides de la premiĂšre section de M. ThĂ©nard, comme lazircone, etc., forment des sels insolubles. Passons maintenant aux mĂ©taux par lesquels l’acide carbonique est retenu avec plus de force. Le premier est le carbonate de fer, connu sous le, nom de fer spathique ; ce sel cristallise en rhomboĂšdres semblablesĂ  ceux de la chaux carbonatĂ©e. Il est formĂ© d’un atome d’acide carbonique. 2,7644» D’un atome de protoxide de fer. /\, Équivalent du carbonate de fer neutre. 7 ,i 5655 . On peut faire ce carbonate de deux maniĂšres la plus simple est de prendre de l’eau chargĂ©e d’acide carbonique, de la mettre en contact avec *4 CODES du fer; il se produit du protoxide de fer qui sĂ« combine avec l’acide carbonique; mais l’on obtient mieux par les doubles dĂ©compositions. Je prends du carbonate neutre de soude, j’j verse du sulfate de fer, et j’ai un prĂ©cipitĂ© considĂ©rable, qui se dissout facilement dans un excĂšs d’acide carbonique ou dans un autre acide minĂ©ral. Je l’obtiens ici pulvĂ©rulent, mais la nature le prĂ©sente cristallisĂ©, sous forme de fer spathique, mais seulement quelquefois en petites lames. Le carbonate de fer est remarquable par son existence dans les eaux minĂ©rales ; celles qu’on nomme ferrugineuses doivent leurs propriĂ©tĂ©s Ă  l’existence de ce sel tenu en dissolution par un excĂšs d’acide carbonique; mais ces eaux ayant le contact de l’air, le fer qu’elles renferment passe Ă  un Ă©tat supĂ©rieur d’oxidation, l’acide carbonique se dĂ©gage, et le fer se prĂ©cipite Ă  l’état d’une espĂšce d’ocre. Ce carbonate de fer se dĂ©compose facilement par l’action de la chaleur. Je rappellerai que le fer forme deux oxides, le protoxide et le peroxide; celui-ci retient l’oxi- DE CHIMIE. r5 gĂšne avec beaucoup plus de force, on ne peut l’en sĂ©parer par la chaleur. En dĂ©composant ce carbonate par la chaleur, le fer passe Ă  un Ă©tat supĂ©rieur d’oxidation, en sorte qu’aprĂšs l’avoir dessĂ©chĂ©, on obtient un mĂ©lange de gaz carbonique et de gaz oxide de carbone. C’est donc lĂ  leur caractĂšre particulier. Le fer passe ici Ă  un Ă©tat intermĂ©diaire entre le peroxide et leprotoxide, c’est-Ă -dire qu’il renferme deux atomes de peroxide et un atome de protoxide. On ne. connaĂźt pas de carbonate de peroxide de fer; cependant ce peroxide peut former un carbonate double que l’on obtient au moyen du bi-carbonate de potasse et du peroxide de fer. Ce sel est stable et ne se dĂ©compose que par l’action de la chaleur. Le manganĂšse forme une combinaison que nous dĂ©signerons sous le nom de neutre, renfermant. Un atome d’oxide de manganĂšse. 4,55787 Un atome d’acide carbonique.. . 2,7644° Atome du^ sel. 7,32227, COURS 16 On l’obtient, dans les laboratoires, en versant un carbonate dans un sel de manganĂšse. La nature nous prĂ©sente ce sel cristallisĂ© sous forme de rhomboĂšdre. Nous n’avons pas d’autre carbonate de manganĂšse , quoiqu’il y ait un grand nombre d’oxides. Le cuivre forme avec l’acide carbonique plusieurs combinaisons sur lesquelles mĂȘme on n’est pas parfaitement d’accord ; on en cite trois un carbonate noir, un vert et un bleu, connu sous le nom d’azur de cuivre, ou de cendre bleue. Nous allons examiner successivement ces divers sels. Nous ne pouvons pas faire immĂ©diatement un carbonate de cuivre neutre ; mais en supposant qu’il existĂąt, il serait formĂ© d’un atome doxide de cuivre. 4,956g5 Et d’un atome d’acide carbonique. 2,7644° Poids atomistique du sel. 7,72135. Les carbonates que nous obtenons sont des sous-sels. Le premier serait un carbonate noir DE CHIMIE; 17 que MM. Colin et Taillefert ont fait connaĂźtre. En l’examinant, j’ai trouvĂ© qu’il renferme bien peu d’acide carbonique; je n’en conclurai pas qu’il n’existe pas, mais je citerai quelques observations que j’ai faites a ce sujet. On a indiquĂ© ce sel comme formĂ© d’un atome d’acide et de deux atomes d’oxide ; ce serait,un sel anhydre. On l’obtient en faisant bouillir le carbonate vert ou bleu avec l’eau. Je ne sais quelles prĂ©cautions particuliĂšres ont employĂ©es MM. Colin et Taillefert, pour le prĂ©parer, mais je n’ai pu l’obtenir; et, comme on le verra tout Ă  l’heure, j’ai trouvĂ© que le carbonate vert ou bleu est entiĂšrement dĂ©composĂ© par une assez longue Ă©bullition avec l’eau, et qu’il ne reste que du deutoxide de cuivre. Vient ensuite le carbonate vert, qu’on nomme aussi malachite. On le trouve dans la nature, avec une nuance d’un beau vert inĂ©gal ; on peut obtenir ce sel par prĂ©cipitation. En versant dans une dissolution d’un sel de cuivre un carbonate neutre, il se forme un prĂ©cipitĂ©, et il semble Chim. 4 e leçopt. .2 COURS 18 que rien ne se dĂ©gage on pourrait conclure qu’il s’est formĂ© un carbonate neutre de cuivre5 mais en prĂȘtant l’oreille, on entend l’acide carbonique qui s’échappe. Si on l’expose Ă  l’air, l’acide carbonique se dĂ©gage, et il ne reste que le prĂ©cipitĂ©. Ce sel est composĂ© de la mĂȘme maniĂšre que carbonate noir, mais il contient, de plus, deux proportions d’eau. Ce sel devient noir en perdant son eau. Il se prĂ©sente dans la prĂ©paration de ce sel des phĂ©nomĂšnes intĂ©ressans. Si l’on verse du carbonate de soude dans un excĂšs de dissolution de sulfate de cuivre , on obtient par double dĂ©composition un carbonate de cuivre vert que l’on peut faire bouillir pendant dix heures avec la liqueur, sans qu’il se dĂ©compose ; il prend seulement une teinte plus verte. Si l’on fait la mĂȘme expĂ©rience en employant un excĂšs de carbonate de soude, il suffit d’élever la tempĂ©rature jusqu’à l’ébullition, pour que le carbonate passe du vert au noir, et au bout de trĂšs peu de temps ce sel est entiĂšrement dĂ©composĂ©. DE GIIiMIE. ]Q Les carbonates de cuivre ne sont pas les seuls sels qui Ă©prouvent ce genre de dĂ©composition le sulfate de cuivre passe Ă  l’état de sous-sel, et l’acĂ©tate noircit trĂšs promptement et finit par donner de l’oxide de cuivre. Le carbonate bleu se fait en Angleterre, par n moyen qui est tenu secret; on le nomme, cendre bleue. Ce sel ne peut ĂȘtre produit immĂ©diatement dans les laboratoires. L’analyse qu’on en a faite a donnĂ© le rĂ©sultat suivant trois atomes d’oxide de cuivre, deux atomes d’acide carbonique et un atome d’eau,. Nous pouvons, comme vous voyez, concevoir que cette' combinaison soit formĂ©e d’un sous-sel dans lequel il y aurait trois atomes d’oxide de cuivre contre deux atomes d’acide carbonique, et qui serait combinĂ©e avec un atome d’eau. Mais si l’on remarque que l’eau joue le rĂŽle d’un acide, qu’elle se combine mĂȘme rĂ©ellement avec les bases, en la regai’dant comme se partageant l’oxide avec l’acide carbonique, nous aurons justement le nombre d’atomes nĂ©- 20 COURS cessaires pour former le sel neutre, puisque alors ce sera trois atomes d’acide contre trois atomes de base. Les cendres bleues peuvent donc ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme un sous-sel hydratĂ© ou comme un sel double, formĂ© par deux atomes de carbonate de cuivre neutre et un atome d’hydrate de cuivre. Nous donnerons la prĂ©fĂ©rence Ă  cette derniĂšre maniĂšre, car on ne peut s’empĂȘcher de reconnaĂźtre que l’eau joue le rĂŽle d’acide. Le plomb ne forme qu’une combinaison connue avec l’acide carbonique, c’est le carbonate neutre. J’emprunte le poids des atomes de M. Berzelius, qui les a donnĂ©s exactement. Il est formĂ© d’un atome d’oxide de plomb... i 3 ,g 4498 Un atome d’acide carbonique. 2,76440 Poids de l’atome du sel. 16,70938. Ce sel se prĂ©sente en poudre blanche trĂšs pesante, qu’on nomme cĂ©ruse Ou blanc de plomb. On peut l’obtenir par double dĂ©composition. La nature nous l’offre cristallisĂ©, sous forme DE CHIMIE. 2 I d’un octaĂšdre Ă  base rectangulaire. Il se dĂ©compose par la chaleur; on emploie mĂȘme ce moyen pour faire la belle mine orange ou le minium. On opĂšre Ă  une tempĂ©rature d’environ 4 oo° ; alors l’acide carbonique se dĂ©gage et l’oxigĂšne prend sa place, c’est-Ă -dire que le protoxide de plomb provenant de la dĂ©composition du carbonate, passe Ă  un Ă©tat supĂ©rieur d’oxidation. Le zinc se combine aussi avec l’acide carbonique et donne deux carbonates. D’abord le carbonate neutre qu’on ne fait pas directement, mais qu’on trouve dans la nature ; il est formĂ© d’un atome d’oxide de zinc en retranchant le nombre i de l’oxigĂšne , vous aurez le poids du mĂ©tal lui-mĂȘme, pesant. 5 ,o 3226 Un atome d’acide carbonique. 2,76440 Poids de l’atome du sel.. 7,70666. Il se prĂ©sente cristallisĂ© en rhomboĂšdre obtus; on le trouve aussi combinĂ© avec un atome d’eau. Le carbonate artificiel, qu’on fait par prĂ©cipi- G -L. 4 e leçon. 2.. 22 COURS tation, est blanc, mais il n’est pas parfaitement neutre, et, d'aprĂšs l’analyse de M. Berzelius, il est formĂ© de trois atomes d’acide, quatre d’oxide et trois d’eau ; mais il est plus simple de supposer que nous avons trois atomes d’oxide avec trois atomes d’acide, et un atome d’eau avec un atome d’oxide, le tout combinĂ© avec deux atomes d’eau on peut choisir entre ces deux explications. Parmi les carbonates, il y en a plusieurs qui peuvent se rĂ©unir entre eux et former ce qu’on nomme des sels doubles. On entend par sel double la rĂ©union de deux sels au mĂȘme Ă©tat de neutralitĂ© pouvant donner des cristaux renfermant les Ă©lĂ©mens des deux sels. Les sels, en se mĂȘlant, se combinent dans les rapports atomiques} ainsi c’est un atome d’un carbonate avec un atome d’un autre carbonate, par exemple, qui entrent en combinaison. Parmi les carbonates, il y en a deux, celui de magnĂ©sie et de chaux, tous deux insolubles dans l’eau, qui peuvent se rĂ©unir et que la nature prĂ©sente en masse considĂ©rable. Ce sel composĂ© ÏE CHIMIE. 2 T > prend Je nom de dolomie, de Dolomieu qui l’a dĂ©couvert; on le trouve en cristaux petits , durs, prĂ©sentant tous les caractĂšres des carbonates , et formĂ© d’un atome de chaux et un de magnĂ©sie, et par consĂ©quent deux d’acide carbonique. Il existe aussi des mĂ©langes qu’on pourrait appeler des combinaisons en proportions variables du carbonate de chaux et du carbonate de magnĂ©sie ; mais on verra que les molĂ©cules des corps peuvent se substituer les unes aux autres sans que pour cela la loi des proportions dĂ©finies soit changĂ©e. Nous nous occuperons de cel objet en traitant de l'isomorphisme. 11 existe encore d’autres carbonates doubles. Le carbonate de soude cristallisĂ© peut se combiner avec le carbonate de chaux d’atome Ă  atonie ce sel composĂ© est insoluble dans l’eau, et il renferme une molĂ©cule et demie de ce liquide. Nous ne parlerons pas des autres. Je vais finir en -vous parlant des dĂ©compositions doubles. J’en ai citĂ© quelques exemples nous allons gĂ©nĂ©raliser. U est Ă  remarquer que la solubilitĂ© des corps COU K S 2 4 simples ou composĂ©s a une grande influence sur ce qu’on appelle les affinitĂ©s. J’ai dit qu’on ne peut pas les mesurer, parce qu’elles varient suivant les circonstances. Ainsi, relativement Ă  la potasse et Ă  la chaux par rapport Ă  l’acide carbonique, nous avons dit qu’on peut conclure que la potasse a plus d’affinitĂ© que la soude pour cet acide, quand on les expose toutes deux Ă  la chaleur; tandis que si l’on opĂšre par les dissolutions, on est portĂ© Ă  une conclusion toute contraire. Pour parler de l’affinitĂ© d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, il faudrait que les rĂ©sultats fussent constans. On peut dire que toutes les fois qu’il peut se former dans une dissolution un composĂ© insoluble dans ce liquide mĂȘme, ce composĂ© se produira. Ainsi, nous mĂȘlons de la chaux et de la stontiane, qui sont solubles, avec de l’acide carbonique ; elles pe uvent former, avec cet acide, des sels insolubles; ces sels se formeront. Ici on peut faire intervenir la force de cohĂ©sion; mais celte cohĂ©sion ne doit pas ĂȘtre assimilĂ©e Ă  celle dont nous avons parlĂ© DE CHIMIE. a5 en Physique, et qui se mesure par des poids. La force de cohĂ©sion, en Chimie, est ce qu’on peut appeler, Ă  proprement parler, l’insolubilitĂ© dans les liquides. La rĂ©sine, par exemple, a une grande force de cohĂ©sion par rapport Ă  l’eau, car elle y est complĂštement insoluble ; c’est qu’il n’y a aucune affinitĂ© entre ces deux corps. Si nous plaçons cette rĂ©sine dans l’alcool, elle s’y dissoudra trĂšs bien donc la force de cohĂ©sion serait dĂ©truite. La force de cohĂ©sion, en Chimie, sera donc le rapport du liquide au solide; en sorte que quand un corps est insoluble dans un liquide, on dit qu’il a une certaine force de cohĂ©sion. Nous pourrons encore dĂ©finir la cohĂ©sion, la rĂ©sistance Ă  la dissolution. Revenons aux sels doubles, et prenons des exemples. Ce seront, je suppose, des carbonates de chaux, de magnĂ©sie, de stontiane qui sont insolubles; je prends deux sels solubles, du carbonate de soude et du nitrate de chaux; je les mĂȘle. On conçoit que l’acide nitrique pourrait se combiner avec la soude, l’acide J2Ô COĂŒRS carbonique avec la ch^ux; alors nous aurions deux nouveux sels, du carbonate de cbaux et du niĂč’ate de soude. L’un de ces sels est insoluble , tandis que les deux sels employĂ©s Ă©taient solubles; le sel insoluble se forme. Voici Ă  cet Ă©gard la loi que M. TĂźerthollet a dĂ©couverte. Toutes les fois qu’on mĂȘle deux sels ayant une certaine solubilitĂ© dans le liquide, s’il peut se former, par double Ă©change, deux sels dont l’un soit moins soluble que ceux que l’on a employĂ©s, la double dĂ©composition aura lieu. Dans l’expĂ©rience que nous venons de faire, il y en a un moins soluble ; ainsi la double dĂ©composition se produira; ainsi, toutes les fois qu’on connaĂźtra la solubilitĂ© des sels employĂ©s et des sels qui peuvent se former, ou pourra prĂ©dire ce qui arrivera. Cependant, pour que le prĂ©cipitĂ© se forme, il faut qu’il n’y ait pas assez d’eau pour tenir le sel en dissolution. Quand on a mĂ©langĂ© ainsi deux sels, il DE CHIMIE. 2? faut concevoir je demande que vous adoptiez le fait de confiance, il faut concevoir un simple mĂ©lange, puisque nous avons des Ă©qui- valens. Si c’est du sulfate de soude et du nitrate de chaux que nous avons employĂ©s, il est indiffĂ©rent que l’acide sulfurique soit mĂȘlĂ© avec la chaux ou avec la soude, et, je le rĂ©pĂšte, cela se passe comme si c’était un simple mĂ©lange. Dans ce cas, les molĂ©cules de chacun des acides se combineront indiffĂ©remment avec l’une et l’autre base il se formera donc du sulfate de chaux qui pourra d’abord demeurer en dissolution ; mais si la quantitĂ© augmente, il sera prĂ©cipitĂ©. Ainsi nous voilĂ  parvenus Ă  un fait ; c’est que l’insolubilitĂ© dĂ©termine les Ă©changes et les prĂ©cipitĂ©s. Nous reconnaissons donc que toutes les fois qu’on mĂȘlera deux sels, et qu’il pourra se former un sel moins soluble que ceux que l’on emploie , il y aura double dĂ©composition. Pour expliquer cet effet, nous admettons que lorsque 28 COUKS DE CHIMIE. deux sels sont mĂ©langĂ©s, il est complĂštement indiffĂ©rent pour les acides et les bases de se combiner en tel ou tel ordre, mais que si l’un des oxides peut former un sel insoluble, il se fera un prĂ©cipitĂ©. ÏMPBIMEIUE DE HUZARD-COTJflCĂŻER, rue du Jardinet, n° 12. S 8 LEÇON. — 1 ~ AYRIL 1828. COURS E CHIMIE SOMMAIRE. Phosphates. — Leurs caractĂšres. — Phosphate de soude. — Bi-phosphate. — Phosphate de potasse. — Bi-phosphate.— Phosphate de baryte.—Bi-phosphates et phosphates basiques. — Phosphate de strontiane. — Phosphate de chaux. — Il se forme des phosphates de chaux en proportion non de’fĂźnies, — Bi-phosphates et phosphates basiques. — Phosphate des os. — PrĂ©paration du phosphore ; sa purification. — Phosphate d’ammoniaque.—Bi-phosphate.—Phosphate d’ammoniaque et de soude. — Phosphate de magnĂ©sie. — Phosphate d’ammoniaque et de magnĂ©sie. — Le mĂȘme sel basique. Dans cette sĂ©ance, nous nous occuperons de l’histoire du phosphore. Nous considĂ©rerons les phosphates neutres comme formĂ©s par un atome de hase et un atome d’acide phosphorique. Nous prendrons pour Chim. 5 e leçon. I 2 COTJftS Ă©quivalent de l’acide phosphorique le nombre 4 , 46 i 55 , dans lequel il y a i\ d’oxigĂšne. On avait admis que l’acide phosphorique pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme contenant 2 atonies de radical ou de phosphore; mais nous devons rester fidĂšles Ă  la thĂ©orie des Ă©quivalens, et regarder comme poids de l’atome d’acide la quantitĂ© qui neutralise un atome de hase on trouve que c’est 5 ~, c’est-Ă -dire 1 de phosphore et 2 ÂŁ d’oxigĂšne. L’atome de phosphore est Ă©gal Ă ... 1,961 55 Les 2^ atomes d’oxigĂšne. 2,5 Poids de l’atome d’acide phosphor.. 4,461 55 . L’acide phosphorique se combine avec les bases en proportions trĂšs variĂ©es, mais nous devons nous attacher aux plus importantes. Nous verrons qu’il existe des sels neutres, des sels basiques et des sels acides voilĂ  les trois genres ; mais il y a dans chacun d’eux des sels qui sont plus ou moins acides ou basiques. Nous devons nous occuper d’abord des caractĂšres des phosphates neutres ces caractĂšres se- DE CHIMIE. '5 vont en gĂ©nĂ©ral les mĂȘmes pour les phosphates basiques et acides ; car ici l’objet principal est de dĂ©terminer les caractĂšres de l’acide qui se trouve dans les phosphates. Un premier caractĂšre des phosphates consiste en ce que, si l’on verse dessus de l’acide sulfurique, il ne se dĂ©gage aucun gaz, ce qui distingue les phosphates de tous les sels qui renferment des acides gazeux ou pouvant prendre la forme de vapeurs; et, sous ce rapport, on ne peut les confondre qu’avec les arseniates, les borates et les sulfates. Or, nous verrons que les sulfates se distinguent aisĂ©ment ; nous avons appris Ă  reconnaĂźtre les borates; les arseniates sont aussi faciles Ă  distinguer. Nous verrons, en second lieu , que quand on mĂȘle un phosphate avec de l’acide borique en quantitĂ© convenable et du charbon, et qu’on expose Ă  une haute tempĂ©rature, il se produit du phosphore. L’acide borique est excessivement faible Ă  la tempĂ©rature ordinaire, et peu soluble ; mais Ă  la tempĂ©rature du rouge blanc, l’acide 5 e Leçon. !*‱ 4 COURS phosphorique se volatilise, tandis que l’acide boi’ique reste fixe. A une tempĂ©rature basse, l’acide borique, Ă  raison de son poids atomistique, pourrait prendre une certaine quantitĂ© de la base combinĂ©e avec l’acide phosphorique, suivant la loi que nous avons fait connaĂźtre Ă  une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, la base se partage Ă©galement ; dĂšs lors il y a une portion d’acide phosphorique qui deviendra libre et pourrait se volatiliser; mais le charbon agit sur cet acide, lui enlĂšve son oxi- gĂšne et produit du phosphore. Ainsi nous admettrons qu’un phosphate mĂȘlĂ© avec de l’acide borique, Ă  une haute tempĂ©rature, donne du phosphore. En MinĂ©ralogie, on se sert de l’acide borique pour reconnaĂźtre la prĂ©sence de l’acide phosphorique dans les corps. On obtient, Ă  une haute tempĂ©rature, un bouton vitreux; ce bouton, traitĂ© ensuite par le charbon, donne du phosphore. Quand les phosphates sont solubles et qu’on y verse de l’eau de chaux, on obtient un prĂ©ci- DE CHIMIE. pitĂ© gĂ©latineux, sans forme cristalline, qui ressemble Ă  de l’alumine en gelĂ©e, que vous connaissez dĂ©jĂ  ; mais ce caractĂšre n’est bon que pour les phosphates solubles. Il existe un phosphate de plomb neutre ; il est insoluble dans l’eau, mais se dissout bien dans les acides. Si on le fond au chalumeau , on obtient une matiĂšre limpide qui, au moment oĂč elle refroidit, prĂ©sente, en se solidifiant, la forme d’un polyĂšdre le corps, Ă  ce moment, devient incandescent. C’est un phĂ©nomĂšne que prĂ©sente aussi la zircone, etc. Voici comment ce caractĂšre peut ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©. Si l’on a un phosphate soluble, on y verse un sel de plomb soluble , et si le phosphate est insoluble, on y verse le sel de plomb et un excĂšs d’acide, comme d’acide nitrique, par exemple ; on peut ensuite traiter le rĂ©sidu comme dans l’expĂ©rience prĂ©cĂ©dente. Les phosphates ont aussi la propriĂ©tĂ© d’ĂȘtre dĂ©composĂ©s par le potassium; dans ce cas, il se forme du phosphure de potassium, qu’on recon- 6 DE CHIMIE. naĂźt a ce qu’en le jetant dans l’eau, il produit du gaz hydrogĂšne phosphore, qu’on peut enflammer. On peut mĂȘme, par ce moyen, reconnaĂźtre de trĂšs petites quantitĂ©s de phosphates. Tous les phosphates sont dĂ©composĂ©s par l’acĂ©tate de plomb ; c’est une suite de la loi des doubles dĂ©compositions. Pour les phosphates insolubles, on peut donner lieu Ă  la mĂȘme dĂ©composition en y ajoutant un peu d’acide nitrique Faction se produit promptement. Parmi les phosphates neutres, il n’y a que ceux de soude, d’ammoniaque et de potasse qui soient solubles, les autres le deviennent dans un excĂšs de leur propre acide ou d’acide nitrique. Quant aux rapports des quantitĂ©s de bases et d’acides, ils sont variables. Le premier phosphate dont nous allons nous occuper est celui de soude, que l’on obtient immĂ©diatement en saturant de l’acide phospho- rique par le moyen de la soude. On peut et l’on doit mĂȘme laisser une rĂ©action alcaline. Quand ce sel sera saturĂ©, on obtiend ra des cristaux DE CHIMIE. 7 qui sont des prismes rhomboĂŻdaux obliques. Ce sel est formĂ© de i atome d’acide phosphorique. i atome de soude. ,. 3,90897 Atome du sel anhydre. . .... 8,37052 CristallisĂ©, il prend 12 atomes d’eau.. .. i3,49755 21,86807. La saveur de ce sel est fraĂźche, salĂ©e, sans amertume. En gĂ©nĂ©ral, les sels qui contiennent une aussi grande quantitĂ© d’eau ont une saveur fraĂźche y car l’eau y est solidifiĂ©e, Ă  l’état de glace, et elle se fond sur la langue. Ce sel est employĂ© en MĂ©decine, comme purgatif; on le prend Ă  la dose de 5 o Ă  60 grammes. 11 est soluble ; mais on n’a pas bien dĂ©terminĂ© sa solubilitĂ© pour diverses tempĂ©ratures, et en gĂ©nĂ©ral on connaĂźt mal la solubilitĂ© des sels. A raison de la grande quantitĂ© d’eau qu’il renferme, il Ă©prouve d’abord la fusion aqueuse, puis l’eau 8 COURS s’échappe, et l’on a la fusion ignĂ©e. Ainsi ce sel Ă©prouve deux sortes de fusion. ExposĂ© Ă  l’air, il s’efĂŻleurit; on ne peut mĂȘme le conserver long-temps sans qu’il devienne opaque, mais il n’est jamais complĂštement anhydre ; il ne le devient que par la chaleur, Ă  une tempĂ©rature Ă©levĂ©e. Si l’on fait l’analyse du phosphate de soude Ă  diverses Ă©poques de l’annĂ©e, on trouve qu’il renferme, tantĂŽt plus, tantĂŽt moins d’eau, suivant l’état hygromĂ©trique de l’air. Ce sel a une rĂ©action assez fortement alcaline, de sorte que voilĂ  un sel anhydre qui a une rĂ©action alcaline, quoique la quantitĂ© d’alcali en excĂšs ne soit pas dĂ©terminĂ©e. Nous verrons beaucoup d’autres sels qui ont au contraire une rĂ©action acide, comme le sulfate de fer, de cuivre, de nickel. Si l’on prend une dissolution de ce sel , tout-Ă -fait neutre, et qu’on la fasse cristalliser, on remarque que, quand la cristallisation s est opĂ©rĂ©e , le liquide surnageant sera acide, et dans ce cas l’excĂšs de base se trouvera dans les DE CHIMIE. 9 cristaux ; c’est le contraire pour d’autres sels. Le phosphate de soude est important, parce qu’il se rencontre dans l’économie animale. On le trouve particuliĂšrement dans l’urine. Il existe un phosphate de soude renfermant 3 atomes d’acide et i de base, et 4 atomes d’eau. Il cristallise de diverses maniĂšres ; il peut former des prismes rhomboĂŻdaux obliques, mais diffĂ©rons de ceux dont j’ai parlĂ©. La potasse se combine de mĂȘme trĂšs bien avec l’acide phosphorique. Le sel neutre est formĂ© de i atome d’acide et i atome de base. Ce sel neutre ne peut cristalliser, tandis que celui qui renferme une double proportion d’acide cristallise trĂšs bien en prismes quadrangulaires , terminĂ©s par des pyramides Ă  quatre faces ; il contient, dans ce cas, 3 atomes d’eau. La potasse forme aussi des sels basiques dont je ne parle pas. Je passe aux phosphates de harjte. Il y en a au moins cinq ; ce sont le phosphate neutre et les phosphates avec excĂšs de base ou d’acide. io COURS Le phosphate neutre de baryte est formĂ© d’un atome d’acide et un atome de base. On l’obtient facilement par double dĂ©composition. Ce phosphate est insoluble dans l’eau. Si donc je prends un sel soluble, comme le chlorure de barium, et que je le mĂȘle avec un phosphate soluble, comme le phosphate de soude, il se produira un prĂ©cipitĂ© abondant; c’est le phosphate neutre de baryte, qui est insoluble dans l’eau; mais si j’y ajoute une goutte d’acide nitrique, le prĂ©cipitĂ© va disparaĂźtre, pourvu que le sel soit pur. Ce phosphate de baryte neutre peut prendre une nouvelle quantitĂ© d’acide; alors il peut cristalliser. Il contient deux proportions d’acide et deux d’eau. Ce sel ne peut ĂȘtre mĂȘlĂ© avec une grande quantitĂ© d’eau sans se dĂ©composer l’eau s’empare de l’excĂšs d’acide et ramĂšne ce phosphate Ă  l’état neutre. Ce sel, exposĂ© Ă  la chaleur, se hoursoufĂŻle ; il peut se fondre Ă  une haute tempĂ©rature. En gĂ©nĂ©ral, et c’est ici un trait de l’histoire des phosphates, quand le sel est neutre, si l’on y met un excĂšs d’acide, il devient trĂšs fu- DE CHIMiE. I 1 sible ; en sox’te que, plus un phosphate renferme d’acide, plus il est facile Ă  fondre. Ainsi, lebi-phos- phate est plus fusible que le sel neutre, et celui-ci que le sous-sel. IndĂ©pendamment de ces deux sels, il existe un sur-sel, formĂ© de quatre atonies d’acide et trois de base ; on pourrait l'exprimer en disant qu’on a quatre parties d’acide phosphorique et trois de base, qu’on peut Ă©crire f phosphate de chaux. On obtient ce sel par une diffĂ©rence bien lĂ©gĂšre dans la proportion ; car il suffit de verser dans la dissolution du bi-phosphate de baryte, de l’alcool, pour obtenir sa sĂ©paration; et il est probable que si l’on faisait varier l’intensitĂ© du dissolvant, la dĂ©composition varierait aussi. Il y a aussi un sesquiphosphate de baryte, formĂ© d’un atome d’acide et i ^ de base, et un autre de baryte, qui contient quatre atomes d’acide phosphorique et cinq de base. Ce sel s’obtient facilement en traitant un phosphate avec excĂšs d’acide, par l’ammoniaque qui s’empare d’une portion d’acide. 12 COURS La strontiane forme des sels analogues, mais qui n’ont pas Ă©tĂ© examinĂ©s avec le mĂȘme soin. Je me borne Ă  dire que le phosphate neutre est formĂ© de x atome d’acide phosphorique, Ă©gal Ă . 4 ? 46 i 55 ĂŻ atome de 10,93440. Il peut aussi former un bi-sel qui ne mĂ©rite pas d’attention. Passons au phosphate de chaux. Nous voilĂ  parvenus Ă  des sels qui sont d’un grand intĂ©rĂȘt. Nous avons an moins cinq phosphates de chaux bien distincts; mais je pense qu’on peut aussi obtenir des phosphates diffĂ©rons qui ne seraient pas composĂ©s dans des rapports simples. On avait long-temps rejetĂ© cette idĂ©e, parce que l’on avait vu tous les sels suivre la loi des proportions dĂ©finies. Cependant il y a des cas oĂč l’on reconnaĂźt une combinaison, sans que cependant les corps soient x’éunis en px’oportions qu’on puisse appeler dĂ©finies; en sorte qu’il est DE CHIMIE. I 3 probable qu’il existe des phosphates de chaux qui ne sont pas dans des proportions dĂ©finies. Les variations de tempĂ©rature, les diverses quantitĂ©s d’eau, peuvent faire varier leur composition; et ce fait n’est pas particulier aux phosphates, on le retrouve encore dans un grand nombre de combinaisons. Il n’est pas en opposition avec la loi si importante et si bien Ă©tablie, des proportions dĂ©finies. On peut obtenir facilement ce sel en versant du phosphate de soude dans un sel de chaux, en remarquant toutefois qu’il n’est pas indiffĂ©rent de verser au hasard l’un des sels dans l’autre. Je prends du chlorure de calcium et du phosphate de soude en excĂšs je verse le phosphate de soude dans le chlorure; il se forme un prĂ©cipitĂ© blanc qui est le phosphate de chaux neutre, composĂ© d’un atome d’acide, d’un de base et deux d’eau. En le recueillant sur un filtre, le lavant et le dessĂ©chant, on peut reconnaĂźtre qu’il est formĂ© de petits cristaux qui se rĂ©unissent par l’extrĂ©mitĂ© en diver- COURS !4 gĂ©ant. Si j’avais versĂ© le chlorure de calcium dans le phosphate, j’aurais obtenu un prĂ©cipitĂ© diffĂ©rent du premier j’ai d’abord eu un sel neutre, ici j’aurais eu un sel basique qui est le phosphate ou phosphate des os. Ce sel exposĂ© Ă  la chaleur, perd son eau. En gĂ©nĂ©ral , l’eau, dans ces sels, ne rĂ©siste pas Ă  la chaleur rouge; Ă  la chaleur de la lampe, on peut chasser toute l’eau qu’il contient si on le porte Ă  une haute tempĂ©rature, il se fritte et prend un aspect laiteux comme la porcelaine. AprĂšs le phosphate neutre vient le bi-phos- phate de chaux. On l’obtient en prenant le phosphate neutre et le saturant par l’acide phosphorique, et par Ă©vaporation spontanĂ©e, il cristallise en paillettes nacrĂ©es. On le nomme aussi phosphate acide. Sa saveur, en raison de l’excĂšs d’acide, est aigre ; il est trĂšs soluble dans l’eau, et cristallise difficilement. ExposĂ© Ă  l’action de la chaleur, il entre en fusion, et perd son eau. L’acide phosphorique seul est volatil Ă  une haute tempĂ©rature; mais combinĂ© avec une DE CHIMIE. l5 base, il acquiert une telle fixitĂ©, qu’ou ne peut le volatiliser; le sel se fond, et par le refroidissement il prend l’apparence d’un beau verre inaltĂ©rable Ă  l’air, quoiqu’il renferme beaucoup d’acide. On emploie ce sel vitrifiĂ© pour prĂ©parer le phosphore, opĂ©ration dont nous allons parler. Si l’on verse dans ce phosphate acide un alcali, on enlĂšve un excĂšs d’acide, et il reste un sel neutre ou basique , suivant la quantitĂ© d’alcali qu’on emploie. On obtient encore un sel acide § phosphate de chaux en prenant ce mĂȘme sel acide et y versant de l’alcool l’alcool enlĂšve une portion d’acide. Ce sel, qui serait stable dans l’alcool, se dĂ©compose dans l’eau ; celle-ci enlĂšve l’excĂšs d’acide et ramĂšne le sel Ă  l’état neutre. On peut encore obtenir ce mĂȘme sel en versant sur le phosphate de chaux neutre de l’acide phosphorique Ă©tendu d’eau ; alors il se forme une masse gĂ©latineuse qui ne se dissout pas en totalitĂ© l’eau enlĂšve l’excĂšs d’acide, et ce COURS iG qui reste est le sel dont nous venons de parler* Nous passons aux phosphates de chaux basiques. Le premier est le phosphate des os c’est un nom qu’il est bon de lui conserver, car il rappelle son origine. On peut aussi dĂ©signer ce sel phosphate de chaux. Il faudrait qu’on pĂ»t indiquer ces corps par des noms simples, c’est aussi ce qu’on fera sans doute quelque jour. On obtient ce phosphate des os de plusieurs maniĂšres la plus simple est de verser de l’ammoniaque dans du phosphate de chaux en dissolution dans un acide ou dans du bi-phos- phate de chaux ; on obtient un prĂ©cipitĂ© il faut avoir le soin de mettre un excĂšs d’ammoniaque formĂ© de trois atomes d’acide et quatre atomes de chaux. On peut l’obtenir aussi en versant par petites parties le chlorure de calcium dans le phosphate de soude le prĂ©cipitĂ© est gĂ©latineux comme l’alumine et se lave difficilement. On sait maintenant que ce sel est prĂ©cisĂ©- DE CHIMIE. I 7 ment le mĂȘme que celui que l’on retire des os. Quand on a calcinĂ© les os pour dĂ©truire la matiĂšre animale qui en forme une grande partie, on obtient une masse qui a conservĂ© la forme des os, et qui contient du phosphate et du carbonate de chaux. On peut traiter ces os par l’acide nitrique ou l’acide hydrochlorique, et pour un poids donnĂ© d’os, on aura une certaine quantitĂ© d’acide carbonique; on mĂ©lange cette matiĂšre avec un poids Ă©gal d’eau, et l’on dĂ©compose par l’ammoniaque en excĂšs. L’ammoniaque ne prĂ©cipite jamais la chaux de ses dissolutions, et si l’on examine la chaux qui reste dans la liqueur, on trouve qu’elle est en mĂȘme quantitĂ© que l’acide carbonique que l’on a obtenu. Nous avons un autre phosphate de chaux que l’on peut appeler sesquibasique ; c’est le phosphate de chaux f, c’est-Ă -dire qu’il renferme deux atomes d’acide phosphorique et trois de chaux. On le dĂ©signe par le nom de Chrysolit e ou Apathite. On l’a trouvĂ© dans la nature ; il Chim. 5 e leçon. 2 i8 CODES est remarquable par ses belles formes; ce sont des prismes simples ou modifiĂ©s par des facettes sur les arĂȘtes de la base, ou terminĂ©s par des pyramides. Tels sont les principaux phosphates qu’on a dĂ©terminĂ©s. Je remarque qu’il peut y en avoir un plus grand nombre ; car, ainsi que je l’ai fait observer prĂ©cĂ©demment , quelques diffĂ©rences dans la maniĂšre de traiter ces sels par les rĂ©actifs suffisent pour changer les proportions de leurs principes. J’ai dĂ©jĂ  remarquĂ© que les phosphates sont d’autant moins fusibles, qu’ils contiennent plus de base. Tous les phosphates de chaux sont dĂ©composĂ©s par l’acide sulfurique, qui donne naissance Ă  un sulfate en mettant l’acide phosphorique en libertĂ©. Les phosphates sont entiĂšrement dĂ©composĂ©s de cette maniĂšre; on pensait autrefois qu’ils n’étaient ramenĂ©s qu’à l’état de bi-phosphates, mais cette erreur venait de ce qu’on opĂ©rait avec une grande quantitĂ© d’eau qui tenait le sel en DE CHIMIE. *9 dissolution. Si l’on Ă©vapore, on trouvera de l’acide phosphorique sensiblement pur ; il est seulement nĂ©cessaire de calculer la quantitĂ© d’acide et le degrĂ© de concentration. On parvient encore Ă  sĂ©parer les phosphates, surtout pour les analyses, en diminuant Faction dissolvante de l’eau par une addition d’alcool. L’eau prend ^ de phosphate de chaux ; elle en prend davantage quand elle contient de l’acide; mais si l’on y verse de l’alcool, le phosphate de chaux ne pourra plus s’y dissoudre. L’acide sulfurique donne des rĂ©sultats inexacts, attendu qu’il faut laver, ce qui cause toujours quelque perte. M. Berzelius s’est servi de l’alcool, comme je l’ai indiquĂ©. Je passe Ă  la prĂ©paration du phosphore; elle est fort simple. L’acide phosphorique, traitĂ© Ă  chaud avec du charbon, donne du phosphore ; mais si l’on se bornait Ă  mĂȘler l’acide phosphorique pur avec le charbon, il n’y aurait pas de dĂ©composition sensible, parce que la tempĂ©rature Ă  laquelle le charbon agit sur l’acide phos~ 20 COURS phoriquĂ« est plus Ă©levĂ©e que celle Ă  laquelle l’acide lui-mĂȘme se volatilise; par consĂ©quent, si l’on fait ce simple mĂ©lange et qu’on chauffe, tout l’acide phosphorique sera volatilisĂ© sans avoir Ă©prouvĂ© aucune action de la part du charbon. Mais si l’on fait passer l’acide phosphorique en vapeur sur des charbons rouges, la dĂ©composition aura lieu. Pour la fabrication du phosphore, on ne se sert pas d’acide phosphorique pur , mais du phosphate acide de chaux. Ainsi nous ne devons pas considĂ©rer l’acide phosphorique comme pur, mais bien comme combinĂ© avec une certaine quantitĂ© de base qui lui donne de la fusibilitĂ©. Or, on se sert d’acide phosphorique provenant du phosphate du chaux, dont il retient toujours une certaine quantitĂ©. Voici comment on prĂ©pare ce phosphate acide de chaux on prend des os brĂ»lĂ©s, on les pulvĂ©rise , on les mĂȘle avec environ les de leur poids d’acide sulfurique concentrĂ© que l’on Ă©tend d’environ quati’e parties d’eau; mais comme il est DE CHIMIE* 21 important de profiter de la chaleur produite par le mĂ©lange de l’eau avec l’acide, on n’ajouĂźe l’acide sulfurique qu’aprĂšs avoir versĂ© l’eau sur le phosphate. Quand on a versĂ© l’acide, le liquide devient Ă©pais et le mĂ©lange s’échauffe ; on l’abandonne pendant 24 heures, et le lendemain on dĂ©laie la masse dans l’eau ; cette matiĂšre, qui est du plĂątre, a la propriĂ©tĂ© d’ĂȘtre un peu soluble dans l’eau. En filtrant la liqueur, on obtient un liquide transparent, dans lequel on peut reconnaĂźtre la prĂ©sence du phosphate de chaux, en y versant de l’ammoniaque, qui donne un prĂ©cipitĂ© abondant. Puisque nous avons de l’acide phos- phorique et du phosphate de chaux, si nous saturons par l’ammoniaque, il y aura prĂ©cipitation de phosphate de la chaux, et il se formera du phosphate d’ammoniaque. Si nous prenons le mĂȘme phosphate acide de chaux, si nous l’évaporons et que nous ajoutions du charbon, nous pourrons sĂ©parer l’oxigĂšne de l’acide phosphorique qui constitue le sel Ă  l’état acide, c’est-Ă -dire nous pourrons 5 e LEçorr. 2.. 22 COURS dĂ©composer l’excĂšs d’acide car ce ne serait qu’à un feu de forge des plus violens que l’on pourrait dĂ©composer une portion de sel neutre . On fait cette opĂ©ratiou de la maniĂšre suivante Quand on a Ă©vaporĂ© jusqu’à consistance sirupeuse et que l’on a mĂȘlĂ© avec le charbon, on commence par dessĂ©cher la matiĂšre dans une chaudiĂšre en fonte, en la portant Ă  la tempĂ©rature rouge obscur l’eau s’échappe ; la matiĂšre ne pouvant plus se boursoufller, on en remplit une cornue de grĂšs voj. planche i r % fĂźg. .2 , Ă  laquelle on adapte une allonge en cuivre dont une extrĂ©mitĂ© recourbĂ©e plonge dans l’eau. Au flacon qui renferme l’eau on adapte un tube droit, servant Ă  laisser Ă©chapper les gaz; ce tube ne doit pas plonger dans l’eau. Puisque nous voulons enlever le gaz oxigĂšne Ă  l’acide phosphorique , pour avoir le phosphore , nous ne pouvons produire que deux gaz, l’acide carbonique et l’oxide de carbone; mais Ă  cette tempĂ©rature le gaz acide carboni- DE CHIMIE. 23 que ne peut exister et il se produit du gaz oxide de carbone; ainsi nous n’aurons donc que du gaz oxide de carbone. Si la matiĂšre est sĂšche, il ne pc/urra pas se former de gaz hydrogĂšne phosphore. Le gaz oxide de carbone peut cependant entraĂźner mĂ©caniquement du phosphore. On adapte au col de la cornue une allonge en cuivre, afin de condenser le phosphore et d’éviter l’introduction de l’air dans la cornue. Le phosphore se dĂ©gage peu Ă  peu, et vient se dĂ©poser partie dans l’allonge et partie dans l’eau du rĂ©cipient. Ce phosphore est impur; il est d’un rouge brun foncĂ©, surtout vers la fin de l’opĂ©ration ; il contient ce qu’on dĂ©signe par le nom d’oxide de phosphore, dont on ne connaĂźt pas encore la nature. ĂŻl peut contenir aussi du charbon Ă  l’état de mĂ©lange, ou peut- ĂȘtre de combinaison. Pour le purifier, il y a deux opĂ©rations Ă  faire, l’une mĂ©canique et l’autre chimique. La premiĂšre consiste Ă  mettre le phosphore dans un nouet de peau de chamois, et Ă  Ăźe tenir dans une 24 COURS eau assez chaude pour que l’on ne puisse y tenir* la main ; car le phosphore mĂȘlĂ© avec des matiĂšres Ă©trangĂšres n’est pas trĂšs fusible on presse le petit nouet de peau sous l’eau avec des pinces, et le phosphore s’échappe Ă  travers les pores. La deuxiĂšme opĂ©ration consiste Ă  le distiller. Pour le mouler, on prend un tube, au moyen duquel on l’aspire sous l’eau. On a soin,.quand on veut le retirer, de fermer le tube avec le doigt, jusqu’à ce qu’il soit solidifiĂ©. Il Ă©prouve une forte contraction par le refroidissement, et sort facilement du tube. On doit veiller Ă  ce que, quand on aspire, le tube contienne de l’eau ; car la colonne de phosphore pourrait se diviser et ĂȘtre portĂ©e dans la bouche. Je passe aux autres phosphates. L 'ammoniaque forme aussi avec l’acide phos- phorique plusieurs sels. D’abord, le phosphate proprement dit, qu’on obtient en saturant le phosphate acide de chaux par l’ammoniaque ce sel neutre, qui contient i,5 proportion d’eau, exposĂ© Ă  l’air, il devient acide par le dĂ©gagement DE CHIMIE. 25 d’une partie d’ammoniaque ; il cristallise en prismes Ă  quatre pans surbaissĂ©s, quelquefois terminĂ©s par des pyramides Ă  quatre faces. Un bi-phosphate, formĂ© de i d’ammoniaque, 2 d’acide et 5 d’eau ; et enfin un sel qui peut ĂȘtre exprimĂ© par f phosphate d’ammoniaque. Le phosphate d’ammoniaque se combine avec le phosphate de soude pour fo rmer un sel double, connu sous le nom de sel d urine. Ce sel est remarquable par son origine c’est dans l’urine qu’on l’a dĂ©couvert rĂ©uni Ă  d’autres sels. Aujourd’hui on le fait directement au moyen du phosphate de soude et de l’hydrochlorate d’ammoniaque les meilleures proportions sont 6 Ă  7 parties phosphate de soude cristallisĂ©, 1 partie de sel ammoniac, et 2 parties d’eau. Le mĂ©lange se fait Ă  chaud pour que la dissolution soit plus complĂšte, et par le refroidissement, le sel cristallise et donne des prismes rĂ©guliers. On emploie ce sel comme rĂ©actif dans l’analyse des minĂ©raux. Il est formĂ© de 1 atome de phosphate de soude, 1 atome de phosphate d’ammoniaque, 2Ô COURS et io atomes d’eau. En chauffant, l’eau et l’ammoniaque s'Ă©chappent, et il reste un bi-phos- phate de soude fusible. La magnĂ©sie forme aussi des phosphates qu’on peut obtenir par double dĂ©composition, au moyen du phosphate de soude et du sulfate de magnĂ©sie. On obtient un prĂ©cipitĂ© qui se rassemble bientĂŽt pour former de petits cristaux. Ce sel n’a rien de bien remarquable, seulement il peut se combiner avec le phosphate d’ammoniaque pour former un sel double qu’on rencontre dans les calculs des animaux et mĂȘme de l’homme. Le phosphate neutre contient i atome de magnĂ©sie et d’acide carbonique, et 4 d’eau ; on l’obtient en mĂȘlant deux dissolutions chaudes. L’autre phosphate, qui est basique, peut ĂȘtre prĂ©parĂ© avec un sel de magnĂ©sie et un phosphate basique il contient i atome d’acide phospho- rique, i atome d’ammoniaque, i de magnĂ©sie , et 5 atomes d’eau; c’est celui que l’on trouve dans les calculs. Il est Ă©videmment basique. Ce sel est insoluble. de chimie. 27 On se sert des caractĂšres de ce sel pour reconnaĂźtre la magnĂ©sie dans les analyses, en versant du phosphate d’ammoniaque basique dans la liqueur qui contient de la magnĂ©sie. Le phosphate de magnĂ©sie, qui est insoluble dans l’eau, se dissout trĂšs bien dans les acides. Dans la sĂ©ance prochaine, nous nous occuperons des phosphates que forment les autres oxides. IMPRIMERIE DE HUZARD-CODRCIER, idc du Jardinet, II» 12, 6 e LEÇON. - 30 AVRIL 1828. COURS CHIMIE. SOMMAIRE. Phosphate de protoxide de fer. — Phosphate de peroxide. —. Phosphate de cobalt. — Bleu de ThĂ©nard; maniĂšre de lui rendre sa couleur. — Phosphate de plomb. — Phosphate basique. — Phosphate d’argent. — Phosphites; leurs caractĂšres. — Hypophosphites; leurs caractĂšres. — Arseniales; leurs caractĂšres. — Arseniate de potasse. — Bi-arseniate. — Arseniate d’ammoniaque. — Arseniate de manganĂšse. Nous avons terminĂ© la derniĂšre sĂ©ance par l’examen du phosphate de magnĂ©sie, nous allons passer aux phosphates formĂ©s par les autres oxides. Je commence par le phosphate de fer. Le fer forme deux oxides distincts, pour ne pas dire trois le protoxide, le peroxide et une combinaison intermĂ©diaire. On peut obtenir le Chim. 6 e LECOif. I 2 COURS phosphate de fer par doubles dĂ©compositions, en versant dans une dissolution de phosphate de soude du sulfate de fer ; on obtient un prĂ©cipilĂ© d’abord trĂšs blanc, mais qui passe peu Ă  peu au bleu pendant ce changement, il j a absorption d’oxigĂšne et l’oxide de fer passe Ă  l’état intermĂ©diaire. M. Berzelius considĂšre ce sel comme double et formĂ© de phosphate d’oxidule et de phosphate d’oxide, parce que, comme, selon lui, le fer passe Ă  un Ă©tat supĂ©rieur d’oxidation, qui est une combinaison de deux atomes d’oxide et un atome d’oxidule,, ces deux oxides se rĂ©unissent chacun avec une portion d’acide pour former un phosphate des deux oxides. Ce sel se trouve dans la nature Ă  un Ă©tat plus basique. Celui que l’on obtient dans l’expĂ©rience prĂ©cĂ©dente est basique, puisque nous avons dit que la quantitĂ© d’acide est constamment proportionnelle Ă  la quantitĂ© d’oxigĂšne contenue dans la base de sorte que si l’oxide vient Ă  se suroxider, il n’y aura plus assez d’acide pour former une combinaison neutre. DE CHIMIE. 3 Le peroxide se combine bien avec l’acide phosphorique, et forme un composĂ© qui se prĂ©cipite avec une couleur blanche cette couleur tient Ă  ce que le sel est neutre. Ce sel, comme celui que nous venons de voir, exposĂ© Ă  une haute tempĂ©rature, se fond, et si on le met en contact avec du charbon, il se change en phosphure de fer. C’est mĂȘme un moyen employĂ© pour obtenir ce dernier corps. Ce perphosphate se trouve dans la nature accompagnant quelquefois des mines de fer, surtout celles qui sont limoneuses, ou mines d’alluvion c’est mĂȘme un grand inconvĂ©nient, car il donne au fer de trĂšs mauvaises qualitĂ©s par le phosphure qu’il produit. Ce phosphate se rĂ©duit lorsqu’on porte le minerai Ă  une haute tempĂ©rature, et l’on obtient des fontes assez riches en phosphure. On parvient difficilement Ă  dĂ©barrasser le fer du phosphore; aprĂšs avoir Ă©tĂ© affinĂ©, il en conserve toujours quelques parties, ce qui le rend aigre et lui ĂŽte le nerf qui fait son prix. Le phosphate neutre de fer peut ĂȘtre facile- G.'L. 6 e 1ECOJY. 1 ‱ ‱ 4 COURS ment rendu basique par l’addition d’un alcali , ammoniaque ou potasse l’acide se partage et le sel prend une couleur plus foncĂ©e. Ce phosphate se rencontre souvent dans le fer des Ă©difices. Lorsque ce mĂ©tal a Ă©tĂ© exposĂ© Ă  ĂȘtre mouillĂ© par l’urine , le fer est altĂ©rĂ©, il se goufle et se dĂ©tache en Ă©cailles qui sont du sous-sel avec des proportions diffĂ©rentes peut-ĂȘtre de celles-ci. Le cobalt forme avec ce mĂȘme acide un sel remarquable par sa couleur violet foncĂ©. On l’obtient par double dĂ©composition. M. ThĂ©nard, en combinant ce sel avec l’alumine , est parvenu Ă  obtenir un bleu qui porte son nom et qui remplace l’outremer, quoique le bel outremer a plus d’éclat. Mais il se recommande par son bas prix ; et quand on ne tient pas Ă  toute la beautĂ© de l’outremer, il y a avantage Ă  s’en servir. Le phosphate de cobalt neutre est formĂ© de i atome d’acide phosphatĂ©. . . . 4 ,/jn 55 i atome d’oxide de cobalt. . . . 4*68991 Atome du sel. 9,i5i46. DE . CHIMIE. 5 Celui que l’on emploie pour le bleu de ThĂ©nard est un peu basique. Pour faire ce bleu de cobalt, on prend le phosphate en gelĂ©e qui s’est prĂ©cipitĂ© d’un mĂ©lange de deux dissolutions d’un sel de cobalt et de phosphate de soude, et qui a Ă©tĂ© bien lavĂ©, et on le mĂȘle avec de l’alumine aussi en gelĂ©e. Le mĂ©lange peut se faire en proportions variables; mais on emploie ordinairement i partie de phosphate et 8 parties d’alumine. Il faut avoir soin de bien mĂȘler ces deux matiĂšres en les broyant dans un mortier, jusqu’à ce que l’on n’aperçoive plus aucun point blanc ou plus foncĂ© que le reste de la masse ; on sĂšche ensuite le mĂ©lange; on le place dans un creuset; on l’expose Ă  une tempĂ©rature un peu au-dessus du rouge cerise et l’on obtient le bleu de cobalt en fragmens qui se dĂ©sagrĂšgent facilement. Il arrive quelquefois que ce bleu passe au noir; c’est quand il se dĂ©soxide sous l’influence d’une matiĂšre combustible. Pour le rĂ©tablir dans tout son Ă©clat, il suffit de le placer Ă  une chaleur rouge dans un courant de gaz oxigĂšne ; on peut encore le mĂȘler avec du per- 6 COURS oxide de mercure, et faire chauffer le mercure abandonne son oxigĂšne qui sert Ă  rĂ©tablir le bleu, et le mercure s’échappe lui-mĂȘme en vapeurs qu’on peut recueillir. J’ai vu du bleu de cobalt altĂ©rĂ©, auquel ce moyen a toujours rĂ©ussi Ă  rendre son Ă©clat. Je suis obligĂ© de passer sous silence beaucoup de combinaisons qui n’ont pour nous aucun intĂ©rĂȘt ; je dirai cependant que les divers oxides mĂ©talliques peuvent former des combinaisons insolubles. Comme nous sommes pressĂ©s, nous ne devons insister que sur les faits fondamentaux ; d’ailleurs, il y a des faits qui se reproduisent avec divers corps, en sorte qu’il suffit de substituer un nom Ă  un autre, pour en faire l’histoire. Nous nous arrĂȘterons sur le phosphate de plomb , car nous l’avons indiquĂ© comme pouvant servir de caractĂšre gĂ©nĂ©rique aux phosphates, La vĂ©ritable maniĂšre d’obtenir ce phosphate est d’opĂ©rer par les doubles dĂ©compositions; on l’obtient Ă  l’état neutre. Ici, la base que nous DE CHIMIE. 7 employons est insoluble, et forme avec l’acide un sel insoluble aussi, en sorte que nous n’avons pas le mĂȘme avantage que pour les bases alcalines que nous pouvons dissoudre par des acides qui, produisant un sel soluble , nous permettraient de reconnaĂźtre la neutralitĂ© au moyen des rĂ©actifs colorĂ©s 3 d’ailleurs, quelque divisĂ© que soit l’oxide de plomb, il ne formerait jamais qu’une poudre grossiĂšre, et si on les mettait dans cet Ă©tat, en contact avec l’acide, l’action se borne- nerait aux surfaces. Ainsi vous voyez qu’on est forcĂ© de faire usage d’un liquide qui tienne cette base en dissolution. Nous nous servirons donc d’un sel de plomb neutre et d’un phosphate neutre, et, par un double Ă©change, nous obtiendrons le phosphate neutre de plomb. On ne peut obtenir ce sel qu’en poudre, mais la nature le prĂ©sente cristallisĂ© sous la forme d’une, pyramide hexaĂšdre dont quelquefois le bord supĂ©rieur et infĂ©rieur des bases est tronquĂ©; d’autres fois le prisme est surmontĂ© d’une pyramide dont la base correspond Ă  la base du prisme. Ce sel est soluble dans un excĂšs d’acide ou d’al- 8 COURS cali. En effet, le plomb est du nombre des mĂ©taux dont les oxides se dissolvent dans un excĂšs d’alcali. Il se fond facilement par l’action de la chaleur et forme des globules qui, par le refroidissement, prennent une forme polyĂ©drique ; on y distingue nettement des faces, ce qui annonce une grande tendance Ă  la cristallisation. Or, comme parmi les phosphates et; les autres sels nous n’avons rien trouvĂ© de semblable, nous regarderons ce caractĂšre comme particulier $ et comme on peut toujours transformer un phosphate quelconque en phosphate de plomb , en le dissolvant dans un acide s’il n’est pas soluble, et y versant un sel de plomb qui donne lieu Ă  un prĂ©cipitĂ© de phosphate de plomb qu’on peut essayer, ce caractĂšre suffira pour nous faire toujours reconnaĂźtre les phosphates. IndĂ©pendamment de ce sel, que nous considĂ©rons comme neutre, il en existe plusieurs autres. Nous pouvons]produire un sur-phosphate, phosphate de plomb, enjversant un bi-phosphate soluble sur du chlorure de plomb. Il y a aussi de chimie. g un sous-phosphate, qu’on obtient en versant dans le sel neutre que nous venons de former, de l’am- moniaque en excĂšs qui s’empare d’un tiers de l’acide, en sorte qu’il reste un y phosphate. On le prĂ©pare en versant de l’acĂ©tate de plomb dans du phosphate de soude. Le phosphate de plomb, exposĂ© avec le charbon Ă  la tempĂ©rature du rouge blanc, se dĂ©compose aisĂ©ment et donne immĂ©diatement du phosphore. On ne peut produire le phosphure de plomb, ou du moins son existence est douteuse, par une simple percussion du phosphore brĂ»le ; il est donc probable qu’à cette tempĂ©rature, cette combinaison ne peut exister. Il n’en serait pas de mĂȘme avec le phosphate de fer ; il donnerait naissance Ă  un phosphure qui pourrait rĂ©sister Ă  cette chaleur. Le phosphate de plomb est trĂšs bien dĂ©composĂ© par l’hjdrogĂšne sulfurĂ©, qui donne lieu Ă  un sulfure de plomb et, Ă  de l’acide phospho- rique qui reste en dissolution. Le phosphate d’argent neutre serait formĂ© de IO COURS i atome d’argent, Ă©gal Ă . i4>5i6o7 i atome d’acide phosphorique. . 4 > 46*55 Atome du sel. ..18,97762. Si l’on retranche l’unitĂ© de l’oxigĂšne, on aura pour le poids de l’atome d’argent, 15,51607. En mĂȘlant du nitrate d’argent et un phosphate tout-Ă -fait neutre, on en obtient un liquide acide, et un prĂ©cipitĂ© jaune qui est basique; c’est le phosphate f d’argent. Je terminerai ici ce que j’ai Ă  dire sur les phosphates, aprĂšs avoir donnĂ© les caractĂšres gĂ©nĂ©riques de deux genres de sels qu’on ne peut isoler des phosphates. Ces deux genres de sels prĂ©sentent Ă  peu prĂšs les mĂȘmes caractĂšres sous le rapport des proportions de bases qu’ils contiennent, ils ne diffĂšrent pas des phosphates. Quand on les chauffe avec du charbon, ils donnent toujours du phosphore ; mais par ce moyen, on ne peut reconnaĂźtre quel est le genre de sel. On se l’appelle que l’acide phosphorique est formĂ© d’un atome de phosphore et d’un atome DE CHIMIE. I I et demi d’oxigĂšne ; l’atome de phosphore pĂšse 3,461 55 . Les phosphites ont en gĂ©nĂ©ral le mĂȘme caractĂšre que les phosphates; cependant voici quelques diffĂ©rences qui suffisent pour les distinguer. Quand on chauffe un phosphate, il n’offre rien de particulier ,, si ce n’est que dans quelques circonstances il peut fondre. Dans quelques cas aussi, l’oxide peut passer Ă  un Ă©tat supĂ©rieur ou infĂ©rieur d’oxidation ; mais l’acide ne change pas de nature. Si l’on calcine au contraire un phosphite, il se change en phosphate ; et voici comment cela se passe. Ces phosphites peuvent ĂȘtre anhydres ou bien hydratĂ©s ; en gĂ©nĂ©ral ils sont hydratĂ©s dans l’un comme dans l’autre cas, ils se transforment en phosphates, mais d’une maniĂšre diffĂ©rente. Voyons d’abord le cas oĂč le phosphite est anhydre. L’acide phosphoreux contient un atome de phosphore et un atome et demi d’oxigĂšne, tan- I 2 COURS dis qu'il faudrait deux atomes et demi pour former l’acide phosphorique. D’aprĂšs cela, nous ne pourrions former assez d’acide phospho- rique pour neutraliser la base, qu’autant que nous ajouterions Ă  l’atome d’acide phosphoreux un atome d’oxigĂšne. Alors , comme nous n’avons qu’un atome et demi d’oxigĂšne, nous ne pourrions former que f de phosphate ; il y aura donc f de base qui ne seront pas neutralise^ ces f restent avec le phosphore, forment un phosphure, et peuvent donner lieu Ă  une nouvelle quantitĂ© de phosphate , si l’on fait intervenir l’action de l’oxigĂšne. Cela paraĂźt compliquĂ© , mais nous aurons occasion d’y revenir. Nous venons de voir que les phosphites anhydres exposĂ©s Ă  la chaleur se changent en phosphates, et qu’il y a une portion de hase qui demeure non saturĂ©e si les phosphites sont hydratĂ©s, l’eau au contraire se dĂ©compose, pour fournir au phosphore l’oxigĂšne qui lui manque, et il se dĂ©gage de l’hydrogĂšne qu’on peut regarder comme pur, quoiqu’il brĂ»le avec une DE CHIMIE- I 3 flamme tant soit peu blanche, ce qui indique la prĂ©sence d’une petite quantitĂ© de phosphore ; aussi le phosphate qui reste n’est-il pas tout-Ă -fait neutre. Dans cette expĂ©rience, c’est l’eau qui contribue Ă  ce changement du phosphite en phosphate, en fournissant tout l’oxigĂšne qui manquait dans le cas prĂ©cĂ©dent, pour transformer en entier l’acide phosphoreux en acide phosphorique. Tous les sels en Ăźle peuvent, pendant cette opĂ©ration , enlever l’oxigĂšne aux corps qui le tiennent avec peu de force , pour former un autre acide. Parmi les phosphites, il n’y en a que trois trĂšs solubles ; c’est mĂȘme une propriĂ©tĂ© importante ce sont ceux de potasse, soude et ammoniaque ; ceux de baryte, ou de strontiane, ou de chaux le sont trĂšs peu. Pour former les phosphites solubles, on prend ces bases en dissolution, et l’on y verse de l’acide phosphoreux jusqu’à neutralisation ; puis on fait Ă©vaporer peu Ă  peu, ei, quand on a atteint la tempĂ©rĂąt ure de 45 Ă  5o 0 , il se fait une sĂ©paration. On obtient un sel acide qui doit rester en dissolution, et un sel \/y COURS neutre qui tend Ă  se prĂ©cipiter, et qu’on obtient en abandonnant le sel Ă  une Ă©vaporation spontanĂ©e. Je passe aux hypopbosphites. C’est un genre de sels formĂ© par l’acide hypophosphoreux, acide remarquable par sa composition ; car nous ne devons pas le considĂ©rer comme formĂ© de 1 atome de base, f d’atome d’oxigĂšne, mais bien de i atomes de base, et de i ÂŁ d’oxigĂšne. Cet acide forme un nouveau groupe de sels nous en devons la dĂ©couverte Ă  M. Dulong. Le soufre forme un acide semblable. Pourformer son poids atomistique, nous prendrons 2 atomes de phosphore, pesant. 3 ,g 23 io i atome i d’ 5,425lO. Tous ces sels sont trĂšs solubles. Quand on les chauffe, ils donnent de l’hydrogĂšne phosphorĂ©; et ici, l’hydrogĂšne est fourni par l’eau; il se prĂ©cipite du phosphore. En effet, le rĂ©sultat de cette dĂ©composition est un phosphate; et comme l’acide DE CHIMIE. renferme 2 atomes de phosphore, il s’en trouve un atome en excĂšs, pour former l’acide phospho- rique; et puisque nous n’avons que le 1 } atome d’oxigĂšne, il nous en faudrait encore un atome pour former le phosphate avec la moitiĂ© du phosphore. Cet atome nous est fourni par la portion de phosphore qui se sĂ©pare. En raison de ce que l’acide hypophosphoreux n’est pas saturĂ© d’oxigĂšne, il peut en prendre aux autres corps qui le cĂšdent facilement. Les hypo- phosphites jetĂ©s sur des charbons incandesccns, donnent une belle flamme jaune. Quand on les expose Ă  l’air, Ă  l’état de dissolution, ils absorbent l’oxigĂšne, et se changent en phosphates, et peuvent mĂȘme passer Ă  l’état de sels acides. Le plus remarquable de ces hypophosphites, est celui de baryte. Quand on jette du phosphure de barium dans l’eau, ce liquide se dĂ©compose, en donnant du gaz hydrogĂšne phosphorĂ© qui brĂ»le Ă  l’air, et il se produit en mĂȘme temps un hypophosphite. Avec ce dernier sel en dissolution , on obtient l’acide hypophosphoreux pur, COURS 16 au moyeu de l’acide sulfurique ; car celui-ci forme avec la baryte un sel insoluble dans l’eau et dans les acides , tandis qne l’acide hypophos- phoreux est soluble. Ce sel cristallise en prismes rhomboĂŻdaux allongĂ©s. Je passe Ă  l’acide que M. Dulong a dĂ©signĂ© sous le nom d’acide phosphatique, et que l’on obtient par la combustion lente du phosphore dans l’air, oĂč il se prĂ©sente en produisant des vapeurs pesantes qui tombent. En examinant cet acide, on trouve que sa composition est diffĂ©rente des prĂ©cĂ©dens ; ce n’est ni de l’acide phos- phorique ni de l’acide phosphoreux, mais bien, Ă  ce qu’il semble, un composĂ© de ces deux acides. Comme cet acide se reproduit toujours dans les mĂȘmes circonstances, M. Dulong a cru devoir lui donner un nom distinctif. Cet acide ne forme pas de sels particuliers; car lorsqu’on les fait cristalliser, on obtient sĂ©parĂ©ment un phos- phite et un phosphate; de maniĂšre que si l’on suppose avoir une combinaison Ă  l’état liquide, on voit la sĂ©paration s’opĂ©rer lorsque l’on fait cristalliser. On peut mĂȘme s’en assurer facile- DE CHIMIE. I 7 ment d’une autre maniĂšre en prenant, comme l’a fait M. Dulong ,ce mĂȘme acide phosphatique, et le saturant avec la baryte, on obtient un phosphate insoluble et un liquide qui ne contient que peu de phosphate , mais qui, par l’évaporation, arrive Ă  un Ă©tat analogue Ă  celui que l’on obtient avec l’acide phosphoreux et la baryte. Il faut donc admettre que l’acide phosphatique ne forme pas rĂ©ellement de combinaisons particuliĂšres ce sont au moins des combinai sons formĂ©es de phosphites et de phosphates , qu’on peut parvenir Ă  sĂ©parer. Nous allons nous occuper d’un autre genre de sels qui se place Ă  cĂŽtĂ© des phosphates par son analogie ; je veux dire les arseniates. L’acide arsenique contient, comme l’aci de phos- phorique, un atome d’arsenic et deux ÂŁ d’oxigĂšne, 1 atome d’arsenic, 00 4 2 2 atomes 4 d’oxigĂšne, pesant. . . 2,5o 7,20042. Les caractĂšres des arseniates sont faciles Ă  distinguer. Comme les phosphates, quand on y verse Chim. G leçok, 2 COURS iS un acide, il n’y a ni effervescence ni dĂ©gagement de vapeur; chauffĂ©s au rouge, ceux dont les oxides se dĂ©composent donnent de l’oxigĂšne et de l’acide arsenieux. Voici un caractĂšre tout-Ă -fait particulier aux sels formĂ©s par les acides de l’arsenic. Qu’on prenne un arseniate quelconque, qu’on le mĂȘle avec du charbon et de l’acide borique cet acide sert Ă  rendre les caractĂšres plus frappans, et qu’on porte la tempĂ©rature au-dessous du rouge l’acide borique sature une portion de la base, et l’on obtient de l’arsenic qu’on peut reconnaĂźtre en le plaçant sur des charbons aux vapeurs blanches qu’il rĂ©pand, qui ne sont autre chose que de l’acide arsenieux dont l’odeur est dĂ©sagrĂ©able et si facile Ă  reconnaĂźtre. Si l’on prend un arseniate, celui de plomb, par exemple, qu’on peut se procurer facilement, puisque tous les arseniates peuvent ĂȘtre transformĂ©s en arseniates de plomb; si, dis-je, on prend ce sel, qu’on le mĂȘle avec du charbon, qu’on l’expose Ă  la flamme du chalumeau, l’arseniate est rĂ©duit Ă  l’état d’arseniure, qui, placĂ© sur des DE CHIMIE. ig charbons, donne aussi des vapeurs blanches, et le plomb se sĂ©pare tout-Ă -fait pur. Ces opĂ©rations en petit sont trĂšs commodes, car on peut les multiplier facilement. On peut transformer tous les arseniates en arseniate de plomb les arseniates solubles, en y versant un sel de plomb soluble ; les arseniates insolubles, en les faisant dissoudre dans de l’acide nitrique et y versant du nitrate de plomb ; l’arse-» niate de plomb se forme et se prĂ©cipite, parce qu’il demande plus d’acide pour ĂȘtre dissous. Ces caractĂšres sont suffi sa ns ; cependant je vais en indiquer un autre comme complĂ©ment. Si l’on verse dans un arseniate soluble, ou rendu soluble par l’acide nitrique, du nitrate d’argent, on a un prĂ©cipitĂ© brun qui ne se prĂ©sente qu’avec ces deux corps. Si j’ajoute de l’acide nitrique, on dissout ce prĂ©cipitĂ©, que l’on peut faire ensuite reparaĂźtre avec un peu d’ammoniaque. Les arseniates sont presque tous insolubles dans l’eau Ă  l’état neutre, mais ils sont solubles dans un excĂšs d’acide. Pour rendre l’histoire de ces sels facile, je vous prĂ©senterai une observation 20 COURS importante, L’acide arsenique Ă©tant composĂ© de la mĂȘme maniĂšre que l’acide phosphorique, doit prĂ©senter des sels composĂ©s atomiquement de la mĂȘme maniĂšre , et qui auront des formes semblables ; en sorte qu’à part des diffĂ©rences dans la solubilitĂ©, les propriĂ©tĂ©s les plus remarquables seront communes aux arseniates et aux phosphates , en sorte que si tel phosphate cristallise de telle maniĂšre, l’arseniate qui lui correspond par sa composition cristallisera de mĂȘme ; si un phosphate prend de l’eau, l’arseniate qui a les mĂȘmes proportions en prendra Ă©galement nous trouverons toujours mĂȘmes proportions et mĂȘme forme. C’est lĂ  une observation fort importante, d’autant plus quelle n’est pas particuliĂšre aux arseniates et aux phosphates , mais qu’elle s’étend aussi Ă  tous les sels qui ont une composition atomique semblable. Passons maintenant aux espĂšces. Le premier sel que nous examinerons est l’arseniate de potasse , qui est formĂ© d’un atome d’acide et un de base5 ce sel est incristallisable , dĂ©liquescent. On l’obtient en combinant l’acide arsenique et DE CHIMIE. H f la potasse, ou bien en faisant bouillir de la potasse trĂšs concentrĂ©e avec de l’acide arsĂ©niĂ© ux. Par ce dernier moyen on dĂ©gage de l’hydrogĂšne, et l’acide arsenieux devient acide arsenique. Le bi-arseniate cle potasse est formĂ© d’un atome de base, deux atomes d’acide et deux atomes d’eau. Il cristallise en prismes Ă  quatre pans, terminĂ©s par des pyramides Ă  quatre faces, de mĂȘme que le phosphate de potasse. h’arseniate de soude doit ĂȘtre un peu basique pour bien cristalliser, et il prend la forme d’un prisme hexaĂšdre rĂ©gulier de mĂȘme forme que celui du phosphate de soude. On a mesurĂ© les angles, et l’on n’a trouvĂ© aucune diffĂ©rence. Il y a des cas oĂč les formes sont seulement du mĂȘme systĂšme. La composition est la mĂȘme que celle du phosphate correspondant. Si l’on combine ce sel avec une certaine quantitĂ© d’acide, il prend une forme diffĂ©rente, qui est prĂ©cisĂ©ment celle du bi-phosphate. Cette analogie se soutient partout entre ces deux genres. Cette analogie, qui se soutient constamment entre les sels du mĂȘme systĂšme atomique, dĂ©truit 22 COUKS l’opinion adoptĂ©e par HaĂŒy, que la mĂȘme forme indique la mĂȘme nature, et des formes diffĂ©rentes une nature diffĂ©rente dans les corps ; nous connaissons mĂȘme maintenant, d’aprĂšs les observations intĂ©ressantes de M. Mitsclierlich, des corps qui offrent deux systĂšmes de cristallisation diffĂ©- rens le soufre est dans ce cas. L’ammoniaque forme aussi avec l’acide arse- nique des composĂ©s analogues Ă  ceux que forme l’acide phosphorique ; il donne aussi un bi- arseniate, formĂ© d’un atonie d’acide, deux de base et deux d’eau, comme l’acide phosphorique. Ce sel se dĂ©compose par la chaleur ; une portion d’ammoniaque se dĂ©gage; mais la partie qui est retenue agit sur l’oxigĂšne de l’acide arse- nique il en rĂ©sulte dĂ©gagement d’azote et d’acide arsenieux, et formation d’eau. Ces expĂ©riences ont quelque intĂ©rĂȘt, car c’est d’aprĂšs elles que Scheele avait entrevu la composition de l’ammo niaque. Ces divers arseniates peuvent ĂȘtre dĂ©composĂ©s par les doubles Ă©changes , par la baryte, la chaux ou la stonliane. On obtient un prĂ©cipitĂ© blanc, DE CHIMIE. renfermant un atome d’acide , un atome de base et deux atomes d’eau ; ce prĂ©cipitĂ© peut ensuite disparaĂźtre dans un excĂšs d’acide. On obtient des rĂ©sultats analogues avec de 1 acide phospho- rique. La chaux forme aussi, avec l’acide arsenique, un arseniate et un bi-arseniate. La magnĂ©sie donne lieu Ă  un arseniate neutre insoluble et Ă  un bi-arseniate soluble il y a aussi un f arseniate. Le protoxide de fer donne naissance Ă  un arseniate neutre qui est blanc ; exposĂ© Ă  l’air, il s’altĂšre en prenant une nuance d’un vert sale, et se transformant en deux sels un arseniate acide , et un arseniate basique de peroxide. Si nous admettons que l’oxidation produit un oxide intermĂ©diaire , nous dirons que c’est un arseniate d’oxidule basique qui se combine avec un perarseniate. L’arsemate de fer au maximum se prĂ©sente souvent dans les opĂ©rations des laboratoires, car un grand nombre de minĂ©raux contiennent de l’arsenic; on le fait passer Ă  l’état d’acide arsc- COURS DE CHIMIE. H nique que l’on sĂ©pare au moyen du fer qui existe dans le minĂ©ral, ou que l’on ajoute dans la dissolution. Si l’on traite ces sels par un excĂšs de base, on les rend basiques et l’on forme un sous-sel de couleur diffĂ©rente. imprimerie de huzard-coorcier, rue du Jardinet, n° 12. *J C LEÇON* 2 MAT. if a» Ăčm DE COURS CHIMIE. SOMMAIRE. Des Sulfates. — Leur composition. — Action de la chaleur, de l’eau, des acides, du charbon. — Moyens de les reconnaĂźtre.— Sulfate de potasse.—Bi-sulfate. — Sulfate de soude. — Loi de sa solubilitĂ©'. —SinguliĂšre propriĂ©tĂ© de sa dissolu*- tion saturĂ©e. —Sulfate d’ammoniaque. — Bi-sulfate. —Sulfate de baryte. — Sulfate de strontiane. Dans cette sĂ©ance, nous allons nous occuper des combinaisons de l’acide sulfurique avec les bases. Ce genre de sels est trĂšs important, Ă  cause du grand nombre d’espĂšces que l’on trouve dans la nature, ou que l’on emploie dans les arts ; aussi nous Ă©tendrons-nous beaucoup sur ce sujet. Chinis 7 e leçon. * 2 COURS Le poids de l’atome d’acide sulfurique est dĂ« 5,oi i65, duquel il faut dĂ©duire i pour l’atome d’oxigĂšne; nous admettons que l’acide sulfurique est formĂ© de 1 atonie de soufre et de 5 d’oxigĂšne. L’acide sulfurique forme des sels neutres dans lesquels l’oxigĂšne de la base est le ÂŁ de celui de l’acide. Il existe quelques bi-sels et un certain nombre de sels basiques, dans lesquels la base est un multiple par 3 et par 6, rarement par i, de la proportion du sel neutre. Les sulfates ne donnent avec aucun acide, Ă  la tempĂ©rature ordinaire, ni effervescence, ni dĂ©gagement de vapeur. Nous avons dĂ©jĂ  notĂ© ce fait, en parlant prĂ©cĂ©demment des phosphates, tandis que l’acide sulfurique, dans les mĂȘmes circonstances, dĂ©place un grand nombre d’acides de leurs combinaisons. A une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, l’acide sulfurique peut ĂȘtre chassĂ©, au contraire, par l’acide borique, qui est entiĂšrement fixe, et par les acides phosphorique et arsenique, qui donnent des sels De chimie. 3 qui rĂ©sistent en gĂ©nĂ©ral Ă  un assez grand degre de chaleur. ExposĂ©s Ă  l’action de la chaleur, tous les sulfates sont dĂ©composĂ©s, exceptĂ© ceux de potasse, de soude, de baryte, de strontiane, de lithine, de chaux, de magnĂ©sie et de plomb. Tous les autres donnent, Ă  une chaleur rouge, de l’acide sulfureux et de l’oxigĂ«ne, ordinairement dans le rapport de 2 volumes de gaz sulfureux et 1 d’oxigĂšne; cependant quelquefois l’oxigĂšne est en moindre proportion, parce qu’une partie sert Ă  faire passer l’oxide du sel Ă  un degrĂ© supĂ©rieur d’oxidation. Quand les sulfates ne contiennent pas d’eau, ils donnent en outre souvent une portion d’acide sulfurique anhydre ; le sulfate de fer est particuliĂšrement dans ce cas, comme nous le verrons en parlant de ce sel. L’hydrogĂšne enlĂšve l’oxigĂšne aux sulfates, Ă  une haute tempĂ©rature, et les fait passer Ă  l’état de sulfures. Le bore et le phosphore se transforment en H e LEÇON. I.. 4 COURS acides qui, Ă©tant fixes et formant des sels indĂ©composables par la chaleur, doivent nĂ©cessairement se former. Tous les sulfates, mĂȘme ceux que la chaleur ne dĂ©compose pas, sont dĂ©composĂ©s par le charbon. A une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, l’acide et l’oxide sont dĂ©composĂ©s, et il se forme presque toujours un sulfure, mais dont les caractĂšres ne sont pas si facilement reconnaissables que ceux qui sont formĂ©s par les oxides alcalins ainsi le sulfate de fer, par exemple, donnerait un sulfure qu’il fau- di’ait soumettre Ă  l’action de quelques a gens pour le reconnaĂźtre, parce qu’il est insoluble dans l’eau et ne donne pas d’odeur avec ce liquide. Au contraire, les sulfures de mĂ©taux alcalins sc dissolvent dans l’eau et dĂ©gagent par l’eau, ou seulement par l’air humide, l’odeur d’hydrogĂšne sulfurĂ©, et peuvent noircir l’argent par leur simple contact. Quand on veut reconnaĂźtre un sulfate autre que ceux Ă  base d’alcalis, il faut le mĂȘler avec du carbonate de potasse et du charbon et chauf- DE CHIMIE. fer le soufre, mis Ă  nu par Faction du char- Bon, se combine avec la potasse et donne un sulfure que l’on reconnaĂźt trĂšs aisĂ©ment. C’est ainsi que l’on opĂ©rerait avec du sulfate de fer, que nous prenions tout Ă  l’heure comme exemple. Quand on verse un sel de baryte dans un sulfate soluble, il se forme un prĂ©cipitĂ© blanc trĂšs pesant, insoluble dans l’eau, les acides et les alcalis. Ce sel est important, Ă  cause de sa grande insolubilitĂ©, parce que, dans les analyses chimiques , on peut le former pour sĂ©parer la baryte ou l’acide sulfurique qui existent dans une dissolution. Si le sulfate sur lequel on opĂšre est insoluble, il faut, pour le rendre soluble, le traiter par le carbonate de potasse ou de soude, qui Ă©change avec lui son acide et sa base. Ainsi, si l’on me donne du sulfate de baryte ou de strontiane, je les ferai bouillir pendant deux heures environ , avec une dissolution de 5 Ă  6 fois leur poids de carbonate de potasse ou de soude ; il se fera un double Ă©change et j’obtiendrai du sulfate de po- 6 COURS tas&e ou de soude, et du carbonate de baryte ou de strontiane. M. Dulong, qui a observĂ© avec soin ce genre de dĂ©composition, a bien vu que les sels insolubles sont dĂ©composĂ©s par une Ă©bullition assez long-temps prolongĂ©e par les sels solubles. C’est un moyen qu’on peut appliquer avec beaucoup d’avantages, dans un grand nombre de circonstances. En MinĂ©ralogie, on opĂšre habituellement sur de trĂšs petites quantitĂ©s de matiĂšres. Pour reconnaĂźtre un sulfate , on le place sur un charbon avec du sel de soude, et l’on dirige sur le mĂ©lange la flamme de rĂ©duction du chalumeau le charbon dĂ©compose l’acide sulfurique, et la soude se combine avec le soufre et forme un sulfure qui reste en bouton sur le charbon on enlĂšve ce bouton, que l’on essuie, et on le place sur une lame d’argent bien polie, avec une goutte d’eau, L’argent noircit avec la plus grande facilitĂ©, par le contact du soufre ou de l’hydrogĂšne sulfurĂ© j aussitĂŽt qu’il est touchĂ© par le bouton de sulfure DE CHIMIE. y de soude, il noircit et dĂ©cĂšle la prĂ©sence du soufre. Nous allons examiner maintenant les sulfates en particulier, et nous nous arrĂȘterons particuliĂšrement Ă  l’étude de ceux qui sont employĂ©s. La potasse se combine en deux proportions avec l’acide sulfurique. Le sulfate neutre est reprĂ©sentĂ© atomique- ment par Un atome de potasse.......... 5,8ggi6 Un atome d’acide... 5,on65 Atome du sel. io,gio8i. Ce sel est tout-Ă -fait anhydre ; on peut l’obtenir cristallisĂ© , parce qu’il est soluble il est sous forme de prismes Ă  quatre ou Ă  six pans, terminĂ©s par des pyramides Ă  quatre ou Ă  six faces , que l’on peut quelquefois isoler, et qu’il serait facile de nourrir par le procĂ©dĂ© que nous avons indiquĂ© prĂ©cĂ©demment; mais le plus souvent la cristallisation a lieu en masse, on n’a que des portions de pyramides qui sont sĂ©parĂ©es par des 8 CO ORS prismes hexaĂšdres ; quelquefois il se forme des cristaux prismatiques rhomboĂŻdaux. Le sulfate de potasse a une saveur salĂ©e, accompagnĂ©e d’un peu d’amertume ; sa densitĂ© est a,i ; sa solubilitĂ© est bible ; Ă  la tempĂ©rature de i2°, 'j, ioo parties d’eau en dissolvent io,6 parties; Ă  celle de 49° 5 t ? i6,g ; Ă  ioi°, 5, 26,5. Ce sulfate a une solubilitĂ© proportionnelle Ă  la tempĂ©rature; ainsi ce sera une ligne droite qui reprĂ©sentera la solubilitĂ© de ce sel, mais dans les limites oĂč elle a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e. En gĂ©nĂ©ral, pour les sels peu solubles, et qui ont peu d’affinitĂ© pour l’eau, la solubilitĂ© est proportionnelle Ă  la tempĂ©rature de 0° Ă  1 oo° ; mais pour les sels qui fondent facilement, cette solubilitĂ© croĂźt d’une maniĂšre si rapide, qu’elle est infinie au point oĂč le sel se fond. Ce sulfate prĂ©sente le phĂ©nomĂšne de la dĂ©crĂ©pitation ; chauffĂ© au rouge, il ne se dĂ©compose pas et ne se fond qu a la chaleur blanche ; Ă  l’air, il n’éprouve aucune altĂ©ration. Ce sel peut se combiner avec une nouvelle DE CHIMIE. 9 dose d’aeide sulfurique, pour former un bi-sul- fate. On obtient ce bi-sulfate dans les laboratoires, en prenant 2 parties bien Ă©gales d’acide sulfurique ; on neutralise l’une par la potasse et l’on a le sel neutre, puis l’on joute l’autre partie et l’on a le bi-sel. Ce sel cristallise sous forme prismatique ; il a une saveur acide, mais moins caractĂ©risĂ©e que si l’acide Ă©tait libre. Il est plus soluble, il est aussi beaucoup plus fusible que le sulfate neutre et se fond dans une cornue de verre long-temps avant la chaleur rouge, et par le refroidissement, il se prend en masse opaque. Si on l’expose Ă  la chaleur rouge, il est dĂ©composĂ© et ramenĂ© Ă  l’état neutre, et il se dĂ©gage de l’acide sulfurique et de l’oxigĂšne dans le rapport de 2 Ă  1, et l’on obtient en mĂȘme temps ce qu’on nomme acide sulfurique anhydre ; il s’en produit des quanti tĂ©s notables qu’on peut recueillir. Le bi-sulfate de potasse est employĂ© pour quelques analyses minĂ©rales. On s’en sert aussi pour obtenir le vinaigre, en distillant ce sel avec l’acĂ©tate. 10 COURS Le sulfate de soude est formĂ© de Un atome de soude.. 5,go8go- Un atome d’acide...5,oii65 Dix atomes d’eau. 8,gao55. 11 peut contenir d’autres quantitĂ©s d’eau ; sa forme cristalline dĂ©rive d’un prisme droit rhom- boĂŻdal. Ces prismes se groupent les uns Ă  cĂŽtĂ© des autres; et l’on obtient aussi quelquefois des cristaux de la grosseur du bras , cannelĂ©s et irrĂ©guliers. La saveur de ce sel est fraĂźche en raison de la quantitĂ© d’eau, mais un peu amĂšre. Ce sel est soluble dans l’eau, mais il prĂ©sente une irrĂ©^ gularitĂ© singuliĂšre; car sa solubilitĂ© va croissant jusqu’à un certain point, et diminue ensuite ; Ă  o°, Ăź oo parties d’eau peuvent en dissoudre 12,2 ; Ă  17%g, elles en dissolvent 48,5 parties; Ă  5o°,7, 2i5,8 parties, Ă  30,7, 3 2 , 2,1 parties; Ă  33°,go, la solubilitĂ© n’est plus que de 5i2,io; Ă  5o°,4, la solubilitĂ© descend Ă  262,3 ; Ă  io3°,2, elle n’est plus que de 208,5o. On voit donc que cette solubilitĂ© croĂźt jusqu’à 33°, et qu’aprĂšs ce- terme, elle diminue. DE CHIMIE. I I L’acide sĂ©lĂ©nique, qui a la mĂȘme composition atomique que l’acide sulfurique , forme un sulfate qui a aussi un point maximum de solubilitĂ©. Ainsi, quand les corps sont composĂ©s atomique- ment de la mĂȘme maniĂšre, ils prĂ©sentent un ensemble de propriĂ©tĂ©s analogues. Le sulfate de soude prĂ©sente une autre singularitĂ©. Parmi tous les sels, c’est celui dont l’inertie des molĂ©cules est la plus grande ; j’entends par inertie, la rĂ©sistance au cbangement. Si je prends une dissolution saturĂ©e de ce sel, Ă  33° de tempĂ©rature, je puis ensuite abaisser sa tempĂ©rature jusqu’à zĂ©ro, sans qu’il se dĂ©pose rien ; mais voici les circonstances oĂč il faut la placer elle doit ĂȘtre renfermĂ©e dans un espace vide, ce qui est facile en prenant un tube effilĂ© dans lequel on place la dissolution de sel ; on fait bouillir lĂ©gĂšrement pour chasser l’air, et l’on ferme Ă  la lampe avec cette prĂ©caution, on l’empĂȘche de cristalliser. On peut obtenir le mĂȘme rĂ©sultat en le plaçant dans un vase et le recouvrant d’une couche 12 COURS d’huile; mais il suffit de plonger un tube de verre ou de jeter un cristal du sel dans la liqueur pour dĂ©terminer la cristallisation. Le sulfate de soude, contenant aine grande quantitĂ© d’eau, prĂ©sente la fusion aqueuse et se dessĂšche, et se fond ensuite si on le porte Ă  la chaleur blanche ; il perd tout-Ă -fĂąit son eau Ă  l’air par l’efflorescence. Si l’on fait cristalliser ce sel Ă  une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  celle Ă  laquelle on opĂšre ordinairement, mĂȘme Ă  33°, on obtient un sel anhydre il n’est pas mĂȘme nĂ©cessaire d’aller jusqu’à ioo° ; car alors il cristallise bien, mais avec une forme differente. Le sulfate d’ammoniaque est formĂ© d’un atome d’ammoniaque , un atome d’acide et un atome d’eau il cristallise sous forme prismatique. Ce sel a une saveur piquante. La base donne ici une saveur particuliĂšre, qu’elle porte dans la plupart de ses combinaisons. C'est un caractĂšre particulier; ce sel est trĂšs soluble, se fond facilement par la chaleur; si l’on porte la tempĂ©rature plus haut, DE CHIMIE. le sel se dĂ©compose il se dĂ©gagĂ© d’abord une portion d’ammoniaque, le sulfate devient acide ; ensuite il se forme de l’eau au moyen de l’hydrogĂšne de l’ammoniaque et de l’oxigĂšne de l’acide, et l’on obtient du sulfate acide d’ammoniaque qui se sublime. On explique facilement ces rĂ©sultats en faisant attention Ă  la nature de l’acide et de l’ammoniaque. Il peut se former de l’eau par la combinaison de l’hydrogĂšne de l’ammoniaque et de l’oxigĂšne de l’acide; l’azote se dĂ©gage. Nous avons un bi-sulfate d’ammoniaque, mais il est peu important. Le sulfate de baryte est un sel tout-Ă -fait insoluble , qu’on obtient immĂ©diatement en versant de la baryte dans l’acide sulfurique ; il se forme un prĂ©cipite abondant on ne l’obtient qu’en poudre, mais on le trouve cristallisĂ© dans la nature. Les angles de ses cristaux ont ioi °, 3 2, 78°,28; sa densitĂ© est de 4 , 3 . On le dĂ©signe par le nom de spath pesant, parce qu’il se divise en lames. HaĂŒy a remarquĂ© que ce sel jouit de la rĂ©fraction double ; il est insoluble dans l’eau et l4 COURS dans les acides il se fond Ă  une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, et donne une matiĂšre opaque. Il paraĂźt que le sulfate de baryte contient souvent du sulfate de strontiane. Aucune base ne peut enlever l’acide sulfurique Ă  la baryte ; et cela se conçoit, puisque ce sel est insoluble dans l’eau et dans les dissolutions alcalines et acides. Quand on analyse un sulfate par la baryte, il se forme un sulfate de baryte insoluble, que l’on pĂšse pour avoir le poids de l’acide sulfurique qui Ă©tait contenu dans ce sel. Le sulfate de baryte calcinĂ© avec du charbon passe Ă  l’état de sulfure. Le sulfate de baryte contient Un atome de baryte. 9,5688 Un atome d’acide sulfurique. .... 5,oi65 Atome du sel. 1 4,5855 Le sulfate de strontiane a beaucoup d’analogie avec le sulfate de baryte; celui que l’on ren- DE CHIMIE. n contre dans la nature est souvent mĂȘlĂ© avec beaucoup de sulfate de chaux. Le sulfate de strontiane est formĂ© de Un atome de strontiane. 6,47285 Un atome d’acide.„. 5,oi i65 Atome du sel.. 11,4845o. Le sulfate que l’on trouve dans la nature cristallise en prismes droits Ă  base rhombe, dont les angles sont io 4°,48 et 75°, 12 ; il a le mĂȘme systĂšme cristallin que le sulfate de baryte. Quoique l’eau exerce peu d’action sur ce sel, il y est cependant sensiblement soluble ; aussi quand on Ă©tend de beaucoup d’eau une dissolution d’un sel de strontiane, et que l’on y verse de l’acide sulfurique ou un sulfate, il ne se fait pas de prĂ©cipitĂ©, ou quand on a opĂ©rĂ© sur une dissolution un peu plus concentrĂ©e, le lĂ©ger prĂ©cipitĂ© qui se fait se dissout en ajoutant de l’eau. Le sulfate de baryte , au contraire, est tellement insoluble , que les dissolutions qui contiennent cette base sont toujours prĂ©cipitĂ©es par l’acide sulfu- COURS DE CHIMIE. ĂŻ6 rique, quelque Ă©tendues qu’elles soient; aussi quand on verse un sel de baryte dans une eau contenant du sulfate de strontiane, il se fonne un prĂ©cipitĂ© de sulfate de baryte. L’acide sulfurique concentrĂ© dissout Ă  chaud un peu de sulfate de strontiane ; la liqueur donne des cristaux aiguillĂ©s par le refroidissement ; c’est un bi-sulfate. Nous continuerons dans la prochaine sĂ©ance Ă  nous occuper des sulfates. IMPRIMERIE DE HUZÀRD-COURCIEĂŻt $ rue du Jardinet , ri^iĂź. 8 e LEÇON. - 7 MAI 1828. COURS DE CHIMIE SOMMAIRE. Fin de Faction de l’eau sur le sulfate de soude. — Sulfate de chaux hydratĂ©. — PlĂątre. — Stuc. — AlbĂątre. — Emploi du sulfate de chaux comme engrais et pour l’apprĂȘt des Ă©toffes. — Sulfate de chaux anhydre. — Sulfate de chaux et de soude. — Sulfate de magnĂ©sie. — Action de l’alcool pour changer sa forme de cristallisation. — Sulfate d’alumine. — Alun de potasse. — Alun basique.—Pyrophore. — Alun de soude. — Alun cubique. — PrĂ©paration de l’alun dans les arts, Ă  Rome et Ă  Beauvais. — Alun d’ammoniaque. Dans ma derniĂšre sĂ©ance, j’ai parlĂ© de quelques phĂ©nomĂšnes que prĂ©sente le sulfate de soude, par la cristallisation et l’inertie de ses molĂ©cules. Nous avons vu que, si Fort place une dissolution de sulfate de soude prĂ©parĂ©e Ă  33° de tempĂ©ra- Chim . 8 e leçon. 1 2 COURS ture, point maximum de solubilitĂ©, dans un tube long et que l’on porte Ă  l’ébullition, afin de chasser l’air, puis que l’on ferme le tube Ă  la lampe, on peut aprĂšs laisser refroidir le liquide, sans que rien se dĂ©pose ; que l’on peut mĂȘme l’agiter sans que cela produise rien , quoique, dans quelques sels, l’agitation dĂ©termine la cristallisation car, en gĂ©nĂ©ral, quand une dissolution est en repos, elle peut demeurer long-temps sans changer d’état j mais le plus lĂ©ger mouvement ou l’in- troduCtion d’un corps Ă©tranger, suffit pour produire la cristallisation. A l’égard du sulfate de soude, l’agitation ne produit rien ; mais aussitĂŽt que l’on introduit de l’air, le sel se prend en masse, et l’eau-mĂšre surnage. Dans le moment oĂč cette cristallisation s’opĂšre, le tube s’échauffe, et cela se conçoit car le liquide, en passant brusquement Ă  l’état solide, rend libre une portion de chaleur latente dans le liquide. On peut apercevoir les lames cristallines gagner peu Ă  peu le fond, et le liquide finir par se prendre en masse. C’est le sel qui prĂ©sente ce phĂ©nomĂšne au plus DE l’/UIMtE. 5 haut degrĂ© ; d’autres l’offrent aussi, mais Ă  un degrĂ© plus faible. On ne connaĂźt pas la cause de ce phĂ©nomĂšne remarquable, dont la pression de l’air ne peut rendre compte ; car on peut comprimer la dissolution par cinq ou six atmosphĂšres sans la faire cristalliser. Les corps prĂ©sentent en gĂ©nĂ©ral une certaine inertie dans les molĂ©cules, en sorte que quand elles ont pris un certain arrangement, si elles doivent se rĂ©unir pour former un cristal, il faut qu’elles changent de position. Il y a donc une force nĂ©cessaire pour vaincre la rĂ©sistance que les molĂ©cules opposent. Nous reprenons l’histoire des sulfates, que nous avons commencĂ©e dans la derniĂšre sĂ©ance. Nous en sommes restĂ©s au sulfate de chaux ce sel est connu sous le nom de pierre Ă  plĂątre j en France il porte aussi le nom de sĂ©lĂ©nite. Il est formĂ© d’un atome de chaux dont le poids est de . ... . . . . 3,56ogo Un atome d’acide. 5,oii65 8,572 55. 8 e LEÇON. 4 COUKS Ce sel se prĂ©sente Ă  diffĂ©rons Ă©tats celui dont nous allons parler constitue le sulfate de chaux ordinaire ; il est hydratĂ© ; il contient exactement deux proportions d’eau. Il cristallise sous forme d’un prisme droit dont les faces sont perpendiculaires au plan horizontal , dont la base est un parallĂ©logramme ofali- quangle ; on le trouve aussi sous d’autres formes. Ce cristal, dĂ©signĂ© par le nom de spath calcaire , se divise en lames qui ont la forme dont je viens de parler, et dont les faces sont inclinĂ©es l’une par rapport Ă  l’autre, de i x 3° 5' et 66° 5'. Sa densitĂ© est de 2,264,' c’est un corps tendre qu’on peut rayer avec l’ongle, ce qui fait qu’il ne peut servir pour les constructions. Les objets de luxe pour lesquels on l’emploie sont exposĂ©s Ă  ĂȘtre rayĂ©s facilement. ' Ce sel est peu soluble ; 100 parties d’eau en dissolvent seulement o,23, c’est-Ă -dire qu’il faut 433 parties d’eau pour en dissoudre une de ce sulfate cependant il forme ce qu’on appelle des DE CHIMIE. eaux sĂ©lĂ©niteuses ou eaux crues, comme celles des puits de Paris. Il est insoluble dans l’alcool et les acides. Quand donc on voudra se servir d’eau dans les analyses, et ne pas dissoudre le sulfate, il suffira d’ajouter Ă  l’eau un peu d’alcool on forme ainsi un liquide qui ne peut dissoudre ce sel. Sans cette prĂ©caution, l’eau entraĂźnerait quelques parties de sulfate, et l’analyse serait inexacte. Les lames transparentes que forme le sulfate de chaux, jetĂ©es sur des charbons incandescens, deviennent opaques ; elles dĂ©crĂ©pitent et prennent un volume plus consideYable, en se dĂ©tachant en couches extrĂȘmement minces, mais sans consistance. Ce phĂ©nomĂšne se produit Ă  une tempĂ©rature d’environ i5o°. Dans cet Ă©tat, il est anhydre et a acquis quelques propriĂ©tĂ©s particuliĂšres. Il est connu dans les arts sous le nom de plĂątre cuit ou calcinĂ©, que l’on donne aussi Ă  un sulfate de chaux mĂȘlĂ© de beaucoup de carbonate de chaux qui provient de la calcination de la pierre Ă  plĂątre, et qui a beaucoup plus de soliditĂ© que le plĂątre pur. 6 COURS On voit que dans ce sulfate l’eau remplit le vide qui se trouve entre les molĂ©cules si on la lui fait perdre, on sent qu’il doit en ĂȘtre avide ; aussi la reprend-il peu Ă  peu quand on le laisse exposĂ© Ă  l’air, ou qu’on le place dans l’eau. Il ne reprend pas la mĂȘme forme qu’avant, mais, sous le rapport chimique, il devient exactement le mĂȘme, et les molĂ©cules s’agrĂšgent et prĂ©sentent une matiĂšre d’une certaine consistance, connue sous le nom de plĂątre gĂąchĂ©. Le plĂątre ordinaire est une matiĂšre qui pourrait ĂȘtre aussi pure que celle que nous faisons dans les laboratoires, mais elle renferme des substances qui ajoutent Ă  ses qualitĂ©s. Ce plĂątre mis dans l’eau se prend en masse solide. ExposĂ© Ă  une chaleur blanche, le sulfate de chaux se fond sans se dĂ©composer, et donne une espĂšce d’émail; prĂ©sentĂ© au chalumeau, il ne se fond qu’autant qu’on dirige le feu sur les parties latĂ©rales dont les surfaces sont moins unies que les parties planes du cristal. Le sulfate de chaux se trouve dans la nature * DE CHIMIE. 7 Ă  1 Ă©tat anhydre, mais avec des formes et des propriĂ©tĂ©s differentes; on le connaĂźt sous le nom de sulfate anhydre ou Karstenite. Il se prĂ©sente sous forme d’un prisme droit dont la base est un parallĂ©logramme rectangle qui diffĂšre peu du cube. Il est plus dur que le sulfate de chaux ; il peut rayer le marbre ainsi nous voyons que l’absence de l’eau dĂ©termine un changement de forme et de consistance ; ce qui ne doit pas Ă©tonner, car l’eau joue un rĂŽle important dans les composĂ©s. La densitĂ© de ce sel est aussi plus grande, car elle va Ă  a,g8. Le sulfate de chaux hydratĂ© est abondant dans la nature ; on le trouve en masses composĂ©es de petits cristaux et formant les pierres Ă  plĂątre ; celui qu’on rencontre Ă  Montmartre contient un peu de carbonate de chaux, et dans l’opĂ©ration qu’on fait subir au plĂątre pour lui faire perdre son eau, la tempĂ©rature peut ĂȘtre quelquefois assez Ă©levĂ©e pour que le carbonate de chaux se dĂ©compose en totalitĂ© ou en partie, et dans ce cas, on obtiendrait un mĂ©lange de plĂątre et de 8 COURS chaux. Ce plĂątre commun prend plus de consistance et de duretĂ© que le plĂątre pur. On a dit que cette qualitĂ© Ă©tait due Ă  la chaux mise Ă  nu ; mais cela n’est pas prouvĂ©, parce que la tempĂ©rature nĂ©cessaire pour enlever l’eau au sulfate hydratĂ© est bien infĂ©rieure Ă  celle Ă  laquelle la chaux se produit ; au reste ce mĂ©lange donne une masse plus dure que si ce sulfate Ă©tait parfaitement pur. Quand il est pur, il est plus blanc, plus fin; on s’en sert pour mouler des mĂ©dailles. Les moules pour les statues, etc., sont faits avec du plĂątre; il faut avoir soin de les enduire d’huile, afin que le plĂątre qu’on veut mouler ne s’y attache pas. Je rĂ©pĂšte que l’on admet que le plĂątre a plus de consistance quand il renferme un peu de carbonate de chaux. On connaĂźt, sous le nom d 'albĂątre } une variĂ©tĂ© de sulfate de chaux trĂšs tendre, et se travaillant facilement, au moyen duquel on fait un grand nombre de vases, de statues, etc. Cet albĂątre est trĂšs diffĂ©rent de l’albĂątre ancien qui est du carbonate de chaux. DE CHIMIE. , Ç Le sulfate de chaux, en raison de sa solubilitĂ©, se trouve rĂ©pandu dans un grand nombre d’eaux ; ainsi il y a peu de pays oĂč l’on ne trouve des eaux sĂ©lĂ©niteuses, c’est-Ă -dire tenant de ce sel en dissolution. Ces eaux ne sont pas dangereuses, lorsqu’on n’en fait pas un grand usage; mais elles ne sont pas propres aux usages domestiques, comme, par exemple, au savonnage, car elles forment des grumeaux avec le savon. Toutefois cela n’a lieu que pendant un certain temps ; car lorsque toute la chaux s’est combinĂ©e avec l’acide olĂ©ique du savon, l’eau est devenue pure. Elle n’est pas bonne non plus pour la cuisson des lĂ©gumes ; elle les durcit, et nous en verrons la raison par suite. Les eaux de puits de Paris, outre ce sel, contiennent aussi du chlorure de calcium. On dĂ©cĂšle la prĂ©sence de la chaux par un oxalate, celle de l’acide sulfurique par un sel de bary te qui donne Un prĂ©cipitĂ© insoluble. lies eaux de la Seine contiennent peu de sulfate de chaux; celles du canal de la YiĂźlette en contiennent davantage , moins cependant que celles des puits. 10 COURS Si Ton Ă©vapore ces eaux sĂ©lĂ©niteuses , on voit bientĂŽt s’y former de petits flocons ; on peut les goĂ»ter, on voit qu’ils sont sans saveur. Le sulfate de chaux, sous le nom de pierre Ă  plĂątre, sert particuliĂšrement aux constructions ; il est employĂ© aussi dans l’Agriculture, non comme engrais, car les engrais sont toujours des matiĂšres animales ou vĂ©gĂ©tales ; mais les vĂ©gĂ©taux, comme les animaux, ont besoin d’un certain stimulant, et c’est comme stimulant que ce sel paraĂźt agir. Il est certain qĂŒâ€™en mettant du plĂątre sur les prairies artificielles, la vĂ©gĂ©tation devient plus active. Je vous rappelle ici ce que fĂźt Franklin pour persuader aux AmĂ©ricains l’emploi du plĂątre; il en rĂ©pandit sur un prĂ© dont l’herbe Ă©tait encore courte, et y dessina ces mots effet du plĂątre. Au bout d’un certain temps , on s’aperçut que les parties qui avaient Ă©tĂ© recouvertes de plĂątre avaient crĂ» davantage; les AmĂ©ricains , convaincus par cette expĂ©rience, en font aujourd’hui un grand usage. MĂȘlĂ© avec de l’eau et de la gĂ©latine, le plĂątre DE CHIMIE. I I acquiert une grande consistance et forme ce qu’on appelle stuc. Quelquefois en formant ce stuc, on y mĂȘle des couleurs variĂ©es, et l’on forme ainsi des marbres artificiels dont on se sert pour faire des colonnes. On reconnaĂźt toujours ces faux marbres, car ils ne communiquent pas Ă  la main ce froid que l’on ressent au contact du marbre naturel, ce qui indique que le stuc est moins bon conducteur du calorique; il est aussi moins dur; cependant il sert beaucoup. On a imaginĂ©, dans ces derniers temps, de se servir du sulfate de chaux pour apprĂȘter les Ă©toffes j’indique ce moyen employĂ© en Angleterre et encore peu connu en France. On prend pour cette opĂ©ration du plĂątre fin que l’on rĂ©duit en poudre, on le mĂȘle ensuite avec de l’eau et de la gomme, puis on l’applique sur les Ă©toffes, qui acquiĂšrent par lĂ  plus de corps. J’ai vu de ces apprĂȘts qui n’avaient pas encore Ă©tĂ© employĂ©s en France. Cette prĂ©paration serait prĂ©fĂ©rable Ă  celle que l’on fait par l’amidon, car celle-ci est plus coĂ»teuse. 12 COURS Quand du plĂątre a Ă©tĂ© exposĂ© Ă  l’air, on dit qu’il s’est Ă©ventĂ© cela veut dire qu’il a repris de l’humiditĂ©. En effet, on sent qu’étant anhydre, il doit avoir de l’affinitĂ© pour l’eau, mais on peut toujours le rĂ©tablir en le faisant cuire de nouveau. Son affinitĂ© pour l’eau est telle, qu’en le plaçant sous la machine pneumatique, il dĂ©pouille entiĂšrement l’air de son humiditĂ©. Ce sel peut se combiner avec le sulfate de soude pour former la GlaubĂ©rite, que l’on trouve dans la nature. Cette combinaison a lieu Ă  parties Ă©gales; elle est anhydre. On en rencontre en Espagne , Ă  Villa Rubia. La glaubĂ©rite Ă©prouve une altĂ©ration Ă  l’air, devient opaque et absorbe l’humiditĂ©. Le sulfate de magnĂ©sie est connu depuis long-temps sous le nom de sel d’Epson, nom d’un lieu en Angleterre d’oĂč on l’a tirĂ© pendant long-temps; on le connaĂźt aussi en pharmacie sous le nom de sel de Sedlitz. Il est formĂ© d’un atome de magnĂ©sie, pesant. 2,58555 DE CHIMIE. i5 Report.. . 2,58355 Un atome d’acide sulfurique, plus trois atomes d’ Atome de sel..7,5g5i8. Ce sel cristallise en prismes droits Ă  base carre'e ; il est ordinairement terminĂ© par une pyramide Ă  quatre faces, ou bien par un biseau Ă  la face supĂ©rieure et Ă  la face infĂ©rieure, mais placĂ©s en sens inverse l’un de l’autre. La saveur de ce sel est lĂ©gĂšrement amĂšre, cependant elle n’est pas assez dĂ©sagrĂ©able pour qu’on ne puisse l’employer en pharmacie. En raison de la quantitĂ© d’eau qu’il renferme, ce sel Ă©prouve la fusion aqueuse, puis se dessĂšche, et peut ensuite Ă©prouver la fusion ignĂ©e sans se dĂ©composer. Il est soluble dans l’eau. A i/ f °/, ioo parties d’eau dissolvent io3,7 de ce sel; Ă  4o°, i, elles en dissolvent 212 0 , et Ă  97°, 12, elles en dissolvent 644>4 parties. On voit donc que sa solubilitĂ© augmente avec la tempĂ©rature. Parmi les sulfates que nous venons d’exa- 14 coulis miner, le sulfate de magnĂ©sie est le premier qui ne donne pas de sulfure quand on le calcine avec du charbon ; il donne dans ce cas de la magnĂ©sie et du soufre ; mais si l’on place du sulfate de magnĂ©sie dans un creuset brasquĂ© et qu’on l’expose Ă  une haute tempĂ©rature, on obtient bien delĂ  magnĂ©sie, mais seulement 2,786, et l’on obtient en mĂȘme temps 2,14 de sulfure de magnĂ©sium, mais sans proportion. On trouve ce sel dans les eaux minĂ©rales, Ă  Epsa en Angleterre, Ă  Sedlitz ; on l’en retire par l’évaporation. A Manchester, en Angleterre, on l’obtient en traitant par l’acide sulfurique des pierres qui contiennent beaucoup de carbonate de magnĂ©sie. L’eau de la mer contient 464 millirnes de ce sel ainsi l’on conçoit qu’on en peut trouver des quantitĂ©s considĂ©rables dans certains sels tirĂ©s des eaux de la mer, surtout dans ceux provenant des derniĂšres Ă©vaporations des mĂȘmes eaux. On a vu des sels qui en contenaient jusqu’à 8 centiĂšmes. Ce sont particuliĂšrement des sels de Portugal. DE CHIMIE. ' i5 Les sels venant des cĂŽtes de France en contiennent moins. Le sulfate de magnĂ©sie prĂ©sente un rĂ©sultat singulier que M. Mittscherlich vient de remarquer. En faisant chauffer lentement des cristaux de sulfate de magnĂ©sie dans l’alcool, et le portant jusqu’à l’ébullition , ce sel devient opaque , puis si l’on brise le cristal on s’aperçoit qu’il se divise en cristaux d’une forme diffĂ©rente de celle du cristal principal, c’est-Ă -dire que, sous l’influence de la chaleur, les molĂ©cules du sulfate de magnĂ©sie se sont arrangĂ©es d’une autre maniĂšre. M. Mittscherlich a citĂ© d’autres sels qui sont dans le mĂȘme cas. Pour gĂ©nĂ©raliser ce rĂ©sultat, On peut dire qu’un corps Ă  l’état solide, placĂ© dans des circonstances diffĂ©rentes, peut prendre des formes diffĂ©rentes, sans passer par la liquiditĂ©. On connaissait dĂ©jĂ  des corps qui prĂ©sentaient ce phĂ©nomĂšne le sucre d’orge, par exemple, devient opaque quand il demeure exposĂ© Ă  l’air. Le sulfate de magnĂ©sie et en gĂ©nĂ©ral les sels COURS iG de magnĂ©sie, peuvent se joindre Ă  d’autres sels pour former des composĂ©s doubles; avec la soude, d’atome Ă  atome et six atomes d’eau ; avec le sulfate d’ammoniaque, encore d’atome Ă  atome, et huit atomes d’eau. Ces sels ne sont pas employĂ©s. Nous passons Ă  un sel important par son emploi et ses formes, je veux dire au sulfate d’alumine. On peut former ce sel immĂ©diatement avec l’alumine pure et l’acide sulfurique. Un atome d’acide. 5 ,ou 65 Un d’alumine. 2 , r 1 7,i5 276. Il renferme six atomes d’eau ; c’est lĂ  le sulfate que nous regardons comme neutre , quoiqu’il ait une rĂ©action acide. Il cristallise, mais avec des formes peu dĂ©terminĂ©es, en petites lames nacrĂ©es. Sa saveur est douceĂątre, et paraĂźt sucrĂ©e, mais elle est ensuite astringente. Sa solubilitĂ© est assez grande; Ă  la tempĂ©rature ordinaire, l’eau en DE CHIMIE. prend la moitiĂ© de son poids. ExposĂ© Ă  la chaleur du rouge blanc, il se dĂ©compose complĂštement. On obtient de l’acide sulfureux, un peu d’acide sulfurique qui se dĂ©gage sans ĂȘtre dĂ©composĂ©, du gaz oxigĂšne, et l’alumine reste pure. On peut donc se procurer l’alumine par ce moyen ; mais nous verrons cela d’une maniĂšre plus particuliĂšre avec l’alun Ă  base d’ammoniaque. Ce sel est susceptible de perdre une portion de son acide, pour former un sous-sel qu’on obtient en prenant une dissolution de sulfate et y versant une certaine quantitĂ© d’ammoniaqne. Celle-ci enlĂšve les de l’acide, et il reste un sel blanc qui se prĂ©cipite, et qui est f sulfate d’alumine. Si on le dessĂšche, on trouve qu’il renferme trois atomes d’eau. Ce sel se rencontre dans la nature. On avait trouvĂ© Ă  Halle, en Saxe -, une matiĂšre blanche que l’on avait crue ĂȘtre de l’alumine pure ; mais on a reconnu que ce n’est qu’un sous-sel ; on la trouve aussi Ă  New-haven prĂšs Brighton , en Angleterre, sous forme de petits rognons. Chim. 8 leçon. 2 COURS Vu Ă  la loupe 1 , il paraĂźt cristallisĂ©; ou l’écrase facilement. L’analyse, telle que je viens de la donner, en a Ă©tĂ© faite en Allemagne. Le sulfate d’alumine peut se combiner avec plusieurs sels, pour former des sels doubles, connus sous le nom d’aluns. On doit comprendre sous ce nom, qui est fort ancien, plusieurs corps ‱diffĂ©rens qui renferment un Ă©lĂ©ment commun, et qui sont destinĂ©s au mĂȘme usage. En versant dans du sulfate d’alumine en dissolution concentrĂ©e, une dissolution aussi concentrĂ©e de sulfate de potasse je commence par celui-ci , il se forme un prĂ©cipitĂ© qui est le sel double que nous cherchons et que nous nommons alun. Ce sel, que l’on trouve dans la nature, nous offrira la composition suivante Un atome sulfate dĂ©potasse, Ă©gale. 10,91081 Trois atomes sulfate d’alumine . . . 2i,458i8 32,36gcg A cela j’ajoute 24 atomes d’eau. . . 26,gg 5 10 Atome du sel.. 5 g,3641 g- DE CHIMIE. IQ Ce nombre forme une molĂ©cule d’alun qui, comme on voit, est trĂšs compliquĂ©e ; elle renferme la moitiĂ© de son poids d’eau. Ce sel cristallise d’une maniĂšre trĂšs rĂ©guliĂšre, sous forme de beaux octaĂšdres. C’est le sel qu’on fait cristalliser le mieux dans les laboratoires. On peut nourrir les cristaux d’aprĂšs la mĂ©thode que j’ai indiquĂ©e. On peut l’obtenir en masses volumineuses qui ont jusqu’à un dĂ©cimĂštre de cĂŽtĂ©. La saveur de ce sel est astringente ; il entre dans sa composition du sulfate d’alumine qui a une rĂ©action acide. Cette rĂ©action se trouve conservĂ©e dans le composĂ© double en gĂ©nĂ©ral, les sels composans portent leur propriĂ©tĂ© dans les composĂ©s ‱ car il n’y a pas saturation. Ce sel est soluble dans l’eau, mais en quantitĂ© variable en raison de la tempĂ©rature. A 5% ioo parties d’eau en dissolvent 8,5, et Ă  ioo°, elles en prennent i33. On conçoit qu’en refroidissant, il doit s’en dĂ©poser beaucoup. ExposĂ© Ă  la chaleur, il Ă©prouve la fusion aqueuse. Toutes les fois qu’un sel contient de l’eau, il subit la fusion aqueuse, partielle ou totale. Dans 8 e LEÇON". 2 .. 20 COURS cet Ă©tat, l’alun ne se fond pas complĂštement. Si l’on Ă©lĂšve la tempĂ©rature, il se boursoufĂŻle et prĂ©sente une matiĂšre poreuse, connue en pharmacie sous le nom d’alun calcinĂ© ; il peut se dissoudre dans l’eau, mais il lui faut du temps, Si l’on continue de chauffer l’alun, il se dĂ©compose. Voici le rĂ©sultat de cette dĂ©composition. Nous avons du sulfate de potasse et du sulfate d’alumine or, le premier n’éprouve pas d’altĂ©ration ; mais le sulfate d’alumine peut se dĂ©composer, et donne pour produit de l’acide sulfureux, de l’oxigĂšne, et de l’alumine qui reste mĂȘlĂ©e avec le sulfate de potasse. On peut ensuite sĂ©parer l’alumine mais il ne faut pas trop chauffer ; car le sulfate, en raison de son affinitĂ© pour l’alumine, se dĂ©composerait au moins en partie. L’alun chauffĂ© avec les corps combustibles, particuliĂšrement avec le charbon, donne un composĂ© connu sous le nom de phosphore de Humbert; produit fort remarquable, et surtout Ă  l’époque de sa dĂ©couverte. On prend de l’alun dont nous venons de parler, de l’alun Ă  base de potasse ; on le mĂȘle DE CHIMIE. 21 avec une matiĂšre vĂ©gĂ©tale on pourrait se servir de charbon trĂšs divisĂ©, mais on trouve cette condition mieux remplie avec la farine, le sucre, qui, en se dĂ©composant, laissent le charbon dans un grand Ă©tat de division. On mĂȘle trois parties d’alun avec une partie de farine ; et comme la matiĂšre se boursoufĂŻle, si on la plaçait immĂ©diatement dans un matras, celui- ci serait brisĂ© ; il faut avoir soin de faire dessĂ©cher le mĂ©lange avant de Fy introduire. On obtient une masse que l’on rĂ©duit en poudre et qu’on verse dans un matras que l’on a soin de bien luter et que l’on fait repasser dans un creuset rempli de sable ; on chauffe jusqu’au rouge l’alun se dĂ©compose ; la matiĂšre vĂ©gĂ©tale agit sur l’acide sulfurique par son charbon, qui absorbe l’oxigĂšne pour former de l’acide carbonique, et l’on obtient un sulfure. Le sulfate d’alumine se dĂ©compose parfaitement, car l’alumine n’a point d’affinitĂ© pour le soufre l’acide sulfurique sera donc dĂ©truit, et la potasse deviendra potassium. Mais il faut remarquer que, puisque nous avons 3 atomes 22 COORS de sulfate d’alumine contre i atome de sulfate de potasse, nous aurons 4 atomes de soufre qui pourraient ĂȘtre retenus par le potassium, lequel peut mĂȘme former un sulfure plus complique' ; il parait que quand on chauffe trĂšs fortement, il y a une portion de soufre qui se volatilise. Le mĂ©lange, trop ou trop peu calcinĂ©, donne un mauvais rĂ©sultat. On remarque, en effet, dans le pyrophore bien fait, une combustion qui ressemble Ă  celle du soufre il faut arrĂȘter l’opĂ©ration quand il se produit une flamme bleue ; toutefois il faut la laisser persister quelques instans. Cette flamme est produite par l’oxide de carbone qui brĂ»le, et si l’on continuait l’opĂ©ration, on chasserait l’excĂ©dant du soufre ; on approche donc une bougie du col du matras, et l’on voit si le gaz s’enflamme et si la flamme persiste ; on bouche ensuite le matras avec un bouchon. Le pyrophore se prĂ©sente sous la forme d’une masse noire ; au contact de l’air, il y a combustion. Il s’agit de concevoir l’inflammation. Nous considĂ©rons ce corps comme formĂ© de sulfure de DE CHIMIE. a5 potassium contenant plusieurs atomes de soufre, et mĂ©langĂ© avec de l’alumine trĂšs divisĂ©e et du charbon en excĂšs. Ce corps Ă©tant placĂ© dans du gaz oxigĂšne sec ou dans l’air atmosphĂ©rique sec, ne s’enflamme pas ; pour qu’il prĂ©nne feu, il faut que l’air soit humide ainsi l’eau joue un grand rĂŽle dans ce phĂ©nomĂšne. Qu’arrive-t-il alors? Nous avons du sulfure de potassium"; on sait qu’au contact de l’air humide, il brĂ»le facilement voilĂ  donc un dĂ©gagement de chaleur considĂ©rable produit. D’un autre cĂŽtĂ©, nous avons du charbon et du soufre, corps trĂšs combustibles; en sorte que ces corps et le sulfure lui-mĂȘme prennent feu il faut donc que l’inflammation ait lieu Ă  la faveur du charbon et du soufre en excĂšs. On avait supposĂ© que le corps trĂšs divisĂ© pourrait dĂ©terminer la condensation de l’air et produire de la chaleur, en sorte que ce phĂ©nomĂšne serait analogue Ă  beaucoup d’autres. Mais comme l’eau est ici un corps tout-Ă -fait indispensable, on ne peut plus admettre que l’inflammation soit produite par la condensation de l’oxigĂšne ; cela 24 COURS tient Ă  la dĂ©composition de l’eau. Jetez dans l’eau le pyrophore, il brĂ»le de suite, et l’on n’a plus qu’un mĂ©lange de charbon et d’alumine. Nous venons de parler de l’alun Ă  base de potasse ; on peut aussi avec la soude faire un alun d’une composition atomistique semblable, sauf une lĂ©gĂšre diffĂ©rence qui peut tenir Ă  l’imperfection des analyses , car on a trouvĂ© 26 atomes d’eau au lieu de 24* M. Berzelius le considĂšre comme semblable nous suivrons son opinion. Il est plus soluble que l’autre ; 100 parties d’eau en peuvent dissoudre 11 o parties Ă  la tempĂ©rature de 16 0 . Il a la propriĂ©tĂ© de s’eflleurir facilement. Comme il est plus soluble, on le purifie moins facilement, et c’est pour cela qu’on ne le trouve pas dans le commerce. On pourrait cependant en faire, car la soude revient Ă  meilleur marchĂ©. Il renferme 26 proportions d’eau. Il existe un autre alun que l’on prĂ©pare maintenant trĂšs bien Ă  Paris ; autrefois on le tirait desÉtats du pape, mais M. d’Ar- cet est parvenu Ă  le fabriquer. Cet alun est connu DE CHIMIE. 25 sous le nom d’alun de Rome ; il cristallise en cubes, n’est pas trĂšs transparent il semble que l’alumine n’y soit pas en combinaison parfaite. Il Ă©tait autrefois recherchĂ© pour les teintures, parce qu’il donnait des rĂ©sultats qu’on ne pouvait pas obtenir avec les autres aluns cela tenait Ă  ce que ceux-ci renfermaient du fer ; mais Ă  prĂ©sent on ne fait plus de diffĂ©rence. Cependant quelques fabricans peu instruits l’emploient encore de prĂ©fĂ©rence par routine ; en sorte que, pour le rendre exactement semblable, on avait imaginĂ© de le colorer en rose comme l’alun de Rome, qui doit cette couleur Ă  un peu d’oxide de fer qui n’y est retenu que mĂ©caniquement. Cet alun de Rome prĂ©sente une propriĂ©tĂ© singuliĂšre quand on cherche Ă  le dissoudre si l’on opĂšre Ă  froid, il se conserve; si l’on opĂšre Ă  45 ou 5o°, il se dĂ©compose en donnant de l’alun octaĂšdre et de l’alumine qui se sĂ©pare. On pourrait le faire dans les fabriques ; car s’il doit sa qualitĂ© Ă  l’excĂ©dant de base qu’il renferme, on peut faire mieux que celui de Rome; car l’alun ordinaire a la propriĂ©tĂ© 2Ô COURS de dissoudre un excĂ©dant d’alumine. Ainsi, si je prends une dissolution d’alun, que je fasse chauffer et que j’ajoute de la potasse, elle va prĂ©cipiter de l’alumine ; mais l’alun peut dissoudre ce prĂ©cipitĂ©, en sorte que nous pouvons obtenir avec l’alun ordinaire des aluns renfermant un excĂ©dant d alumine. 11 y a un autre alun qu’on nomme insoluble, qui se prĂ©sente dans la nature, et qu’on produit involontairement dans les fabriques. On cherche Ă  Ă©viter sa formation, car il donne lieu Ă  des pertes ; on peut le produire en prenant de l’alun en dissolution, et y versant de l’ammoniaque ou de la potasse une portion d’alumine est prĂ©cipitĂ©e; elle est ensuite dissoute par l’alun. Si l’on fait ensuite Ă©vaporer ou qu’on laisse reposer, il se forme un dĂ©pĂŽt qu’on peut laver sans le dissoudre, et qui a l’apparence d’une matiĂšre terreuse ; il es composĂ© comme suit Un atome de -J sulfate d’alumine; Un atome de sulfate de potasse ; T rois proportions d’eau. DE CHIMIE. 2 7 D’aprĂšs cela, on peut rendre raison des phĂ©nomĂšnes qui se prĂ©sentent lorsqu’on chauffe cette matiĂšre ; car Ă  une certaine tempĂ©rature, l’eau se dĂ©gage, et la nature du composĂ© se trouve changĂ©e la matiĂšre qui Ă©tait tout-Ă -fait insoluble, une fois qu’elle a Ă©tĂ© chauffĂ©e et qu’elle a perdu son eau, devient soluble et l’on trouve de l'alumine en excĂšs. Ce sel, comme je l’ai dit, se trouve dans la nature -, c’est lui qui forme la fameuse roche de la Tolfa. Cette mine est si dure, qu’il faut l’exploiter avec la poudre ; mais elle contient des substances Ă©trangĂšres. ExposĂ©e Ă  la chaleur du rouge obscur, elle perd son eau , puis s’effleurit si on l’expose Ă  l’air, et il se forme de l’alun qu’on dissout par le lavage. En faisant Ă©vaporer, on obtient l’alun pur. On a dĂ©couvert une mine de ce sel dans le Mont d’Or; mais le lieu Ă©tant peu accessible, on ne peut l’exploiter avec avantage, tandis qu’on forme facilement l’alun avec ses Ă©lĂ©mens cons- tituans. On peut obtenir l’alun en traitant des argiles, 28 COURS qui ne sont autre chose que des mĂ©langes de silice et d’alumine, au moyen de l’acide sulfurique. On forme aussi de l’alun en faisant efĂŻleurir Ă  l’air des argiles pyriteuses que l’on trouve dans la Picardie. On les abandonne au contact de l’air le soufre se change en acide sulfurique, l’alumine prend une portion de cet acide et forme du sulfate d’alumine ; en sorte qu’en lessivant au bout d’un ou deux mois de sĂ©jour Ă  l’air, on a du sulfate de fer et du sulfate d’alumine En faisant Ă©vaporer, on obtient une cristallisation trĂšs notable de sulfate de fer, et les eaux -mĂšres contiennent le sulfate d’alumine, avec un peu de sulfate de fer; on traite ces eaux-mĂšres par le sulfate de potasse ou le sulfate d’ammoniaque pour avoir l’alun. L’alun a d’autant plus de valeur qu’il est plus pur. La maniĂšre la plus convenable de le purifier est de ne pas faire de dissolution trop concentrĂ©e. On a trouvĂ© que si l’on a de l’alun un peu impur, qu’on en dissolve une partie et qu’on fasse cris- DE CHIMIE. 3g talliser, on obtient un sel qui est sensiblement exempt de fer. Remarquons, relativement Ă  la purification de ce sel, que le fer a la mĂȘme affinitĂ© pour les acides, que l’alumine ; mais que quand ce mĂ©tal est portĂ© au maximum d’oxidation, il ne se dissout plus aussi facilement, en sorte qu’il s’en sĂ©pare une partie de la dissolution, et alors par la cristallisation, l’alun peut ĂȘtre sĂ©parĂ© de ce qui reste. L’alun Ă  base d’ammoniaque a la mĂȘme composition atomique que celui de potasse ; il cristallise exactement de la mĂȘme maniĂšre exposĂ© Ă  l’action de la chaleur, il se dĂ©compose en entier, parce que les deux sulfates qui le forment par leur rĂ©union ne peuvent rĂ©sister Ă  l’action de la chaleur. Il se dĂ©gage de l’oxigĂšne, du gaz sulfureux , de l’ammoniaque, du sulfate acide d’ammoniaque , et il reste de l’alumine pure c’est un moyen que j’ai indiquĂ© depuis long-temps pour obtenir cet oxide. On prĂ©pare souvent en fabrique de l’alun Ă  base 3o COURS DE CHIMIE» d’ammoniaque, mais rarement isolĂ© ; on emploie trĂšs frĂ©quemment pour breveter les dissolutions de sulfate d’alumine, des mĂ©langes de sulfate de potasse et de sulfate d’ammoniaque, de sorte que les aluns du commerce sont souvent du mĂ©lange de ces deux aluns. IMPRIMERIE DE HUZARD-COÜRCIER, rue du Jardinet, n° 12. Ăźrviçv . Ăźifc’û'/4$s23! ÂŁ&* t S ÎJ-.Ç? 3ypfeĂź^% fit' .', -‱ . }‱*£‱* .Mtf&ĂŻsl 1'^*» *T' &$$8 HÉS ÜSl -&tĂżpL 3*}V iiĂ ĂŒĂ‰i 9 LEÇON. - g MAI 1828. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. Sulfate de glucine. — Sulfate de manganĂšse. — Persulfate ou sulfate rouge. — Son emploi comme rĂ©actif. — Sulfate de manganĂšse et de potasse, et de manganĂšse et d’ammoniaque du mĂȘme systĂšme cristallin que l’alun. — Sulfate de zinc, — Sa prĂ©paration dans les arts par le grillage du sulfure. — Purification du sulfate de zinc. — Sulfate d’oxidule de fer. — PrĂ©paration de l’acide sulfurique anhydre ou acide glacial du Nordhausen.—Ou eolcotliar,—Sulfate basique. — Sulfate de deuloxide. — Sulfate de peroxide. — Sulfate basique. — Sulfate de cobalt. — Sulfates doubles de cobaltet de potasse ou de soude. — Sulfate de cuivre. — Sa prĂ©paration par divers procĂ©dĂ©s. — Sulfate basique. — Sulfate de nickel. — Sulfate double denickeletde potasse. — Sulfate de plomb. — Sulfate basique. — Sulfate de protoxide de mercure. —Sulfate de deutoxide. — Sulfate basique ou lurbith minĂ©ral. — Sulfate d’argent. — CaractĂšres gĂ©nĂ©riques des sulfites. II nous reste encore dans le genre des sulfates beaucoup d’espĂšces Ă  examiner; mais le temps nous presse nous les parcourrons avec rapiditĂ©. La glucine forme avec l’acide sulfurique un sel neutre. Quand il est solide, il a une saveur douce leçon* 1 2 COURS sucrĂ©e ; ce sel se dĂ©compose par l’action de la chaleur, et la glucine reste pure. Le manganĂšse forme un sel qui, Ă  l’état cristallin, renferme quatre atomes d’eau. Nous entendrons toujours par sel neutre, un sel formĂ© d’atome Ă  atome ; il ne sera pas nĂ©cessaire de rĂ©pĂ©ter cette formule j’indiquerai seulement la quantitĂ© d’eau, qui est une chose importante. On peut obtenir ce sulfate de diverses maniĂšres on peut traiter par l’acide sulfurique du carbonate de manganĂšse qui se dissout facilement; mais ordinairement on se sert du protoxide de manganĂšse qui se dissout mal dans l’acide, en sorte qu’il faut alors enlever un atome d’excĂ©dant d’oxigĂšne. On peut pour cela calciner, mais on ne ramĂšne l’oxide qu’à un Ă©tat intermĂ©diaire. Si l’on fait immĂ©diatement le mĂ©lange de l’oxide et de l’acide et qu’on chauffe, l’acide sulfurique dĂ©termine l’expulsion de l’oxigĂšne on obtient dans ce cas du gax oxigĂšne qui se dĂ©gage. ScheĂšle, qui le premier a fait connaĂźtre les propriĂ©tĂ©s du manganĂšse, se servait, pour obtenir ce sel, d’une substance vĂ©gĂ©tale. La substance se DE CHIMIE. 3 dĂ©compose en s’emparant de l’oxigĂšne ; il se produit de l’oxide de carbone, et l’on a le manganĂšse Ă  l’état de protoxide, pouvant se dissoudre dans l’acide sulfurique. Le sulfate de manganĂšse est dĂ©composĂ© facilement par l’hydrogĂšne ; dans ce cas, on obtient de l’eau formĂ©e par une portion d’oxigĂšne de l’oxide, en sorte qu’il se dĂ©gage de l’acide sulfureux, et l’oxide est rĂ©duit en partie; il se forme ce qu’on peut appeler de l’oxisulfure. Ici cet oxi- sulfure est formĂ© d’un atome de protoxide de manganĂšse et d’un atome de sulfure. On forme avec le peroxide un sulfate qu’on ne peut pas faire cristalliser, mais dont nous parlerons, car il sert de rĂ©actif. Il faut, pour rĂ©ussir, prendre l’oxide de manganĂšse dans un Ă©tat de tĂ©nuitĂ© extrĂȘme ; il faut employer celui qu’on obtient par des moyens chimiques on le met dans de l’acide sulfurique concentrĂ©, et l’on chauffe trĂšs peu. La dissolution a une teinte rouge. En chauffant, l’oxide se combine avec l’acide sulfurique; on verse de l’eau peu Ă  peu, et l’on obtient une dissolution d’une couleur foncĂ©e et trĂšs acide. On 9 e tEços-. 1 ‱ ‱ 4 GOXJRS nĂ© peut pas dire qu’élle soit saturĂ©e, eiĂŻ sorte que c’est un sulfate de manganĂšse avec un grand excĂšs d’acide. Quand on mĂȘle avec ce sel des acides qui ne sont pas saturĂ©s d’oxigĂšne, comme les acides nitreux, sulfureux , etc., ils passent Ă  l’état d’acide sulfurique, nitrique, et le sel de manganĂšse Ă  l’état de protoxidĂ© ; les sulfites et nitrites agissent de mĂȘme. Ce sulfate de manganĂšse est remarquable par la propriĂ©tĂ© qu’il a de se combiner avec le sulfate de potasse et d’ammoniaque, pour former Une sorte d’alun, c’est-Ă -dire un sel qui cristallise sous forme octaĂ©drique comme l’alun; mais celui-ci est colorĂ© en violet, eri raison du peroxide de manganĂšse. On ne peut appeler ce sel alun, caĂŒ l’alun est caractĂ©risĂ© par la prĂ©sence de l’alumine ; mais l’on peut dire au moins que ce sont dĂ©s subs tancĂ©s isomorphes. Le zinc forme avec l'adde' sulfurique ĂŒn sĂȘl connu dans le commerce Sous le nom de vitriol blanc , qui renferme 7 proportions d’eaĂŒ pour 1 d’acide et 1 dĂ© base. Il cristallise bien en prismes Ă  base carrĂ©e, terminĂ©s par une pyramide DE CHIMIE. 5 Ă  quatre faces, comme Je sulfate de magnĂ©sie, La comparaison de ces deux sels a montrĂ© qu’ils sont identiques quant Ă  la forme > ainsi la magnĂ©sie et l’oxide de zinc sont des bases isomorphes. La diffĂ©rence n’est qu e dans les Ă©lĂ©mens ; mais comme ce sont des bases composĂ©es atomiquement de la mĂȘme maniĂšre, il en rĂ©sulte des sels tput-n-fait semblables. Le sulfate de zinc a une saveur particuliĂšre ; l’eau en dissout de son poids ; nu le fait cristalliser par une Ă©vaporation spontanĂ©e en raison de la grande quantitĂ© d’eau qu’il renferme, il Ă©prouve la fusion aqueuse, se de&T sĂšche, puis se dĂ©compose en donnant 2 volumes de gaz sulfureux contre 1 d’oxigĂšne, et de l’oxide de zinc; il est inaltĂ©rable Ă  l’air. Ce sel, exposĂ© Ă  une chaleur rouge avec l’hydrogĂšne, est ramenĂ© Ă  1 Ă©tat d’oxisulfure, mais sans proportions dĂ©terminĂ©es. On trouve ordinairement ce sel dans le commerce sous formes de pains ou de masses; on le rencontre dans la nature , mais rarement. Nous allons voir comment on le purifie. Il y a plusieurs moyens d’obtenir ce sel le plus simple est tde traiter immĂ©diatement le zinc par l’acide 6 COURS sulfurique ; le zinc dĂ©compose l’eau avec facilitĂ© ; l’hydrogĂšne se dĂ©gage, et l’on obtient le sulfate C’est lĂ  le moyen le plus simple ; il est peu coĂ»teux. On le prĂ©pare aussi par un autre procĂ©dĂ© applicable Ă  plusieurs sulfates, je veux dire par le grillage. Quand on grille du sulfure de zinc, ce mĂ©tal s’oxide, et le soufre passe en partie Ă  l’état d’acide sulfureux qui se dĂ©gage, et en partie Ă  l’état d’acide sulfurique ; en sorte que dans cette opĂ©ration , il se produit ordinairement de l’acide sulfureux et du sulfatĂ©. Si l’on prend cette masse, qu’on la traite par l’eau, on dissout du sulfate neutre qu’on fait cristalliser. Ce sulfate contient particuliĂšrement beaucoup de fer Ă  l’état de pro- toxide que l’on ne peut sĂ©parer par cristallisation; car le protoxide de fer peut rester en combinaison, attendu que ces deux bases ont une affinitĂ© Ă  peu prĂšs Ă©gale pour les acides. Or, toutes les fois que les oxides neutralisent Ă©galement bien les acides et forment des composĂ©s solubles, ils ne peuvent s’exclure l’un l’autre. On pourrait le faire s’ils n’étaient pas Ă©galement solubles; mais DE CHIMIE. 7 les oxides dont nous parlons sont tous deux solubles , et par lĂ  ils agissent de mĂȘme. Mais voici une rĂšgle d’aprĂšs laquelle on pourra dĂ©terminer la sĂ©paration les diverses bases ne neutralisent pas Ă©galement les acides, comme l’alumine, par exemple, dont les sels conservent une rĂ©action acide ; en sorte que si nous prenons d’une part l’alumine, et d’autre part la magnĂ©sie aussi insoluble, mais qui neutralise parfaitement, que nous ajoutions de la magnĂ©sie au sel d’alumine qui est acide, elle va s’emparer de cet acide et formera un peu de sulfate de magnĂ©sie; une portion d’alumine sera prĂ©cipitĂ©e, et la magnĂ©sie s’emparera d’un nouvel excĂ©dant d’acide ; en sorte que, de proche en proche, la dissolution sera complĂšte. Nous sommes sĂ»rs, en gĂ©nĂ©ral, de dĂ©composer tous les sels d’alumine par la magnĂ©sie, par cela seul que celle-ci forme des sels neutres, tandis que l’alumine forme des dissolutions acides. Je prends un autre exemple, le peroxide de fer, qui neutralise encore plus mal. Je mets de l’alumine dans une dissolution de sulfate de ce peroxide ; il va se passer la mĂȘme chose que dans COURS l’expĂ©rience prĂ©cĂ©dente une portion de fer sera prĂ©cipitĂ©e, et la dĂ©composition continuera. Ainsi je suppose qu’on connaĂźt les propriĂ©tĂ©s de neutralisation des oxides si l’on met sur une mĂȘme ligne tous ceux qui neutralisent parfaitement, sur une autre ligne ceux qui neutralisent moins bien, ainsi de suite; je donne pour principe simple qu’on peut retenir, que si l’on prend dans cette sĂ©rie un oxide quelconque , on sera sĂ»r de le chasser par un oxide qui neutralisera mieux que lui. Revenons Ă  l’application que nous voulions faire du grillage Ă  la purification du sulfate de zinc. Ce sel neutralise bien; si nous suroxidons le fer par une lĂ©gĂšre calcination, il neutralisera moins bien, et l’oxide de zinç entrera en dissolution et chassera l’oxide de fer, en sorte qu’en filtrant nous aurons le sulfate de zinc. On fait usage de ce moyen dans les arts. Le sulfate de cuivre se purifie de la mĂȘme maniĂšre j’indique ceci pour ne plus y revenir. J’ai ici du sulfate de zinc qui est blanc et paraĂźt pur ; cependant je vais y dĂ©couvrir du sulfate DE CHIMIE. 9 de fer par le cyanoferrure de potassium qui forme un prĂ©cipitĂ© bleu, et dĂ©cĂšle ainsi la prĂ©sence du fer. S’il n’y avait pas de fer dans la dissolution, le prĂ©cipitĂ© serait blanc. Je ne donne pas ici tous les caractĂšres ; car, aprĂšs avoir parcouru les diffĂš re ns corps , nous donnerons les caractĂšres qui dĂ©pendent des bases. Nous pouvons prendre ce mĂȘme sulfate de zinc et y ajouter de l’hydrate de zinc, qui peut ĂȘtre pur ou impur le liquide va devenir jaune par la prĂ©sence du fer. L’action de la chaleur favorise encore la prĂ©cipitation du fer; nous pouvons filtrer, et nous verrons que le liquide obtenu ne renfermera plus de fer. Ainsi, au moyen de l’hydrate de zinc, on peut purifier le sulfate de zinc. On peut aussi obtenir immĂ©diatement le mĂšmĂš effet en versant un alcali qui prĂ©cipite les deux oxides, mais qui peut redissoudre l’oxide de zine. Le fer forme plusieurs sulfates ; l’acide sulfurique en contact avec le fer et l’eau donne lieu Ă  un dĂ©gagement d’hydrogĂšne quand il est concentrĂ© et que l’on fait chauffer, il se dĂ©gage de l’acide sulfureux. IO COURS Le sulfate de fer, dans son Ă©tat de puretĂ©, cristallise dans des circonstances ordinaires, sous forme d’un prisme rhomboĂŻdal oblique donnant 8o° ^ et gg° et dans ce cas il renferme 6 proportions d’eau ; il peut aussi cristalliser en Ă©levant la tempĂ©rature, mais avec des formes diffĂ©rentes. Il se distingue facilement des autres sels par une saveur particuliĂšre qu’on appelle ferrugineuse, bien caractĂ©risĂ©e. Ce sel est soluble environ dans les trois quarts de sou poids d’eau Ă  l’ébullition, et dans le double de son poids Ă  la tempĂ©rature ordinaire ; il cristallise bien par refroidissement ; l’alcool ne le dissout pas, non plus que l’acide sulfurique concentrĂ© ; en sorte que si l’on ajoute Ă  une dissolution de sulfate de fer de l’acide sulfurique-concentrĂ©, on dĂ©termine un prĂ©cipitĂ© ,‱ il y a Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature assez grande ; le liquide se trouble, puis donne un dĂ©pĂŽt blanc qui est un sulfate anhydre, moins les 6 proportions d’eau. Ce sel, exposĂ© Ă  la chaleur, se fond dans son eau de cristallisation, se dessĂšche, perd sa couleur verte , et en prend une d’un blanc sale c’est un sulfate protoxide an- DE CHIMIE. I I hydre ; en le remettant dans l’eau, il reprend sa couleur. Il y a beaucoup de sels incolores Ă©tant anhydres, qui prennent une couleur lorsqu’ils sont combinĂ©s avec l’eau. Le sulfate de cuivre prĂ©sente une propriĂ©tĂ© analogue. Une fois qu’on l’a dessĂ©chĂ©, si l’on continue Ă  chauffer, il se dĂ©compose en donnant divers produits; le pro- toxide passe Ă  l’état de peroxide, forme une matiĂšre d’un rouge brun variable en raison de l’intensitĂ© de la chaleur Ă  laquelle il a Ă©tĂ© exposĂ©, car il peut finir par prendre la couleur violet foncĂ© quand la calcination est poussĂ©e jusqu’au blanc. Quand on ne pousse qu’au rouge, on obtient la matiĂšre nommĂ©e colcothar, qui est le peroxide de fer qui reste. On a de l’acide sulfureux, un peu d’oxigĂšne et beaucoup d’acide sulfurique anhydre ; ear ce dernier acide est obtenu par la dĂ©composition des sulfates anhydres par la chaleur. En sorte que, si l’on chauffe au rouge obscur, l’oxide va passer Ă  l’état de peroxide ; et, dans ce cas, l’acide sulfurique se dĂ©compose et fournit une portion de son oxigĂšne on a un sulfate de peroxide ; mais comme on a augmentĂ© 12 COURS l’oxidation sans augmenter la quantitĂ© d’acide, il se forme un sous-sel. Il faudrait donc, d’aprĂšs la loi, i ÂŁ d’acide sulfurique; mais on n’a toujours qu’un atome, et mĂȘme on a moins ; en sorte que c’est vĂ©ritablement un sous-sel, qui, si l’on ne va pas trop loin, est persulfate. Si l’on continue de chauffer, l’acide sulfurique se dĂ©gage en partie en gaz sulfureux et en gaz oxigĂšne ; mais on n’a pas le mĂȘme rapport, car une portion d’oxigĂšne a Ă©tĂ© retenue par l’acide sulfurique c’est par ce moyen qu’on obtient l’acide sulfurique fumant. On doit Ă  M. Bussy un mĂ©moire sur ce sujet, oĂč il a bien Ă©clairci cette question. Ce mĂ©moire se trouve dans les Annales de Physique et de Chimie, tome XXVI, page 410. Cet acide donne des fumĂ©es plus Ă©paisses que celles de l’acide hydrochlorique concentrĂ©; il se distingue de l’acide sulfurique, par sa grande volatilitĂ©. On peut aussi l’obtenir Ă  l’état solide ; il a une grande affinitĂ© pour l’eau, bien plus grande que celle de l’acide sulfurique ordinaire. Il sert Ă  dissoudre l’indigo. On peut le prĂ©parer en recueillant dans de l’acide sulfurique les pro- DE CHIMIE. i-3 duits de la distillai ion du sulfate de fer dont nous avons parlĂ© prĂ©cĂ©demment. Le coleothar s’emploie dans la peinture et pour polir les glaces. Pour que cette matiĂšre polisse mieux, il importe de ne pas trop calciner, de lui laisser une certaine quantitĂ© d’acide cela a long-temps Ă©tĂ© un secret. Le sulfate de protoxide de fer, exposĂ© Ă  l’air Ă  la tempĂ©rature ordinaire, s’altĂšre peu Ă  peu, se couvre dâ€™ĂŒne matiĂšre ochreuse. S’il est en dissolution , il se dĂ©compose aussi, et tapisse le vase d’une couche oehrettse ; en un mot, ce sel s’altĂšre assez facilement a l’air le fer absorbe l’oxigĂšne et passe Ă  l’état d’oxide intermĂ©diaire, ou de cet oxide formĂ© de i atomes de peroxide et Ă  i de protoxide ; dĂšs qu’il y a SUroxidation, il n’y a plus assez d’acide pour retenir l’oxide de fer qui se prĂ©cipite. Ce prĂ©cipitĂ© n’est pas de l’oxide dĂ© fer pur; car cet oxide a lĂ  propriĂ©tĂ© de former des sous-sels ; cela mĂȘme est gĂ©nĂ©ral avec les bases insolubles. Ainsi nous obtenons persulfate. Bien entendu que si l’on voulait reprĂ©senter la composition du sel par des nombres, il fau- CO U J; S *4 drait prendre 3 atomes de peroxide de fer, i atome ~ d’acide sulfurique ; ce serait l’atome simple, correspondant Ă  i ÂŁ d’oxigĂšne. Il reste un liquide d’un rouge jaune qui, tant qu’il n’a pas Ă©tĂ© trop long-temps exposĂ© Ă  l’air, renferme l’oxide intermĂ©diaire caractĂ©risĂ© par le prĂ©cipitĂ© vert qu’il donne quand on y ajoute un alcali. On a considĂ©rĂ© cet oxide intermĂ©diaire, plutĂŽt comme composĂ© de peroxide et d’oxide. On peut aussi obtenir un demi-sous-sulfate. Le sulfate de fer, par son altĂ©ration Ă  l’air, donne naissance Ă  divers produits qu’il faut connaĂźtre, car ce sel est employĂ© dans En dissolution, ou mĂȘme Ă  l’état solide, il absorbe l’oxigĂšne de l’air et forme un sous-sel, qui est persulfate, et il reste en dissolution une combinaison d’acide sulfurique et d’oxide de fer qui peut ĂȘtre dĂ©truite par l’alcool et dĂ©composĂ©e en sulfate de protoxide de fer et en sulfate de peroxide. Le sulfate de fer, traitĂ© par divers moyens, comme par l’acide nitrique ou le chlore, va changer de nature et passer au maximum d’oxidation; DE CHIMIE. i5 en sorte que nous avons Ă  nous occuper du sulfate formĂ© par l’acide sulfurique et le peroxide de fer. Ce sel s’obtient directement en prenant l’acide sulfurique ordinaire et le mettant en contact avec le peroxide de fer, ce mĂȘme colcothar que nous avons obtenu, et l’on forme une masse blanche, surtout si l’acide sulfurique Ă©tait concentrĂ©, mais qui, dissoute dans l’eau, la colore en jaune rougeĂątre. Pendant la combinaison, la masse s’échauffe, et l’on ne peut faire cristalliser, car il est acide. On peut aussi l’obtenir en traitant le sulfate par l’acide nitrique. Si l’on porte Ă  une tempĂ©rature de i5o°, on aura, en dernier rĂ©sultat, tout l’acide sulfurique qui sera restĂ©, plus l’atome de peroxide de fer. Si l’on traite par ce moyen, il y aura assez d’eau pour dissoudre ; mais si l’on traite par l’eau, il se fait un partage, on obtient un sulfate neutre, et il reste un sel qui est le vĂ©ritable sous-sel ~ sulfate de peroxide. Ce sel est trĂšs acide et astringent; on le distingue des autres sulfates, par la propriĂ©tĂ© qu’il a de donner dn bleu avec le cyanoferrure de COURS 16 potassium, taudis que l’autre ne donne qu’un prĂ©cipitĂ© blanc, susceptible de devenir bleu par l’action de l’air. On peut le ramener Ă  l’état de sulfate de pro- toxide par l’hydrogĂšne sulfurĂ©. Il va se produire du sulfate de protoxide de fer ; le liquide se troublera. Tous lĂ©s oxides de fer sont ramenĂ©s au minimum d’oxidation par l’hydrogĂšne sulfurĂ© la transparence de la liqueur est troublĂ©e dans ce cas par le soufre en dissolution. Le sulfate de peroxide finit par se dĂ©composer Ă  la chaleur, et donne des rĂ©sultats analogues Ă  l’autre. On peut aussi dĂ©composer par l’hydrogĂ©nĂ© et Ă  la chaleur rouge, les divers sulfates , en faisant passer un courant de gaz hydrogĂšne sec dans un tube oĂč l’on a placĂ© ces sels. L’hydrogĂšne enlĂšve l’oxigĂšne Ă  l’oxide et Ă  l’acide ; il se produit de l’acide sulfureux; ce n’est qu'Ă  la fin que l’on obtient de l’hydrogĂšne sulfurĂ©. On obtient ’- sulfure, composĂ© d’un atome de soufre et deux atomes de mĂ©tal. On obtient mĂȘme ~ sulfure en formant le \ sous-sulfate, le dessĂ©chant et DE CHIMIE. J 7 dĂ©composant par l'hydrogĂšne. Ce sont de nouveaux sulfures qui ne s’étalent pas encore prĂ©sentĂ©s. Le persulfate de fer a la propriĂ©tĂ© de se combiner avec le sulfate d’ammoniaque et de potasse, et de donner un sel cristallin qui a la forme de l’alun. Je dois remarquer que le fer, qui donne par lui-mĂȘme des sels colorĂ©s, produit des sels doubles incolores avec l’ammoniaque et la potasse. Je ne m’arrĂȘte pas sur le sel formĂ© par le deu- toxide de fer et l’acide sulfurique ; on peut l’obtenir cependant, suivant M. Berzelius. Le cobalt forme avec l’acide sulfurique un sel qui contient six proportions d’eau il cristallise sous forme de prismes rhomboĂŻdaux obliques ; il est soluble. Ce sel, dĂ©composĂ© par l’hydrogĂšne, donne un oxisulfure. Le cobalt peut former des sels doubles avec les sulfates de potasse, de soude, d’ammoniaque ; il donne des composĂ©s moins solubles en gĂ©nĂ©ral que les sulfates simples,, en sorte que ces sels donnent un moyen de purification. G,~L, Chim . q leçon. 2 COURS 18 Je viens au sulfate de cuivre , connu depuis les temps les plus anciens. Dans le commerce, il porte le nom de couperose bleue, vitriol bleu; il contient six proportions d’eau. Il se prĂ©sente sous forme de prismes obliques, Ă  base oblique, dont les angles sont d’environ 124 % 5o° et 55°, 5o°. C’est un sel assez soluble ; l’eau en prend, Ă  la tempĂ©rature ordinaire, le '- de son poids, le double Ă  la tempĂ©rature de l’ébullition. On peut nourrir ces cristaux et les amener Ă  un grand volume. Ce sel exposĂ© Ă  la chaleur perd l’eau qui le constituait hydrate, et devient blanc. On peut lui rendre sa couleur bleue en ajoutant de l’eau. Si onle chauffe fortement, il finit par se dĂ©composer, et l’on obtient deux volumes de gaz sulfureux , un volume d’oxigĂšne, et de l’oxide de cuivre pur; si l’on chauffe davantage, l’oxide de cuivre peut se dĂ©composer et donner le protoxide , et le rapport des deux gaz n’est pas le mĂȘme. Ce sel traitĂ© par l’hydrogĂšne, est rĂ©duit, et il ne reste que du cuivre mĂ©tallique. On peut le purifier du fer qu’il contient, par le mĂȘme procĂ©dĂ© que pour le zinc. 11 faut suroxider le fer DE CHIMIE. *9 sans cela, point de prĂ©cipitĂ©; puis on ajoute de d’hydrate d’oxide de cuivre, et le fer est complĂštement prĂ©cipitĂ©. Cette purification est quelquefois nĂ©cessaire pour les couleurs qui sont altĂ©rĂ©es par le fer. On prĂ©pare ce sel assez facilement par un assez grand nombre de procĂ©dĂ©s; j’en vais citer quelques-uns, car ils sont instructifs. On peut traiter le cuivre par l’acide sulfurique Ă©tendu d’eau, mais en l’exposant Ă  l’air. En gĂ©nĂ©ral, un mĂ©tal qui a le contact de l’air s’oxide et se dissout dans l’acide; ainsi je mouille des lames de cuivre ou du cuivre en poudre que je mĂȘle avec l’acide sulfurique, et que j’expose Ă  l’air du soir au lendemain, je trouverai le cuivre altĂ©rĂ© et mĂȘme en partie changĂ© en sulfate. Je mouille de nouveau, et je finis par obtenir une dissolution assez concentrĂ©e pour faire cristalliser. On peut aussi former ce sel en traitant du carbonate, quand on peut s’en procurer. On peut aussi employer le grillage on prend le sulfure naturel qu’on fait griller, ou bien l’on fait soi-mĂȘme le sulfure avec de vieilles lames de cuivre, comme celles qui ont 20 cours servi au doublage des vaisseaux -, on les fait chauffer dans un four avec du soufre, et l’on produit le sous-sulfure, qu’on fait ensuite passer Ă  l’etat desulfate en le grillant Ă  l’air. On forme facilement un sous-sulfate de cuivre par prĂ©cipitation, lorsqu’on ne met pas d’alcali en excĂšs dans du sulfate de cuivre, ce que l’on reconnaĂźt en examinant si le liquide donne un prĂ©cipitĂ© par la potasse. En gĂ©nĂ©ral, quand on pi’écipite les dissolutions de sulfate de cuivre par un alcali, on obtient un sous-sel qui est ’ sulfate. On forme des sels doubles facilement avec le sulfate. Examinons maintenant l’action de l’acide sulfurique sur le protoxide de cuivre. Cet oxide est formĂ© d’un \ atome d’oxigĂšne; en le traitant par l’acide sulfurique, on devrait s’attendre Ă  obtenir un sulfate de protoxide, mais l’on n’obtient que du cuivre mĂ©tallique. Le nickel forme un sulfate qui contient sept proportions d’eau ; il cristallise en prismes obliques Ă  base rhombe, qu’on peut amĂšnera un grand volume en les nourrissant. La couleur de ce sel DE CHIMIE. 21 est d’un beau vert d’émeraude foncĂ© ; il est soluble , efflorescent ; il peut passer Ă  l’état de sous- sulfate. On forme avec le nichel et le sulfate de potasse un sel d’atome Ă  atome, moins soluble que le sulfate simple. D’aprĂšs cela, si l’on veut purifier le sulfate de nickel, il y a avantage Ă  le transformer en sulfate de nickel et de potasse. A l’état simple, xoo parties d’eau en dissolvent Ă  peu prĂšs ; mais combinĂ© avec la potasse, l’eau n’en prend plus que xo Ă  ii parties pour ioo. Le sulfate de nickel est dĂ©composĂ© par l’hydrogĂšne. Le sulfate de plomb s’obtient par double dĂ©composition. On le trouve dans la nature, ci’istal- lisĂ© sous forme d’un octaĂšdre rĂ©gulier; mais on ne l’obtient que divisĂ©. L’eau n’en dissout presque point, elle n’en prend guĂšre qu’un dix-milliĂšme; cependant au moyen des acides, qui sont des dissolvans puissans, on parvient Ă  le rendre plus soluble. L’acide hydrochlorique particuliĂšrement le dissout, et peut mĂȘme le dĂ©composer. Si l’on traite ce sel par cet acide, il peut se dissoudre en totalitĂ©. Si l’on fait cristalliser, on obtient de 9° leçois. 22 COURS petites paillettes qui sont du chlorure de plomb. On avait prĂ©sente' ce fait comme une exception aux lois de l’affinitĂ©. Le sulfate de plomb est insoluble dans l’eau, et par consĂ©quent il se formera de prĂ©fĂ©rence toutes les fois qu’il pourra se former. Le sulfate de plomb, exposĂ© Ă  une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, se fond, mais ne se dĂ©compose pas ; le sulfate de plomb est peut-ĂȘtre mĂȘme le seul qu’on puisse citer parmi les sulfates mĂ©talliques qui rĂ©siste Ă  la chaleur sans se dĂ©composer. A la vĂ©ritĂ©, dans une cornue de grĂšs ou de porcelaine, il se dĂ©compose, mais Ă  la faveur des substances siliceuses et alumineuses des vases avec lesquelles l’oxide se combine. Quand on traite ce sel par le charbon, on l’amĂšne facilement Ă  l’état de sous-sulfure ; pour cela, il faut ne pas chauffer trop fortement, et l’on dĂ©gage de l’acide sulfureux. Avec l’hydrogĂšne on obtient le mĂȘme rĂ©sultat ; seulement vers la fin de l’opĂ©ration, il se forme de l’hydrogĂšne sulfurĂ©. Le sulfate de plomb est produit en grande quantitĂ© dans quelques arts, par exemple, DE CHIMIE. 2Ï> dans la fabrication des toiles peintes. Quand on dĂ©compose l’alun par l’acĂ©tate de plomb, il se produit une grande quantitĂ© de ce sel qui est sans emploi, de sorte qu’il serait bon d’avoir des moyens de le dĂ©composer. M. Berthier en a indiquĂ© plusieurs ; on sait que quand on mĂȘle du sulfate de plomb avec du sulfure et qu’on chauffe, il se produit du mĂ©tal pur. Dans l’atome de sulfate de plomb, il y a i atome de plomb et i atome d’acide sulfurique contenant 3 d’oxigĂšne; il ne faut donc qu’enlever i atome d’oxigĂšne pour cela, il nous faudra un demi-atome de sulfure de plomb, et par ce moyen nous obtiendrons le plomb Ă  l’état mĂ©tallique. Il est bon de se rappeler cette expĂ©rience, car elle sert de base Ă  l’explication qu’on donne de la prĂ©paration du plomb avec un sulfure. On peut produire le sulfure de plomb en grillant la galĂšne ou sulfate de plomb. Le mercure forme deux oxides avec l’oxigĂšne,* d’aprĂšscela, il doit former deux sortes de sels. On obtient constamment le sulfate de protoxide, en mettant i atome de mercure avec i ~ d’acide a4 cours sulfurique, en chauffant jusqu’au moment oĂč l’acide sulfureux cesse de se dĂ©gager,- et l’on obtient une masse blanche. Ce sel est peu soluble dans l’eau; ce sulfate est caractĂ©risĂ© par la propriĂ©tĂ© qu’il a de donner une couleur noire avec un alcali. Pour former le sulfate de peroxide, on prend le peroxide de mercure et l’acide sulfurique ; ou bien on prend 5 parties d’acide sulfurique et 4 parties de mercure, et l’on forme le sulfate neutre. Ce sulfate n’existe, dans cet Ă©tat, que solide ; si on le traite par l’eau, il donne un sous-sel insoluble, prĂ©cipitĂ© sous forme de poudre jaune, qu’on appelait autrefois turbith minĂ©ral , parce que, avant de le connaĂźtre, on employait aux mĂȘmes usages une plante qui porte le nom de turbith, et pour le distinguer, on l’a appelĂ© minĂ©ral. C’est sulfate de mercure. Ces deux sulfates, exposĂ©s Ă  la chaleur, se dĂ©composent et donnent du mercure, de l’acide sulfureux et de l’oxigĂšne. On peut obtenir le sulfate d’argent en traitant ce mĂ©tal par l’acide sulfurique concentrĂ©; car s’il DE CHIMIE. 25 est Ă©tendu d’eau, il est sans action. On peut faire usage du nitrate d’argent et du sulfate de soude. Le sulfate d’argent est soluble en petite quantitĂ© ; il est dĂ©composĂ© par la chaleur. On ne peutavoir pour rĂ©sidu un oxide, car ce mĂȘme oxide ne rĂ©siste pas Ă  la chaleur ; il y aura donc argent pur, et volumes Ă©gaux d’oxigĂšne et d’acide sulfureux. VoilĂ  l’histoire des sulfates terminĂ©e. Je vais faire quelques remarques sur ces sels, relativement Ă  leur dĂ©composition par la chaleur d’abord les sulfates alcalins, comme ceux de stron- tiane, de soude, de magnĂ©sie, etc., sont indĂ©composables par l’action de la chaleur, tandis que les autres sont dĂ©composĂ©s de maniĂšre Ă  donner des produits divers, suivant la nature de la base. Ainsi ceux qui ont beaucoup d’affinitĂ© pourl’oxi- gĂšne donneront des oxides, et dans cas, se trouvent le zinc, le cuivre, le fer; d’autres au contraire, dont les bases ne peuvent pas conserver l’oxigĂšne, comme l’argent, donneront du mĂ©tal pur on peut donc Ă©tablir, d’aprĂšs la connaissance de l'affinitĂ© de la base pour l’oxigĂšne, ce qui doit arriver. 2Ô CODES Les divers, sulfates peuvent ĂȘtre dĂ©composes par le charbon et par l’hydrogĂšne; par le charbon, on a des sulfures insolubles, avec des sulfates solubles ; nous reviendrons sur les sulfures ; avec les autres sulfates, nous obtiendrons, en traitant de mĂȘme par le charbon, des sulfures simples, ou monosulfures, ou sous-sul- fu res. Enfin vous avez vu qu’avec le gaz hydrogĂšne nous formons souvent des oxisulfures ; avec le sulfate de potasse, on forme des monosulfures, sur lesquels 'nous reviendrons en d’autres circonstances. Avec le fer, on forme ± sulfure. Il y a quelques mĂ©taux, comme le cuivre, qui sont tout-Ă -fait re'duits par la chaleur. Il nous reste Ă  parler des sulfites, des hyposul- fates et des hyposuĂźfĂźtes. Je parlerai d’abord des sulfites; L’acide sulfureux peut former des sels neutres et des bi-sels, dont voici les caractĂšres quand ils sont solubles, ils ont une saveur que l’on peut appeler sulfureuse ; mais il n’y a guĂšre que ceux deiithine, d’ammoniaque, de potasse et de soude DE CHIMIE. 2T qui soient solubles. Tous les sulfites exposĂ©s Ă  l’air peuvent passer Ă  l’état de sulfates. Tous les sulfites sont dĂ©composĂ©s par la chaleur et se changent en partie en sulfure ; ils ne peuvent produire un sulfate neutre, car il n’y a pas assez d’oxigĂšne. Je suppose que l’on prenne quatre atomes de sulfite, qu’on les dĂ©compose par la chaleur; il se formera trois atomes de sulfate et un atome de sulfure simple. Ils perdent leur eau de cristallisation sans exception ; il y a cependant quelques sulfites qui ne sont pas tout- Ă -fait dĂ©composĂ©s par la chaleur, comme les sulfites de zinc et de magnĂ©sie. Les sulfites ont un caractĂšre frappant si l’on y verse, qu’ils soient solubles ou insolubles, un acide, l’acide sulfureux se dĂ©gagera avec effervescence et le liquide reste transparent, Ă  moins que la base ne forme un sel insoluble avec l’acide employĂ©. IMPRIMERIE DE HUZARD-COURCÏER , rue du Jardinet, n° la. ĂŻO e LEÇON. — l 4 MAI 1828. COURS DE CHIMIE SOMMAIRE. Sulfites. — Action de la chaleur, des acides. — Sulfite de chaux. — De deutoxide de cuivre. — Ri-sulfites. — Hyposulfitcs ; leurs caractĂšres gĂ©nĂ©riques. — Ilyposulfates ; leurs propriĂ©tĂ©s. — Nitrates; leurs caractĂšres gĂ©nĂ©riques.'—Action de la chaleur, des combustibles, des acides. —Nitrate de potasse. — Nitrate fondu. —Action sur les combustibles, extraction de l’acide nitrique.—-Formation du nitrate de potasse dans la nature. Les sulfites sont les uns solubles et les autres insolubles. Quand ils sont solubles, on les distingue par une saveur particuliĂšre qu’on nomme sulfureuse . La chaleur les dĂ©compose tous. Voici ce qu’il y a de gĂ©nĂ©ral dans cette dĂ©composition Si les bases ont beaucoup d’affinitĂ© pour l’acide Chim. 1 o e tĂŠc ow. I 2 'COURS sulfurique, qu’elles soient puissantes, comme les bases alcalines, une partie du sulfite devient sulfate, du soufre se dĂ©gage et une portion de la base reste Ă  nu. C’est ce qui arrive pour les sulfites Ă  base de potasse, de soude, de baryte, etc. La totalitĂ© du sulfite ne peut ĂȘtre convertie en sulfate par l’action de la chaleur ; l’oxi- gĂšne que contient l’acide sulfureux n’est pas assez abondant pour que l’on obtienne ce rĂ©sultat. Quant aux autres sulfites, ceux dont les bases ont moins d’affinitĂ© pour l’acide sulfureux, la chaleur les dĂ©compose complĂštement, et il y a simplement sĂ©paration de l’acide sulfureux qui se dĂ©gage d’avec la base qui reste. C’est ce qui a lieu, Ă  partir du sulfite de magnĂ©sie, pour les sels de ce genre. Les sulfites traitĂ©s par les acides se dĂ©composent; l’acide s’empare de la base et l’acide sulfureux se dĂ©gage. C’est ce qui arrive quand on emploie les acides sulfurique, nitrique, phos- phorique, etc. DF. CHIMIE. 3 Vous sentez que , traite's par les corps simples combustibles, par le charbon, par exemple, les sulfites doivent se dĂ©composer ; que le corps combustible doit enlever l’oxigĂšne de l’acide et produire un sulfure. Les sulfites traitĂ©s par les mĂ©taux se changent aussi en sulfures. Tels sont les principaux caractĂšres des sulfites. Il me reste seulement Ă  dire que dans la formation des sulfites solubles, on arrive difficilement Ă  la neutralitĂ©. Une bonne maniĂšre de les obtenir dans cet Ă©tat, c’est de prendre des carbonates des bases de ces sels et d’j verser de l’acide sulfureux jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’effervescence. Je ne m’arrĂȘterai pas Ă  la description des diverses espĂšces de sulfites, que d’ailleurs on n’a pas examinĂ©s en dĂ©tail. Je citerai cependant le sulfite de chaux, que l’on peut prĂ©parer dans un but utile. On dĂ©laie du carbonate de chaux dans de l’eau et l’on y fait passer une grande quantitĂ© d’acide sulfureux 10 e LEÇON. 4 COURS en s’arrĂȘtant au moment oĂč l’effervescence cesse par ce moyen on a un sulfite que l’on peut garder facilement, et que l’on peut considĂ©rer comme un approvisionnement d’acide sulfureux. On se sert de l’acide sulfureux pour des bains et pour ce qu’on appelle le soufrage des tonneaux. Dans ce dernier cas, il remplace trĂšs bien les mĂšches soufrĂ©es que l’on brĂ»le dans ces vases ; il est toujours prĂȘt et il vaut mieux que les mĂšches. Quelques sulfites offrent des faits importans Ă  connaĂźtre. Quand on met en contact du peroxide de cuivre avec de l’acide sulfureux il se forme du sulfate de cuivie et du sulfite de deutoxide de cuivre, sulfite qui est d’un beau rouge et qu’on peut mĂȘme obtenir en cristaux. On peut obtenir un composĂ© analogue lorsque l’on verse du nitrate de cuivre sur un sulfite ; il se forme alors un prĂ©cipitĂ© jaune, qui est un sulfite de cuivre. Je ne m’ai’rĂšterai pas Ă  plus de dĂ©tails. AprĂšs les sulfites, viennent les bi-sulfites. DE CHIMIE. 5 Les bi-sulfites sont formĂ©s de deux atomes d’acide et d’un de bases. Ces sels ne sont pas trĂšs nombreux ; ce n’est qu’avec les bases solubles, la potasse, la soude, l’ammoniaque, qu’on peut les. obtenir. On prend une dissolution concentrĂ©e de carbonate de potasse ou de soude Ă  travers laquelle on fait passer de l’acide sulfureux, et l’on obtient des cristaux. Ces sels ne rougissent pas la couleur bleue du tournesol; la chaleur en sĂ©pare une portion de l’acide sulfureux ; les acides en dĂ©gagent l’acide sulfureux, et en quantitĂ© double. Ce genre de sels a Ă©tĂ© trĂšs peu Ă©tudiĂ©. Les sulfates et les sulfites nous prĂ©sentent deux genres de sels analogues, car ils ne diffĂšrent que par la proportion d’oxigĂšne renfermĂ©e dans l’acide. Nous allons parler de deux autres genres de sels formĂ©s aussi par des acides du soufre, mais dont les combinaisons offrent plus de variations ; ce sont les hyposulfates et les hyposulfites . L’acide hyposulfureux renferme deux atonies de soufre et deux atomes d’oxigĂšne. On ne peut pas 6 COURS l’obtenir isolĂ© ; mais ces sels n’en existent pas moins. Prenez du sulfite de potasse dissous, faites- le chauffer avec du soufre ; il y aura dissolution d’un atome de soufre, et vous aurez de l’hyposul- fite de potasse que vous pourrez obtenir en cristaux. On met le soufre peu Ă  peu et jusqu’à saturation. On peut aussi avoir des hyposulfites en exposant Ă  l’air des sulfures. Le sulfure de potassium exposĂ© Ă  l’air, absorbe de l’oxigĂšne et se transforme enhyposulfite. On appelait autrefois les hyposulfites, des sulfites sulfurĂ©s, mais on ne les regardait pas comme renfermant un acide particulier. Voyons maintenant quels sont les caractĂšres de ces sels. Ils sont presque tous solubles; quelques-uns le sontpeu. Us ont une saveur particuliĂšre qui rappelle aussi celle du soufre, et que l’on dĂ©signe de mĂȘme. La chaleur les dĂ©compose facilement, et plus facilement que les sulfites. Il se forme un sulfate, et l’excĂ©dant du soufre se sĂ©pare. Nous avons DE CHIMIE. 7 dans l’hyposulfite trois atomes d’oxigĂšne deux atomes dans l’acide, et un atome dans la base; cela ne forme pas les quatre atomes d’oxigĂšne nĂ©cessaires pour la production de l’acide sulfurique , et la transformation entiĂšre du sel en sulfate. Il n’y a que trois quarts de cet acide de produit ; aussi obtient-on un sulfate, un sulfure, et du soufre qui se dĂ©gage. IndĂ©pendamment de ces caractĂšres, les hypo- sullĂźtes, quels qu’ils soient, se dĂ©composent quand on les traite par un acide. En versant de l’acide dans une dissolution d’hyposulfite , le liquide ne se trouble pas d’abord, mais peu Ă  peu, et il se forme un dĂ©pĂŽt de soufre. L’acide hyposulfureux est mis Ă  nu en se dĂ©composant lui-mĂȘme en deux parties en acide sulfureux et en soufre. Quant aux corps combustibles, il est clairqu’ils doivent dĂ©composer leshyposullltes. Je ne m’arrĂȘte pas Ă  leur action. Ces sels ne s’altĂšrent pas Ă  l’air. Parmi ces sels, le plus anciennement connu est celui de soude, que l’on obtenait trĂšs en grand 8 COURS par les procĂ©dĂ©s imparfaits alors de la fabrication de la soude. Il cristallise en pyramides courtes. Il y a presque autant d’hyposul fĂźtes que de bases particuliĂšres. L’hyposulfĂźte de baryte est peu soluble. Celui de strontiane cristallise en rhomboĂšdres qui n’ont pas Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©s. Il contient cinq proportions d’eau. Celui de chaux cristallise en hexaĂšdres. Il contient six proportions d’eau. Les hyposulfites mĂ©talliques sont peu solubles. Lorsqu’on traite les mĂ©taux par l’acide sulfureux, on reconnaĂźt que le produit a les caractĂšres d’un sulfite et d’un hyposulfite. En versant un acide sur ce produit, il se dĂ©gage de l’acide sulfureux et il se dĂ©pose du soufre. Nous avons un autre genre de sels qui se rapprochent de ceux que nous venons d’examiner ; ce sont les hyposuljutes. L’acide hyposulfurique a pu ĂȘtre obtenu isolĂ©, de sorte qu’on s’est livrĂ© Ă  l’étude de ses propriĂ©tĂ©s. C’est en traitant le peroxide de raan- DE CHIMIE. 9 ganĂšse par l’acide sulfureux qu’on l’a produit ; il se forme du sulfate et de l’hyposulfale de manganĂšse en y versant de la chaux, on prĂ©cipite l’oxide de manganĂšse, et l’on obtient en mĂȘme temps un sulfate de chaux insoluble, et dans la dissolution de l’hyposulfate de chaux que l’on peut faire cristalliser. Ayant de l’hyposulfate de chaux, on se procure facilement les sels Ă  base de potasse, de soude, de baryte, etc., parce que ces substances prĂ©cipitent la chaux. Voici les caractĂšres de ces sels. Ils sont tous remarquables par de belles formes cristallines et par une assez grande solubilitĂ©. La chaux, la strontiane, la baryte, les oxides mĂ©talliques forment des sels solubles. Quand on expose ces sels Ă  l’action de la chaleur, ils sont changĂ©s en sulfates, et il y a dĂ©gagement d’acide sulfureux. Lorsqu’on verse sur un hyposulfate soluble ou peu soluble un acide, de l’acide sulfurique, par exemple, si l’on ne chauffe pas, il n’y a point IO COU ES d’apparence de dĂ©composition ; mais si l’on chauffe , il se dĂ©gage abondamment de l’acide sulfureux. Voici comment on peut concevoir ce qui se passe dans ces circonstances. En versant un acide s’il ne se produit pas de chaleur, nous comprendrons seulement que l’acide hyposulfu- rique a Ă©tĂ© isolĂ© si nous chauffons, il y a une portion d’acide sulfureux dĂ©gagĂ©e ; par consĂ©quent, l’acide hyposulfurique changĂ© en acide sulfurique se joint Ă  celui qu’on a versĂ©, et augmente la chaleur et la rapiditĂ© de la dĂ©composition. On reconnaĂźt facilement ce genre de sels par l’acide sulfurique. Que l’on prenne de l’hyposul- fate de manganĂšse, par exemple en versant dessus de l’acide sulfurique concentrĂ© qui donne de la chaleur par le mĂ©lange, il y aura sur-le-champ dĂ©gagement d’acide sulfureux. Ces sels exposĂ©s .Ă  l’air sont permanens. CalcinĂ©s avec les corps simples combustibles, ils donnent les mĂȘmes rĂ©sultats que les sulfates. Ces sels sont nombreux. Aujourd’hui on les DE CHIMIE. 1 1 a trĂšs bien Ă©tudiĂ©s. Il y a sur cette matiĂšre un travail du docteur HĂ©eren, qui nest pas traduit dans notre langue. L’byposulfate de baryte est trĂšs brillant il est formĂ© d’un atome d’acide et d’un atome de base. Il contient huit proportions d’eau et est assez soluble . C’est avec ce sel qu’on obtient l’acide hypo- sulfurique, parce qu’en versant dans sa dissolution de l’acide sulfurique peu Ă  peu et en tĂątonnant, afin de ne point en verser en excĂšs, le sulfate de baryte se prĂ©cipite, et l’acide hyposul- furique se trouve dans le liquide. L’hyposulfate de strontiane contient quatre proportions d’eau ; celui de chaux autant ; celui de potasse n’en contient pas ; celui de soude en contient deux. L’acide hyposulfurique se combine avec les substances vĂ©gĂ©tales et animales, et forme de nouveaux acides qui s’unissent trĂšs bien aux bases en donnant des sels qui cristallisent. Je n’en dirai pas davantage sur ces sels nouveaux , qui offrent cependant un grand intĂ©rĂȘt ; 12 COURS mais ce n’est pas ici le moment d’en parler, et cela suffit maintenant. Nous allons commencer l’histoire d’un autre genre de sels, genre trĂšs important dans les arts je veux parler des nitrates. Vous savez que l’acide nitrique est formĂ© d’un atome d’azote et de cinq atomes d’oxigĂšne. Son poids atomique est de 6,yjo56. Tous les nitrates exposĂ©s Ă  l’action de la chaleur se dĂ©composent. Ils faut cependant mettre de cĂŽtĂ© le nitrate d’ammoniaque, qui, Ă  raison de la nature de sa base , donne des rĂ©sultats particuliers. Les produits que l’on obtient par la dĂ©composition sont trĂšs variables il y a des nitrates dans lesquels l’acide a peu d’affinitĂ© pour la base et qui donnent de l’acide nitrique ; quand l’affinitĂ© est plus grande, l’acide nitrique se dĂ©compose , et l’on peut avoir de l’azote et de l’oxi- gĂšne, ou du deutoxide d’azote et de l’oxigĂšne , ou de l’acide nitrique, de l’azote et de l’oxigĂšne , ou enfin de l’oxide d’azote et de l’acide nitreux. Quand la base peut fixer l’acide nitrique, il DE CHIMIE. iS faut une chaleur assez Ă©levĂ©e pour le dĂ©composer; quand la base a trĂšs peu d’affinitĂ©, elle ne lui permet pas de supporter la chaleur nĂ©cessaire Ă  sa dĂ©composition, et il se dĂ©gage. La base reste presque toujours; c’est ce qui arrive pour la potasse, la soude, la chaux, les mĂ©taux. Le rĂ©sidu fourni par ces derniers est un oxide. Cependant si l’on prend du nitrate d’argent, il ne reste pas d’oxide, mais de l’argent pur, parce que l’oxigĂšne se dĂ©gage. Il y a au contraire des nitrates dans la dĂ©composition desquels l’oxide absorbe plus d’oxigĂšne, les nitrates de fer et de mercure, par exemple. On peut prĂ©voir, pour chaque cas particulier, ce qui arrivera selon la nature de la base. Les combustibles simples ont une action trĂšs variĂ©e sur les nitrates ; on ne l’a pas Ă©tudiĂ©e sur toutes les espĂšces. En prenant du nitrate de potasse et divers combustibles Ă  froid , il n’y aura rien ; mais Ă  chaud le combustible s’oxigĂ©nera, et il se formera des acides ou des oxides. Le charbon se transforme en acide carbonique, et l4 COURS l’on aura du carbonate de potasse. Si l’on prend du phosphore, il se formera du phosphate de potasse ; avec l’arsenic, il se formera de l’arseniate. L’acide nitrique cĂšde facilement son oxigĂšne, qui se porte sur les combustibles. Quand l’acide nitrique est retenu faiblement par la base Ă  laquelle il est uni, les combustibles n’ont plus d’action sur lui ; les rĂ©sultats ne sont pas les mĂȘmes il se dĂ©gage sans se dĂ©composer. En jetant un mĂ©lange de nitrate de potasse et de charbon dans un creuset chauffĂ© au rouge, il y a production instantanĂ©e de gaz. Les acides fixes versĂ©s sur les nitrates les dĂ©composent, et dĂ©gagent l’acide nitrique. I/acide sulfurique est particuliĂšrement employĂ© pour opĂ©rer cette dĂ©composition. Quand on le verse sur les nitrates, il y a aussitĂŽt dĂ©gagement de vapeurs blanches d’acide nitrique. Si l’on opĂšre Ă  froid, il n’y a pas d’effervescence, parce qu’il n’y a pas production suffisante de chaleur pour rendre la dĂ©composition rapide et tumultueuse. C’est de cette maniĂšre que l’on obtient Y acide DE CHIMIE. i5 nitrique, qui est ordinairement rutilant. La couleur lui est donnĂ©e par un peu d’acide nitrique dĂ©composĂ©. L’acide nitrique se dĂ©compose assez facilement. ExposĂ© seul Ă  la chaleur, ses principes se dĂ©sunissent. Un caractĂšre qu’il est facile de distinguer, de saisir dans les nitrates, c’est l’altĂ©ration qu’ils Ă©prouvent par l’acide hydrochlorique. Je mĂȘle de l’acide hydrochlorique et un sel que je ne connais pas s’il se forme du chlore en abondance, le sel est un nitrate. L’hydrogĂšne de l’acide hydrochlorique est enlevĂ© par l’oxigĂšne de l’acide nitrique ; il y a dĂ©gagement d’acide nitreux et de chlore, et les vapeurs sont colorĂ©es. Tous les nitrates neutres sont solubles ; il n’y a que quelques nitrates basiques qui le sont trĂšs peu nous ne connaissons aucun nitrate insoluble. Tels sont les caractĂšres par le moyen desquels on reconnaĂźt facilement les nitrates. Nous allons nous occuper des espĂšces. Le nitrate de potasse est le premier du genre. 1 6 COURS Ce sel est formĂ© d’un atome d’acide et d’un atome de potasse. Il cristallise gĂ©nĂ©ralement en prismes cannelĂ©s. Ses formes ne sont pas toujours bien nettes; celles qu’il affecte dĂ©rivent d’un prisme rhomboĂŻdal dont les angles plans seraient Ă  peu prĂšs de 60 Ă  120°. On rencontre aussi le nitrate de potasse en prismes hexaĂšdres terminĂ©s par des pyramides hexaĂšdres. Ce sel a Ă©tĂ© connu trĂšs anciennement sous les noms de nitre et de salpĂȘtre. Sa solubilitĂ© est trĂšs variable, selon les tempĂ©ratures Ă  zĂ©ro, ioo parties d’eau en dissolvent 13,2 ; Ă  24°,9; 38,4 parties; Ă  54 °, 7, 97 parties ; Ă  79 0 ,7, 169,5 parties; Ă  97°,7, elles en dissolvent 236,4 parties; Ă  ioo°, 246,i 5 parties; Ă  une tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e, sa solubilitĂ© devient infinie. Si l’on voulait reprĂ©senter la marche de sa solubilitĂ© par* une couxbe dont les abscisses reprĂ©senteraient les degrĂ©s de chaleur et les ordonnĂ©es, les quantitĂ©s de sel dissous, on trouverait DE CHIMIE. I 7 qu’aux abscisses reprĂ©sentant plus de 100 degrĂ©s correspondraient bientĂŽt des ordonnĂ©es infinies. Ce sel, exposĂ© Ă  l’action de la chaleur, entre en fusion Ă  une tempĂ©rature d’environ 38o°. Il n’éprouve pas d’altĂ©ration, coule comme de l’eau et se prend en masse par le refroidissement. On le nomme alors cristal minĂ©ral, quoiqu’il n’ait plus de transparence. La fusion du nitrate de potasse n’a aucun but d’utilitĂ© on l’opĂšre cependant dans quelques fabriques de poudre, et notamment en Angleterre, avant que de le pulvĂ©riser. On croit qu’a- prĂšs avoir Ă©tĂ© fondu, il se pidvĂ©rise plus facilement et mieux. Lorsqu’il est en fusion, si l’on continue Ă  le chauffer et que la tempĂ©rature aille au rouge blanc , il se dĂ©compose et donne de l’azote et de l’oxigĂšne, mais pas dans les proportions connues des principes qui le constituent. On devrait avoir pour rĂ©sultat deux volumes et demi d’oxi- gĂšne contre un volume d’azote. On peut expliquer cette diffĂ©rence ; car on aperçoit une petite Chim. 10 e LEÇorf. 2 COÜSS 18 quantitĂ© d’acide nitrique qui se produit ; elle est petite, il est vrai, mais elle suffit pour troubler les rapports. Comme l’opĂ©ration ne peut se faire que dans des vases de grĂšs ou de porcelaine , la potasse rĂ©agit sur ces matiĂšres. Ce sel n’éprouve Ă  l’air aucune espĂšce d’altĂ©ration. Pour qu’il en Ă©prouve, il faut qu’il soit placĂ© dans un air trĂšs humide ; dans les caves, il tombe en dĂ©liquium la poudre, dont il fait partie, s’altĂšre aussi Ă  l’humiditĂ© et ne peut ĂȘtre conservĂ©e que dans les endroits secs. MĂȘlĂ© avec les corps combustibles, il se dĂ©compose facilement. Je suppose que l’on prenne i atome de charbon et i atome de nitrate de potasse ; il’y aura dĂ©composition en faisant dĂ©tonner dans un creuset il se produira i atome de carbonate de potasse et de l’oxigĂšne se dĂ©gagera. Pour qu’il n’y ait pas d’oxigĂšne dĂ©gagĂ©, il faudrait employer 2 atomes^ de charbon. L’action du charbon sur le nitre est extrĂȘmement vive. On peut le voir aussi en projetant ce sel sur des charbons embrasĂ©s ; les endroits oĂč il tombe deviennent DE CHIMIE. ig blancs et excessivement lumineux. Cela donne l’idĂ©e du phĂ©nomĂšne appelĂ© dĂ©flagration, ou de la circonstance dans laquelle la combustion par le nitre est la plus rapide. Si nous projetons dans un creuset rouge un mĂ©lange de nitre avec du soufre, vous comprenez que le soufre peut donner divers produits avecl’oxigĂšne. Avec i atome de soufre et i de nitre, il se formera du sulfate de potasse et il y aura 2 atomes d’oxigĂšne qui se dĂ©gageront. Si nous prenons 2 atomes de soufre et 1 atome de nitrate de potasse, il y aura beaucoup de gaz sulfureux de produit. En prenant du phosphore et en en mĂȘlant 2 atomes avec 1 de nitrate de potasse, il y aura formation d’acide phosphorique et phosphoreux. Enfin , si nous prenons les mĂ©taux , nous aurons divers produits si nous projetons du fer , par exemple, avec le nitrate dans le creuset, il y aura oxidation. L’argent, l’or, le platine, ne sont pas attaquĂ©s 20 COURS par le nitrate de potasse. C’est d’aprĂšs cette propriĂ©tĂ© qu’on fait ce qu’on appelle le dĂ©part ou la sĂ©paration de ces mĂ©taux d’avec les autres. Dans toutes les circonstances, le nitrate de potasse agit bien par son oxigĂšne ; mais il agit aussi par la base qui est trĂšs puissante et qui a beaucoup d’affinitĂ© pour les nouveaux corps qui se forment. Si l’on traite les sulfures avec le nitrate, ils sont brĂ»lĂ©s et changĂ©s en sulfates. Si l’on projette le nitrate avec l’antimoine dans un creuset, il y a production d’antimonite de potasse. C’est du nitrate de potasse qu’on extrait l’acide nitrique dont on fait usage dans les arts. Pour dĂ©composer ce sel, on est obligĂ© d’employer 2 atomes d’acide sulfurique. Si l’on ne versait l’acide sulfurique qu’à proportions Ă©gales , on n’aurait pas tout l’acide nitrique, parce qu’il faut pour cela qu’il se forme du bi-sulfate. Pour dĂ©composer le nitrate de potasse, ou se servait autrefois d’argile, parce que l’acide sul- DE CHIMIE. 21 furique Ă©tait cher. On employait les argiles contenant peu d’eau. Aujourd’hui on a renoncĂ© Ă  ce moyen, qui n’est pas aussi Ă©conomique que celui qui est mis en pratique. Ce sel Ă©tait trĂšs connu des anciens, mais ils n’en faisaient pas le mĂȘme usage que nous ils ne fabriquaient pas la poudre et ne se servaient pas de l’acide nitrique. Ce sel existe dans la nature tout formĂ©. On le trouve dans certaines localitĂ©s, aprĂšs les pluies, Ă  la surface du sol. On le reconnaĂźt facilement Ă  sa saveur piquante, accompagnĂ©e d’une certaine amertume. La quantitĂ© de nitrate de potasse que l’on obtient naturellement n’est pas trĂšs considĂ©rable. On le fabrique en Europe d’aprĂšs des considĂ©rations particuliĂšres tirĂ©es de la thĂ©orie de sa formation. En gĂ©nĂ©ral, on a remarquĂ© que le nitrate de potasse ne se formait que dans les lieux oĂč il y avait des bases salines, comme la chaux, la potasse, la soude, et lorsque ces matiĂšres peuvent se trouver en contact avec des dĂ©bris de matiĂšres animales en dissolution. Ainsi 22 COURS on le trouve dans tous les lieux habite's ou prĂšs des habitations, dans les Ă©curies, les Ă©tables, sur les murs des habitations, mais seulement jusqu’à la hauteur oĂč les murs peuvent ĂȘtre encore humides, comme 3 Ă  5 mĂštres, car l’humiditĂ© est une des conditions de sa formation. On ne le trouve pas dans les maisons au-dessus du premier Ă©tage. Le sol des caves, des celliers, des bergeries , en donne beaucoup. Il y a des nitrates dans tous les lieux cultivĂ©s ; ce sont les engrais qui le produisent. On a des faits positifs qui prouvent que ce sel se forme par le concours des matiĂšres animales. On en cite d’autres qui tendraient Ă  prouver que ce concours n’est pas indispensable; mais ils ne sont pas concluans. Des voyageurs en ont dĂ©couvert en AmĂ©rique, dans des cavernes oĂč il est en couches trĂšs Ă©paisses. Il n’a pu s’y former que pendant le cours des siĂšcles, et l’on ne saurait affirmer que les matiĂšres animales n’ont pas coopĂ©rĂ© Ă  cette formation. Voici comment on comprend la naissance du nitre. Les matiĂšres animales contiennent de l’azote com- IDE CHIMIE. 2Ù binĂ© avec d’autres substances ; la putrĂ©faction le dĂ©gage de ses liens s’il s’échappe, s’il devient gazeux, il ne s’unira point Ă  l’oxigĂšne ; mais si au moment oĂč il va devenir libre, il rencontre de la potasse, qui a beaucoup d’affinitĂ© pour l’acide nitrique, alors il se combine Ă  l’oxigĂšne fourni par l’atmosphĂšre, et il y a production de nitrate de potasse. La prĂ©sence de l’alcali dĂ©termine la formation de l’acide. Les autres alcalis ont la mĂȘme puissance. C’est d’aprĂšs ces principes que sont Ă©tablies les nitriĂšres artificielles. t, IMPRIMERIE DE HÜZÀRD-COURC1 ER, me du Jartlinel, ri 12. ÏI e LEÇON. - l6 MAI 1828. COURS CHIMIE. SOMMAIRE. Formation du nitrc dans la nature. — Extraction du nitre des matĂ©riaux salpĂȘtres. — Essais du nitrate de potasse pour en dĂ©terminer le titre. — Nitrate de soude. — Nitrate d’ammoniaque. — DiffĂ©rence de forme de ses cristaux produits Ă  diverses tempĂ©ratures.—Nitrate de baryte.—Nitrate de stron- tiane. — Nitrate de chaux. — Nitrate de magnĂ©sie. —Nitrate d’alumine. — Action de l’acide nitrique sur l’étain et l’antimoine. — Nitrate de bismuth. —Nitrate de cuivre. — Nitrate de plomb. — Nitrate basique. — ThĂ©orie de M. Berzelius sur la composition de l’azote. — Nitrate de protoxide et de deu- toxide de mercure. Dans la derniĂšre sĂ©ance, nous ayons dit dans quelles circonstances le nitre Ă©tait formĂ© dans la nature ; qu’on ne le trouvait que dans les lieux Chint . II e LEÇON. ĂŻ 2 COURS habitĂ©s et lĂ  oĂč il existe des matiĂšres animales; qu’on a l’expĂ©rience que les terres qui ont Ă©tĂ© imprĂ©gnĂ©es de ces matiĂšres se nitrifiaient par le contact de l’air, d’oĂč Ton conclut que l’oxi- gĂšne de l’acide est fourni par l’air, et l’azote par les substances animales. Nous ajouterons que lĂ  quantitĂ© de salpĂȘtre qui se dĂ©veloppe est proportionnelle aux matiĂšres animales en dĂ©composition , qu’ainsi il faut admettre qu’elles fournissent l’azote ; que, d’un autre cĂŽtĂ©, on voit qu’il n’y a pas assez d’oxigĂšne dans ces matiĂšres pour donner tout celui qui est nĂ©cessaire Ă  l’acidification, et que par consĂ©quent, c’est l’air qui le donne. On conçoit ce qui se passe dans cette transformation des matiĂšres animales en acide nitrique, qui s’opĂšre ordinairement dans l’espace de six semaines Ă  trois mois. La matiĂšre animale composĂ©e d’azote, de carbone, d’hydrogĂšne et d’oxigĂšne , lorsqu’elle est mĂȘlĂ©e avec de l’eau, dĂ©gage de l’ammoniaque ; mais quand elle a le contact de l’air au moment oĂč l’azote devient libre, s’il DE CHIMIE. 3 rencontre de l’oxigĂšne et une base, il se forme un sel. MalgrĂ© la probabilitĂ© de ces observations, nous devons le dire, les circonstances positives de la formation des nitrates ne sont pas parfaitement apprĂ©ciĂ©es ; mais voilĂ  ce que l’expĂ©rience fait connaĂźtre , et cette expĂ©rience est mise en pratique dans des nitriĂšres artificielles en SuĂšde, en Prusse, en France ; et l’on a toujours vu que si les matiĂšres animales n’existaient pas ostensiblement dans les terres qui donnent du nitre, elles y Ă©taient nĂ©anmoins rĂ©ellement. C’est ainsi que les boues des chemins, les terres cultivĂ©es et celles des habitations contiennent rĂ©ellement des dĂ©bris de substances animales. 11 faut mĂȘme faire attention Ă  la maniĂšre dont la matiĂšre animale existe dans les terres. On laverait les terres, que l’on ne dĂ©truirait pas toujours les substances animales qui y sont. La matiĂšre animale doit avoir fermentĂ© pour ĂȘtre soluble et ĂȘtre enlevĂ©e pour les lavages. Le salpĂȘtre qui se forme dans la nature n’est ne leçon. I.. 4 COURS pas toujours du nitrate de potasse; c’est ordinairement du nitrate Ă  base de chaux mĂȘlĂ© Ă  du nitrate de magnĂ©sie, et quelquefois Ă  du niti’ate de potasse ou de soude. Toute autre base alcaline pourrait aussi servir Ă  former le salpĂȘtre. Les salpĂȘtres naturels contiennent encore des chlorures de calcium, de sodium et de magnĂ©sium. Il y a un art pour extraire le salpĂȘtre des terres oĂč il est formĂ©. C’est en les lavant qu’on leur enlĂšve tous les sels solubles qu’elles renferment, et l’on a une dissolution de nitrates de potasse, de chaux et de magnĂ©sie et de quelques chlorures, comme ceux de sodium, de calcium et de magnĂ©sium. Il faut transformer les nitrates terreux en nitrate de potasse ; pour cela on emploie du sulfate et du carbonate de potasse. Cette opĂ©ration s’appelle saturation. Elle serait trĂšs simple si l’on n’avait qu’à mettre du carbonate et du sulfate de potasse, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de prĂ©cipitĂ©; mais l’on n’obtient pas du nitrate de potasse en proportion des carbonates et des sulfates employĂ©s, DE CHIMIE. 5 et l’expĂ©rience a appris qu’il fallait s’arrĂȘter Ă  un certain terme. Nous n’entrerons pas dans ces dĂ©tails, qui se rapportent Ă  l'art du salpĂ©trier. AprĂšs la saturation, on a du nitrate de potasse mĂȘlĂ© Ă  des chlorures de potassium et de sodium. Alors on concentre de plus en plus la dissolution par l’évaporation, et l’eau arrive Ă  un terme oĂč le sel marin se dĂ©pose. On le recueille. Le nitrate de potasse ne se dĂ©pose pas ; il est trĂšs soluble ; l’eau chaude Ă  ioo p en dissout 3oo parties. On continue l’évaporation, et on enlĂšve le sel marin. Quand la liqueur est suffisamment rapprochĂ©e, on laisse refroidir et il se dĂ©pose beaucoup de nitrate de potasse avec une faible quantitĂ© de sel marin. Il serait par consĂ©quent Ă  peu prĂšs pur s’il ne contenait pas encore des chlorures de potassium et de sodium. Tel est le nitre brut. Cette matiĂšre a de la valeur dans le commerce; mais en l’achetant au poids, on veut en connaĂźtre la richesse ou le titre ; c’est ce qui se fait par une opĂ©ration assez dĂ©licate. Il J a pour cela deux procĂ©dĂ©s que je vais indiquer rapidement. 6 COURS Le premier consiste Ă  employer une dissolution saturĂ©e de nitrate de potasse pour laver le salpĂȘtre brut. Cette ope'ration repose surce fait, que le nitrate de potasse dissoudra le sel marin et ne dissoudra pas le nitre. Prenez du sel marin , jetez dessus une dissolution saturĂ©e de nitrate de potasse, et il se dissoudra sensiblement. Ce procĂ©dĂ© serait assez exact. Cependant dĂšs que le nitrate de potasse a dissous le sel marin, il dissout aussi le salpĂȘtre ; ainsi le titre qui en rĂ©sulte est un peu trop faible. Il y a encore un autre vice dans l’opĂ©ration; elle ne fait pas connaĂźtre les chlorures qui sont mĂȘlĂ©s au nitre. Pour y parvenir, on ajoute du chlorure de potassium au nitre le chlorure prĂ©cipite le salpĂȘtre ; mais ce procĂ©dĂ© donne une erreur par excĂšs. Il existe des tables qui marquent les corrections qu’il y a Ă  faire, soit par excĂšs, soit par dĂ©faut. Je prends un mĂ©lange contenant 70 parties de DE CHIMIE. 7 nitrate de potasse et 3o parties de sel marin. Je suppose qu’il pĂšse 400 grammes. Je le lave deux fois avec une dissolution de nitrate de potasse saturĂ©e un demi-litre ; le dĂ©chet devrait ĂȘtre de 3o, mais on le trouve de 35,5, c’est-Ă -dire qu’il y a Ă  peu prĂšs 6 parties de nitrate qui ont Ă©tĂ© dissoutes en mĂȘme temps que le sel marin. Je prends ensuite un mĂ©lange semblable et je verse dessus du chlorure de potassium qui prĂ©cipite le nitre ici le dĂ©chet sera de 27,8 au lieu de 3o. Ainsi les deux dĂ©chets sont en sens inverse. On voit que par ce procĂ©dĂ© il est difficile d’obtenir un rĂ©sultat bien prĂ©cis. Les salpĂȘtres contiennent ordinairement dix Ă  douze parties sur cent de matiĂšres Ă©trangĂšres et d’eau. Si l’on voulait avoir le titre du salpĂȘtre d’une maniĂšre plus exacte, voici comment il faudrait s’y prendre. On transformerait le nitrate en carbonate de potasse en le calcinant avec du charbon ; alors on peut connaĂźtre au moyen de l’acide sulfurique la quantitĂ© de potasse qui existe dans 8 COURS le carbonate, et par consĂ©quent la quantitĂ© de nitrate qui existe dans le salpĂȘtre. Cette opĂ©ration demande quelques prĂ©cautions que nous allons indiquer. En mettant le charbon dans un creuset avec le nitre, il y aurait explosion. Au lieu de cela, on prend io grammes de nitre, 5 de charbon et 40 de sel marin pur; on met le tout dans une cuiller ou capsule en fer, que l’on recouvre d’un dĂŽme pour empĂȘcher l’effusion de la matiĂšre, et l’on chauffe. Ce procĂ©dĂ© est plus long que l’autre. On pourrait avec le premier faire 20 ou 3o essais par heure ; avec celui-ci, on n’en pourrait faire que deux. Il y en a d’autres plus prĂ©cis, qui sont chimiques et trop compliquĂ©s pour les considĂ©rer comme procĂ©dĂ©s praticables dans les arts. Quand on a dĂ©terminĂ© le titre du salpĂȘtre, il faut le purifier. Supposons que l’on ait de l’eau chargĂ©e de nitre, on s’en sert pour laver le nitre brut; elle dissout le sel marin; ensuite on jette le salpĂȘtre DE CHIMIE. 9 dans une chaudiĂšre pour procĂ©der Ă  la dissolution. Quand elle est opĂ©rĂ©e, on chauffe, on laisse reposer et l’on fait cristalliser. La cristallisation se fait dans un bassin trĂšs large et peu profond ; l’évaporation est prompte. Un homme remue pendant l’évaporation, pour empĂȘcher que de grands cristaux ne se forment. On trouble autant qu’on le peut la cristallisation, et l’on a du nitre dont l’apparence est celle du sucre ou du sable. On met ce nitre dans des rĂ©servoirs particuliers, et on l’arrose avec l’eau qui a servi aux opĂ©rations prĂ©cĂ©dentes ou bien avec de l’eau pure. Le troisiĂšme lavage laisse le nitre Ă  peu prĂšs pur. Ce procĂ©dĂ© est fondĂ© sur ce que les substances Ă©trangĂšres ire sont que dans l 'eau-mĂšre et que les lavages enlĂšvent cette eau. Une objection se prĂ©sente. Les cristaux du nitre sont trĂšs petits et ils offrent plus de surface pour la dissolution quand on les lave; il faut en convenir; mais quand les cristaux sont petits, on a observĂ© qu’ils se lavaient plus facilement, que l’eau passait Ă  IO COURS travers ; au lieu que si Ton prenait de gros cristaux ils pourraient renfermer des eaux-mĂšres dans leur intĂ©rieur, que les lavages n’enlĂšveraient pas, ne pouvant y pĂ©nĂ©trer. On a trois eaux de lavage la premiĂšre est la plus impure; les autres le sont moins. On se sert de la premiĂšre eau pour laver les salpĂȘtres bruts ; les autres servent pour faire le lavage du nitre purifiĂ©. C’est ainsi que l’on obtient un salpĂȘtre qui contient un dix-milliĂšme, un quinze-milliĂšme et quelquefois un vingt-milliĂšme de substances Ă©trangĂšres. Je passe Ă  l’examen des autres nitrates, sur lesquels nous nous arrĂȘterons peu. Le nitrate de soude Ă©tait connu autrefois sous le nom de nitre cube, d’aprĂšs sa maniĂšre de cristalliser. Il est peu utile dans les arts. Il est beaucoup plus soluble que le nitrate de potasse Ă  froid. A zĂ©ro, i oo parties d’eau en prennent y 3 parties; Ă  ioo°, la mĂȘme quantitĂ© en dissout 173 parties. Ce sel, sous ce rapport, DE CHIMIE. I I est d’une purification moins facile que le nitrate de potasse. Quand on le dĂ©compose par l’action de la chaleur, il donne Ă  peu prĂšs les mĂȘmes rĂ©sultats que le nitrate de potasse, de l’azote et de l’oxigĂšne. A l’air, il est plus dĂ©liquescent que le salpĂȘtre. Si l’on s’en servait pour faire de la poudre, elle serait plus difficile Ă  conserver. On pourrait cependant faire de vĂ©ritable poudre avec ce sel ; elle serait trĂšs bonne, quoiqu’un peu moins inflammable. On le trouve natif dans quelques contrĂ©es lointaines. Le nitrate d’ammoniaque s’obtient directement par la combinaison de l’acide et de l’ammoniaque ; ce sel affecte diffĂ©rentes formes cristallines. Si l’on, fait Ă©vaporer sa dissolution Ă  une douce chaleur , on l’obtient en prismes hexaĂšdres ; si l’évaporation a lieu Ă  ioo°, les prismes sont trĂšs fins et soyeux. Si on le fait Ă©vaporer Ă  une chaleur plus Ă©levĂ©e, il se prend en masse. Ces trois aspects annoncent des quantitĂ©s d’eau diffĂ©rentes. L’analyse n’en a pas Ă©tĂ© faite exactement. 12 COUBS Ce sel est trĂšs soluble. Quand on l’expose Ă  une tempĂ©rature de 23o°, il se dĂ©compose et produit du protoxide d’azote et de l’eau. Lorsque le gaz commence Ă  se dĂ©gager, il faut baisser la tempĂ©rature ; sans cela il se formerait de l’hyponi- trite d’ammoniaque. Ce sel d’ailleurs se volatilise en mĂȘme temps qu’il se dĂ©compose. Le nitrate d’ammoniaque Ă©tant projetĂ© sur les charbons, fuse rapidement, et brĂ»le avec une flamme rouge comme celle de l’hydrogĂšne. En se dĂ©composant, il donne des produits qui sont dans des proportions trĂšs simples. Il contient i atome d’acide nitrique, qui renferme i atome d’azote et 5 d’oxigĂšne, et i atome d’ammoniaque , qui est composĂ© de i atome d’azote et de 3 atomes d’hydrogĂšne. Aussi, par sa dĂ©composition, donne-t-il naissance Ă  de l’eau et Ă  du protoxide d’azote ; c’est-Ă -dire que les 3 atomes d’hydrogĂšne s’unissent Ă  5 atomes d’oxigĂšne et forment de l’eau, et que les 2 atomes d’azote s’unissent aux 2 autres atomes d’oxigĂšne pour former le protoxide d’azote. Pour ob- DE CHIMIE. i3 tenir ces produits, il faut procĂ©der lentement. Le nitrate d’ammoniaque produit un froid trĂšs rapide quand on le mĂȘle avec de l’eau. De l’eau Ă  13°, en la saturant de ce sel, tombera Ă  13° au- dessous de zĂ©ro, ce qui est un abaissement de tempĂ©rature de 26°. Voici encore une autre particularitĂ© relative Ă  la production du froid c’est que si l’on mĂȘle la dissolution du nitrate d’ammoniaque Ă©tant Ă  13° au-dessous de zĂ©ro avec de l’eau Ă  13° au- dessus, il y aura encore 5° de froid de produit. Ce n’est pas tout si l’on prend la densitĂ© de la dissolution avant le mĂ©lange ainsi que celle de l’eau, on trouve ensuite que la densitĂ© du mĂ©lange est plus grande que la moyenne des deux autres densitĂ©s; il y a donc eu condensation. Or, en gĂ©nĂ©ral, la condensation amĂšne production de chaleur, et cependant ici il y a production de froid. On obtient des rĂ©sultats analogues avec d’autres sels ; mais avec celui-ci ils sont plus marquĂ©s. Ces rĂ©sultats sont trĂšs importans pour la l4 COURS thĂ©orie de la chaleur; c’est Ă  M. BerthĂŽllet que l’on doit ces observations. Le nitrate de baryte cristallise en octaĂšdres rĂ©guliers. Ce sel a une solubilitĂ© dont je vais citer quelques nombres, ioo parties d’eau Ă  zĂ©ro en dissolvent 5 parties ; Ă  52°, elles en dissolvent 18 parties; Ă  roi 0 ,6, elles en dissolvent 35 parties. Il est complĂštement insoluble dans l’alcool et dans l’acide nitrique. En versant de l’acide nitrique sur une dissolution de nitrate de baryte, il se forme un prĂ©cipitĂ© qui est le nitrate de baryte. Cette expĂ©rience nous apprend une chose qu’il est bon de connaĂźtre ; c’est que si l’on a pris du carbonate de baryte et qu’on verse de l’acide nitrique trĂšs concentrĂ© dessus, il ne se dissoudra pas, parce que le nitrate qui se forme est insoluble dans l’acide. La chaleur fait dĂ©crĂ©piter le nitrate de baryte ; il se dĂ©compose, et donne de l’acide nitreux et de l’oxigĂšne pur. Quand tout le nitrate est dĂ©cora- DE CHIMIE. l5 posĂ©, il se forme du deutoxide de barium. Cependant, d’aprĂšs les essais qui ont Ă©tĂ© faits, il paraĂźt que ce deutoxide n’est pas aussi pur que celui que l’on obtient en faisant passer sur la baryte rouge de l’oxigĂšne jusqu’à saturation. Le nitrate de strontiane cristallise en beaux octaĂšdres, Ă  une tempĂ©rature ordinaire un peu froide il contient assez d’eau. est plus soluble Ă  froid que le nitrate de baryte. Le nitrate de chaux prĂ©sente quelque intĂ©rĂȘt, parce qu’il existe dans le n'itre en mĂȘme temps que le nitrate de potasse, dans les bergeries, dans les Ă©tables, dans les habitations ; mais les bergeries sont plus riches en nitrate de chaux que les matĂ©riaux provenant de» dĂ©molitions. Ce sel contient beaucoup d’eau de cristallisation elle n’a pas Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e. Ses cristaux sont des prismes hexaĂšdres trĂšs allongĂ©s. Il se dissout dans l’eau, et est trĂšs dĂ©liquescent. Il reste toujours humide Ă  l’air. L’alcool le dissout en abondance, tandis que le nitrate de potasse n’étant pas soluble dans l’ai- COURS 16 cool un peu concentrĂ©, on peut se servir de ce moyen pour analyser les platras. On prend une dissolution provenant des lessives des platras; on y verse de l’alcool, qui enlĂšve le nitrate de chaux et prĂ©cipite le nitrate de potasse. C’est un moyen simple d’analyse. Le nitrate de chaux se dĂ©compose par la chaleur avec une extrĂȘme facilitĂ©, et il donne de l’acide nitreux en grande abondance. L’expĂ©rience est trĂšs facile Ă  faire dans un petit tube de verre ; les premiĂšres portions de gaz qui se dĂ©gagent sont mĂȘme de l’acide nitreux. Le nitrate de magnĂ©sie est tout-Ă -fait analogue au nitrate de chaux. Il est soluble dans l’alcool, trĂšs soluble dans l’eau * et plus facile Ă  dĂ©composer par la chaleur que le nitrate de chaux. Le nitrate d’alumine est un sel d’une dĂ©composition facile par la chaleur; il donne mĂȘme beaucoup d’acide ni trique. VoilĂ  les sels formĂ©s par des bases terreuses ou alcalines. Je m’occuperai rapidement des sels Ă  bases mĂ©talliques. DE CHIMIE. L’étain, mis en contact avec l’acide nitrique, donne un deutoxide qui est insoluble; mais en Ă©tendant l’acide de beaucoup d’eau, on obtient du protoxide qui se dissout dans l’acide. Cependant on n’a que momentanĂ©ment cette dissolution. L’antimoine se conduit de la mĂȘme maniĂšre Ă  peu prĂšs. TraitĂ© par l’acide nitrique, il donne de l’acide antimonieux et antimonique. Le bismuth est attaquĂ© vivement par l’acide nitrique, mais il reste en dissolution. On a un sel qui se prĂ©sente sous forme de cristaux qua- drangulaires terminĂ©s par des pyramides Ă  quatre faces. Ce sel renferme trois proportions d’eau ; sa rĂ©action sur les papiers colorĂ©s est trĂšs forte. Le nitrate de bismuth ne peut exister, pour ainsi dire, qu’à l’état solide. Si on le dissout dans de l’eau, il se dĂ©compose en deux sels. L’eau s’empare de l’acide, et il y a prĂ©cipitation de l’oxide; mais l’acide et l’oxide ne sont pas purs. Le prĂ©cipitĂ© est ce que l’on connaĂźt sous le nom de blanc de fard. En prĂ©cipitant avec peu d’eau, .Chim. 11e lEçow. 2 r6 COURS cool un peu concentrĂ©, on peut se servir de ce moyen pour analyser les platras. On prend une dissolution provenant des lessives des platras; on y vei’se de l’alcool, qui enlĂšve le nitrate de chaux et prĂ©cipite le nitrate de potasse. C’est un moyen simple d’analyse. Le nitrate de chaux se dĂ©compose par la chaleur avec une extrĂȘme facilitĂ©, et il donne de l’acide nitreux en grande abondance. L’expĂ©rience est trĂšs facile Ă  faire dans un petit tube de verre ; les premiĂšres portions de gaz qui se dĂ©gagent sont mĂȘme de l’acide nitreux. Le nitrate de magnĂ©sie est tout-Ă -fait analogue au nitrate de chaux. Il est soluble dans l’alcool, trĂšs soluble dans l’eau y et plus facile Ă  dĂ©composer par la chaleur que le nitrate de chaux. Le nitrate d’alumine est un sel d’une dĂ©composition facile par la chaleur; il donne mĂȘme beaucoup d’acide nitrique. VoilĂ  les sels formĂ©s par des bases terreuses ou alcalines. Je m’occuperai rapidement des sels Ă  bases mĂ©talliques. DE CHIMIE. *7 L’étain, mis en contact avec l’acide nitrique, donne un deutoxide qui est insoluble ; mais en Ă©tendant l’acide de beaucoup d’eau, on obtient du protoxide qui se dissout dans l’acide. Cependant on n’a que momentanĂ©ment cette dissolution. L’antimoine se conduit de la mĂȘme maniĂšre Ă  peu prĂšs. TraitĂ© par l’acide nitrique, il donne de l’acide antimonieux et antimonique. Le bismuth est attaquĂ© vivement par l’acide nitrique, mais il reste en dissolution. On a un sel qui se prĂ©sente sous forme de cristaux qua- drangulaires terminĂ©s par des pyramides Ă  quatre faces. Ce sel renferme trois proportions d’eau ; sa rĂ©action sur les papiers colorĂ©s est trĂšs forte. Le nitrate de bismuth ne peut exister, pour ainsi dire, qu’à l’état solide. Si on le dissout dans de l’eau, il se dĂ©compose en deux sels. L’eau s’empare de l’acide, et il y a prĂ©cipitation de l’oxide ; mais l’acide et l’oxide ne sont pas purs. Le prĂ©cipitĂ© est ce que l’on connaĂźt sous le nom de blanc de fard. En prĂ©cipitant avec peu d’eau, 11 e lecok. 2 i8 COURS on a de petits cristaux. Si l’on dĂ©compose le sel par la chaleur, on obtient de l’oxide de bismuth pur. Le nitrate de cuivre se forme directement avec l’acide et le cuivre le mĂ©tal est vivement attaquĂ© ; il faut mĂȘme prendre de l’acide un peu affaibli. Sans cela, Ă  mesure que Faction a lieu, il y a dĂ©gagement de chaleur , et l’action devient mĂȘme assez forte pour produire une explosion et faire briser les vases ; aussi quand Facide est concentrĂ©, Faction est tumultueuse et peut ĂȘtre dangereuse. Si l’on prend de 1 acide nitrique trĂšs faible, il se dĂ©gage du gaz deutoxide d’azote, mais qui n’est pas trĂšs pur. Le nitrate de cuivre cristallise en longs prismes quadrangulaires. Il est caustique, et corrode la peau; la saveur en est Ă©pouvantable. Le cuivre donne toujours une saveur styptique particuliĂšre. Ce sel se dissout en trĂšs grande quantitĂ© dans l’eau; il est mĂȘme soluble dans l’alcool. Les dissolutions sont bleues, ce qu’elles doivent Ă  l’eauz quand le sel est anhydre, il est blanc. DE CHIMIE, IQ On obtient un sous-nitrate de cuivre en versant de la potasse en petite quantitĂ© dans la dissolution de ce nitrate. Ce sous-nitrate contient un cinquiĂšme d’acide, selon M. Berzelius, Le nitrate de cuivre exposĂ© Ă  l’action de la chaleur se dĂ©compose avec une grande facilitĂ©, et l’on obtientde l’oxide noir trĂšs pur. Cet oxide sert dans l’analjse des matiĂšres vĂ©gĂ©tales et animales. Si l’on veut savoir combien le cuivre exige d’oxigĂšne pour s’oxider, on prend cinq grammes de cuivre pur que l’on met dans un matras ; on verse dessus de l’acide nitrique, et quand le cuivre est dissous, on chauffe de maniĂšre Ă  dĂ©composer le nitrate le poids de l’oxide indique facilement l’oxigĂšne absorbĂ©. Le plomb forme des sels Ă  plusieurs propor-, lions avec l’acide nitrique. Il ne faut pas faire bouillir trop long-temps le plomb avec l’acide. Le nitrate de plomb est sans couleur ; il cristallise facilement en octaĂšdres presque opaques. Sa saveur est sucrĂ©e, comme celle de tous les sels de plomb. 20 COURS Il n’est pas trĂšs soluble dans l’eau ; car i oo parties d’eau n’en prennent que i3 parties Ă  froid. ExposĂ© Ă  Faction de la chaleur, il dĂ©crĂ©pite for-r tement, il fond, se dĂ©compose et donne pour produit de l’acide nitreux et de l’oxigĂšne. C’est ce sel que l’on emploie pour avoir de l’acide nitreux pur. Pour cela on le met dans une cornue de verre, Ă  laquelle on adapte une allonge pour communiquer au rĂ©cipient. Le sel fournit un liquide jaune qui est l’acide nitreux anhydre. Il faut refroidir le rĂ©cipient pour le condenser. Le nitrate de plomb en dissolution est dĂ©composĂ© par l’ammoniaque, de maniĂšre qu’il reste du nitrate avec excĂšs de plomb. En mettant peu d’ammoniaque, on a un sous-nitrate de plomb composĂ© d’un atome d’acide et de deux atomes de base. Pour former f nitrate de plomb on met un peu plus d’ammoniaque. Si l’on met un excĂ©dant d’ammoniaque, il se forme alors un autre sel ou nitrate de plomb. Ensuite on aura beau mettre une plus grande quantitĂ© d’ammoniaque, le nitrate ne sera pas altĂ©rĂ©. DE CHIMIE 2 I Ces phĂ©nomĂšnes ont fourni Ă  M. Berzelius des argumens sur la composition de l’azote, qu’il considĂšre comme formĂ© d’oxigĂšne et d’une base particuliĂšre qu’il appelle amino - nium. Nous avons ici quatre sels. Supposons que l'azote soit un corps simple; alors dans le nitrate neutre l’oxigĂšne de l’acide est quintuple de l’oxi- gĂšne de la base ; dans le sous-nitrate ou ~ nitrate, l’oxigĂšne de l’acide sera Ă©gal Ă  deux fois et demie celui de la base ; dans le ^ nitrate , il sera Ă©gal Ă  une fois et deux tiers celui de la base ; et dans le i nitrate, il sera Ă©gal aux cinq sixiĂšmes de celui de la base ; mais ces nombres 5,2 -j, i f, ne sont pas en proportions simples. Supposons que l’azote soit un oxide ; il y aura un atome d’oxigĂšne dans la base. Ainsi dans le nitrate neutre, il y aura six fois l’oxigĂšne de la base; dans le ~ nitrate, trois fois l’oxigĂšne de la base ; dans le f nitrate, deux fois celui de la base, et dans le ÂŁ nitrate, une fois celui de la base. Or, les nombres 6, 3, 2 , i sont en rapport simple; d’oĂč ni COURS M. Berzelius conclut que c’est la derniĂšre supposition qui est la vĂ©ritĂ©. Ce sont des prĂ©somptions, mais ce ne sont pas des faits. Le mercure forme deux oxides, le peroxide et le protoxide, et forme aussi deux sels. Eu dissolvant Ă  froid le mercure dans l’acide ni trique, vous aurez un sel particulier qui renfermera un atome d’acide , un atome d’oxide et deux atomes d’eau. Lorsqu’on broie le nitrate de mercure avec le sel marin, il se forme du chlorure. Les divers sels de mercure ont la propriĂ©tĂ© de se dĂ©composer par l’eau et de produire du turbith nitreux. Ces turbiths sont extrĂȘmement variables. Les nitrates de mercure se dĂ©composent par l’action de la chaleur il se dĂ©gage de l’acide nitreux, de l’oxigĂšne, et il reste un prĂ©cipitĂ© rouge. C’est ce prĂ©cipitĂ© qui est tout-Ă -fait analogue au peroxide et que les alchimistes prĂ©paraient dans l’enfer de Boy le , c’est-Ă -dire en tenant le mercure plusieurs jours sur le feu dans un matras, DE CHIMIE. t 2 y de maniĂši'e que le col ne donnĂąt passage Ă  l’air que par une ouverture capillaire. Pour obtenir le prĂ©cipitĂ©' d’une belle couleur, il faut prendre du pernitrate dont la cristallisation a Ă©tĂ© troublĂ©e. IMPRIMERIE DE HTTZARD-COÜRCIEK, rue du Jardinet, n° 12. 12 e LEÇON. - 21 MAI 1828, COURS a '! DE CHIMIE SOMMAIRE. Nitrate d’argent. — Action du charbon et du phosphore ; sa dĂ©composition par l’hydrogĂšne ; emploi de ce procĂ©dĂ© pour argenter les Ă©toffes. — Moyen d’obtenir ce nitrate pur avec de l’argent contenant du cuivre. — Hyponitrites. — Leur composition ; leurs caractĂšres. — Hyponitrite de plomb. — Hyponitrites basiques. — De la poudre Ă  canon ; nature du charbon Ă  employer dans sa composition. — Proportions de la poudre. — Sa prĂ©paration par le battage , les meules et les cylindres. — Action de la poudre dans les armes. — Gaz qu’elle donne en brĂ»lant. — Des chlorates. — Leur action sur les combustibles. —- Chlorate de potasse. — Action des combustibles. — Danger de son emploi pour fabriquer la poudre. Allumettes oxige'nĂ©es. — PrĂ©paration du chlorate de potasse. L’acide nitrique attaque trĂšs bien l’argent cet acide est mĂȘme son vĂ©ritable dissolvant. Il se dĂ©gage du gaz nitreux ou deutoxide d’azote parfaitement pur , et il se forme une dis- Chim. LEÇON. 1 2 COURS solution qui est du nitrate d’argent. Cette dissolution est acide quand on la conserve liquide ; mais, si on l’évapore, on peut avoir un sel neutre. Ce sel est mĂȘme du petit nombre de ceux qu’on peut regarder comme parfaitement neutres. Cela prouve que l’argent a une grande affinitĂ© pour les acides, et qu’il a un pouvoir neutralisant plus puissant que les autres bases, et peut chasser de leur combinaison les acides, qui n’auraient pas la mĂȘme force, en supposant que la dissolubilitĂ© n’ait pas une influence sur ce fait, ce que nous ne pensons pas. Le nitrate d’argent peut ĂȘtre obtenu en cristaux bien formĂ©s, quand il confient un petit excĂšs d’acide. Ce sont alors des prismes rhombo'idaux droits, mais aplatis, ou des lames rhomboĂŻdales qui se croisent en divers sens; lorsqu’il est neutre , il cristallise plus difficilement. Il est formĂ© d’un atome d’argent et d’un atome d’acide nitrique. L’eau en dissout Ă  peu prĂšs son poids, Ă  la tempĂ©rature ordinaire. DE CHIMIE. L’alcool en prend le quart de son poids. Il est fusible Ă  une chaleur moins Ă©levĂ©e que la chaleur rouge, et coule alors comme de l’eau. Une tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e le dĂ©compose ; il donne de l’acide nitreux et de l’oxigĂšne. Quand l’argent n’est point mĂȘlĂ© avec du cuivre, le nitrate fondu a une couleur gris-perle. C’est dans cet Ă©tat qu’on l’appelle pierre infernale. Quand l’argent contient du cuivre, le nitrate fondu a une couleur brune. En Pharmacie, il faut Ă©viter le cuivre, ce qui n’est pas difficile. Supposons du nitrate d’argent contenant un dixiĂšme de cuivre ; en le faisant fondre et Ă©levant assez la tempĂ©rature, le nitrate de cuivre se dĂ©composant plus facilement que le nitrate d’argent, on peut de cette maniĂšre purger le nitrate d’argent dm cuivre qu’il contenait, en perdant un peu d’argent qu’on trouve ensuite dans le rĂ©sidu. Vous vous x’appelez que le nitrate de cuivre se change au feu en sous-nitrate insoluble, et que, lorsqu’on pousse la chaleur au-delĂ  de la chaleur rouge, on n’a pour rĂ©sidu que de l’oxide de cuivre. ia e iÊçok. I ‱ - 4 COURS Il existe cependant d’autres moyens de purifier l’argent ; toutefois il vaut beaucoup mieux se servir d’argent parfaitement pur, qu’on se procure aisĂ©ment dans le commerce. Le nitrate d’argent exposĂ© Ă  la lumiĂšre a la propriĂ©tĂ© de noircir. On ne connaĂźt pas la nature de ce phĂ©nomĂšne, et l’on ne sait pas l’espĂšce de changement qui s’opĂšre. Lorsqu’on plonge dans une dissolution d’argent un tissu de nature vĂ©gĂ©tale ou animale, de la toile ou de la soie, par exemple, et qu’on l’expose Ă  la lumiĂšre, le nitrate noircit ce tissu trĂšs promptement et forme une couleur indĂ©lĂ©bile. On a profitĂ© de cette propriĂ©tĂ© pour marquer le linge et les Ă©toffes. C’est la marque la plus sĂ»re; car celles de fil se dĂ©tachent trĂšs aisĂ©ment, et quand on se sert de l’oxide de fer, on peut l’enlever par le moyen des oxalates. Les marques de nitrate d’argent sont ineffaçables. Il faut quelques prĂ©cautions pour s’en servir. Il ne faut pas prendre une liqueur qui coule comme l’eau, parce qu’elle ne resterait pas dans le point DE CHIMIE. 5 oĂč elle serait placĂ©e. A une dissolution de nitrate plus ou moins Ă©tendue, on ajoute un peu de gomme arabique, et on l’emploie comme l’encre. On rend l’étoffe un peu plus ferme avec du carbonate de soude ou mĂȘme avec du savon ; on la passe au fer chaud pour lui donner un certain poli, et l’on Ă©crit dessus comme sur le papier. On peut faire aussi des dessins. On expose l’écriture Ă  la lumiĂšre ; elle devient brune d’abord, puis noire ; quelquefois, pour mieux voir les traits que l’on trace, on ajoute au nitrate une matiĂšre colorante. Le nitrate d’argent est facilement rĂ©duit par une foule de corps ; et en effet l’acide nitrique lui-mĂȘme n’est pas d’une difficile dĂ©composition, non plus que l’oxide d’argent. Si l’on mĂȘle du nitrate d’argent avec du charbon et que l’on chauffe Ă  la tempĂ©rature de l’eau bouillante, on obtient un dĂ©gagement de deutoxide d’azote et d’acide carbonique ; l’argent passe Ă  l’état mĂ©tallique et cristallise trĂšs bien. En exposant la dissolution d’argent mĂȘlĂ©e avec Il existe cependant d’autres moyens de purifier l’argent ; toutefois il vaut beaucoup mieux se servir d’argent parfaitement pur, qu’on se procure aisĂ©ment dans le commerce. Le nitrate d’argent exposĂ© Ă  la lumiĂšre a la propriĂ©tĂ© de noircir. On ne connaĂźt pas la nature de ce phĂ©nomĂšne, et l’on ne sait pas l’espĂšce de changement qui s’opĂšre. Lorsqu’on plonge dans une dissolution d’argent un tissu de nature vĂ©gĂ©tale ou animale, de la toile ou de la soie, par exemple, et qu’on l’expose Ă  la lumiĂšre, le nitrate noircit ce tissu trĂšs promptement et forme une couleur indĂ©lĂ©bile. On a profitĂ© de cette propriĂ©tĂ© pour marquer le linge et les Ă©toffes. C’est la marque la plus sĂ»re; car celles de fil se dĂ©tachent trĂšs aisĂ©ment, et quand on se sert de l’oxide de fer, on peut l’enlever par le moyen des oxalates, Les marques de nitrate d’argent sont ineffaçables. Il faut quelques prĂ©cautions pour s’en servir. Il ne faut pas prendre une liqueur qui coule comme l’eau, parce quelle ne resterait pas dans le point DE CHIMIE. 5 oĂč elle serait placĂ©e. A une dissolution de nitrate plus ou moins Ă©tendue, on ajoute un peu de gomme arabique, et on 1 emploie comme l’encre. On rend l’étoffe un peu plus ferme avec du carbonate de soude ou mĂȘme avec du savon; on la passe au fer chaud pour lui donner un certain poli, et l’on Ă©crit dessus comme sur le papier. On peut faire aussi des dessins. On expose l’écriture a la lumiĂšre ; elle devient brune d’abord, puis noire ; quelquefois, pour mieux voir les traits que l’on trace, on ajoute au nitrate une matiĂšre colorante. Le nitrate d’argent est facilement rĂ©duit par une foule de corps ; et en effet l’acide nitrique lui-mĂȘme n’est pas d’une difficile dĂ©composition, non plus que l’oxide d’argent. Si l’on mĂȘle du nitrate d’argent avec du charbon et que l’on chauffe Ă  la tempĂ©rature de l’eau bouillante, on obtient un dĂ©gagement de deutoxide d’azote et d’acide carbonique; l’argent passe Ă  l’état mĂ©tallique et cristallise trĂšs bien. En exposant la dissolution d’argent mĂȘlĂ©e avec 6 COURS du charbon au contact de la lumiĂšre, il y a aussi dĂ©composition, dĂ©gagement d’acide carbonique, de gaz nitreux, et l’argent reste. La lumiĂšre est absorbĂ©e ; il y a Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature dans l’endroit oĂč la lumiĂšre frappe, et l’on obtient le mĂȘme rĂ©sultat que par la chaleur. On peut rĂ©duire le nitrate d’argent par le phosphore , soit par la voie humide, soit par la voie sĂšche. Si Ton frappe sur un mĂ©lange de nitrate d’argent et de phosphore, il y a dĂ©tonation. Une foule de corps peuvent dĂ©composer le nitrate d’argent. La plupart des mĂ©taux opĂšrent ceite dĂ©composition et se substituent Ă  l’argent. On a voulu faire quelques applications de cette propriĂ©tĂ© du nitrate d’argent dans les arts. Une Anglaise, miss Fulham, avait remarquĂ© qu’en exposant une Ă©toffe de soie enduite de nitrate d’argent au gaz hydrogĂšne, le nitrate Ă©tait rĂ©duit et l’argent prĂ©cipitĂ© Ă  l’état mĂ©tallique. C’était un moyen pour faire des dessins argentĂ©s sur les Ă©toffes. DE CHIMIE. 7 Cette rĂ©duction s’opĂšre, il est vrai, maison n’obtient j amais l’argent parfaitement mĂ©tallique il est terne, irisĂ©, et n’a pas le brillant qui lui est propre. On peut rĂ©duire l’argent du nitrate par quelques acides qui ont beaucoup d’affinitĂ© pour l’oxi- gĂšne, comme l’acide phosphoreux, etc. On se sert du nitrate d’argent dans les laboratoires, sous le nom de dissolution d’argent. On prĂ©fĂšre cette dissolution Ă  celle par l’acide sulfurique, qui, dans beaucoup de cas, occasionedes prĂ©cipitĂ©s dus Ă  l’acide du sel. Le nitrate d’argent est employĂ© en Pharmacie on en fait usage Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur. Il est cautĂ©risant, et est connu sous le nom de pierre infernale. On ne doit se servir que de celui qui est gris; on a aussi remarquĂ© qu’il est un puissant antiseptique. C’est une propriĂ©tĂ© commune Ă  d’autres corps, particuliĂšrement au chlorure de mercure, qui conserve trĂšs bien les matiĂšres animales et vĂ©gĂ©tales. La dissolution des monnaies d’argent dans l’a- 8 COURS eide nitrique est verte, parce qu’il y a du cuivre dans les piĂšces d’argent. Si l’on voulait purifier une semblable dissolution du cuivre qu’elle renferme, on prendrait une portion de ce nitrate que l’on mettrait sĂ©parĂ©ment dans un verre, et que l’on dĂ©composerait par un excĂšs de potasse; le prĂ©cipitĂ© brun d’oxides d’argent et de cuivre serait lavĂ© jusqu’à ce qu’on eĂ»t enlevĂ© tout le nitrate de potasse. En jetant ensuite cet oxide dans la dissolution d’argent restante , comme l’argent est plus neutralisant ou a plus d’affinitĂ© que le cuivre pour l’acide nitrique, il dĂ©place et prĂ©cipite le cuivre qu’elle contient. On peut aussi purifier la dissolution par le moyen d’un peu de potasse, qui prĂ©cipite l’oxide de cuivre de prĂ©fĂ©rence Ă  l’oxide d’argent ; et comme le nitrate de potasse qui se produit ne donne lieu Ă  aucun prĂ©cipitĂ© dans les dissolutions avec lesquelles on mĂȘle le nitrate d’argent, il est tout-Ă -fait indiffĂ©rent dans la liqueur. VoilĂ  tout ce que nous dirons des nitrates mĂ©talliques les autres ont peu d’intĂ©rĂȘt. Vous ĂȘtes DE CHIMIE. maintenant en Ă©tat de vous figurer les propriĂ©tĂ©s de ces sels qui sont tous solubles, Ă  l’exception de quelques nitrates basiques, et facilement dĂ©- composables. A cĂŽtĂ© des nitrates se trouvent les hjponitrites. Il y a deux acides au-dessous de l’acide nitrique, l’acide nitreux et l’acide hyponitreux. I/acide nitreux est formĂ© de i atome d’azote et de 4 atomes d’oxigĂšne, ou bien, en volume, de i d’azote et 2 volumes d’oxigĂšne, ou bien encore , comme on peut l’obtenir avec le deutoxide d’azote, il est formĂ© de 1 volume de gaz oxĂŻgĂšne et de 1 de gaz nitreux, qui contient 1 d’azote et 1 d’oxigĂšne. L’acide hyponitreux est formĂ© de 1 atome d’azote et de 3 d’oxigĂšne, en sorte que nous avons cette sĂ©rie fort naturelle pour les combinaisons de l’oxigĂšne et de l’azote ĂŻ atome d’azote et i d’oxigĂšne produisent le protoxide d’azote. 1 d’azote 2 d’oxigĂšne le gaz nitreux. 1 d’azote 3 d’oxigĂšne l’acide hyponitreux. i d’azote 4 d’oxigĂšne l’acide nitreux, i d’azote 5 d’oxigĂšne l’acide nitrique. xo COURS Ainsi l’azote donne trois acides ; mais il n’y exx a que deux, l’acide nitrique et l’acide liyporii- Ireux, qui se combinent avec les bases. Loi’s- qu’on prĂ©sente une base Ă  l’acide nitreux, il se de'compose, dĂ©gage de l’oxide d’azote, et produit un hypo nitrite. L’acide hyponitreux est formĂ© , avons-nous dit, de”i atome d’azote Ă©gal Ă  1,77056, et de 5 d’oxigĂšne, ce qui donne, pour le poids atomistique de ce corps, 4 > 77 ° 36 . En rĂ©unissant ce nombre Ă  celui qui reprĂ©sente le poids de chaque base, vous aurez celui des diffĂ©rens sels. Voici les caractĂšres gĂ©nĂ©riques de ces sels. Ils sont toujours dĂ©composĂ©s par la chaleur, et donnent des rĂ©sultats analogues Ă  ceux que donnent les nitrates. Lorsqu’on les expose Ă  l’action de la chaleur avec les combustibles, ils se dĂ©composent et brĂ»lent les combustibles comme le font les ni trates, mais avec beaucoup moins d’intensitĂ©, parce que, dans les hyponitrites , nous n’avons que 5 atomes d’oxigĂšne, et que nous en avions 5 dans les ni- DE CHIMIE. I I trates. L’affinitĂ© pourrait jouer un rĂŽle dans cette combustion, mais nous avons trop peu de notions Ă  cet Ă©gard pour en tenir compte. AussitĂŽt que l’on verse sur les hyponitrites un acide, par exemple, des acides sulfurique ou nitrique faibles, il se produit un dĂ©gagement de vapeurs rutilantes, qui sont de l’acide nitreux. L'acide hyponitreux se dĂ©compose en deux parties, en acide nitreux et en azote. Lorsque l’on verse de l’acide sulfureux sur un hyponitrite, il y a dĂ©composition de l’acide hyponitreux et formation d’acide sulfurique. Lorsqu’on mĂȘle de l’acide hy drochlorique avec de l’acide hyponitreux, celui-ci ne se dĂ©compose pas. Aussi ce mĂ©lange ne dissout pas l’or, comme fait l’acide nitrique uni Ă  l’acide hydrochlorique, et qui forme ce qu’on appelle l’eau rĂ©gale. Les dissolutions des divers hyponitrites tenues en Ă©bullition Ă©tant Ă©tendues d’eau, se dĂ©composent. Il se forme des sous-nitrates en quantitĂ© suffisante pour saturer un tiers de la base, et il se dĂ©gage de l’azote. 12 CODES Enfin, les divers hyponitrites mĂȘlĂ©s Ă  la dis-* solution rouge de manganĂšse, la dĂ©composent promptement , et ramĂšnent le manganĂšse au minimum d’oxidation. Autrefois on donnait le nom de nitrites Ă  des sels qui produisaient des vapeurs rouges par les acides; mais depuis que l’on connaĂźt l’acide hypo- nitreux, c’est-Ă -dire depuis l’analyse de plusieurs sels faite par MM. Berzelius et Chevreul, on a vu que ces sels Ă©taient des hyponitrites. Parmi les hyponitrites, on ne connaĂźt bien que celui formĂ© par le plomb. En faisant bouillir du plomb avec du nitrate de plomb, le mĂ©tal entre en dissolution peu Ă  peu, et il se forme un \ hy~ ponitritede plomb, parce qu’il y a excĂšs de base. Proust supposait qu’il se formait un sous-oxide , et que c’était un nitrate Ă  un degrĂ© infĂ©rieur d’oxidation, tandis qu’il est certain que l’oxigĂšne reste constant dans l’oxide. Si l’on prend ioo parties de nitrate de plomb cristallisĂ© et 78 parties de feuille de plomb ou de plomb extrĂȘmement divisĂ©, en faisant chauffer de maniĂšre Ă  DE CHIMIE. 1 H bouillir, on obtient un sel qui, par le refroidissement, cristallise en belles aiguilles dorĂ©es. Ce sel est un j hyponitrite de plomb, formĂ© de deux atomes d’oxide de plomb et d’un atome d’acide hyponitreux. Il a une rĂ©action alcaline sur les papiers x’éactifs. L’eau le dissout en petite quantitĂ© ; voilĂ  pourquoi il se sĂ©pare de la dissolution par le refroidissement. Il n’en reste qu’une faible portion dans l’eau-mĂšre. L’acide sulfurique dĂ©compose facilement ce sel, dont M. Dulong a fait l’analyse. L’acide carbonique que l’on fait passer dans une dissolution de f hyponitrite de plomb a la propriĂ©tĂ© d’enlever la moitiĂ© de l’oxide de plomb et de le prĂ©cipiter Ă  l’état de carbonate. Il l’este en dissolution un hyponitrite de plomb neutre. On obtient aussi de l’hyponitrite de plomb neutre en versant une petite quantitĂ© d’acide sulfurique sur le l hyponitrite de plomb. En mettant une plus grande quantitĂ© de plomb avec le nitrate de plomb, on obtient un liquide COURS *4 jaunĂątre qui donne par l’évaporation des cristaux octaĂ©driques rĂ©guliers comme ceux du nitrate de plomb mais au lieu d’ĂȘtre blancs, ils sont jaunes. Ce sel a les caractĂšres des hyponitrites. C’est un ÂŁ hyponitrite ; il contient une proportion d’eau. Si on le fait chauffer Ă  la tempĂ©rature de l’eau bouillante, il se dĂ©compose et donne du deutoxide d’azote. Il y a un troisiĂšme hyponitrite de plomb que l’on obtient en faisant bouillir du plomb jusqu’à refus de dissolution dans le nitrate de plomb. Si vous prenez 2 parties de nitrate, 3 parties de plomb et 100 parties d’eau, en faisant bouillir jusqu’à ce que le tout soit dissous , vous obtiendrez un sel rouge brique pĂąle et qui sera le ^ hyponitrite. Ce sel contient une proportion d’eau, et en raison de la grande quantitĂ© de plomb qu’il renferme il est moins soluble que les autres. VoilĂ  les trois sels qui ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s par MM. Berzelius et Chevreul. On sait qu’il existe DK CHIMIE. beaucoup d’autres hyponitrites, mais il n’ont pas Ă©tĂ© examinĂ©s. Pour former de l’hyponitrite de cuivre, on prend une dissolution de sulfate de cuivre et l’on y verse avec prĂ©caution de l’hyponitrite de plomb; l’hyponitrite de cuivre se forme et reste en dissolution, tandis que le sulfate de plomb se prĂ©cipite. On fera de la mĂȘme maniĂšre l’hyponitrite de fer. On ne sait rien de positif sur ces sels, qui n’ont pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s. Je ne terminerai pas l’histoire des nitrates sans parler de l’une de leurs applications les plus importantes. La poudre dont on se sert pour la chasse et pour la guerre est un mĂ©lange intime de trois substances que vous connaissez, de soufre, de charbon et de nitre. Le nitre doit ĂȘtre pur; s’il Ă©tait mĂȘlĂ© Ă  des chlorures, la poudre serait mauvaise et plus difficile Ă  garder, parce que les chlorures sont dĂ©liquescens. Le soufre s’obtient facilement pur par la dis- iu COURS tillation.. Une bonne qualitĂ© de charbon est moins aisĂ©e Ă  se procurer. Le charbon a une trĂšs grande influence relativement Ă  la qualitĂ© de la poudre, en raison de la maniĂšre dont il a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©. Il est trĂšs variable, selon le vĂ©gĂ©tal qui l’a fourni. Les bois dui’s donnent un charbon plus compacte que celui des bois jeunes et tendres, comme les bois de bouleau, de saule, de peuplier. Les charbons lĂ©gers peuvent se rĂ©duire facilement en poudre trĂšs fine, et en mĂȘme temps ils sont d’une inflammation trĂšs rapide ; les charbons compactes brĂ»lent difficilement. Le mode de carbonisation a aussi de l’influence sur la qualitĂ© du. charbon. En effet, si l’on poussait la carbonisation jusqu’au rouge blanc, le charbon serait privĂ© d’hydrogĂšne j il ne resterait que le carbone mĂȘlĂ© aux parties terreuses qui donnent les cendres. Lorsqu’il est amenĂ© Ă  cet Ă©tat de calcination, il est le moins combustible possible ; il l’Ougit dans le feu et s’éteint promptement Ă  l’air. Mais, si l’on prend du charbon peu calcinĂ©, le moins possible DE CHIMIE. 17 mĂȘme, mais assez pour le rendre pulvĂ©risable, et pour ĂȘtre dans cet Ă©tat qu’on appelle charbon roux, vous aurez la qualitĂ© de charbon la meilleure il forme la poudre rousse, bien supĂ©rieure Ă  celle qui est faite avec du charbon noir. Ce n’est qu’en broyant fortement le charbon qu’on s’aperçoit de sa couleur. Si l’on examine la nature du charbon roux, on trouve qu’il contient encore de l’hydrogĂšne , qu’il brĂ»le beaucoup mieux quand on l’enflamme, et qu’il continue Ă  brĂ»ler en le retirant du feu. Ce n’est que depuis que l’on connaĂźt celte condition que l’on est parvenu , en France, Ă  faire des poudres aussi bonnes et mĂȘme meilleures que celle des Anglais qui, pendant un certain temps, nous avaient devancĂ©s; elles sont mĂȘme trop fortes pour les armes Ă  feu d’une grande force, comme les canons, dont le mĂ©tal est un alliage qui oppose moins de rĂ©sistance que le fer. Voici les proportions des matiĂšres qui forment la poudre en France, pour la poudre de guerre, on emploie 75 parties de nitre, 12 parties -f- de G -L Chitn t 12 e leçon. ^ COURS charbon et 12 parties de soufre. Il peut y avoir des variations Ă  cet Ă©gard. Pour la poudre de chasse, on emploie 78 parties de nitre , 12 de charbon , 10 de soufre. La poudre anglaise est faite avec parties de nitre, 1 5 ou 16 de charbon, 10 ou 9 de soufre. Les autres peuples ont des proportions qui varient un peu. Etant donnĂ©es ces trois substances dans les proportions que nous venons d’indiquer, il faut obtenir un mĂ©lange intime ; car plus le mĂ©lange est intime, et plus la poudre a de force. Je n’entrerai pas dans les dĂ©tails du procĂ©dĂ© mĂ©canique que l’on emploie pour faire ce mĂ©lange le simple pilon suffit pour cela; mais il y a des moyens plus parfaits en usage dans les ateliers du gouvernement. On met les matiĂšres avec des balles de mĂ©tal dans des tonneaux qui tournent , ou bien on les Ă©crase sous une meule pesant 5 Ă  6 mille kilogrammes on obtient ainsi une matiĂšre trĂšs divisĂ©e et trĂšs comprimĂ©e. Cette matiĂšre, mĂȘlĂ©e avec un peu d’eau, forme ce DÉ CHIMIE. *9 qu’on appelle des galettes , que l’on fait passer a travers des cribles, pour avoir la poudre en grains. H y a un procĂ©dĂ© pour faire la poudre parfaitement ronde. Il consiste Ă  prendre la poudre grainĂ©e comme on le fait ordinairement, et Ă  la mettre avec de la poudre en poussiĂšre, dans Une tonne tournante , en arrosant avec un peu d’eau io Ă  12 pour cent; chaque grain s’en imbibe, et vous concevez ensuite qu’à ces grains humides et difformes s’attache la poussiĂšre, par couches concentriques, et que l’adhĂ©sion est intime par suite de l’affinitĂ© capillaire le petit grain devient le noyau d’une sphĂšre dont les couches supĂ©rieures sont concentriques ; cette sphĂšre est dure, dense et d’une rondeur On tamise cette poudre Ă  travers des tamis dont les mailles sont plus ou moins fortes , et l’on a de la poudre ronde de plusieurs grosseurs. Cette poudre ne s’égrĂšne pas facilement sous les doigts, parce qu’elle n’a pas d’inĂ©galitĂ©s qui opposent de la rĂ©sistance au frottement. 12 e LEÇON. 2** 20 COU llS On mĂȘle aussi les substances qui composent la poudre par un autre procĂ©dĂ© que ceux que nous avons rapportĂ©s il consiste Ă  Ă©craser les trois matiĂšres dans des mortiers en bois avec des pilons en bronze; quand les substances sont pulvĂ©risĂ©es, on y mĂȘle de l’eau pour donner la consistance d’une pĂąte et l’on graine ensuite. VoilĂ , en gĂ©nĂ©ral, comment on fait la poudre. Pour avoir la poudre la plus inflammable, il faut que le charbon ne soit pas dur et que les grains ne soient pas trop denses. Quand la poudre a une trop grande densitĂ©, elle ne brĂ»le qu’à la superficie; quand elle est poreuse, la flamme pĂ©nĂštre dans les interstices, la poudre brĂ»le tout entiĂšre et trĂšs rapidement. De lĂ  il arrive que certaines poudres trĂšs lĂ©gĂšres, et d’ailleurs de fort mauvaise qualitĂ©, s’enflamment avec tant de violence qu’elles font Ă©clater les armes. Il faut encore avoir Ă©gard Ă  la grosseur des grains de la poudre. Les petits grains valent mieux pour la chasse une poudre en gros grains serait en partie projetĂ©e, sans ĂȘtre enflammĂ©e. Dans les canons, une poudre DE CHIMIE. 21 fine ferait Ă©clater l’arme. La poudre de mines exige des grains plus gros encore, parce qu’il suffit de produire des ruptures, et l’on doit Ă©viter les explosions violentes. Les poudres faites avec les prĂ©cautions dont je viens de parler ont une supĂ©rioritĂ© trĂšs grande sur les anciennes la poudre royale, dont se servent maintenant les chasseurs, doit ĂȘtre employĂ©e en plus petite quantitĂ©. La charge des canons n’est, plus aussi considĂ©rable qu’elle Ă©tait. Les effets de la poudre dĂ©pendent de l’instantanĂ©itĂ© de l’inflammation. Il ne faut pas croire cependant que la meilleure poudre serait celle qui s’enflammerait instantanĂ©ment ; on aurait alors de la poudre fulminante qui brise toutes les armes dans lesquelles on la met, et qui ne jette pas les projectiles fort loin. Nous avons des substances fulminantes, comme l’iodure d’azote, le chlorure d’azote, qui dĂ©tonent instantanĂ©ment ; quand on les touche, elles font entendre un grand bruit. Les poudres fulminantes d’argent et de mercure produisent le mĂȘme rĂ©sultat, et font un bruit environ mille fois 22 COURS plus grand que la poudre ordinaire. On ne pourrait les employer dans les annes. Voici ce qui se passe dans l’inflammation de la poudre. Sa combustion donne naissance Ă  des gaz qui se dĂ©gagent. Si cette combustion a lieu de maniĂšre que le mobile ne soit chassĂ© de l’arme que quand la poudre est tout entiĂšre enflammĂ©e, vous sentez que l’action de la poudre sera alors complĂšte et que son effet sera bien plus grand que si elle s’enflammait dans un seul endroit. Il faut donc que la poudre ait le temps de s’enflammer successivement pendant que le mobile est dans l’arme. L’arme serait exposĂ©e Ă  ĂȘtre dĂ©tĂ©riorĂ©e si la combustion Ă©tait plus rapide. VoilĂ  pourquoi il y a une limite dans les perfectionne- mens Ă  donner Ă  la fabrication de la poudre , et qu’en cherchant Ă  amĂ©liorer, on risque de tomber dans de grands inconyĂ©niens. Pour donner une idĂ©e de l’instantanĂ©itĂ© de Fi n- flammation, je prends les matiĂšres de la poudre, mais mal mĂ©langĂ©es, je les mets dans une cuilliĂšre ç]e Fer sur les charbons le mĂ©lange fusera et pro- DE CHIMIE. 25 d u ira ensuite une dĂ©tonation comme si elle Ă©tait dans un mousquet. La mĂȘme matiĂšre jetĂ©e sur des charbons, fuse et s’enflamme avec explosion. Les effets de la poudre sont trĂšs aisĂ©s Ă  expliquer. Dans l’inflammation, il se forme des gaz en trĂšs grande quantitĂ© nous avons l’azote, provenant de la dĂ©composition de l’acide nitrique j l’acide carbonique, qui est le rĂ©sultat de la combustion du charbon , et aussi un peu d’acide dc'carbone. De ces trois gaz, les deux premiers sont en quantitĂ© considĂ©rable. Or, ces gaz occupent un espace trĂšs grand la poudre ordinaire enflammĂ©e donne des gaz qui, Ă©tant recueillis, occupent un volume 45o fois plus grand que l’espace occupĂ© par les matiĂšres qui les produisent. Mais les gaz provenant des dĂ©tonations dans les armes ou dans les mines occupent un volume bien plus grand encore et qu’on ne saurait mesurer, parce que dans les dĂ©tonations il J a production d’une si grande quantitĂ© de chaleur, qu’elle doit dilater les gaz d’une maniĂšre Ă©norme. On ne peut pas mĂȘme apprĂ©cier CODES 24 par approximation le volume que peuvent avoir les gaz ; par des calculs Ă©tablis sur des probabilitĂ©s , on a trouvĂ© qu’il devait ĂȘtre excessif et que la tempĂ©rature pouvait s’élever Ă  trois ou quatre mille degrĂ©s. Les gaz sont composĂ©s de la maniĂšre suivante sur 100 parties, il y a 53 parties d’acide carbonique, 42 d’azote et 5 d’oxide de carbone. Mais ces rĂ©sultats varient suivant les poudres ; ce sont les anciennes poudres qui ont donnĂ© ceux que nous venons de l’apporter. Nous allons maintenant nous occuper d’un autre genre de sels; ce sont les chlorates, qui renferment un acide que vous connaissez et qui a la propriĂ©tĂ© de neutraliser tous les corps. Les chlorates ont Ă  peu prĂšs les mĂȘmes caractĂšres que les nitrates, et sont aisĂ©s Ă  connaĂźtre. Lorsqu’on les expose Ă  l’action de la chaleur, ils se dĂ©composent en totalitĂ© comme les nitrates, mais en donnant des produits diffĂ©rens. Us donnent constamment de l’oxigĂšne pur, et il reste un chlorure ou bien un oxide. Les chlorures alcalins nous donneraient DE CHIMIE. de l’oxigĂšne et un chlorure. La quantitĂ©' d’oxi- gĂšne qui se dĂ©gage est considĂ©rable elle est Ă©gale Ă  six atomes ou aux deux cinquiĂšmes du poids du sel pour le chlorate de potasse. En raison de cette facile dĂ©composition , lorsqu’on les proj ette sur les charbons, vous concevrez ce qui arrive la dĂ©flagration est considĂ©rable parce qu’il y a beaucoup d’oxigĂšne. Dans l’acide chlorique, le chlore et l’oxigĂšne sont retenus avec moins de force que l’azote et l’oxigĂšne dans l’acide nitrique ; de sorte qu’il faut considĂ©rer le chlore comme pouvant cĂ©der beaucoup d’oxigĂšne. Dans les chlorates, il peut en cĂ©der six proportions. ChauffĂ©s avec les corps combustibles, avec le soufre, par exemple, les chlorates donnent une grande quantitĂ© d’acide sulfureux et de l’acide sulfurique. Quand on les traite par l’acide bydrochlorique, ils donnent du chlore et du protoxide de chlore ; traitĂ©s par l’acide sulfurique, ils donnent de l’oxide de chlore. COURS 2Ü Les chlorates sont tous solubles. Le nombre atomique de l’acide ehĂźorique est.. 9,42660 formĂ© d’un atome de chlore. . 4;4 2 ^5o Cinq atomes d’oxigĂšne, . . 5. Tous les chlorates seraient intĂ©ressans Ă  Ă©tudier ; mais jusqu’ici on n’a obtenu l’acide chlo- rique qu’en petite quantitĂ©. On ne connaĂźt bien que le chlorate de potasse, que l’on prĂ©pare facilement en grand. Il y a aussi quelques chlorates en usage dans les laboratoires qu’il est important de connaĂźtre. Le chlorate de potasse est un sel tout-Ă -fait anhydre. Il est formĂ© d’un atome d’acide et d’un atome de base ; on l’obtient cristallisĂ© en petites lames rhomboĂŻdales qui s’épaississent en se superposant et forment un prisme. La saveur en est Ă  peu prĂšs la mĂȘme que celle du nitrate de potasse. L’eau Ă  froid en dissout peu ; elle en dissout beaucoup Ă  chaud. 100 parties d’eau Ă  zĂ©ro en dissolvent 3,3 parties; Ă  15°,4, elles en dissol- DE CHIMIE. , 27 -vent 6 ; h 49% l > 19; Ă  7 i%9, 60; Ă  io4%8, 60,2. La solubilitĂ© du chlorate de potasse est une propriĂ©tĂ© qu’il est utile de connaĂźtre pour sa prĂ©paration. ExposĂ© Ă  l’action de la chaleur, il fond assez facilement ; mais il faut porter la tempĂ©rature Ă  400° environ, car il ne fond pas Ă  36 o°. On peut le couler lorsqu’il est en fusion. Si l’on chauffe plus fortement, il se dĂ©compose et donne 6 atomes d’oxigĂšne, et il reste du chlorure de potassium, c’est-Ă -dire que les 5 atomes d’oxigĂšne de l’acide et l’atome d’oxigĂšne du potassium se dĂ©gagent. Le chlorate de potasse se dĂ©compose aussi, Ă©tant mĂȘlĂ© avec les corps combustibles, et mĂȘme il dĂ©tone lorsque le mĂ©lange est un peu intime. On peut faire dĂ©toner par la percussion un mĂ©lange de soufre et de chlorate de potasse la dĂ©tonation est considĂ©rable, et il faut faire la percussion avec prĂ©caution ; il se dĂ©gage de l’acide sulfureux. Le chlorate de potasse mĂȘlĂ© au charbon, au 28 COURS benjoin , Ă  diverses matiĂšres rĂ©sineuses, dĂ©tone aussi par la percussion. II faut voir dans la percussion deux modes d’action d’abord elle rapproche les parties et augmente l’affinitĂ© de leurs Ă©lĂ©mens ; puis elle dĂ©veloppe de la chaleur, qui est la consĂ©quence du rapprochement des parties. Le phosphore , qui est Ă©minemment combustible, dĂ©tone plus fortement que les autres corps ; il faut mĂȘme des prĂ©cautions pour ne pas courir de danger en faisant cette expĂ©rience. On opĂšre le mĂ©lange sous l’huile tĂ©rĂ©benthine, et on le fait dĂ©toner par petites parties. Enfin, je puis dire que la plupart des mĂ©taux facilement oxidables, que leurs sulfures mĂȘme, ont la propriĂ©tĂ© de dĂ©toner par le choc Ă©tant mĂȘlĂ©s avec le chlorate de potasse dans ce cas, le chlore reste toujours avec le potassium. Les acides que l’on verse sur le chlorate de potasse, particuliĂšrement l’acide sulfurique, le dĂ©composent il se dĂ©gage du deutoxide de DE CHIMIE. 2g chlore, formĂ© de deux volumes d’oxigĂšne et d’uu volume de chlore. Lorsqu’on jette du chlorate dĂ©potasse dans de l’acide sulfurique concentrĂ©, il y a production de chaleur suffisante pour enflammer les corps combustibles, comme le soufre, les rĂ©sines. C’est sur cette propriĂ©tĂ© qu’est fondĂ©e la prĂ©paration des allumettes oxigĂ©nĂ©es. On prend trois parties de chlorate de potasse, une partie de soufre, une partie de sucre, le tout en poudre, et une demi- partie de gomme arabique; on mĂȘle d’abord les trois pi’emiĂšres substances ; on ajoute la gomme avec un peu d’eau, pour en faire une pĂąte que l’on colore, si l’on veut, avec du cinabre, et l’on met un peu de cette pĂąte au bout d’une allumette soufrĂ©e. Lorsqu’on plonge l’allumette dans de l’acide sulfurique concentrĂ©, il y a production de chaleur, dĂ©composition rapide du chlorate et inflammation des corps combustibles. On a cherchĂ© Ă  faire de la poudre avec le chlorate de potasse. On en a beaucoup fabriquĂ© Ă  Essone; mais 5o CODES » cette fabrication, malgrĂ© les prĂ©cautions qui ont Ă©tĂ© prises, a causĂ© des accidens dont vous avez sans doute entendu le rĂ©cit, et l’on a Ă©tĂ© obligĂ© d’y renoncer. On a mĂȘme dĂ©composĂ© la pondre qui avait Ă©tĂ© faite, parce qu’elle s’enflammait au moindre choc quand on la transportait. Il y en avait un dĂ©pĂŽt prĂšs de la SalpĂ©triĂšre. On a lavĂ© cette poudre le chlorate de potasse qui en est pi’ovenu a servi Ă  faire des allumettes ; c’est mĂȘme le seul emploi qu’il ait trouvĂ©. La poudre de chlorate de potasse ayant la propriĂ©tĂ© de s’enflammer par le choc, on a imaginĂ© d’en faire usage pour l’amorce des fusils et pour faire des fusils Ă  percussion. Chaque armurieravait une petite recette particuliĂšre ; mais on a abandonnĂ© cette amorce, parce qu’on a bientĂŽt reconnu qu’elle avait le grand inconvĂ©nient de dĂ©tĂ©riorer le canon du fusil par la grande humiditĂ© qu’elle produit. On fait maintenant des amorces avec du fulminate de mei’cure ; on pourrait mĂȘme en faire usage pour les armes de guerre. DE Cf]]M!É. 3 1 Le chlorate de potasse n’existe pas dans la naLure. En faisant arriver du chlore dans une dissolution de potasse peu concentrĂ©e, il se forme d’abord un composĂ© que l’on a dĂ©signĂ© sous le nom de chlorure de potasse; composĂ© fort remarquable par sa propriĂ©tĂ© de dĂ©truire les couleurs vĂ©gĂ©tales et animales, et de servir au blanchiment. Si la dissolution de potasse est trĂšs Ă©tendue d’eau , il ne se forme que le chlorure dont nous venons de parler et que quelques chimistes ont nommĂ© chlorite de potasse ; mais si la dissolution de potasse est concentrĂ©e, arrivĂ©e Ă  un certain terme de saturation, il se fait un partage entre les composĂ©s du chlore et de la potasse, et ce partage est dĂ©terminĂ© par le peu de solubilitĂ© des composĂ©s nouveaux qui se forment. Prenons 6 atomes de potasse et 6 atomes de chlore si la dissolution est concentrĂ©e, il y a formation de chlorate de potasse presque insoluble et qui se prĂ©cipite, et de chlorure de potassium qui reste en dissolution. COURS DE CHIMIE. rr 32 En effet 6 atomes de potasse combinĂ©s avec 6 atomes de chlore donneront les rĂ©sultats suivans i°. 5 atomes de potasse fourniront 5 atomes d’oxigĂšne qui, unis Ă  i atome de chlore, produiront i atome d’acide chlorique. Cet acide se combinera avec i atome de potasse, et formera le chlorate de potasse insoluble. 2 °. Il restera 5 atomes de potassium et 5 atomes de chlore qui composeront le chlorure de potassium, lequel restera en dissolution. IMPRIMERIE DE HÜZ A RD COUItClER, rue du Jurdinet, n° ri. ĂŻ3* LEÇON. — 23 MAI. DE COURS CHIMIE. SOMMAIRE. Chlorate de potasse. —Chlorate de sonde. — Chlorate d’ammoniaque. — Chlorate de baryte. — Sa prĂ©paration par le chlorate de potasse. — Chlorate de strontiane. — Chlorate et chlorure de chaux. — Emploi du chlorure de chaux pour le blanchiment; sa dĂ©composition par l’acide carbonique et par la lumiĂšre.—Eau de Javelle.—Chlorates o-xigĂ©ne's.—Chlorate oxigĂ©nĂ© de potasse.—Bromates.—Iodates.—Iodate de potasse. —Iodate de soude. —Iodate d’ammoniaque. — Iodate de baryte, de strontiane et de chaux. — Existence problĂ©matique des iodites. — Sels formĂ©s par les hydracides. — Nature de ces combinaisons.—Fluorures et hydrofluates. — Hydro- fluate d’ammoniaque; son action sur le verre. —-Hydrofluate de potasse. — Hydrofluate de soude. — Fluorure de calcium. Dans cette sĂ©ance, nous allons poursuivre l’examen des chlorates. Nous en Ă©tions restĂ© Ă  celui de potasse. Je tĂącherai aussi de supplĂ©er Ă  ce que n’a pas ditM. ThĂ©nard je vous parlerai des chlorures, dont il ne vous a pas entretenus. Chim. 13 e iiEÇOw. 1 2 COURS Lorsqu’on fait passer du chlore Ă  travers une dissolution trĂšs faible de potasse, on obtient du chlorure de potasse. Le chlorure de potasse est un liquide ayant une odeur qui rappelle celle du chlore, qui dĂ©truit les couleurs vĂ©gĂ©tales, et se dĂ©compose facilement par la chaleur. Mais si, dans une dissolution concentrĂ©e de potasse, on fait passer du chlore, lorsqu’on sera arrivĂ© Ă  un certain terme, il se fera un partage, et ilyaura production de chlorate dĂ©potasse et de chlorure de potassium, par la combinaison des Ă©lĂ©mens de l’eau. Le chlorure de potasse est plus aisĂ© Ă  dĂ©composer que le chlorate de potasse et que le chlorure de potassium ; c’est pourquoi ces derniers se forment dans la dissolution concentrĂ©e , parce que les Ă©lĂ©mens tendent sans cesse Ă  former des combinaisons plus stables. Le chlorate de potasse se prĂ©cipite, et on le sĂ©pare du chlorure de potassium. On peut former de la mĂȘme maniĂšre les autres chlorates. La vĂ©ritable maniĂšre de prĂ©parer le chlorate DE CHIMIE. 3 de soude est de combiner de i acide chlorique avec la soude. On ne prĂ©pare en grand, dans les arts, que le chlorate dĂ©potasse. Le chlorate de soude est plus soluble que le chlorate de potasse. Le chlorate d’ammoniaque ne peut ĂȘtre fait que par la combinaison directe de l’acide avec l’ammoniaque. Si l’on fait passer du chlore Ă  travers l’ammoniaque, celle-ci se dĂ©compose instantanĂ©ment , il se dĂ©gage de l’azote, et il y a formation d’hydrochlorate dammoniaque. Le chlorate d’ammoniaque projetĂ© sur les charbons, brĂ»le avec flamme, Ă  peu prĂšs comme le nitrate d’ammoniaque. Il ne faudrait pas opĂ©rer la dĂ©composition de ce sel dans un tube de verre, afin d’en recueillir le gaz, comme on fait ordinairement; il y aurait explosion. En gĂ©nĂ©ral, quand vous voudrez faire des expĂ©riences de dĂ©compositions des matiĂšres qui peuvent fulminer par la chaleur, il faut les mĂȘler avec des substances inertes, comme le sable, le sulfate de potasse, etc. Les matiĂšres ainsi mĂȘlĂ©es ne peuvent recevoir subitement l’impression de la chaleur, et l’on parti. -L. 13 e LEÇON. 1 ' * 4 COURS vient ainsi Ă  dĂ©composer mĂȘme les poudres les plus fulminantes. Le chlorate de baryte est un sel que l’on peut former directement, mais avec difficultĂ©. Le procĂ©dĂ© le plus usitĂ© est celui de Wholer. Il cristallise en prismes quadrangulaires, coupĂ©s obliquement Ă  leur sommet, xoo parties d’eau, Ă  la tempĂ©rature ordinaire, en dissolvent 12 parties. Étant donnĂ© du chlorate de baryte , on n’a qu’à le dissoudre dans l’eau , y verser de l’acide sulfurique en tĂątonnant, le sulfate de baryte se dĂ©posera, et il ne restera en dissolution que l’acide chlorique. C’est ainsi que l’on obtient cet acide. Mais comment obtient-on le chlorate de baryte abondamment? C’est avec le chlorate de potasse. Il y a un acide que l’on nomme fluorique silice ou fluosilicique , qui a la propriĂ©tĂ© de former avec la potasse un sel insoluble Ă  froid. En mĂȘlant cet acide en excĂšs avec une dissolution de chlorate de potasse, il se forme une combinaison insoluble entre cet acide et la base, qui se sĂ©parent sous la forme d’une gelĂ©e que l’on n’aperçoit pas d’abord ; DE CHIMIE. 5 elle nage dans la liqueur, elle est transparente, et fait voir des couleurs irisĂ©es ; elle se rassemble bientĂŽt en tombant, et finit par devenir trĂšs Ă©paisse. On la sĂ©pare par le filtre. C’est d’aprĂšs cette propriĂ©tĂ© qu’on obtient le chlorate de baryte. On verse avec excĂšs de l’acide fluosilicique dans une dissolution de chlorate de potasse, et ensuite on ajoute de l’eau de baryte, aussi en excĂšs il se forme du chlorate de baryte qui reste en dissolution, et une combinaison de la potasse avec l’acide fluo-silicique qui est insoluble On la sĂ©pare par le filtre ; on fait passer un courant de gaz acide carbonique Ă  travers la dissolution, pour en prĂ©cipiter la baryte qui est en excĂšs ; on filtre de nouveau, et l’on chauffe pour dĂ©gager l’acide carbonique qui est restĂ© dans la dissolution. On obtient ainsi du chlorate de baryte pur. Le chlorate de strontiane se forme de la mĂȘme maniĂšre. Le chlorate de chaux est excessivement soluble. Il se forme en combinant directement la chaux 6 CODES avec l’acide chlorique. Ce sel se dĂ©compose aisĂ©ment. Le chlorure de chaux est un produit que l’on forme aujourd’hui trĂšs en grand, et qui est employĂ© pour remplacer le chlore ou le chlorure de potasse dans les opĂ©rations du blanchiment. On obtient le chlorure de chaux en faisant arriver du chlore dans un lait de chaux ou sur de la chaux on prend pour cela de la chaux hydratĂ©e, qui contient un atome d’eau. C’est la chaux plongĂ©e dans l’eau, qu’on laisse Ă©teindre Ă  l’air et qui se rĂ©duit en poussiĂšre. On met cette chaux en poudre impalpable sur des tablettes lai’ges et peu profondes, placĂ©es les unes sur les autres dans une chambre ; on fait arriver du chlore dans cette chambre, et la saturation se fait promptement Ă  la surface et mĂȘme Ă  l’intĂ©rieur. Cependant quand on veut avoir du chlorure plus homogĂšne, on retourne la chaux et on l’écrase. Dans les laboratoires, si l’on veut en former, il suffit de faixe passer du chlore Ă  travers un lait de chaux. Le chlorure de chaux est ce que l’on I DK CHIMIE. 7 appelait autrefois le muriate oxigĂ©nĂ© de chaux . Quelques chimistes le nomment actuellement chlorite de chaux ; nous conservons le nom de chlorure. Le chlorure de chaux dĂ©truit les couleurs vĂ©gĂ©tales ou animales avec autant d’énergie que le chlorure de potasse une mĂȘme quantitĂ© de l’un ou de l’autre produit le mĂȘme effet. h y a des circonstances oĂč il se forme du chlorate de chaux en prĂ©parant le chlorure ; c’est lorsque la tempĂ©rature s’élĂšve, ce qui a lieu quand on fait arriver trop abondamment le chlore sur la chaux. Le chlorate qui se forme est le tiers de celui qu’on obtiendrait si tout se changeait en chlorate. Il y a encore une autre circonstance qui donne un rĂ©sultat semblable ; c’est lorsqu’on Ă©lĂšve la tempĂ©rature artificiellement. Dans cette fabrication, qui est aujourd’hui trĂšs importante et dont les produits sont considĂ©rables, il suffit de faire passer lentement le chlore au travers de la chaux, et d’éviter que la tempĂ©rature s’élĂšve trop. Le chlorure de chaux se dissout facilement, 8 COURS mais il change alors de nature. A l’état solide;, ce chlorure contient i atome de chlore et 2 atomes d’hydrate de chaux. Quand on le dissout, il se fait un partage la moitiĂ© de la chaux se prĂ©cipite sous forme d’hydrate, et le chlorure qui reste en dissolution n’est composĂ© que d’un atome de chaux et d’un atome de chlore. Comme le chlore est un corps gazeux, si vous faites passer une grande quantitĂ© d’acide carbonique dans la dissolution de chlorure de chaux, l’acide carbonique se combinera avec la chaux et la prĂ©cipitera, et le chlore deviendra libre. Cela peut avoir lieu pour tous les chlorures d’oxides qui peuvent ĂȘtre dĂ©composĂ©s par l’acide carbonique, que l’on fait arriver en quantitĂ© convenable dans leur dissolution. On peut rĂ©ciproquement dĂ©composer les carbonates par le chlore cela dĂ©pend de la quantitĂ© de chlore que l’on emploie. Le chlorure de chaux peut donc s’altĂ©rer Ă  l’air, dans lequel il y a toujours de l’acide carbonique; mais le chlorure de chaux, exposĂ© Ă  1 air, Ă©prouve DE CHIMIE. Q encore une autre cause d’altĂ©ration c’est qu’il se dĂ©compose par l’action de la lumiĂšre ; il se forme alors du chlorate de chaux , et il reste du chlorure de calcium. Au bout de plusieurs mois, d’une annĂ©e, le chlorure peut ĂȘtre dĂ©truit, et changĂ© en chlorate et en chlorure de calcium. VoilĂ  les principaux phĂ©nomĂšnes que nous prĂ©sente le chlorure de chaux. Pour terminer son histoire, je dirai qu’il est facilement dĂ©composĂ© ; que l’acide sulfurique en dĂ©gage le chlore ; qu’il dĂ©truit les couleurs, et que s’il est concentrĂ© , il les dĂ©truit aussi bien que si l’on employait le chlore lui-mĂȘme. Nous ferons observer que l’opinion de ceux qui prĂ©tendent que le chlorure de chaux est un chlorite n’est pas fondĂ©e , puisqu’en faisant passer une grande quantitĂ© d’acide carbonique dans le chlorure de chaux, le chlore se dĂ©gage Ă  l’état naturel c’est donc du chlore qui est combinĂ© avec la base. Je ne parlerai pas des autres chlorures. .Celui de potasse a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© anciennement Ă  Javelle ; IO COURS c’est pour cela qu’on l’appelait eau de Jclvelle. On se sert maintenant du chlorure de sonde, parce que la soude est Ă  meilleur marchĂ© que la potasse. L’eau de Javelle peut ĂȘtre remplacĂ©e parfaitement par le chlorure de chaux. Nous avons un genre de sels que l’on nomme chlorates oxigĂ©nĂ©s. En dĂ©composant le chlorate de potasse par l’acide sulfurique, on est parvenu Ă  obtenir un acide qui renferme deux atomes d’oxigĂšne de plus que l’acide chlorique. Le comte Stadion, en traitant une partie de chlorate de potasse par deux parties d’acide sulfurique et chauffant lĂ©gĂšrement en produisant une chaleur de 42 0 environ, a remarquĂ© que l’acide chlorique se dĂ©compose de maniĂšre Ă  former de l’oxide de chlore et un acide plus oxigĂ©nĂ© que l’acide chlorique. Il y a production dans cette expĂ©rience de deutoxide de chlore, qui 1 renferme deux volumes d’oxigĂšne contre un volume de chlore, ou un atome de chlore contre quatre atomes d’oxigĂšne. Ce gaz se dĂ©gage, et il se forme en mĂȘme temps un acide nouveau qui reste DE CHIMIE. I I combinĂ© avec de la potasse, tandis que l’acide sulfurique s’empare d’une autre portion de la potasse. Par des lavages convenables, on parvient Ă  obtenir sĂ©parĂ©ment le bi-sulfate de potasse et le chlorate oxigĂ©nĂ© de potasse, qui est peu soluble et qui reste sur le filtre. Par une expĂ©rience bien soignĂ©e, on peut obtenir en chlorate oxigĂ©nĂ© les vingt-huit centiĂšmes du chlorate de potasse employĂ©. En admettant que le partage se fasse comme je viens de le dire, on trouve par la thĂ©orie qu’on devrait obtenir ^ de chlorate de potasse en chlorate oxigĂ©nĂ© de potasse. On a de cette maniĂšre un sel qui peut reprĂ©senter tout un genre ; on est parvenu Ă  en retirer l’acide chlorique oxigĂ©nĂ© en employant l’acide sulfurique. Quand on a l’acide chlorique oxigĂ©nĂ©, on peut le combiner avec les bases les sels qu’il donne n’ont pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s en particulier. Voici les caractĂšres de ce genre de sels. Ils fusent avec violence sur les charbons, parce qu’ils COURS ! 2 contiennent deux atomes d’oxigĂšne de plus que les chlorates simples. Le rĂ©sidu est du chlorure de potassium, si l’on fait fuser du chlorate oxigĂ©nĂ© de potasse. Il y a huit atomes d’oxigĂšne dans ces sels sept atomes dans l’acide et un dans la base ; de sorte que le nombre atomique de l’acide chlorique oxigĂ©nĂ© est. n,4205a formĂ© de 7 atomes d’ 1 atome de chlore. . . . 4?4 2 ^5o Ces sels sont d’ailleurs parfaitement neutres» L’acide est puissant et neutralise toutes les bases» Ils sont dĂ©composĂ©s par les corps combustibles et par la chaleur. Il faut cent parties d’eau pour dissoudre une ou deux parties de chlorate oxigĂ©nĂ© de potasse. On l’a obtenu en cristaux trĂšs petits, qui paraissent ĂȘtre des octaĂšdres. AprĂšs les chlorates, viennent des sels qui se placeraient naturellement ici ce sont les hro- mates, genre connu depuis peu. Les phĂ©nomĂšnes DE CHIMIE. i5 qu’ils prĂ©sentent ont beaucoup de rapport Ă  ceux qu’offrent les iodates ; nous n’entrerons dans aucun dĂ©tail Ă  cet Ă©gard. Nous parlerons des , parce que l’iode est un corps qui a de l’analogie avec le chlore, et parce que les sels qu’il donne prĂ©sentent des phĂ©nomĂšnes faciles Ă  saisir qui expliqueront d’autres phĂ©nomĂšnes. L’acide iodique est formĂ© d’un atome d’iode et de cinq atomes d’oxigĂšne. Le poids d’un atome d’iode est Ă©gal Ă . 16,37562 Le poids des cinq atomes d’oxigĂšne est Ă©gal Ă . 5 Donc le poids de l’atome de l’acide est Ă©gal Ă . 20,37662. Tous les iodates sont facilement dĂ©composĂ©s par la chaleur rouge obscure, et il se produit avec certaines bases, comme la potasse et la soude, un dĂ©gagement d’oxigĂšne supĂ©rieur en quantitĂ© Ă  celui qui est dans l’acide, et il reste de l’iodure de potassium ou de sodium. La quantitĂ© d’oxi- COURS *4 gĂšne qui se dĂ©gage est de six atomes, dont cinq appartiennent Ă  l’acide, et un Ă  la potasse ou Ă  la soude. Vous concevez qu’à raison de cette quantitĂ© d’oxigĂšne , les iodates, mis sur les charbons, activent la combustion. D’autres iodates se dĂ©composent en donnant de l’oxigĂšne et de l’iode en mĂȘme temps, et la base reste pure c’est ce qui arrive en dĂ©composant l’iodate de baryte, qui donne de la baryte pure. Il se produit cinq atomes d’oxigĂšne appartenant Ă  l’acide iodiquc ; l’iode se dĂ©gage en mĂȘme temps. Les iodates de potasse et de soude se dĂ©composent complĂštement, et les bases passent Ă  l’état mĂ©tallique. Mis sur le feu, l’iodate de baryte donne lieu Ă  un dĂ©gagement de vapeurs violettes. Si l’on verse de l’acide sulfureux dans un / iodate, l’iode est aussitĂŽt prĂ©cipitĂ©, et il y a formation d’acide sulfurique. Nous ne citerons qu’un petit nombre d’espĂšces DE CHIMIE. l5 d’iodates; la plus remarquable est l’iodate de potasse. Je mĂȘle de l’iode et de la potasse trĂšs Ă©tendue, il n’y a rien d’apparent dans la combinaison qui se forme; on dirait que les deux substances se sont dissoutes l’une dans l’autre ; mais si l’on concentre la dissolution, il y a partage, et il se produit un prĂ©cipitĂ©. Il y a formation d’iodate de potasse et d’iodure de potassium l’iodate se dĂ©pose ; l’iodure reste en dissolution. On fait directement l’iodate avec de la potasse concentrĂ©e; c’est un sel blanc qui se prĂ©cipite. Il se passe pour l’iode les mĂȘmes phĂ©nomĂšnes qu’avec le chlore. On soumet plusieurs fois l’iodate Ă  la cristallisation pour l’obtenir pur. Nous n’entrerons pas dans d’autres dĂ©tails sur cette prĂ©paration. On forme de la mĂȘme maniĂšre les iodates de baryte, de soude, de chaux. Ces sels sont tout- Ă -fait insolubles, la dissolution d’oĂč ils se prĂ©cipitent contient des iodures de barium, de sodium, de calcium. COURS 16 L’iodate de potasse prĂ©parĂ© comme je viens de le dire est en cristaux cubiques. Cent parties d’eau Ă  14° en dissolvent n parties et demie. Ce sel est anhydre et est composĂ© d’un atome de base et d’un atome d’acide. L’iodate de soude se prĂ©pare de la mĂȘme maniĂšre ses cristaux ont la forme cubique et il est anhydre. En mettant assez d’iode dans une dissolution de soude pour que la liqueur commence Ă  se colorer, on obtient des prismes hexaĂšdres coupĂ©s perpendiculairement Ă  leur axe ; ils contiennent alors onze proportions d’eau. L’iodate d’ammoniaque peut ĂȘtre obtenu par divers procĂ©dĂ©s. En prenant une dissolution de chlorure d’iode et en la saturant d’ammoniaque, il se forme du chlorure d’ammoniaque et de l’iodate d’ammoniaque que l’on peut sĂ©parer, parce que l’iodate est bien moins soluble que le chlorure. L’iodate d’ammoniaque dĂ©tone facilement. DE CHIMIE. J rj Les iodates de chaux et de strontiane sont si r% peu solubles qu’il faut 5oo parties d’eau pour en dissoudre une de ces sels. Les iodates de baryte, de chaux et de strontiane sont tellement stables, que l’acide sulfurique les dĂ©compose difficilement ; il ne les dĂ©compose mĂȘme pas complĂštement. Etant donnĂ© de l’iodate de potasse, en le versant dans une dissolution d’argent, on obtient de Fiodate d’argent. Il n’y a pas long-temps qu’on a pensĂ© Ă  l’existence de Yacide iodeux; il est vrai qu’on ne l’a point encore obtenu isolĂ©. On avait remarquĂ© qu’en mettant de l’iode avec de l’iodate de soudĂ© et en faisant Ă©vaporer, on obtenait des cristaux bien terminĂ©s en prismes hexaĂšdres et dans lesquels on trouvait un excĂšs d’iode. On a pensĂ© que ces cristaux sont des iodites, analogues aux hyposulfĂźtes. Il est certain qu’il y a lĂ  une combinaison particuliĂšre est-ce un iodite, un hypoiodite? on n’en sait encore rien. Nous aurions Ă  continuer l’examen des sels Chim. r3 leçojy. 2 i8 COURS formĂ©s par les oxacides; mais nous suivons icĂź la mĂ©thode de M. ThĂ©nard, et nous devons nous occuper des sels formĂ©s par les hjdracides. Les hydracides sont trĂšs nombreux ils sont formĂ©s par des corps combinĂ©s avec l’hydrogĂšne et que l’on considĂšre comme Ă©tant des acides. Ces acides, unis avec des bases, donnent des com* binaisons que l’on nomme aussi des sels, quoiqu’elles dussent ĂȘtre nommĂ©es diffĂ©remment. D’apr Ăšs les dĂ©finitions ordinaires, un sel doit ĂȘtre la combinaison d’un oxacide avec une base. Dans l’origine, on n’a pas regardĂ© le sulfure de potassium comme Ă©tant un sel la prĂ©sence d’une base ne suffisait pas pour faire porter la dĂ©nomination de sel Ă  la combinaison dont elle faisait partie ; il fallait pour constituer un sel proprement dit un acide formĂ© par l’oxigĂšne et une base. Mais la ressemblance entre les propriĂ©tĂ©s des combinaisons des hydracides avec les bases, et les propriĂ©tĂ©s des combinaisons des oxacides avec les mĂȘmes bases, a fait donner le nom de sels aux premiĂšres combinaisons comme aux secondes. DE CHIMIE. IQ Quoi qu’il en soit, quand on combine un hy- dracide avec une base, on peut obtenir deux sortes de produits. Si la combinaison de l’hydracide a lieu avec une base vĂ©gĂ©tale, que l’on ne peut pas regarder comme Ă©tant un oxide, il est incontestable que cela donne naissance Ă  un sel, puisqu’il faut appeler de ce nom les combinaisons des hydra- cides. La combinaison de l’ammoniaque avec un hydracide donne aussi naissance Ă  un sel. Mais si, au lieu d’ammoniaque, ou d’une base vĂ©gĂ©tale, on combine l’hydracide avec une base oxigĂ©nĂ©e, voici ce qui arrive au moment de la combinaison l’oxigĂšne de la base s’unit Ă  l’hydrogĂšne de l’acide et forme de l’eau. Versez de l’acide hydrochlorique sur la baryte, la stron- tiane, et il se formera de l’eau en abondance ; le produit qui en rĂ©sulte sera le mĂȘme que si vous mettiez du barium, du strontium, avec du chlore. Lorsqu’on prend de l’acide hydrochlorique et qu’on le combine avec de la potasse, il se forme 20 COURS de l’eau et du chlorure de potassium. Cela est gĂ©nĂ©ral pour toutes les bases oxigĂ©nĂ©es. Ces composĂ©s sont solubles, du moins la plupart ; ils ont de la saveur quand on les dĂ©compose , ils dĂ©gagent de l’acide hydrochlorique ; enfin, tout se passe comme si ces combinaisons Ă©taient des hydrochlorates. Si je verse de l’acide sulfurique sur du chlorure de potassium, l’eau se dĂ©compose ; elle donne son oxigĂšne au potassium pour produire de la potasse, et son hydrogĂšne au chlore pour former de l’acide hydrochlorique. L’étude de ces combinaisons ou des corps qui en rĂ©sultent est embarrassante. On ne peut pas assimiler de tels corps aux sels, quant Ă  leur nature ; ainsi, en considĂ©rant la nature de ces substances , il est impossible de les placer parmi les sels ; mais en considĂ©rant leurs propriĂ©tĂ©s, il est difficile de les ranger ailleurs. Une question s’élĂšve relativement aux combinaisons des hydracides. Nous avons dit qu’avec les bases oxigĂ©nĂ©es les hydracides formaient de DE CHIMIE. ai l’eau; mais nous avons dit ce qui se passait à’ sec. Qu’arriverait-il si l’on versait de la potasse r liquide dans de l’acide hydrochlorique ? Il se formera de l’eau. Comment s’en assurer? Cela est impossible. C’est en opĂ©rant par la voie sĂšche que l’on s’aperçoit qu’il y a formation d’eau, et l’analogie doit faire conclure que, dans le cas oĂč l’acide et la base sont liquides, il s’est aussi formĂ© de l’eau et un chlorure. On ne voit pas qu’il puisse se former autre chose. C’est ainsi que je suis conduit Ă  admettre l’existence des chlorures dans l’eau mĂȘme. Telle est la thĂ©orie qui a Ă©tĂ© adoptĂ©e par un grand nombre de chimistes. Au reste, il est assez indiffĂ©rent, quand on Ă©tudie un corps, de le regarder comme un chlorure ou un hydrochlorate, puisque les phĂ©nomĂšnes sont les mĂȘmes. 1 Nops n’avons cependant de sels d’hydracides d’une maniĂšre incontestable qu’avec l’ammoniaque et les bases vĂ©gĂ©tales ; quant aux autres combinaisons, elles sont hypothĂ©tiques. Sans mettre trop d’importance Ă  ces distinc- 2.. G-L. l3 e LECOIY. 22 COURS lions, il nous sera permis, suivant les circonstances ou la facilitĂ© de l’explication, d’employer le mot de chlorure ou d’hydrochlorate. Quoi qu’il en soit, ces combinaisons ont des propriĂ©tĂ©s communes et qui dĂ©pendent de la prĂ©sence du radical. Le genre de sels qui se prĂ©sente le premier Ă  l’étude, est celui des hydrofluates ou des fluorures. Le fluor n’a pas Ă©tĂ© obtenu sĂ©parĂ©ment. 11 a pour nombre Ă©quivalent. . . . a, 358 oo L’atome d’hydrogĂšne est Ă©gal Ă . . . o, 12480 , L’atome d’acide hydrofluorique est par consĂ©quent.. 2,46280. Si nous procĂ©dons d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale Ă  l’examen des fluorures et des hydrofluates, nous trouverons que ces substances ont des caractĂšres bien tranchĂ©s. Lorsqu’on verse un acide sur un hydrofluate 1 , de l’acide sulfurique, par exemple, il se produit aussitĂŽt des vapeurs blanches d’acide hydrofluorique. Ces vapeurs ont une telle affinitĂ© pour la matiĂšre siliceuse, qu’elles attaquent le verre, le DE CHIMIE. 25 corrodent, et peuvent mĂȘme le percer d’outre en outi’e. Lorsqu’on verse l’acide sur un hydrofluate, il n’y a de changement que dans le dĂ©placement de l’acide hydrofluorique ; mafls si l’on verse l’acide sur un fluorure, il se produit de l’acide hydrofluorique. On peut reconnaĂźtre facilement le dĂ©gagement de l’acide, si peu qu’on ait de matiĂšre, en mettant le sel sur une lame de verre ; l’acide hydrofluorique qui se dĂ©gage attaque le verre. Cependant, si l’on avait une petite quantitĂ© de sel mĂȘlĂ©e Ă  des matiĂšres Ă©trangĂšres, comme dans les essais minĂ©ralogiques, la prĂ©sence de l’acide hydrofluorique serait un peu moins facile Ă  constater ; et si dans les matiĂšres mĂ©langĂ©es il y avait de la silice, le gaz qui se dĂ©gage n’attaquerait pas le verre. Les hydrofluates ou les fluorures n’éprouvent aucune action de la part des corps combustibles. Ils fondent sans altĂ©ration, pourvu qu’ils ne contiennent pas d’eau. Quand ils en contiennent, ils sont dĂ©composĂ©s en partie, et il reste un sous- sel ou l’oxide. COURS Les hydi’ofluates, ou fluorures solubles, ne prĂ©cipitent pas le nitrate d’argent. TraitĂ©s par l’acide sulfurique et l'oxide de manganĂšse, on n’obtient pas le fluor. Ils ne sont pas dĂ©composĂ©s par l’acide nitrique. Parmi les hydrofluates, nous avons Ă  parler de l’hydrofluate d’ammoniaque , formĂ© d’un atome d’acide et d’un atome d’ammoniaque. La vĂ©ritable maniĂšre de prĂ©parer ce sel est de distiller un mĂ©lange de fluorure de sodium anhydre et de sel ammoniac il se fait un double Ă©change, et il se sublime de l’hydrochlorate d’ammoniaque en poudre ou en petits cristaux. On se sert de ce sel pour graver sur le verre on enduit le verre d’un corps onctueux- on dessine avec une pointe sur l’enduit, ce qui met le verre Ă  nu, et l’on vei^se ensuite dessus une dissolution de sel qui n’attaque pas l’enduit, et corrode seulement les portions de verre qui sont Ă  dĂ©couvert. M. Berzelius a donnĂ© un moyen de le prĂ©parer. Comme on ne peut opĂ©rer dans le verre, il prend un creuset de platine qu’il recouvre avec DE CHIMIE. 25 un autre creuset du mĂȘme mĂ©tal ‱, il chauffe le mĂ©lange de sel ammoniac et de fluorure de sodium, et l’hydrofluate d’ammoniaque s’attache au creuset supĂ©rieur. Je passe maintenant Ă  l’examen des fluorures, c’est-Ă -dire des combinaisons de l’acide hydro- fluorique avec des oxides. On prĂ©pare le fluorure de potassium , qui se prĂ©sente le premier, en combinant de l’acide fluorique avec de la potasse ; on examine si l’acide est neutralisĂ©, on Ă©vapore pour faire cristalliser , mais on Ă©prouve beaucoup de difficultĂ©. Ce sel est extrĂȘmement soluble et dĂ©liquescent. Il est formĂ© d’un atome de fluor et d’un atome de potassium. L’atome de fluor est Ă©gal L’atome de potassium est Ă©gal Ă . . 5,89916 Le poids de l’atome de ce sel est donc 8,23716. Je viens de dire qu’on le faisait cristalliser difficilement Ă  une tempĂ©rature ordinaire, mais z6 COUKS Ă  une tempĂ©rature de /\o°, on obtient des prismes quadrangulaires. Ce sel peut dissoudre la silice sans devenir alcalin. Ses dissolutions attaquent le verre si l’on veut le conserver pur, il ne faut pas le mettre dans le verre. Quand ce sel est formĂ©, on peut le combiner avec une nouvelle quantitĂ© d’acide fluorique, et l’on obtient un composĂ© qui peut ĂȘtre dĂ©signĂ© de deux maniĂšres. Si l’on prend du fluorure de potassium et que Ton y ajoute de l’acide hydrofluo- rique, en Ă©vaporant, on obtient un sel qui cristallise. C’est donc une combinaison dĂ©finie, puisqu’il y a cristallisation. L’analyse a dĂ©montrĂ© qu’il contenait deux fois plus de fluor que le fluorure mĂȘme. C’est un bi-hydrofluate de potassium. Je n’entrerai pas sur ce sel dans des dĂ©tails minutieux qui Ă©chapperaient aisĂ©ment. Le fluorure de sodium se fait de la mĂȘme maniĂšre ; il cristallise en cubes comme le sel marin. Les combinaisons du fluor et celles DE CHIMIE. ĂŒ7 du chlore affectent des formes semblables; ils sont isomorphes dans plusieurs circonstances. La dissolution de fluorure de sodium Ă©vaporĂ©e trop rapidement se recouvre d’une croĂ»te, au lieu de donner des cristaux. Ce sel attaque le verre et en est dĂ©composĂ© lui-mĂȘme. Comme le chlorure de sodium , il n’est pas plus soluble Ă  chaud qu’à froid. Cent parties d’eau n’en dissolvent que quatre Ă  une tempĂ©rature ordinaire. Il a aussi la propriĂ©tĂ© de dissoudre la silice par la fusion. Seul, il fond plus difficilement que le verre. Il existe aussi un sel contenant plus d’acide hydrofluorique. Je passe au sel le plus important de ce genre , parce qu’il existe dans la nature. Le fluorure de calcium, connu sous le nom de spath fluor, est formĂ© d’un atome de fluor et d’un atome de calcium. Il se prĂ©sente avec des formes trĂšs belles, en cubes ou en octaĂšdres. Ce sel est complĂštement insoluble dans l’eau. Il dĂ©crĂ©pite fortement sur 28 COURS DE CHIMIE. les charbons ardens, et en meme temps il fait apercevoir une propriĂ©tĂ© curieuse, celle d une grande phosphorescence. Toutes les variĂ©tĂ©s du spath fluor ne jouissent pas de cette propriĂ©tĂ© au mĂȘme degrĂ©. Le phĂ©nomĂšne est frappant dans l’obscuritĂ© j c’est comme si l’on jetait du soufre sur les charbons la lumiĂšre est bleuĂątre. Lorsque le sel a Ă©tĂ© exposĂ© Ă  la chaleur, si on le laisse refroidir, il ne prĂ©sente plus le mĂȘme phĂ©nomĂšne. Or, dans la nature, on trouve des spath fluor qui n’ont pas de phosphorescence ; d’oĂč l’on conjecture qu’ils ont Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  l’action de la chaleur, et que les autres ont Ă©tĂ© formĂ©s par l’eau. Il y a une espĂšce qui, lorsqu’on ne la chauffe pas trop fort, a la propriĂ©tĂ© d’ĂȘtre lumineuse plusieurs fois. La chaux fluatĂ©e de LunĂ©bourg donne une lumiĂšre violette, verte ou bleue, selon le degrĂ© de tempĂ©rature quelle a Ă©prouvĂ© ; c’est ce que l’on remarque aussi avec le fluate de chaux fait artificiellement. IMPRIMERIE DE HÜZ ARD-COURCIER, rue du Jardinet, no 12. l 4 6 LEÇON. 28 MAI 1828, ℱ S^m osa — COURS SOMMAIRE. Fluorure de calcium ; moyen pour le reconnaĂźtre eiiMine'ralogie. — ManiĂšre de le prĂ©parer. — Fluorure d’aluminium. — Fluorures d’aluminium et de calcium, et d’aluminium et de potassium. — Fluosilicates. —Son action sur les bases sÚçlres. — Fluosilicate d’ammoniaque. — Action de l’eau sur l’acide fluosilicique. — Acide hydro-fluo-silicique. — Son action sur lesbases. — Chlorures ; leurs caractĂšres. — Action des acides. — Emploi des sels d’argent pour les reconnaĂźtre. — Hydrochlorate d’ammoniaque. —Action des hases Ă  froid et Ă  chaud sur ce sel. — Il est employĂ©pour prĂ©parer l’ammoniaque et le sous-carbonate. — Sa prĂ©paration dans les arts. — Son existence dans les houillĂšres, dans les produits des volcans. Dans la derniĂšre sĂ©ance, nous avons parlĂ© du fluorure de calcium qu’ort rencontre dans la nature. C’est une substance formĂ©e d’un atome de fluor et d’un atome de calcium, qui se prĂ©sente Chim. i4 e lecox. I a COURS sous de trĂšs belles formes cristallines, en cubes et en octaĂšdres. Sa densitĂ© dĂ©passe trois fois et demie celle de l’eau, et est par consĂ©quent considĂ©rable. Ce sel naturel est plus dur que le marbre ; sur les charbons, il offre de belles apparences lumineuses bleues, violettes ou vertes, selon le degrĂ© de la chaleur. Il j en a une espĂšce qui conserve cette propriĂ©tĂ© aprĂšs avoir Ă©tĂ© chauffĂ©e plusieurs fois ; cependant il ne faut pas aller trop loin, parce qu’en gĂ©nĂ©ral le feu fait perdre cette propriĂ©tĂ©. A Catherinebourg, on trouve une espĂšce qui, frottĂ©e avec la main, devient phosphorescente. Le fluorure de calcium est trĂšs peu soluble dans l’eau et dans les acides. L’acide sulfnrique lui- mĂȘme, quoique concentrĂ©, ne produit pas Ă  froid de dĂ©composition sensible ; Ă  chaud, il dĂ©gage de l’acide hydrofluorique qui est trĂšs volatil. L’acide sulfurique tient en suspension le fluorure de calcium, et forme une matiĂšre visqueuse qui se dĂ©compose lorsqu’on l’étend d’eau. Le spath fluor exposĂ© Ă  la chaleur se fond sans Ă©prouver de dĂ©composition. Il s’appelle spath DE CHIMIE. parce qu’on le trouve en lames, et fluor, parce qu’il est susceptible de fondre. En MinĂ©ralogie, pour reconnaĂźtre la prĂ©sence du sulfate de chaux, on ajoute du fluorure de calcium, et le mĂ©lange fond facilement au chalumeau ; rĂ©ciproquement on reconnaĂźt la prĂ©sence du fluorure de calcium par le mĂ©lange de sulfate de chaux. L’acide hjdrofluorique ronge le verre. On emploie l’acide ou le sel Ă  base de potasse qui en provient pour graver sur le verre ; on en avait fait un art trĂšs simple, et dont les procĂ©dĂ©s sont imitĂ©s de ceux employĂ©s pour la gravure Ă  l’eau forte. Cet art a bien peu d’importance, parce qu’on peut graver sur le verre Ă  la roue ou Ă  la molette, et faire des dessins trĂšs finis; d’ailleurs les planches de verre auraient toujours l’inconvĂ©nient de se briser quand on voudrait prendre l’impression de la gravure. Le fluorure de calcium se trouve assez abondamment dans la nature ; il se trouve aussi dans les os des animaux, et particuliĂšrement dans l’émail des dents, mais en petite quantitĂ© et dans 14 e LEÇOIV. !.. COURS la proportion d’un centiĂšme. On le trouve aussi dans l’urine de l’homme, dans quelques circonstances, car cela n’est pas constant. M. Berzelius l’a reconnu dans quelques eaux thermales, et notamment dans celles de Carlsbad. Pour avoir du fluorure de calcium pur, il faut le faire directement ou par double dĂ©composition , en versant du nitrate de chaux dans du fluorure de potassium. L’insolubilitĂ© du fluorure de calcium dĂ©termine ici la dĂ©composition. M. Berzelius a indiquĂ© un moyen de le faire qui peut servir dans beaucoup de circonstances. Ayant remarquĂ© que le prĂ©cipitĂ© de fluorure de calcium Ă©tait gĂ©latineux et difficile Ă  laver, il a imaginĂ© de le faire en dĂ©composant du carbonate de chaux parfaitement pur, par l’acide hydrofluorique. Le fluate se prĂ©cipite alors sous forme grenue, et dans cet Ă©tat il se lave facilement. Les fluorures de barium et de strontium n’offrent rien de particulier. L’alumine se dissout trĂšs bien dans l’acide hy— drofluorique ; le sel qui en rĂ©sulte a l’aspect gom- IJE CHIMIE. 5 ineux et se dissout dans l’eau ; c’est uri fluorure d’aluminium. Tous les fluorures, comme tous les chlorures, dont les bases ouf de l’affinitĂ© pour l’oxigĂšne, lorsqu’ils sont dans l’eau se dĂ©composent en partie, parce qu’ils dĂ©composent une petite quantitĂ© d’eau dont l’oxigĂšne s’unit Ă  la base, et l'hydrogĂšne au fluor ou au chlore. Si l’on chauffe la dissolution de fluorure d’aluminium Ă©tendue d’eau , cette dĂ©composition a lieu, et l’acide hydrofluo- rique qui est formĂ© se dĂ©gage. Le fluorure d’aluminium a la propriĂ©tĂ© de se combiner avec le fluorure de calcium. Il se combine aussi avec le fluorure de potassium, Si l’on vei’se du fluorure d’aluminium dans du fluorure de potassium, il se forme un composĂ© gĂ©latineux , contenant un atome de chacun des sels. Ce composĂ© est un peu soluble dans l’eau. Mais si l’on fait l’opĂ©ration d’une maniĂšre inverse , si l’on verse du fluorure de potassium dans le fluorure d’aluminium, le composĂ© est diffĂ©rent, et contient un atome de fluorure de potassium et un atome et demi de fluorure d’aluminium. G GO J IĂŻ S En versant le fluorure d’aluminium dans du fluorure de sodium, on obtient un composĂ© neutre contenant un atome de l’un et de l’autre fluorure. On peut dire que tous les mĂ©taux ont la propriĂ©tĂ© de se combiner avec l’acide hydrofluorique et de faire des hydrofluates solubles. Je citerai parmi ces combinaisons l’hydrofluate, ou plutĂŽt le fluorure d’argent, qui est extrĂȘmement soluble et cristallisable; propriĂ©tĂ© bien diffĂ©rente de celle du chlorure d’argent, qui est complĂštement insoluble. Nous allons dire un mot de substances dont on ne connaissait pas bien la composition, mais qui depuis peu ont Ă©tĂ© mieux analysĂ©es. Il s’agit de l’acide fluosilicique et de ses combinaisons. Cet acide, qui contient un atome de fluor et un atome de silice, ou plutĂŽt de silicium, a pris son nom des substances qui le composent ; et comme c’est une rĂšgle dans la nomenclature de dĂ©signer certaines combinaisons par le nom des substances composantes, en mettant le premier le nom de la substance qui, dans les dĂ©compo- DE CHIMIE. 7 skions de l’eau, prend l’hydrogĂšne, et le second le nom de celle qui prend FoxigĂšne, voilĂ  pourquoi on nomme cet acide fluosilicique. On dit pour la combinaison du chlore et du phosphore, chlorure de phosphore, et non phosphure de chlore, parce que, changeant de nature dans l’eau, c’est le chlore qui s’empare de l’hydrogĂšne , et le phosphore qui s’empare de FoxigĂšne. On dit parla mĂȘme raison chlorure de soufre, sulfure de phosphore. L’acide fluosilicique Ă©tant mis dans Feau , se dĂ©compose en dĂ©composant une partie du liquide ; et c’est le fluor qui prend l’hydrogĂšne et le silicium qui s’unit Ă  FoxigĂšne. Cet acide se combine avec le gaz ammoniac ; il en prend deux volumes, et il en rĂ©sulte un composĂ© volatil. Il peut se combiner de mĂȘme avec diverses autres bases, mais des bases sĂšches ; car les composĂ©s formĂ©s avec l’acide fluosilicique, dĂšs qu’ils sont en contact avec l’eau, sont dĂ©truits. Ainsi l’existence de ces sels est tout-Ă -fait Ă©phĂ©mĂšx-e. L’acide fluosilicique est rĂ©ellement un acide ; il sc combine trĂšs bien avec le gaz ammoniac et GOOKS 8 en proportion dĂ©finie. Il y a aussi absorption de cet acide par les autres bases; mais nous n’avons rien Ă  dire de particulier sur ces sels que l’eau dĂ©compose. La silice se prĂ©cipite sous Sa forme gĂ©latineuse. L’acide fluosilicique Ă©tant mis lui-mĂȘme en contact avec l’eau, se dĂ©compose, et forme un acide nouveau que nous nommerons acide hjdro - fluo-silicique, parce qu’il est hydrogĂ©nĂ©. Yoici comment on prĂ©pare ce nouvel acide. On met dans un matras un mĂ©lange de spath fluor en poudre, et de silice ou de sable pulvĂ©risĂ©; on verse de l’acide sulfurique sur ce mĂ©lange ; on chauffe lĂ©gĂšrement avec quelques charbons ; l’acide fluorique se dĂ©gage et attaque la silice, qu’il prendrait Ă  la substance du matras si l’on n’avait pas mis du sable il se rend par un tube adaptĂ© au matras au fond d’un vase plein d’eau, contenant du mercure Ă  la partie infĂ©rieure. Le fluorure de silicium, ou l’acide fluosilicique, s’hydrogĂšne dans cette eau, en laissant prĂ©cipiter un peu de silice, et il reste en dissolution dans le liquide. Voici maintenant comment nous compren- DE CHIMIE. 9 irons cette opĂ©ration. Supposons l’acide fluosilicique divisĂ© en trois portions, ou plutĂŽt supposons trois atomes de cet acide. L’un de ces atomes ou le tiers de l’acide se dĂ©compose, en dĂ©composant en mĂȘme temps de l’eau ; l’atome d’oxi- gĂšne de l’eau s’unit au silicium, et forme de la silice qui se prĂ©cipite l’un des atomes de l’hydrogĂšne de l’eau s’unit au fluor libre et forme un atome d’acide fluorique, et l’autre atome d’hydrogĂšne se combine avec les deux atomes d’acide fluosilicique, ce qui donne l’acide hydro-fluo-siii- cique, en y comprenant l’atome d’acide fluorique. Telle est en rĂ©alitĂ© la composition de l’acide hydro-fluo-silicique ; car en saturant cet acide avec un atome de potasse, qui contient un atome de potassium et un atome d’oxigĂšne , l’atome d’oxigĂšne s’emparera de l’atome d’hydrogĂšne de l’acide fluosilicique et le dĂ©composera, et l’on aura pour rĂ©sultat deux atomes de fluorure de silicium et un atome d’hydrofluate de potassium, parce que l’atome de potassium s’unit Ă  l’atome d’acide fluorique. VoilĂ  un genre de sels qui est fort remar- io COURS quable ; mais je sens moi-mĂȘme que si l’on entrait dans des dĂ©tails sur ees substances, cela serait fastidieux. Je dirai qu’en gĂ©nĂ©ral l’acide hydro- fluo-silicique, combinĂ© avec les bases oxigĂ©nĂ©es, donne deux atomes de fluorure de silicium et un atome d’hydrofluate de la base. L’acide hydro-fluo-silicique se prĂ©sente sous forme liquide ; il faut saturer l’eau autant qu’on peut elle s’épaissit ; on le filtre par pression Ă  travers un linge ; on l’obtient pur. M. Berzelius, qui l’a examinĂ©, prĂ©tend qu’il contient de l’eau en proportion dĂ©finie. Quand on le chauffe pour le distiller, il Ă©prouve une dĂ©composition ; il se dĂ©gage principalement du gaz fluosilicique caractĂ©risĂ© par la propriĂ©tĂ© de ne plus attaquer le verre. Ce qui reste est plus riche en fluor. Enfin, si vous concevez que tout le gaz fluosilicique soit dĂ©gagĂ©, il restera du fluor et de l’hydrogĂšne, ou du gaz bydrofluorique, gaz qui attaque le verre. L’acide hydro-fluo-silicique est moins volatil que l’eau. DE CHIMIE. I I CombinĂ©' avec les bases, on obtient des sels qui ont des propriĂ©tĂ©s particuliĂšres. Quand on les expose au feu, ils sont tous dĂ©composĂ©s et il reste des fluorures mĂ©talliques ; cela est aisĂ© Ă  concevoir par ce que nous avons dit tout Ă  l’heure. La potasse unie Ă  cet acide donne une substance formĂ©e de deux atomes de fluorure de silicium, et d’un atome de fluorure de potassium; en chauffant, le fluorure de silicium se dĂ©compose, et il ne reste que le fluorure de potassium. L’acide sulfurique concentrĂ© dĂ©compose ces sels avec effervescence, en dĂ©gageant le gaz fluo- silicique. Enfin les alcalis les dĂ©composent parfaitement et donnent des produits variables, suivant la nature du produit sur lequel on opĂšre. 11 faut toujours un excĂšs d’alcali pour opĂ©rer la dĂ©composition. Les carbonates de potasse et de soude ont particuliĂšrement cette propriĂ©tĂ©. Quand ce sont des bases mĂ©talliques, telles que le fer, le cuivre, comme ces bases n’ont pas une COURS 'I 2 grande affinitĂ© pour le potassium, on a pour rĂ©sultat un silicate mĂ©tallique. Le sel formĂ© par le potassium et l’acide liydro- fluo-silicique , est le seul que je citerai particuliĂšrement. Quand on verse dans un sel Ă  base de potasse de l’acide hydro - fluo - silicique , il se forme aussitĂŽt un prĂ©cipitĂ© gĂ©latineux qui a la mĂȘme transparence que l’eau, et dans lequel on aperçoit des couleurs irisĂ©es. Ce composĂ© n’est presque pas soluble Ă  froid, et quand il est dissous, il se dĂ©pose par le refroidissement. Quand on verse la potasse, dans l’acide, on doit prendre garde u’en mettre plus qu’il n’en faut; car sans cela, elle dĂ©composerait le sel lui-mĂȘme. VoilĂ  tout ce que je dirai sur ces sels. Nous allons passer Ă  un autre genre de composĂ©s tout-Ă -fait analogue Ă  celui dont nous venons de parler, niais dans lequel nous aurons l’avantage de trouver beaucoup d’espĂšces Ă  Ă©tudier sous le rapport de leurs usages et de leurs applications dans les arts. Ce sont les chlorures. Nous savons que lorsque l’acide bydrochlo- rique se combine avec des bases vĂ©gĂ©tales, on DE CHIMIE. a des hydrochlorates, et que lorsqu’il se combine avec des bases oxigĂ©rtĂ©es, on a des chlorures» Une autre considĂ©ration, Ă  l’avantage de ces composĂ©s, se prĂ©sente nous connaissons le chlore, et nous ne connaissons pas le fluor; aussi forme- t-on directement avec le chlore les mĂȘmes composĂ©s que si l’on unissait l’acide hydrochlorique avec les bases oxigĂ©nĂ©es. Nous savons encore que si l’on mĂȘle de l’acide hydrochlorique avec une base oxigĂ©nĂ©e liquide, on ne voit pas ce qui se passe, mais que, par la voie sĂšche, nous apercevons la formation de l’eau, et par consĂ©quent la combinaison de l’oxi- gĂšne de la base avec l’hydrogĂšne de l’acide. Au reste que l’on considĂšre ces composĂ©s comme des chlorures ou comme des hydrochlorates , quand on les traite par les acides ou par divers agens chimiques , les phĂ©nomĂšnes seront toujours les mĂȘmes, parce que l’eau Ă©tant toujours prĂ©sente donne son oxigĂšne Ă  la base et son hydrogĂšne Ă  l’acide pour rĂ©gĂ©nĂ©rer les substances composantes. Les caractĂšres que nous allons assigner Ă  ce COURS genre de compose's auront quelque ressemblance arec ceux des corps prĂ©cĂ©demment examinĂ©s. Le premier de ces caractĂšres est l’inaltĂ©rabilitĂ© des chlorures par les corps combustibles simples, et particuliĂšrement par le charbon ainsi en mettant du sel marin, chlorure de sodium , avec du charbon, quelle que soit la chaleur employĂ©e, ce sel ne sera pas altĂ©rĂ©. Tous les sels de ce genre sont dĂ©composĂ©s par l’acide sulfurique. Si c’est un hydrochlorate, l’acide hydrochlorique se dĂ©gage, et l’acide sulfurique s’empare de la base. Si c’est un chlorure, l’eau se dĂ©compose , son hydrogĂšne se porte sur le chlore et forme l’acide hydrochlorique, et son oxigĂšne se porte sur la base, qui se combine alors avec l’acide sulfurique ; car les oxacides ne se combinent qu’avec les bases oxĂźgĂ©nĂ©es. Les autres acides dĂ©composent aussi les chlorures ou les hydrochlorates. J’ai dit, en parlant des ni trates, qu’en les faisant bouillir avec l’acide hydrochlorique , on produisait des chlorures ; je dis maintenant que l’acide nitrique versĂ© un peu en excĂšs sur les V DE CHIMIE» chlorures ou hydrochlorates, les dĂ©compose et produit des nitrates cet effet est l’inverse de celui que nous avons vu prĂ©cĂ©demment; Nous avons eu plus d’une fois occasion de faire observer qu’une base se partage entre deux acides d’aprĂšs cette observation, quand je verse sur un chlorure de l’acide nitrique, il se fait une dĂ©composition partielle ; je forme une certaine quantitĂ© de nitrate ; il y a par consĂ©quent une certaine quantitĂ© d’acide hydrochlorique de mise Ă  nu mais les acides hydrochlorique et nitrique ne peuvent pas rester ensemble sans se dĂ©composer rĂ©ciproquement, et former ce que les anciens alchimistes appelaient Veau rĂ©gale, parce qu’elle dissout l’or qu’ils regardaient comme le roi des mĂ©taux. L’acide hydrochlorique mis Ă  nu par l’acide nitrique, ou mĂȘlĂ© Ă  cet acide, donne lieu Ă  une double dĂ©composition l’hydrogĂšne' du premier s’unit Ă  une partie de l’oxigĂšne du second, et il y a formation d’eau, de chlore et d’acide nitreux. Ce mĂ©lange dissout l’or l’acide nitrique dĂ©composĂ© fournit de l’oxigĂšne pour oxider le mĂ©tal CO DR S T G qui sc dissout ensuite dans l’acide hy drochlorique. Le chlore et l’acide nitreux se dĂ©gagent. , Si, au contraire, dans un nitrate je versais un excĂšs d’acide hydrochĂźorique, j’aurais un chlorure ; l’oxigĂšne de la base s’unirait Ă  l’hydrogĂšne de l’acide hydrochĂźorique pour former de l’eĂ u. Quand on verse de l’acide sulfurique sur un mĂ©lange de chlorure et de peroxide de manganĂšse , l’on a un grand dĂ©gagement de gaz. C’est le chlore qui est devenu libre. Voici le caractĂšre dont on se sert le plus gĂ©nĂ©ralement dans les laboratoires pour reconnaĂźtre la prĂ©sence du chlore clans un sel on verse sur le sel une dissolution d’argent ; elle donne un prĂ©cipitĂ© blanc, caillebottĂ© qui est du chlorure d’argent. Le prĂ©cipitĂ© se rassemble en gros flocons ayant l’apparence de la matiĂšre casĂ©euse du lait ; c’est de cette ressemblance qu’il tire son nom. ExposĂ© au soleil, il change de couleur et devient violet. Le chlorure d’argent se reconnaĂźt toujours parce qu’il est insoluble, mĂȘme dans l’eau acide. Et cependant ce prĂ©cipitĂ© qui ne se dissoudrait pas dans l’acide nitrique, se dissout dans l’ammonia-, DK CIIIMJK. Ăź 7 i que. D’aprĂšs ce que nous venons d’exposer , on peut facilement reconnaĂźtre un chlorure ou un bydrochloratĂš. Presque tous les chlorures sont solubles ; il faut en excepter le chlorure d’argent, le protochlorure de mercure, celui de plomb et quelques sous-chlorures. Les minĂ©ralogistes ont un caractĂšre pour juger de la prĂ©sence du chlore dans un minĂ©ral ou un minerai. Ils prennent du sel double de phosphate d’ammoniaque et de soude, ils y ajoutent de l’oxide de cuivre et le miuĂ©ral qu’ils veulent essayer s’il y a du chlore dans ce composĂ©, on voit autour du bouton une lumiĂšre bleue. Passons Ă  l’examen des espĂšces. L’acide hydrochlorique forme avec l’ammoniaque un hydrochlorate que l’on connaĂźt depuis long-temps dans le commerce sous le nom de sel ammoniac. Ce sel peut se former directement par la combinaison des deux Ă©lĂ©mens Ă  l’état gazeux. On parvient mĂȘme par cette combinaison Ă  la dĂ©termination des quantitĂ©s de chacune des substances qui entrent dans ce sel. G,-L. Chim. 14 e leçon. 2 COURS 18 On trouve de cette maniĂšre que 100 parties de gaz ammoniac et i oo parties de gaz acide hydrochlorique se combinent parfaitement. Comme on connaĂźt la densitĂ© de ces corps, on peut avoir leur poids. Un atome de gaz hydrochlorique = 4>5513o Un atome de gaz ammoniac. .= 2,1447^ Ce qui donne pour poids atomistique du sel..— 6,69605. Ce sel est anhydre, prĂ©parĂ© de la maniĂšre que nous venons d’indiquer; cela est Ă©vident mais quand on le fait par la voie humide. en Ă©vaporant la dissolution, on obtient aussi un sel anhydre. On peut le dissoudre dans de l’eau et le faire cristalliser; il donne des cristaux en forme de barbes de plumes on l’obtient aussi en cubes ou en octaĂšdres. Ce sel, comme tous les sels d’ammoniaque, a une saveur qui appartient Ă  cette base ; elle est piquante. Quand il est sous forme solide, il a une apparence et une Ă©lasticitĂ© fort remarquables ; on ne peut le rĂ©duire que difficilement en poudre; il DE CHIMIE. IQ est fibreux, et ses fibres se ploient sans se rompre ; il a enfin de la ductilitĂ©. La densitĂ© du sel' ammoniac est de 1 , 4 5; l’eau en dissout le tiers de son poids, ou plus exactement, 100 parties d’eau en dissolvent 35 parties. L’eau bouillante en prend un poids Ă©gal au sien ; elle en dĂ©pose une grande quantitĂ© par le refroidissement. Ce sel, formĂ© de deux corps volatils, est volatil lui-mĂȘme , mais moins que ses composans. Il est blanc dans l’état puretĂ© ; quand il est jaune, c’est qu’il contient du fer. * Il faut une chaleur de 3oo Ă  36o° pour le rĂ©duire en vapeurs et dĂ©truire l’effet de la pesanteur atmosphĂ©rique sur lui. ExposĂ© Ă  l’air, il peut y l’ester long-temps sans altĂ©ration. Il n’attire pas sensiblement l’humiditĂ©; il n’est pas dĂ©liquescent. Le sel ammoniac est dĂ©composĂ© par toutes les bases, mĂȘme les plus faibles en apparence. Quand on verse dans une dissolution de sel ammoniac, de la potasse, de la soude, de la chaux, l’ammoniaque se dĂ©gage en abondance et 2,0 codĂ©s on le sent facilement. Lorsque l’odorat ne peut pas avertir de la prĂ©sence de l’ammoniaque quand il se dĂ©gage en trĂšs petite quantitĂ©, on prend un tube trempĂ© dans de l’acide nitrique ou hydrochlorique, et on le prĂ©sente Ă  l’endroit oĂč le gaz doit se dĂ©gager,' il se forme aussitĂŽt une vapeur blanche autour du tube. Les oxides mĂ©talliques dĂ©composent aussi l’hy* drochlorate d’ammoniaque ; mais il faut chauffer , et ici se prĂ©sente un phĂ©nomĂšne qui parait contradictoire et que nous expliquerons. Je prends le sel ammoniac, je le mĂȘle avec de l’oxide de fer sec. A froid, il ne s’opĂšre rien et je ne sentirai pas l’ammoniaque; mais si je viens Ă  chauffer un peu, l’ammoniaque se dĂ©gage en abondance. D’oĂč cela vient-il? C’est qu’à froid l’ammoniaque n’est pas provoquĂ©e Ă  changer d’état, Ă  reprendre la forme gazeuse ; ce n’est pas la plus grande affinitĂ© du fer pour l’acide qui opĂšre la dĂ©composition, c’est la plus grande tendance qu’a l’ammoniaque, Ă©tant chauffĂ©e, Ă  se volatiliser. L’ammoniaque versĂ©e dans les dissolutions mĂ©talliques prĂ©cipite les oxides Ă  froid Ă  chaud, DE CHIMIE. ai les oxides an contraire la dĂ©gagent, ou plutĂŽt c’est elle qui se dĂ©gage et abandonne la liqueur. Pour obtenir l’ammoniaque, on pulvĂ©rise le sel ammoniac, on le mĂȘle avec de la chaux; on met un atome d’ammoniĂąque et un peu plus d’un atome de chaux l’ammoniaque se dĂ©gage; on la reçoit dans un flacon plein d’eau. C’est ainsi qu’on procĂšde dans les laboratoires, de mĂȘme que dans les ateliers. Le sel ammoniac est dĂ©composĂ© par les carbonates de chaux, de baryte, mais par le feu et par la voie sĂšche. Si je prends def l’hydroehlorate d’ammoniaque, et que je le mĂȘle atome Ă  atome avec de la craie, en chauffant il y aura dĂ©composition rĂ©ciproque; il restera du chlorure de calcium, et il se dĂ©gagera du carbonate d’ammoniaque. Il ne faut pas croire que cette dĂ©composition soit due Ă  une plus grande affinitĂ© de l’acide carbonique pour l’ammoniaque ; c’est la volatilitĂ© du cai'bonate d’ammoniaque, plus grande que celle de l’ammoniaque mĂȘme, qui l’oeeasione. Ainsi par l’action de la chaleur nous produisons une double dĂ©composition. 22 COURS A prĂ©sent que nous avons formĂ© du chlorure de calcium et du carbonate d’ammoniaque parla voie sĂšche, faisons des dissolutions de ces sels et mĂȘlons-les. Il se fait aussitĂŽt une double dĂ©composition, parce qu’il peut se former un sel moins soluble que ceux que l’on avait; c’est le 'carbonate de chaux, et nous obtiendrons ainsi les deux sels que nous avions dĂ©composĂ©s par la chaleur. Il faut faire attention Ă  ces compositions ou dĂ©compositions, selon les circonstances ; elles offrent des faits importuns. Le sel ammoniac se prĂ©pare trĂšs en grand dans les arts. Il Ă©tait connu dĂšs la plus haute antiquitĂ© , et c’est principalement l’Egypte qui l’a fourni Ă  l’Europe pendant long-temps. Dans ce pays, on le prĂ©pare en recueillant la suie des cheminĂ©es. Le bois y est l’are, et l’on y brĂ»le la fiente des chameaux; cette fiente contient dĂ©s matiĂšres animales qui, par la combustion , donnent l’ammoniaque. Elle donne probablement aussi des chlorures et d’autres substances. Cette suie, qui est composĂ©e d’un peu d’ammoniaque, de charbon, de chlore et d’autres matiĂšres, Ă©tant DE CHIMIE. 20 chauffĂ©e, donne de l’ammoniaque par volatilisation. Mais depuis quelque temps, on fait en France du sel ammoniac. On commence par obtenir du carbonate d’ammoniaque, qui est le rĂ©sultat de la dĂ©composition des matiĂšres animales ; on le dĂ©compose ensuite par le sulfate de chaux plĂątre, et l’on a en Ă©change du sulfate d’ammoniaque. C’est le procĂ©dĂ© que l’on emploie dans la plaine de Clichy. LĂ , on se sert du sulfate de chaux ; on mĂȘle ensuite le sulfate d’ammoniaque avec le sel marin, et il se produit par la voie sĂšche du sel ammoniac, parce qu’en chauffant on doit avoir la combinaison la plus volatile, qui est l’hydrochlorate d’ammoniaque. On fait cristalliser; on purifie autant que possible par des cristallisations successives, et ensuite on sublime dans des vaisseaux de verre; on brise ensuite les vaisseaux pour avoir le sel. VoilĂ  comment on le prĂ©pare en France et dans tous les pays Ă©trangers. Le sel ammoniac se trouve dans les houillĂšres; quand elles prennent feu, ce qui arrive quel- 24 COURS DE CHIMIE. se volatilise de l’ammoniaque; elles n’en contiennent pas de trĂšs grandes quantitĂ©s. Ce sel a une autre origine, qui ne manquera pas de fixer votre attention. Il est produit par les volcans, et fort abondamment. La fumĂ©e des volcans en contient beaucoup. Si la lave vient Ă  couler, il se dĂ©gage une vapeur blanche trĂšs Ă©paisse , qui est du sel ammoniac, et l’on ne peut pas le recueillir ; mais comme la lave en est imprĂ©gnĂ©e, par le refroidissement, elle donne les plus belles cristallisations de sel ammoniac dans le vide de ses boursouflures. J’ai Ă©tĂ© tĂ©moin de l’éruption du VĂ©suve en 1 8o5. La lave coulait comme de l’eau; elle s’épaissit en refroidissant, et forma des croĂ»tes sous lesquelles on trouva le sel ammoniac. Il y a des Ă©ruptions oĂč le sel ammoniac est en quantitĂ© considĂ©rable. VoilĂ  un phĂ©nomĂšne fort remarquable. Le VĂ©suve en donne des centaines de kilogrammes; aussi recueille-t-on ce sel pour le vendre. IMPRIMERIE DE IIUZARD-COURCJER, rue du Jardinet, n° 12. ĂŻ5 e LEÇON. - 3o MAI. COURS SOMMAIRE. Chlorure de potassium. — Son emploi dans les arts. — Chlorure de sodium. —Sel gemme. — Moyen de dĂ©terminer les proportions d’un mĂ©lange de chlorure de potassium et de chlorure de sodium. —Diverses sources du sel dans la nature ; diffĂ©rons procĂ©dĂ©s pour l’obtenir. — DiffĂ©rence de puretĂ© des sels de divers marais salans. — DĂ©composition du sel marin par la silice et l’alumine, sous l’influence de l’eau. — Emploi de ce moyen pour vernir les poteries. —Chlorure de barium. — Sa prĂ©paration par le sulfate de baryte et le chlorure de calcium.— Chlorure de strontiane. —Moyen de distinguer les chlorures de barium et de strontium. — Chlorure de calcium. —Action de la chaux sur le chlorure de calcium. — Chlorure de magnĂ©sium.—Sa prĂ©paration par l’hydrochlorate d’ammoniaque pour l’avoir anhydre et par la dĂ©composition delĂ  magnĂ©sie par le chlore. Nous allons continuer dans cette sĂ©ance l’histoire des chlorures. Le chlorure de potassium s’obtient en combinant le chlore avec le potassium ; cette union est accompagnĂ©e d’une vive lumiĂšre , ce qui an- Chirn . i5 e Lïçow- 1 2 COURS nonce une forte affinitĂ© entre ces corps. Si l’on prend de la potasse , et que l’on fasse arriver dessus du gaz hydrocldorique , la combinaison se fait avec rapiditĂ©. Le chlorure de potassium est anhydre et composĂ© d’un atome de chlore et d’un atome de potassium. ĂŻl cristallise ; sa forme est celle d’un cube ou d’un prisme carrĂ© allongĂ©. Souvent il se prĂ©sente en trĂ©mie; on appelle ainsi les cristallisations qui se font Ă  la surface des liquides. Lorsqu’une dissolution est concentrĂ©e, c’est toujours Ă  la surface qu’elle est le plus saturĂ©e, parce que c’est de lĂ  que l’eau s’évapore. Les cristaux qui se forment Ă  la partie supĂ©rieure d’un liquide ne tombent pas toujours au fond; ils peuvent rester suspendus sur les bords du vase; l’évaporation continuant, les petits cristaux s’accroissent et finissent par couvrir une grande partie de la surface du liquide ; mais en mĂȘme temps ces cristaux deviennent plus pesans par l’addition de nouvelles molĂ©cules ; ils s’affaissent sur le liquide Ă  mesure qu’il s’évapore , et fi- DE CHIMIE. 3 nissent par s’arranger en 1 remie. Getle trĂ©mie peut devenir considĂ©rable. La saveur du chlorure de potassium est salĂ©e et accompagnĂ©e en mĂȘme temps d’un peu d’amertume ; elle n’est pas aussi agrĂ©able que celle du chlorure de sodium ou sel marin; cependant on s’en sert dans quelques localitĂ©s comme assaisonnement. Si le chlorure de sodium manquait, il pourrait ĂȘtre remplacĂ©, pour la prĂ©paration et la conservation des alimens, parle chlorure de potassium. Ce sel est assez soluble. 100 parties d’eau Ă  zĂ©ro en dissolvent 29,2 parties ; Ă  ig°, 5 , elles en dissolvent 34,5 ; Ă  52°,4, elles en dissolvent 45,6; Ă  iog°, 6 , point de l’ébullition de l’eau saturĂ©e, elles en dissolvent 5g, 3 parties. ExposĂ© Ă  Faction de la chaleur, il dĂ©crĂ©pite et se divise en petits cristaux; phĂ©nomĂšne que nous avons dĂ©jĂ  observĂ©. A une chaleur d’un rouge obscur, il entre en fusion et se volatilise. On trouve qu’il est plus fusible que le chlorure de sodium. LEÇonr. 4 COURS A l’air, il est dĂ©liquescent quand l’hygromĂštre marque 86°. En se dissolvant dans l’eau, il produit beaucoup de froid. Cinquante parties de ce sel dans deux cents parties d’eau, font baisser le thermomĂštre de onze degrĂ©s quatre dixiĂšmes. On fait un grand usage de la soude et de la potasse dans les arts. Elles donnent les mĂȘmes rĂ©sultats pour le blanchissage, et la soude est moins chĂšre. Les blanchisseurs peu instruits prĂ©fĂšrent la potasse on a imaginĂ© de les tromper en leur vendant de la soude pour de la potasse, et dans tous les magasins on vous donnera aussi de la soude pour de la potasse, Ă  moins que vous ne demandiez positivement de la potasse, qui, dans plusieurs circonstances, est prĂ©fĂ©rable Ă  la soude. On est parvenu Ă  donner Ă  la soude absolument la mĂȘme apparence que la potasse, afin de tromper plus facilement. Le chlorure de potassium existe, mais en trĂšs petite quantitĂ© dans les eaux de la mer. Si l’on prend du sel marin, ou bien de l’eau de la mer, DE CHIMIE. 5 et qu’on I Ă©vaporĂ©, cette eau aura la propriĂ©tĂ© de prĂ©cipiter, mĂȘlĂ©e avec la dissolution de platine. Le chlorure de potassium que l’on trouve dans le commerce est fourni par les salpĂ©triers. Ils ont Ă  traiter des mĂ©langes de sels de chaux et de potasse; en poussant l’évaporation, ils obtiennent du chlorure de potassium. Il est bon de savoir que ce produit a de la valeur on peut le dĂ©composer pour obtenir de la potasse; en sorte que si l’on en avait une grande quantitĂ©, on en fabriquerait facilement du carbonate de potasse. On peut aussi employer ce produit pour la fabrication des aluns. Si l’on prend un atome de nitrate de chaux, et qu’on le mĂȘle avec un atome de chlorure de potassium , il y aura Ă©change et formation de nitrate de potasse et de chlorure de calcium. Le chlorure de sodium, ou sel marin, est le sel le plus anciennement connu. On avait mĂȘme donnĂ© gĂ©nĂ©ralement le nom de sels aux substances qui avaient une saveur Ă  peu prĂšs semblable Ă  celle qui lui est particuliĂšre. Plus tard, 6 COURS on a vu que cette distinction n’était pas suffisante , et que l’on ne devait pas exclure de la classe des sels les substances qui ne prĂ©sentaient point de saveur. Le chlorure de sodium purifiĂ© ne contient pas d’eau de cristallisation; il est formĂ© d’un atome de chlore et d’un atome de sodium ; s’il contient de l’eau, c’est qu’elle est mĂ©caniquement interposĂ©e entre ses molĂ©cules. Sa forme cristalline est la mĂȘme que celle du chlorure de potassium , un cube , un parallĂ©lĂ©pipĂšde rectangle, ou une trĂ©mie. Dans le Nord, on le fait surtout cristalliser en trĂ©mies Ă©normes pour l’avoir plus dessĂ©chĂ©. Il y a un art particulier de raffiner le sel qui est pratiquĂ© en plusieurs endroits, et qui consiste a transformer le sel gris en sel blanc. On donne au fabricant une mesure de sel, un hectolitre, par exemple , et il doit rendre un hectolitre de sel blanc ; mais on lui donne un sel compacte qu’il fait cristalliser en trĂ©mie, et s’il rend le mĂȘme volume il ne rend pas le mĂȘme poids. 11 BS- CHIMIE. 7 fait la cristallisation dans de vastes chaudiĂšres de cinq Ă  six mĂštres de diamĂštre, et il fait Ă©vaporer dans des caves, c’est-Ă -dire doucement. La densitĂ© du chlorure de sodium est de 2,125. Il est plus soluble Ă  chaud qu’à froid , mais pas beaucoup plus. 100 parties d’eau Ă  i3°,g en dissolvent 35,8 parties; Ă  5g°,g, elles en dissolvent 37,1 ; Ă  iog%7, point de l'Ă©bullition de l’eau saturĂ©e, elles en dissolvent 4°>4 parties. En se dissolvant dans l’eau, il ne produit que trĂšs peu de froid, et cette propriĂ©tĂ© va nous servir Ă  analyser approximativement un mĂ©lange de chlorures de potassium et de sodium. Une poignĂ©e de sel jetĂ©e dans le feu fait entendre un bruit considĂ©rable. On emploie quelquefois cette dĂ©crĂ©pitation pour exciter la combustion; mais voici comment il faut l’entendre. Le sel en s’éparpillant dans tous les sens enlĂšve la cendre qui Ă©tait Ă  la surface des charbons, et dĂ©termine un renouvellement d’air qui n’avait pas lieu auparavant. Cependant tous les sels que l’on trouve dans le COURS commerce ne dĂ©crĂ©pitent pas. On a remarquĂ© que le sel gemme, ou le sel minĂ©ralisĂ© dans la terre, ne dĂ©crĂ©pitait pas, et que les autres sels Ă©tant fondus aprĂšs avoir dĂ©crĂ©pitĂ© ne dĂ©crĂ©pitaient plus. Par analogie, on a admis que les sels gemmes avaient Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  l’action du feu ou Ă  l’action des volcans. Cette idĂ©e, qui eĂ»t paru extraordinaire il y a quelques annĂ©es , ne l’est plus maintenant que les gĂ©ologues admettent que beaucoup de substances proviennent de dĂ©jections volcaniques. Le sel marin se fond, mais il demande une tempĂ©rature rouge , et ensuite il se volatilise. Cette propriĂ©tĂ© est importante, parce que dans les arts on s’en sert pour faire avec le sel marin un vernis Ă  la poterie. On jette le sel dans le four, il se rĂ©duit en poudre, fuse, se volatilise, et va s’attacher Ă  la surface des vases de terre. Pour se fondre et se volatiliser, le sel marin demande une tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e que le chlorure de potassium. Quand il est fondu, il DE CHIMIE. Q commence Ă  se volatiliser, quoiqu’il soit encore loin de 1 Ă©bullition. ExposĂ© Ă  Faction de l’air humide, il commence Ă  ĂȘtre dĂ©liquescent Ă  86° de l’hygromĂštre de Saussure ; au-dessous il reste trĂšs sec, au-dessus il tombe en deliquium. En se dissolvant dans l’eau, il se conduit comme le chlorure de potassium, mais il ne produit pas un abaissement de tempĂ©rature aussi considĂ©rable. Cent parties de sel et deux cents parties d’eau donnent un abaissement de moins de deux degrĂ©s. En supposant que le chlorure de potassium et celui de sodium Ă©tant mĂ©langĂ©s produisent chacun dans l’eau un abaissement de tempĂ©rature proportionnel Ă  la quantitĂ© dans laquelle ils entrent dans le mĂ©lange, on peut, au moyen de cet abaissement de tempĂ©rature du mĂ©lange, connaĂźtre la quantitĂ© de chacun des sels qui le forment. Ce petit problĂšme revient Ă  cet Ă©noncĂ© Connaissant l’abaissement de tempĂ©rature produit par une quantitĂ© dĂ©terminĂ©e d’un mĂ©lange IO COTJ RS de chlorure de potassium et de chlorure de sodium, et connaissant l’abaissement de tempĂ©rature que des quantitĂ©s dĂ©terminĂ©es de chacun de ces sels produisent sĂ©parĂ©ment, trouver ce qu’il entre de chlorure de potassium dans ce mĂ©lange. La solution de ce petit problĂšme donne la formule ou rĂšgle suivante qui est trĂšs simple. La quantitĂ© de chlorure de potassium est Ă©gale Ă  100 X d — ino 9 , 5 d est la diffĂ©rence de la tempĂ©rature de l’eau avant qu’on y jette le mĂ©lange Ă  la tempĂ©rature de cette eau aprĂšs qu’on y a jetĂ© le mĂ©lange ; c’est-Ă -dire que d est l’abaissement de la tempĂ©rature que produit le mĂ©lange., Voici un vase dans lequel on a mis deux cents grammes d’eau; je prends avec un thermomĂštre la tempĂ©rature de cette eau ; elle est de i8°,3 ; je verse rapidement le mĂ©lange des deux sels dans l’eau; j’agite; il y a un certain abaissement; je suis de l’Ɠil le mouvement du mercure il est maintenant Ă  r i°,8. Actuellement le mercure DE CHIMIE. I I remonte; c’est l’effet de la chaleur des corps en- vironnans, et il remontera Ă  i8°,3 d’oĂč il est » descendu. La diffĂ©rence des deux tempĂ©ratures est de 6°, 5; c’est l’abaissement. Je multiplie cette diffĂ©rence par ioo, je retranche igo du produit, et je divise le reste par g, i5; le quotient 48 , 4 ° exprime en quel rapport le chlorure de potassium Ă©tait dans le mĂ©lange que l’on suppose composĂ© de cent parties. Avec de l’habitude , on peut facilement, par cette mĂ©thode , connaĂźtre Ă  un centiĂšme prĂšs la quantitĂ© de chacun des sels du mĂ©lange. Avec la formule que nous avons donnĂ©e, ou pourrait donner une table des combinaisons et des abaissemens de tempĂ©rature correspondans ; mais l’expĂ©rience que nous avons faite en dispense. L’analyse chimique ordinaire ne donnerait pas une beaucoup plus grande prĂ©cision que cette rĂšgle pour la dĂ©termination de la quantitĂ© de chacun des sels. Le chlorure de sodium est un des sels les plus abondans dans la nature. Il existe h l’état solide 12 COURS dans l’intĂ©rieur de la terre sous le nom de sel gemme et Ă  l’état liquide dans les eaux de la mer elle en contient deux centiĂšmes et demi de son poids. La totalitĂ© des matiĂšres salines qui sont dans les eaux de la mer Ă©galent les o,o36 de son poids. On trouve aussi le sel en dissolution dans les eaux de source de certaines contrĂ©es; il n’j a rien d’étonnant dans ce fait. Nous sommes trĂšs riches en sels gemmes en France ; on en a dĂ©couvert des masses immenses Ă  Vie, prĂšs ChĂąteau-Salins. Les eaux de source peuvent passer sur ce sel et s’en imprĂ©gner. Le sel marin est quelquefois trĂšs pur ; gĂ©nĂ©ralement il est mĂȘlĂ© avec des substances Ă©trangĂšres. On peut l’employer dans son Ă©tat naturel pour l’agriculture et les arts, et mĂȘme pour les usages de la cuisine ; mais on le purifie aisĂ©ment en le dissolvant et en le faisant cristalliser. D’aprĂšs les divers gissemens du sel dans la nature , on l’obtient diffĂ©remment. Si c’est une source saturĂ©e de sel, on l’évapore DE CHIMIE. i3 immĂ©diatement dans des chaudiĂšres de cuivre, de plomb, de fer. On doit donner la prĂ©fĂ©rence Ă  celles de fer, qui ne prĂ©sentent aucune espĂšce * d’inconvĂ©niens. Si les eaux ne sont pas saturĂ©es, alors on emploie la chaleur naturelle on Ă©vapore les eaux par le moyen de l’air. Dans quelques contrĂ©es, les bĂątimens oĂč l’on fait cette opĂ©ration ont plus d’un quart de lieue de long on les appelle bĂątimens de graduation. L’eau salĂ©e s’écoule dans des canaux, et on la fait tomber sur des fagots d’épines qui la divisent l’évaporation est assez rapide. La chute est de cinq Ă  six mĂštres, et est renouvelĂ©e pour la mĂȘme eau cinq Ă  six fois. Cette opĂ©ration s’appelle graduer Veau. On Ă©vapore ensuite. Quand le temps est Ă  la pluie, on abandonne la graduation; car au lieu de perdre de l’eau, le sel en prendrait. Si vous avez de l’eau saturĂ©e de sel marin, l’hygromĂštre Ă©tant Ă  8o s , cette eau perdra; Ă  86° elle augmentera. Le sel, provenant des masses salines renfer- COURS 14 triĂ©es dans la terre, est dissous dans l’eau , et Fou fait Ă©vaporer. En France, dans le midi et dans l’ouest, on retire le sel des eaux de la mer. En profitant des flux et des reflux, on fait arriver l’eau de la mer sur des plages ou sols argileux ; la chaleur du soleil Ă©vapore l’eau et donne le sel marin. Cette opĂ©ration se fait trĂšs facilement dans le midi ; dans l’ouest, elle ne peut se faire qu’à certaines Ă©poques de l’annĂ©e. En Angleterre, en SuĂšde, on ne peut faire l’évaporation spontanĂ©e ; ces pays ne sont pas assez chauds. La couleur grise du sel est due Ă  la terre argileuse ; on sĂ©pare facilement cette terre en filtrant la dissolution du sel et l’évaporant. Le sel est produit Ă  si bon marchĂ© dans les marais salans, que ioo kilogr. se vendent mĂȘme aujourd’hui de 25 Ă  3o centimes, c’est-Ă -dire 5 Ă  6 sous. Le sel versĂ© dans le commerce n’est pas pur, car j’ai dĂ©jĂ  dit qu’il y avait plusieurs sels dans UE CHIMIE. les eaux de la mer. Je citerai ici des analyses faites rĂ©cemment par M. Berthier; et je prendrai pour exemple le sel de Portugal, qui passe pour ĂȘtre le plus pur. Cependant ce sel est trĂšs variable, selon le temps oĂč la rĂ©colte en a Ă©tĂ© faite. On fait en Portugal jusqu a trois rĂ©coltes par an. Le sel de Saint-Ubes, ou le sel de premiĂšre qualitĂ© du Portugal, contient Sulfate de magnĂ©sie. 0,016g Sulfate de chaux. o,oo56 Chlorure de magnĂ©sium. 0,0000 Argile. 0,0000 Eau.. 0,0245 Sel marin pur. o,g5ig. Le sel du Croisic, sur les cĂŽtes de l’ouest, contient Sulfate de magnĂ©sie. 0,0158 Sulfate de chaux... 0,00165 Chlorure de magnĂ©sium. o,oo5oo Argile. 0,00800 l6 COUBS Eau... o,oy5oo Sel marin. 0,87000, Je pourrais citer d’autres exemples, et vous verriez que les proportions varient suivant les qualite's. Il est un sel de Saint-Ubes de quatriĂšme qualitĂ© qui contient jusqu’à 0,07 de sulfate de magnĂ©sie, et un autre qui en contient jusqu’à 0,08. Dans nos sels, le sulfate de magnĂ©sie n’entre que dans la proportion de o,o3. Ils sont beaucoup moins impurs sous ce rapport que le sel de Saint-Ubes. Le sel marin sort aussi des volcans comme le sel ammoniac. On voit souvent parmi les laves des cristallisations cubiques de ce sel; ce qui semblerait favoriser l’opinion de ceux qui croient que les eaux de la mer communiquent avec les volcans. Le sel marin dessĂ©chĂ©, comme tous les chlorures , ne peut ĂȘtre dĂ©composĂ© par les acides qui ne contiennent pas d’eau ou d’hydrogĂšne ; ainsi DE CHIMIE. iy il ne se dĂ©composĂ© pas par 1 acide borique. Pour que la dĂ©composition ait lieu, il faut que le chlore se dĂ©gage Ă  l’état d’acide hydrochlo- rique. L’eau seule peut dĂ©gager le chlore. On fait un mĂ©lange grossier de sable et de sel marin ; on le met dans un tube de porcelaine, que l’on expose Ă  une chaleur rouge. Quand la tempĂ©rature est Ă  ce terme, on fait arriver un grand courant de vapeur d’eau; et par l’autre extrĂ©mitĂ©, il sort un courant d’acide hydroehlorique, et l’on trouve dans ce tube la silice combinĂ©e Ă  la soude sous la forme vitreuse. C’est une opĂ©ration qui pourrait ĂȘtre utile dans les arts, si l’on n’avait pas de moyen simple d’obtenir la soude. On dĂ©compose aussi le sel marin d’une autre maniĂšre on projette dans le sel marin en fusion de l’argile, ou un mĂ©lange d’argile et de silice. Si l’argile est humide, l’eau se dĂ©composera l’oxigĂšne se dĂ©gagera et l’hydrogĂšne se portera sur le chlore. Cette expĂ©rience explique l’emploi du chlorure Chim, i5 e leçon. 2 cou a s 18 de sodium dans les fabriques de poteries. Lorsque les poteries sont cuites, si on les retirait, elles auraient une apparence terreuse ; on leur donne un vernis d’une maniĂšre bien simple on jette du sel dans le four ; il se rĂ©duit en poudre par la dĂ©crĂ©pitation ; cette poudre se fixe aux parois des poteries. Dans le four, il y a de l’eau en vapeur, et le sel marin peut ĂȘtre dĂ©composĂ© et produire par sa base une matiĂšre vitreuse. On peut Ă©galement concevoir que le sel marin se combine tout entier avec la matiĂšre terreuse, et donne un verre. On fait des verres dans lesquels il entre. Le chlorure de barium est composĂ© d’un atome de chlore, d’un atome de barium, et de deux atomes d’eau. Ses cristaux sont des lames rhom- boĂŻdales extrĂȘmement minces, et plus souvent des lames hexagonales irrĂ©guliĂšres. Sa saveur est piquante et dĂ©sagrĂ©able, c’est un poison assez violent ‱ Ă  la dose de trois quarts de gramme, il peut faire mourir un chien trois quarts de gramme sont Ă©quivalens de n ou 14 grains . DE CHIMIE. *9 ExposĂ© Ă  l’action de la chaleur, il perd facilement ses deux proportions d’eau. Cependant il conserve cette eau Ă  l’air dans toutes les circonstances et Ă  tous les degrĂ©s de sĂ©cheresse ; et quand on lui a fait perdre son eau par l’action du feu , il agit comme le plĂątre et la reprend Ă  l’air. En gĂ©nĂ©ral, tout sel hydratĂ© qui peut conserver son eau dans les circonstances ordinaires de l’atmosphĂšre, si on la lui enlĂšye parla chaleur, Ă©tant exposĂ© Ă  l’air, finit par reprendre toute celle qu’il a perdue. La solubilitĂ© du chlorure de barium est assez grande 100 parties d’eau Ă  i5°,6 en dissolvent 45,5 parties ; Ă  49? 3, elles en dissolvent 55,6 ; Ă  io5°,5 elles en dissolvent 77,9. Ce sel entre en fusion Ă  une chaleur rouge blanc, et reste dans cet Ă©tat sans donner de vapeurs. C’est un chlorure fixe qui peut supporter la plus haute tempĂ©rature. Ce sel se dissout un peu dans l’alcool ; mais en trĂšs petite proportion , Ă  moins qu’il ne soit trĂšs faible. Le chlorure de barium est dĂ©composĂ© par un i 5 e leçoiv. 2 . 20 COURS grand nombre de substances sa base e'tant moins soluble que la plupart des autres bases, elle doit ĂȘtre chassĂ©e par ces substances. Ce sel peut ĂȘtre dĂ©composĂ© par les carbonates alcalins. Enfin, il est prĂ©cipitĂ© par l’acide sulfurique. On peut prĂ©parer ce sel de diffĂ©rentes maniĂšres. On prend du sulfate de baryte que l’on dĂ©compose par le charbon, pour former du sulfure de barium. On le traite par l’eau et l’acide hydro- chlorique qui s’empare du barium, et rien n’est plus facile que d’obtenir ce chlorure. On obtient aussi ce composĂ© en fondant ensemble un atome de chlorure de calcium et un atome de sulfate de baryte. A froid ou par la voie humide, ce mĂ©lange n’éprouverait aucune dĂ©composition. Il n’en est pas de mĂȘme par la voie sĂšche. Le sulfate de baryte entre facilement en fusion, et il se forme du chlorure de barium et du sulfate de chaux ; en lavant et Ă©vaporant, on obtient le chlorure de barium. Il est trĂšs probable que ce qui opĂšre la dĂ©composition est la diffĂ©rence de pesanteur DE CHIMIE. 21 spĂ©cifique et de fusibilitĂ© des sels. La diffĂ©rence de fusibilitĂ© Ă©quivaut Ă  une diffĂ©rence de solubilitĂ©. On a fait l’expĂ©rience. Voici la matiĂšre fondue, et nous pourrons vous montrer l’endroit oĂč ces deux sels se rĂ©unissent. Pour faire le partage, on rĂ©duit les matiĂšres en poussiĂšre dans un mortier et onia jette aussitĂŽt dans l’eau bouillante ; on remue Ă  peine, et l’on filtre. L’eau entraĂźne le chlorure de barium. Le sulfate de chaux est peu soluble, il j’este sur le filtre; mais si l’on Ă©tait lent dans l’opĂ©ration, on retrouverait le chlorure de potassium et le sulfate de baryte recomposĂ©s. Par ce procĂ©dĂ©, on peut prĂ©parer en grand le chlorure de barium. On peut aussi former le chlorure de barium par l’union de l’acide hydrochlorique et de la baryte. Cette formation est rapide et le composĂ© devient incandescent. Il se dĂ©gage de l’eau dans cette opĂ©ration. Voici un ballon rempli de gaz hydrochlorique ; 22 COÜIiS on jette dedans de la baryte l’hydrogĂšne de l’acide se combine avec l’oxigĂšne de la base et forme de l’eau qui se dĂ©pose sur les parois du vase. Vous voyez que la combinaison est rapide. Le chlorure de strontium est formĂ© d’un atome de chlore, d’un atome de strontium et de six atomes d’eau. 11 cristallise en prismes triangulaires rĂ©guliers, trĂšs allongĂ©s et terminĂ©sen pente. Souvent aussi ces prismes triangulaires se rĂ©unissent pour former des prismes hexaĂšdres rĂ©guliers. Cette derniĂšre forme est celle qui est la plus ordinaire. Ce sel n’est pas vĂ©nĂ©neux. En raison de la quantitĂ© d’eau qu’il renferme, il Ă©prouve sur les charbons la fusion aqueuse ; ensuite il se dessĂšche et Ă©prouvĂ© enfin la fusion ignĂ©e. Il n’est volatil qu’à une tempĂ©rature des plus Ă©levĂ©es, comme celle que l’on obtiendrait par la combustion de l’hydrogĂšne par i’oxigĂšne. Ce sel est beaucoup plus soluble que le prĂ©cĂ©dent. roo parties d’eau Ă  i 8°,2 en dissolvent 140 parties; Ă  xoo°, elles en dissolvent toutes DE CHIMIE. 23 sortes de proportions. Il est soluble aussi dans l’alcool et mĂȘme dans l’alcool, rectifiĂ©, qui peut en prendre 0,04. On sait qu’il y a peu de sels dans ce cas. L’alcool tenant du chlorure de strontium en dissolution, a la propriĂ©tĂ© de brĂ»ler avec une belle flamme pourpre. Cette propriĂ©tĂ© le fait employer par les artificiers et sur les théùtres. Il n’est pas facile de trouver beaucoup de caractĂšres pour distinguer le chlorure de strontium du chlorure de barium la cristallisation du chlorure de strontium et sa combustion dans l’alcool donnent cependant des moyens de le reconnaĂźtre. En gĂ©nĂ©ral quand on veut reconnaĂźtre un sel par sa cristallisation, on met une goutte de sa dissolution sur une lame de verre, et bientĂŽt on voit des formes suffisamment distinctes pour prononcer sans aucun doute. Le chlorure de strontium est dĂ©liquescent, et mĂȘme tombera en deliquium avant le chlorure de sodium. 24 COURS On pourrait avec des sels diffĂ©remment dĂ©li- quescens former un hygromĂštre ; mais cet hygromĂštre changerait selon la tempĂ©rature, parce que les sels n’ont pas la mĂȘme affinitĂ© pour l’eau Ă  tous les degrĂ©s de tempĂ©rature. Le chlorure de strontium est dĂ©composĂ© dans les mĂȘmes circonstances que les sels prĂ©cĂ©dens. On le prĂ©pare de la mĂȘme maniĂšre que le chlorure de barium. Le chlorure de calcium est formĂ© d’un atome de chlore, d’un atome de calcium et de six atomes d’eau. Il cristallise en prismes Ă  six pans, terminĂ©s par des pyramides Ă  six faces. Les cristaux sont ordinairement striĂ©s. Sa saveur est trĂšs amĂšre et en mĂȘme temps piquante. ExposĂ© au feu, il passe vite de la fusion aqueuse Ă  la fusion ignĂ©e. Quand il est sec, il attire l’eau en vapeurs. Une fois qu’il a Ă©tĂ© fondu il persiste Ă  une tempĂ©rature des plus Ă©levĂ©e, sans entrer en vapeur ; on a seulement observĂ© qu’il pei’dait une petite quantitĂ© de chlore. AprĂšs avoir Ă©tĂ© DE CHIMIE. 25 fondu, on Ta dĂ©signĂ© sous le nom de phosphore de ĂŻfomberg , parce qu’étant exposĂ© Ă  la lumiĂšre, il paraĂźt un peu lumineux dans l’obscuritĂ©. La solubilitĂ© du chlorure de calcium est des plus grandes i oo parties d’eau Ă  1 5° en dissolvent 4o3 parties. Il est Ă©minemment soluble dans l’alcool. En gĂ©nĂ©ral, les sels dĂ©liquescens sont solubles dans l’alcool or, ce sel est excessivement dĂ©liquescent ; on ne le connaĂźt Ă  l’état solide que quand on l’a dessĂ©chĂ©. ExposĂ© Ă  l’air, il attire toujours l’humiditĂ©; nous ne voyons jamais l’air assez sec pour qu’il ne prenne pas d’eau; il ne laisse pas un centiĂšme d’eau dans l’air, aussi est-il presque toujours liquide. Ce sel est dĂ©composĂ© par divers rĂ©actifs, et comme cela nous donnera lieu de revenir sur quelques principes, je vais indiquer sa dĂ©composition par diverses bases, Si je verse dans le chlorure de calcium de la potasse , il y aura prĂ©cipitĂ© le chlore va se par- 20 COURS tager entre la chaux et la potasse, et la chaux Ă©liminĂ©e ne trouvera pas assez d’eau pour ĂȘtre tenue en dissolution sans se prĂ©cipiter. Le chlorure de calcium donne aussi un prĂ©cipitĂ© par la baryte ; la chaux se prĂ©cipite. Je fais dĂ©pendre ce phĂ©nomĂšne de la prĂ©cipitation, de la diffĂ©rence de solubilitĂ©, et non de la diffĂ©rence d’affinitĂ©. La strontiane prĂ©cipite Ă©galement la chaux du chlorure de calcium. Ce sel donne’des prĂ©cipitĂ©s par la potasse, la soude, la baryte et la strontiane , parce que ces bases sont plus solubles que la chaux. En gĂ©nĂ©ral, vous aurez un prĂ©cipitĂ© toutes les fois que vous aurez des diffĂ©rences de solubilitĂ© entre les bases. Le chlorure de calcium Ă  l’état sec est employĂ© pour dessĂ©cher les gaz. On le met dans un tube oĂč l’on fait passer les gaz. Il faut que le courant de gaz passe lentement si l’on doit le faire passer vite il faut allonger le tube. Trois Ă  quatre centimĂštres de chlorure de calcium suffisent pour dessĂ©cher les gaz. DE CHIMIE. 2J En prenant une dissolution de chlorure de calcium concentrĂ© et en le faisant ensuite bouillir avec de la chaux, et laissant refroidir, on obtient des cristaux en aiguilles minces, satinĂ©es, que l’on avait prises pour de la chaux ; mais cela n’est pas exact. Ces cristaux ont Ă©tĂ© analysĂ©s depuis. Dans l’eau ou l’alcool, ils se dĂ©composent immĂ©diatement l’eau ou l’alcool s’empare du chlorure et l’on trouve un atome de chlorure de calcium , trois atomes de chaux, un atome de chlore, quinze atomes d’eau. Le chlorure de calcium se trouve dans les eaux de la mer en trĂšs petite quantitĂ©. On le trouve aussi dans l’intĂ©rieur des terres. Il n’y a pas de sol qui, Ă©tant lessivĂ©, ne donne du chlorure de calcium. Les eaux des puits de Paris en contiennent notablement; elles contiennent aussi du chlorure de potassium que l’on reconnaĂźt par le nitrate d’argent qui donne un prĂ©cipitĂ© blanc. Quant au sulfate de chaux, on reconnaĂźt sa prĂ©sence par l’oxalate d’ammoniaque, qui produit un prĂ©cipitĂ© abondant d’oxalate de chaux. Le sulfatĂ© de 28 COURS chaux et le chlorure de calcium sont les deux sels dominans dans les eaux des puits de Paris. VoilĂ  pourquoi dans les platras l’on trouve de l’hy- drochlorate de chaux. Le chlorure de magnĂ©sium peut ĂȘtre obtenu en combinant 1 acide hydrochlorique avec la magnĂ©sie; mais de cette maniĂšre on n’obtient jamais le chlorure sec ; il se dĂ©composerait en voulant le faire sĂ©cher. On peut aussi distiller du sel ammoniac avec du carbonate de magnĂ©sie ce moyen n’est pas encore trĂšs bon pour obtenir le chlorure de magnĂ©sium. Il vaut mieux faire passer du chlore Ă  travei’s un tube de porcelaine contenant du carbonate de magnĂ©sie chauffĂ© au rouge. La magnĂ©sie perd son oxigĂšne pour s’unir au chlore ; mais cette substance est de toutes les bases la derniĂšre qui se laisse dĂ©composer par le chlore. En faisant Ă©vaporer la dissolution du chlorure de magnĂ©sium, l’on a une masse cristalline composĂ©e de cristaux assez fins. Celte cristallisation DE CHIMIE. \ 29 se fait difficilement. Ce sel contient cinq proportions d’eau. Sa composition est d’un atome de chlore, un atome de magnĂ©sium et cinq atomes d’eau. La saveur de ce sel est extrĂȘmement amĂšre. Sur les charbons, il fuse et se dĂ©compose. En le dessĂ©chant Ă  une tempĂ©rature peu Ă©levĂ©e mĂȘme, il se dĂ©compose, et donne de l’acide hydrochlo- rique , et il reste de la magnĂ©sie. L’acide hydro- chlorique se dĂ©gage tout entier Ă  une tempĂ©rature suffisante. La formation de cet acide et celle de la magnĂ©sie sont dues Ă  la dĂ©composition de l’eau. Le sel fait avec le chlore et la magnĂ©sie, et que l’on n’a pas fait cristalliser, ne donne pas, d’acide hydrochlorique par sa dĂ©composition c’est qu’il ne contient pas d’eau. En faisant arriver des vapeurs aqueuses sur le chlorure de magnĂ©sium, l’eau se dĂ©compose ainsi qu’une partie du sel il reste de la magnĂ©sie libre et la partie du sel qui n’a pas Ă©tĂ© dĂ©composĂ©e. En faisant arriver de nouvelles vapeurs sur le chlorure, il se dĂ©composera aussi. Du chlore se 5o COURS dĂ©gagĂ© dans toutes ces dĂ©compositions. S’il s’en va un demi-atome de chlore, un demi-atome d’oxigĂšne prend sa place. Le chlore et l’oxigĂšne sont constamment complĂ©mens l’un de l’autre. Il est bon de remarquer, dans cette dĂ©composition , que la magnĂ©sie, par sa prĂ©dominance dans le rĂ©sidu, peut s’opposer Ă  une dĂ©composition ultĂ©rieure pour obtenir une dĂ©composition complĂšte, il faudrait calciner le rĂ©sidu, laver et filtrer. AprĂšs un petit nombre d’opĂ©rations semblables on peut dĂ©composer tout le chlorure de magnĂ©sium. Ce n’est pas lĂ  un moyen d’analyse bien praticable. Le chlorure de magnĂ©sium est Ă©minemment soluble ; sa solubilitĂ© est aussi grande que celle du chlorure de calcium ; il se dissout trĂšs bien dans l’alcool. Il est trĂšs dĂ©liquescent, mais moins que le chlorure de calcium. On peut dĂ©composer le chlorure de magnĂ©sium par toutes les bases que nous avons successivement examinĂ©es. La potasse, la soude, la baryte, la strontiane et la chaux prĂ©cipitent la DE CHIMIE. Si magnĂ©sie, parce que cette derniĂšre est tout-Ă -fait insoluble. Il nous reste Ă  parler du chlorure d’aluminium, que l’on est parvenu Ă  dĂ©composer, et qui a donnĂ© un mĂ©tal que l’on appelle aluminium. IMPRIMERIE DF. HT! ZÀRD COtJR CÎER 5 rue du Jardinet, n° 12, aiHkt&k l6' LEÇON. - 4 JUIN i Ô28. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. Chlorure d’aluminium. — Sa prĂ©paration par l’action du chlore, sur l’alumine et le charbon. —ManiĂšre d’obtenir l’aluminium avec ce chlorure. — PropriĂ©tĂ©s de l’aluminium. —Action remarquable de l’oxigĂšne sur lui.—Formation du corindon dans les volcans. — Proto et perchlorure de manganĂšse. — Chlorure correspondant Ă  l’acide manganĂ©sique. —Chlorure de zinc. — Protochlorure de fer. — Combinaison avec l’hy- drochlorate d’ammoniaque. — Perchlorure. — Formation du fer spĂ©culaire dans les volcans, par la dĂ©composition du chlorure de fer. — Observations deM. Gay-Lussac Ă  ce sujet suides laves du VĂ©suve. — Protochlorure d’étain. —Son action Sur les sels et les acides qui peuvent lui cĂ©der de l’oxigĂšne. — Son action sur l’eau. — Nature du prĂ©cipitĂ© formĂ© par la potasse. — Perchlorure. — Action de l’eau. — DiffĂ©rence de propriĂ©tĂ©s entre le chlorure fou rni directement, et par le perchlorure de mercure. — Combinaisons du chlorure d’étain avec d’autres chlorures. — Chlorure d’arsenic. Nous avons annoncĂ© dans la derniĂšre sĂ©ance que nous nous occuperions avec dĂ©tail du chlorure d’aluminium, parce que c’est de ce composĂ© que WhĂŽler a sĂ©parĂ© l’aluminium. Quand on met de l’acide hydrochlorique avec Chim. i6 LEcorr. I 2 COUliS de l’alumine, il se forme une dissolution que l’on peut appeler du nom d’hydrochlorate ; comme elle est obtenue avec de l’eau, on n’est pas certain d’avoir du chlorure d’aluminium. Si l’on veut avoir ce chlorure sec, il faut le former de maniĂšre que l’eau ne puisse intervenir. Or, il y a pour cela plusieurs procĂšdes. On peut l’obtenir en combinant directement le chlore avec l’aluminium. Lorsque l’on n’a pas d’aluminium, il n’y a pas d’autre moyen que d’avoir recours aux chlorures et d’enlever l’oxigĂšne de l’alumine par des affinitĂ©s doubles. L’affinitĂ© de l’oxigĂšne pour l’aluminium est trĂšs grande. Si l’on expose Ă  une chaleur rouge un mĂ©lange d’alumine et de charbon , puis que l’on fasse arriver dessus du chlore, il y aura formation de chlorure, l’alumine perdra son oxigĂšne. Ce procĂ©dĂ© est assez gĂ©nĂ©ralement suivi ; il a Ă©tĂ© employĂ© avec succĂšs par M. OErstĂŠdt. Pour opĂ©rer de la maniĂšre la plus certaine, il faut prendre de l’alumine que l’on prĂ©cipite de l’alun ; on y ajoute une matiĂšre charbonneuse trĂšs DE CHIMIE. divisĂ©e, du sucre, par exemple , que l’on mĂȘle avec de l’huile. Cette matiĂšre est calcinĂ©e ; elle est mise ensuite dans un tube de porcelaine ; on fait chauffer au rouge, et c’est alors que l’on fait passer le chlore. Le carbone s’empare de l’oxigĂšne de l’alumine ; il se forme du gaz oxide de carbone. On peut dĂ©tacher facilement le chlorure qui est dans le tube. C’est un corps jaunĂątre. A une tempĂ©rature ordinaire, il se fond; Ă  ioo°, il se volatilise. Ce composĂ© Ă©tant exposĂ© Ă  l’air, en attire promptement l’humiditĂ©; il tombe en deliquium; alors il ne diffĂšre pas d’une dissolution concentrĂ©e d’acide hydrochlorique et d’alumine, dans l’eau; il se dissout trĂšs bien. On peut considĂ©rer cette dissolution comme un hydrochlorate d’alumine, ou comme un chlorure d’aluminium; elle a une rĂ©action acide bien marquĂ©e, ce qui pourrait la faire considĂ©rer comme hydrochlorate ; mais ce caractĂšre n’est pas concluant, parce que si l’eau avait Ă©tĂ© dĂ©composĂ©e pour former l’acide hydro- chlorique, il y aurait formation d’alumine. En chauffant la dissolution, l’eau se dĂ©compose a ĂŻ6 e LEÇON. I.. 4 coubs rĂ©ellement, l’acide hydrochlorique se dĂ©gage et l’alumine reste. C’est d’aprĂšs cette dĂ©composition que M. WhĂŽ- ler a supposĂ© que le chlorure d’aluminium dans l’eau n’était ni un hydrochlorate, ni un chlorure d’aluminium, maisune substance d’une formation analogue Ă  celle de l’acide fluosilicique, lequel dans l’eau devient l’acide hy dro-chloro-alumi - nique. Nous ne pouvons partager cette maniĂšre de voir. Il faut bien faire attention que l’insolubilitĂ©, en gĂ©nĂ©ral, est une force beaucoup plus puissante qu’on ne le croit ordinairement. L’alumine ne se prĂ©cipitant pas, on peut penser que l’aluminium ne s’oxide pas. Au reste, tant qu’un corps reste en dissolution, on ne voit pas ce qui se passe et l’on ne peut pas appliquer les mĂȘmes explications que pour les composĂ©s oĂč tout e$t mis en Ă©vidence. Nous pourrons considĂ©rer la dissolution de chlorure d’aluminium comme un chlorure acide, ou comme un hydrochlorate d’alumine. Ce chlorure est dĂ©composĂ© par les autres bases. Voyons le procĂ©dĂ© pour obtenir l’aluminium. DK- CIÎIMIE. .v a On prend le chlorure d’aluminium sĂ©chĂ© ; on le met dans un creuset de platine avec une certaine quantitĂ© de potassium. On doit Ă©viter de faire l’opĂ©ration dans le fer. Le chlorure est mis au fond du creuset; il doit ĂȘtre en quantitĂ© considĂ©rable relativement au potassium ; on en met dix fois le poids de celle-ci ; on chauffe doucement pour favoriser l’action. A froid, il n’y aurait rien ; par l’action de la chaleur il se forme de la potasse et en mĂȘme temps l'aluminium est mis Ă  nu. On obtient une masse alcaline qu’on laisse refroidir lentemeut sur la lampe Ă  l’esprit-de-vin. C’est aussi avec la lampe Ă  l’esprit-de-vin que l’on Ă©lĂšve la tempĂ©rature. On jette ensuite la masse dans l’eau; elle s’y dĂ©laie. Il peut y avoir un peu d’effervescence. L’aluminium gagne le fond du vase; il est en petits grains comme de la poudre, ou plutĂŽt en paillettes extrĂȘmement fines, ayant un Ă©clat mĂ©tallique que l’on compare Ă  leclat de l’étain. Cette substance parait grise ; si on la frotte avec un brunissoir, ses parties s’agglomĂšrent et forment une surface qui rĂ©flĂ©chit la lumiĂšre. 6 COURS M. WhĂŽler a voulu essayer de conduire l’électri- ' citĂ© et la chaleur par cette poussiĂšre, ce qui est une propriĂ©tĂ© des mĂ©taux; mais elle la conduit fort mal. Quand un corps est divisĂ©, quand il y a solution de continuitĂ© entre ses parties, quelque bon conducteur qu’il puisse ĂȘtre, il perd cette qualitĂ©. L’expĂ©rience de M. WhĂŽler ne prouve pas que l’aluminium ne jouisse de la mĂ©- tallicitĂ© ou de la propriĂ©tĂ© conductrice. A l’air et dans l’eau, l’alumium ne s’altĂšre pas; il est mĂȘme peu altĂ©rĂ© par les acides nitrique et sulfurique Ă  froid; chose extraordinaire; puisqu’il a une grande affinitĂ© pour l’oxigĂšne. Il faut, pour bien le comprendre, considĂ©rer la force de cohĂ©sion qui est un obstacle aux nouvelles affinitĂ©s, et elle parait ĂȘtre trĂšs grande dans l’aluminium. Mais si l’on Ă©lĂšve la tempĂ©rature, les acides changent l’aluminium en alumine. Parmi les corps qui ont le plus d’affinitĂ© pour l’aluminium sont les alcalis, et particuliĂšrement la potasse. M. WhĂŽler a vu que l’aluminium se combinait parfaitement bien avec les corps simples. BE CHIMIE. 7 Cette substance brĂ»le dans l’oxigĂšne avec un grand Ă©clat et une grande Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature ; l’éclat est si vif, qu’on Fa comparĂ© Ă  celui du soleil. La chaleur qui se dĂ©veloppe est si forte, que l’alumine est en partie fondue ; et l’on sait qu’on ne peut la fondre par les moyens ordinaires, mĂȘme par le chalumeau Ă  gaz oxigĂšne et hydrogĂšne. En raison de cette fusion, l’alumine prend une consistance telle, qu’elle fait feu avec le briquet et coupe le diamant, et elle ressemble Ă  ce produit naturel que l’on nomme corindon, qui par sa duretĂ© vient aprĂšs le diamant. En combinant l’aluminium avec le chlore, on reforme le chlorure obtenu par les procĂ©dĂ©s que nous avons indiquĂ©s; expĂ©rience extrĂȘmement satisfaisante comme vĂ©rification. L’aluminium est fixe. ChauffĂ© au rouge et mis en contact avec le soufre en vapeurs, il se forme un sulfure. On le combine facilement avec l’arsenic et le phosphore. Ainsi voilĂ  un nouveau corps simple provenant de l’alumine, dont la composition avait bien Ă©tĂ© regardĂ©e comme incontestable, mais 8 COURS que l’on avait pourtant pas encore dĂ©composĂ©e. La combustion de l’aluminium dans l’oxigĂšne peut expliquer quelques-uns des phĂ©nomĂšnes de la nature ou la formation, du corindon. Cette substance doit, ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un produit volcanique le potassium peut, dans les Ă©ruptions des volcans, dĂ©composer des chlorures d’aluminium dont on comprend facilement la formation par la prĂ©sence du chlore et de l’alumine ; enfin l’aluminium Ă©tant formĂ©, on comprend sa combustion dans FoxigĂšne, et voilĂ  pourquoi le corindon est une matiĂšre si dure et qui a Ă©prouvĂ© la fusion. Que les volcans soient le produit de l’inflammation des dĂ©pĂŽts de matiĂšres combustibles, ou le rĂ©sultat des feux que l’on suppose exister au centre de la terre, l’explication subsiste. Le corindon se trouve toujours dans les produits des volcans qui fument encore ou des volcans Ă©teints. Le manganĂšse forme avec le chlore plusieurs chlorures, et l’on peut en citer trois bien distincts. Nous en parlerons, parce que l’un des chlorures de manganĂšse s’emploie dans les arts. DE chimie. g On forme le protochlorure de manganĂšse, en prenant du peroxide pur et en versant dessus de l’acide hydrochlorique. Il se dĂ©gage une certaine quantitĂ© de chlore et il ne se forme pas un chlorure correspondant Ă  l’oxigĂšne que le mĂ©tal contient il en contient deux atomes; il faudrait deux atomes d’acide hydrochlorique, et il se formerait un perchlorure contenant deux atomes de chlore , si la combinaison correspondait Ă  l’oxigĂšne du mĂ©tal. Mais en employant la chaleur, comme on fait ici, le perchlorure ne peut exister. On peut faire cristalliser la dissolution de protochlorure ; elles se prĂ©sente sous forme de prismes trĂšs aplatis. Au feu, ce protochlorure fond dans son eau de cristallisation; il se dessĂšche, et passe ensuite Ă  la fusion ignĂ©e. Il ne se volatilise pas il est trĂšs permanent. Si l’on chauffe ce sel au contact de l’air, il y a formation d’acide hydrochlorique et il reste de l’oxide. Son eau de cristallisation se dĂ©compose et fournit de l’hydrogĂšne au chlore. IO COURS Le chlorure de manganĂšse est trĂšs soluble dans l’eau ; il est mĂȘme dĂ©liquescent et il se dissout dans l’alcool. Nous venons de parler du protochlorure ; l’autre chlorure de manganĂšse n’a qu’une existence Ă©phĂ©mĂšre. Pour le faire, il faut prendre du manganĂšse et le combiner avec du chlore, et nous regardons le sel qui en provient comme Ă©tant un perchlorure. Si l’on prend du chlorure ordinaire et qu’on y fasse arriver du chlore, celui-ci est absorbĂ© en grande quantitĂ© ; le premier est donc le protochlorure, et le second, ou ce que l’on obtient par l’addition du chlore, est le perchlorure. Or, c’est une substance semblable Ă  ce perchlorure que l’on obtient par la combinaison directe du chlore avec le manganĂšse. Ce sel se dĂ©compose par la chaleur et donne de l’oxigĂšne aux corps qui en manquent par la sĂ©paration des Ă©lĂ©mensde l’eau de cristallisation. Il y a un troisiĂšme chlorure qui correspond Ă  l’acide manganĂ©sique cet acide forme ce qu’on appelle le camĂ©lĂ©on minĂ©ral. DE CHIMIE. I I On fait le camĂ©lĂ©on en fondant de la potasse avec le peroxide de manganĂšse. On obtient une dissolution d’un vert foncĂ©. Ce camĂ©lĂ©on est vert parce qu’il est obtenu avec un excĂšs de potasse si l’on sature la potasse par l’acide sulfurique, la dissolution devient rouge. Ce sont ces change- mens de couleur qui l’ont fait appeler camĂ©lĂ©on. Ce n’est que du manganĂ©siate de potasse. On dessĂšche le camĂ©lĂ©on et l’on verse dessus une certaine quantitĂ© d’acide sulfurique, et sur le tout on jette du sel marin par petites parties. L’acide manganĂ©sique cĂšde de son oxigĂšne au sodium du sel marin, qui doit se combiner avec l’acide sulfurique, et l’acide manganĂ©sique s’unit au chlore. Ce chlorure particulier est remarquable par une couleur rouge ou par une couleur cuivrĂ©e. Il se prĂ©sente sous forme de vapeurs qui peuvent ĂȘtre recueillies; ces vapeurs sont pesantes et restent sur les parois des vases. On peut les transvaser d’une cloche dans une autre. En se condensant, elles se dĂ©composent, et il se forme de l’acide manganĂ©sique par la dĂ©composition de l’eau qui fait partie du sel. COURS ĂŻ 2 Le chlorure de zinc s’obtient en faisant passer du chlore sur du zinc chauffĂ© Ă  une tempĂ©rature rouge. Il est difficile de faire cristalliser ce sel. Il est trĂšs fusible, et fond Ă  une tempĂ©rature de ioo°. Il n’a pas une grande consistance il ressemble au beurre ; aussi l’ayait-on appelĂ© beurre de zinc. Il peut se volatiliser il est alors anhydre. Si la volatilisation se fait Ă  l’air, il y a une portion assez grande du sel de dĂ©composĂ©e. Ce sel pourrait se former par la voie humide. Le fer forme plusieurs oxides, et par consĂ©quent plusieurs chlorures ; aussi avons-nous un protochlorure , un perchlorure et un chlorure intermĂ©diaire. Le protochlorure s’obtient en faisant arriver du chlore sur du fer de maniĂšre que le fer se trouve en excĂšs, ou bien en traitant le fer par l’acide hydrochlorique. Ce chlorure se fond et cristallise par le refroidissement. À une tempĂ©rature rouge, il se volatilise. La cristallisation de ce sel est feuilletĂ©e ou DE CHIMIE. 13 mĂȘme en paillettes quand il est formĂ© en faisant arriver l’acide hydrochlorique sur le fer. Ce sel se dissout dans Feau, et alors il communique une couleur verte analogue Ă  celle des sels de fer formĂ©s avec les oxacides. On peut le faire cristalliser de ses dissolutions 7 et il devient anhydre. Tous les sels de fer ont la propriĂ©tĂ© de s’altĂ©rer quand on les expose au contact de l’air; le chlorure que nous examinons ne fait pas exception si on le tient au contact de l’air, l’oxigĂšne est absorbĂ© peu Ă  peu et il se forme dans la dissolution un prĂ©cipitĂ© d’oxide mĂȘlĂ© d’un peu de chlorure. Ainsi le chlorure de fer tend Ă  passer Ă  un autre Ă©tat. On se sert, dans les laboratoires, du chlorure de fer, en raison de sa solubilitĂ© et de la propriĂ©tĂ© qu’il a d’absorber une grande quantitĂ© de deutoxide d’azote pour examiner la puretĂ© du deutoxide d’azote. Parmi les chlorures, il n’y en a aucun qui n’ait la propriĂ©tĂ© de se combiner avec l’hydro- chlorate d’ammoniaque et de former des sels dou- izj. COURS blĂ©s, que l’on peut considĂ©rer comme Ă©tant des hydrochlorates doubles, ce qui paraĂźt plus simple, parce que les sels combinĂ©s seraient symĂ©triques. Ce qui vient Ă  l’appui de cette opinion, c’est que l’hydrochlorate d’ammoniaque se combine avec les chlorures atome Ă  atome. En faisant arriver du chlore dans du protochlorure de fer, le chlore est absorbĂ© trĂšs rapidement ; le sel change de couleur de vert qu’il Ă©tait, il devient jaune. Le perchlorure est alors formĂ©. On forme aussi ce sel en faisant passer sur le fer du chlore en excĂšs; il se produit un composĂ© ou un perchlorure de fer, qui est couleur d’or ou d’un rouge brun foncĂ©, et en petites paillettes brillantes. Si l’on fait volatiliser plusieurs fois le percldo- rure, il n’éprouve aucune altĂ©ration. ExposĂ© Ă  l’air, il en attire l’humiditĂ© et devient trĂšs dĂ©liquescent ; alors il ne peut plus ĂȘtre dessĂ©chĂ©. La chaleur en dĂ©gage de l’eau, de l’acide hydro- chlorique ; une portion du sel est volatilisĂ©e, et il reste de l’oxide avec un peu de chlorure. La DE CHIMIE. chaleur Ă©tant plus forte, il ne reste que de l’oxide. Ainsi le protochlorure de fer peut, de l’état liquide, ĂȘtre ramenĂ© Ă  l’état sec et anhydre; mais quand on prend du perchlorure et qu’on en concentre sa dissolution, il se dĂ©compose en grande partie si l’on veut le dessĂ©cher. Le perchlorure est extrĂȘmement soluble dans l’eau. Il se dissout dans l’alcool et mĂȘme dans l’éther. Nous allons examiner maintenant les chlorures de fer sous le rapport de leur prĂ©sence dans les volcans, et comme donnant un produit qui est connu en MinĂ©ralogie sous le nom de fer spĂ©- culaire. On trouve parmi les productions des volcans Ă©teints ou en activitĂ© des lames de fer parfaitement polies, qui forment miroir, et que par cela on nomme spĂ©culaires. Elles sont en quantitĂ© considĂ©rable dans les laves du Puy-de-DĂŽme ; les interstices de ces laves sont remplis de fer Ă  l’état d’oxide. J’en ai vu en i8o5, dans le rĂ©sidu d’une Ă©ruption prĂ©cĂ©dente du VĂ©suve. La lave avait coulĂ© d’abord comme de l’eau, et s’était IG COURS ensuite refroidie Ă  la surface ; et enfin les bords, en se solidifiant, s’étaient rapprochĂ©s de maniĂšre Ă  faire une voĂ»te. La lave avait coulĂ© encore dessous; mais diminuant en quantitĂ©, elle avait coulĂ© comme dans un canal qu’elle s’était fait elle-mĂȘme. Elle Ă©tait arrĂȘtĂ©e depuis long-temps; mais la tempĂ©rature s’était conservĂ©e, les masses Ă©tant considĂ©rables. L’intĂ©rieur de cette galerie , qui avait une Ă©tendue fort grande, Ă©tait tapissĂ© d’une prodigieuse quantitĂ© de ce fer spĂ©culaire absolument semblable Ă  celui que l’on connaĂźt, mais dont on ignorait l’origine, parce qu’on n’avait pas pris la nature sur le fait. Ce fer spĂ©culaire ne peut pas avoir Ă©tĂ© formĂ© immĂ©diatement comme oxide de fer il aurait fallu supposer que le fer avait Ă©tĂ© volatilisĂ©, ce qui est impossible; mais nous savons que dans les volcans il se dĂ©gage des chlorures , c’est incontestable. Je vous ai citĂ© l’hydrochlorale d’ammoniaque, le sel marin; nous savons ensuite qu’il peut se trouver du fer dans les matiĂšres volcaniques, et qu’il se dĂ©gage des vapeurs d’acide hydrochlorique des dĂ©jections des volcans il DK CIITMIK. I 7 peut donc se former des chlorures de fer, lesquels sont dĂ©composĂ©s par leur contact avec l’eau. Presque toutes les fumeroles de volcan donnent de l’acide hydrochlorique; quelquefois cependant on ne recueille que de l’eau pure, mais le plus souvent elle est acide. Je viens maintenant Ă  notre chlorure de fer. Ce chlorure, quel qu’il soit, Ă©tant exposĂ© Ă  l’action de la chaleur et de l’humiditĂ©, se dĂ©compose et donne des vapeurs d’acide hydrochlorique et de l’oxide de fer. Le protochlorure par l’action de l’oxigĂšne de l’air donne du perchlorure, et le perchlorure n’a besoin que de l’action de l’eau pour donner de l’oxide. Ainsi les vapeurs dĂ©gagĂ©es du volcan se dĂ©composent dans l’air, et forment des atomes d’oxides qui cristallisent. Telle est probablement l’origine de ce fer spĂ©culaire, que l’on trouve dans les rĂ©sidus des volcans. Voici du chlorure de fer que l’on a fait chauffer dans ce creuset ; il fume abondamment ; si l’on prĂ©sente Ă  la fumĂ©e un papier bleu, il va ĂȘtre rougi trĂšs promptement c’est qu’il y a du chlore Chim , i6 leçon. 2 COÜÏÎS 18 entraĂźnĂ©. Si l’on dirige un courant de vapeurs dessus-le'chlorure,- il donnera des vapeurs plus abondantes encore, et le rĂ©sidu sera de petits cristaux d’oxide. Si nous mettions dans le creuset de l’argile humide, il y aurait combinaison de l’oxide de fer avec la matiĂšre terreuse, et nous aurions un composĂ© trĂšs riche en fer. C’est ainsi qu’on apprend Ă  entrevoir la formation des corps rassemblĂ©s par le minĂ©ralogiste. L’étain se combine trĂšs bien avec le chlore, ei forme deux chlorures. Nous avons d’abord uk protochlorure, que l’on peut obtenir Ă  l’état sec en traitant de l’étain par de l’acide hydrochlo- rique on chauffe l’étain, et l’on fait arriver l’acide sur le mĂ©tal. Il y a dĂ©gagement d’hydrogĂšne et production du sel. Il faut mettre le mĂ©tal en excĂšs. Il y a un procĂ©dĂ© gĂ©nĂ©ral pour faire les chlorures d’une maniĂšre sĂ»re. Nous avons un chlorure, ou plutĂŽt unperchlorure de mercure, connu sous le nom de sublimĂ© corrosif; il a la propriĂ©tĂ© de cĂ©der son chlore Ă  une foule d’autres mĂ©taux, ou, DE CHIMIE. ig en d’autres termes, le mercure a peu d’affinitĂ© pour le chlore, de maniĂšre qu’il le cĂšde Ă  tous les corps. Cependant tout dĂ©pend des proportions dans lesquelles on l’emploie. Si l’on met parties Ă©gales d’étain et de sublimĂ© corrosif, il se forme un protochlorure d’eau par ces proportions, l’étain est vĂ©ritablement en excĂšs. Ce sel est com - posĂ© d’un atome de chlore et d’un atome d’étain. Je crois que je n’ai point donnĂ© le poids de l’atome d’étain. Il est Ă©gal Ă . 7,35294 L’atome de chlore est Ă©gal Ă . 4 » 4 2 ^ 5 o Le poids atomistique du protochlorure d’étain est donc Ă©gal Ă . 11,77944* Ce protochlorure Ă©tant exposĂ© Ă  l’action de la chaleur, fond et produit une masse grise par le refroidissement. La cassure de cette masse est viti’euse, ce qui est tout l’opposĂ© de la cassure cristalline. Ce mĂȘme chlorure peut ĂȘtre volatilisĂ© Ă  une chaleur rouge ; et si l’opĂ©ration a Ă©tĂ© faite sans la prĂ©sence de l’eau, la volatilisation a lieu sans 20 COURS dĂ©composition; mais si l’eau est prĂ©sente, la dĂ©composition s’opĂšre. Ce sel est connu sous le nom de sel d’étain dans les arts. On l’obtient en grand, en traitant l’étain par l’acide hydrochlorique on met le mĂ©tal dans l’eau dans des vaisseaux de grĂšs ou de cuivre, ce qui n’a aucun inconvĂ©nient, parce que l’étain a beaucoup plus d’affinitĂ© pour le chlore que le cuivre. Alors l’acide hydrochlo- x'ique, en arrivant sur l’étain, abandonne son hydrogĂšne et forme du chlore on fait cristalliser ensuite. Les cristaux sont des aiguilles prismatiques. Ce sel, Ă  l’état solide, Ă©tant mis dans l’eau et en petite quantitĂ©, peut ĂȘtre dissous sans dĂ©composition sensible ; mais si l’on Ă©tend l’eau , il se forme un sous-sel, c’est-Ă -dire que le protochlorure se dĂ©compose, et donne lieu Ă  une liqueur plus acide et Ă  un prĂ©cipitĂ© qui contient moins de chlore. Ce sous-sel est formĂ© de 2 atomes de mĂ©tal, de 1 atome d’oxigĂšne, et de 1 atome de chlore. Enfin ce composĂ© n’est point anhydre il renferme deux proportions d’eau. 21 DE CHIMIE. Ce sous-sel mĂȘlĂ© Ă  l’eau est dĂ©composĂ© par la chaleur. Le protochlorure d’étain est dĂ©composĂ© facilement par les alcalis. Ainsi en le traitant par la potasse en petite quantitĂ©, on obtiendrait un pi’éci- pitĂ© qui sera un sous-sel, et l’eau pourra faire passer le prĂ©cipitĂ© Ă  l’état d’oxide en augmentant la quantitĂ© de l’alcali. On avait remai’quĂ© qu’en prĂ©cipitant le chlorure d’étain par la potasse, il se dĂ©posait au bout d’un certain temps au fond du vase une matiĂšre cristalline affectant la forme du chou-fleur, d’un gris noir et que l’on a prise pour du mĂ©tal. Proust pensait que l’étain Ă©tait rĂ©duit par la potasse, ce qu’il attribuait Ă  la grande affinitĂ© de la potasse pour le peroxide d’étain ; car il faut savoir que le peroxide d’étain se conduit avec les bases comme un acide. Or, ce peroxide ne pouvait se former qu’aux dĂ©pens de l’oxigĂšne du protoxide, ce qui rĂ©gĂ©nĂ©rait une partie du mĂ©tal; mais Ber- thollet ayant examinĂ© ce prĂ©cipitĂ©, vit qu’il se dissolvait dans l’acide hydrochlorique sans dĂ©gagement de gaz ainsi ce prĂ©cipitĂ© n’est pas du ljĂŻcok. 2 .. 22 COURS mĂ©tal; car si cela Ă©tait, il y aurait dĂ©gagement d’hydrogĂšne. Je n’ai jamais obtenu un prĂ©cipitĂ©mĂ©tallique; j’ai toujours obtenu de l’oxide noir, de sorte que si Proust s’est bornĂ© Ă  examiner l’aspect de la matiĂšre, ce n’était pas un caractĂšre suffisant pour prononcer. J’ajouterai Ă  l’autoritĂ© de Berlhollet, en disant que j’ai vu aussi le prĂ©cipitĂ© se dissoudre dans l’acide hydrochlorique sans dĂ©gagement de gaz hydrogĂšne. Le protochlorure d’étain est un rĂ©actif dont nous nous servons frĂ©quemment dans les laboratoires. Il a une grande tendance Ă  se sur- chlorer, c’est-Ă -dire Ă  prendre une excĂ©dant de chlore. Quand on l’expose au contact du chlore, il l’absorbe rapidement, et mĂȘme l’affinitĂ© est si grande qu’il y a inflammation du protochlorure dans le chlore, mĂȘme Ă  froid. Quand il est exposĂ© au contact de l’air, l’affi- nitĂ© qu’il a pour le chlore fait Ă©galement qu’il se combine avec l’oxigĂšne. Voici ce qui se passe alors il faut imaginer que la moitiĂ© du proto- chlorure se dĂ©compose complĂštement et donne DE ClfÜMIE. 23 son chlore Ă  l’autre portion ; il se formĂ© un prĂ©cipitĂ© d’oxide d’étain, et. il reste une dissolution de perchlorure d’étain. VoilĂ  une action sur l’oxigĂšne fort remarquable, Cette action est telle, que si nous prenons du protochlorure et que nous le mettions en contact avec l’acide ai’senieux ou arsenique, il rĂ©duit ces deux acides ; une portion dn mĂ©tal reste Ă  l’état d’oxide , l’autre s’unit Ă  une partie chlore qu’abandonne le chlorure. Ce chlorure d’étain agit comme corps dĂ©soxigĂ©nant ; mais c’est pour passera l’état de perchlorure. Nous avons une foule d’oxides mĂ©talliques qui sont rĂ©duits par le protochlorure d’étain. Les chlorures de mercure, d’argent, sont dĂ©composĂ©s par ce sel ; il fait passer l’acide sulfureux Ă  l’état de soufre. Il attaque mĂȘme les sels de cuivre. Il rĂ©duit une grande quantitĂ© de corps , en leur enlevant de l’oxigĂšne. Pour examiner les propriĂ©tĂ©s du perchlorure , il faut l’obtenir autrement que par la dĂ©composition du protochlorure. Pour cela on combinĂ© directement l’étain avec 3c chlore; maison peut .2 4 COUIÎS aussi le former par l’ancien procĂ©dĂ©, qui consiste Ă  chauflĂ«r quatre portions de perchlorure de mercure et une partie d’étain en limaille. Quand on veut obtenir l’étain en poudre fine, on le mĂȘle Ă  un peu de mercure ; alors on peut le broyer et le diviser comme on veut. En distillant quatre parties de perchlorure de mercure et une d’étain, on obtiendra un liquide tout-Ă -fait incolore, que l’on appelait autrefois liqueur fumante de Libavius. Le perchlorure d’étain est formĂ© de deux atomes de chlore et un atome d’étain. Quand on l’expose au contact de l’air, il fume aussitĂŽt. lia une odeur particuliĂšre trĂšs marquĂ©e que l’on ne peut dĂ©finir. Les vapeurs qu’il donne sont du perchlorure qui se dĂ©gage et qui, s’unissant avec de l’eau, forme un composĂ© moins volatil. C’est la raison pour laquelle on voit ces vapeurs dans l’air. Le perchlorure a la propriĂ©tĂ© d’agir avec force sur l’eau. Dans un vase ouvert, il attire l’humiditĂ©, et forme une combinaison hydratĂ©e qui cristallise sur les parois du vase. Mais on peut mo- DE CHIMIE. s5 dĂ©rer cette action puissante en mĂȘlant de l’eau avec le corps ; en y mĂȘlant un tiers de son poids d’eau, on le solidifie complĂštement. Ce mĂ©lange occasione une Ă©bullition qui volatilise la partie du sel qui n’est pas encore combinĂ©e avec l’eau. Une fois qu’il a Ă©tĂ© combinĂ© avec l’eau, il est moins volatil et ne fume plus Ă  l’air. Dans cet Ă©tat, si on l’expose Ă  l’action de la chaleur, il ne s’en volatilise qu’une petite partie ; il y a dĂ©composition du reste, dĂ©gagement de l’acide et un rĂ©sidu d’oxide. Ce perchlorure hydratĂ© est trĂšs stable il n’éprouve aucune altĂ©ration Ă  l’air ; il n’a plus la propriĂ©tĂ© d’enlever l’oxigĂšne ; il ne l’enlĂšve mĂȘme pas Ă  l’or, qui y tient si peu. Il se dissout dans l’eau sous toutes sortes de proportions. Il se dissout aussi dans l’alcool. On prĂ©pare ce composĂ© dans les arts ; il forme un mordant pour l’écarlate. Ce sel hydratĂ©, comme je vais vous le montrer, peut ĂȘtre dĂ©layĂ© dans une grande quantitĂ© d’acide hydrochlorique sans prĂ©cipitation ; tandis que si l’on fait la mĂȘme expĂ©rience avec le per- 26 . coĂŒrs chlorure que l’on peut former immĂ©diatement, il y aura prĂ©cipitĂ©. Ce fait et piusieurs-analogues avaient fait penser Ă  M. Berzelius que c’étaient deux sels diffĂ©rons ; mais depuis il est revenu Ă  une autre opinion , parce que les oxides que l’on obtient de ces deux combinaisons sont identiques et contiennent la mĂȘme quantitĂ© d’oxigĂšne. Cependant si les Ă©lĂ©mens de ces sels sont les mĂȘmes, il faut que leurs molĂ©cules ne soient pas dans le mĂȘme Ă©tat pour produire des effets si diffĂ©rons dans l’acide hydrochlorique. Ainsi l’on peut croire que le perchlorui’e d’étain formĂ© directement , et celui qui est obtĂ«nu par le perchlorure de mercure, ont leurs molĂ©cules dans des situations diverses, quoique, chimiquement parlant, il n’y ait pas de diffĂ©rence, puisque l’on trouve la mĂȘme quantitĂ© de mĂ©tal et d’oxigĂšne dans l’un et dans l’autre. Le protochlorure elle perchlorure d’étain forment des sels doubles avec un grand nombre de corps ; c’est ce qu’AmĂ©dĂ©e Berthollet a observĂ©, . Les chlorures de sodium, de strontium, for- DE CHIMIE. 2 7 ment aussi des chlorures doubles avec l’étain r et donnent des cristallisations diffĂ©rentes. On peut dire d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale que le protochlorure d’étain donne des chlorures doubles avec presque tous les autres chlorures. Le perchlorure d’étain peut aussi former des combinaisons doubles avec l’ammoniaque qu’il absorbe en grande quantitĂ© ; mais cette combinaison se dĂ©truit en ajoutant de l’eau. L’arsenic est susceptible de se combiner avec le chlore et de former deux combinaisons. On forme trĂšs aisĂ©ment le protochlorure en faisant arriver du chlore sur de l’arsenic; on a un liquide jaunĂątre. On peut aussi obtenir un chlorure en distillant ensemble une partie d’arsenic et six parties de sublimĂ© corrosif. On a un liquide trĂšs dense qui, jetĂ© dans l’eau, la dĂ©compose et produit de l’acide arsenieux. IMPRIMERIE DK ÜÜZ -COURCIE R , t ue du .lanimet, 11 1 - 2 . I LEÇON. - 6 JUIN 1828. COURS CHIMIE SOMMAIRE. Protochlorure de chrĂȘme.—Perchlorure.—Protochlorure d’antimoine ou beurre d’antimoine. — DifĂźerens procĂ©dĂ©s poulie prĂ©parer. — Deutochlorure. — Chlorure de cobalt; il est employĂ© comme encre de sympathie. — Diverses encres de sympathie. — Chlorure de bismuth. — Protochlorure de cuivre. —Forme avec l’ammoniaque une dissolution incolore. — Perchlorure. — Son emploi dans l’artifice. — Sous-chlorure. — Ciilorure de nickel. — Chlorure de plomb, connu autrefois sous le nom de plomb cornĂ©. — Sous-chlorure. — Sa prĂ©paration pour la peinture. — Protochlorure de mercure ; le plus pur est obtenu par un chlorure et le prolonilrate de mercure. — Sa grande insolubilitĂ©. — Deutochlorure ou sublimĂ© corrosif. — Dangers dans sa prĂ©paration. — Action de la lumiĂšre. — Sous-chlorure. — Hydrochlorate double de mercure et d’ammoniaque. — Chlorure d’argent. — Son excessive insolubilitĂ©. — Fondu , on le nommait autrefois lune cornĂ©e. — Sa dissolubilitĂ© dans l’ammoniaque. — Il peut cristalliser dans cette dissolution. — Action de la lumiĂšre. — Sa dĂ©composition par le zinc et le fer. Le chlore forme avec le chrome deux chlorures, qui sont tous deux volatils. Pour obtenir le protochlorure de chrome, on peut s’y prendre de plusieurs maniĂšres on peut G. L. Chim. 17 e leçon, I 2 COURS dĂ©composer un sel de chrome par le charbon et le chlore, ou bien combiner directement le chrome avec l’acide hydrochlorique. Le sel Ă©tant dessĂ©chĂ© donne un produit volatil. A l’état solide, il a une couleur de fleurs de pĂȘcher ; il se dissout dans l’eau, et la dissolution est colorĂ©e. Les alcalis le dĂ©composent. L’autre chlorure de chrome s’obtient de la maniĂšre suivante on fait un mĂ©lange de i partie de sel marin et de 2 parties de chromate de potasse; on fond le tout ensemble on concasse grossiĂšrement le mĂ©lange que l’on met dans une cornue ; on verse dessus de l’acide sulfurique, et l’on chauffe lĂ©gĂšrement ; en chauffant, il se produit une vapeur excessivement foncĂ©e, qui se condense ensuite en un liquide. Pour condenser cette vapeur, on plonge le rĂ©cipient dans un mĂ©lange de glace du sel, qui produit un froid de 20° au-dessous de zĂ©ro environ. Le liquide est trĂšs foncĂ© , noir, aussi noir que de l’encre c’est le perehlorure de chrome. Il correspond Ă  l’acide chromique, et contient 3 atomes d’oxigĂšne il y a par consĂ©quent 3 atomes de chlore. DE CHIMIE. 3 Ce chlorure, comme l’indique sa prĂ©paration, est trĂšs volatil. ExposĂ© Ă  l’air, il fume abondamment; quand il est en couches minces sur les parois des vases qui le renferment, on voit la richesse de sa couleur rouge. Il se dĂ©compose Ă  l’air, et il y a formation d’acide hydrochlorique et d’acide chromique. On forme avec l’antimoine et le chlore trois combinaisons correspondantes au protoxide, au deutoxide ou acide antimonieux, et Ă  l’acide antimonique. Le premier est ce qu’on appelle communĂ©ment beurre d’antimoine. On peut l’obtenir en chauffant un mĂ©lange de i partie d’antimoine et 2 parties de sublimĂ©. Ce produit a l’apparence butireuse c’est le protochlorure d’antimoine. On peut le former encore d’une maniĂšre plus simple, en traitant de l’antimoine mĂ©tallique par le chlore de maniĂšre que le mĂ©tal soit en excĂšs. Si le chlore Ă©tait en excĂšs, on aurait un per- chlorure. On peut aussi traiter l’antimoine par Un mĂ©lange d’acide nitrique et hydrochlorique, ou de 17 e LEÇON. I . . 4 COURS l’eau rĂ©gale les deux acides se dĂ©composent ra pidement , et l’acide hydrochlorique passe Ă  l’état de chlore et s’unit au mĂ©tal. Une partie de Foxi- gĂšne de l’acide nitrique dĂ©composĂ© s’empare de l’hydrogĂšne de l’acide et forme de l’eau'; l’autre partie oxide le mĂ©tal, ou se dĂ©gage encore combinĂ©e Ă  l’azote. Telle est la maniĂšre d’agir de l’eau rĂ©gale. Si l’on veut maintenant avoir le protochlorure anhydre, on est obligĂ© d’évaporer la dissolution; mais quand il a perdu son eau, si l’on continue Ă  chauffer, il se volatilise. On peut encore prĂ©parer ce sel en mĂȘlant du sulfate de protoxide d’antimoine avec du sel marin; on chauffe il se fait du sulfate de soude, et le protochlorure d’antimoine se volatilise. Enfin, en traitant le sulfure d’antimoine par l’acide hydrochlorique. Ce sel fond Ă  la tempĂ©rature de l’eau bouillante, et se volatilise Ă  une tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e. C’est un caustique puissant voilĂ  pourquoi on en fait usage en Pharmacie. Quand on le jette dans l’eau, il la dĂ©compose aussitĂŽt et donne un prĂ©cipitĂ© considĂ©rable» DE CHIMIE. 5 ✓ Ce prĂ©cipitĂ© est ce que l’on appelait autrefois poudre d’Algaroth; c’est un sous-chlorure ou un sous-hydrochlorate. L’oxigĂšne remplace une partie du chlore. En lavant la poudre d’Algaroth avec du carbonate de potasse, on a du deutoxide d’antimoine trĂšs pur. La potasse enlĂšve le chlore que contient ce sous-chlorure. On peut obtenir du deutoxide d’antimoine en chauffant la poudre d’Algaroth ; mais alors il se fait un partage du protochlorure, l’antimoine se volatilise , et il ne reste que l’excĂšs d’oxide. Le deutochlorure d'antimoine, que je ne ferai que nommer, s’obtient en prenant le deutoxide d’antimoine et en le dissolvant dans l’acide hy- drochlorique concentrĂ©. Il se comporte comme l’autre quand on le dissout dans l’eau. On connaĂźt aujourd’hui un troisiĂšme chlorure dont la dĂ©couverte a Ă©tĂ© faite par M. Rose, chimiste de Berlin, et qu’il a obtenu en faisant passer du chlore sur du mĂ©tal. Cette opĂ©ration s’exĂ©cute de la maniĂšre la plus simple on fait passer un chlore Ă  travers un tube qui contient du chlo- 6 CO ORS rare de calcium pour le dessĂ©cher; on le fait ensuite passer dans un autre tube qui suit le premier, et dans lequel on a mis de l’antimoine; on n’a pas mĂȘme besoin de chauffer. AussitĂŽt que le chlore est en contact avec l’antimoine, la combinaison s’opĂšre il y a production de chaleur, et l’on verrait des Ă©tincelles si la combinaison avait lieu dans un tube transparent. Le perchlo- rare coule, parce qu’on mĂ©nage une inclinaison au tube. Pour avoir le perchlorure pur, il faut le distiller une seconde fois. Ce perchlorure est remarquable par sa grande volatilitĂ©; par ses propriĂ©tĂ©s physiques, qui peuvent ĂȘtre utiles dans plusieurs circonstances. Lorsqu’on le dissout dans l’eau, il fume, ce qui annonce sa volatilitĂ© ; et la partie qui est dissoute se dĂ©compose, et donne de l’acide antimonique ou peroxide d’antimoine. Le chlorure de cobalt peut ĂȘtre fait par l’acide hydrochlorique et le cobalt mĂȘme. Je cite cette prĂ©paration pour indiquer une propriĂ©tĂ© qu’il est. bon de connaĂźtre ; c’est que le cobalt se dissout DE CHIMIE. 7 dans l’acide avec dĂ©gagement d’hydrogĂšne. On opĂšre d’une maniĂšre plus expĂ©ditive en prenant de l’oxide de cobalt ou de la mine de cobalt, que l’on traite par l’acide hydrochloriq-ue ; on forme alors une dissolution rose groseille c’est le chlorure de cobalt. 11 est lĂ  mĂȘlĂ© avec de l’eau; si l’on veut l’avoir sec, il faut chauffer et Ă©vaporer la dissolution rosĂ©e. Il jouit d’une certaine volatilitĂ©. Quand il a Ă©tĂ© distillĂ©, il prĂ©sente un tissu cristallin lamelleux. La dissolution rosĂ©e est susceptible de changer de couleur, suivant la concentration du liquide. Si nous Ă©vaporions, nous obtiendrions un liquide d’un bleu trĂšs intense. Ce sera la concentration qui donnera cette couleur. En chauffant la dissolution jusqu’à l’ébullition, elle change Ă©galement de couleur et devient bleue. On Ă©crit sur le papier avec les dissolutions de cobalt; en faisant chauffer le papier, l’écriture qui Ă©tait inaperçue paraĂźt bleue. Le chlorure de cobalt peut donc avoir diverses couleurs, selon les degrĂ©s de concentration de la dissolution. La couleur bleue est un caractĂšre 8 COURS de sa puretĂ©. S’il Ă©tait impur, la couleur tirerait au vert. C’est qu’alors ce cobalt est mĂȘlĂ© Ă  du fer ou Ă  du nickel, mĂ©taux qui donnent des dissolutions jaunes. Le jaune et le bleu forment le vert. Le chlorure de cobalt est susceptible de cristalliser ; on l’obtient en petits cristaux rouges grenat. Ces cristaux se dissolvent dans l’alcool, qu’ils teignent en rouge. A une chaleur un peu Ă©levĂ©e, les cristaux se fondent; ils perdent ensuite leur eau, se dessĂšchent, et enfin se volatilisent. On a donnĂ© le nom d’encre de sympathie au chlorure de cobalt impur. C’est la premiĂšre encre de cette espĂšce qui a Ă©tĂ© connue ; elle date de plus d’un siĂšcle et demi. Cette encre est la dissolution de chlorure de cobalt qui change de couleur par la chaleur. Ordinairement elle est verte et s’obtient en prenant simplement le cobalt du commerce qui contient de l’arsenic on le dissout dans l’acide nitrique que l’on mĂȘle au sel marin. Je saisis cette occasion pour dire un mot des encres de sympathie en gĂ©nĂ©ral. Former une DE CHIMIE. 9 encre de sympathie consiste Ă  se procurer un liquide avec lequel on peut Ă©crire, dont les caractĂšres disparaissent en sĂ©chant ou ne laissent qu’une trace excessivement lĂ©gĂšre, et qui ensuite , par un moyen quelconque, deviennent lisibles. Or, on peut dire que l’on a aujourd’hui plusieurs centaines d’encres de sympathie. Rien n’est plus facile que d’écrire avec un liquide incolore et de faire apparaĂźtre les caractĂšres. En Ă©crivant avec une dissolution de plomb ou avec de l’acĂ©tate de plomb on aura des caractĂšres noirs, par l’acide bydrosulfurique. Une dissolution de bismuth se conduira de mĂȘme avec le mĂȘme acide. Une dissolution de fer dans l’acide nitrique ou sulfurique donnera une encre qui paraĂźtra noire par une dĂ©coction de noix de galles , ou qui donnera des caractĂšres bleus en employant le cyano- ferrure de potassium. VoilĂ  un papier sur lequel on vient d’écrire avec de l’acĂ©tate de plomb; on y passe de l’hy— drosulfate d’ammoniaque et les caractĂšres paraissent, JO COURS Il y a encore d’autres encres que celles que nous venons de citer, et qu’il est plus difficile de reconnaĂźtre c’est lorsqu’on Ă©crit avec des sucs vĂ©gĂ©taux, avec du suc d’oignon ou du suc de navet, par exemple. L’écriture ne paraĂźt pas, et il n’y a pas moyen de la faire paraĂźtre avec des rĂ©actifs ; mais en prĂ©sentant le papier Ă  un brasier, il arrive que la matiĂšre vĂ©gĂ©tale se calcine avant ou aprĂšs le papier. Si elle se calcine avant, les caractĂšres sont noirs; si le papier se calcine le premier, les caractĂšres seront blancs sur un fond noir. Maintenant, il s’agirait de reconnaĂźtre si l’on a Ă©crit avec une encre invisible sur ce papier; cela est aisĂ© en chauffant le papier, oĂč les caractĂšres prĂ©sentent une diffĂ©rence. En gĂ©nĂ©ral, le feu est un excellent moyen pour savoir si l’on a Ă©crit avec de l’encre de sympathie. Si le feu indique que l’encre est une dissolution mĂ©tallique, on passe un hydrosulfate ou du cyanoferrure. On obtient avec le bismuth et le chlore un chlorure. En gĂ©nĂ©ral, le chlore se combine avec DE CHIMIE. I I tous les mĂ©taux ; c’est par le moyen du chlore que l’on est parvenu Ă  les dissoudre tous on n’aurait pas dissous l’or sans le chlore. On obtient ordinairement le chlorure de bismuth, en distillant ensemble 2 parties de per- chlorure de mercure et 1 partie de bismuth. En traitant l’oxide de bismuth par l’acide hy- drochlorique, on obtient encore le chlorure de bismuth, mais par la voie humide. On peut aussi employer l’eau rĂ©gale pour dissoudre le mĂ©tal ; alors il faut que l’acide nitrique ne domine pas s’il dominait, on aurait pour rĂ©sultat un oxide ou un nitrate. Dans toutes les dissolutions mĂ©talliques par l’eau rĂ©gale, il faut en gĂ©nĂ©ral que l’acide hydrochlorique domine si l’on veut avoir des chlorures. Le chlorure de bismuth se comporte comme le chlorure d’antimoine quand on le verse dans l’eau l’acide hydrochlorique a plus d’affinitĂ© pour l’eau que pour le mĂ©tal, et il y a sĂ©paration; on a une poudre qui est un sous-sel. Eu la lavant avec un peu de carbonate de potasse, on a de l’oxide de bismuth parfaitement pur. CO U K S 1 2 Le cuivre nous donne deux chlorures, correspondant au protoxide et au deutoxide. Le protochlorure est formĂ© de i atome de mĂ©tal et de i atome de chlore. On peut le former en prenant du perchlorure de cuivre, que l’on fait avec le peroxide et l’acide hydrochlorique ; on le met avec de la limaille de cuivre, et l’on ajoute un peu d’acide hydrochlorique on obtient ainsi un liquide vert, qui est du protochlorure tenu en dissolution dans l’acide. La couleur verte est due Ă  une portion de perchloruru qui n’a pas Ă©tĂ© dĂ©composĂ©e. Comme c’est l’acide qui tient le sel en dissolution, nous affaiblirons, par le moyen de l’eau, la force de l’acide, et nous aurons un prĂ©cipitĂ© abondant de protochlorure. Le liquide Ă©tendu d’eau a une lĂ©gĂšre teinte bleue , due au perchlorure. Le protochlorure n’a pas de couleur. On peut aussi obtenir le protochlorure en calcinant le perchlorure, qui abandonne la moitiĂ© de son chlore. Le proto chlorure est de sa nature blanc , insoluble dans l’eau. Étant recueilli, bien lavĂ©, il DK CHIMIE. i3 peut se dissoudre dans l’ammoniaque , et ne lui donne pas de couleur, caractĂšre des combinaisons du protoxide. Quand c’est le perchlorure que l’on dissout dans l’ammoniaque , nous avons une dissolution magnifique qui devient plus belle au contact de l’air, parce qu’elle prend davantage d’oxigĂšne. Le protochlorure peut ĂȘtre dĂ©composĂ© par les alcalis, la potasse, la soude, et l’on obtient le protoxide de cuivre pur. Le perchlorure s’obtient en dissolvant le per- oxide de cuivre dans l’acide hydrochlorique ; il se forme de l’eau. Le sel en dissolution a la couleur verte ; mais cette couleur est variable, selon le degrĂ© de concentration en Ă©tendant d’eau, la couleur verte devient bleue. Je conjecture que le composĂ© est diffĂ©rent, Ă©tant concentrĂ© ou Ă©tant Ă©tendu d’eau il semblerait que, pendant qu’il est concentrĂ©, c’est un chlorure, et que quand il est dĂ©layĂ©, c’est un hydrochlorate, parce que sa couleur ressemble Ă  celle des dissolutions dans les oxacides. Quand on Ă©vapore la dissolution de ce sel, il l4 COURS prend une couleur brune ou jaune. DessĂ©chĂ©, il devient anhydre, et si on l’expose Ă  une chaleur plus Ă©levĂ©e, il abandonne la moitiĂ© du chlore et passe Ă  l’état de protochlorure. Il est extrĂȘmement soluble dans l’eau, et cristallise en aiguilles. 11 est soluble aussi dans l’alcool, et si l’on met le feu Ă  l’alcool, il produit une flamme verte. On l’emploie dans les feux d’artifĂźce. Il a aussi la propriĂ©tĂ© d’absorber l’ammoniaque. En gĂ©nĂ©ral, il y a beaucoup de chlorures qui ont cette propriĂ©tĂ©. Cependant on ne peut pas les considĂ©rer comme des acides, ou comme en rem’ plissant les fonctions. A une chaleur Ă©levĂ©e, ils perdent l’ammoniaque ; ils le perdent mĂȘme dans l’eau. Quand on prend un perchlorure et que l’on ajoute un alcali en quantitĂ© suffisante pour le dĂ©composer, il se forme un sous-sel. On le forme encore en humectant du cuivre avec de l’acide hydrochlorique, ou bien avec du sel marin. Cette opĂ©ration ne rĂ©ussit bien qu’au contact de l’air, et il se forme un oxide uni Ă  un peu de chlore. Ce sous-sel renferme pour deux atomes DE CHIMIE. l5 de cuivre, un atome de clilore et deux atomes d’oxigĂšne. Ce sous-sel donne une couleur bleue employĂ©e dans les arts; elle rĂ©siste au soleil. Il n’y a pas long-temps qu’elle est en usage en France. On s’en sert pour peindre les bois, puisque le soleil ne la dĂ©compose pas. Le nickel est dissous par le chlore. La dissolution de ce sel dans l’eau est verte. Les traces du chlorure de nickel sont jaunes sur le papier. MĂȘlĂ© avec une encre de sympathie qui donnerait des traces bleues, on aurait des teintes vertes. On s’en sert d’aprĂšs cela pour dessiner des paysages sur des Ă©crans ; les desseins apparaissent par l’action de la chaleur. Le plomb donne trois oxides ; nous ne connaissons cependant que le protochlorure. Pour l’obtenir, on prend de la litharge et on la traite par l’acide hydrochlorique, et l’on a un chlorure peu soluble qui se dĂ©pose dans la dissolution en petits cristaux. Ce sel est anhydre, ioo parties d’eau n’en prennent que 3 parties Ă  froid, et Ă  ĂŻoo°, elles en dissolvent 5. Il est insoluble dans l’alcool. Les acides augmentent sa solubilitĂ©. COURS 16 Ce chlorure expose' Ă  l’action de la chaleur, fond trĂšs aise'ment, et prĂ©sente, quand il est refroidi, une masse grise que l’on dĂ©signait autrefois par le nom de plomb cornĂ©. On avait donnĂ© le nom de mĂ©tal cornĂ© a plusieurs chlorures, par exemple , au chlorure d’argent que l’on appelait lune cornĂ©e. Ces chlorures ont en effet l’apparence de la corne ; ils sont rayĂ©s par l’ongle , et on les coupe au couteau. Le chlorure de plomb est facilement dĂ©composĂ© par l’acide hydrosulfurique, qui donne du sulfure de plomb et de l’acide hydrochlorique qui l’este en dissolution. Il est aussi dĂ©composĂ© par l’acide sulfurique; mais il est Ă  remarquer que l’on n’obtient pas de prĂ©cipitation complĂšte du plomb. On se procure ce sel dans certaines analyses, et surtout dans l’analyse des vĂ©gĂ©taux. En versant dans ce chlorure une dissolution d’ammoniaque , de maniĂšre que le chlorure reste en excĂšs, on forme sous-chlorure; c’est-Ă -dire que pour 5 atomes de plomb, il y a 2 atomes d’oxigĂšne et 1 atome de chlore ; mais ce sel est DE CHIMIE. *7 hydratĂ©. 11 y a un autre sous-chlorure de plomb qui est connu dans les arts sous le nom de jaune minĂ©ral; c’est \ chlorure , c’est-Ă -dire que pour 7 atomes de plomb, il y a i atome de chlore et 6 atomes d’oxigĂšne. En formant ce \ chlorure par la voie humide, il serait blanc ; mais en l’exposant Ă  la chaleur, il fond aisĂ©ment, et se prĂ©sente comme une masse cristalline d’une couleur jaune. On l’emploie dans la peinture. Pour faire le jaune minĂ©ral, on prend une certaine quantitĂ© de litharge. Si elle Ă©tait pure, cela vaudrait mieux. On mĂȘle avec cette litharge de sel ammoniac ; on triture le mĂ©lange dans des tonneaux que l’on fait tourner l’oxide de plomb se combine avec l’acide hydrochlorique et chasse l’ammoniaque. On fait rougir d’une autre part des creusets et l’on y projette le mĂ©lange triturĂ© ; il entre promptement en fusion ; on retire tout de suite les creusets, et l’on coule la matiĂšre dans l’eau, oĂč une partie cristallise en trĂšs grandes lames. On emploie le sel ammoniac pour la fabrication du jaune minĂ©ral ; mais on peut le produire Chim. 13 e leçon’ 2 COURS 18 plus Ă©conomiquement par l’acide hydrochlo- rique. En variant les proportions de sel ammoniac ou d’acide, on aurait des jaunes de diverses intensitĂ©s. Il existe dans la nature un Ă  chlorure que l’on a trouvĂ© en Angleterre. Il est composĂ© d’un demi-atome de chlore, un atome d’oxigĂšne et d’un atome de plomb. Le mercure nous donne deux chlorures correspondant aux degrĂ©s d’oxidation, le protochlorure et le perchlorure. Le protochlorure est trĂšs connu en phamiacie, oĂč il est trĂšs employĂ© ; c’est le mercure doux. L’autre chlorure est connu sous le nom de sublimĂ© corrosif, en raison de son Ă©nergie sur l’économie animale. Quand il avait Ă©tĂ© distillĂ©, on appelait le mercure doux calomĂ©las. Pour obtenir le protochlorure de mercure, il suffit d’avoir du nitrate de mercure au minimum d’oxidation, nitrate que l’on forme en prenant de l’acide nitrique marquant 1,2, et le mĂȘlant avec un excĂšs de mercure On fait chauffer jus- DE CHIMIE. *9 qu’à ce que le mercure ne paraisse plus diminuer, et l’on a alors le nitrate de protoxide de mercure. Quand on a ainsi obtenu le nitrate de protoxide et que l’on verse dans la dissolution de ce sel du sel marin, il se forme un prĂ©cipitĂ© blanc quiestdu protochlorure. Parce moyen, ouest sĂ»r de l’avoir parfaitement pur s’il y avait du peroxide dans le nitrate, il ne se prĂ©cipiterait pas par le sel marin. Comme nous sommes obligĂ©s de laver, le perchlorure serait emmenĂ© par les lavages. On a remarquĂ© qu’il se prĂ©cipitait par le sel marin uue certaine quantitĂ© de sous-nitrate de mercure, lequel rĂ©siste Ă  l’action des lavages. C’est pour cela que l’on a conseillĂ©, surtout M. Berzelius, d’ajouter une certaine quantitĂ© d’acide hydrochlorique au mĂ©lange aprĂšs avoir mis le sel marin. Cette maniĂšre est la plus simple que l’on puisse proposer pour former le protochlorure de mercure. On pourrait l’obtenir par sublimation. Ce sel est d’une insolubilitĂ© Ă©tonnante ; c’est un des plus insolubles que l’on connaisse. On a 20 COURS trouvĂ© qu’il fallait 25o,ooo parties d’eau pour en dissoudre une. Si ou l’expose Ă  l’action de la chaleur, il se volatilise trĂšs aisĂ©ment Ă  environ 4oo°, il forme des pains et donne des cristaux prismatiques qua- drangulaires. AprĂšs avoir Ă©tĂ© sublimĂ© cinq ou six fois, on l’appelait autrefois panacĂ©e mercurielle. Il est insoluble dans les acides, qui le rendent seulement un peu plus soluble dans l’eau. Les alcalis le dĂ©composent aussitĂŽt, en donnant une couleur noire au prĂ©cipitĂ©. Ce prĂ©cipitĂ© noir n’est pas du protoxide de mercure ; on trouve en l’examinant Ă  la loupe qu’il contient des petits globules de mercure et du peroxide. Ce sel Ă©tant volatilisĂ©, se moule parfaitement sur les vases distillatoires ; il y est adhĂ©rent et ne peut s’en dĂ©tacher qu’avec peine. Au moment oĂč. l’on sĂ©pare le protochlorure sublimĂ© des vases auxquels il est attachĂ©, on remarque qu’il donne des signes d’électricitĂ© trĂšs forts. Si on l’a sublimĂ© dans le verre, le sel est nĂ©gatif et le verre est positif. Quand on fond le DE CHIMIE. soufre dans le verre, on observe un effet semblable. L’autre chlorure est le sublimĂ© corrosif. Pour le faire, on prend le peroxide de mercure que l’on traite par l’acide hydrochlorique ; il y a dissolution trĂšs rapide de l’oxide. Si l’on Ă©vapore, on a des cristaux anhydres. On peut encore faire le perchlorure d’une autre maniĂšre. On prĂšnd du protonitrate de mercure, on y ajoute de l’acide hydrochlorique par petites parties et avec prĂ©caution jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de prĂ©cipitĂ© j 11 se forme du protochlorure de mercure, et l’on a un atome de mercure et un atome d’acide qui restent en dissolution. Il faut encore donner un atome de chlore. On ajoute maintenant autant d’acide hydrochlorique qu’il a Ă©tĂ© nĂ©cessaire d’en mettre pour opĂ©rer la prĂ©cipitation complĂšte. L’acide nitrique est dĂ©composĂ© par l’excĂšs d’acide hydrochlorique, et un atome de chlore se combine avec le protochlorure pour former le perchlorure de mercure. On peut encore faire ce sel en prenant du sulfate de peroxide de mercure que l’on mĂȘle avec 176 LEÇON, 2 .. ao. COURS du sel marin ; on chauffe, et il y a Ă©change de bases et formation de perchlorure de mercure et de sulfate de soude. Je viens de dire que le perchlorure de mercure est anhydre lors mĂȘme qu’il cristallise au milieu d’un liquide. Les cristaux sont des aiguilles^rĂšs aiguĂ«s. La saveur de ce sel est trĂšs forte ; elle est styp- tique quand on le met sur la langue, il donne une saveur mercurielle que l’on conserve toute la journĂ©e. 11 est assez soluble dans l’eau et beaucoup plus dans l’eau bouillante, ioo parties d’eau Ă  froid en prennent 6 ou 7 parties ; l’eau chaude en prendrait 5o Ă  35 parties, ou le tiers de son poids. Il est soluble dans l’alcool. Deux parties d’alcool peuvent en dissoudre une. 11 se dissout mĂȘme dans l’éther. C’est un chlorure remarquable par ses dissolutions. Il est rendu beaucoup plus soluble par l’acide hydrochlorique ; alors il se prend en masse par le refroidissement ; mais cette combinaison n’est pas stable, l’acide hydrochlorique se dĂ©gage. Le perchlorure se volatilise ; aupara- DE CHIMIE. vaut il Ă©prouve la fusion et bout trĂšs tranquillement. C’estla propriĂ©tĂ© de se sublimer qui lui afait donner le nom de sublimĂ© corrosif L’ébullition est rĂ©elle; niais les vapeurs qu’elle donne sont plus intenses que celles de l’eau. Il est arrivĂ© un accident Ă  un chimiste que je ne nommerai pas il distillait du perchlorure de mercure dans un vase tout-Ă -fait bouchĂ© ; la chaleur fut poussĂ©e trĂšs loin. N’entendant plus aucun mouvement, il voulut faire une ouverture au vase distillatoire; la vapeur s’en Ă©chappa avec une grande force, frappa la figure de ce chimiste qui en fut blessĂ©. Ce sel, exposĂ© a la lumiĂšre, est dĂ©composĂ© en partie il se produit de l’acide hydrochlorique, et il se forme du protochlorure qui est plus stable. Il est aussi dĂ©composĂ© par plusieurs substances vĂ©gĂ©tales, surtout Ă  l’aide de la chaleur et de la lumiĂšre. Quand il y a une matiĂšre gommeuse ou autre en dissolution avec le sublimĂ©, il est bon de savoir que le chlorure est altĂ©rĂ© par cette matiĂšre vĂ©gĂ©tale. On forme un sous-chlorure de mercure en COURS 2 4 mĂȘlant l’oxide rouge de mercure avec une disso- iutioĂŻrde-perchlorure. L’analyse de ce sous-chlorure n’a pas Ă©tĂ© faite. En faisant arriver du chlore sur de l’oxide rouge de mercure , il se produit une matiĂšre d’un rouge brun foncĂ©, et qui est encore le sous- chlorure. En versant dans une dissolution de perchlorure du chlorure de chaux, on a encore du sous-chlo- rure ; il se forme un prĂ©cipitĂ© rouge qui va brunir au fond du vase et qui contient du chlore. Ce sous-chlorure se rassemble en petits grains. En faisant arriver du chlore sur du mercure , on obtient du chlorure. Le sublimĂ© corrosif se combine trĂšs bien avec l’hydrochlorate d’ammoniaque ; il forme un sel qui cristallise. Je n’en parlerai pas. Je passe au chlorure d’argent. C’est un sel extrĂȘmement remarquable, dont l’insolubilitĂ© est complĂšte. On l’obtient facilement en versant dans le nitrate d’argent de l’acide hydrochlorique, ou un chlorure quelconque. On obtient aussitĂŽt un prĂ©cipitĂ© abondant, qui a l’apparence du lait DE CHIMIE. 25 eaillebottĂ©. C’est Y argent cornĂ©, ou le chlorure d’argent. Ce sel n’a aucune saveur, puisqu’il est insoluble ; c’est mĂȘme le plus insoluble que l’on connaisse. i partie d’acide hydrochlorique dans 3oo mille parties d’eau donnent un prĂ©cipitĂ©, en y versant du nitrate d’argent. Ce composĂ© est tout-Ă -fait insoluble dans l’alcool et mĂȘme dans les acides, exceptĂ© cependant l’acide hydrochlorique concentrĂ©, qui le dissout d’une maniĂšre trĂšs notable. En versant de l’eau dans cette dissolution, elle s’empare de l’acide, et le chlorure d’argent se prĂ©cipite. ExposĂ© Ă  la chaleur, il entre trĂšs facilement en fusion il donne un liquide qui devient jaune, et qui persiste dans cet Ă©tat Ă  la plus haute tempĂ©rature. On l’a exposĂ© dans un feu de forge avec du charbon, et il est restĂ© sans Ă©prouver d’altĂ©ration et sans se volatiliser. C’est un corps parfaitement fixe. Si le chlorure d’argent est insoluble dans les acides, il est au contraire Ă©minemment soluble dans l’ammoniaque c’est lĂ  un de ses caractĂšres. 2Ô COURS 11 se dissout aussi facilement dans l’ammoniaque que le fait le sucre dans l’eau. Si l’on prend cette dissolution, qu’on l’expose Ă  l’air, l’ammoniaque se dĂ©gage et le chlorure d’argent cristallise. On peut aussi faire reparaĂźtre le chlorure d’argent, en saturant l’ammoniaque par un acide. Il est soluble dans une dissolution de sel marin. Il est bon que vous sachiez que si vous prenez une bassine d’argent pour y faire Ă©vaporer du sel marin, vous aurez un sel impur; carie chlorure de sodium devient alcalin et dissout une quantitĂ© trĂšs notable d’argent. C’est Ă  ce point qu’en Ă©tendant d’eau le produit, la dissolution devient laiteuse et donne un prĂ©cipitĂ©. Ainsi le chlorure d’argent, insoluble dans l’eau et dans les acides, est soluble dans l’ammoniaque, dans l’acide hydrochlorique concentrĂ©, et dans les autres chlorures concentrĂ©s. ExposĂ© Ă  l’action de la lumiĂšre, il ne conserve sa blancheur qu’un instant; car si l’on avait une lumiĂšre un peu vive, on peut dire qu’il change instantanĂ©ment de couleur ; il devient d’abord DE CHIMIE. 2 7 violacĂ©, puis violet dans toute l’étendue de la masse. Qu’est-ce que ce changement de couleur? En supposant qu’on ait pris un chlorure bien lavĂ©, vous trouverez, lorsqu’il sei'a devenu violet, que l’eau dans laquelle il Ă©tait plongĂ© est acide, et enfin qu’elle prĂ©cipite abondamment le nitrate d’argent donc elle contient du chlore. Si du chlore est devenu libre, c’est qu’une certaine quantitĂ© d’argent a Ă©tĂ© rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©. L’oxigĂšne de cet argent reste dans la combinaison ; et s’il y a du cuivre mĂȘlĂ© Ă  l’argent , il restera un peu d’oxide d’argent et de cuivre. Si l’on traite par l’ammoniaque qui dissout le chlorure d’argent, on obtiendra les atonies d’argent qui ont Ă©tĂ© rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s. Il faut terminer en exposant la maniĂšre de dĂ©composer le chlorure d’argent. Cette expĂ©rience rappellera un fait curieux. Je prends du chlorure d’argent, et je le mets avec du zinc ou avec du fer, et un peu d’acide hydrochlorique; alors le zinc entre en dissolution il prend peu Ă  peu le chlore de l’argent, et il reste une masse poreuse d’argent. Le chlore, 28 COURS DE CHIMIE. qui Ă©tait jusqu’au centre de la masse d’argent, sort par une action galvanique particuliĂšre. Si l’on veut faire l’operation en grand et promptement , on fait chauffer le mĂ©lange dans une bassine de fonte le zinc s’empare du chlore; il suffit de laver l’argent poreux pour l’avoir pur. IMPRIMERIE DE HÎJZÂRD-COURCÎER rue du Jardinet, n° 12. jjwSbCĂź WSSĂȘm Ă asfi ĂŒÂ§! mm fmt CO LU Aufl. Teil * a'* Band Z "'0 K\ CH kf\ ’Nummer H un 4 2 ^5 Le poids de l’atome de perchlorure de platine est Ă©gal Le sous-chlorure contient 1 atome de chlore et 2 atomes de platine. Le perchlorure du platine est un liquide d’un jaune orangĂ©. Il est d’un brun noir quand il est concentrĂ©. Quand on l’évapore davantage , il DE CHIMIE. O change encore de couleur la couleur se fonce, devient d’un rouge brun, et enfin elle paraĂźt d’un brun noir. Ce sel est trĂšs soluble dans l’eau; il est mĂȘme soluble dans l’alcool, et en trĂšs grande quantitĂ©. Le platine, comme nous l’avons dĂ©jĂ  dit, est un corps qui a une trĂšs faible affinitĂ© pour l’oxi- gĂšne, et qui est facilement rĂ©duit de ses combinaisons. Scs oxides n’ont mĂȘme pas beaucoup d’affinitĂ© pour les acides il y a peu de sels de platine remarquables. Le perchlorure de platine se rĂ©duit avec une extrĂȘme facilitĂ© par un grand nombre de mĂ©taux et de substances combustibles. A une chaleur Ă©levĂ©e, il se dĂ©compose pour passer d’abord Ă  l’état de sous-chlorure, et ensuite Ă  l’état mĂ©tallique, comme nous l’avons dit. Le perchlorure peut se combiner avec la plupart des autres chlorures, et former des composĂ©s particuliers auxquels nous donnerons la dĂ©nomination qui leur a Ă©tĂ© rĂ©servĂ©e jusqu’à prĂ©sent de chlorures doubles , 6 CO U Tl S Le perchlorure de platine peut se combiner avec les chlorures de potassium, de sodium, de barium , de strontium , de calcium , et avec tous les autres chlorures mĂ©talliques. Le perchlorure mĂȘlĂ© au chlorure de potassium donne un sel qui a des propriĂ©tĂ©s caractĂ©ristiques. Ce sel double est formĂ© de 2 atomes de chlore, 1 atome de platine, et 1 atome de potassium. C’est par ce sel anhydre que l’on obtient le poids atomistique du platine on sait en effet, sur un poids dĂ©terminĂ© de ce sel, quels sont les poids du chlore et du potassium ; le l’este est nĂ©cessairement le poids du platine. Ce sel double cristallise en petits octaĂšdres ; il est un peu soluble dans l’eau et tout-Ă -fait insoluble dans l’alcool de sorte que si l’on alcoolise l’eau oĂč il est en dissolution, le sel de platine se sĂ©pare. A une haute tempĂ©rature, ce sel double se dĂ©compose, et l’on a pour rĂ©sidu du chlorure de potassium et du platine. Le perchlorure de platine a aussi la propriĂ©tĂ© de se combiner avec le chlorure de sodium ; mais DE CHIMIE. 7 ici nous avons un sel double qui est soluble, ce qui offre une grande diffĂ©rence entre la soude et la potasse. En Ă©vaporant la dissolution de ce sel double, on obtient, des cristaux mal formĂ©s qui contiennent 6 atomes d’eau. Du reste, ce sel double a une composition semblable Ă  celle du prĂ©cĂ©dent il contient 2 atomes de chlore, 1 de platine, et 1 atome de sodium. Le chlorure de platine est prĂ©cipitĂ© par l’hy- drocldorate d’ammoniaque ; le prĂ©cipitĂ© est jaune et trĂšs abondant. C’est de ce prĂ©cipitĂ© dont on se sert pour obtenir le platine mĂ©tallique, parce qu’il est bien plus facile Ă  dĂ©composer par la chaleur que les autres sels doubles. L’ammoniaque est volatile, et, par la chaleur, il ne reste que le platine pur, ou plutĂŽt ce que l’on nomme une Ă©ponge de platine. C’est cette Ă©ponge de platine qui donne le platine mĂ©tallique, en comprimant les parties les unes sur les autres. Le procĂ©dĂ© mĂ©tallurgique que l’on suit pour obtenir le platine est tout-Ă -fait chimique et de laboratoire on dissout le mĂ©tal natif dans l’eau 8 COURS regale, et l’on prĂ©cipite par l’hydrochlorate d’ammoniaque. Comme la mine de platine est impure, qu’elle contient d’aulres mĂ©taux, tels que l’iridium , le palladium, le rhodium , on dissout la mine dans l’eau rĂ©gale, on prĂ©cipite par le sel ammoniac, on lave le prĂ©cipitĂ©, on le chauffe pour obtenir l’éponge de platine, que l’on dissout une seconde fois dans l’eau rĂ©gale; dissolution que l’on prĂ©cipite de nouveau, comme prĂ©cĂ©demment. Pour agglomĂ©rer le platine, on met le prĂ©cipitĂ© dans un four Ă  porcelaine l’ammoniaque se dĂ©gage trĂšs vite; la chaleur ramollit le platine sans le fondre , et avec le marteau on resserre les particules en une masse moins volumineuse que celle de l’éponge de platine. On forge alors le mĂ©tal comme on ferait du fer. La baryte, la chaux, la strontiane, forment des sels doubles avec le chlorure de platine ; mais l’analyse n’en a pas Ă©tĂ© faite. Enfin, le chlorure de platine et le chlorure d’argent peuvent se combiner et se prĂ©cipiter mutuellement. DE CHIMIE. Q L'or forme de mĂȘme deux combinaisons avec le chlore. On obtient le perclilorure par l’eau re'gale et en Ă©vaporant jusqu’à siccilĂ©. On obtient le protochlorure, ou plutĂŽt le sous- chlorure , en exposant le perclilorure Ă  l’action de la chaleur Ă  200° ou 200°, Ă  la chaleur de l’étain fondant. Ce sous-chlorure se prĂ©sente sous forme d’une masse grise l’eau le dĂ©compose. Quand l’action de l’eau est aidĂ©e par celle de la chaleur, il se fait partage; elle dissout le per- chlorure et sĂ©pare le mĂ©tal. Deux atomes d’or mĂ©tallique se prĂ©cipitent, et il reste en dissolution un atome de perclilorure d’or. Le perchlorure contient 5 atomes de chlore contre 1 atome de mĂ©tal; le protochlorure est sous-chlorure d’or, et tout-Ă -fait analogue au sous-chlorure de platine. Le perchlorure d’or se prĂ©sente avec une couleur jaune; on le dĂ©signe par le nom de dissolution d’or. Vous le voyez ici dissous dans l’eau , et il est d’un jaune pĂąle; quand il est avec plus io COUKS d’acide, la couleur pĂąlit davantage. Lorsqu’il est le plus neutre possible, il est d’un rouge foncĂ©. Par la couleur de ce sel, on peut juger de sa neutralitĂ©. Le perchlorure d’or Ă  l’état neutre ne cristallise pas pour qu’il cristallise, il faut qu’il y ait excĂšs d’acide ; alors il donne des aiguilles trĂšs fines. Si l’on veut l’avoir parfaitement neutre, il faut Ă©vaporer jusqu’à siccitĂ©. On en dĂ©compose bien une partie par la dessiccation ; mais on. ne risque rien, parce qu’en le dissolvant dans l’eau on sĂ©pare le mĂ©tal. Le perchlorure est extrĂȘmement soluble dans l’eau, dans l’alcool; il est mĂȘme soluble dans l’éther. Si l’on traite une dissolution aqueuse de perchlorure par l’éther, tout l’or passera dans l’éther et l’eau restera sans couleur; ainsi il a plus d’affinitĂ© pour l’éther que pour l’eau. Le chlorure d’or est certainement l’un des sels les plus faciles Ă  rĂ©duire , car il se rĂ©duit tout seul par l’action de la lumiĂšre. Pour le conserver pur, jl faut le garder dans l’obscuritĂ©. ExposĂ© au so~ UK CIIIA1IE. I I leil, on voit bientĂŽt les parois du vase se couvrir d’or mĂ©tallique. La plupart des corps dĂ©composent ce chlorure ; presque tous les mĂ©taux prĂ©cipitent l’or. On produit le chlorure afin de prĂ©cipiter l’or ou l’oxide qui est employĂ© dans les arts. Un grand nombre de sels qui peuvent encore absorber de l’oxigĂšne dĂ©composent le chlorure. Les acides sulfureux, nitreux, prĂ©cipitent l’or; mais il faut remarquer que, dans ces prĂ©cipitations, l’eau est dĂ©composĂ©e. Si je prends du chlorure d’or, si j’y mets du sulfate de fer au minimum d’oxidation, le fer absorbera de l’oxigĂšne c’est que l’eau se dĂ©compose, que son oxigĂšne se porte sur le fer, et que son hydrogĂšne se porte sur le chlore et forme de l’acide hydrochlorique qui se sĂ©pare. Le prĂ©cipitĂ© est brun; mais si on le frotte, il a l’éclat de l’or. Le chlorure d’or est prĂ©cipitĂ© par le protochlorure d’étain ; le prĂ©cipitĂ© est d’une belle couleur pourpre on l’appelle pourpre de Cassius. Je reviendrai tout-Ă -l’heure sur ce prĂ©cipitĂ©. COURS 1 2 Le sulfatĂ© de protoxide de fer et le protochlo- rure d’étain sont les deux rĂ©actifs que l’on emploie pour dĂ©composer le chlorure d’or. Ce sel est dĂ©composĂ© aussi par les vĂ©gĂ©taux. C’est par l’action du chlorure d’or sur l’acide oxalique, que M. Berzelius s’est convaincu que ce dernier acide ne contenait pas d’hydrogĂšne. On traite le chlorure d’or par les alcalis pour obtenir l’oxide d’or. Cette prĂ©cipitation est toujours incomplĂšte; on n’obtient pas tout l’oxide qui Ă©tait dans la dissolution quelquefois on n’en a point du tout, ou bien le prĂ©cipitĂ© se sĂ©pare avec des nuances diffĂ©rentes. Il peut y avoir deux cas dans cette opĂ©ration ou l’on a employĂ© l’alcali en quantitĂ© suffisante, ou on l’a employĂ© avec excĂšs. Quand c’est l’or qui domine, le prĂ©cipitĂ© est jaunĂątre et devient plus abondant par la chaleur. En le lavant, on voit que c’est un chlorure hydratĂ©; car en traitant ce prĂ©cipitĂ© par la potasse, il se dĂ©gage de l’acide hydrochlo- rique. Si l’on met un excĂšs d’alcali, le prĂ©cipitĂ© DE CHIMIE. 1 0 sera gris; si on le fait chauffer, il aura une couleur gris foncĂ©. Mais il reste toujours une quantitĂ© de chlorure d’or en dissolution, si bien que si l’on prend un chlorure de potassium, de sodium, ou de l’hydrochlorate d’ammoniaque, et que l’on en mette en quantitĂ© convenable, il n’y aura plus de prĂ©cipitĂ©, parce qu’il se fera des chlorures doubles. Si vous prenez du chlorure d’or aussi neutre que possible et que vous le traitiez par la potasse, il y aura un prĂ©cipitĂ© ; mais il se formera aussi un sous-chlorure double. La mĂȘme chose arrivera par l’ammoniaque. Voici l’analyse du chlorure double d’or et de potassium il contient 2 atomes de chlorure d’or, i atome de chlorure de potassium et 2 atomes d’eau. On peut obtenir ce double chlorure bien cristallisĂ© en prismes qua- drangulaires. On obtient des sels doubles Ă  peu prĂšs semblables avec la soude , la chaux, la magnĂ©sie. C’est une classe de sels nombreux qui n’a pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e. co or. s *4 La baryte donne un prĂ©cipitĂ© considĂ©rable dans le chlorure cl’or. Quand on y verse de l’ammoniaque, on a un prĂ©cipitĂ© qui, lavĂ© et chauffĂ©, dĂ©tone avec force. Le prĂ©cipitĂ© ne fulmine pas, tant qu’il est dans le liquide. Cette poudre fulminante n’est cependant pas aussi dangereuse que celle qui est faite avec l’argent et l’ammoniaque, et Ă  laquelle on ne peut pas toucher. Si, au lieu d’annnoniaque, on met dans le chlorure neutre de l’hydrochlorate d’ammoniaque , il n’y a pas formation de poudre fulminante. Nous avons dĂ©jĂ  parlĂ© de ces poudres fulminantes; je ne m’y arrĂȘterai pas. L’explosion de celle que donne l’or est causĂ©e par la dĂ©composition instantanĂ©e de l’ammoniaque dont l’hydrogĂšne s’unit Ă  l’oxigĂšne du mĂ©tal et forme de l’eau en vapeur, et dont l’azote reprend l’état de fluide Ă©lastique. L’ébranlement qu’éprouve l’air par la dilatation subite des Ă©lĂ©mens de la poudre, produit la dĂ©tonation. J’ai dĂ©jĂ  citĂ© le prĂ©cipitĂ© connu sous le nom UE CHIMIE. de prĂ©cipitĂ© pourpre de, Cassius. C’est une couleur employĂ©e dans la peinture sur porcelaine ; il y forme les roses ou les violets. Il rĂ©siste Ă  un feu considĂ©rable. En versant dans du chlorure d’or du protochlorure d’étain, il se forme un prĂ©cipitĂ© de nature extrĂȘmement variable. Si l’on prend les deux dissolutions, celle d’or et celle d’étain, trĂšs concentrĂ©es, dans quelques proportions que vous les mĂȘliez, vous aurez constamment de l’or mĂ©tallique avec sa couleur ou avec- une couleur noirĂątre c’est ce qu’a reconnu M. Oberhampf. Maintenant, si vous mĂȘlez les mĂȘmes dissolutions Ă©tendues d eau, vous n’aurez plus d’or mĂ©tallique , vous aurez le prĂ©cipitĂ© pourpre de Cassius; mais vous n’aurez pas constamment la mĂȘme nuance. Si l’on veut chercher Ă  obtenir la plus belle nuance, il n’y a pas d’autre moyen que de prĂ©parer plusieurs verres, d’étendre la mĂȘme quantitĂ© de chlorure de diverses quantitĂ©s dĂ©terminĂ©es d’eau ; on voit quelles sont les dissolutions dont le mĂ©lange donne la plus belle COURS iG couleur, et l’on sait alors clans quelles proportions il faut opĂ©rer en grand. VoilĂ  une dissolution d’or ; nous y mĂȘlons du chlorure d’étain ; nous avons un prĂ©cipitĂ© noir. Il y a bien un peu de pourpre par transmission ; mais ce n’est pas lĂ  ce que nous cherchons. Nous Ă©tendons la dissolution d’or, et maintenant voilĂ  le pourpre qui se manifeste. C’est ce prĂ©cipitĂ© que Cassius a fait connaĂźtre depuis long-temps et qui est diffĂ©rent selon les proportions employĂ©es. M. Oberkampf a fait des essais sur les dissolutions d’or et d’étain. Lorsque, dans le mĂ©lange, la dissolution d’or dominait, il obtenait des roses trĂšs beaux ; quand il faisait dominer l’étain, tous Ă©taient violets, et d’autant plus violets que la quantitĂ© cl’étain Ă©tait plus considĂ©rable. Les chimistes se sont occupĂ©s de ces couleurs. Proust a trouvĂ© qu’un beau prĂ©cipitĂ© pourpre deCassiusĂ©tait composĂ© de yGpartiesdeperoxide d’étain et 24 parties d’or mĂ©tallique. Il regarde l’or comme Ă©tant Ă  l’état mĂ©tallique dans ce com- DF. CTIIMrF. I 7 posĂ© ; cependant on n’en a pas la preuve complĂšte. M. Oberkampf a trouvĂ© qu’un beau rose Ă©tait composĂ© de 20 parties de peroxide d’étain et de yg parties d’or. M. Berzelius a donnĂ© des nombres diffĂ©rons. Ainsi les prĂ©cipitĂ©s de Cassius ne se ressemblent pas. Le temps ne nous permet pas de parler des chlorures doubles, combinaisons dont nous avons dĂ©jĂ  signalĂ© quelques-unes. Nous dirons gĂ©nĂ©ralement que les chlorures formĂ©s avec des mĂ©taux qui ont de la tendance Ă  faire des acides plutĂŽt que des bases, se combinent avec les chlorures formĂ©s avec des mĂ©taux qui sont au contraire disposĂ©s Ă  faire des bases. Ainsi, le chlorure d’or jouant le rĂŽle d’acide, peut se combiner avec divers chlorures et donner des composĂ©s dont les parties ou les chlorures sont en rapport simple. Ces chlorures doubles n’ont pas Ă©tĂ© analysĂ©s. Il y a beaucoup d’autres mĂ©taux qui peuvent donner des chlorures doubles l’étain est dans ce Chim. 18* LEÇON. 2 COURS iS cas. Le protoclilorure d’étain peut se combiner comme acide avec les chlorures de potassium, de sodium , de barium, de calcium , remplissant les fonctions de bases. Les oxides de l’étain se rapprochent de la nature des acides, avec lesquels ils ont en gĂ©nĂ©ral peu d’affinitĂ©. Le bismuth est un mĂ©tal analogue, et forme des chlorures doubles. Le mercure a aussi des propriĂ©tĂ©s qui lui donnent l’apparence des acides. L’or, le platine, l’étain, le bismuth , le mercure peuvent former des chlorures doubles. Nous passons aux combinaisons de l’acide hy- driodique avec les bases. Nous ne nous occuperons pas de ce qui se passe dans ces combinaisons. Sont-elles des iodures ou des hydriodates? Nous n’en savons rien. La thĂ©orie exposĂ©e pour les chlorures s’applique ici avec une parfaite exactitude, et de mĂȘme il n’y a d’exception que pour l’ammoniaque ; sa combinaison avec l’acide hy- driodique forme Ă©videmment un hydriodate d’ammoniaque. Voici les caractĂšres de ces composĂ©s. DE CHIMIE. '9 Toutes les fois que l’iode se sĂ©pare d’une dissolution, il paraĂźt sous la forme de vapeurs violettes, avec une odeur analogue Ă  celle du chlore. Si la tempĂ©rature est Ă©levĂ©e, la vapeur est trĂšs bien caractĂ©risĂ©e. En versant sur un iodure pris a letat sec ou liquide, de l’acide sulfurique ou nitrique, il se produit aussitĂŽt une coloration trĂšs marquĂ©e, et des vapeurs blanches s’exhalent, semblables Ă  celles de l’acide hydrochloriquc* Quand on opĂšre sur un iodure en dissolution , il rfy a pas dĂ©gagement de vapeurs, mais il y a coloration. Les vapeurs blanches qui se dĂ©gagent dans les autres cas sont de l’acide hydriodique. Les acides sulfureux et hydrochlorique n’out. pas d’action sur les iodures ; mais si l’on verse du chlore sur les iodures, il y a aussitĂŽt un prĂ©cipitĂ© abondant d’iode. Les iodures ont la propriĂ©tĂ© de dissoudre une grande quantitĂ© d’iode et de se colorer par cette combinaison. Quand on veut prĂ©cipiter l’iode par le chlore, il ne faut pas verser de celui-ci en trop grande l8 e LEÇON. 2.. 20 COURS quantitĂ©, parce qu’il dissout l’iode et forme un chlorure d’iode ; le prĂ©cipitĂ© disparaĂźtrait. Lorsqu’on verse du chlore dans un iodure , la dissolution se colore en rouge de plus en plus foncĂ© ; en continuant Ă  en verser, on finit par dĂ©composer tout l’iodure l’iode se prĂ©cipite, et si l’on ajoute une plus grande quantitĂ© de chlore, il se combine avec l’iode, et la liqueur redevient transparente. On peut constater la prĂ©sence de l’iode de plusieurs autres maniĂšres. On peut se servir de la dissolution d’argent ; on a un prĂ©cipitĂ© blanc, insoluble dans l’eau et dans les acides, mais qui se distingue facilement du chlorure d’argent qui se dissout dans l’ammoniaque, tandis que ce prĂ©cipitĂ© ne s’y dissout pas. Il est inutile de dire que ce prĂ©cipitĂ© est de l’iodure d’argent. Les iodures, avec le protonitrate de mercure, donnent un prĂ©cipitĂ© d’un jaune vert, et par la dissolution de pernitrate de mercure nous avons un prĂ©cipitĂ© d’un rouge orangĂ© ; avec la DE CHIMIE. 21 dissolution de plomb nous avons un prĂ©cipitĂ© d’un trĂšs beau jaune. VoilĂ  sans doute des caractĂšres suffisans pour distinguer l’iode. Cependant en voici encore un autre c’est l’action que l’amidon exerce sur l’iode; elle forme avec l’iode un composĂ© bleu trĂšs beau, qui quelquefois est noir. Voici un iodure, j’y mets de l’amidon en pĂąte, et je verse un acide qui dĂ©gage l’iode ; vous voyez que l’amidon se colore en trĂšs beau bleu. Il y a dans le commerce des sels qui contiennent de l’iode tels sont ceux qui proviennent des soudes de varecs, que l’on retire de la combustion des plantes marines. Ces soudes contiennent beaucoup de sel marin, et pourraient mĂȘme servir d’assaisonnement, malgrĂ© la prĂ©sence de l’iode qui est un poison ; car il y est en si petite quantitĂ©, qu’il ne peut causer aucun mal. Il y a peut-ĂȘtre 0,001 d’iodure de sodium ou de potassium dans ces soudes ; on peut cependant en reconnaĂźtre facilement la prĂ©sence il suffit de verser de l’acide sulfurique concentrĂ© 22 COURS sur ce sel , la masse devient violette, et mĂȘme on peut apercevoir des vapeurs d’iode. On rĂ©ussit encore mieux en lavant ce sel avec une petite quantitĂ© d’eau ; l’eau enlĂšve l’iodure de potassium ou de sodium. On ajoute Ă  l’eau une goutte seulement de chlore ou de chlorure de chaux ; si l’on en mettait trop, l’iode serait dissous aussitĂŽt qu’il deviendrait libre. Les iodures se dĂ©composent , et si l’on a mis de la colle de farine avant la dĂ©composition, la colle deviendra bleue. Tous les iodures que nous avons Ă  considĂ©rer sont formĂ©s d’un atome d’iode, dont le poids atomistique est de i5,5y56. A ce poids, ajoute/ le poids atomistique des corps simples que l’on combinera avec l’iode, et vous aurez celui de l’atome du composĂ©. Pour l’iodure de potassium , par exemple, vous aurez Atome d’iode. i5,3y56 Atome de potassium. 4^992 fodure de potassium. 20,2748. DE CHIMIE. 23 Avant que de passer aux iodures, nous avons un mot Ă  dire sur l’hydriodate d’ammoniaque ; il rĂ©sulte de la combinaison de volumes Ă©gaux de gaz ammoniac et de gaz acide hydriodi- que. On peut le distiller sans l’altĂ©rer ; mais dĂšs qu’il a le contact de l’air il se dĂ©compose il se forme de l’eau, et l’iode se sĂ©pare. L’iodure de potassium se fait en combinant directement l’iode avec le potassium. On peut combiner l’iode avec la potasse ; il se fait de l’iodure de potassium et de l’iodate de potasse; il faudrait ensuite sĂ©parer ces deux sels. Ce procĂ©dĂ© ne vaut rien pour obtenir l’iodure de potassium. Il y en a un autre; il consiste Ă  traiter par l’iode du fer ou du zinc. Ces deux mĂ©taux se combinent trĂšs bien avec l’iode, qui disparaĂźt en un clin d’Ɠil, et l’on a des iodures de fer ou de zinc que l’on dĂ©compose par le carbonate de potasse, ce qui produit de l’iodure de potassium trĂšs pur. Cet iodure cristallise bien en cubes comme le sel marin. CO U HS 24 Cet iodure de potassium est trĂšs soluble dans l’eau 100 parties Ă  18° en dissolvent i / t 3 parties. Il est plus dĂ©liquescent que le sel marin. Il se fond trĂšs facilement Ă  une chaleur bien au-dessous de celle du verre fondu , et peut ĂȘtre volatilisĂ©. Ce sel existe dans les eaux de la mer; du moins si ce n’est pas ce sel, c’est de l’iodure de sodium. Ce qu’il y a de certain, c’est que dans les eaux de lamer existent l’iode, la soude etla potasse. L’iode est-il combinĂ© avec la potasse ou avec la soude? C’est ce que l’on ne saurait affirmer. Cette incertitude rĂšgne pour toutes les dissolutions complexes avec du sulfate de chaux, par exemple, que l’on mette du chlorure de magnĂ©sium , du sulfate de potasse, du nitrate de potasse, quand ces sels sont en simple dissolution, vous ne pouvez pas dire que le sulfate de chaux est tout formĂ© dedans, quoique vous l’y ayez mis ; il ne faut voir dans la dissolution que des mĂ©langes, parce que les sels peuvent ĂȘtre dĂ©composĂ©s les uns par les autres. On ne doit pas considĂ©rer les sels comme ayant une existence isolĂ©e. DE CHIMIE. Si vous extrayez du nitrate de potasse, vous ne pouvez pas dire qu’il y avait du nitrate de potasse dans la dissolution, ou dans le corps qui vous l’a donnĂ©; car l’acide et la hase pouvaient exister combinĂ©s d’une tout autre maniĂšre. Il est cependant des circonstances oĂč l’on ne peut pas se tromper. Si j’ai beaucoup de chlorure de sodium et une petite quantitĂ© de sulfate de chaux, je ne peux pas dire que tout le chlorure de sodium a Ă©tĂ© dĂ©composĂ© par le svdfate de chaux dans la dissolution. Ainsi elle contenait donc rĂ©ellement du chlorure de sodium tout formĂ©. Mais quand ces sels sont mĂȘlĂ©s dans des rapports atomiques, on ne peut pas dire que la dissolution contenait tels ou tels sels tout formĂ©s on dit seulement que l’on sĂ©pare tels sels, quoiqu’on puisse supposer que d’autres sels existaient dans la dissolution. Dans l’eau de la mer, il y a de l’iode, de la soude, de la potasse ; on peut en extraire de l’iodure de potassium, sans pouvoir affirmer que 26 .COURS ce sel y existe, plutĂŽt que l’iodure de sodium. L’iodure de sodium cristallise en trĂšs beaux prismes. Il ne contient point d’eau de cristallisation ; il est soluble et dĂ©liquescent. Quand on l’expose Ă  l’action de la chaleur, il se comporte comme l’iodure de potassium. La baryte , la strontiane, la chaux forment aussi des iodures analogues. Je ferai remarquer une propriĂ©tĂ©' que ces iodures prĂ©sentent. Les iodures de potassium et de sodium sont inaltĂ©rables Ă  la chaleur, mĂȘme avec le contact de l’air ; ce qui veut dire que l’iode a plus d’affinitĂ© pour la potasse et la soude que n’en a l’oxigĂšne ; mais si l’on chauffe l’iodure de barium Ă  l’air, il donne des vapeurs, c’est-Ă -dire que l’iode se dĂ©gage et que la baryte se forme. Les iodures de plomb et de bismuth se composent comme ceux de potassium et de sodium. L’iodure de barium cristallise trĂšs bien. Si on le laisse dans l’eau, au bout d’un certain temps il sera dĂ©composĂ© ; le barium passera Ă  l’état de carbonate de baryte, par sa combinaison avec DE CHIMIE. i’oxigĂšne et l’acide carbonique. La mĂȘme chose a lieu pour les iodures de calcium, de strontium, bases qui forment des sels insolubles avec l’acide carbonique. I/iodure de magnĂ©sium, ou pour mieux dire la dissolution de la magnĂ©sie dans l’acide hydrio- dique, exposĂ© Ă  la chaleur, donne de la magnĂ©sie pour rĂ©sidu. Parmi les iodures mĂ©talliques, je citerai celui de zinc. Il su Ait de mettre de l’iode au fond d’un vase, de la limaille de zinc par-dessus, et un peu d’eau, pour former ce sel. Le liquide devient d’abord extrĂȘmement foncĂ©; il y a production de chaleur le liquide s’éclaircit ensuite assez promptement. Enfin , tout l’iode que l’on a mis en excĂšs passe Ă  l’état d’iodure de zinc. On dĂ©compose cet iodure de zinc par le carbonate de potasse, et l’on a un prĂ©cipitĂ© abondant de carbonate de zinc. C’est par la combinaison de l’iode avec le zinc que l’on dĂ©termine le poids atomique de l’iode. 28 COURS Cet iodure de zinc n’est pas cristallisable ; il est dĂ©liquescent. Quand on le chauffe, je veux dire quand on le distille, il cristallise comme le pro- tocldorure d’antimoine. Je ne parlerai pas des autres iodures celui de fer est vert dans ses dissolutions. L’iodure de plomb est d’un jaune orangĂ©; L’iodure de cuivre est d’un blanc gris; Le periodure de mercure est rouge orangĂ© ; L’iodure d’argent est blanc, etc. Relativement aux iodures, je ferai la mĂȘme remarque que relativement aux chlorures il y a beaucoup d’iodures qui peuvent former des sels doubles; mais ce sont toujours des iodures de mĂ©taux ayant une tendance acide qui s’unissent avec des iodures dont les mĂ©taux ont une tendance alcaline. Ainsi les iodures de mercure, de platine, d’or, mĂ©taux qui prĂ©sentent une tendance acide, peuvent former des doubles sels avec les autres iodures. M. Boulay fils a fait un travail sur cet objet. Nous allons examiner une autre sĂ©rie de corps DK CHIMIE. a 9 que nous nommerons sulfures; mais nous nous arrĂȘterons assez long-temps sur ces corps, en raison de leur importance et du grand nombre de leurs variĂ©tĂ©s. Cependant nous ne parlerons que des genres, et nous n’entrerons pas dans le dĂ©tail des espĂšces. Le soufre peut se combiner avec les corps simples et donner des sulfures; ces combinaisons se font facilement et directement. D’autres fois on prend de l’acide hydrosulfurique que l’on fait agir sur les bases. Il peut se former des hydro- sulfates ou des sulfures, comme il peut se former des hydrochlorates ou des chlorures la thĂ©orie est la mĂȘme dans les deux cas. On n’est sĂ»r de l’existence des sulfures que lorsqu’ils sont faits par la voie sĂšche. Voici un tube qui contient de la baryte ; on le chauffe avec quelques charbons; par cette extrĂ©mitĂ© on fait passer une source de gaz hydrogĂšne sulfurĂ© dessĂ©chĂ© par du chlorure de calcium qui lui enlĂšve son eau; l’hydrogĂšne s’emparera de l’oxigĂšnede la base, et quand l’opĂ©ration sera ter- COURS 5o minĂ©e, il ne restera que du sulfure de barium. Nous allons d’abord considĂ©rer ici les sulfures ou hydrosulfates simples, autrement, les monosulfures, c’est-Ă -dire, ceux qui sont composĂ©s d’un atome de soufre et d’un aiome de mĂ©tal; et les hydrosulfates , formĂ©s aussi d’un atome d’acide hydrosulfurique et d’un atome d’oxide. Les sulfures s’obtiennent comme nous venons de le dire. Les hydrosulfates sont obtenus d’une maniĂšre facile, en combinant un atome de base avec un atome d’acide bydrosulfurique. Les caractĂšres des sulfures ne sont pas difficiles Ă  constater. Quand ce sont des sulfures ou des hydrosulfates solubles , il suffira de verser dessus un acide trĂšs faible , de l’acide carbonique mĂȘme il y aura dĂ©gagement de gaz acide hydrosulfuriquc, reconnaissable Ă  son odeur particuliĂšre d’Ɠufs pourris, Ă  son inflammabilitĂ©. En le brĂ»lant, il donne une belle flammme et l’odeur de l'acide sulfureux. Le liquide oĂč le sel Ă©tait en dissolution ne se trouble pas. DK 5 I Les hydrosulfates ont pour caractĂšre essentiel de donner par les acides un de'gagement d’acide hydrosulfurique sans prĂ©cipitation de soufre. On peut dĂ©composer les hydrosulfates en faisant passer dessus un courant d’acide carbonique, et rĂ©ciproquement l’on peut dĂ©composer les carbonates par un courant d’acide hydrosulfurique. Les sulfures en dissolution donnent des prĂ©cipitĂ©s par les mĂ©taux avec le plomb, nous aurons un prĂ©cipitĂ© noir; avec l’argent, un prĂ©cipitĂ© noir; avec l’arsenic, un prĂ©cipitĂ© rouge oi-angĂ©; avec le zinc, un prĂ©cipitĂ© blanc ; le manganĂšse donne un prĂ©cipitĂ© d’un blanc sale. En un mot, les hydrosulfates sont des rĂ©actifs importans pour reconnaĂźtre les mĂ©taux par la couleur de prĂ©cipitĂ© que l’on obtient. Si les sulfures ne sont pas solubles, les acides ne peuvent pas servir pour donner des prĂ©cipitĂ©s; dans ce cas-lĂ , il faut traiter par les alcalis qui s’emparent d’une portion de soulre. On jette le sulfure que l’on veut essayer dans un nitre fondu ; il se change en sulfate de potasse, par exemple , COURS T F. CHIMIE. 5 2 si l’on a employĂ© le sulfure de potasse. On reconnaĂźt ensuite la prĂ©sence de l’acide sulfurique et du soufre, par consĂ©quent, par la baryte qui donne un prĂ©cipitĂ© de sulfate de baryte. Parmi les diverses bases, nous n’en avons qu’une qui puisse donner incontestablement un hydro- sulfate, c’est l’ammoniaque. On unit directement l’acide hydrosulfurique avec l’ammoniaque, et l’on a un sel qu’il faut nĂ©cessairement nommer hydrosulfate d’ammoniaque. La combinaison doit avoir lieu sans le contact de l’air. On dĂ©gage d’un cĂŽtĂ© de l’ammoniaque , de l’autre de l’acide hydrosulfurique ; on fait arriver ces deux gaz secs par des tubes dans un mĂȘme vase, et l’on obtient un sel qui cristallise sur les parois. IMPItTMERIE DE HU7, À^D-COUnC!E* , rue du Jardinet, n° ii. I IQ f LEÇON. - JUIN 1828. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. Moyen de distinguer les sulfures des liydrosulfates. — Hydrosulfate d’ammoniaque. — Sulfure de potassium ou hydrosulfate de potasse.—Biliydrosulfate de potasse.— Sulfure de barium. — De strontium. — De calcium. — Sulfure de magnĂ©sium.— Sulfures et hydrosulfates mĂ©talliques. —Ces sulfures prĂ©parĂ©s par la voie humide sont hydratĂ©s. —Proto et deutosulfure d’étain. — Sulfure d’antimoine. — De cobalt. — Hydrosulfates de sulfures ou bihydrosulfates. — llydrosulfate de sulfure de potassium.—DiffĂ©rentes maniĂšres de le prĂ©parer.—Ses propriĂ©tĂ©s. — Peut servir Ă  analyser l’air. — Hydrosulfatc de sulfure de sodium.—De barium.—De strontium.—De calcium. — Le potassium forme sept sulfures. — Leur prĂ©paration. — Leurs propriĂ©tĂ©s. Nous vous rappellerons les caractĂšres que nous avons expose's relativement aux sulfures et aux liydrosulfates. Chim. ige I 1 CO III! fi Quand les sulfures sont dissolubles dans l’eau, ils sont dĂ©compose's par les acides, et donnent lieu Ă  un dĂ©gagement d’acide hydrosulfurique ; mais, selon leur nature , il peut se produire ou non un dĂ©pĂŽt de soufre. Quelle que soit leur nature , ils prĂ©cipitent les substances mĂ©talliques; ils sont dĂ©composĂ©s par le chlore , l’iode, le brome , parce que ces substances ont plus d’afĂŻinitĂ© pour les bases que le soufre. C’est d’aprĂšs ces principales propriĂ©tĂ©s, c’est-Ă -dire par la puissance de leurs affinitĂ©s, que ces substances ont Ă©tĂ© classĂ©es dans l’ordre suivant chlore, brome, iode , soufre. Quand les sulfures sont insolubles , comme les sulfures mĂ©talliques , une maniĂšre de les reconnaĂźtre est de les traiter par l’acide nitrique faible, ou par l’eau rĂ©gale affaiblie; le soufre est prĂ©cipitĂ©. On pourrait traiter les sulfures par le nitre, puisque l’on obtiendrait un sulfate ; mais ce moyen n’est pas aussi sĂ»r; il empĂȘcherait de reconnaĂźtre si, au lieu d’un sulfure, on n’avait pas un hydrosulfate, parce que, dans les deux cas, le rĂ©sultat serait le mĂȘme. DE CHIMIE. L’hydrosulfate d’ammoniaque n’a rien d’équivoque dans sa nature ; on l’obtient en faisant arriver dans un mĂȘme vase, d’un cĂŽtĂ© de l'hydrogĂšne sulfurĂ©, et de l’autre du gaz ammoniac. 11 faut former ce sel sans le contact de l’air, et, si on le volatilise, il faut de mĂȘme le garantir du contact de l’air, parce que sans cela il se dĂ©compose et donne de l’eau ; l’hydrogĂšne de l’acide hydrosulfurique se combine avec l’oxigĂšne de l’air. Sans le contact de l’air, ce sel se conserve trĂšs bien ; il est soluble , et la dissolution ne lui fait point Ă©prouver de changement. On le prĂ©pare dans les laboratoires en faisant arriver du gaz acide hydrosulfurique dans de l’ammoniaque liquide ; on l’emploie comme rĂ©actif. Il faut le garantir de l’action de l’air, qui fait passer cette dissolution a l’état d’hy- posulfĂźte d’ammoniaque. Je passe aux combinaisons formĂ©es par les mĂ©taux avec l’hydrogĂšne sulfurĂ© , ce qui nous donne des hydrosulfates ou des sulfures; l’incertitude est la mĂȘme que pour les chlorures ou les hydrochlorates. Ainsi le sulfure de po- G -G. 19e I.. 4 COURS tassiunx, dans l’eau, peut ĂȘtre un sulfure ou un hydrosulfate; Ă  l’ëtat sec, il n’y a point d’incertitude. Les sulfures simples sont formes de i atome de soufre et de x atome de mĂ©tal ; ce sont les monosulfures. Les hydrosulfates simples sont aussi composĂ©s de i atome d’acide hydrosulfurique et de i atome d’oxide. Les hydrosulfates se reconnaissent Ă  ce caractĂšre lorsqu’on verse dessus un acide, il se dĂ©gage du gaz hydrogĂšne sulfurĂ© sans prĂ©cipitation de soufre. En effet, si vous considĂ©rez ces composĂ©s comme formĂ©s d’un acide et d’une base , en versant un acide plus fort, la base se combine avec ce dernier, et l’acide hydrosulfurique, plus faible, doit se dĂ©gager. Les sulfures alcalins sont employĂ©s comme rĂ©actifs. Voici comment on prĂ©pare le sulfure ou l’hydrosulfate de potasse on prend du sulfate de potasse, et on le dĂ©compose, soit par l’hydi'ogĂšne, soit par le charbon. Par l’hydrogĂšne , il suffit de soumettre le sulfate de potasse Ă  une tempĂ©rature l’ouge obscur, et de DE CHIMIE. faire passer dessus le gaz qui agit bientĂŽt ; tout l’oxigĂšne de l’acide et de la base s’unit Ă  l’hydrogĂšne et forme de l’eau qui se dĂ©gage en abondance ; le sel change de nature et devient d’un rouge de cinabre quand il est refroidi. On peut prĂ©parer le sulfure de potassium d’une autre maniĂšre on enferme le sulfate de potasse dans un creuset brasquĂ© , c’est - Ă  - dire dans un creuset rempli de poussier de charbon , et l’on chauffe ; le charbon dĂ©compose le sulfate en enlevant l’oxigĂšne de l’acide. Voici du sulfure de barium qui a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© de cette maniĂšre; c’est une masse blanche, cristalline, formĂ©e, d’atome Ă  atome, de soufre et de barium. On peut aussi prĂ©parer l’hydrosulfate de potasse par la voie humide. On sature une dissolution de potasse, d’acide hydrosulfurique , et l’on obtient ainsi un bihydrosulfate de potasse ; on ajoute ensuite une quantitĂ© de potasse Ă©gale Ă  celle qui Ă©tait dans la dissolution, et l’on a l’hydrosulfate de potasse simple. Ces sulfures ou hydrosulfates simples, dont 6 COURS nous venons de parler, ne nous arrĂȘteront pas; nous signalerons leur existence, et cela suffit. L’hydrosulfale de potasse ne cristallise pas; le fiihydrosulfate cristallise. On obtient avec le sodium des composĂ©s tout- Ă -fait analogues Ă  ceux du potassium. En mettant du sulfate de soude dans un creuset bras- quĂ©, il se transforme en sulfure de sodium. Si, pour dĂ©composer le sulfate de soude par le charbon, on n’employait qu’une tempĂ©rature rouge ordinaire , on aurait un poljrsuljure. Les monosulfures donnent des dissolutions incolores; mais cet Ă©tat est trĂšs prĂ©caire, parce qu’ils s’altĂšrent par le contact de l’air. Le sulfure de barium s’obtient aussi du sulfate mis dans un creuset brasquĂ©. M. Berthier a fait une sĂ©rie d’expĂ©riences sur ces sels ; ce sont les rĂ©sultats de ses travaux que nous allons exposer. Le sulfure de barium, obtenu dans un creuset brasquĂ© , est une matiĂšre blanche. En versant dessus de l’acide hydrochlorique, il y a prĂ©cipitation de soufre. DE CHIMIE. 7 En traitant de la mĂȘme maniĂšre le sulfate de slrontiane, vous aurez un monosulfure qui peut absorber l’oxigĂšne et repasser Ă  l’état de sulfate. Ce sulfure est une matiĂšre blanche Ă  grains cristallins; il se dissout dans l’eau. En opĂ©rant sur le sulfate de strontiane, Ă  une tempĂ©rature moins Ă©levĂ©e, on obtient une substance dont les dissolutions sont colorĂ©es. On produit aussi un monosulfure blanc avec le sulfate de chaux mis dans un creuset brasquĂ© ; mais le sulfate ne se fond pas, et le sulfure conserve la forme qu’avait le sulfate que l’on'a employĂ©. Ce monosulfure prĂ©sente les mĂȘmes caractĂšres que les prĂ©cĂ©dens. Ainsi, avec ces cinq bases, voilĂ  cinq monosulfures qui, mis dans l’eau, restent monosulfures ou deviennent hydrosulfates, et qui donnent des dissolutions incolores. Il n’en est pas de mĂȘme avec les mĂ©taux. Ainsi le sulfate de zinc par exemple se dĂ©compose parle charbon , et donne du sulfure de zinc. Tous les sulfates mĂ©talliques dĂ©composĂ©s par le charbon donnent des sulfures, exceptĂ© les 8 COURS cas oĂč les mĂ©taux conservent de l’oxieĂšne. O Avec le plomb, il se forme plusieurs sulfures. Le charbon lui-mĂȘme peut se combiner avec le soufre et former un sulfure de carbone. Ainsi, quand on dĂ©compose les sulfates mĂ©talliques, on obtient quelquefois du sulfure de carbone. Cela arrive avec l’antimoine. Le sulfate de magnĂ©sie, qui se rapproche des sulfates alcalins, traitĂ© par le charbon, donne un monosulfure; cependant toute la magnĂ©sie ne passe pas Ă  l’état de magnĂ©sium. En employant iooo parties de sulfate de magnĂ©sie, il y en a 780 qui 11e donnent pas de magnĂ©sium. Les divers sulfures mĂ©talliques peuvent ĂȘtre faits d’une maniĂšre trĂšs simple, par plusieurs procĂ©dĂ©s. On peut combiner directement le mĂ©tal avec le soufre. Le fer, le plomb, l’étain, et presque tous les mĂ©taux sans exception, se combinent par la voie sĂšche avec le soufre. On peut aussi former les sulfures mĂ©talliques par double dĂ©composition. Je suppose que nous prenions du sulfate de cuivre si nous y versons de l’hydrosulfate de potasse simple, il y aura DE CHIMIE. Ă©changĂ© de base et formation de sulfure. Le cuivre perd son oxigĂšne. En prenant des sulfates de fer, de zinc, et en versant dessus de l’hydrosulfate de potasse , on a des prĂ©cipitĂ©s, parce que les hydrosulfates ou les sulfures de ces mĂ©taux ne sont pas solubles. On reconnaĂźt que l’on a obtenu un hydrosulfate mĂ©tallique quand, en versant un acide minĂ©ral dessus, il y a dĂ©gagement d’acide hydrosulfurique; on reconnaĂźt que c’est un sulfure lorsque, dans le mĂȘme cas, l’acide minĂ©i'al n’attaque pas la substance. Si c’était un sulfure alcalin , il pourrait y avoir dĂ©pĂŽt de soufre. C’est une rĂšgle gĂ©nĂ©rale. Je le rĂ©pĂšte on fait facilement les sulfures mĂ©talliques, soit directement par la voie sĂšche , soit en versant dans les dissolutions mĂ©talliques un hydrosulfate alcalin. Dans ce dernier cas, on aura constamment un prĂ©cipitĂ©; mais ce prĂ©cipitĂ© pourra ĂȘtre de nature diffĂ©rente ce sera un sulfure ou un hydrosulfate. Ce sera un sulfure quand il ne poura pas se dissoudre dans un excĂšs d’acide minĂ©ral. Lorsqu’il pourra se dissoudre, lO COURS il y aura Ă©quivoque, parce que l’acide hydrosul- furique qui se dĂ©gage pourra avoir Ă©tĂ© formĂ© par," la dĂ©composition de l’eau. Les sulfures obtenus par la voie humide peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des hydrosulfates c’est du moins une opinion que l’on peut sou-' tenir. Quand on prend ces sulfures, ou prĂ©cipitĂ©s obtenus par les hydrosrdfates alcalins versĂ©s dans les dissolutions mĂ©talliques, et qu’on les dessĂšche Ă  la tempĂ©rature ordinaire de l’air, vous finissez par avoir une matiĂšre pulvĂ©rulente qui paraĂźt sĂšche; mais si vous la chauffez jusqu’à 5o, ioo, i5o, 200, 3oo, et mĂȘme 400 degrĂ©s, elle donnera de l’eau Ă  toutes ces tempĂ©ratures. Puisqu’il se dĂ©gage de l’eau, il faut ou que cette eau existĂąt avec les sels, et alors ce sont des hydrates, ou qu’elle soit formĂ©e par l’hydrogĂšne de l’acide avec l’oxigĂšne de l’oxide. Le sulfure de fer ne perd pas toute son eau en le faisant chauffer. Les sulfures obtenus par prĂ©cipitation peuvent donc ĂȘtrte distinguĂ©s en sulfures hydratĂ©s et en hydrosulfates. IE CHIMIE. I I Les mĂ©taux donnent des prĂ©cipitĂ©s diversement colorĂ©s. Le manganĂšse et le zinc donnent des prĂ©cipitĂ©s blancs. Le fer donne un prĂ©cipitĂ© noir. Il faut remarquer que quand un mĂ©tal est susceptible de donner divers degrĂ©s d’oxidation, on peut avoir un sulfure pour chacun de ces degrĂ©s, ou un sulfure proportionnel au degrĂ© de l’oxidation l’oxigĂšne dĂ©compose une quantitĂ© d’hydrogĂšne sulfurĂ© correspondante Ă  sa quantitĂ© propre. L’étain donne deux sulfures le protosulfure, d’une couleur chocolat foncĂ©e, et le deuto- sulfure d’une couleur jaune ; c’est l’or musif ou le persulfure d’étain. L’or musif fait par la voie sĂšche est plus beau ; il sert en peinture pour bronzer. La dissolution d’arsenic donne un prĂ©cipitĂ© qui est d’un beau jaune ; c’est Y orpiment. On le prĂ©pare en grande quantitĂ©, parce qu’il est employĂ© dans les arts. On le fixe sur les Ă©toffes. L’antimoine donne un prĂ©cipitĂ© de couleur orangĂ©e. COURS 1 2 Le cobalt, un prĂ©cipitĂ© noir. 11 en est de mĂȘme du bismuth, du cuivre, du plomb, du mercure, de l’argent, du platinĂ© et de l’or. Ainsi, voilĂ  uu grand nombre de corps qui donnent des prĂ©cipitĂ©s noirs; si quelques-uns en donnent de blancs, de jaunes et de rouges, c’est un moyen pour reconnaĂźtre ces substances qu’il faut ajouter Ă  ceux que l’on a dĂ©jĂ . Nous allons examiner d’autres combinaisons du soufre avec les mĂ©taux , et dans lesquelles l’hydrogĂšne va jouer un grand rĂŽle; je veux parler des hydrosulfates de sidj,lires , ou des bi- hydrosulfales. Voici ce que l’expĂ©rience nous apprend de positif sur ces combinaisons , et comment elle nous Ă©claire sur ce qui se passe dans l’union de l’acide hydrosulfurique avec les bases. Je prends de l’acide hydrosulfurique mesurĂ©, et une certaine quantitĂ© de potassium; je fais passer le potassium dans le gaz acide hydrosulfurique ; je fais chaufferie gaz; le potassium va s’enflammer, et il y aura absorption d’une portion de l’acide, et en mĂȘme temps dĂ©composition de l’autre. Le gaz hydrogĂšne de cette portion d’a- DE CHIMIE. i3 eide dĂ©composĂ© sera mis Ă  nu ; son soufre sera absorbĂ©; en d’autres termes, la moitiĂ© du gaz acide hydrosulfurique se sera dĂ©composĂ© pour produire du sulfure de potassium, qui, jouant alors le rĂŽle de base, se sera uni avec la moitiĂ© de l’acide hydrosulfurique pour donner un hydrosulfate de sulfure de potassium. Je suppose que nous ayons pris ioo parties de gaz acide hydrosulfurique , et que nous l’ayons introduit sous cette cloche ; nous introduisons ensuite une quantitĂ© connue de potassium. Sur les ioo parties , 5o seront dĂ©composĂ©es entiĂšrement ; le soufre s’unira au potassium, et l’hydrogĂšne sera mis Ă  nu; enfin, le sulfure de potassium que l’on aura se combinera comme une base avec les 5o autres parties d’acide hydrosulfurique. Le sel rĂ©sultant de cette double combinaison sera formĂ©, ainsi que l’apprend l’analyse, de i atome de potassium, i atome de soufre et i atome d’acide hydrosulfurique , dans lequel il y a i atome de soufre et i atome d’hydrogĂšne. Ce composĂ© est ce que l’on appelle un hydrosulfate de sulfure de potassium. Sa formation justifie son nom. cours >4 Ce sel Ă©tant mis dans l’eau sera toujours un hydrosulfate sulfurĂ© de potassium, ou, si l’on suppose que l’eau soit dĂ©composĂ©e, il y aura formation d’un bihydrosulfate de potasse, l’hydrogĂšne de l’eau se combinant avec le soufre pour faire de l’acide liydrosulfurique, et son oxigĂšne avec le potassium. En effet, l’hydrosulfate de sulfure de potassium est formĂ© d’un atome de gaz acide hydrosulfurique , et d’un atome de sulfure de potassium, en regardant le sulfure de potassium comme analogue Ă  une hase; si l’on jette ce sel dans l’eau , et que l’on ne suppose aucune dĂ©composition , il y aura toujours la mĂȘme chose; si, au contraire, nous admettons la dĂ©composition d’une portion d’eau, il y aura avec l’hydrogĂšne de l’eau et l’atome de soufre du sel , un atome d’acide hydrosulfurique de formĂ©, et puisqu’il en existait dĂ©jĂ  un atome, on aura deux atomes d’acide hydrosulfurique contre un atome de potassium passĂ© Ă  l’étal de potasse, c’est-Ă -dire que l’on aura un hihydro-' sulfate de potasse. A prĂ©sent que nous savons quelle est la nature DE CHIMIE. 15 de ce composĂ©, nous dirons qu’on peut le former de bien des maniĂšres. Si l’on met du carbonate de potasse dans un tube , et si l’on fait passer sur ce carbonate chauffĂ© au rouge du gaz acide hydrosulfurique , il se forme un bihydrosulfate de potasse. On forme ce sel par la voie humide , en faisant passer dans une dissolution de potasse pure un grand courant de gaz hydrogĂšne sulfurĂ© jusqu’à saturation. C’est un produit que l’on obtient tous les jours dans les laboratoires, et qui y est connu sous le nom de bihydrosulfate de potasse. Ce sel a quelques propriĂ©tĂ©s remarquables ; on peut l’obtenir cristallisĂ©. Mais j’oubliais de donner les caractĂšres gĂ©nĂ©riques des hydrosulfates de sulfure. Ces caractĂšres sont les mĂȘmes, quant Ă  la prĂ©sence de l’acide hydrosulfurique, que les hydrosulfates simples ; mais en les dĂ©composant par un acide , il est Ă©vident qu’ils doivent donner une quantitĂ© d’hydrogĂšne sulfurĂ© double de celle que donnent les hydrosulfates simples. Les dissolutions de ces sels sont limpides et sans cou- COURS iG leur ; les acides en dĂ©gagent 2 atomes d’acide hydrochlorique, et 11e donnent lieu Ă  aucun prĂ©cipitĂ©. Quand 011 les verse dans les dissolutions mĂ©talliques, par exemple, dans une dissolution de cuivre, de fer, de manganĂšse, ces sels 11c donnent naissance qu’à des sulfures mĂ©talliques simples, parce qu’il y a dĂ©gagement de l’acide hydrosulfurique. Citons maintenant quelques-uucs des propriĂ©tĂ©s de ces corps. L’hydrosulfate de sulfure de potassium peut cristalliser; ses cristaux sont des prismes quadrangulaires terminĂ©s par des pyramides Ă  quatre faces, ou des prismes hexaĂšdres terminĂ©s par des pyramides hexaĂšdres. Sa saveur est alcaline , et en mĂȘme temps Ăącre et amĂšre; il tache la peau en brun ; il est soluble dans l’eau, et il faut l’amener Ă  la consistance sirupeuse pour le faire cristalliser. Il se dissout dans l’alcool; il est dĂ©liquescent; exposĂ©s l’air, il devient jaune et rouge, et il se forme entre ses Ă©lĂ©mens un autre ordre de combinaisons. Il absorbe l’oxigĂšne si rapidement, que l’on se serf DK CHIMIE. 17 de ce sel poui’ analyser l’air. Il suffit de mettre l’air en contact avec l’hydrosulfate de sulfure de potassium, pour qu’en 24 lieures l’oxigĂšne soit absorbĂ© ; mais ce moyen analytique n’est pas sans inconvĂ©nient; le sel tache les mains de celui qui opĂšre, et absorbe une petite quantitĂ© de gaz azote. On a d’autres procĂ©dĂ©s pour analyser l’air. Le sodium forme exactement Ă  sec, avec le gaz acide hydrosulfurique en excĂšs, un composĂ© analogue Ă  l’hydrosulfate de sulfure de potassium, ou au bi-hydrosulfate. Ce sel, comme le prĂ©cĂ©dent, passe Ă  l’état d’hydrosulfate simple, en ajoutant une quantitĂ© de base Ă©gale Ă  celle qu’il contient dĂ©jĂ . Les hydrosulfates de sulfure de potassium et de sodium sont les seuls du genre que l’on puisse faire Ă  sec. Ceux de barium, de strontium, de calcium, se font en traitant ces bases dans l’acide hydrosulfurique. La chaleur dĂ©compose les hydrosulfates de sulfures de barium, de strontium, de calcium, et les ramĂšne Ă  l’état d’hydrosul- 19 e LEÇOÎP. 2 COURS 18 fates simples. Il en est de mĂȘme de l’hydrosulfate de sulfure de magnĂ©sium. La chaleur ne dĂ©compose pas ceux de potassium et de sodium. Leurs dissolutions Ă©vaporĂ©es jusqu’à sĂźccitĂ©, ils ne changent pas de nature; aussi doit-on considĂ©rer ces deux sels comme Ă©tant vĂ©ritablement des hydrosulfates de sulfures. Les autres mĂ©taux n’ont pas la propriĂ©tĂ© de former des bi-hydrosulfates. Je vais maintenant considĂ©rer les combinaisons dans lesquelles il peut y avoir plusieurs atomes de soufre, mais en me bornant Ă  des gĂ©nĂ©ralitĂ©s et en portant votre attention sur les sels Ă  base de potassium, les autres n’ayant pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s en dĂ©tail. M. Berzelius, qui s’est occupĂ© de rechercher la nature des combinaisons que le potassium peut faire avec le soufre, en a admis sept, dont plusieurs sont parfaitement dĂ©terminĂ©es. Nous avons pour premier degrĂ© le monosulfure, et pour terme extrĂȘme un sulfure formĂ© de i atome de mĂ©tal et de 5 atomes de soufre ; c’est celui que DE CHIMIE. ig l’on forme le plus ordinairement dans les laboratoires. Il suffit de mettre du carbonate de potasse avec du soufre en excĂšs, et de faire chauffer Ă  une chaleur modĂ©rĂ©e. Ce sulfure, qui contient 5 atomes de soufre, se dissout dans l’eau. La troisiĂšme combinaison est incontestable ; c’est, celle que l’on forme lorsque l’on fond du carbonate de potasse en excĂšs avec du soufre Ă  une bonne chaleur rouge dans ce cas-lĂ  , comme il y a excĂšs de carbonate de potasse, et que l’acide carbonique pour s’en aller exige l’action d’une certaine force, il en rĂ©sulte qu’on ne peut pas former le sulfure Ă  5 atomes; on obtient seulement alors un sulfure Ă  2 atomes de soufre, un bisulfure. Quand on forme un sulfure quelconque au moyen de la potasse, on obtient toujours avec le sulfure une certaine quantitĂ©' de sulfate de potasse ou d’hyposulfite de potasse, et voici comment dans le sulfate de potasse, il y a 4 atomes d’oxi- gĂšne, 3 pour l’acide sulfurique et 1 pour la potasse. Par consĂ©quent, si nous prenons 4 atomes de potasse pour les convertir en sulfure, ils don- 30 CO ORS neroiit naissance Ă  i atome de sulfate de potasse, et il se produira 3 atomes de sulfure de potassium. En effet, 4 atomes de potasse renferment 4 atomes d’oxigĂšne et 4 atomes de potassium. Or, 3 atomes de potasse donnant 3 atomes d’oxigĂšne Ă  i atome de soufre, forment i atome d’acide sulfurique. Et cet atome d’acide sulfurique s’unissant Ă  l’atome de potasse non dĂ©composĂ©, donne i atome de sulfate de potasse. Les 5 atomes de potassium s’unissent au soufre. Le sulfate de potasse est un produit que l’on obtient constamment quand la tempĂ©rature est rouge, parce qu’alors il ne peut pas se former d’hyposulfate ou d’hyposultite ; une tempĂ©rature aussi Ă©levĂ©e les dĂ©composerait. Mais si, au lieu d’opĂ©rer Ă  une chaleur rouge, on opĂšre Ă  une tempĂ©rature de 200 Ă  3oo°, l’hyposulfite soutenir et se formera. Calculant aussi l’oxigĂšnc nĂ©cessaire pour faire 1 cours 2 me division du i" groupe. Le carbonate de potasse prĂ©cipitera les sels Ă  base de baryte. strontiane. chaux. magnĂ©sie. Je formerai aussi deux divisions dans les sels du deuxiĂšme groupe, en prenant pour rĂ©actif l’acide hydrosulfurique. Il donne en effet les tableaux suivans i" division du a m ' groupe. L’acide hydrosulfurique ne prĂ©cipitera pas les sels Ă  hase de alumine. manganĂšse. zinc. fer. cobalt. nickel. 2 mc division du2ℱ'groupe. L’acide hydrosulfurique prĂ©cipite les V Les sels d’argent sont prĂ©cipitĂ©s par les chlorures; ils donnent un prĂ©cipitĂ© blanc casĂ©eux, qui, exposĂ© Ă  la lumiĂšre, se colore en violet de plus en plus foncĂ©. Ce prĂ©cipitĂ© est soluble dans l’ammoniaque et insoluble dansl’eauet lesacides. Le chlorure d’argent qui se forme ainsi est dĂ©composĂ© par la plupart des mĂ©taux avec lesquels on le met en contact. Le cuivre mĂȘme opĂšre cette dĂ©composition, et four ni t un moyen de l’argenter. Le cuivre rĂ©duit aussi l'argent en dissolution dans l’acide nitrique c’est ce qui donne le moyen DE CHIMIE. 1 7 de purifier l’argent. On plonge nue lame decuivre dans la dissolution ; les premiĂšres portions d’argent qui se prĂ©cipitent sont h 1000 milliĂšmes; les secondes retiennent un peu de cuivre, et ne seraient guĂšre qu’à 990 milliĂšmes. On redissout l’argent par une petite quantitĂ© d’acide nitrique, et on le rĂ©duit par le moyen du zinc ou du fer. L’argent est mĂȘme prĂ©cipitĂ© de ses dissolutions par le mercure. Le mĂ©tal qui a le plus d’affinitĂ© pour l’oxigĂšne est celui qui prĂ©cipite l’autre. Si vous aviez une sĂ©rie de mĂ©taux rangĂ©s d’aprĂšs leur affinitĂ© pour l’oxigĂšne, vous pourriez dire le premier prĂ©cipite le second, le second prĂ©cipite le troisiĂšme, et ainsi de suite. Le mercure prĂ©cipite l’argent c’est par ce moyen que l’on obtient l’arbre de Diane, ainsi nommĂ©, parce que l’argent Ă©tait le mĂ©tal de Diane. Le platine forme, comme vous l’avez vu, des dissolutions jaunes, qui, Ă©tant dessĂ©chĂ©es, deviennent d’un rouge brun. Ch tnt. 2 COU B S 8 Le platine n’est pas prĂ©cipitĂ© par le cyanofer» rure, ce qui forme une exception et un trĂšs bon caractĂšre. Il est prĂ©cipitĂ© par le chlorure de potassium, par l’hydrocldorate d’ammoniaque, d’oĂč le platine s’obtient sous forme d’éponge par la calcination. Le platine Ă©tant peu avide d’oxigĂšne, est prĂ©cipitĂ© de ses dissolutions par beaucoup de mĂ©taux, et mĂȘme par l’argent. Enfin, nous avons les dissolutions d’or, qui se reconnaissent Ă  leur couleur jaune ; elles sont prĂ©cipitĂ©es par l’acide hydrosulfurique , par les sels de fer en versant un hydrochloratc de fer au minimum, l’or est prĂ©cipitĂ© Ă  l’état mĂ©tallique. L’or donne un prĂ©cipitĂ© pourpre avec les dissolutions d’étain au minimum d’oxidation. VoilĂ  ce que nous avions Ă  dire sur les sels. Étant donnĂ©e une combinaison, on peut donc reconnaĂźtre d’abord Ă  quel groupe elle appartient, puis Ă  quel individu du groupe ainsi nous avons donnĂ© les moyens de reconnaĂźtre les bases. de chimie. iq Nous aurions bien maintenant Ă  considĂ©rer les corps qui, jusqu’ici , ont Ă©tĂ© l’objet de notre examen sous un point de vue gĂ©nĂ©ral ; mais quoique des gĂ©nĂ©ralitĂ©s soient importantes, nous prĂ©fĂ©rons passer sur-le-cliamp Ă  l’étude bien plus importante d’une autre partie de la science nous allons commencer ce que l’on nomme la Chimie vĂ©gĂ©tale. D’ailleurs, les propriĂ©tĂ©s gĂ©nĂ©rales des corps que nous avons Ă©tudiĂ©s se trouvent implicitement dans tout ce que nous avons dit. Cette partie de la science, que l’on dĂ©signe par le nom de Chimie vĂ©gĂ©tale, comprend l’étude des vĂ©gĂ©taux sous le rapport chimique, c’est-Ă - dire sous le rapport des divers produits qu’ils fournissent, et en mĂȘme temps sous le rapport de quelques fonctions vĂ©gĂ©tales susceptibles d’ĂȘtre dĂ©terminĂ©es par la Chimie, mais qui sont en petit nombre tels sont les phĂ©nomĂšnes de la germination, de l’absorption par les feuilles... Mais comme nous ne pourrons entrer dans aucun dĂ©tail physiologique concernant les vĂ©gĂ©taux, nous remettrons, Ă  la fin de la Chimie vĂ©gĂ©tale, 22 e LEÇON. 2 .. 20 COU fl S Ă  parler des phĂ©nomĂšnes qu’elle peut expliquer dans la plante vivante. Dans l’étude de la Chimie vĂ©gĂ©tale, nous nacrons pas Ă  nous occuper de nouveaux corps simples ; il n’en existe pas d’autres pour nous que ceux que l’on vous a fait connaĂźtre dans la premiĂšre partie de la science; mais nous aurons Ă  nous occuper des combinaisons trĂšs nombreuses formĂ©es par trois ou quatre de ces corps simples par le carbone, l’hydrogĂšne, l’oxigĂšne et l’azote, que l’on trouve quelquefois dans les vĂ©gĂ©taux. Les trois premiĂšres substances sont les matĂ©riaux qui composent presque tous les vĂ©gĂ©taux et tous leurs produits. Nous aurons Ă  considĂ©rer, dans cette partie de la Chimie, les mĂȘmes forces que celles dont on a parlĂ© jusqua prĂ©sent; car les trois ou quatre Ă©lĂ©mens des vĂ©gĂ©taux sont soumis aux mĂȘmes lois chimiques d’affinitĂ© que lorsque nous les examinions dans les minĂ©raux. Mais comme ils sont soumis Ă  une autre force dont on ne voit, pour ainsi dire, que les effets et DK CHIMIE. 3 I dont on sent l'importance , nous voulons dire la puissance de l’organisation, nous la ferons entrer en considĂ©ration autant que nous le pourrons. Dans la Chimie minĂ©rale, nous avons vu le carbone, l’hydrogĂšne, l’oxigĂšneet l’azote donner des produits bien nombreux et bien variĂ©s ; mais ces rĂ©sultats ne sont rien, en comparaison du nombre et de la variĂ©tĂ© des produits qu’ils forment sous l’influence de cette puissance de l’organisation. Il faut concevoir que ces Ă©lĂ©mens, sous une telle influence, sont placĂ©s dans des circonstances qui leur permettent de se combiner d’une infinitĂ© de maniĂšres. Ces combinaisons ont cela d’extrĂȘmement remarquable c’est que, quoique nous puissions connaĂźtre les proportions des Ă©lĂ©mens qui les composent, nous ne pouvons les imiter. Elles ont Ă©tĂ© formĂ©es dans les tissus des vĂ©gĂ©taux ; et des moyens analogues nous manquent dans nos laboratoires pour produire les mĂȘmes effets. Tar exemple, la nature prĂ©sente l’acide oxalique dans un grand nombre de circonstances ; 22 COURS l’art le fait en grand mais nous ne le faisons pas en rĂ©unissant directement les matĂ©riaux dont il est composĂ©. Nous prenons le sucre, le bois pour le produire, c’est-Ă -dire que nous prenons les rĂ©sultats de l’organisation. Si les substances que donnent les vĂ©gĂ©taux sont diverses, les vĂ©gĂ©taux sont eux-mĂȘmes extrĂȘmement variĂ©s leur nombre est considĂ©rable; il dĂ©passe soixante mille, et cependant ils ne renferment que les trois principes dont nous avons parlĂ©, et quelquefois l’azote. Us diffĂšrent entre' eux par des organisations diffĂ©rentes , et de ces diffĂ©rentes organisations rĂ©sultent les diversitĂ©s infinies de leurs produits. Dans les vĂ©gĂ©taux, nous aurons premiĂšrement Ă  examiner leurs produits immĂ©diats. On nomme ainsi les substances qu’ils donnent toutes formĂ©es, et qu’on n’a plus qu’à recueillir ou Ă  extraire, et Ă  sĂ©pai’er de quelques matiĂšres en mĂ©lange. Le sucre, la gomme, la rĂ©sine, le ligneux, sont des produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux. En pressant un citron, on obtient un acide particulier; par cette DE CHIMIE. 23 mĂŽme pression, l’écorce de ce fruit donne une huile odorante. Les tissus qui restent, aprĂšs avoir extrait l’acide et l’huile, sont des produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux. Les produits des vĂ©gĂ©taux se classent comme les corps que nous avons dĂ©jĂ  Ă©tudiĂ©s; ils prĂ©sentent des acides, des bases et des corps neutres ou in- dĂŻffĂ©rens. Les acides n’ont pas une saveur aussi forte que celle des acides minĂ©raux cependant ils prĂ©sentent les mĂȘmes caractĂšres ; ils rĂ©tablissent la couleur altĂ©rĂ©e du tournesol ; ils s’unissent avec les bases et forment des sels trĂšs remarquables. Les bases vĂ©gĂ©tales ne sont connues que depuis l’annĂ©e 1816; leur nombre augmente tous les jours par suite des dĂ©couvertes successives ce sont de vĂ©ritables alcalis, ayant de la solubilitĂ© dans l’eau et dans d’autres dissolvans. Les corps neutres ou indiffĂ©rens ont une composition qui est digne d’attention; ils contiennent de l’oxigĂšne et de l’hydrogĂšne dans les rapports qui forment l’eau. On les divise en quatre sĂ©ries en substances inflammables, ce qui comprend deux sĂ©ries, corps 24 COURS gras et huiles volatiles; en matiĂšres colorantes, en matiĂšres azotĂ©es, comme le gluten. VoilĂ  les quatre divisions de ces corps neutres. L’analyse des produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux est une partie trĂšs importante de la Chimie vĂ©gĂ©tale c’est par lĂ  qu’il faut commencer. Quand cette science offre le moyen d’obtenir isolĂ©ment un produit immĂ©diat, l’élude en est trĂšs avancĂ©e; mais il n’est quelquefois pas facile de sĂ©parer les substances vĂ©gĂ©tales les unes des autres. La Chimie ne donne pas de principes assez gĂ©nĂ©raux sur cet objet pour pouvoir ĂȘtre exposĂ©s ici ; nous nous bornerons Ă  exposer les procĂ©dĂ©s particuliers Ă  chacune d’elles Ă  mesure que nous les passerons en revue. Mais les divers produits immĂ©diats ayant des Ă©le'mens communs, le carbone, l’hydrogĂšne, l’oxigĂšne, on conçoit qu’ils doivent avoir des principes d’analyse communs. C’est par l’exposĂ© des mĂ©thodes d’analyse employĂ©es pour dĂ©terminer les proportions des Ă©lĂ©mens des vĂ©gĂ©taux, que nous allons dĂ©buter. Les anciennes mĂ©thodes d’analyse Ă©taient trĂšs DK CJ11MIK. 2 J dĂ©fectueuses. On distillait les plantes, et il y eu a trĂšs peu qui n’aient pas Ă©tĂ© distillĂ©es malheureusement tous ces travaux sont en pure perte, et ne laissent que des regrets pour la science. Depuis une vingtaine d’annĂ©es, on emploie des moyens trĂšs simples et trĂšs exacts que l’on a variĂ©s, mais qui reviennent toujours Ă  un mĂȘme rĂ©sultat final. Vous sentez que pour connaĂźtre les proportions dans lesquelles les Ă©lĂ©mens entrent dans une matiĂšre vĂ©gĂ©tale, le mieux serait d’avoir sĂ©parĂ©ment chacun de ces Ă©lĂ©mens. Cependant si, au lieu des Ă©lĂ©mens, on obtenait des composĂ©s dont la nature fĂ»t parfaitement connue, on comprend que , par ce moyen, ou pourrait aussi avoir l’analyse de la substance vĂ©gĂ©tale. Je suppose qu’un corps contienne du carbone, de l’hydrogĂšne, de l’oxigĂšne et de l’azote, et qu’on me propose d’évaluer la quantitĂ© de chaque principe si je puis avoir avoir le carbone seul, par exemple, il n’y aura certainement pas de meilleur moyen d'analyse; mais si je vous donne la quantitĂ© d’a- COURS 2 6 eide carbonique que le corps peut former, j’aurai, en ce qui concerne le carbone, une analyse aussi exacte que si je l’eusse isolĂ©, puisque nous connaissons les proportions de carbone qui entrent dans l’acide carbonique. Quant Ă  l’hydrogĂšne, si, au lieu de vous le donner, je vous donne la quantitĂ© d’eau qu’il peut former, mon analyse sera Ă©galement complĂšte , puisque vous savez combien il entre d’hydrogĂšne dans l’eau. Les mĂȘmes observations s’appliquent Ă  l’oxigĂšnc. Relativement Ă  l’azote, on peut l’avoir isolĂ©ment. Dans l’analyse vĂ©gĂ©tale, il faut chercher Ă  avoir des produits gazeux plutĂŽt que des produits solides , parce que, par les produits gazeux, on arrive Ă  un plus grand degrĂ© de prĂ©cision. Le but que l’on doit donc se proposer, c’est de transformer les Ă©lĂ©mens des vĂ©gĂ©taux, le carbone en acide carbonique, l’hydrogĂšne et l’oxi- gĂšne en eau, d’avoir l’azote seul, et de l’ecueillir exactement ces produits. Ce but a Ă©tĂ© atteint par les moyens d’analyse qui ont Ă©tĂ© proposĂ©s depuis DE CHIMIE. 2? vingt ans. Voici celui qui, le premier, a Ă©tĂ© mis en pratique. On mĂ©lange la substance vĂ©gĂ©tale avec du chlorate de potasse, et l’on dĂ©termine bien les proportions du mĂ©lange ; on le soumet ensuite Ă  l’action d’une chaleur assez Ă©levĂ©e pour qu’il prenne feu. Il brĂ»le rapidement, et mĂȘme avec dĂ©tonation , et l’on recueille les gaz que cette combustion produit. Pour exĂ©cuter convenablement cette combustion , on opĂ©rait dans un tube de verre d’une certaine longueur et d’une certaine force; il Ă©tait fermĂ© Ă  sa partie infĂ©rieure. A sa partie supĂ©rieure s’adaptait une espĂšce d’entonnoir, qui, par le moyen d’un robinet, laissait passer le mĂ©lange sous la forme de boulettes, sans laisser Ă©chapper de matiĂšres gazeuses. Un peu au-dessus du milieu du tube, un autre tube recourbĂ© Ă©tait soudĂ© et allait plonger dans le mercure, sous des cloches ou des Ă©prouvettes dans lesquelles on recueillait les gaz. On chauffait le tube Ă  sa partie infĂ©rieure par la lampe Ă  l’esprit-de-vin, et l’on introduisait une boulette du mĂ©lange, puis une seconde , puis une troisiĂšme, etc. Par ce moyen , on chassait d’abord l’air qui Ă©tait dans l’appareil, et on le remplaçait par les gaz que donnait la combustion. Quand tout Ă©tait ainsi disposĂ©, on introduisait des poids bien connus du mĂ©lange toujours en boulettes, et l’on recueillait exactement les matiĂšres gazeuses, rĂ©sultat de l’inflammation. Enfin, on mesurait et l’on analysait ces gaz. La combustion qui s’opĂšre dans ce tube est extrĂȘmement rapide M. Berzelius avait cherchĂ© le moyen de la ralentir. Au mĂ©lange de la substance vĂ©gĂ©tale et du chlorate de potasse, il ajoutait du sel marin, du sable, et le mĂ©lange brĂ»lait par parties et ne faisait plus explosion que dans l’endroit chauffĂ©. En mĂȘlant Ă  la poudre du sable, elle ne s’enflammera que dans l’endroit sous lequel vous aurez mis le feu, et la combustion aura lieu de proche en proche , et non en masse. Ce procĂ©dĂ© est excellent pour toutes les ma- DF. ClITMIF. a 9 tiĂšres qui ne contiennent pas d’azote. On a trouvĂ© depuis une mĂ©thode, qui s’applique Ă©galement aux matiĂšres vĂ©gĂ©tales et aux matiĂšres animales. Cette mĂ©thode est fondĂ©e sur l’emploi de l’oxide noir de cuivre, oxide que l’on peut se procurer en grande quantitĂ© en dĂ©composant le nitrate de cuivre par l’action de la chaleur, ou en prĂ©cipitant le sulfate de cuivre par la potasse en excĂšs. Il est plus simple de l’obtenir par la dĂ©composition du nitrate, et pour n’avoir pas d’inquiĂ©tude sur la prĂ©sence de l’acide, de le soumettre Ă  une tempĂ©rature rouge. Cet oxide noir de cuivre rĂ©unit plusieurs avantages. On connaĂźt les proportions d’oxigĂšne qu’il renferme. Il n’absorbe pas l’acide carbonique qui se forme dans la combustion ; il ne rĂ©duit pas l’acide carbonique en lui enlevant son oxigĂšne. Il ne faut pas une chaleur trop Ă©levĂ©e pour lui enlever l’oxi- gĂšne ; il ne le cĂšde pas non plus Ă  une tempĂ©rature basse. Si l’oxide se rĂ©duisait Ă  une tempĂ©rature trop modĂ©rĂ©e, il s’échapperait de l’oxigĂšne 5o COURS sans ĂȘtre combinĂ© avec le carbone, et il y aurait formation de gaz nitreux s’il ne se rĂ©duisait qu’à une tempĂ©rature trop Ă©levĂ©e, il y aurait formation d’oxide de carbone. A la chaleur nĂ©cessaire pour rĂ©duire cet oxide, il y a formation d’acide carbonique que l’on recueille en entier. Enfin on trouve beaucoup d’oxigĂšne dans l’oxide noir, car il en contient le cinquiĂšme de son poids. Il prĂ©sente cependant un inconvĂ©nient c’est qu’étant exposĂ© Ă  l’air, il absorbe une petite quantitĂ© d’humiditĂ© ; il est hygromĂ©trique. On remĂ©die Ă  cet inconvĂ©nient en le dessĂ©chant, en le soumettant Ă  une chaleur de i5o°. Parce qu’il prĂ©sente beaucoup d’avantages, on se sert donc de l’oxide noir de cuivre. Voici comment. La premiĂšre chose Ă  faire, c’est de prendre un poids dĂ©terminĂ© de la matiĂšre qu’on veut analyser. On n’opĂšre ordinairement que sur un, ou deux dĂ©cigrammes. On s’assure ensuite si la matiĂšre est azotĂ©e ou si elle ne l’est pas si elle n’est pas azotĂ©e, il ne lE CHIMIE. 3 I se dĂ©gagera que de l’acide carbonique pur; car l'hydrogĂšne forme de l’eau avec l’oxigĂšne de la matiĂšre vĂ©gĂ©tale ou du cuivre, et le carbone donne de l’acide carbonique. Si la matiĂšre est azote'Ă©, ce qui se dĂ©gagera sera un mĂ©lange de gaz acide carbonique et de gaz azote. On ne s’occupe pas, dans cette premiĂšre Ă©preuve, de la quantitĂ© des gaz, mais de leur prĂ©sence. On mĂȘle 2 dĂ©cigrammes de la substance Ă  analyser, avec 25 Ă  5o grammes d’oxide de cuivre on met ce mĂ©lange dans un tube, qui est placĂ© horizontalement sur une grille ou sur une lampe Ă  l’esprit-de-vin; on tasse peu pour que les gaz puissent s’échapper. A ce tube, on en adapte un autre avec un bouchon de liĂšge, et ce second tube va, Ă©tant recourbĂ©, plonger dans le mercure et se redresser sous des Ă©prouvettes. On chauffe Ă©galement le mĂ©lange avec des charbons la lampe Ă  l’esprit-de-vin chauffe moins bien ; aussi je ne l’emploie pas , et l’on re- J 2 cueille les gaz clans plusieurs petites Ă©prouvettes. Les gaz qui s'Ă©chappent Ă©tant recueillis, on introduit sous l’éprouvette de la potasse elle absorbe l’acide carbonique. Si l’absorption est complĂšte, c’est qu’il n’v a que de l’acide carbonique ; si l’absorption est incomplĂšte, l’acide carbonique est soustrait par la potasse, et ce qui reste est l’azote, ce dont on peut d’ailleurs s’assurer. Dans cette opĂ©ration, le cuivre est rĂ©duit son oxigĂšne s’est uni au carbone pour donner l’acide carbonique, et Ă  l’hydrogĂšne pour donner de l’eau. Quant Ă  l’eau, nous ne nous en occupons pas ici ; c’est d’une autre maniĂšre qu’on dĂ©termine la quantitĂ© qui en a Ă©tĂ© formĂ©e. On peut chauffer le tube, comme je vous ai dit, avec la lampe Ă  l’esprit-de-vin, ou avec des charbons enflammĂ©s je donne la prĂ©fĂ©rence aux charbons, et j’emploie des grilles disposĂ©es sous les tubes. Avec la lampe, on ne chauffe que dans un endroit; avec les charbons, on chauffe partout oĂč l’on veut. On doit prendre garde, dans DE CHIMIE. h CC tous les cas, de chauffer de maniĂšre Ă  faire rougir le tube. L’opĂ©ration que nous venons de dĂ©crire dure i o minutes, pour avoir un rĂ©sultat dĂ©cisif. Maintenant, pour mesurer le volume des gaz qui se dĂ©gagent, voici l’appareil que l’on emploie. Je mets la substance soumise Ă  l’analyse et bien pesĂ©e dans un tube de verre j’en mets, je suppose, 2 dĂ©cigrammes, avec 25 Ă  5o grammes d’oxide noir de cuivre. Le tube est placĂ© horizontalement sur une grille en fer destinĂ©e Ă  recevoir des charbons l’une des extrĂ©mitĂ©s du tube est fei'mĂ©e ; a l’autre on adapte avec un bouchon un tube d’un moindre diamĂštre, qui, par une double courbure, va plonger dans le mercure et se relever dans une Ă©prouvette. Le vase qui contient le mercure est beaucoup plus haut que large. On chauffe avec les charbons; l’air qui est contenu dans l’appareil s’échappe, avant qu’on ait x’éuni ces deux tubes par le bouchon. Quand cet air est Ă©chappĂ©, on joint les deux tubes en enfonçant le bouchon. Il y a un petit Chim. 32 e 5 54 COURS volume d’air qui reste on Ă©tablit le mercure de niveau, c’est-Ă -dire qu’on met le mercure du dehors Ă  la mĂȘme hauteur que celui qui est dans l’éprouvette ; on note exactement la division que donne l’éprouvette. Supposons qu’elle marque quinze divisions on consulte le thermomĂštre et le baromĂštre. On chauffe l’appareil ; il va se produire du gaz que nous savons ĂȘtre, d’aprĂšs la premiĂšre expĂ©rience, du gaz acide carbonique. Le gaz se rend dans l’éprouvette, le mercure se dĂ©prime, et l’on soulĂšve doucement Ă  mesure que la dĂ©pression a lieu. Il ne faut pas qu’il y ait dĂ©pression au vide ; mais on est sĂ»r que ni l’un ni l’autre ne se fait quand le mercure est de niveau. Un nuage blanc que l’on aperçoit dans l’éprouvette est de l’eau, dont on ne s’occupe pas ici. Quand l’opĂ©ration sera terminĂ©e, le refroidissement condensera les gaz qui sont dans le tube oĂč Ă©tait le mĂ©lange, et il se fera un vide ; aussi une portion des gaz repassera de l’éprouvette dans ce tube. L’appareil est bientĂŽt refroidi. On ramĂšne le DE CHIMIE. 55 mercure au niveau, et l’on mesure le volume du gaz. On trouve, je suppose, 62 divisions; mais comme il y en avait i5 d’air, il s’ensuit qu’il reste 47 divisions d’acide carbonique. Nous nous sommes assurĂ©s par l’opĂ©ration prĂ©cĂ©demment dĂ©crite qu’il n’y avait que de l’acide carbonique et de l’eau. O11 a donc le volume de l’acide carbonique; on a la pression, la tempĂ©rature ; on fait les corrections qu’elles exigent; on fait Ă©galement la correction de l’humiditĂ©, et l’on a exactement la quantitĂ© d’acide carbonique, et partant de carbone qu’il y a dans la substance soumise Ă  l’analyse. Nous verrons dans la prochaine sĂ©ance les moyens de mesurer l’oxigĂšne, l’hydrogĂšne et l’azote. IMPRIMERIE DE HDZARD-COUUCIER , rue du Jardinet, n° 12. 25 e - 27 JUIN 1828. ‱CD COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. ManiĂšre de dĂ©terminer la quantitĂ© d’eau dans l’analyse des substances vĂ©gĂ©tales par l’oxide de cuivre. — 11 faut pour cela qu’elles soient anhydres.— ProcĂ©dĂ© de Saussure pour l’analyse des matiĂšres vĂ©gĂ©tales. — U ne peut ĂȘtre employĂ©. — ProcĂ©dĂ© du docteur Prout, analogue Ă  celui de Saussure. —Action de la chaleur sur les substances vĂ©gĂ©tales et les substances animales. — Action de l’acide sulfurique. — De l’acide nitrique. — Action de l’eau. — De l’alcool. — De l’étlier. — Acides vĂ©gĂ©taux. — Acide acĂ©tique. —Ses mĂ©langes avec l’eau n’ont pas toujours la densitĂ© moyenne des principes qui les forment. — Sa prĂ©paration en dĂ©composant un acĂ©tate par l’acide sulfurique. — On le concentre par l’action du froid et la distillation. — Diverses sources de l’acide acĂ©tique. — AcĂ©tates. — Leurs caractĂšres gĂ©nĂ©riques. — AcĂ©tate de potasse. — Se dĂ©compose difficilement par la chaleur. — Peul Ă©prouver la fusion ignĂ©e. — PrĂ©paration de l’acĂ©tate. — Bi-acĂ©tate de potasse.— AcĂ©tate de soude.—De chaux. — D’ammoniaque. — D’alumine employĂ© pour les toiles peintes.—AcĂ©tatedeploinb. — Sa prĂ©paration par la litliarge et le plomb. — j acĂ©tate.—Il G -L. Chi/n. a 3 e leçon. I 2 COURS sert Ă  prĂ©parer du blanc de plomb. — Cette cĂ©ruse est plus belle que celle que l’on fait par le procĂ©dĂ© hollandais. — PrĂ©paration par ce dernier procĂ©dĂ©. — j acĂ©tate de plomb. — AcĂ©tate de cuivre. — J acĂ©tate ou vert-de-gris. — j acĂ©tate. — AcĂ©tate de mercure. — D’argent. — Action de la chaleur sur les acĂ©tates. — Esprit pyro-acĂ©tique que donnent certains acĂ©tates. Dans la derniĂšre sĂ©ance, nous avons exposĂ© la mĂ©thode la plus sĂ»re et la plus prompte que l’on puisse employer pour analyser les substances vĂ©gĂ©tales et animales. Cette mĂ©thode consiste Ă  les traiter par l’oxide de cuivre, et Ă  recueillir les produits, qui sont de l’eau, de l’acide carbonique et de l’azote. Nous avons montrĂ© comment on s’assurait de la prĂ©sence de l’azote, et comment on dĂ©terminait la quantitĂ© d’acide carbonique donnĂ© par une substance qui ne contenait pas d’azote. Il faut dĂ©terminer aussi la quantitĂ© d’eau qui est produite ; pour cela, on peut s’y prendre de plusieurs maniĂšres. On cherche la perte en poids que le tube qui contient le mĂ©lange a Ă©prouvĂ©e de cette perte on retranche le poids du gaz acide DE CHIMIE. 5 carbonique obtenu, et l’on a le poids de l’eau. Mais si vous avez fait une erreur sur l’acide carbonique , la quantitĂ© d’eau en sera affectĂ©e ; pour Ă©viter cet inconvĂ©nient, il vaut mieux recueillir l’eau. On fait passer les gaz donnĂ©s par la matiĂšre vĂ©gĂ©tale ou animale Ă  travers un corps qui s’empare de l’humiditĂ©, Ă  travers du chlorure de calcium, par exemple. Voici comment se fait cette opĂ©ration. Au tube qui contient le mĂ©lange on soude un autre tube ; il ne faut pas les joindre par un bouchon de liĂšge, il retiendrait un peu d’humiditĂ©. M. Berzelius se sei't du caoutchouc ou gomme Ă©lastique pour les rĂ©unir. Dans le second tube on a mis du chlorure de calcium. Les choses Ă©tant ainsi prĂ©parĂ©es, on chauffe; on conduit l’opĂ©ration le plus lentement possible. L’augmentation du poids du chlorure de calcium est la quantitĂ© d’eau donnĂ©e par le mĂ©lange , ce qui sert Ă  dĂ©terminer exactement la quantitĂ© d’hydrogĂšne contenue dans la substance 'soumise Ă  l’analyse. Comme on pourrait craindre que toute 23 e LEÇON. I ‱ ‱ 4 COL RS l’humiditĂ« ne passĂąt pas Ă  travers le sel dĂ©liquescent , on met l'extrĂ©mitĂ© libre du tube qui le contient en communication avec la machine pneumatique, et l’on force aussi les gaz aqueux et autres Ă  passer Ă  travers le chlorure de calcium. Vous voyez que, dans cette opĂ©ration, le sel dĂ©liquescent ne peut fixer que l’eau; qu’il ne peut retenir l’acide carbonique ni l’azote ; qu’ainsi son augmentation de poids est exactement causĂ©e par l’eau dont il s’est emparĂ©. Dans les analyses des vĂ©gĂ©taux ou des matiĂšres animales, on peut obtenir l’azote seul. On peut connaĂźtre la quantitĂ© de carbone par celle de l’acide carbonique qui est produit ; la quantitĂ© d’hydrogĂšne, par l’eau absorbĂ©e par le chlorure de calcium. La quantitĂ© d’oxigĂšne doit donc ĂȘtre la diffĂ©rence des poids rĂ©unis de l’hydrogĂšne, du carbone et de l’azote an poids de la substance que l’on analyse. L’oxigĂšne peut se dĂ©terminer encore autrement. On sait combien il entre d’oxigĂšne dans l’acide carbonique et dans l’eau ; on com- DE CHIMIE. 5 pare ces quantitĂ©s d’oxigĂšne Ă  celle qu’a fournie l’oxide de cuivre; la diffĂ©rence est l’oxigĂšne de la substance analysĂ©e. Dans tout ceci, il faut admettre que la matiĂšre vĂ©gĂ©tale ou animale est anhydre. Si elle Ă©tait hydratĂ©e, on obtiendrait parle procĂ©dĂ© que nous venons d’exposer, non-seulement l’eau formĂ©e par l’hydrogĂšne de la substance vĂ©gĂ©tale ou animale, mais encore l’eau qui constituait l’hydrate. Si l’on prenait, par exemple, le bois dans l’état oĂč il se trouve ordinairement, vous auriez l’eau hygromĂ©trique qu’il renferme. 11 faut dessĂ©cher les substances avant de les soumettre Ă  l’analyse. Les procĂ©dĂ©s d’analyse que nous venons de faire connaĂźtre sont gĂ©nĂ©ralement employĂ©s; cependant il y en a d’autres. M. de Saussure ayant eu Ă  analyser des substances huileuses, a mieux aimĂ© employer le gaz oxigĂšne lui-mĂȘme , que l’oxide noir de cuivre. Au lieu de chauffer Ă©ga- u lement partout, il ne chauffait que par un bout; par le vide fait dans son appareil, il calculait la 6 COURS quantitĂ© d’oxigĂšne qui avait Ă©tĂ© absorbĂ©e. Quand l’hydrogĂšne s’unit Ă  l’oxigĂšne, il y a diminution de volume j mais quand l’oxigĂšne s’unit au carbone, il le dissout sans changer de volume. On peut absorber l’acide carbonique ; quoi qu’il en soit, ce procĂ©dĂ© est peu praticable. Le docteur Prout a derniĂšrement employĂ© un procĂ©dĂ© qui revient Ă  celui de M. de Saussure. Il consiste Ă  mĂȘler la substance avec l’oxide de cuivre, et Ă  brĂ»ler dans le gaz Ă»xigĂšne. Par la diminution du gaz, il voit s’il y a de l’hydrogĂšne ou s’il n’y en a pas , parce que le carbone ne change pas le volume de l’oxigĂšne qui l’absorbe. Cependant, si dans la substance les proportions d’oxigĂšne et d’hydrogĂšne Ă©taient semblables Ă  celles de l’eau, il n’y aurait pas de diminution dans le gaz oxigĂšne de l’appareil il ne peut y avoir changement de volume que par l’hydrogĂšne, qui, dans la matiĂšre vĂ©gĂ©tale, excĂšde les proportions de l’eau. Toutes les mĂ©thodes diverses que l’on a employĂ©es n’ont servi qu’à confirmer l’inexactitude l DE CHIMIE. 7 des rĂ©sultats donnĂ©s par celle oĂč l’on emploie l’oxide de cuivre, et comme elles sont toutes plus compliquĂ©es que cette derniĂšre, elles lui laissent l’avantage. Les substances vĂ©gĂ©tales, en raison des principes communs qu’elles renferment, doivent offrir des propriĂ©tĂ©s communes lorsqu’on les traite par divers agcns. Cependant, cette action n’est pas si semblable que l’on puisse considĂ©rer les rĂ©sultats que l’on obtient comme tout-Ă -fait analogues il y a bien des classes de substances qui se comportent de la mĂȘme maniĂšre ,‱ mais on ne peut rien dire de gĂ©nĂ©ral Ă  cet Ă©gard. L’action de la chaleur est celle qui offre le plus d’analogie dans les rĂ©sultats , quoiqu’ils diffĂšrent encore entre eux selon la nature des vĂ©gĂ©taux. Que l’on distille du bois et de l’huile, on aura des produits diffĂ©rens ; mais si l’on chauffe de maniĂšre Ă  dĂ©composer toute la substance vĂ©gĂ©tale , on obtient alors de l’eau, de l’acide carbonique, de l’oxide de carbone, de l’hydrogĂšne carbonĂ©, et quelquefois de l’azote. 8 COURS Les substances vĂ©gĂ©tales et animales donnent des produits diffĂ©rens par la distillation. Je prends du papier ou du bois, je le distille; j’obtiendrai d’abord de l’eau c’est de l’eau hygromĂ©trique. A mesure que la chaleur augmentera , les principes rĂ©agiront les uns sur les autres; j’obtiendrai des gaz qui renfermeront de l’acide carbonique et des gaz inflammables. Si la tempĂ©rature est trĂšs Ă©levĂ©e, il se forme de l’oxide de carbone qui se mĂȘle Ă  l’hydrogĂšne. J’obtiendrai encore une eau acide l’acide acĂ©tique c’est un rĂ©sultat constant ; il n’y a d’exception que pour les corps gras, et en mĂȘme temps une matiĂšre huileuse composĂ©e de deux substances, l’une volatile, qui donne de l’odeur, et l’autre plus fixe , que l’on dĂ©signe par le nom de goudron. Elle est noire, acide, parce qu’elle est mĂȘlĂ©e avec l’acide acĂ©tique. Sa quantitĂ© est variable selon les divers vĂ©gĂ©taux le bois en donne beaucoup. Le goudron se dissout dans l’acide, et se mĂȘle aux gaz qui s’échappent. L’odeur empyreuma- DE CHIMIE. 9 tique est due Ă  i’huile volatile; cette odeur est celle que donne le papier qui brĂ»le, et celle de la suie. Si la substance que l’on distille est de nature animale, les produits sont diffĂ©rens il se dĂ©gage de l’acide carbonique, des gaz inflammables, du carbonate d’ammoniaque; ces produits sont accompagnĂ©s d’une matiĂšre grasse qui n’est plus du goudron, et dont l’odeur est fĂ©tide et tenace, car communiquĂ©e aux habits , elle dure plusieurs jours. Le carbonate d’ammoniaque et l’huile animale, voilĂ  les produits qui distinguent les substances animales des substances vĂ©gĂ©tales. On me donnerait un tissu formĂ© avec du coton, de la soie ou de la laine, que je le reconnaĂźtrais. Je prendrais un fil du tissu , je le prĂ©senterais Ă  la flamme d’une chandelle ; s’il bouillonne et donne une odeur fĂ©tide, c’est de la laine ou de la soie je prendrais un autre fil ; s’il me donne l’odeur du papier qui brĂ»le, j’en conclus que c’est une matiĂšre vĂ©gĂ©tale. Les distillations dont nous venons de parler TO COURS se font dans des cornues de grĂšs, et l’on reçoit les produits dans des flacons. Parmi les substances Ă  l’action desquelles on peut soumettre les substances vĂ©gĂ©tales, nous citerons les acides; mais leur action, qui est variĂ©e, offre peu d’intĂ©rĂȘt; il n’y a que celle des acides sulfurique et nitrique qui mĂ©rite d’ĂȘtre examinĂ©e. Il est bon de savoir que l’acide sulfurique, quand on le met avec une substance vĂ©gĂ©tale, la charbonne trĂšs facilement, surtout sisonaction est aidĂ©e par celle de la chaleur, quoiqu’il char- bonne mĂȘme Ă  froid. Il dĂ©termine la combinaison de l’hydrogĂšne et de l’oxigĂšne du vĂ©gĂ©tal, pour former de l’eau avec laquelle il a beaucoup d’affinitĂ©, et le charbon qui reste Ă©tant trĂšs divisĂ©, colore l’acide. L’acide sulfurique, en mĂȘme temps qu’il provoque la combinaison de l’hydrogĂšne et de l’oxigĂšne, cĂšde une partie de son oxi- gĂšne, passe Ă  l’état d’acide hyposulfurique, etse combine avec les bases contenues dans le vĂ©gĂ©tal pour former des sels. L’acide nitrique attaque toutes les substances i DE CHIMIE. 1 I vĂ©gĂ©tales; par suite de son action, il y a formation d’eau, dĂ©gagement de gaz nitreux et d’acide carbonique. Il produit le mĂȘme effet que l’oxide de cuivre, puisque, comme lui, il cĂšde son oxi- gĂšne. On remarque que gĂ©nĂ©ralement, dans la dĂ©composition des substances vĂ©gĂ©tales comme dans celle des autres substances, ce sont toujours les produits les plus stables qui se forment ; or, rien n’étant plus stable que l’eau et l’acide carbonique, c’est pour cela qu’on les obtient. On peut bien, par la chaleur, obtenir des vĂ©gĂ©taux de l’acide oxalique, de l’acide malique; mais en continuant l’action de la chaleur sur ces acides et en l’élevant, ils finissent par se rĂ©duire eux-mĂȘmes en eau et en acide carbonique. L’acide nitrique change les corps gras en acides. Quant aux oxides, leur action Ă  froid est nulle ; ce n’est qu’à chaud qu’ils altĂšrent les substances vĂ©gĂ©tales. Tous les oxides peuvent ĂȘtre employĂ©s pour analyser les vĂ©gĂ©taux, mais avec moins de prĂ©cision que par l’oxide de cuivre. COURS 1 2 Nous ayons aussi Ă  examiner l’action de l’eau et d’autresdissolvans. L’eau pĂ©nĂštre les vĂ©gĂ©taux, les gonfle elle agit aussi comme dissolvant sur un grand nombre de matiĂšres, sur le sucre , la gomme, etc. Lorsqu’une matiĂšre vĂ©gĂ©tale est en dissolution dans l’eau, la cohĂ©sion des molĂ©cules est dĂ©truite, et elles peuvent se prĂȘter Ă  d’autres combinaisons voilĂ  pourquoi les matiĂšres vĂ©gĂ©tales en dissolution fermentent. A l’état sec, elles rĂ©sistent Ă  toute dĂ©composition. L’eau contenant de la gomme, du sucre, dĂ©compose ces substances dans un temps plus ou moins long elle favorise aussi la dĂ©composition des matiĂšres animales. Il faut dessĂ©cher les substances animales pour les conserver. L’alcool et l’éther sont des dissolvans dont nous ferons usage pour analyser les vĂ©gĂ©taux. Les composĂ©s vĂ©gĂ©taux ne permettent pas d’employer les acides forts, comme l’acide sidfurique, l’acide nitrique l’alcool et l’éther n’ont aucun inconvĂ©- DE CHIMIE. l5 nient, et ne dĂ©terminent pas de nouvelles combinaisons. Je n’en dirai pas davantage sur cette action gĂ©nĂ©rale des divers corps sur les vĂ©gĂ©taux. Nous allons tout de suite nous occuper de l’étude d’une classe de matiĂšres vĂ©gĂ©tales que nous avons signalĂ©e. Nous avons distinguĂ© dans les vĂ©gĂ©taux des acides, des bases et des corps neutres ce sont d’abord les acides que nous allons examiner. Les acides vĂ©gĂ©taux, comme les acides minĂ©raux, sont aigres, rougissent les couleurs bleues vĂ©gĂ©tales, et s’unissent avec des bases. Ils se comportent encore comme les acides minĂ©raux avec l’électricitĂ©. Si l’on soumet un sel formĂ© par un acide vĂ©gĂ©tal Ă  l’action de la pile galvanique, l’oxide se rendra au pĂŽle positif ou vitreux , la base au pĂŽle nĂ©gatif ou rĂ©sineux. On compte plus de trente acides vĂ©gĂ©taux ; mais il _y en a quelques-uns dont l’existence n’a pas Ă©tĂ© bien constatĂ©e, et d’autres qui n’ont aucun usage nous ne parlerons que des plus importais. COURS 14 Le plus important de tous est, sans contredit, l’acide acĂ©tique. Il se l’orme dans beaucoup de circonstances dans la fermentation acide, dans la dĂ©composition des vĂ©gĂ©taux par l’action de la chaleur, dans leur dĂ©composition putride. Il se trouve dans leur sĂšve, combinĂ© avec les alcalis ; il est rĂ©pandu partout, et prĂ©sente un grand intĂ©rĂȘt. Tout le monde connaĂźt le vinaigre ; et bien, le vinaigre n’est que l’acide acĂ©tique combinĂ© avec quelques autres principes vĂ©gĂ©taux c’est ordinairement du vin aigri, contenant du tartre et une matiĂšre colorante. Si l’on soumet le vinaigre ordinaire Ă  la distillation, on a du vinaigre plus pur; mais l’acide serait faible. On est parvenu Ă  lui enlever son eau, et mĂȘme Ă  ne lui laisser que celle nĂ©cessaire Ă  sa composition. L’acide acĂ©tique, dans son Ă©tat de puretĂ©, se prĂ©sente sous forme liquide Ă  la tempĂ©rature de 20°; mais il devient solide Ă  une tempĂ©rature de 17 0 , ou plutĂŽt de i 6°,7. Il cristallise en lames; son odeur est extrĂȘmement forte. Cette odeur est dĂ©jĂ  DE CHIMIE. sensible dans le vinaigre ; celle de l’acide ace'tique est insupportable, sans ĂȘtre dĂ©sagrĂ©able. Quand il est Ă  son maximum de puretĂ©, il a une densitĂ© Ă©gale Ă  1,0629 a tempĂ©rature de 16 0 , d’aprĂšs Thomson. Cet acide, qui est volatil, l’est cependant moins que l’eau il bout Ă  la tempĂ©rature de 119°,3 , et alors il prĂ©sente les phĂ©nomĂšnes de l’ébullition de l’eau, et n’éprouve aucune dĂ©composition. Il rĂ©siste mĂȘme Ă  une assez haute tempĂ©rature sans se dĂ©composer; mais si on le fait passer Ă  travers un tube rouge, une partie, un vingtiĂšme, se dĂ©compose, et il faudrait le faire passer vingt fois pour le dĂ©composer en totalitĂ©. Comme il est produit pendant la distillation des matiĂšres vĂ©gĂ©tales, distillation qui n’a lieu qu’à une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, il faut qu’il rĂ©siste Ă  cette chaleur sans se dĂ©composer. Dans l’état cristallin, l’acide acĂ©tique n’est pas anhydre il contient une proportion d’eau. Il renferme du carbone, de l’oxigĂšne et de l’hydrogĂšne dans les rapports suivans 5 atomes d’hydrogĂšne, COURS 16 3 atomes d’oxigĂšne , 4 atomes de carbone. Le poids e'quivalent de cet acide est.... 6,43287 3 atomes d’hydrogĂšne Ă©galent o, 3 y 438 3 atomes d’oxigĂšne. 5 4 atomes de carbone. 3,05748. Ces nombres rĂ©unis donnent le poids de l’atome de l’acide acĂ©tique sec. En ajoutant Ă  ce -poids celui d’un atome d’eau, on a le poids de l’atome de l’acide hydratĂ©. L’eau est essentielle h la composition de l’acide acĂ©tique ; il ne l’abandonne que quand il se combine avec les bases il forme des sels anhydres. Cet acide a Ă©tĂ© analysĂ© par le procĂ©dĂ© gĂ©nĂ©ral dont nous avons parlĂ©. On analyse l’acide lui- mĂȘme , ou un sel qu’il forme. Quand on fait l’analyse d’un acide, il faut en connaĂźtre le poids atomistique, ce qui est facile on unit, par exemple, l’acide acĂ©tique au plomb; on connaĂźt le poids du plomb ; on prend celui du sel, et l’on peut avoir ensuite celui de l’acide. L’acide acĂ©tique est susceptible de se mĂȘler DK CHIMIE. avec toutes sortes de proportions d’eau ; niais dans cette combinaison sa densitĂ© n’augmente pas, en raison de la quantitĂ© d’eau qu’il contient. Il y a un point oĂč il est Ă  son maximum de densitĂ© c’est lorsque cemĂ©langeest formĂ© de i atome d’acide hydratĂ© et de 5 atomes d’eau, ou bien de i atome d’acide sec et de 4 atomes d’eau ; car 1 atome d’acide hydratĂ© est Ă©gal Ă  1 atome d’acide sec, plus 1 atome d’eau. La densitĂ© de l’acide hydratĂ© ou de l’acide ayant 1 atome d’eau, est Ă©gale Ă  1,06296. Quand l’acide contient 1 atome d’acide hydratĂ© et 3 atomes d’eau, ou 1 atome d’acide sec et 4 atomes d’eau, la densitĂ© est de 1,0715g. En ajoutant de l’eau, la densitĂ© diminue. 1 atome d’acide sec, plus 7 proportions d’eau, donnent un acide dont la densitĂ© est de 1 ,o634g, sensiblement la mĂȘme que celle de l’acide dans son Ă©tat de puretĂ© ou n’ayant que 1 atome d’eau. Mesurer la densitĂ© d’un acide liquide n’est donc pas toujours mesurer sa force; en gĂ©nĂ©ral, le meilleur moyen pour dĂ©terminer la force d’un Cfiim. 23 e leçon. 2 i S COURS acide est de chercher la quantitĂ© de hase qu’il absorbe. La quantitĂ© d’alcali nĂ©cessaire pour saturer un acide est la mesure de sa force. La prĂ©paration de l’acide acĂ©tique n’est pas trĂšs facile il faut supposer que l’on ait un acĂ©tate pour l’obtenir. Cependant on peut parvenir Ă  l’avoir Ă ' un assez grand degrĂ© de concentration en employant l’acide fourni par l’acescence du vin il faut le faire geler dans des vases fei'mĂ©s; l’eau se gĂšle la derniĂšre. On l’expose ensuite Ă  un froid plus intense, et l’on parvient Ă  le concentrer; mais on n’arrive jamais Ă  l’avoir avec un seul atome d’eau. La meilleure maniĂšre de l’avoir pur est de dĂ©composer un acĂ©tate par l’acide sulfurique, contenant une certaine quantitĂ© d’eau. Si l’on employait de l’acide sulfurique trop concentrĂ©, il dĂ©composerait l’acide pour que son hydrogĂšne et son oxigĂšne fissent de l’eau dont il s’emparerait. Il faut d’ailleurs que l’acide acĂ©tique libre puisse prendre de l’eau ; il n’est anhydre que dans ses combinaisons avec les bases. DF. CHIMIE. IV On a deux procĂ©dĂ©s pour le concentrer on le distille, ou on l’expose au froid. En l’exposant au froid, l’acide cristallise, et l’on a une eau-mĂšre. Par la distillation, en conduisant convenablement la chaleur, l’eau qui bout Ă  ioo° passera la premiĂšre, puisqu’il faut 119 0 pour faire bouillir l’acide. Que l’on prenne 2 Ă  3 litres de vinaigre, qu’on les soumette Ă  la distillation la premiĂšre partie du liquide qui passera sera trĂšs faible, la deuxiĂšme moins faible, la troisiĂšme encore moins ; les derniĂšres parties que l’on obtiendra seront de l’acide assez concentrĂ©. Il ne faut pas chauffer de maniĂšre Ă  dĂ©composer le rĂ©sidu qui est dans la cornue. L’acide acĂ©tique provient de diverses sources, de l’acescence des liqueurs spiritueuses, de la distillation des substances vĂ©gĂ©tales, etc.; mais, dans tous les cas, il est toujours le mĂȘme. Nous allons examiner les acĂ©tates. Ici, nous ne suivrons pas la mĂȘme mĂ©thode qui nous a guidĂ© dans l’étude de la Chimie minĂ©rale en parlant d’un acide, nous parlons en mĂȘme temps Ăź3 e LECOK. 2,. 30 COURS des sels qu’il forme. C’est d’ailleurs ainsi que procĂšdent M. ThĂ©nard et tous les chimistes. Les acĂ©tates ont des caractĂšres qui les distinguent trĂšs bien. Ils sont tous solubles ceux d’argent et de mercure au minimum le sont trĂšs peu. Us sont dĂ©composĂ©s par le feu. C’est ce qui arrive pour tous les sels vĂ©gĂ©taux qui sont changĂ©s en carbonates. Quand on verse sur un acĂ©tate de l’acide sulfurique concentrĂ©, il s’en exhale aussitĂŽt une odeur piquante, agrĂ©able, d’acide acĂ©tique. Voyons les espĂšces. L’acĂ©tate de potasse cristallise trĂšs difficilement, parce qu’il a une grande solubilitĂ©; il prend la forme de lames ou de prismes en le cristallisant lentement. Il est si soluble, que l’eau eu prend plus que son poids Ă  la tempĂ©rature ordinaire. A l’air, il est dĂ©liquescent on pourrait l’employer en place du chlorure de calcium; peut-ĂȘtre dessĂ©cherait-il plus complĂštement les gaz. Il est soluble dans l’alcool. DE CHIMIE. 21 On l’appelait autrefois terre joliĂ©e de tartre. Quand on l’expose Ă  l’action de la chaleur, il fond et peut subir une tempĂ©rature assez Ă©levĂ©e sans se dĂ©composer. J’ai dĂ©jĂ  dit d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, en parlant des sels formĂ©s par la potasse, que ralĂŻlnitĂ© de cette base pour les acides Ă©tait telle, qu’elle les conservait Je plus longtemps possible et les soustrayait Ă  la dĂ©composition par cette raison, l’acĂ©tate de potasse supporte, sans se dĂ©composer, une chaleur qui va jusqu’au rouge obscur. Cela n’arriverait pas Ă  l’acĂ©tate de chaux. La soude, qui a aussi beaucoup d’affinitĂ© pour les acides, se comporte comme la potasse. Quand on distille l’acĂ©tate de potasse avec le deutoxide d’arsenic, il donne des produits volatils extrĂȘmement fĂ©tides. Pour former l’acĂ©tate de potasse, on prend de l’acide acĂ©tique que l’on sature de potasse. Il n’est pas nĂ©cessaire de se servir d’acide acĂ©tique distillĂ©. Dans l’acide obtenu par distillation, il y a toujours une portion de la matiĂšre qui est char- 22 COURS bonnĂ©e et entraĂźne'e par l’acide, et cet acide donnerait un sel moins blanc. On peut dĂ©colorer, il est vrai, le sel en le faisant passer sur du charbon de matiĂšre vĂ©gĂ©tale, ou mieux encore sur du charbon de matiĂšre animale. L’acide acĂ©tique est’susceptible de se combiner avec les bases en diverses proportions avec la soude , la potasse, il peut former des bi-sels, ou des sels qui renferment deux proportions d’acide. Le bi-acĂ©tate de potasse cristallise mieux. L’acĂ©tate de soude cristallise trĂšs bien en Ion s D prismes striĂ©s; il est peu altĂ©rable Ă  l’air, et n’ef- fleurit pas comme les sels Ă  base de soude formĂ©s par les acides minĂ©raux. L’eau en dissout le tiers de son poids 100 parties en prennent 53 parties. Par l’action de la chaleur, il poui’rait ĂȘtre purifiĂ© s’il contenait une matiĂšre Ă©trangĂšre ; mais il se dĂ©composerait Ă  une chaleur trĂšs forte Ce sel contient 6 proportions d’eau. Sur les charbons, il Ă©prouve d’abord la fusion aqueuse ; il se dessĂšche ensuite, puis il passe Ă  la fusion ignĂ©e. DE CHIMIE. 2D Je ne parlerai pas des acĂ©tates de baryte et de strontiane. Je parlerai de l'acĂ©tate de chaux, parce qu’il se prĂ©sente dans les arts. On l’obtient difficilement sous forme cristalline, et jamais en belles formes rĂ©guliĂšres. Par l’évaporation spontanĂ©e, il donne des choufleurs ou bien des aiguilles trĂšs fines, trĂšs longues, comme des fils, et qui ont un aspect soyeux. La chaleur dĂ©compose facilement ce sel il perd son eau de cristallisation Ă  ioo. L’acĂ©tate d’ammoniaque s’obtient en rĂ©unissant les deux Ă©lĂ©mens. On peut aussi l’obtenir en distillant ensemble parties Ă©gales d’acĂ©tate de potasse et d’hydrochlorate d’ammoniaque. Ce sel s’appelait autrefois esprit de Mendererus. Je citerai l’acĂ©tate d’alumine, qui est en usage dans l’art*des toiles peintes c’est ce que l’on appelle un mordant. Il ne se fait pas directement. On prend une dissolution d’alun et une dissolution d’acĂ©tate de plomb ; l’acĂ©tate de plomb forme avec l’alun un double Ă©change. C’est en tĂąton- COURS nant qu’on trouve les proportions d’acĂ©tate de plomb nĂ©cessaires pour avoir l’acĂ©tate d’alumine. Ce sel ainsi prĂ©parĂ© n’est pas pur ; il contient du sulfate de potasse ou du sulfate d’ammoniaque, selon la nature de l’alun ; mais c’est ainsi qu’on procĂšde pour les toiles peintes. Pour avoir de l’acĂ©tate d’alumine pur, il faudrait prendre du sulfate d’alumine et le traiter par l’acĂ©tate de plomb. Les dissolutions d’acĂ©tate d’alumine pur ne se troublent pas par l’action de la chaleur; mais celles d’acĂ©tate d’alumine impur se dĂ©composent, et ce qu’il y a de remarquable, c’est que le prĂ©cipitĂ© qui se forme se redissout par le refroidissement. On forme un acĂ©tate de fer en mettant de la ferraille dans une cuve, dans laquelle on jette de l’acide acĂ©tique. 11 se forme un sel au minimum qui passe avec le temps au maximum. L’acĂ©tate de plomb est important; on l’obtient cristallisĂ© en prismes Ă  quatre pans , terminĂ©s par des sommets diĂšdres ce sel s’elheurit Ă  l’air. UE CHIMIE. L’eau Ă  froid en dissout le quart de son poids ; h chaud, elle en dissout beaucoup plus; par le refroidissement, il cristallise. L’alcool le dissout. 11 contient 5 atomes d’eau Ă©tant cristallisĂ©. Si on le chauffe, il se dissout dans son eau de cristallisation; il se boursoufle, ensuite il fond, et est alors parfaitement anhydre. Quant Ă  sa dĂ©composition par le feu, nous en parlerons Ă  la fin. Il y a deux procĂ©dĂ©s pour prĂ©parer l’acĂ©tate de plomb on prend de la lilharge, et on la dissout dans l’acide acĂ©tique, de maniĂšre que la dissolution ait constamment une rĂ©action acide, parce que sans cela il se formerait un sous-acĂ©tate qui ne peut servir aux mĂȘmes usages et qui ne cristallise pas. L’autre procĂ©dĂ© consiste Ă  prendre du plomb en grenaille, que l’on obtient en versant du plomb fondu dans de l’eau froide; Ă  remplir de ce plomb un tonneau, et Ă  y ajouter du vinaigre distillĂ© il est toujours nĂ©cessaire que l’acide ait Ă©tĂ© distillĂ©; on ĂŽte aussitĂŽt le vinaigre, que l’on n’a mis que pour mouiller le mĂ©tal. Les espaces que 2 G COURS le vinaigre laisse sont occupe's par l’air ; l’oxi- gĂšne est absorbĂ© ; il se forme de l’oxide de plomb » qui se combine avec le peu d’acide qui est restĂ©, et il en rĂ©sulte un sous-acĂ©tate. Le lendemain matin on remet du vinaigre, qui dissout l’acĂ©tate formĂ© , et mouille de nouveau la grenaille de n continue, et l’on a des liqueurs que l’on fait Ă©vaporer pour obtenir l’acĂ©tate de plomb. Nous avons plusieurs acĂ©tates de plomb dont il est important de parler. Il y a d’abord le § acĂ©tate de plomb qui estformĂ©de i atome d’acide, et de 3 atomes d’oxide de plomb; on l’appelle sel de salurne. Tour le former, on prend l’acĂ©tate de plomb que l’on fait bouillir avec 2 atomes de litharge. Ce sel est trĂšs soluble dans l’eau. Il agit sur les rĂ©actifs comme la potasse il bleuit le papier de tournesol ; en un mot, il se comporte comme une dissolution alcaline. Ce sont les 2 atomes d’oxide qu’il renferme au-delĂ  de la neutralisation qui occasionent ces effets. On remarque DE CHIMIE. 2 7 cette action, parce que l’oxide est ici soluble ; c’est l’insolubilitĂ© des oxides qui les empĂȘche d’avoir la mĂȘme action, et de donner lieu aux mĂȘmes phĂ©nomĂšnes. Ce ~ acĂ©tate de plomb est employĂ© comme rĂ©actif dans les laboratoires il est prĂ©cipitĂ© par la gomme, et ne l’est pas par le sucre. On se sert en grand de ce ^ acĂ©tate pour former le carbonate de plomb eu blanc de ce'nise. C’est le procĂ©dĂ© de M. Roard qui donne la plus belle ce'ruse du commerce. On fait passer de l’acide carbonique Ă  travers le -j acĂ©tate de plomb , ce qui le ramĂšne Ă  l’état d’acĂ©tate neutre, et l’on a un sous - carbonate, un carbonate neutre, et mĂȘme un sur-carbonate de plomb. M. Roard fait l’opĂ©ration Ă  Clichy avec une machine Ă  feu. Une pompe fait passer l’acide carbonique donnĂ© par la combustion du charbon dans une dissolution de acĂ©tate de plomb. Le liquide qui reste n’est pas perdu ; c’est un sur-acĂ©tate. On le met avec de nouvelle litharge pour former le } acĂ©tate. Par ce procĂ©dĂ©, on co uns ^8 obtient de trĂšs beau blanc de plomb, mais qui coĂ»te un peu plus cher que les autres, Ă  cause des pertes d’acĂ©tate de plomb qu'il occasione. A Lille, on fait beaucoup de blanc de plomb, mais eu suivant les procĂ©dĂ©s hollandais. Il y a peut-ĂȘtre dix fabriques de cĂ©ruse Ă©tablies dans cette ville. Nous ne sommes plus tributaires des Ă©trangers pour nous procurer cette substance. On a fait de graves reproches au blanc fabriquĂ© par M. Roard. Il est certain pourtant qu’il est le plus beau qu’on connaisse dans le commerce. Ce sont surtout les maisons qui font commerce de cĂ©ruse qui ont cherchĂ© Ă  le discrĂ©diter dans l’esprit des consommateurs. Ceux-ci ne peuvent pas aller chercher le carbonate de plomb en Hollande; ce sont les maisons de commerce qui en prennent de grandes quantitĂ©s. Si la fabrication a lieu Ă  l’intĂ©rieur de la France, auprĂšs de Paris mĂȘme, l’intermĂ©diaire de ces maisons devient inutile ; elles dĂ©fendent leurs intĂ©rĂȘts comme elles peuvent en attaquant le nouveau procĂ©dĂ© mis en pratique par M. Roard. 11 en arrivera DE Cil,MIE. 2 plus vert renferme moins d’eau; il en renferme 5 proportions au lieu de 6. Quand on traite ces verdets par l’eau, ils sont dĂ©composĂ©s; il se forme un acĂ©tate neutre, et j acĂ©tate qui se prĂ©cipite. On obtient aussi -j acĂ©tate , en dĂ©composant incomplĂštement l’acĂ©tate par un alcali. 11 y a d’autres acĂ©tates de cuivre, mais ils ne prĂ©sentent aucun intĂ©rĂȘt. Les acĂ©tates d’argentetde mercure auminimum sont trĂšs peu solubles, car on les forme par prĂ©cipitation. En mettant dans le nitrate d’argent un acĂ©tate quelconque, il y a prĂ©cipitĂ© le nitrate de mercure au minimum est prĂ©cipitĂ© de mĂȘme par un acĂ©tate soluble. Je terminerai en exposant l’action du feu sur les acĂ©tates. Tous les acĂ©tates sont en gĂ©nĂ©ral dĂ©composĂ©s par la chaleur ; mais ils donnent des produits dif- fĂ©rens en raison de l’afli nitĂ© des bases pour l’acide, et de l’alĂŻinitĂ© de l’oxigĂšne pour la base. Si nous prenons l’acĂ©tate d’argent et que nous DE CII1MIE. > ' le soumettions Ă  l’action de la chaleur je suppose qu’il soit auparavant dessĂ©che', nous allons obtenir de suite l’acide acĂ©tique cristallisĂ©. C’est le sel qui se dĂ©compose le plus complĂštement, et donne le plus d’acide et l’acide le plus pur. Cependant il y a une petite portion d acide qui est dĂ©composĂ©e, et l’argent passe Ă  l’état mĂ©tallique. On trouve dans la cornue quelques traces de charbon Ă  peine apprĂ©ciables ; il y a dĂ©gagement d’un peu d’acide carbonique. Il faut bien qu’il y ait une petite dĂ©composition pour enlever l’oxigĂšne de l’argent. Le cuivre se comporte Ă  peu prĂšs de mĂȘme ; mais dĂ©jĂ  l’acide que l’on obtient est moins pur. C’est l’acide que l’on a par cette distillation, que l’on nomme vinaigre radical; il est trĂšs fort ; il est mĂȘlĂ© avec Y esprit pyro-acĂ©tique, qui se dĂ©gage dans les derniĂšres portions de la dĂ©composition. Les acĂ©tates de fer, de zinc, de manganĂšse, de soude, donnent souvent trĂšs peu d’acide par la distillation; ceux de baryte, de potasse, de chaux n’en donnent quelquefois pas du tout; mais Chim. o3* trçnjf. 54 COURS DE CHIMIE. vous avez eu revanche de l’acide pyro-acĂ©tique pur, plus des gaz inflammables et de l’acide carbonique. Ainsi, avec l’argent, l’acide pyro-acĂ©tique manque ; et avec la potasse, la baryte, etc., c’est l’acide acĂ©tique qui manque, et qui est remplacĂ© par Y esprit pyro-acĂ©tique.. Pour obtenir l’esprit pyro-acĂ©tique, substance trĂšs volatile et trĂšs inflammable, on sature l’acide acĂ©tique avec un alcali, on distille, et l’esprit passe parfaitement pur. C’est une matiĂšre plus lĂ©gĂšre que l’eau; sa densitĂ© est de 0,786, bouillant Ă  59°, ne se consolidant qu’à 1 5 ° au-dessous de zĂ©ro. Cette substance se mĂȘle avec l’eau ; elle brĂ»le avec flamme. MĂȘlĂ©e avec l’acide hydrochlorique, elle forme une espĂšce d’éther. IMPRIMERIE DE 1IUZ ARÜ-COU RCIER, 1 uc du Jardinet, n° i-j. 24' LEÇON. — 2 JUILLET 182S. COURS DE CHIMIE/ SOMMAIRE. Acide oxalique. — Sa composition est singuliĂšre.—Il ne contient pas d’hydrogĂšne. —Il existe dans l’oseille et le salsola soda. —Son extraction du sel d’oseille.—Sa prĂ©paration par le sucre. — Oxalate de potasse. — Bi-oxalate. — Quadroxalate. — Oxalate de soude.—D’ammoniaque. — De chaux. — Ide'es de M. Braconnot sur le rĂŽle de l’oxalate de chaux dans les plantes. — Oxalate de magnĂ©sie. — De fer. — De nickel et de cobalt. — On emploie les deux derniers pour obtenir les mĂ©taux purs. — Oxalate de plomb. — De zinc. — Acide tar- trique. — En se dĂ©composant, il donne de l’acide pyrotar- trique.—Sa prĂ©paration.—Tartrate de potasse.—Bi-tartrate. — On l’emploie pour prĂ©parer la potasse. — Tartrate de soude. — DĂ©potasse et de soude. —De potasse et d’antimoine ou Ă©mĂ©tique. —Quelques chimistes ont considĂ©rĂ© le bi-tartrate de potasse comme un acide. — Acide racĂ©nique. — Il est isomorphe avec l’acide tartrique. — Acide citrique. — Donne des sels incrislallisables. — Acide malique; c’est le mĂȘme que l’acide sorbique. — Acide gallique; il fait la base de l’encre. Dans cette sĂ©ance, nous allons continuer Ă  nous occuper des acides vĂ©gĂ©taux et des sels qu’ils forment Ne pouvant pas les passer tous en revue, Chim leçon. I 1 COUJÏS nous ne ferons connaĂźtre en dĂ©tail que les plus importans. Le premier dont nous parlerons est l’acide oxalique, qui a Ă©tĂ© dĂ©couvert par ScheĂšle. D’autres chimistes attribuent la dĂ©couverte de cet acide Ă  Bergmann. 11 est fort remarquable par sa composition. Il devrait ĂȘtre Ă©tudiĂ© dans la Chimie minĂ©rale proprement dite, parce qu’il ne renferme que du carbone et de l’oxigĂšne ; il est intermĂ©diaire entre l’acide carbonique et l’oxide de carbone. L’acide carbonique contient { 1 atome de carbone. 2 atomes d’oxigĂšne. L’oxide de carbone contient i atome de carbone, i atome d’oxigĂšne. L’acide oxalique contient f 2 atomes de carbone. 1 3 atomes d’oxigĂšne. D’aprĂšs cette composition, qui est aujourd’hui incontestable, on voit que l’acide oxalique a la mĂȘme composition que les acides minĂ©raux. M. Berzelius avait admis qu’il contenait un peu d’hydrogĂšne; mais depuis, il s’est rangĂ© Ă  l’opinion qu’il n’en renferme pas. Dli CHIMIE. 5 Etant formĂ© de 2 atomes de carbone et de 3 atomes d’oxĂźgĂšne, vous trouverez que le poids Ă©quivalent de l’acide oxalique est de 4*52874. Cet acide cristallise trĂšs bien; on l’obtient en prismes Ă  quatre pans aplatis avec des sommets diĂšdres, ou bien en prismes Ă  angles aigus. Ses cristaux sont d’une trĂšs belle transparence. Tl contient 3 proportions d’eau; 2 proportions peuvent en ĂȘtre dĂ©gagĂ©es dans le vide Ă  cĂŽtĂ© de l’acide sulfurique il en conserve toujours une , qu’il ne perd que quand il s’unit avec des bases. Quand on l’expose Ă  l’action de la chaleur, il entre en fusion, et mĂȘme il se fond Ă  une tempĂ©rature peu Ă©levĂ©e, Ă  97°,8. Si la chaleur est poussĂ©e plus loin, il abandonne 2 parties d’eau, puis il se volatilise. Il peut ĂȘtre volatilisĂ© sans rĂ©sidu sensible; cependant il y en a une partie de dĂ©composĂ©e dans cette opĂ©ration. Si l’on faisait passer un courant de vapeurs d’eau ou d’autres vapeurs sur l’acide en Ă©vaporation, il se volatiliserait tout entier sans se dĂ©composer. On sait que l’on facilite la volatilisation des corps par le vide, c’est-Ă -dire en entraĂźnant les vapeurs 3e LEÇON. I.. 4 couas qui se forment, ou en faisant passer dessus un courant de gaz. La cornue dans laquelle on l’a soumis Ă  l’action de la chaleur n’offre aucun rĂ©sidu ; et il est du petit nombre des acides qui ne laissent aucune matiĂšre charbonneuse. Sa solubilitĂ© est trĂšs grande. 100 parties d’eau Ă  i 5 ° en dissolvent io%2; Ă  49% elles en dissolvent 49%7 > Ă  97 0 ,8, elles en dissolvent une quantitĂ© indĂ©finie. Comme la plupart des acides vĂ©gĂ©taux dont nous aurons Ă  parler, il se dissout trĂšs bien dans l’alcool. Voici son caractĂšre distinctif. Il prĂ©cipite toutes les dissolutions calcaires c’est le seul acide vĂ©gĂ©tal qui ait cette propriĂ©tĂ©. Avec les bases, il forme des sels qui, Ă©tant dĂ©composĂ©s par la chaleur, donnent, ou la base pure, si elle n’est pas susceptible de s’unir Ă  l’acide carbonique, ou bien des carbonates. Avec l’oxalate de magnĂ©sie, on aura de la magnĂ©sie; avec l’oxalate de chaux, on aura du carbonate de chaux. Cependant si la chaleur Ă©tait forte, on n’aurait que de la chaux. DE CHIMIE. Étant composĂ© de 2 atomes de carbone et de 5 atomes d’oxigĂšne, on peut concevoir qu’il est formĂ© de 1 atome de gaz acide carbonique et de 1 atome de gaz oxide de carbone. En effet, , , / i atome de carbone, 1 atome a aciue carbonique contient K OU IM [K. 2 1 en prend 53 parties. Vous connaissez les usages de l’émĂ©tique. On peut analyser ce sel de plusieurs maniĂšres. On peut en sĂ©parer l’antimoine au moyen de l’acide bydrosulfurique ; on peut aussi en sĂ©parer l’antimoine par une lame de fer ou de zinc que l’on mettrait dans une dissolution de ce sel par l’acide liydrochlorique. En versant dans une dissolution aqueuse d’émĂ©tique de l’acide sulfurique ou nitrique, il y a prĂ©cipitĂ© d’antimoine , parce que ce mĂ©tal ne peut ĂȘtre tenu en dissolution par l’acide tartrique. On pourrait considĂ©rer l’émĂ©tique d’une autre maniĂšre. Quelques personnes ont regardĂ© le tartre lui-mĂȘme comme Ă©tant une espĂšce d’acide ; en sorte qu’il y aurait alors dans l’émĂ©tique la combinaison d’un atome d’acide avec un atome d’antimoine mais tout ceci importe peu. L’émĂ©tique peut encore ĂȘtre dĂ©composĂ© au moyen d’une infusion de quinquina, qui a la propriĂ©tĂ© de le prĂ©cipiter. C’est un contre-poison dans le cas oĂč les doses d’émĂ©tique seraient trop fortes. 22 COURS Nous avons dĂ©jĂ  dit que la crĂšme de tartre jouant le rĂŽle d’acide, pouvait se combiner avec plusieurs oxides mĂ©talliques. La chaux se combine avec l’acide tartrique c’est du tartrate de chaux que l’on obtient l’acide tartrique. Le tartrate de chaux est peu soluble il contient 4 proportions d’eau. 11 est dĂ©composĂ© par l’acide sulfurique , et c’est le moyen que l’on emploie dans les arts pour avoir l’acide tartrique. On fait bouillir la crĂšme de tartre avec du carbonate de chaux en poudre. L’acide tartrique eu excĂšs s’unit avec la chaux et se prĂ©cipite. On sĂ©pare le tartrate neutre de potasse qui est en dissolution, et on le prĂ©cipite par le chlorure de calcium ; on a alors tout l’acide tartrique prĂ©cipitĂ© en tartrate de chaux. On fait la prĂ©cipitation en deux opĂ©rations, parce que le carbonate de chaux est moins cher que le chlorure de calcium, qui pourrait Ă  lui sfeĂčl la faire. On dĂ©compose ensuite le tartrate de chaux par l’acide sulfurique. Les tartrates de baryte et de stroutianc sont in- DK CHIMIE. 23 solubles. Il y a un assez grand nombre de tarira tes qui ne sont pas solubles. Ce serait ici le lieu de parler de l’acide race- niquc qui accompagne le tartre. On avait obtenu sĂ©parĂ©ment cet acide ; mais on le regardait comme une substance inconnue on supposait que cette substance Ă©tait produite par les agens employĂ©s pour prĂ©parer l’acide tartrique, et qu’elle n’était pas un produit immĂ©diat des vĂ©gĂ©taux. M. KĂŠst- ner m’en donna un Ă©chantillon, et j’ai reconnu un nouvel acide qui prĂ©cipite la chaux du chlorure de calcium. Sa composition est la suivante 4 atomes de carbone, 5 atomes d’oxigĂšne, 2 atomes d’hydrogĂšne. Il a pour nombre Ă©quivalent 8,30707. Il forme des sels trĂšs remarquables avec la potasse et la soude, il donne un sel semblable au sel de Seignette. D’aprĂšs les nombreux essais que j’ai faits, cet acide m’a paru isomorphe avec l’acide tartrique. Passons Ă  l’acide citrique. On a donnĂ© ce nom Ă  un acide que ScheĂšle a trouvĂ© le premier dans le citron. On savait bien qu’il y avait un acide 2 4 COURS dans le citron, mais on ne savait pas que c’était un acide particulier. C’est ScheĂšle aussi qui a dĂ©couvert l’acide tartrique. Pour avoir l’acide citrique, on prend le suc du citron , on le laisse fermenter pour en sĂ©parer une matiĂšre vĂ©gĂ©tale, on le sature avec de la craie en poudre ; il se forme un citrate de chaux qui est trĂšs peu soluble, et qui se sĂ©pare des autres parties du liquide on lave Ă  froid le citrate de chaux, et on le dĂ©compose ensuite par l’acide sulfurique mis un peu en excĂšs. Tel est le procĂ©dĂ© que l’on emploie, mĂȘme en grand, pour avoir l’acide citrique. I' 4 atomes de carbone. Cet acide est composĂ© de -J 4 atomes d’oxigĂšne. . 2 atomes d’hydrogĂšne. Il a pour nombre Ă©quivalent 7,50707. Il cristallise trĂšs bien en beaux prismes rhom- boidaux ; il a une saveur trĂšs forte, mais agrĂ©able. 100 parties d’eau en dissolvent 155 parties; l’eau bouillante en prend plus que deux fois son poids. En en mettant dans l’eau les 5 ou 4 milliĂšmes de son poids, en ajoutant du sucre, on a une excel- DE CHIMIE. 25 lente limonade on l’aromatise avec l’huile de citron qui manque dans l’acide. On peut mĂȘler l’acide avec le sucre dans des proportions convenables, et former une limonade sĂšche qui peut ĂȘtre trĂšs utile. L’acide citrique a la propriĂ©tĂ© de prĂ©cipiter quelques alcalis. Il prĂ©cipite la baryte, mais il ne prĂ©cipite pas la chaux. * L’acide citrique n’agit pas comme l’acide tar- trique, c’est-Ă -dire qu’il ne donne pas de prĂ©cipitĂ© par excĂšs d’acide, ou en faisant un bi—citrate de potasse et de soude. Le bi-citrate et le citrate neutre sont trĂšs solubles, ou pour mieux dire, il n’y a pas de bi-citrate. L’acide citrique se comporte Ă  la chaleur d’une maniĂšre analogue Ă  celle de l’acide tartrique il se dĂ©compose, donne les mĂȘmes produits, et de l’acide pyro-citrique. Parmi les sels formĂ©s par l’acide citrique, il n’y en a presque aucun qui cristallise ils forment en gĂ©nĂ©ral des masses gommeuses. Cependant, la magnĂ©sie et l’oxide de zinc donnent des cristallisations bien prononcĂ©es. 26 COURS L’acicle malique a Ă©tĂ© dĂ©couvert par ScheĂšlc dans les pommes aigres, et c’est de lĂ  qu’est venu son nom. On le trouve dans lepine-vinette, dans les prunelles, dans le sorbier, et c’est lĂ  maintenant que nous le prenons pour l’avoir pur. On le trouve mĂȘlĂ© Ă  l’acide citrique dans les groseilles, les cerises, l’aube-Ă©pine, les fraises, les framboises.^On le trouve encore dans les fourmis, mĂȘlĂ© Ă  l’acide foi'mique. On le retirait particuliĂšrement de cette plante grasse qui croĂźt sur les toits, et qu’on appelle joubarbe. En Ă©crasant cette plante, on a un suc aigre qui renferme l’acide malique, et qui est lĂ  Ă  l’état de bi-malate de chaux ; mais par ce moyen, on n’obtenait rĂ©ellement pas l’acide malique pur on n’avait qu’un bi-malate de chaux, qui se comporte diffĂ©remment que l’acide malique. On emploie maintenant pour l’avoir les baies du sorbier, qui croĂźt dans les jardins. C’est M. Donovan qui, le premier, a extrait l’acide que renferment ces baies ; il lui avait donnĂ© le nom d’acide sorbique; mais on a reconnu depuis que cet acide et l’acide malique n’en faisaient DE CHIMIE. 2 7 qu’un , et l’on a rayĂ© le nom d’acide sorbique du vocabulaire de la science. Voici comment on prĂ©pare l’acide malique. On Ă©crase les baies ; on laisse fermenter et Ă©claircir le liquide, qui est extrĂȘmement acide; on le sature avec de la craie, et l’on obtient un sel, un malate de chaux, qui pi’ésente ceci de particulier , c’est qu’au lieu de se prĂ©cipiter, il reste en dissolution; c’est un bi-malate de chaux. Ce sel est colorĂ©, est gris; mais en le filtrant Ă  travers le charbon animal, on a un sel incolore qui cristallise trĂšs bien. Enfin on dĂ©compose par l’acide sulfurique pour avoir l’acide malique libre. On peut encore obtenir l’acide malique en prĂ©cipitant le suc des baies par l’acĂ©tate de plomb, et en dĂ©composant le malate de plomb par l’acide sulfurique. L’acide malique a une saveur aigre agrĂ©able, que l'on distinguerait difficilement des acides vĂ©gĂ©taux prĂ©cĂ©dens. M. V auquelin a obtenu l’acide malique cristallisĂ©. Quand on le distille , il sc volatilise ; et une 28 COURS partie se transforme en acide py ro-malique. Il ne pre'cipite pas l’eau de chaux, et en cela il ressemble Ă  l’acide citrique ; mai-s il ne prĂ©cipite pas l’eau de baryte, et en cela il en diffĂšre. Au reste, voici d’autres caractĂšres pour le distinguer. L’acide malique forme, en gĂ©nĂ©ral, des sels beaucoup plus solubles que l’acide citrique. Avec la chaux, il donne un bi-malate, qui cristallise trĂšs bien et qui est trĂšs soluble. Si vous faites chauffer un mĂ©lange d’acide citrique et d’acide malique avec de la craie, tout l’acide citrique se prĂ©cipite avec la chaux, tandis que l’acide malique restera en dissolution Ă  l’état de bi-malate. Le malate de plomb, que l’on forme en prĂ©cipitant l’acĂ©tate de plomb par l’acide malique ou par un malate, se prĂ©sente d’abord comme un prĂ©cipitĂ© blanc; mais en conservant ce prĂ©cipitĂ© pendant quelques heures, iJ se trouve entiĂšrement rassemblĂ© en cristaux nacrĂ©s d’une trĂšs belle apparence. Cette propriĂ©tĂ© est tout-Ă -fait caractĂ©ristique. On n’a pas analysĂ© cet acide. D’aprĂšs M. Braeonnot, son poids Ă©quivalent serait de y, ii5y, chiffre qui n’est peut-ĂȘtre pas exact. On peut dire que la plupart des sucs aigres des vĂ©gĂ©taux contiennent de l’acide malique. Les plantes grasses renferment cet acide combine avec, la chaux. Dans la sĂ©rie des acides vĂ©gĂ©taux que nous Ă©tudions, sĂ©rie que j’ai formĂ©e dans un ordre arbitraire, je trouve un acide important, l’acide gal- lique, ou l’acide que donne la noix de galle. Il joue un grand rĂŽle dans les arts. Pour l’obtenir, on prend l’excroissance produite sur le chĂȘne par la piqĂ»re d’un insecte ; cette piqĂ»re donne lieu Ă  un dĂ©veloppement d’une forme rĂ©guliĂšre, Ă  une petite sphĂšre dans laquelle la mouche qui a fait la blessure dĂ©pose son Ɠuf. Nous avons aussi des ealles en France ; mais elles sont trĂšs lĂ©gĂšres et trĂšs peu riches en acide gallique. Les noix de galle dont nous nous _ servons se trouvent dans le commerce, et nous viennent du Levant; elles valent i fr., i fr. le demi-kilo 1 U est soluble dans l’eau et dans l’alcool. Il est caractĂ©risĂ© par une seule expĂ©rience. Si on le met en contact avec une dissolution de fer au maximum, il donne un prĂ©cipitĂ© trĂšs noir c’est l’encre. Î 6 atomes de carbone. 3 atomes d’oxigĂšne. 3 atomes d’hydrogĂšne. 11 a pour nombre Ă©quivalent 7,9606. Le tannin produit aussi du noir avec le 1 er ; mais il se distingue de l’acide gallique par un grand nombre de propriĂ©tĂ©s. Les combinaisons de l’acide gallique avec les bases se dĂ©truisent facilement. Quand on a un gallate neutre, si l’on y ajoute un alcali en excĂšs, la dissolution devient brune, et le gallate se dĂ©compose. L’acide gallique est un de ceux dont les combinaisons sont les moins stables. IMPRIMERIE DE HUZÀRD-COURC1 ER , rue du Jardinet, n° 12. u5 a LEÇON. 4 JL IL [.ET 1 82 S. COURS DE CHIMIE. S O MAI AIRE. Acide benzoĂŻque. — Sa prĂ©paration par deux procĂ©dĂ©s.—Acide formique. — Son analogie avec l’acidc acĂ©tique.—PropriĂ©tĂ©s qui les distinguent. — Acide pectique. — Acide lactique.— Tannin. — Acide mucique. —Acide succinique. — On l’emploie pour sĂ©parer le fer du manganĂšse dans les analyses. — Il se confond avec l’acide benzoĂŻque. — PropriĂ©tĂ©s qui les distinguent.—Alcalis vĂ©gĂ©taux.—Leurs caractĂšres gĂ©nĂ©raux. — Ils contiennent tous de l’azote. — ProcĂ©dĂ© gĂ©nĂ©ral pour les extraire. — Morphine. — Sa sĂ©paration d’avec la narcotine. — PropriĂ©tĂ©s de la morphine. L’acide benzoĂŻque est connu depuis environ deux siĂšcles sous le nom de fleurs de benjoin. On le trouve surtout dans un produit vĂ©gĂ©tal, une espĂšce de rĂ©sine que l’on appelle benjoin, et c’est de cette matiĂšre qu’on le retire. Il y est mĂȘlĂ© Ă  une Chim. a5 e leçon. I 2 COURS substance rĂ©sineuse extrĂȘmement abondante ; il y est tout formĂ©, et ce n’est pas en altĂ©rant le benjoin qu’on l’obtient il s’agit seulement d’en sĂ©parer la partie rĂ©sineuse. Pour cela, on traite le benjoin rĂ©duit en poudre par le cai'bonate de potasse, et l’on a une dissolution de benzoate de potasse ; la rĂ©sine reste isolĂ©e. Cette opĂ©ration demande Ă  ĂȘtre conduite avec soin, parce que la rĂ©sine s’agglomĂšre et empĂȘche l’action de l’alcali sur l’acide dans ce cas, on pulvĂ©rise de nouveau pour traiter encore par le carbonate de potasse, et l’on recommence plusieurs fois s’il est nĂ©cessaire, eu prenant gai’de qu’il n’y ait pas un excĂšs d’alcali. On dĂ©compose le benzoate par l’acide hydro- chlorique, qui s’empare de la potasse. On peut s’y prendre d’une autre maniĂšre on met le benjoin dans une terrine recouverte d’un cĂŽne en carton en chauffant doucement, l’acide se sublime, et l’on obtient une cristallisation ; sans cette prĂ©caution, on carboniserait la rĂ©sine, et l’on obtiendrait de l’acide benzoĂŻque colorĂ©. Par la sublimation, on obtient un produit neigeux, formĂ© de cristaux extrĂȘmement fins. Dans DE CHIMIE. 3 cet Ă©tat, l’acide a une odeur particuliĂšre, qui est celle du benjoin; quand il est pur, il n’en a aucune. Il doit cette odeur Ă  une huile volatile. On trouve l’acide benzoĂŻque dans l’urine des animaux herbivores dans celle du chameau, de la vache. En versant un acide concentrĂ© dans ces urines, il se forme un prĂ©cipitĂ© d’acide benzoĂŻque, parce qu’il est peu soluble. Lorsque l’acide benzoĂŻque est colorĂ©, en le faisant passer sur du charbon animal, on lui enlĂšve sa couleur. Mais pour le dĂ©colorer, il vaut bien mieux traiter un sel, le benzoate de potasse , par exemple, par le charbon animal on ne risque pas alors que l’acide s’unisse Ă  quelque matiĂšre Ă©trangĂšre; et la dĂ©coloration se fait mieux, parce que le charbon n’a pas Ă  lutter d’affinitĂ© pour la matiĂšre colorante contre l’acide qui est saturĂ© de potasse. L’acide benzoĂŻque est blanc. Il cristallise par la sublimation en lames extrĂȘmement fines ; mais on peut l’avoir par l’évaporation dans l’alcool en cristaux prismatiques. Sa saveur est faible, pi- LEÇON. I.. 4 COURS quante, et suivie d’un sentiment d’amertume. Ii est sans odeur quand il est pur. ExposĂ© Ă  l’action ue la chaleur, il se fond facilement et se sublime ensuite ; mais une partie se dĂ©compose. Par un courant de gaz, on pourrait le sublimer en entier. L’acide benzoĂŻque est trĂšs inflammable ; il brĂ»le comme une rĂ©sine. Il n’est pas sensiblement soluble dans l’eau froide il faut 200 parties d’eau pour en dissoudre i. Si l’on Ă©lĂšve la tempĂ©rature jusqu’à l’ébullition, il s’en dissout une trĂšs grande quantitĂ© ; le liquide se prend en masse par le refroidissement cela tient Ă  ce que l’acide Ă  100° de chaleur est prĂšs de son point de fusion. Il peut se dissoudre dans l’acide nitrique et dans l’acide sulfurique concentrĂ© sans altĂ©ration. Il est anhydre ses cristaux lavĂ©s et sĂ©chĂ©s ne contiennent pas d’eau. r i5 atomes de carbone. L’acide benzoĂŻque contient 1 6atomesd’liydrogĂšne. . 3 atomes d’oxigĂšne. Il a pour nombre Ă©quivalent 1 5 ,21 43 a. DK CHIMIE. 5 Vous voyez, par sa composition, combien ce corps doit ĂȘtre inflammable. L’acide benzoĂŻque peut saturer toutes les bases. On ne connaĂźt pas bien les sels qu’il forme ; on sait seulement qu’il forme, avec la potasse, la soude, la chaux, la strontiĂ ne, des sels extrĂȘmement solubles. Il prĂ©cipite le peroxide de fer, et peut servir Ă  sĂ©parer le fer du manganĂšse. En versant un ben- zoate dans une dissolution de fer et de manganĂšse, il y a un prĂ©cipitĂ© rougeĂątre de benzoate de fer. J’ai dit que l’acide benzoĂŻque se trouvait dans l’urine de quelques animaux herbivores on le trouve aussi dans ce que l’on appelle les baumes. Je place Ă  la suite de l’acide benzoĂŻque l’acide formique, qui se forme dans quelques vĂ©gĂ©taux, et qui est tout formĂ© dans les fourmis. Quoique donnĂ© par cet insecte, il ne renferme pas d’azote, et c’est pour cela que nous en parlons ici. 11 est Ă©vident que son nom vient de la fourmi-,, dans laquelle on le trouve. Pour l’obtenir, il suffit d’écraser les fourmis, d’évaporer le suc, de le G COURS saturer avec de la potasse, et de dĂ©composer le formate de potasse par du sulfate de peroxide de fer. Il se forme un prĂ©cipitĂ©; on ajoute un peu d’acide sulfurique, on distille, et l’on obtient l’acide. Cet acide ressemble Ă  l’acide acĂ©tique, et se comporte Ă  peu prĂšs de la mĂȘme maniĂšre avec les bases. L’acide formique, qui existe en nature dans les fourmis, peut ĂȘtre produit artificiellement que l’on prenne i partie d’acide tartrique, 2 parties de peroxide de fer et 2 parties d'acide sulfurique ; en chauffant, le peroxide se dissout dans l’acide sulfurique, et dans la rĂ©action, il se forme de l’acide formique. Cette dĂ©couverte est remarquable. La densitĂ© de l’acide formique est de 1,1168, Ă  son maximum de concentration. Il contient dans cet Ă©tat une proportion d’eau. Il est volatil Ă  peu prĂšs comme l’eau. Il se distingue de l’acide acĂ©tique par plusieurs caractĂšres. Il ne prĂ©cipite aucun mĂ©tal ; il forme avec la chaux un sel qui cristallise en octaĂšdres ; DE CHIMIE. 7 Ăźl donne avec l’oxide de cuivre des rhomboĂšdres, ou des cristaux cubiques qui sont bleus, tandis que l’ace'ta te de cuivre est vert. Les formates en gĂ©nĂ©ral cristallisent bien. L’acide formique est dĂ©composĂ© par le peroxide de mercure il s’unit d’abord avec cet oxide ; mais pour peu que la tempĂ©rature soit Ă©levĂ©e , le sel blanc qui s’était formĂ© se dĂ©compose, et il y a production d’acide carbonique. L’acide formique a Ă©tĂ© analysĂ© par M. Ber- zelius. ! 2 atomes de carbone. 3 atomes d’oxigĂšne. i atonie d’hydrogĂšne. Il a pour nombre Ă©quivalent 4,65254- Un acide remarquable a Ă©tĂ© dĂ©couvert rĂ©cemment par M. Braconnot, qui l’a nommĂ© acide pectique. Il est trĂšs abondant dans les vĂ©gĂ©taux ; on le trouve particuliĂšrement dans les racines on le trouve aussi dans l’écorce dĂ©pouillĂ©e de sa matiĂšre verte. Voici comment on l’obtient On prend des navets ou des carottes ; on les s COURS rĂ©duit en pulpe trĂšs fine ; on lave la pulpe Ă  froid, et mĂȘme autant qu’on le veut, parce que l’acidt est insoluble. Il faut laver avec de l’eau de pluie, ou mieux de l’eau distillĂ©e, qui ne contient paf de matiĂšres calcaires. On fait bouillir la pulpe avec un alcali, de maniĂšre que l’alcalinitĂ© soi sensible au goĂ»t ; l’ébullition doit durer environ un quart d’heure il se forme du pectate de potasse la potasse est l’alcali que l’on emploie de prĂ©fĂ©rence, et cette combinaison, par le refroidissement, se prend en une masse gĂ©latineuse. On filtre le liquide un peu gluant Ă  travers le papier, ou mieux en le pressant dans un linge; on sature l’alcali pour un acide, et l’on a l’acide pectique. Voici du pectate de potasse que l’on vient de prĂ©parer; je verse dessus de l’acide hy- drochlorique pour saturer l’alcali ; la potasse forme un sel soluble, et l’acide pectique, comme vous le voyez, va se prĂ©cipiter en une seule masse. C’est une matiĂšre gĂ©latineuse, qui contient une grande quantitĂ© d’eau , et il reste avec elle un peu d’hydrochlorate de potasse. Si l’on veut avoir l’acide pur, on prĂ©cipite he DE CHIMIE. 9 pectate de potasse par le chlorure de calcium ; il se fait un double Ă©change, et l’on a une masse de pectate de chaux qui se laisse presser sur le filtre, ou entre les doigts dans un linge on l’exprime lĂ©gĂšrement. Ce pectate de chaux se conduit dans l’eau comme une Ă©ponge. Quand on l’a lavĂ©, on le dĂ©compose par l’acide hydrochlo- rique. L’acide pectique, que l’on obtient ainsi, peut ĂȘtre lavĂ© par la pression, on enlĂšve le plus d’eau que l’on peut, et l’on a une substance que l’on fait Ă©vaporer jusqu’à siccitĂ©. Elle est alors en pellicule mince ; sa couleur est grise. On ne peut pas la faire cristalliser. Cet acide change la couleur du tournesol; et on lui trouve, avec un peu d’attention, une saveur aigrelette. L’eau n’en dissout pas sensiblement Ă  froid; Ă  chaud,.elle en dissout une petite quantitĂ©, et cette dissolution peut ĂȘtre prĂ©cipitĂ©e par divers agens par les sels de chaux, par l’alcool, par le sucre. L’acide pectique ne contient pas d’azote ; il est formĂ© de carbone, d’hydrogĂšne etd’oxigĂšne. Avec la potasse, la soude, l’ammoniaque, il io COURS forme des sels extrĂȘmement solubles. En versant de 1 ammoniaque sur l’acide, celui-ci se gonfle, et forme une espĂšce de gelĂ©e transparente avec l’ammoniaque. Si l’on ajoute un acide sur le pectate ainsi formĂ©, l’acide peclique se sĂ©pare, avec l’apparence gĂ©latineuse. M. Braconnot a proposĂ© de l’employer en pharmacie , et de le donner pour tromper l’appĂ©tit des malades, parce qu’il renferme peu de substances sous un grand volume. Selon M. Braconnot, la composition du pectate de potasse est, sur ioo parties, de i5 de potasse et de 85 d’acide. Il existe un acide particulier qui se forme lorsque des vĂ©gĂ©taux renfermant de l’azote sont abandonnĂ©s Ă  eux-mĂȘmes, ou bien lorsqu’on prend un mĂ©lange de matiĂšres vĂ©gĂ©tales et de matiĂšres animales, et qu’on l’abandonne Ă  l’action de l’air dans les deux cas, il y a fermentation ; il se produit de l’acide carbonique, et le liquide est fortement aigri. VoilĂ  ce qui a lieu pour le suc de betterave et pour le lait, qui sont composĂ©s de matiĂšres vĂ©gĂ©tales et animales. DE CHIMIE. I I L’acide qui se forme dans ces circonstances a pris le nom d’acide lactique, parce qu’on Fa d’abord retirĂ© du lait. C’est Ă  ScheĂšle qu’on en doit la dĂ©couverte ; il l’a faite en examinant le lait aigre. Cet acide est contenu dans ce qu’on appelle le petit-lait, mais il n’y est pas pur le phosphate de chaux l’altĂšre. Pour le sĂ©parer, on ajoute au lait aigre de l’eau de chaux; il se forme un lac- tate de chaux, et le phosphate de chaux se prĂ©cipite ; on le sĂ©pare , et l’on prĂ©cipite ensuite la chaux du lactate par l’acide oxalique. L’acide lactique l’este pur. M. Braconnot, en examinant du suc de betterave aigri, avait trouvĂ© un acide auquel il avait donnĂ© le nom de nancĂ©ique, du nom de la ville de Nanci, oĂč il professe la Chimie; mais on a remarquĂ© que l’acide nancĂ©ique Ă©tait identique avec l’acide lactique. Ainsi, comme nous l’avons dit, l’acide lactique est le produit de la dĂ©composition des substances vĂ©gĂ©tales et animales mĂ©langĂ©es. Cet acide a une saveur aigre. Il se prĂ©sente sous forme d’un liquide sirupeux ; il n’est point COURS I 2 volatil, diffĂ©rant en cela de l’acide acĂ©tique, avec lequel il a de grands rapports. Les lactates de potasse , de soude , de chaux, de magnĂ©sie, de plomb, sont solubles. Ceux de zinc, de manganĂšse, de fer, de cobalt, de cuivre, de nickel, d’argent, de mercure, cristallisent trĂšs bien. L’acide lactique ne contient que du carbone, de 1 hydrogĂšne et de l’oxigĂšne. Il n’a pas Ă©tĂ© analysĂ©; il est le produit des forces de la nature, et c’est parce qu’il ne contient pas d’azote que je le range parmi les acides vĂ©gĂ©taux. Je terminerai l’histoire des acides vĂ©gĂ©taux, qui ne sont pas le produit de l’art, par celle d’une substance dont la nature est Ă©quivoque, et qu’on a placĂ©e tantĂŽt parmi les corps neutres, tantĂŽt parmi les bases , tantĂŽt parmi les acides. Cette substance , que les vĂ©gĂ©taux donnent toute formĂ©e, estl e tannin, dont on s’est servi long-temps sous le nom de tan pour durcir les peaux, et les rendre impermĂ©ables Ă  l’humiditĂ©. C’est M. SĂ©guin qui le premier a fait connaĂźtre que le tannage des peaux Ă©tait dĂ» Ă  une mar DE CHIMIE. l3 tiĂšre particuliĂšre, existant dans les Ă©corces dont on se sert pour cette opĂ©ration, et il a signalĂ© quelques-unes des propriĂ©tĂ©s du tannin. Il suffit de prendre l’écorce du chĂȘne, de la traiter par l’eau pour avoir le tannin; mais parce moyen il est loin d’étre pur. Au reste, quelque procĂ©dĂ© qu’on emploie, je ne sais si l’on peut se flatter de l’avoir pur. M. Berzelius a cherchĂ© Ă  perfectionner ces procĂ©dĂ©s. Pour avoir le tannin , nous nous servons d’une infusion de noix de galle; nous saturons par le carbonate de potasse ; il se forme aussitĂŽt un prĂ©cipitĂ© blanc, abondant, et l’on a un liquide colorĂ©. Il faut que l’opĂ©ration se fasse Ă  une tempĂ©rature basse ou en hiver,,sans quoi le prĂ©cipitĂ© se dissoudrait. On lave ce prĂ©cipitĂ©; on le dĂ©compose par l’acĂ©tate de plomb, et l’on dĂ©compose ensuite le tan- nate de plomb par l’acide hydrosulfurique. Le tannin reste en dissolution. On Ă©vapore la dissolution jusqu’à siccitĂ© , et l’on traite par l’e'ther sulfurique ; l’éther dissout le tannin et ne dissout pas la matiĂšre qui l’altĂšre, et que l’on dĂ©signe vaguement par le nom de matiĂšre extractive. COURS *4 On peut prĂ©cipiter le tannin des infusions de noix de galle par un acide. En saturant l’infusion de noix de galle par la potasse, on forme du gallate de potasse cjui reste en dissolution , et du tannate de potasse qui se prĂ©cipite Ă  une tempĂ©rature basse, et par lĂ  on peut sĂ©parer l’acide du tannin. Le tannin a une saveur astringente comme celle de toutes les Ă©corces. Il se dissout bien dans l’eau, l’alcool et l’étlier. Sa dissolution dans l’éther est une chose qu’il faut remarquer; c’est lĂ -dessus qu’est fondĂ© le procĂ©dĂ© pour le sĂ©parer. Le tannin prĂ©cipite promptement une dissolution de gĂ©latine ou de colle-forte. Il prĂ©cipite abondamment par les acides et par les alcalis. Il prĂ©cipite aussi par divers sels, par le chlorure d’étain, par exemple. Ainsi voilĂ  un corps bien caractĂ©risĂ©. Ce corps n’a pas de propriĂ©tĂ©s acides que nous puissions constater par les rĂ©actifs , car alors il n’y aurait pas de doute sur sa classification. Il se combine avec les bases , et sous ce rapport on peut bien le considĂ©rer comme un acide ; mais DE CHIMIE. ĂŻl se combine aussi avec les acides, et il peut ĂȘtre conside're' comme une base. L’acide sulfurique surtout prĂ©cipite le tannin. Il me reste Ă  vous parler de deux acides qui sont le produit de l’art l’uu est l’acide mucique , et l’autre l’acide succinique. L’acide mucique a Ă©tĂ© dĂ©couvert par ScheĂšle, en traitant le sucre de lait. En prenant la gomme, les matiĂšres mucilagi- neuses, en les traitant par une quantitĂ© double d’acide nitrique pas trop concentrĂ©, et en faisant chauffer, l’acide nitrique se dĂ©compose, et l’on voit se prĂ©cipiter une poudre blanche qui est l’acide mucique. Si l’on chauffe trop fort, on transforme l’acide mucique en acide oxalique. En traitant une partie du sucre de lait par six parties d’acide nitrique, on obtient aussi l’acide mucique. Cet acide ne cristallise pas, ou ses cristaux sont infiniment petits. L’eau en dissout Ă  peu prĂšs ~ de son poids. Sa saveur est trĂšs faible ; il est insoluble dans l’alcool. ExposĂ© Ă  l’action de la chaleur, il ne se fond pas, mais il se dĂ©compose en 0 COURS iG donnant les produits que donnent toutes les matiĂšres vĂ©gĂ©tales, et de plus un acide particulier que l’on a dĂ©signĂ© par le nom d’acide pjro-mu- cique. Il laisse dans cetle dĂ©composition un charbon volumineux. Il se combine avec les bases, et prĂ©cipite l’eau de chaux, de baryte et de strontiaue. Il prĂ©cipite encore les nitrates de plomb, d’argent, de mercure. Vous voyez que c’est un acide qui a une certaine Ă©nergie. Î 6 atomes de carbone. 8 atomes d’oxigĂšne. S atomes d’hydrogĂšne. Il a pour nombre Ă©quivalent 1 5 , 2 102. Il a la propriĂ©tĂ© de rougir les couleurs bleues vĂ©gĂ©tales. Le second acide dont nous devons parler, ou l’acide suc chaque , est aussi produit par l’art. On l’obtient d’une substance que l’on trouve sur les cĂŽtes nord de la Prusse et sur les cĂŽtes de la Baltique, enfouie dans la terre, dans le sable. Cette matiĂšre, que l’on nomme ambre ou succiu , est employĂ©e pour former avec les huiles des vernis DE CHIMIE. >7 trĂšs durs. En distillant le succin , il en rĂ©sulte divers produits une matiĂšre huileuse, des gaz rĂ©sultant de la dĂ©composition, et enfin un acide qui lui-mĂȘme est le rĂ©sultat de la dĂ©composition du succin. Je dis que cet acide ne prĂ©existait pas dans la matiĂšre distillĂ©e; en effet, si l’on traite l’ambre comme le benjoin, on ne retire pas d’acide succinique. L’acide succinique ainsi obtenu est brun, et a une odeur fĂ©tide, due Ă  une huile particuliĂšre. On trouve l’acide succinique dans le commerce. 11 est produit quand on fait les vernis avec le succin, et on le recueille. Pour le purifier , comme il est volatil , on le redistille Ă  une faible chaleur, et on l’obtient en beaux cristaux blancs. Il contient cependant encore de l’huile. Le meilleur moyen de le purifier est de le saturer avec de la potasse, de le traiter parle charbon animal, et de lui enlever ensuite la potasse par l’acide tartrique, qui forme un bi-tar- trate de potasse insoluble; ou bien on dĂ©compose le succinate de potasse purifiĂ© par l’acĂ©tate de Chim. 25 e leçon. 2 CO U B S *8 plomb, et l’on -dĂ©compose ensuite le succinate de plomb par l’acide hydrosulfurique ou par l’acide sulfurique. On peut obtenir l’acide succinique cristallisĂ© en aiguilles fort allongĂ©es. U a une saveur acide, mais qui ne l’est pas fortement, et qui est mĂȘlĂ©e Ă  une saveur brĂ»lante, due Ă  une portion d’huile. Il se fond facilement au-dessus de i oo° de chaleur; il se volatilise, et remplit la cornue de belles aiguilles. Mais il faut faire passer un courant de gaz pour faciliter la sublimation , sans quoi il y aurait une partie de l’acide dĂ©composĂ©e. Il est soluble dans l’eau froide, qui en prend ~ ; dans l’eau chaude, il est beaucoup plus soluble. L’alcool le dissout en grande quantitĂ©. Il sature trĂšs bien toutes les bases, et donne des sels solubles avec la potasse, la soude, la baryte , la strontiane , la chaux. Il est employĂ© comme rĂ©actif pour sĂ©parer le fer du manganĂšse. L’acide benzoĂŻque et l’acide succinique peuvent se confondre; voici le moyen de les distinguer. Les dissolutions d’acĂ©tate de plomb, de chlorure de plomb, de nitrate de plomb, de ni- DK CHIMIE. *9 trate d’argent, donnent des prĂ©cipitĂ©s par l’acide succinique. L’acide benzoĂŻque est une matiĂšre inflammable. S 4 atomes de carbone. 3 atomes d’oxigĂšne. 2 atomes d’hydrogĂšne. Il a pour nombre Ă©quivalent 6,50707. VoilĂ  notre examen des acides terminĂ© , et quoique nous ayons marchĂ© assez rapidement, nous avons prĂ©sentĂ© un tableau assez complet de leurs propriĂ©tĂ©s principales pour pouvoir les reconnaĂźtre. Ayant terminĂ© l’histoire des acides, nous allons commencer l’étude d’une autre classe de corps que nous avons dĂ©signĂ©s par le nom d 'alcalis. On ne soupçonnait pas autrefois qu’il y eĂ»t des alcalis vĂ©gĂ©taux ; dans quelques circonstances cependant, 011 avait obtenu des produits qui auraient dĂ» en faire concevoir l’existence; mais on Ă©tait si loin de l’idĂ©e des alcalis vĂ©gĂ©taux, qu’on prĂ©sumait que les substances que l’on obtenait Ă©taient le rĂ©sultat des prĂ©parations employĂ©es. M. SĂ©guin avait bien fait quelques remarques qui a5 e 2.. 20 ‱COURS pouvaient mettre sur la voie; il Ă©tait rĂ©servĂ© Ă  M. Sertuerner de faire naĂźtre l’idĂ©e qu’il pourrait y avoir des bases sali fiables toutes formĂ©es dans les vĂ©gĂ©taux. Ce fut en i8o5 qu’il fit sa dĂ©couverte en examinant l’opium ; cependant ce ne fut que bien plus tard, dans l’annĂ©e 1816, que Sertuerner, ayant repris son travail sur l’opium, constata qu’il contenait une base salifĂźable toute formĂ©e, Ă  laquelle il donna le nom de morphine, et qu’il signala comme devant ĂȘtre rangĂ©e dans la classe des alcalis. DĂšs que les chimistes eurent la pensĂ©e que des alcalis vĂ©gĂ©taux pouvaient ĂȘtre donnĂ©s par la nature, ils s’occupĂšrent Ă  les rechercher. Pelletier et Caventou se distinguĂšrent dans ce genre d’analyse; ils ont dĂ©couvert plusieurs substances alcalines; d’autres chimistes en ont dĂ©couvert aussi, et les recherches ne se ralentissent pas. Aussi compte-t-on maintenant un grand nombre d’alcalis on en porte le nombre Ă  16. Mais quelques-unes de ces substances ont des propriĂ©tĂ©s qui n’ont pas Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ©es, et l’on doit attendre, avant de les admettre au rang des al- DE CHIMIE. 2 T calis, qu’elles aient etc soumises Ă  de nouvelles Ă©preuves. Il en existe dix dont la nature est bien dĂ©terminĂ©e. Ces substances ont une composition commune; elles sont toutes formĂ©es de carbone, d’hydrogĂšne, d’oxigĂšne et d’azote elles doivent donc, dans beaucoup de circonstances, prĂ©senter une maniĂšre d’ĂȘtre Ă  peu prĂšs semblable ; en sorte qu’il est bien plus diflicile d’apercevoir les diffĂ©rences qui distinguent ces diverses bases, que d’apercevoir celles qui distinguent les bases mĂ©talliques. Dans l’étude que nous nous proposons de faire, nous ne voulons nous occuper que des principales; et je vais d’abord parcourir les propriĂ©tĂ©s qui leur sont communes. D’abord, nous nommerons ces dix substances ce sont la morphine, la ncircotine, la strychnine, la britcine, la quinine, la cinchonine, la vĂ©ra- trine, Y Ă©mĂ©tine , la delphine, la solanine. VoilĂ  ces bases je ne les Ă©tudierai pas toutes, parce qu’elles ne sont pas assez diffĂ©rentes les unes des autres pour faire l’objet d’une Ă©tude approfondie dans un cours. 1 7 COURS Ces substances existent dans les vĂ©gĂ©taux, non pas isolĂ©es', elles y sont toujours en combinaison avec un acide particulier, qui, en gĂ©nĂ©ral, est l’acide malique ; ainsi, voilĂ  un nouveau rĂŽle que nous voyons remplir Ă  cet acide. IndĂ©pendamment de l’acide malique, il y a d’autres acides qui sont combinĂ©s avec les bases, comme l’acide gai- lique. Dans l’opium, l’alcali est combinĂ© avec un acide particulier, l’acide mĂ©canique. Toutes les bases vĂ©gĂ©tales, avons-nous dit, out la mĂȘme composition le carbone, l’hydrogĂšne, l’oxigĂšne et l’azote les forment. Ces bases sont extrĂȘmement peu solubles dans l’eau; c’est un caractĂšre trĂšs remarquable il y en a qui demandent plus de iG,ooo parties d’eau pour se dissoudre. Elles sont un peu plus solubles Ă  chaud ; mais elles sont toutes solubles dans l’alcool ; c’est lĂ  leur vĂ©ritable dissolvant ; c’est celui que l’on emploie pour les extraire des vĂ©gĂ©taux. Il y en a quelques-unes qui sont solubles dans l’éther. Ces bases ont des propriĂ©tĂ©s alcalines trĂšs prononcĂ©es, c’est-Ă -dire qu’elles ont une rĂ©action DE CIUKIE. 23 alcaline non Ă©quivoque ; elles verdissent le sirop de violettes; elles l’appellent au bleu la couleur du tournesol altĂ©rĂ©e par un acide; enfin, elles ont la propriĂ©tĂ© de neutraliser complĂštement les acides. Cette propriĂ©tĂ© de neutraliser les acides est si grande, qu’elles peuvent prĂ©cipiter de leurs dissolutions la plupart des oxides mĂ©talliques ; mais, comme alcalis peu solubles, elles sont elles- mĂȘmes prĂ©cipitĂ©es par les alcalis solubles, en y comprenant la magnĂ©sie. Ainsi la potasse, la soude, la chaux, la baryte, la strontiane, la magnĂ©sie, prĂ©cipitent les alcalis vĂ©gĂ©taux de leurs dissolutions. D’aprĂšs cet exposĂ©, vous concevez que leur prĂ©paration devient facile. Elles sont, disons- nous, combinĂ©es avec un acide; cet acide, qui est soluble, forme des combinaisons solubles il suffira donc de traiter le vĂ©gĂ©tal par l’eau pour avoir le sel; mais les alcalis vĂ©gĂ©taux sont insolubles , et prĂ©cipitĂ©s par les bases solubles, comme l’ammoniaque, par exemple. Ainsi en ajoutant l’ammoniaque, il y aura prĂ©cipitĂ©, mais ce prĂ©- 24 COURS cipite sera impur on lavera. Nous avons dit aussi que les bases vĂ©gĂ©tales Ă©taient solubles dans l’alcool ; on prendra la base dessĂ©chĂ©e, et on la dissoudra dans l’alcool. On peut modifier ce procĂ©dĂ© ; mais voilĂ  gĂ©nĂ©ralement de quelle maniĂšre on peut a\oir les alcalis vĂ©gĂ©taux. Quelquefois, pour rendre le sel vĂ©gĂ©tal plus soluble, on ajoute un acide minĂ©ral, l’acide hy- drochlorique, l’acide sulfurique. En supposant les bases vĂ©gĂ©tales pures, elles ont une amertume particuliĂšre souvent intolĂ©rable. Lorsqu’elles sont mises en dissolution avec un acide, leur amertume se fait encore mieux sentir. Le quinquina a une amertume trĂšs forte, qu’il doit aux bases qu’il renferme. Si l’on sĂ©pare, ces bases et qu’on les unisse avec un acide, l’amertume est augmentĂ©e. » Nous avons dĂ©jĂ  dit que les bases vĂ©gĂ©tales contenaient les trois Ă©lĂ©mens des vĂ©gĂ©taux le carbone, l’hydrogĂšne, l’oxigĂšne, plus l’azote. On a doutĂ© de la prĂ©sence de l’oxigĂšne dans quelques-unes; mais l’azote paraĂźt le principe essen- DE CHIMIE. 23 tiel pour former les bases alcalines, du moins il ne manque dans aucune. Plusieurs bases vĂ©gĂ©tales ont Ă©tĂ© analysĂ©es, et l’analyse a fait voir que leur poids atomistique Ă©tait Ă©norme. Le nombre Ă©quivalent de la bru- cine est plus grand que 52 ; il dĂ©passe de beaucoup celui d’aucune base minĂ©rale. Le poids atomistique de la vĂ©ratrine est exprimĂ© par 75 , nombre encore plus grand. Dans les minĂ©raux, nous avons vu les nombres atomistiques se compliquer Ă  mesure que l’on faisait de nouvelles combinaisons on combine de l’acide sulfurique, dont le nombre est 5, avec une base dont le nombre est 6, et l’on a 11 ; on ajoute Ă  ce sulfate une autre base, et l’on a un nombre double; et si l’on ajoute de l’.eau, le nombre est plus grand encore. Eli bien, dans les alcalis vĂ©gĂ©taux, nous avons quatre Ă©lĂ©mens; il est probable qu’ils forment deux Ă  deux, ou trois Ă  trois, des combinaisons particuliĂšres, lesquelles s’unissent entre elles. Cette maniĂšre de voir peut nous aider du moins Ă  comprendre l’énormitĂ© de leurs poids atomistiques. 26 couns Les alcalis vĂ©gĂ©taux sont trĂšs riches en carbone ; ils en contiennent jusqu’à 72, 78 atomes l’émĂ©tine en a 64* Us contiennent aussi une assez grande quantitĂ© d’hydrogĂšne, mais trĂšs peu d’oxi- gĂšne et 1 atome d’azote. Les bases vĂ©gĂ©tales sont caractĂ©risĂ©es par la prĂ©sence constante de l’azote, par une grande quantitĂ© de carbone et d’hydrogĂšne ; ce qui rapproche ces substances des matiĂšres inflammables des vĂ©gĂ©taux, matiĂšres qui doivent leurs propriĂ©tĂ©s Ă  une grande quantitĂ© de carbone et d’hydrogĂšne, et Ă  peu d’oxigĂšne. Les alcalis brĂ»lent aussi trĂšs bien Ă  l’air. Les rĂ©sines, qui sont des matiĂšres inflammables desvĂ©gĂ©taux, se dissolvent dansl’alcool; les bases vĂ©gĂ©tales s’y dissolvent aussi. En exposant les bases vĂ©gĂ©tales Ă  l’action de la chaleur, elles donnent les mĂȘmes produits que les matiĂšres animales, Ă  cause de la prĂ©sence de l’azote. Elles donnent constamment de l’ammoniaque , par exemple. Quand on les traite par l’acide sulfurique, l’acide nitrique, elles sont altĂ©rĂ©es, charbonnĂ©es. DE CHIMIE. 2J L’acide nitrique donne naissance aux mĂȘmes produits qu’avec les substances vĂ©gĂ©tales, et de plus Ă  une substance particuliĂšre que nous ferons connaĂźtre, et que donnent les matiĂšres animales l’amer. Enfin, toutes les bases vĂ©gĂ©tales sont prĂ©cipitĂ©es de leurs dissolutions neutres par l’infusion de noix de galle l’acide gallique et le tannin opĂšrent tous deux cette prĂ©cipitation. Quand on analyse les bases vĂ©gĂ©tales, on voit qu’elles sont soumises aux mĂȘmes lois que les autres corps, qu’il doit y avoir des nombres finis d’atomes ; mais les nombres qui expriment les poids atomistiques Ă©tant trĂšs grands, ils ne permettent pas de rectifier des rĂ©sultats oĂč l’on aurait pu commettre quelque erreur. Il y a dans la morphine , par exemple , 38 atomes de carbone; pour peu qu’on se trompe de 1 atome, il sera difficile de corriger le rĂ©sultat de 1 analyse de cette substance, surtout quand on trouve 24 j d’oxigĂšne, 6 d’oxigĂšne et 1 d’azote. Nous allons maintenant nous occuper de l’examen de quelques-unes des espĂšces des bases vĂ©- 28 COURS gĂ©tales. Nous commencerons par la morphine. L’opium n’est autre chose que le suc qui sort du fruit d’une espĂšce de pavot croissant dans le Levant. Ce pavot est aussi cultive en France. Celui duquel ou retire l’huile d’Ɠillet donne un suc qui contient aussi, mais en petite quantitĂ©, l’opium. Les pavots d’Orient sont les plus riches en cette substance. C’est de l’opium que l’on retire la morphine. Cette base n’y est pas seule , elle est unie avec une autre base, dĂ©signĂ©e sous le nom de narco- tine, combinĂ©e avec un acide particulier, l’acide mĂ©conique. L’opium contient encore une matiĂšre grasse, analogue au caoutchouc. Si l’on veut constater la prĂ©sence de la morphine dans une substance vĂ©gĂ©tale, il suffit de la faire infuser dans l’eau , de verser un alcali sur l’infusion, de l’ammoniaque, par exemple, et il se formera un prĂ©cipitĂ© trĂšs abondant. C’est de cette maniĂšre qu’on peut retirer la morphine de l’opium. Un procĂ©dĂ© si simple vous fait concevoir qu’on aurait dĂ» trouver cette base plus tĂŽt; mais les idĂ©es ns CHIMIE. 2 i des chimistes n’étaient pas portĂ©es Ă  reconnaĂźtre ni mĂȘme Ă  soupçonner l’existence des bases vĂ©gĂ©tales. AprĂšs avoir traitĂ© l’opium comme nous venons de dire, on prend le prĂ©cipitĂ©, on le lave Ă  l’eau froide , on le dissout dans l’alcool, on le traite ensuite par le charbon animal, et l’on a une morphine blanche assez pure. Cependant elle peut encore renfermer de la narcotine. Si l’on veut avoir la morphine trĂšs pure, il faut procĂ©der autrement. On forme une infusion d’opium , et ensuite on Ă©vapore ; on redissout l’extrait dans 2 ou 5 parties d’eau, et l’on a un liquide auquel on ajoute de l’éther sulfurique. Pourquoi de l’éther, dira- t-on? c’est qu’il dissout la narcotine et ses sels, et qu’il ne dissout ni la morphine ni les sels de morphine. Il se forme deux couches dans le liquide, parce que l’éther ne se mĂȘle pas avec l’eau ; la couche supĂ©rieure sera formĂ©e par l’éther, et contiendra la narcotine et ses sels, et une matiĂšre grasse qui l’accompagne. L’éther dissout toutes les matiĂšres grasses. 5o COURS La couche infĂ©rieure, qui esl aqueuse, renfermera la morphine ou dĂ©cante la partie supĂ©rieure , et par la distillation on retrouve Ă  peu prĂšs tout son Ă©ther. Une fois que l’on a la dissolution aqueuse, on y verse l’ammoniaque, qui donne un prĂ©cipitĂ© de morphine que l’on dissout dans l’alcool et que l’on traite par le charbon animal. On pourrait combiner la morphine avec un acide pour la traiter parle charbon; on l’aurait plus pure par ce moyen. Ou indique encore d’autres procĂ©dĂ©s pour extraire la morphine par exemple, on sature l’infusion d’opium avec du sel marin qui prĂ©cipite les sels de narcotine, mais qui ne les prĂ©cipite pas complĂštement; on prend le liquide surnageant, et l’on a une morphine assez pure. Voici les propriĂ©tĂ©s de la morphine. Elle est parfaitement blanche. On l’obtient cristallisĂ©e en petits prismes quadrangulaires allongĂ©s, par l’évaporation de sa dissolution alcoolique. Sa saveur est amĂšre, mĂȘme trĂšs amĂšre. L’eau DE CHIMIE. 5 I froide n’en dissout pas; l’eau bouillante en prend environ La dissolution de morphine ramĂšne au bleu la teintui'e de tournesol rougie par un acide. La morphine se dissout dans l’alcool 4 ° parties d’alcool absolu en dissolvent i de morphine Ă  froid; Ă  chaud, il ne faut que 3o parties d’alcool pour en dissoudre i de morphine. Cette base ne se dissout pas sensiblement dans l’éther, ce qui la distingue de la narcotiue et donne le moyen de les sĂ©parer. Elle se dissout trĂšs bien dans les huiles fixes et volatiles. On se sert de cette propriĂ©tĂ© pour l’administrer. Une substance insoluble a peu d’action sur l’économie animale. Elle fuse Ă  une tempĂ©rature qui n’est pas trĂšs Ă©levĂ©e ; elle se dĂ©compose par l’action de la chaleur, et une vapeur blanche de carbonate d’ammoniaque se dĂ©gage. Ainsi soumise Ă  l’action de la chaleur, elle fuse d’abord sans se dĂ©composer. Le liquide de la fusion est colorĂ© ; il perd sa couleur par le refroidissement et cristallise. Si l’on chauffe plus fort, il se forme du carbonate 32 COURS DE CHIMIE. d’ammoniaque, et une matiĂšre huileuse qui est le rĂ©sultat de cette dĂ©composition. Si l’on chauffe la morphine Ă  l’air, elle s’enflamme ; c’est presque une substance rĂ©sineuse. r 72,02 carbone. 100 parties de morphine con- J 7,01 hydrogĂšne, tiennent. 5,53 azote. I >484 oxigĂšne. Elles renferment deux proportions d’eau, et a pour nombre Ă©quivalent 40,2. 1 38 atomes de carbone. 24 i atomes d’hydrogĂšne. 1 atome d’azote. 6 atomes d’oxigĂšne. Il nous reste Ă  parier des combinaisons de cette substance avec les acides. IMPRIMERIE DE HUZÀRD-COIJRCIFT^ rue du Jardinet, n° 12. 26 e LEÇON. - 9 JUILLET 1828. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. DifficultĂ© de distinguer les alcalis vĂ©gĂ©taux.—CaractĂšres des sels de morphine.—Strychnine.—Sels de strychnine.—Bru- cine.—Ycratrine. —Quinine, cinchonĂźne. —Sels de cesdeux bases. — Sulfate de quinine employĂ© comme fĂ©brifuge. — ÉmĂ©line.—Solanine.—Substances vĂ©gĂ©tales neutres. — On peut les diviser en quatre groupes — substances solubles , — substances inflammables, — substances colorantes , — et matiĂšres azotĂ©es.—Du sucre. — Il y en a quatre espĂšces — sucre de cannes, — de raisins, — de champignons, — sucre incristal- lisable. — PrĂ©paration du sucre de cannes et de betteraves. — Les fruits contiennent une espĂšce particuliĂšre de sucre, qui est le sucre de raisins. — Emploi de la cristallisation lente et de la cristallisation rapide pour fabriquer le sucre de betteraves. — Terrage du sucre. — Sucre de raisins. — De miel. — Sucre d’amidon. — Sucre incrislalĂŒsable. Dans la derniĂšre sĂ©ance, nous avons vu les caractĂšres gĂ©nĂ©raux des bases alcalines je n’y Chim, 26e leçon. I 2 COURS reviendrai pas. Nous avons commencĂ© l’histoire de la morphine, et il nous reste Ă  parler de quelques-unes de ses combinaisons. Les combinaisons des bases alcalines avec les acides sont assez peu distinctes les unes des autres; ce n’est qu’en les comparant, sous tous les rapports, que l’on parvient Ă  se faire une idĂ©e nette de chaque sel. FormĂ©es des mĂȘmes principes, les bases alcalines ne prĂ©sentent pas de grandes variations, et leurs propriĂ©tĂ©s n’offrent que des diffĂ©rences trĂšs lĂ©gĂšres. Les sels de morphine , comme la plupart des autres sels, ont une saveur amĂšre plus ou moins forte, et plus grande que celle des bases, attendu que les acides les rendent plus solubles. Dans les combinaisons des acides avec les bases vĂ©gĂ©tales, les acides ne neutralisent pas toutes leurs propriĂ©tĂ©s, du moins leur amertume ; les acides ne font que l’augmenter. 11 en est autrement pour les bases minĂ©rales. Les sels de morphine , dont nous devons nous occuper ici spĂ©cialement, sont solubles dans l’eau. DE CHIMIE. La noix de galle produit un prĂ©cipitĂ© dans leurs dissolutions. L’acide nitrique concentrĂ© a la propriĂ©tĂ© de rougir les sels de morphine. Mais la brucine a aussi la propriĂ©tĂ© de donner une couleur rouge avec l’acide nitrique. Il est, comme vous voyez, fort difficile d’avoir un caractĂšre saillant, spĂ©cial pour chaque base; elles sont assez difficilement distinguĂ©es les unes des autres; et si l’on avait un mĂ©lange formĂ© avec plusieurs bases, il serait impossible de les sĂ©parer si l’on opĂ©rait sur de petites quantitĂ©s. La morphine a une propriĂ©tĂ© importante au- tant que distinctive; c’est celle de donner une couleur bleue avec le perchlorure de fer. Un excĂšs d’acide empĂȘche la couleur de se manifester. La dĂ©couverte de ce caractĂšre est due Ă  M. Robiquet. Le sulfate de morphine cristallise bien en ramifications; il est soluble dans l’eau il ne demande que 2 parties d’eau pour en dissoudre i. L’hydrochlorate de morphine demande 16 ou ĂŒfie LEÇON. 1 4 COURS 20 parties d’eau pour en dissoudre i. L’acĂ©tate de morphine cristallise ; le phosphate de morphine donne des cubes. L’acide nitrique attaque la morphine. Si l’on veut obtenir du nitrate de morphine, il faut prendre de l’acide nitrique trĂšs faible alors il n’agit pas sur la morphine. La morphine, en raison de son insolubilitĂ©, n’a pas une action bien forte sur l’économie animale 12 grains ou 63 centigrammes n’ont produit aucun effet sur un chien ; mais une quantitĂ© moitiĂ© moindre de morphine Ă©tant dissoute dans l’huile produit un effet mortel. Les contre-poisons de la morphine, c’est-Ă - dire de ses dissolutions, sont l’émĂ©tique, l’infusion de cafĂ© et la noix de galle il se forme alors des composĂ©s insolubles bien moins Ă©nergiques. A cĂŽtĂ© de la morphine et dans la mĂȘme substance se trouve la narcotine; c’est M. Robiquet qui a portĂ© l’attention des chimistes sur cette base. Ses propriĂ©tĂ©s ne sont pas bien marquĂ©es elle n’a pas de rĂ©action alcaline ; elle se combine avec DE CHIMIE. 5 les acides ; elle est peu soluble dans l’eau et trĂšs soluble dans l’alcool. Ce qui la distingue de la morphine, c’est qu’elle n’a pas d’amertume, qu’elle se dissout bien dans l’éther, qu’elle ne se colore pas en rouge par l’acide nitrique, ni en bleu par le per- chlorure de fer. Elle a moins d’action sur l’économie animale que la morphine, et produit la stupeur. Il est une base extrĂȘmement Ă©nergique sur l’économie animale, c’est la strychnine , que l’on a trouvĂ©e dans les vĂ©gĂ©taux nommĂ©s strychnos , c’est-Ă -dire dans la noix vomique, dans la fĂšve de Saint-Ignace, dans le bois de couleuvre. Il existe un poison cĂ©lĂšbre dans les Indes orientales, Ă  BornĂ©o, qui est donnĂ© par une espĂšce de strychnos. Le suc de ce vĂ©gĂ©tal est extrĂȘmement vĂ©nĂ©neux ; les habitans de ce pays s’en servent pour empoisonner leurs flĂšches. La strychnine a Ă©tĂ© dĂ©couverte et Ă©tudiĂ©e par MM. Pelletier et Caventour Pour l’obtenir, on prend la fĂšve de Saint-Ignace, on la rĂąpe; on la 6 COURS traite par l'Ă©ther pour lui enlever une matiĂšre grasse qu’elle contient l'Ă©ther est le dissolvant de toutes les matiĂšres grasses ou inflammables; on traite ensuite par l’alcool qui dissout la strychnine. Cependant on ne l’a pas pure par ce moyen; elle est combinĂ©e avec un acide que l’on appelle Xacide igazurique, et qui paraĂźt n’ĂȘtre que l’acide malique. On enlĂšve cet acide par une base quelconque ; la strychnine se prĂ©cipite; on lave Ă  froid, et on la dissout enfin dans l’alcool chaud. On peut encore obtenir la strychnine en versant de l’acĂ©tate de plomb sur la fĂšve de Saint- Ignace qui a Ă©tĂ© traitĂ©e par l’éther. On forme un acĂ©tate de strychnine trĂšs soluble, que l’on dĂ©compose par un alcali. La strychnine cristallise trĂšs bien en prismes Ă  quatre pans. Son amertume est insupportable ; c’est le plus haut degrĂ© d’amertume connue. ChauffĂ©e, elle ne se fond pas; elle se dĂ©compose Ă  environ 520 °. Elle ne perd pas d’eau, ainsi elle n’est pas hydratĂ©e? Elle se dissout dans l’alcool, et ne se dissout pas sensiblement dans l’éther PE CHIMIE. / Il faut 7000 parties d’eau froide pour en dissoudre 1 ; l’eau bouillante en dissout un demi- centiĂšme de son poids ; les huiles volatiles la dissolvent bien. Cette base se combine avec les acides. Avec l’acide sulfurique, on a un sel qui cristallise eu petits cubes. La strychnine a une action trĂšs forte sur l’économie animale ; c’est un des poisons les plus violens ; elle produit la raideur dans tous les membres c’est le phĂ©nomĂšne que l’on nomme tĂ©tanos. La strychnine n’est pas seule dans les vĂ©gĂ©taux dont nous venons de parler; elle y est accompagnĂ©e de la brucine , que l’on a d’abord trouvĂ©e dans l’écorce de la fausse angusture. On extrait la brucine par des procĂ©dĂ©s Ă  peu prĂšs semblables Ă  ceux que nous avons dĂ©jĂ  exposĂ©s. La brucine se fond sans se dĂ©composer Ă  une tempĂ©rature peu Ă©levĂ©e , et prend l’aspect du sucre en fusion; par le refroidissement, elle ressemble Ă  une matiĂšre rĂ©sineuse. 5 oo parties d’eau bouillante en dissolvent 1. Elle est bien plus so- 8 COURS lubie dĂ ns l’alcool que la strychnine. Elle rappelle au bleu le tournesol rougi par un acide. MM. Pelletier et Caventou ont aussi trouvĂ© dans les semences de la cĂ©vadille une base alcaline que l’on a dĂ©signĂ©e par le nom de vĂ©ratrine, parce qu’elle est contenue dans plusieurs plantes de la famille veratrum. Cette base ne cristallise pas; elle se fond Ă  une tempĂ©rature de 5o°, et forme des sels qui prennent l’apparence de la gomme. Ses propriĂ©tĂ©s sont analogues Ă  celles de la strychnine elle produit le tĂ©tanos ; mais il en faut une bien plus grande quantitĂ©. On trouve dans les deux espĂšces de quinquina deux alcalis , la quinine et la cinchonine. Le quinquina jaune contient davantage de quinine que de cinchonine; le quinquina gris, au contraire, contient beaucoup plus de cinchonine que de quinine. Ces deux bases ont des propriĂ©tĂ©s analogues. Elles sont toutes deux fĂ©brifuges; mais la quinine l’est Ă  un plus haut degrĂ© que la cinchonine. On les obtient en grand en traitant les quin- DE CHIMIE. 9 quinas par l’eau, contenant une petite quantitĂ© d’acide sulfurique, cinq centiĂšmes d’acide environ j on emploie la chaux qui sĂ©pare les bases, et l’on dissout dans l’alcool. Ce procĂ©dĂ© est assez Ă©conomique ; il donne les deux bases rĂ©unies. La quinine Ă©tant plus soluble que la cincho- nine, on pourrait les sĂ©parer jusqu’à un certain point par cette propriĂ©tĂ©, mais il resterait toujours une certaine quantitĂ© de cinchonine dans la dissolution. On opĂšre mieux cette sĂ©paration en employantl’éthersulfurique, qui dissout trĂšs bien la quinine et ne dissout pas la cinchonine. L’emploi de l’éther Ă©tant dispendieux, on peut sĂ©parer les bases par l’acide sulfurique. Le sulfate acide de cinchonine Ă©tant beaucoup plus soluble que le sulfate acide de quinine, celui-ci se prĂ©cipitera, et l’autre restera en dissolution. La quinine ne cristallise pas, ou trĂšs difficilement. MM. Pelletier et Caventou, Ă  qui l’on doit la dĂ©couverte de cette base, sont cependant parvenus Ă  l’avoir cristallisĂ©e par une Ă©vaporation spontanĂ©e. IO COURS La s'/eur de la quinine est extrĂȘmement amĂšre, plus amĂšre que celle du quinquina, qui ne doit ses propriĂ©tĂ©s qu’à la quinine ou Ă  la cinchonine. La quinine se fond ; elle prend l’aspect d’une rĂ©sine, et perd i atome d’eau. La cinchonine exposĂ©e au feu ne perd pas d’eau , et donne un produit cristallin que l’on n’a pas examinĂ©. La quinine est insoluble dans l’eau froide ; 200 parties d’eau chaude en dissolvent i ; elle se dissout dans l’alcool et dans l’éther. 5 , o 2 de carbone. 8,45 d’azote. 6,66 d’hydrogĂšne o,43 d’oxigĂšne. La quinine contient io,43 d’oxigĂšne. Son nombre Ă©quivalent est 4 ^ 69 1 > nombre extrĂȘmement crrand. KJ Elle se combine trĂšs bien avec les diffĂ©rens acides et forme des sels ; mais parmi ces sels le plus remarquable, est le sulfate que l’on emploie DE CHIMIE. 1 I aujourd’hui comme fĂ©brifuge, parce qu’il est plus efficace que la quinine elle mĂȘme. Tous les sels de quinine sont extrĂȘmement amers; ils cristallisent avec un Ă©clat nacrĂ© ; ils sont trĂšs solubles dans l’eau, quelques-uns dans l’alcool et dans l’éther; ils sont prĂ©cipitĂ©s par les oxalates et les tartrates. Le sulfate de quinine cristallise en aiguilles minces ; il n’est pas trĂšs soluble dans l’alcool, encore moins dans l’éther ; il contient 8 atomes d’eau. Cette eau peut s’échapper par un air sec. Le bi-sulfate de quinine contient une quantitĂ© double d’acide; il est aussi employĂ© comme fĂ©brifuge il contient 16 parties d’eau. Comme l’acide et l’çau augmentent le poids, les fabri- cans ne manquent pas de faire du bi-sulfate au lieu de faire du sulfate neutre. Le bi-sulfate cristallise trĂšs bien en prismes quadrangulaii’es. 11 parties d’eau en dissolvent i de ce sel. La quinine se combine avec l’acide nitrique. Quand on fait Ă©vaporer un nitrate de quinine ou de cinchonine, le sel se fond et se forme en COURS 1 2 globules dans le liquide ; il change de nature, il s’hydrate. Au bout d’un certain temps, les petits globules se changent en petits cristaux prismatiques, qui ont leur pied dans les globules. Cette propriĂ©tĂ© est remarquable, et l’on peut s’y attacher comme caractĂšre. Les autres sels de quinine ne nous offrent rien de particulier. La cinchonine s’obtient particuliĂšrement du quinquina gris. Elle se distingue de la quinine par sa forme cristalline qui est un prisme qua- drangulaire. Elle rĂ©tablit les couleurs bleues altĂ©rĂ©es par les acides. Elle est insoluble dans l’eau froide 25oo parties d’eau chaude en dissolvent i. Le sulfate neutre de cinchonine cristallise en prismes rhomboĂŻdaux terminĂ©s en biseau; il n’est pas trĂšs soluble ; 5o4pai'ties d’eau en dissolvent i. Il contient 2 atomes d’eau. Le bi-sulfate de cinchonine est trĂšs soluble ; il cristallise en beaux octaĂšdres, et se dissout dans la moitiĂ© de son poids d’eau. DE CHIMIE. l5 Ainsi les caractĂšres de ces deux bases sont faciles Ă  reconnaĂźtre. Elles ont des propriĂ©tĂ©s communes, celles d’ĂȘtre fĂ©brifuges; elle ont des propriĂ©tĂ©s qui les distinguent, comme nous venons de l’exposer. Nous ajouterons que l’acĂ©tate acide de quinine cristallise en aiguilles, tandis que celui de cinchonine ne donne qu’une masse gommeuse. On a donnĂ© le nom d 'Ă©mĂ©tine Ă  la base que l’on retire de l’ipĂ©cacuanha, en traitant un extrait aqueux de cette substance par l’alcool et en dĂ©composant le sel d’émĂ©tine par la magnĂ©sie. L’émĂ©tine est insoluble dans l’eau et soluble dans l’alcool. Elle forme des sels avec les acides, mais ne cristallise pas ; elle n’est prĂ©cipitĂ©e ni par les oxalates ni par les tartrates. Je citerai encore une base qui pourrait avoir quelque intĂ©rĂȘt, parce qu’elle accompagne des substances qui se tx’ouvent dans les alimens ; c’est la solcinine, que M. Desfosses, pharmacien, a extraite de la pomme de terre , ou plutĂŽt des germes de la pomme de terre , des baies de la l4 COURS morelle, des feuilles et des tiges de la douce- amĂšre. Pour l’obtenir, il suffit de prendre le suc t de ces solanum, de le prĂ©cipiter par l’ammoniaque, et de traiter le prĂ©cipitĂ© par l’alcool. Cette base est complĂštement insoluble ; elle se prĂ©sente comme une poudre; elle sature les acides, et forme des sels neutres. Elle agit comme vomitif. VoilĂ  la classe des substances alcalines termi- nĂ©e ; nous allons nous occuper d’une autre classe de substances que l’on a nommĂ©es neutres ou indiffĂ©rentes, dans ce sens qu’elles ne sont ni acides ni alcalis ; mais cette derniĂšre classe comprend un trĂšs grand nombre de substances. On peut les subdiviser en groupes l’amidon, le sucre, et d’autres corps qui se dissolvent dans l’eau et ont des propriĂ©tĂ©s particuliĂšres, formeraient le premier groupe; les substances inflammables, les huiles, les huiles essentielles, les corps gras, soit qu’ils viennent des vĂ©gĂ©taux ou des animaux, formeraient le second les corps gras venant des animaux ne contiennent pas d’azote; un troi- DF. CIiniIF. 1 1 siĂšme groupe serait formĂ© des substances colorantes, et le dernier serait composĂ© des matiĂšres contenant de l’azote, ou des matiĂšres annualisĂ©es. Le premier de ces groupes peut ĂȘtre caractĂ©risĂ© par sa composition les substances qu’il renferme contiennent de l'hydrogĂšne et de l’oxigĂšne, exactement dans les proportions qui forment l’eau. Le deuxiĂšme groupe, celui des matiĂšres inflammables , peut se distinguer aussi par sa composition, Relativement aux proportions de l’eau, l’hydrogĂšne est toujours en excĂšs dans ces substances ; quelquefois l’oxigĂšne y manque. Quant aux matiĂšres colorantes, on ne peut pas les caractĂ©riser d’aprĂšs leur composition il est de ces matiĂšres qui contiennent l’hydrogĂšne et l’oxigĂšne dans les rapports pour former l’eau ; d’autres dans lesquelles l’hydrogĂšne domine, et qu’il faudrait considĂ©rer comme rĂ©sineuses. On ferait disparaĂźtre le groupe des matiĂšres colorantes si on l’envisageait sous le rapport chimique. i6 / COURS Le quatriĂšme groupe est parfaitement caractĂ©risĂ© par sa nature; il comprend toutes les matiĂšres qui donnent de l’azote ou de l’ammoniaque. En etudiant le premier groupe, l’espĂšce dont nous nous occuperons d’abord est le sucre. M. Berzelius a donnĂ© la composition de quelques-unes des substances que comprend le premier groupe. Il a cru reconnaĂźtre dans quelques- unes de l’hydrogĂšne en excĂšs ; mais les analyses rĂ©pĂ©tĂ©es que l’on a faites ne permettent pas d’admettre cet excĂšs d’hydrogĂšne dans toutes, l’hydrogĂšne et l’oxigĂšne sont dans un rapport parfait pour former l’eau. Le mot sucre ne dĂ©signe pas ici une substance particuliĂšre; on le donne aux matiĂšres qui ont les propriĂ©tĂ©s suivantes La saveur sucrĂ©e; La facultĂ© de fermenter, et de pouvoir produire, dans les circonstances convenables, la fermentation alcoolique. Ainsi le sucre, mĂȘlĂ© avec de la levure de biĂšre matiĂšre qui se trouve dans la plupart des fruits sucrĂ©s, produit du DE CHIMIE. vin et un dĂ©gagement d’acide carbonique. Il y a cependant quelques substances qui, Ă©tant mises avec des fermens, peuvent produire de l’alcool, et qui ne sont pas du sucre ; mais les matiĂšres sucrĂ©es sont celles qui, Ă©tant solubles dans l’eau, peuvent passer Ă  la fermentation alcoolique. Il y a plusieurs espĂšces de sucre. Le sucre de canne , que l’on peut appeler aussi le sucre de betterave, est la premiĂšre espĂšce. La deuxiĂšme espĂšce est le sucre fourni par le raisin. Le troisiĂšme comprend le sucre donnĂ© par les champignons, mais qui a Ă©tĂ© trop peu Ă©tudiĂ©. La quatriĂšme espĂšce est connue des chimistes sous le nom de sucre incristallisable. Les deux premiĂšres espĂšces sout d’une grande importance. Le sucre de canne cristallise parfaitement bien ; on peut l’obtenir en groupes formĂ©s par des prismes rhomboĂŻdaux quelquefois le prisme rhomboĂŻdal a ses angles aigus emportĂ©s. La densitĂ© du sucre est 1,606. La cassure du sucre cris- G. L. Chim. u6 e leçon. 2 COURS 18 tallisĂ© ou du sucre candi est vitreuse. Quand ou prend le sucre en pain, sa cassure est grenue et cristalline ; on l’appelle cassure saccharoĂŻde. Le marbre pre'sente de mĂȘme dans sĂą cassure des grains cristallins, aussi dit-on qu’il a la cassure saccharoĂŻde. Le sucre peut se rĂ©duire en poudre; si l’on fait l’opĂ©ration dans l’obscuritĂ©, il donne une lumiĂšre phosphorescente trĂšs faible ce n’est pas un phĂ©nomĂšne particulier, c’est une collision des parties. Lorsqu’on le pile, il n’éprouve pas d’altĂ©ration; mais si on le rĂąpe, il peut Ă©prouver un changement qu’un gourmet reconnaĂźt facilement. L’altĂ©ration ne peut pas avoir lieu en rĂąpant un sucre lĂ©ger; mais je suppose qu’on ait pris du sucre candi ou du sucre royal, il paraĂźt que l’effort que l’on fait avec la rĂąpe mĂ©tallique le charbonne et lui donne un petit goĂ»t d’empyreume. Cette saveur empyreumatique est quelquefois bien prononcĂ©e ; il vaut donc mieux piler le sucre que le rĂąper. Je dis que l’effort de la rĂąpe peut carboniser le sucre ; je citerai un fait Ă  l’appui de cette de chimie. ig assertion il suffit de frotter les mains l’une contre l’autre pour qti’elles exhalent une odeur de matiĂšre animale, de corne brĂ»lĂ©e bien caractĂ©risĂ©e ; c’est le frottement qui a produit un commencement de combustion. L’eau dissout le sucre en trĂšs grande quantitĂ© ; il est tellement soluble, que, dans l’air humide, il se rĂ©sout en sirop. Ce qu’on appelle sirop est la dissolution de 2 parties de sucre pur dans i partie d’eau, dissolution que l’on clarifie avec un blanc d’Ɠuf et qui est trĂšs transparente. Les sirops bouillent beaucoup plus tard que l’eau; ils bouillent Ă  i5o°; ils se prennent en masse par le refroidissement. On a recherchĂ© divers moyens de reconnaĂźtre quand un sirop est suffisamment cuit, ou quand le sucre est suffisamment rapprochĂ©. L’expĂ©rience en a donnĂ© de trĂšs simples quand le sirop ne forme pas de fil entre les doigts, il n’est pas assez cuit; la formation de ce fil et sa longueur sont des indices suffisans de la cuisson du G.'L. -iGe LEÇON. 2.. 20 COURS sucre. Ce fait est connu de tous les pharmaciens. Le sucre se dissout assez bien dans l’alcool faible, et ne se dissout pas du tout dans l’alcool absolu. L’alcool Ă  85 centiĂšmes en dissout trĂšs peu il faut qu’il contienne de l’eau pour dissoudre le sucre. Dans les liqueurs, il y a 28 Ă  50 parties d’alcool sur 100. ExposĂ© Ă  l’action de la chaleur le sucre se fond, il ne faut mĂȘme pas une tempĂ©rature trĂšs Ă©levĂ©e; il peut ĂȘtre tenu assez long-temps dans cet Ă©tat. 51 on le laisse refroidir, il se prend en masse et cristallise Ă  l’intĂ©rieur, comme le plomb, le soufre ; en cassant la croĂ»te supĂ©rieure, on trouve des cristaux dans l’intĂ©rieur. Si l’on chauffe plus fort que ce qu’il faut pour le tenir en fusion , il se carbonise, et prend l’apparence de ce que l’on nomme caramel; si l’on Ă©lĂšve encore davantage la tempĂ©rature, le sucre se dĂ©compose et donne les produits des matiĂšres vĂ©gĂ©tales, et surtout de l’acide pyro-ligneux ou de l’acide acĂ©tique. Les acides ont une action trĂšs marquĂ©e sur le sucre. Par l’acide sulfurique concentrĂ©, le sucre Ili CHIMIE. ' 1 1 est charbonnĂ© sur-le-champ il devient noir, et il se forme de l’acide hyposulfurique. En distillant ensemble 6 parties d’acide nitrique et i de sucre, ou obtient de l’acide oxalique. Le sucre a une propriĂ©tĂ© remarquable, c’est celle de pouvoir se combiner avec les bases; de sorte qu’il aurait une propriĂ©tĂ© qui le rapprocherait des acides plutĂŽt que des bases. Il peut rendre la chaux soluble. En le faisant bouillir avec la moitiĂ© de son poids de chaux, on a une masse qui ressemble Ă  de la gomme et qui se dĂ©compose Ă  l’air ; il se forme des cristaux de carbonate de chaux. La chaux est trĂšs peu combinĂ©e avec le sucre. Le sucre se combine de mĂȘme avec la baryte, la strontiane, l’ammoniaque. Parmi les combinaisons du sucre avec les bases, il en est une qui mĂ©rite votre attention, c’est celle qu’il forme avec l’oxide de plomb. En faisant bouillir une dissolution de sucre dans l’eau avec de l’oxide de plomb pulvĂ©risĂ©, il en rĂ©sulte deux combinaisons d’abord une qui est peu soluble ; 22 COURS ensuite une autre qui se prĂ©cipitĂ©, qui est insoluble. Ce prĂ©cipitĂ© est formĂ© d’oxide de plomb, qui entraĂźne avec lui une certaine quantitĂ© de sucre ; il est blanc et lĂ©ger. Toute matiĂšre sucrĂ©e a la propriĂ©tĂ© de dissoudre l’oxide de plomb et de donner le prĂ©cipitĂ© dont nous venons de parler, et qui, selon M. Berzelius, contient, sur ioo parties, 58,26 d’oxide de plomb et 4 1 > 74 de sucre. En considĂ©rant cette combinaison comme un sous-sel, elle serait composĂ©e de 2 atomes d’oxide de plomb et de 1 atome de sucre ; elle aurait pour nombre Ă©quivalent 20,488. L’acide hydrosulfurique sĂ©pare le plomb de cette combinaison. Le sucre le plus pur et que l’on dessĂšche Ă  1 oo°, contient 1 proportion d’eau; mais cette eau ne peut ĂȘtre rendue sensible que par les combinaisons du sucre avec les bases, avec l’oxide de plomb, par exemple. Ainsi le sucre est un hydrate , qui contient 1 atome de suci’e et 1 atome d’eau. Le sucre a Ă©tĂ© analysĂ© plusieurs fois. Par lana- DE CHIMIE. 23 lyse que nous avons faite, M. ThĂ©nard et moi, Ă  l’École Polytechnique, nous avons trouvĂ© qu’il contenait, sur ioo parties, 4 2 >47 de carbone et le reste ou 5;,53 d’eau. L’analyse de M. Berzelius lui a donnĂ© 44 2 de carbone, et le reste d’eau. Le docteur Prout a trouvĂ© 4 2 >88 de carbone, et le reste d’eau. L’analyse du sucre anhydre a donnĂ©, en l’exprimant en volumes de vapeurs de carbone, 6 volumes de carbone, 5 volumes d’hydrogĂšne, 2 4 volumes d’oxigĂšne. En rĂ©duisant les volumes en poids, on trouvera que roo parties de sucre anhydre contiennent 45,28 de carbone, 4482 d’eau. M. Berzelius admet que le sucre est composĂ© de 12 atomes de carbone, 10 4 atomes d’oxigĂšne, atomes d’hydrogĂšne. 21 24 COUKS Je ne m’arrĂȘterai pas sur les usages du sucre ; mais il est bon de dire qu’il peut, comme le sel, conserver les matiĂšres vĂ©gĂ©tales et animales, et les prĂ©server de la putrĂ©faction quand elles sont mises dans des dissolutions concentrĂ©es de sucre. Vous savez que le sucre porte diffĂ©rens noms. Le sucre d'orge est le sucre ordinaire fondu et fortement cuit, que l’on roule pour le mettre en petits bĂątons. Ce sucre prĂ©sente un fait remarquable au moment oĂč l’on vient de le faire, on a, par le refroidissement, un sucre solide non cristallisĂ©. Il paraĂźt que cela vient de ce que les molĂ©cules n’ont pas eu le temps de s’arranger; car, avec le temps, les bĂątons de sucre d’orge deviennent opaques; et si on l’examine Ă  l’intĂ©rieur, on voit que cette opacitĂ© est causĂ©e par la formation de cristaux. Ceci prouve que, dans un corps solide, les molĂ©cules peuvent changer de position et prendre la forme cristalline. Cet exemple a fait dire que les molĂ©cules des corps solides peuvent, dans certaines circonstances, prendre de nouveaux arrau- UK CHIMIE. gemens. C’est ce qui a lieu pour un grand nombre de sels. Les sulfates de soude et de magnĂ©sie, exposĂ©s Ă  l’air, se changent en cristaux diffĂ©rens des premiers. Ce fait est curieux, et le sucre d’orge eu offre le type. Ainsi, les molĂ©cules des corps solides ne sont pas tellement liĂ©es entre elles, qu’elles ne puissent changer de place et former d’autres groupes. Je n’entrerai pas dans tous les dĂ©tails de la prĂ©paration du sucre ; on trouve, dans plusieurs ouvrages, l’exposĂ© des procĂ©dĂ©s de cet art. Il nous suffit de savoir que le sucre que nous venons d’étudier se trouve dans la canne Ă  sucre et dans un grand nombre d’autres substances, et particuliĂšrement dans la betterave, qui en fournit deux millions de kilogrammes Ă  la consommation de la France, environ la vingtiĂšme partie de ce qu’elle en consomme par annĂ©e; qu’il est contenu dans la chĂątaigne, oĂč il est mĂȘlĂ© Ă  l'amidon et Ă  une matiĂšre albumineuse, et forme une nourriture excellente ; qu’un grand nombre d’autres vĂ©gĂ©taux le renferment. COURS Cependant il n’est pas contenu dans les fruits c’est le sucre de raisin qui s’y trouve. C’est un. sucre d’une espĂšce particuliĂšre. La canne Ă  sucre, cultivĂ©e dans les Indes et dans l’Indostan, sur ioo parties de suc que l’on en obtient par pression, donne jusqu’à 17 parties de sucre. Dans les Indes orientales, on ne retire que 14 parties de sucre ainsi, terme moyen, 100 parties de suc de canne donnent i5 parties de sucre. La betterave en donne moins; ou n’en retire que 5 Ă  6 parties sur 100. Les bonnes fabrications donnent toutes 5 parties ; il en est qui vont jusqu’à 5 4- Si l’on pouvait retirer tout le sucre que la betterave contient, 011 aurait 7 parties. Le suc de la betterave est contenu dans de petites cellules difficiles Ă  dĂ©chirer; si l’on se contentait de la couper par tranches ou par trĂšs petits morceaux , on n’en retirerait que trĂšs peu de suc par la pression on la rĂąpe pour en dĂ©chirer le tissu et les vĂ©sicules, et mieux elle est rĂąpĂ©e et plus elle donne de suc ; il faut briser les cellules qui le DE CHIMIE. 2 7 renferment pour qu’il puisse sortir par la pression. Quand cette opĂ©ration est bien faite, on peut obtenir jusqu’à 85 pour ico de suc. Le suc de betterave et celui de la canne Ă  sucre s’altĂšrent promptement Ă  l’air ; ces sucs sont mĂȘlĂ©s Ă  du ferment. Les sucs du raisin se gardent dans le raisin ; mais en brisant la pellicule qui le renferme, la fermentation a lieu aussi par le contact de l’air. Les fabricans de sucres, quand ils ont des sucs, les font bouillir sur-le-champ pour arrĂȘter la fermentation. Si le suc de betterave ne contenait que du sucre pur, le procĂ©dĂ© pour l’extraire serait facile; mais il contient aussi des matiĂšres albumineuses, des matiĂšres de la nature du ferment, et d’autres encore il faut les sĂ©parer du sucre. On y parvient par des moyens qui reviennent en gĂ©nĂ©ral Ă  l’emploi de la chaux. La chaux occa- sione des prĂ©cipitĂ©s. On porte le suc Ă  l’ébullition, on laisse reposer, et la matiĂšre albumineuse unie Ă  la chaux se prĂ©cipite. On sature la chaux par l’acide sulfurique, et l’on Ă©vapore; il se forme COURS un dĂ©pĂŽt de sulfate de chaux, mĂȘle' Ă  differentes matiĂšres Ă©trangĂšres au sucre on filtre pour sĂ©parer ce dĂ©pĂŽt ; on ajoute du charbon animal et l’on filtre de nouveau, et l’on a un sirop qui donne de trĂšs beau sucre cristallisĂ© par l’évaporation et le refroidissement. Pour extraire le sucre de la canne, on fait aussi bouillir le suc avec de la chaux ; mais pour purifier, on ajoute du sang de bƓuf au charbon animal. Le sang de bƓuf contient beaucoup d’albumine. 11 y a deux procĂ©dĂ©s que l’on emploie pour faire cristalliser le sucre de betterave. A Arras, M. Crespel met le sirop dans des Ă©tuves, oĂč il est livrĂ© Ă  une Ă©vaporation lente , et au bout de deux ou trois mois, tout le sii’op se trouve concentrĂ© en superbes masses cristallines trĂšs peu colorĂ©es d’autres fabricans rapprochent le sirop pour le cristalliser. Ce procĂ©dĂ© de cuire le sirop dispense des frais qu’occasionent la construction et l’entretien de grands bĂątimens, et du chauffage des Ă©tuves, qui emploie beaucoup de combustible. DE CHIMIE. 2 Quoi qu’il en soit de ces procĂ©dĂ©s de cristallisation , le sucre de betterave se purifie parfaitement. On a dit qu’il sucrait moins bien que le sucre de canne c’est une erreur. Dans les com- mencemens, on a purifiĂ© le sucre de betterave autant qu’on a pu , pour voir jusqu’à quel degrĂ© de puretĂ© ou pouvait parvenir; on a fait ainsi du sucre royal, qui est plus dur et moins soluble que les sucres moins purifiĂ©s c’est pour cela que la saveur en paraissait moins forte. En prenant du sucre de betterave moins raffinĂ©, il sucre autant que l’autre. Ces deux sucres sont identiques. La fabrication du sucre de betterave est une branche d’industrie qui paraĂźt devoir ĂȘtre un jour trĂšs importante. Elle demande de grands soins d’administration ; mais elle peut donner des bĂ©nĂ©fices. Les rĂ©sidus de la betterave pressurĂ©s plaisent extrĂȘmement aux bestiaux. S’il n’y avait pas d’impĂŽts, le sucre de betterave ne vaudrait que 7 Ă  8 sous la livre ; les frais de fabi’ication sont peu considĂ©rables. Pour fabriquer le sucre de betteraves, il faut s’établir dans les endroits 3o COURS oĂč le combustible est Ă  bon marchĂ©. Ce qui prouve que cette fabrication est avantageuse , c’est qu’elle fait des progrĂšs dans le nord de la France. Le sucre que l’on a obtenu par les procĂ©dĂ©s que nous venons d’indiquer n’est pas pur; c’est de la cassonade il faut le purifier. Pour cela, il faut dissoudre le sucre dans l’eau, le faire chauffer, le mĂȘler avec i o pour ioo de charbon animal, le sĂ©parer du charbon par le filtre, et le mettre dans des vases coniques que l’on appelle des formes. Ces formes, qui reposent sur des pots, ont une petite ouverture que l’on ferme d’abord on met le sirop dedans ; il y cristallise trĂšs bien en 24 heures, et forme le pain de sucre. Le sucre en cristallisant Ă©carte les matiĂšres impures ; la cristallisation raffine rĂ©ellement le sucre ; il faut le dĂ©barrasser des eaux-mĂšres alors on dĂ©bouche la forme, et elles coulent lentement dans le pot. Quand il ne s’écoule plus rien, on lave le sucre, ce qui se fait en prenant du sirop de sucre trĂšs pur que l’on met sur le pain de UK CHIMIE. 5l sucre ; ce sirop entraĂźne les eaux-mĂšres restantes. On peut parvenir au mĂȘme but en arrosant peu Ă  peu le pain de sucre, ou en le mettant dans un endroit humide; l’eau dissout du sucre, et forme un sirop qui entraĂźne tout ce qui est etranger aux grains cristallises, et laisse par consĂ©quent le sucre pur. On remplit la mĂȘme condition en mettant une bouillie d’argile sur le pain ; on appelle cela terrer le sucre. L’argile cĂšde lentement son eau qui dissout du sucre, et forme le sirop qui lave les cristaux. On met une seconde, une troisiĂšme fois de 1’ argile. Le pain que renferme la forme laisse un vide assez considĂ©rable quand l’opĂ©ration du raffinage est terminĂ©e c’est que le sucre s’est fondu pour faire le sirop. VoilĂ  les principaux faits qu’il y avait Ă  connaĂźtre, relativement, au sucre de canne ou de betterave. Derosne purifie le sucre par l’alcool. Le sucre dont nous allons parler maintenant est le sucre de raisin. 52 COURS Il s’obtient facilement en prenant le snc du raisin, en le saturant avec de la craie, parce qu’il contientdu tartre et filtrant. Auboutde 24 heures, le sucre se prend en masse. On ne peut jamais amener ce sucre Ă  cristalliser comme l’autre ; il est en grains trĂšs petits ; il ressemble Ă  du grĂšs. Quand il est bien cristallisĂ©, il ressemble Ă  une tĂšte de choufleur. Ainsi le sucre de raisin se distingue de l’autre par sa cristallisation. Il a une saveur sucrĂ©e, moins forte que celle du sucre de la canne, et cette saveur est fraĂźche. Pour donner la mĂȘme saveur Ă  la mĂȘme quantitĂ© d’eau, il faut deux fois et demie plus de sucre de raisin que de sucre de canne. Ce sucre donne les mĂȘmes produits que le sucre de canne; ainsi il se convertit par un ferment en alcool , et il se transforme en acide oxalique par l’acide nitrique. Sa composition n’est pas la mĂȘme que celle du sucre de canne. Prout a trouvĂ© qu’il contenait DE CHIMIE 55 36,56 parties de carbone, et le reste ou 63,64 d’eau. C’est le sucre de raisin que l’on trouve dans les fruits, dans le miel, etc. Le miel est composĂ© de deux parties, l’une solide, l’autre liquide ; si l’on sĂ©pare Ă  une tempĂ©rature un peu basse la partie liquide de la partie solide, on en retire un suc qui a les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s que le sucre de raisin. On est parvenu, et c’est une dĂ©couverte importante , on est parvenu Ă  convertir l’amidon en vĂ©ritable sucre, qui est justement le sucre de raisin. Le bois , la matiĂšre ligneuse se transforment aussi en sucre de raisin ; on fait abondamment et Ă  bon marchĂ© du sucre de raisin, surtout avec les vĂ©gĂ©taux qui contiennent abondamment de l’amidon. Le Nord a pu, par ce moyen, se dĂ©barrasser d’une partie du tribut qu’il payait aux Indes. Malheureusement, le sucre de raisin ne peut pas complĂštement remplacer le sucre de canne il noircit le thĂ©; il est des personnes qui ne peuvent pas le prendre. Chim . 26 leço*. 5 COURS DE CHIMIE. 34 A Dijon, on fait du sucre avec de l’amidon pour l’ajouter aux vins. Il y a un sucre que l’on retire de la fibre vĂ©gĂ©tale ; il paraĂźt diffĂ©rent, car sa cristallisation n’est pas la mĂȘme que celle des autres sucres. Il n’a pas Ă©tĂ© suffisamment examinĂ©. La derniĂšre espĂšce de sucre s’appelle sucre in- cvistallisable; sucre mal dĂ©fini, car le sucre ordinaire peut devenir incristallisable en y ajoutant un peu d’acide oxalique. Le sucre auquel on a donnĂ© le nom d’incristallisable n’est pas toujours pur; les matiĂšres Ă©trangĂšres qu’il renferme peuvent l’empĂȘcher de cristalliser; il a une saveur forte Ăšt des propriĂ©tĂ©s analogues aux autres sucres. Il n’a pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©, et pourrait ĂȘtre le mĂȘme que le sucre ordinaire. IMPRIMERIE DE II Vz ARD-COORC 1ER, 27 e LEÇON. I I JUILLET 1828. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. Marmite. — Sucre de re’glisse. — Asparagine. — Amidon. — Sucre d’amidon.—L’iode est le meilleur re'actifpour l’amidon. —L’amidon extrait de differentes substances n’a pas les mĂȘmes caractĂšres physiques. —Le lichen a beaucoup d’analogie avec l’amidon.— Inuline. — Gomme. — Gomme adraganthe.— Ligneux. — Il est le mĂȘme dans tous les vĂ©gĂ©taux. — Il se transforme en ulmine par l’action des alcalis. Le sucre se distingue par la propriĂ©tĂ© de pouvoir fermenter et donner de l’alcool. Les substances dont nous allons parler n’ont pas cette propriĂ©tĂ©, quoiqu’elles aient une saveur douce. Nous allons commencer par la niannite. Dans le commerce, on donne le nom de manne Ă  une substance produite par les mĂ©lĂšzes, mais qu’au- Chitu leçon. I 2 COUliS jourd’hui on a reconnu ĂȘtre re'pandue dans les diverses parties de plusieurs vĂ©gĂ©taux ; la man- nite s’extrait de cette substance. Mais on trouve la mannite dans le suc des carottes, de l’ognon, du celleri, de l’asperge, et dans l’aubier de quelques arbres. Pour l’obtenir pure, on prend de la manne en larmes, que l’on dissout dans l’alcool bouillant ; le refroidissement donne lieu Ă  un dĂ©pĂŽt cristallin , que l’on l’cdissout de la mĂȘme maniĂšre plusieurs fois, et l’onala mannite parfaitement pure. La mannite ainsi prĂ©parĂ©e se prĂ©sente avec les propriĂ©tĂ©s suivantes sa saveur est douce et n’est pas repoussante comme celle de la manne, qui contient quelques principes Ă©trangers, que l’on sĂ©pare par les dissolutions rĂ©pĂ©tĂ©es dans l’alcool ; elle est soluble dans l’eau; soluble dans l’alcool Ă  chaud, peu Ă  froid ; elle donne, avec les acides, des produits analogues Ă  ceux que donne le sucre ; on la convertit en acide malique, puis en acide oxalique par l’acide nitrique ; elle n’est pas susceptible de fermentation alcoolique. UE CHIMIE. 5 Cette matiĂšre a Ă©tĂ© analysĂ©e par Saussure , Prout et d’autres. ! 38,53 carbone. 60,70 eau. 0,77 hydrogĂšne. Mais le docteur Prout, par la combustion dans l’oxigĂšne, n’a pas trouvĂ© d’hydrogĂšne excĂ©dant, dans le rapport de l’oxigĂšne Ă  l’hydrogĂšne, pour former l’eau ; le gaz qu’il a employĂ© n’a pas diminuĂ© de volume. Il a eu pour rĂ©sultat 38,7 carbone, 6i,3 eau. M. ThĂ©nard et moi avions trouvĂ©, comme M. Saussure, un peu d’hydrogĂšne en excĂšs. Nous avons encore une matiĂšre qui se rapproche du sucre par sa saveur; c’est la substance que l’on nomme sucre de re'glisse. Tout le monde connaĂźt la racine de la plante que l’on nomme ordinairement la rĂ©glisse, et dont la saveur est trĂšs sucrĂ©e. La matiĂšre sucrĂ©e que renferme cette racine ne ressemble Ă  aucune autre matiĂšre connue. LEÇON. 4 COURS Pour l’avoir pure, on fait bouillir la racine dans l’eau; on filtre ; on verse dans la dissolution refroidie de l’acide sulfurique, qui se combine avec la matiĂšre sucrce et se prĂ©cipite. On lave le prĂ©cipitĂ© avec de l’eau acide, parce que l’eau simple le dissoudrait ; on traite ensuite par l’alcool , qui dissout la combinaison acide, et qui en sĂ©pare la matiĂšre albumineuse. On dĂ©compose la dissolution alcoolique par le carbonate de potasse l’acide sulfurique absorbĂ© forme du sulfate de potasse insoluble dans l’alcool, et il reste en dissolution la matiĂšre sucrĂ©e de la rĂ©glisse, cjue l’on obtient isolĂ©e par l’évaporation. Cette matiĂši'e ne cristallise pas ; elle a l’aspect de la rĂ©sine et est cassante elle se combine avec les acides, et donne des produits insolubles. Elle a aussi la propriĂ©tĂ© de s’unir avec les oxides mĂ©talliques, et de former des combinaisons insolubles. On pourrait l’extraire du sucre de rĂ©glisse, en employant l’oxide de plomb. 11 y a une troisiĂšme substance que nous placerons ici; c’est Y asparagine . que MM. Vauque- DE CHIMIE. lin et Robiquet ont trouvĂ©e dans les asperges. Ils l’ont obtenue en faisant bouillir le suc des asperges dans l’eau pour enlever une matiĂšre albumineuse; la chaleur coagule cette matiĂšre. En filtrant et rĂ©duisant le liquide, qu’ils laissent ensuite Ă©vaporer Ă  l’air, il se dĂ©pose deux espĂšces de cristaux les uns d’asparagine, les autres de mannite. On sĂ©pare l’asparagine de la mannite par l’alcool. L’asparagine cristallise en un prisme droit rhomboĂŻdal, dont l’angle obtus est de i5o°; sa saveur est fraĂźche, nausĂ©abonde et excite la salivation; elle est insoluble dans l’alcool rectifiĂ©; elle ne prĂ©cipite pas l’acĂ©tate de plomb. VoilĂ  ce que l’on sait de cette matiĂšre. On a cru qu’elle Ă©tait particuliĂšre Ă  l’asperge ; mais on l’a trouvĂ©e depuis dans la racine de la guimauve, dans celle de la consolide il est probable qu’on la trouvera dans beaucoup d’autres vĂ©gĂ©taux. Le produit immĂ©diat des vĂ©gĂ©taux dont nous allons maintenant parler, Y amidon, est rĂ©pandu 6 COURS dans toutes les plantes ; il fait la base de la nourriture des animaux et de l’homme. On donne ordinairement le nom d’amidon Ă  une substance que l’on retire de la farine ; mais cet amidon n’est pas pur. La farine contient deux substances trĂšs distinctes, l’amidon et le gluten, et il faudrait les sĂ©parer parfaitement pour avoir l’amidon Ă  l’état de puretĂ©. Si l’on veut avoir de l’amidon bien purifiĂ©, il faut prendre des pommes de terre, les rĂąper, et les laver sur un tamis l’eau entraine l’amidon et les matiĂšres solubles ; ce qui reste sur le tamis est ce qui n’a pas Ă©tĂ© bien dĂ©chirĂ©. L’amidon se dĂ©pose au fond de l’eau; il est en petits grains, que l’on prendrait au soleil pour des cristaux excessivement fins. Quant Ă  l’amidon que l’on retire de l’orge, il faut, pour l’obtenir, concasser le grain, le faire fermenter dans des cuves avec de l’eau. La fermentation dĂ©truit la matiĂšre glutineuse qui est avec l’amidon, c’est-Ă -dire le gluten, substance de nature animale qui se dĂ©compose prompte- DE CHIMIE. 7 ment l’amidon se dĂ©composant bien moins faci- merit, reste. L’amidon est une poudre parfaitement blanche, sans forme cristalline ; cependant cette poudre prĂ©sente des grains qui , dans quelques cas, offrent une espĂšce de cristallisation. La densitĂ© de l’amidon est assez forte ; elle est de i,55, ce qui est considĂ©rable pour les vĂ©gĂ©taux , qui ne sont composĂ©s que d’élĂ©mens d’un poids peu considĂ©rable. L’amidon n’a pas de saveur, ou plutĂŽt il a une saveur fade , et si faible qu’on ne peut la dĂ©finir. 11 ne se dissout pas dans l’eau froide c’est d’aprĂšs cette propriĂ©tĂ© qu’on le retire des pommes de terre. Quand on emploie l’action de la chaleur, il s’unit avec l’eau, et forme une matiĂšre gommeuse que l’on nomme empois. L’amidon est insoluble dans l’alcool et dans l’éther. Il se change en sucre de raisin par les acides. On se sert ordinairement, pour opĂ©rer cette con- 8 COURS version , d’acide sulfurique, que l’on fait bouillir avec l’amidon. En prenant 2 parties d’acide sulfurique concentrĂ©, 100 parties d’amidon, 4 Ă  5oo parties d’eau, et en faisant chauffer, tout l’amidon est changĂ© en sucre qui peut Ă©prouver la fermentation. L’acide nitrique, en le faisant bouillir avec l’amidon, donnerait Ă©galement du sucre. Cependant si on le faisait bouillir longtemps, il donnerait de l’acide malique, puis de l’acide oxalique, parce que l’acide nitrique convertit le sucre en ces acides. L’amidon est rendu soluble par les alcalis, mais n’éprouve pas de changement. On le prĂ©cipite de cette combinaison par les acides. Une propriĂ©tĂ© trĂšs importante de l’amidon , que MM. Gaultier de Claubry et Colin ont fait connaĂźtre, c’est que l’amidon, combinĂ© avec l’iode, donne une belle couleur bleue. On se sert de cette propriĂ©tĂ© pour reconnaĂźtre la prĂ©sence de l’amidon par l’iode, ou la prĂ©sence de l’iode par l’amidon ce caractĂšre est tout-Ă -fait dĂ©cisif. Les combinaisons de l’amidon avec l’iode ont cepen- DE CHIMIE. p dant des teintes variĂ©es, selon les proportions de l’iode il en existe une blanche quand l’iode est en trĂšs petite quantitĂ©; la combinaison est violĂątre quand l’iode est en quantitĂ© plus sensible ; elle est bleue quand l’iode est en plus grande quantitĂ© ; elle peut ĂȘtre noire par excĂšs d’iode. Dans les arts, la propriĂ©tĂ© de l’amidon de dĂ©velopper la couleur bleue par l’iode peut ĂȘtre d’une grande utililĂ©. Ce caractĂšre peut servir Ă  reconnaĂźtre si une Ă©toffe a Ă©tĂ© apprĂȘtĂ©e par l’amidon. On mouille l’apprĂȘt, et l’on verse dessus uue goutte d’iode ; la couleur bleue apparaĂźt si l’amidon a Ă©tĂ© employĂ©. Le collage en cuve du papier par l’amidon est une opĂ©ration assez mauvaise ; on reconnaĂźt qu’elle a eu lieu lorsqu’én versant de l’iode sur le papier, il se colore en bleu le collage du papier par la colle* forte ne donne pas cette couleur par l’iode. La dissolution de l’amidon dans l’eau est prĂ©cipitĂ©e par le sous-acĂ©tate de plomb. Elle est aussi prĂ©cipitĂ©e par la noix de galle; mais la noix de galle prĂ©sente un phĂ©nomĂšne particulier c’est IO COURS que le prĂ©cipitĂ© se dissout Ă  une tempĂ©rature d’environ 5o°; au-dessous, il se prend en masse. L’amidon est insoluble dans l’eau; mais on peut lui donner de la solubilitĂ©, et mĂȘme les propriĂ©tĂ©s des gommes ou des mucilages. On parvient Ă  lui communiquer cette propriĂ©tĂ© en le torrĂ©fiant lĂ©gĂšrement comme on fait du cafĂ© ; il faut seulement qu’il prenne une couleur lĂ©gĂšrement brune dans cet Ă©tat, quand il est mis dans l’eau, il se dissout trĂšs bien et forme une matiĂšre gommeuse; il remplace mĂȘme les gommes. L’amidon, humectĂ© et soumis Ă  une chaleur de 55°, forme une espĂšce de gelĂ©e et ne peut plus reprendre son Ă©tat pulvĂ©rulent. On a profitĂ© de cette propriĂ©tĂ© pour faire des pĂątes alimentaires vous voyez que la fabrication de ces pĂątes n’est pas difficile. * L’amidon, extrait de diverses plantes, est prĂ©parĂ© comme aliment. Le sagou est la partie ami- lacĂ©e que renferme le centre du palmier; on le retire en pressant la substance molle du palmier et en lavant cette fĂ©cule. La cassave n’est aussi DE CHIMIE. I I qu’une fĂ©cule amilacĂ©e que donne la racine du manioc. Mais la cassave paraĂźt avoir une propriĂ©tĂ© de plus que les autres fĂ©cules ; elle est calmante. Dans la racine du manioc, elle est mĂȘlĂ©e Ă  une substance vĂ©nĂ©neuse qui se dĂ©gage par la prĂ©paration ; elle en peut retenir encore une partie. On ne sait pas quel est ce poison ; il est en trop petite quantitĂ© dans la cassave pour qu’on ait pu l’étudier. L’amidon chauffĂ© dans l’eau Ă  6o°, se change en colle. Cependant les amidons de pomme de terre, de blĂ©, ne forment pas de la colle Ă  la mĂȘme tempĂ©rature ; ils ne se ressemblent pas sous ce rapport, et ne se ressemblent pas non plus physiquement. La matiĂšre gĂ©latineuse qu’ils donnent n’est pas transparente; elle est toujours opaline, ce qui annonce que ce n’est pas une dissolution, car les dissolutions sont caractĂ©risĂ©es par la transparence ; c’est une combinaison de l’eau avec l’amidon par absorption. Le bois se combine avec l’eau, mais il ne se dissout COURS I 2 pas dans l’eau l’amidon et le bois prennent de l’eau et se gonflent sans se dissoudre. La matiĂšre gĂ©latineuse que donne l’amidon Ă©tant chauffĂ©e, l’eau se sĂ©pare, et il reste une matiĂšre spongieuse ; si on la mĂȘle avec de l’eau en quantitĂ© convenable et que l’on fasse bouillir, elle se dissout. Plus on fait bouillir, et plus il y en a de dissoute. L’amidon cuit, Ă©tant exposĂ© Ă  l’air, Ă©prouve des changemens qui ont Ă©tĂ© examinĂ©s par M. de Saussure , et dans le dĂ©tail desquels je ne puis entrer. Cependant je dirai que l’amidon cuit, abandonnĂ© Ă  lui-mĂȘme, sans avoir le contact de l’air, produit du sucre d’amidon ou du sucre de raisin, ce qui est la mĂȘme chose, et une matiĂšre gommeuse. La matiĂšre sucrĂ©e peut aller jusqu’au tiers ou Ă  la moitiĂ© du poids de l’amidon. Mais lorsque l’on prend l’amidon cuit, et qu’on l’abandonne au contact de l’air , il se liquĂ©fie , il perd de son poids cette perte peut aller jusqu’au quart de l’amidon employĂ©. Il y a Ă©galement DE CHIMIE. I 3 production de sucre dans cette dĂ©composition. Je reviens Ă  la formation du sucre par l’amidon; c’est un art de la plus grande importance, qui laisse des regrets pourtant, c’est qu’il ne donne pas le sucre de la canne ou de la betterave. En prenant ioo parties de fĂ©cule de pomme de terre, 2 parties d’acide sulfurique concentrĂ© et 400 parties d’eau, et en faisant bouillir, on a du sucre de raisin mĂȘlĂ© Ă  l’acide. L’acide n’est pas altĂ©rĂ© et on le retrouve tout entier, et l’amidon est tout entier converti en sucre. Pour enlever l’acide, il suffit de jeter de la craie sur le liquide ; elle produit une effervescence. On peut en mettre en excĂšs ; on filtre et l’on fait Ă©vaporer. C’est avec ce sucre que l’on amĂ©liore les vins, surtout en Bourgogne, oĂč le procĂ©dĂ© d’amĂ©liorer les mauvais vins commence Ă  se rĂ©pandre. Avec du ferment, ce sucre d’amidon produit une fermentation abondante. Il ne cristallise pas ; il ressemble au sucre du raisin ce sont deux substances identiques. Avec 100 kilogrammes de fĂ©cule, on peut obtenir 110 kilogrammes de sucre; si l’on pre- i4 COURS naĂźt de l’amidon bien dessĂ©chĂ©, ioo parties devraient donner 121 parties de sucre, d’aprĂšs la composition de ces deux substances. L’amidon peut se combiner avec les oxides mĂ©talliques, et former des composĂ©s insolubles. Ainsi, avec l’oxide de plomb, M. Berzelius a trouvĂ© que l’amidon formait un composĂ© qui contenait 72 d’amidon et 28 d’oxide de plomb sur 100 parties. L’amidon a Ă©tĂ© analysĂ© par plusieurs chimistes, et les rĂ©sultats obtenus sont peu diffĂ©rens les uns des autres. M. ThĂ©nard et moi avons trouvĂ© que sur 100 parties rbone. L amidon contient ĂŒu,ĂŒj ai L’analyse a Ă©tĂ© reprise par M. BeFzelius, et il a trouvĂ© que sur 100 parties ! 44,25 carbone, de l’eau. un peu d’hydrogĂšne. DE CHIMIE. ExprimĂ© en atonies, son rĂ©sultat est 7 atomes de carbone, 6 atomes d’oxigĂšne, 6 j atomes d’hydrogĂšne. Mais l’analyse de l’amidon vient d’ĂȘtre faite encore par le docteur Prout, qui opĂšre par la combustion dans l’oxigĂšne. Il a trouvĂ© que sur ioo parties T , . . . f 44 parties de carbone. L amidon contient F C1I1MIK. »‹ de lait et la gomme. Quand une matiĂšre est traitĂ©e par l’acide nitrique, si elle ne donne pas de l’acide mucique, on peut dire qu’elle n’est pas de la gomme. Pour transformer la gomme en acide mucique, il ne faut pas mettre trop d’acide nitrique employez 2 parties d’acide nitrique contre 1 de matiĂšre Ă  traiter, et vous avez de l’acide mucique. La gomme prĂ©cipite par le sous-acĂ©tate de plomb, et forme un composĂ© insoluble. Elle prĂ©cipite le perchlorure d’étain, le nitrate de mercure; par l’acide sulfurique, elle est char- bonnĂ©e, et donne un peu d’acide acĂ©tique. Par le chlore, elle est altĂ©rĂ©e comme la plupart des matiĂšres vĂ©gĂ©tales, et donne, d’aprĂšs l’assertion de M. Vauquelin, de l’acide citrique. La gomme a aussi Ă©tĂ© analysĂ©e un assez grand nombre de fois. Selon les premiers rĂ©sultats , T . f / 12 ,23 de carbone. La gomme contient \ L , , t 07,77 d eau 2 G -L, 37 e LEÇON. 30 COURS C’est-Ă -dire que l’oxigĂšne et l’hydrogĂšne sont dans des rapports Ă  former l’eau. D’aprĂšs l’analyse de M. BerzĂ©lius, La gomme contient f 42,682 de carbone. le reste d’eau. Le docteur Prout n’admet pas non plus d’hydrogĂšne excĂ©dant les proportions de l’eau. La gomme se trouve dans un grand nombre de vĂ©gĂ©taux elle existe dans les racines de la mauve, de la guimauve, de la consoude, dans les ognons de lis, dans les tiges des arbres, particuliĂšrement sous l’écorce, Ă  travers laquelle elle transude. On la trouve Ă©galement dans les feuilles, dans les fruits, dans les semences, comme dans la graine de lin. Dans le commerce, on distingue plusieurs espĂšces de gommes la gomme arabique, que l’on recueille sur un arbre de la famille des acacias, et qui croĂźt en Egypte, en Arabie, au SĂ©nĂ©gal. La gomme est une mauvaise nourriture pour l’homme. M. Magendie a observĂ© qu’on tuait UK CHIMIE. 2 I un chien eu le nourrissant de sucre, d’amidon, de gomme; ainsi qnand on dit que ces substances ou d’autres semblables servent de nourriture Ă  l’homme, il faut entendre qu’elles sont mĂȘlĂ©es avec des matiĂšres alimentaires. La gomme du pays est donnĂ©e par le cerisier, l’abricotier, le pĂȘcher. Elle est moins estimĂ©e que les autres gommes Ă  poids Ă©gal, elle ne produit pas un liquide aussi mucila- gineux. Il y a une gomme particuliĂšre que l’on dĂ©signe sous le nom de gomme adraganthe ses propriĂ©tĂ©s chimiques sont les mĂȘmes que celles de la gomme qui vient d’ĂȘtre Ă©tudiĂ©e , mais elle a mĂ©ritĂ© d’en ĂȘtre distinguĂ©e par la maniĂšre dont elle se comporte avec l’eau. La gomme adraganthe se prĂ©sente sous forme de petits rubans opaques ; elle a la propriĂ©tĂ© de rendre l’eau beaucoup plus mucilagienuse que la gomme arabique, que nous prenons ici comme type des matiĂšres gommeuses. Cette propriĂ©tĂ©, qui annonce dĂ©jĂ  une diffĂ©rence, en amĂšne une COURS 2J autre. Si l’on metla gomme adraganthedans l’eau froide, et qu’on la livre Ă  elle-mĂȘme, elle ne se fond pas, comme la gomme arabique; elle se gonfle et devient des milliers de fois plus grosse que son premier volume. C’est en raison de cette propriĂ©tĂ© de se gonfler dans l’eau sans s’y dissoudre qu’on la distingue, cependant on doit la considĂ©rer comme une variĂ©tĂ© des gommes, et non pas comme une espĂšce bien distincte. Son analyse n’a pas Ă©tĂ© faite. Elle avait reçu des noms particuliers qui n’ont pas Ă©tĂ© adoptĂ©s. On trouve cette gomme dans beaucoup de graines ; la graine de lin surtout en contient en mettant cette graine dans l’eau, elle se gonfle considĂ©rablement. On la trouve aussi dans le salep, matiĂšre que l’on avait considĂ©rĂ©e comme Ă©tant amilacĂ©e. Caventou a fait voir qu’il y a dans le salep plusieurs substances diffĂ©rentes ; mis dans l’eau, il se gonfle, et ses dissolutions par l’eau chaude sont semblables Ă  celles des matiĂšres gommeuses. t»K 2^> On donne le nom de ligneux ou de matiĂšre ligneuse, au squelette des vĂ©gĂ©taux. Le ligneux est aux vĂ©gĂ©taux , ce que le phosphate de chaux est aux animaux ; ii forme la partie solide des vĂ©gĂ©taux ; il reçoit une organisation, et constitue les fibres, les canaux dans lesquels les sucs circulent. On considĂšre cette matiĂšre comme une substance constamment la mĂȘme et distincte, quoiqu’il y ait une grande diffĂ©rence entre les divers bois. En effet, qu’y a-t-il de semblable entre le chĂȘne et le peuplier? Cependant, si l’on lait abstraction de leur organisation, et que l’on ne considĂšre que leur nature chimique, on trouvera cette derniĂšre toujours la mĂȘme; en un mot, la partie solide sera ce que nous appelons du ligneux. Le bois de chĂȘne, la paille, le chanvre, sont formĂ©s de cette substance. Le ligneux ne se prĂ©sente jamais Ă  nous avec des formes dĂ©terminĂ©es ou cristallines ; il est organisĂ©, il a une texture particuliĂšre donnĂ©e par la vĂ©gĂ©tation. Deux plantes diffĂ©rentes prĂ©sente- 24 COURS ront du ligneux avec une organisation diffĂ©rente. Il est insoluble, sans saveur, sans odeur, d’une densitĂ© qui serait fort differente si l’on prenait la densitĂ© apparente; mais quand on la prend avec l’attention de dessĂ©cher le vĂ©gĂ©tal et d’exclure l’air et les matiĂšres Ă©trangĂšres, on trouve qu’elle est Ă  peu prĂšs la mĂȘme pour tous les vĂ©gĂ©taux. Le tableau suivant des densitĂ©s du ligneux de diffĂ©rens arbres en fournit la preuve. La densitĂ© du ligneux du peuplier est Ă©gale Ă  1,48, du tilleul. 1,48, du bouleau. 1,48, du sapin... 1,46» de l’érable. 1,46, du hĂȘtre. i, 53 , de l’orme. i, 52 , du chĂȘne. i, 52 . VoilĂ  des variations bien faibles, et qui peuvent dĂ©pendre de l’opĂ©rateur. Ce tableau montre aussi que le ligneux pĂšse DE CHIMIE. 25 une fois et demie autant que l’eau. Ces bois nagent pourtant sur l’eau ; c’est que, par l’organisation, le ligneux contient une infinitĂ© de cellules. Le ligneux est insoluble dans l’eau, l’alcool, les acides , les alcalis. Cette insolubilitĂ© le distingue de toutes les substances que nous avons vues. Pour avoir la matiĂšre ligneuse pure, il faut prendre le bois, le laver, l’épuiser successivement par l’eau, l’alcool, les acides faibles, les alcalis faibles. Il restera encore ce que nous nommons la cendre; mais on peut dĂ©terminer pour chaque bois la quantitĂ© de cendre qu’il donne en en brĂ»lant une petite quantitĂ© ainsi on peut tenir compte de cette augmentation dans la recherche des densitĂ©s. Non-seulement la densitĂ© montre que le ligneux est une matiĂšre identique dans tous les vĂ©gĂ©taux, mais l’analyse chimique le prouve d’une maniĂšre incontestable. Voici le rĂ©sultat des analyses que M. ThĂ©nard et moi avons faites. Sur ioo parties, il y a 26 COURS Bois de fer. 52,2i de carbone. 47,79 d’eau. Moelle de palmier. 5i ,56 de carbone, le reste d’eau. Écorce de chĂȘne. j 5i,o4 de carbone. 1 le reste d’eau. Écorce de hĂȘtre. . 52,22 de carbone, le reste d’eau. LiĂšge 64,94 de carbone. I 3o,g2 d’eau. 4,°6 d’hydrogĂšne. Mais le liĂšge est une substance particuliĂšre dont M. Chevreul a fait connaĂźtre les principes constituans c’est une substance qui approche des matiĂšres re'sineuses. , . _ 62,12 de carbone. Ecorce du bois de ,, , . et 52 parties de carbone donnent, d’aprĂšs M. Despretz, 4115° de chaleur; nombres qui ne sont pas trĂšs diflĂ©rens. Ainsi l’on peut dire que 100 kilog. de bois sec ne donnent pas beaucoup plus de chaleur que 52 kilog. de DE CHIMIE. 2Q carbone, ou qu’ils donnent une chaleur plus forte de &. Le bois Ă©tant soumis Ă  la distillation dans des vaisseaux clos, donne de l’eau, des gaz inflammables , une matiĂšre grasse et inflammable, composĂ©e d’une substance solide et d’une substance liquide ; une huile qui donne de l’odeur aux autres produits, et un acide que l’on est parvenu Ă  dĂ©barrasser de cette huile. L’acide provenant de la distillation du bois est trĂšs fort en le distillant une seconde fois, on l’obtient plus pur; cependant il a encore une saveur qui indique la prĂ©sence de l’huile essentielle. On le combine avec de la craie le goudron qui Ă©tait en dissolution se sĂ©pare en grande partie; le reste ne peut se sĂ©parer de l’acĂ©tate de chaux , mĂȘme par des cristallisations successives. Pour enlever ces derniĂšres parties de goudron, il faut employer la calcination mais la chaleur dĂ©compose l’acĂ©tate de chaux ; il y aurait donc une perte considĂ©rable. On transforme le sel en acĂ©tate alcalin, en acĂ©tate de soude, par le sulfate 3o COURS tance analogue Ă  quelques produits vĂ©gĂ©taux, et que l’on trouve surtout dans l’orme. IMPRIMERIE DE HUZARD COUROER, rue du Jardinet, n° 12. uS* LEÇON. - 1 6 JUILLET 1 828. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. Corps inflammables. — PropriĂ©tĂ©s gĂ©nĂ©rales.—Composition.— Huiles grasses. —On peut sĂ©parer de la stĂ©arine et de l’olĂ©ine de toutes les huiles par la pression. — StĂ©arine. — OlĂ©ine. — PropriĂ©tĂ©s des huiles. — Elles sont contenues dans les graines. —Huiles siccatives.—On peut les rendre plus siccatives par la litharge.—Huile de lin, d’Ɠillet, de chenevis. — D’olives. — D’Ɠillet. —Moyen de distinguer un mĂ©lange de ces deux derniĂšres huiles. — Huile de colza.— Moyen de la purifier. —. Huile de navettes. —Sa purification.—Cire.—Cire de mirica cerifera et d’autres vĂ©gĂ©taux. — Caoutchouc. — On le trouve dans beaucoup de plantes en Europe. — De la saponification. — Acide stĂ©arique. — Margarique.— OlĂ©ique. — GlycĂ©rine. — Composition des acides gras. Nous allons nous occuper des corps inflammables. Les substances comprises dans cette section sont nombreuses, de nature mĂȘme fort dis- Chim . ab e 1 2 COURS semblable , quoique ayant des propriĂ©tĂ©s communes, que nous allons commencer par exposer. On entend par matiĂšres inflammables celles qui peuvent brĂ»ler, comme les huiles, la graisse, les huiles volatiles. Ce caractĂšre d’inflammabilitĂ© appartient bien Ă  toutes les substances de cette section, mais il n’appartient pas Ă  elles seules ; le meilleur caractĂšre est celui qui est tirĂ© de leur composition or, toutes ces matiĂšres inflarn- v niables contiennent de l’hydrogĂšne en excĂšs. Nous ajouterons Ă  cela qu’en gĂ©nĂ©ral elles ne sont pas solubles dans l’eau ; les matiĂšres grasses sont toutes dans ce cas. Il est vrai que l’alcool, oui est une substance inflammable, est trĂšs so- lubie. En rĂ©sumĂ©, les matiĂšres inflammables seront pour nous des matiĂšres qui auront excĂšs d’hydrogĂšne sur l’oxigĂšne, relativement aux proportions de l’eau , qui brĂ»leront avec flamme, et dont un grand nombre ne seront pas solubles dans l’eau. Nous diviserons ces substances en deux classes dans la premiĂšre, nous comprendrons celles qui sont insolubles dans l’eau, comme DK CllIMIK. les corps gras, les huiles, les re'siues ; dans la seconde, nous mettrons celles qui sont solubles, comme l’alcool, l’éther. Cette division doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e plutĂŽt comme commode que comme rĂ©elle. Parmi les substances inflammables qui ne se dissolvent pas dans l'eau, il y a les huiles fixes ou huiles grasses, lesquelles comprennent des corps solides. L’huile d’olives en hiver est complĂštement gelĂ©e ; la cire, le caoutchouc, et beaucoup de corps gras sont dans cette classe. Nous ne considĂ©rerons pas l’état solide ou liquide , qui ne change pas la nature chimique de ces corps. L’autre division comprendra les essences, matiĂšres liquides ordinairement, mais quelquefois solides. Enfin, nous aurons Ă  examiner les rĂ©sines, qui se placeront Ă  cĂŽtĂ© des essences, en sorte que nous allons parler d’abord des huiles fixes proprement dites, ensuite des huiles volatiles et des rĂ©sines. Je remarque d’abord que les corps que nous avons Ă  Ă©tudier , quelle que soit leur origine, 28 e LEÇON. I ‱ ‱ 4 COURS qu’elle soit vĂ©gĂ©tale ou animale, sont composĂ©s de carbone, d’hydrogĂšne, souvent d’oxigĂšne, et jamais d’azote ; de maniĂšre que ce que nous dirons ici des matiĂšres grasses, nous l’étendrons aux matiĂšres grasses du rĂšgne animal, et mĂȘme nous serons forcĂ©s, pour Ă©tudier certains corps, de prendre des matiĂšres grasses parmi les substances animales. Nous venons de dire que ces matiĂšres grasses, ou huiles fixes, renferment toujours du carbone et de l’hydrogĂšne, jamais d’azote, et quelquefois de l’oxigĂšne; cependant, le cas le plus gĂ©nĂ©ral est qu’elles contiennent de l’oxigĂšne. L’immense variĂ©tĂ© des corps gras ou des huiles fixes est, pour ainsi dire, effrayante; mais on est parvenu h retirer de ces corps un petit nombre de substances composantes, qui par leurs mĂ©langes divers les reprĂ©sentent ou les forment tous. Nous ne pourrons vous parler que des caractĂšres , des genres ou des espĂšces qui ont quelque importance en Chimie et dans les arts; nu CHIMIE. 5 le temps nous manque pour passer en revue toutes les espĂšces. C’est Ă  M. Chevreul que l’on doit d’avoir simplifiĂ© l’étude de cette partie de la science, par la dĂ©couverte qu’il a faite des changemens que les substances qui composent les corps gras Ă©prouvaient par les agens chimiques. En prenant une des matiĂšres solides dont nous nous occupons, comme le suif, par exemple, ou peut en extraire par des moyens mĂ©caniques convenables deux substances l’une qui est solide Ă  la tempĂ©rature ordinaire et qui, parce qu’elle a Ă©tĂ© extraite du suif, a reçu le nom de stĂ©arine; l’autre qui est liquide, et qui, par son aspect, a reçu le nom d 'olĂ©ine. Puisqu’on peut retirer du suif ces deux substances par des moyens mĂ©caniques, on doit admettre qu’elles y Ă©taient en mĂ©lange; ce qui le prouve invinciblement, c’est qu’en les rĂ©unissant dans les mĂȘmes proportions que donne le suif, on forme du suif. Si l’on prend une matiĂšre plus molle, de l’huile d’olives qui est liquide Ă  la tempĂ©rature ordi- f COURS naire, et qui eu hiver se fige en partie, et qu’ou la traite par des moyens mĂ©caniques, on en sĂ©parera aussi deux parties. Ainsi, en la pressant entre des papiers non collĂ©s , on absorbera la partie liquide , et la partie solide restera sur les papiers; en renouvelantsuffĂźsamment les papiers, on finira par absorber entiĂšrement la partie liquide que les papiers rendront par pression, et l’on aura encox-e de la stĂ©arine et de l'olĂ©ine. Par des moyens mĂ©caniques,' on pe u t donc diviser les huiles fixes et les corps gras en deux substances composantes, l’unesolide, l’autre liquide, et par la connaissance de ce fait nous pouvons nous rendre compte de la nature des corps gras ou des huiles fixes. Ces corps sont plus solides Ă  proportion que la stĂ©arine domine ; ils sont liquides quand au contraire c’est l’olĂ©ine qui domine. Les huiles et les corps gras ont des propriĂ©tĂ©s particuliĂšres, non-seulement Ă  raison des proportions de la stĂ©arine et de l’olĂ©ine, mais encore Ă  raison des matiĂšres colorantes et odorantes qu’elles contiennent. Ces matiĂšres colorantes et DE CHIMIE. 7 odorantes ne paraissent pas,, an reste, faire partie fc'. CHIMIE. 9 f > 7 carbone. La stĂ©arine contient tante. On a cherchĂ©, pour la rendre encore plus utile, Ă  abrĂ©ger le temps de la dessiccation, et l’on y est parvenu en cuisant l’huile Ă  un feu plus ou moins fort. Elle donne de l’eau , une une huile plus fluide qui se sĂ©pare , et elle s’épaissit et se brunit Ă  la fois ; elle est comme une pĂąte molle, et on l’applique, rendue plus fluide par la chaleur, sur les cuirs. On ajoute aussi, en la cuisant, un peu de litharge en poudre impalpable pour la rendre siccative ; cet oxide de plomb fournit de l’oxigĂšne , car le plomb est en grande partie rĂ©duit. On ajoute encore quelquefois du sulfate de zinc; mais on 11e connaĂźt pas les effets de ce corps. Quand on doit employer l’huile de lin avec les couleurs, on ne la rend pas siccative , ou au moins on la dessĂšche trĂšs peu. Cette mĂȘme huile, fortement dessĂ©chĂ©e et mĂȘlĂ©e avec le noir de fumĂ©e, constitue l’huile des imprimeurs. L’huile de chĂšnevis est dans le mĂȘme cas; elle est trĂšs siccative. iG COURS L’huile d'Ɠillet ou de pavot est siccative, et employĂ©e pour la peinture ; on l’emploie aussi pour la table , parce qu’elle n’a pas de saveur. L’huile d’olives se distingue par un parfum qui est celui de l’olive. Dans le commerce on aromatise l’huile d’Ɠillet, en la mĂȘlant avec de l’huile d’olives. La densitĂ© de l’huile d’Ɠillet est de o,C 25 . On met parmi les huiles siccatives l’huile de ricin , qui s’en distingue cependant par une grande solubilitĂ© dans l’alcool, ce qui annonce une nature diffĂ©rente. Comme exemple d’huile non siccative, je citerai l’huile d’olives sa densitĂ© Ă  12 0 est de 0,919. Cette densitĂ©, comme celle de toutes les huiles, est trĂšs variable, selon la tempĂ©rature. Les huiles se dilatent beaucoup par la chaleur, et mĂȘme d’une maniĂšre assez rĂ©guliĂšre, jusqu’à ioo° et au-dessus. On distingue dans l’huile d’olives plusieurs variĂ©tĂ©s , en raison de l’époque de la prĂ©paration. La plus pure est l’huile vierge, extraite par simple TE CHIMIE. '7 pression ; elle a un parfum agrĂ©able, et se prend en masse l’hiver. On a une huile de seconde qualitĂ© , quand l’extraction est opĂ©rĂ©e par l’eau chaude elle est moins agrĂ©able que la premiĂšre. Enfin il y a une huile plus commune que l’on extrait des olives conservĂ©es sans soins, et qu’on a laissĂ©es fermenter; cette huile est excellente pour les savons. L’huile d’olives est beaucoup plus chĂšre que les autres; l'huile d’Ɠillet coĂ»te moitiĂ© moins il est vrai qu’elle ne forme pas des savons aussi parfaits. Dans le commerce, on n’a pas manquĂ© de mĂȘler l'huile d’Ɠillet Ă  l’huile d’olives. On a donnĂ© un moyeu de reconnaĂźtre ce mĂ©lange. Le moyen n’est pas rationnel, mais il est suffisant pour le commerce et les arts il est dĂ» Ă  un pharmacien de Marseille. Il consiste Ă  faire du nitrate de mercure en dissolvant 12 parties de mercure dans i5 d’acide nitrique Ă  58°. Ce nitrate Ă©tant fait, on le conserve pour s’en servir au besoin. On mĂ©lange 92 grammes de l’huile qu’on veut Ă©prouver avec 8 grammes de la dis- Chim. e leçon. 2 COURS iS solution mercurielle ; on agite bien, et on laisse le mĂ©lange du jour au lendemain dans un lieu frais. L’huile d’olives se prend en masse'; l’huile d’Ɠillet ne donne qu’un dĂ©pĂŽt insignifiant leur mĂ©lange donne une masse figĂ©e proportionnelle Ă  la quantitĂ© d’huile d’olives. Ayant les termes extrĂȘmes, on fait des mĂ©langes dans des proportions dĂ©terminĂ©es de l’huile d’olives pure avec l’huile d’Ɠillet, et l’on voit celui qui se rapproche de l’huile que l’on examine. Quand on a l’habitude de ce genre d’épreuve, on peut Ă©valuer la quantitĂ© d’huile d’Ɠillet qui entre dans le mĂ©lange , Ă  prĂšs. Parmi les huiles non siccatives , il faut ranger l’huile d’amandes douces. L’huile de colza et l’huile de navette sont extraites de la graine des plantes de ce nom qui sont cultivĂ©es dans le Nord on les emploie pour l’éclairage et pour la fabrication des savons. Ces huiles sont inflammables ; mais quand on les applique Ă  l’éclairage, elles forment avec les mĂšches ce que l’on appelle champignon , et don- DE CHIMIE. IC nent par consĂ©quent une mauvaise combustion. M. ThĂ©nard a trouvĂ© le moyen de purifier l’huile de colza, ou de dĂ©truire la matiĂšre mĂ©langĂ©e Ă  l’huile qui nuit Ă  l’éclairage. Pour cela, il faut mĂȘler Ă  l’huile 2 centiĂšmes de son poids d'acide sulfurique concentrĂ©; on n’en emploie quelquefois que 1 -j- centiĂšme. On agite l’huile pendant 20 minutes ou une demi-heure ; l’acide sulfurique n’agit pas sur l’huile, et dĂ©truit la matiĂšre Ă©trangĂšre qui forme des flocons bruns. Quand on voit les flocons bien rassemblĂ©s, on juge que l’opĂ©ration est terminĂ©e. On ajoute les d’eau relativement au volume de l’huile; on agite encore , et l’eau enlĂšve l’acide sulfurique. Il faut ensuite livrer au repos pendant 4 Ă  5 jours, et entretenir une tempĂ©rature Ă©levĂ©e pour que l’huile soit plus fluide. On dĂ©cante l'huile, et on la passe au travers du coton mis entre des plaques de mĂ©tal percĂ©es de trous. On purifie l’huile de navette en la battant avec les dĂ©bris de la graine d’oĂč elle a Ă©tĂ© extraite. On forme avec ces dĂ©bris des pains ou des gĂą- 2$ e LEÇON . 2 .. 20 COURS teaux ; en en mettant quelques kilogrammes dans un tonneau avec de l’huile et en agitant, l’huile perd toute matiĂšre Ă©trangĂšre qui lui est enlevĂ©e par la graine. L’huile de palme est ordinairement solide ; elle ne se fond qu’à une tempĂ©rature de 2g 0 . Le beurre de cacao, le beurre de muscade, le beurre de laurier, sont des huiles concrĂštes elles sont toujours pour nous des mĂ©langes de stĂ©arine et d’olĂ©ine. La stĂ©arine y domine, et c’est ce qui leur donne de la consistance. Nous placerons Ă  la suite de ces huiles grasses d’autres corps Ă  l’état solide, mais qui doivent ĂȘtre distinguĂ©s des corps que nous venons d’examiner telle est la cire. Elle est diffĂ©rente par son Ă©tat et par ses propriĂ©tĂ©s chimiques. La cire commune est le rĂ©sultat du travail des abeilles. On avait cru long-temps quelle Ă©tait sĂ©crĂ©tĂ©e par les vĂ©gĂ©taux oĂč les abeilles allaient la recueillir; mais Hubert de GenĂšve a montrĂ© qu’elle Ă©tait le rĂ©sultat d’une sĂ©crĂ©tion particu- DE CHIMIE. 2 t liĂšre de linsecte, car on recueille de la cire en nourrissant les abeilles avec du miel. Cependant les vĂ©gĂ©taux fournissent de la cire par leurs tiges, leurs feuilles, leurs fruits; cette substance est rĂ©pandue partout dans la vĂ©gĂ©tation. Il y a des vĂ©gĂ©taux qui en fournissent une grande quantitĂ©. La cire des abeilles est ordinairement jaune ; mais on peut facilement lui enlever cette couleur. On fond la cire, on la fait tomber sur un cylindre de bois, qui plonge dans l’eau et qui tourne; elle se rĂ©duit en nappes ou en rubans minces qui se dĂ©tachent du cylindre. Ces rubans jaunes, exposĂ©s au soleil pendant quelques minutes , y blanchissent pi’omptement on les Ă©tend sur des toiles pour les exposer au soleil; quand la cire est blanche, on la fond de nouveau et on l’expose encore au soleil alors elle est pure. Dans cet Ă©tat, elle n’a ni odeur ni saveur. .Sa densitĂ© Ă  i5° est de o,g>6 ; elle se fond Ă  63° centigrades. La cire est peu soluble dans l'alcool. A chaud, 23 COURS elle s’y dissout en quantitĂ© notable ; par le refroidissement, elle donne des flocons qui n’ont aucune apparence cristalline. M. John a cru voir deux substances distinctes dans la cire quand on la traite par l’alcool de maniĂšre Ă  ne pas tout dissoudre, on la divise en deux parties; celle qui a Ă©tĂ© dissoute n’a plus les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s, mais il y a eu lĂ  altĂ©ration, et rien ne prouve qu’il y ait deux matiĂšres dans la cire. La cire est particuliĂšrement distinguĂ©e des corps pre'cĂ©dens par le refus de se laisser saponifier. Elle forme une Ă©mulsion, une matiĂšre laiteuse avec les alcalis, mais ne se combine pas. Elle ne s’altĂšre pas Ă©tant fondue avec le carbonate de potasse, car on peut l’en sĂ©parer avec toutes ses propriĂ©tĂ©s. On la dissout dans le carbonate de potasse pour cirer les appartenions. On blanchit la cire par le chlore; mais il se combine avec la cire, et en la brĂ»lant, elle rĂ©pand dans les appartemens des vapeurs Ă©paisses d’acide hydrochlorĂźque. Il faut renoncer Ă  ce moyen de la blanchir. DE CHIMIE. 25 On a trouvĂ© la cire dans le myrica cerifera, arbrisseau qui croĂźt dans la Louisiane. Les baies de ce vĂ©gĂ©tal sont enveloppĂ©es d’une couche de cire que l’on dĂ©tache dans l’eau chaude ; cette cire ne diffĂšre pas sensiblement de celle des abeilles. Selon M. John, elle fond Ă  43°. Elle a une densitĂ© diffĂ©rente de celle que nous avons donnĂ©e pour la cire; exceptĂ© cela, elle lui ressemble. On a aussi donnĂ© le nom de cire Ă  une matiĂšre inflammable que l’on trouve sur l’écorce d’un palmier. Mais cette matiĂšre ayant Ă©tĂ© examinĂ©e derniĂšrement, on lui a attribuĂ© des propriĂ©tĂ©s qui la distinguent des cires et la rapprochent des rĂ©sines. Elle se dissout mieux dans l’alcool que la cire. Elle dematide pour se fondre une chaleur beaucoup plus considĂ©rable il lui faut une tempĂ©rature entre 92 ° et ioo°, comme pour les rĂ©sines. Elle paraĂźt mieux se combiner avec les alcalis. Elle brĂ»le avec de la fumĂ©e, ce que ne fait pas la cire. On ne la brĂ»le pas dans le pays, Ă  moins 2 4 COUK5 que ce ne soit le peuple pour en faire un Ă©clairage de luxe, il faut la mĂȘler avec le suif. Il y a aussi une autre matiĂšre qui mĂ©rite le nom de cire, et que l’on trouve dans le lait de l’arbre de la vache. Le suc de cet arbre est un vĂ©ritable lait; les Indiens s’en nourrissent. On sĂ©pare de ce lait une matiĂšre qui se fond Ă  65°, et qui paraĂźt avoir la plus grande analogie avec la cire ordinaire. Enfin, il y a une matiĂšre que l’on appelle la matiĂšre verte des vĂ©gĂ©taux et qui parait composĂ©e de deux substances, dont l’une se rapproche de la cire. Quand on prend les feuilles et qu’on les traite par l’alcool, on en sĂ©pare une matiĂšre grasse qui, sans avoir toutes les propriĂ©tĂ©s de la cire, s’en rapproche cependant; c’esl un objet qui mĂ©rite de nouvelles recherches. La matiĂšre verte joue un grand rĂŽle dans le rĂšgne vĂ©gĂ©tal ; elle sert Ă  la nutrition, et y remplit les mĂȘmes fonctions que le sang dans les animaux. Nous terminerons 1 histoire de la cire en faisant connaĂźtre son analyse. Sur ioo parties Dli CillMl K. 25 81,7g de carbone. La cire contient I 12,67 d’hydrogĂšne. 5,54 d’oxigĂšne. Cette analyse est de M. ThĂ©nard et de moi. Nous allons maintenant Ă©tudier des corps inflammables solides. Nous placerons ici le caoutchouc. C’est une matiĂšre qui se prĂ©sente Ă  l’état solide; mais elle Ă©tait en dissolution dans le suc vĂ©gĂ©tal qui la contient. Elle a une couleur brune qui lui est Ă©trangĂšre elle est produite par la dessiccation qu’on lui fait Ă©prouver quand on la prĂ©pare. Cette matiĂšre, Ă  l’état solide, est Ă©lastique; c’est ce qui lui a fait donner le nom de gomme Ă©lastique. Pendant l’étĂ©, elle est ramollie. Quand on la coupe en Ă©tĂ© et que l’on rapproche les deux sections, en raison du ramollissement, elles adhĂšrent et se collent l’une Ă  l’autre. Par cette propriĂ©tĂ©, on peut faire avec la gomme Ă©lastique des cylindres du diamĂštre que l’on veut, et ces cylindres lutent parfaitement les tubes ; ils 11e laissent l ien Ă©chapper par les sutures. Mais 2Ô COURS il faut, pour bien souder les coupures, exposer les tuyaux de caoutchouc Ă  la vapeur de l’eau bouillante. On serre le tuyau avec un fil sur le tube qu’on veut luter. Le caoutchouc a une densitĂ© moindre que celle de l eau ; cette densitĂ© est exprimĂ©e par o,g33. Cette matiĂšre brĂ»le trĂšs bien en donnant beaucoup de fumĂ©e ; on n’en a pas fait l’analyse on peut ĂȘtre certain que l’hydrogĂšne y est en excĂšs. Dans l’eau, elle est complĂštement insoluble; elle se dissout trĂšs bien dans l’alcool. Elle se dissout aussi dans l’éther sulfurique, mais il faut des prĂ©cautions particuliĂšres. Si l’on prenait la gomme Ă©lastique et qu’on la fit bouillir dans l’éther sulfurique, elle s’y dissoudrait mal ; il faut auparavant la faire bouillir dans l’eau. L’alcool la prĂ©cipite de la dissolution dans l’éther, parce que l’alccol s’empare de l’éther. Le caoutchouc se dissout dans les huiles essentielles et dans les huiles grasses, et forme des vernis. de chimie. 27 Quoique cette substance donne de l’ammoniaque par la distillation, elle ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme contenant de l’azote; c’est une substance qui lui est Ă©trangĂšre qui contient l’azote. Soumise Ă  l’action de la chaleur, elle donne une masse glutineuse et persiste dans cet Ă©tat. Cette matiĂšre est d’un trĂšs grand usage dans les arts pour les vernis. Elle ne se dissout pas dans la potasse et ne forme pas de savon. On la trouve rĂ©pandue dans un grand nombre de vĂ©gĂ©taux de l’AmĂ©rique mĂ©ridionale et des Indes orientales. Ces arbres ont un suc laiteux dans lequel nage le caoutchouc, mĂȘlĂ© avec une matiĂšre casĂ©euse de nature animale. Ce suc laiteux s’épaissit au contact de l’air, et donne la gomme Ă©lastique blanche. Celle qu’on nous envoie est noire , parce que, pour faire Ă©paissir plus promptement le caoutchouc , on expose le suc laiteux Ă  la fumĂ©e. 2 S COURS Ou trouve le caoutchouc eu Europe dans plusieurs plantes on le trouve dans le guy, dans la scorsonnaire, le salsifis; le suc de ces plantes est laiteux. En prenant une goutte de ce lait, l’humiditĂ© s’évapore, et il reste une petite boulette de caoutchouc. Le suc du figuier et d autres vĂ©gĂ©taux contient aussi cette substance. Ayant parcouru les principaux corps gras, nous allons nous occuper de la saponification. La saponification consiste Ă  mĂȘler le corps gras avec un alcali ou un oxide, avec la potasse, la soude, l'ammoniaque, la chaux, la baryte, la stroutiane , l’oxide de plomb, l’oxide de zinc, etc. Les oxides de fer et de cuivre n’ont pas l’énergie suffisante pour produire la saponification. La saponification peut se faire, soit en prenant un corps gras, soit en prepant un mĂ©lange de stĂ©arine et d’olĂ©ine dans l’un et l’autre cas, la base dĂ©terminera la formation de trois acides, les acides stĂ©arique, margarique et olĂ©ique qui s’uniront avec elle, et d’une substance particuliĂšre Ă  laquelle ou a donnĂ© le nom de glycĂ©rine et qui DK CiriMIE. ^9 reste dans la dissolution. C’est Ă  M. Chevreul que l’on doit la connaissance de ces phĂ©nomĂšnes de la saponification. Pour fixer les idĂ©es, prenons une substance grasse particuliĂšre et une base particuliĂšre, et voyons comment, par l’analyse , on peut acquĂ©rir la preuve de la formation de trois sels dans la saponification, et d’une matiĂšre nouvelle , la glycĂ©rine. Prenons 4 parties de graisse de porc, 4 parties d’eau et 1 partie de potasse caustique. Il faut les faire bouillir jusqu’à ce que la matiĂšre devienne transparente. L’opĂ©ration de la saponification est terminĂ©e quand, prenant de la matiĂšre bouillie et la mettant dans l’eau chaude, elle s’y dissout complĂštement sans laisser d’yeux Ă  la surface. Alors, la graisse est changĂ©e en trois acides, stĂ©arique, margarique et olĂ©ique, et en glycĂ©rine les acides sont combinĂ©s avec la potasse, et forment trois sels rĂ©unis. Les alcalis n’ont d’autre effet que dedĂ©terminer, par leur affinitĂ©, la formation de ces acides; ou bien, s’ils existaient dans la stĂ©arine et dans l’o- 5o COURS lĂ©ine, les alcalis les sĂ©parent, les mettent Ă  nu pour s’en emparer. La glycĂ©rine est soluble dans l’eau; les acides stĂ©arique , olĂ©ique , margarique , n’y sont pas solubles. Si donc ou verse dans la matiĂšre bouillie un acide, comme il s’emparera de la potasse, on aura les trois acides stĂ©arique, margarique et olĂ©ique isolĂ©s Ă  froid, ils formeront comme un prĂ©cipitĂ©; Ă  cbaud, ils viennent nager sur l’eau, et l’on peut les enlever. La glycĂ©rine reste dans la dissolution. M. Chevreul s’est servi de l’acide phosphorique ou de l’acide tartrique pour prĂ©cipiter les acides stĂ©arique , margarique et olĂ©ique on pourrait prendre un acide quelconque. La glycĂ©rine Ă©tant dans la dissolution, en Ă©vaporant jusqu’à siccitĂ© et en traitant par l’alcool, on l’obtient isolĂ©e. C’est une matiĂšre sirupeuse, sans couleur, d’une saveur douce. Il s’agit de sĂ©parer les acides stĂ©arique, margarique et olĂ©ique , et pour simplifier supposons CS CHIMIE. Tt I qu’il n’y en ait que deux , l’acide stĂ©arique et l’acide ole'ique. La graisse d’homme est dans ce cas; elle ne donne que deux acides, l’acide mar- garique et l’acide ole'ique, ou plutĂŽt elle ne fournit, parla saponification, que ces deux acides. On redissout les acides stĂ©arique et olĂ©ique par la potasse aprĂšs en avoir pris le poids, et l’on Ă©tend la dissolution d’une grande quantitĂ© d’eau; avec le temps, il se forme un dĂ©pĂŽt blanc, nacrĂ©. Voici pourquoi. L’eau en grande quantitĂ© dĂ©compose en partie les sels, et il se forme un bi-stĂ©arate et un bi- margarate de potasse, lesquels sont insolubles, tandis que les stĂ©arates et margarates neutres sont solubles. Nous supposons ici qu’il n’y ait que de l’acide stĂ©arique. On sĂ©pare le bi-stĂ©arate qui a entraĂźnĂ© avec lui de l’olĂ©ate ; pour cela, on traite par l’alcool bouillant, qui dissout trĂšs bien l’o- lĂ©ate et le bi-stĂ©arate, et qui Ă  froid ne dissout bien que l’olĂ©ate ; on fait cristalliser ; l’olĂ©ate reste dans l’alcool ; on redissout les cristaux dans l’alcool bouillant; on fait cristalliser de nouveau , COUHS et par des cristallisations successives on a un bi- stĂ©arate assez pur. Pour avoir le stĂ©arate neutre qui reste dans la dissolution, on ajoute une petite quantitĂ© d’acide stĂ©arique; le stĂ©arate, transformĂ© en bi-ste'arate, se pi’écipite, et l’on n’a plus dans la dissolution que de l’olĂ©ate de potasse. On dĂ©compose l’olĂ©ate de potasse par un acide, et l’acide olĂ©ique vient nager sur l’eau. On dĂ©compose aussi le stĂ©arate en le faisant chauffer avec de l’eau et un acide l’acide stĂ©arique perdant la potasse, surnage le liquide. S’il y avait eu, par la saponification, formation d’acide margarique en mĂȘme temps que d’acide stĂ©arique, comme dans l’hypothĂšse que nous avons faite de la saponification de la graisse de porc, on sĂ©parerait le bi-margarate de potasse du bi-stĂ©arate par l’alcool ; le margarate y est plus soluble que le stĂ©arate. L’acide stĂ©arique se prĂ©sente comme une masse blanche; mais si on le fait cristalliser dans l’alcool, on peut l’obtenir en belles aiguilles. Il est JK C1UMIK. tout-Ă -fait insoluble dans l’eau. 11 se fond Ă  70" du thermomĂštre centigrade. Il est trĂšs soluble dans l’alcool, tandis que la matiĂšre grasse y est insoluble 1 partie d’alcool Ă  5 o° dissout 1 partie d’acide stĂ©arique. Ce qui caractĂ©rise l’acide stĂ©arique est d’ùtre solide et gras; de brĂ»ler comme de la cire; de se ondre Ă  70°; d’ĂȘtre soluble dans l’alcool ; de rougir les couleurs bleues vĂ©gĂ©tales ; de pouvoir neutraliser les alcalis, et de former des sels qui cristallisent, et que l’on a improprement nommĂ©s des savons. L’acide margarique ne se distingue de l’acide stĂ©arique que parce qu’il se fond Ă  6o°, et qu’il donne dans ses combinaisons salines des cristaux nacrĂ©s; c’est par ces motifs que M. Chevreul a Ă©tĂ© portĂ© Ă  le considĂ©rer comme un acide particulier ces raisons ne nous paraissent pas suffisantes pour Ă©tablir une diffĂ©rence entre eux. Au reste, pour notre Ă©tude, nous pouvons faire abstraction de l'acide margarique. L’acide olĂ©ique se prĂ©sente comme une ma- 5 G- L. Chim. 28* lecw. tiĂšre liquide il ne se fige qu’à plusieurs degrĂ©s au-dessous de zĂ©ro. Il n’a pas de saveur sensible; il rougit trĂšs peu le tournesol. Il se dissout dans l’alcool et dans l’éther. L’acide stĂ©arique et l’acide olĂ©ique peuvent ĂȘtre volatilisĂ©s l’un et l’autre par une chaleur mĂ©nagĂ©e. L’acide olĂ©ique a pour densitĂ© 0 , 898 . Il se combine trĂšs bien avec toutes les bases. JNous parlerons de quelques-uns de ces sels. Donnons maintenant la composition des acides stĂ©arique et olĂ©ique ; elles diffĂšrent trĂšs peu l’une de l’autre. Et d’abord ils ont le mĂȘme nombre Ă©quivalent 53,35. C’est avec ce nombre qu’ils neutralisent les bases. 463 d’oxigi 100 parties d’acide stĂ©arique contiennent. 9,963 de cari 79,963 de carbone. 12,574 d’hydrogĂšne. oxigene. Ou bien l’acide stĂ©arique estformĂ©de. . 5 atomes d’oxigĂšne. 70 atomes de carbone. 17 i atomes d’hydrogĂšne DK CHIMIE. ioo parties d’acide mar- garique contiennent.. i oo parties d’acide olĂ©i— que contiennent. . . 9,07 d’oxigĂšne. 78,67 de carbone. 12,26 d’hydrogĂšne. 7,59 d’oxigĂšne. 8 i ,32 de carbone. 11,09 d’hydrogĂšne. TMPP ÏMERtE DE , nie du Jardinet, n* 12. 21J LEÇON, l8 JUILLET. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. StĂ©arate et bi-ste'arate de potasse. — OlĂ©ate et bi-olĂ©ate de potasse. — Fabrication du savon. — Diffe'rence du savonblanc et du savon marbrĂ©. — GlycĂ©rine. —Formation des acides stĂ©arique, margarique et olĂ©ique par la distillation et l’action de l’acide sulfurique. —Huiles essentielles. — Les unes contiennent de l’oxigĂšne, les autres n’en contiennent pas. — Essence de tĂ©rĂ©benthine.—Pourl’oblenirpure, on la distille avec l’eau. — C’est le moyen qu’on emploie pour obtenir les huiles essentielles. — Camphre artificiel. — Camphre. — Naphte. — PĂ©trole. — Naphtaline. — RĂ©sines. — Elles se comportent comme des acides.—Colophane.—Copal.—Laque.—Succin. — Alcool. - Relativement aux acides qui sont le produit de la saponification, nous avons Ă  examiner leurs combinaisons avec les diverses bases. Nous par- G -L. leçon. I 2 COURS lerons d’abord de celles qu’ils forment avec la potasse. L’acide stĂ©arique forme avec les bases deux espĂšces de sels des sels neutres, contenant i atome d’acide et i atome de base, ou des bi-stĂ©arates, contenant 2 atomes d’acide et 1 atome de base. Eu chauffant le stĂ©arate neutre de potasse , il se transforme en grumeaux. Dissous dans l’alcool bouillant, il cristallise par le refroidissement en paillettes. Il a une saveur lĂ©gĂšrement alcaline. L’alcool pur, bouillant, en dissout 1 5 parties ; l’alcool moins pur en dissout moins Ă  froid, l’alcool en dissout ^ partie. Les acides, en s’emparant de la potasse, sĂ©parent facilement la matiĂšre grasse ou l’acide stĂ©arique. L’eau dĂ©compose le stĂ©arate de potasse ; nous n’étudierons pas ces phĂ©nomĂšnes de dĂ©composition dans tous leurs dĂ©tails ces phĂ©nomĂšnes dĂ©pendent des proportions d’eau. Nous supposerons que l’on dissout le stĂ©arate neutre dans une grande quantitĂ© d’eau. La potasse a une grande affinitĂ© pour l’eau , plus grande que celle qu’elle a pour l’acide stĂ©a- DE CHIMIE. F* 3 rique le liquide devient laiteux, se trouble, et laisse dĂ©poser une matiĂšre sous forme de petites paillettes nacrĂ©es ; l’eau s’empare d’une portion de la base, et le sur-sel se prĂ©cipite. Les stĂ©arates deviennent insolubles quand l’acide est dominant; c’est le contraire de ce que nous avons vu gĂ©nĂ©ralement jusqu’ici. Les acides rendent ordinairement plus solubles les combinaisons, Ă©tant eux-mĂȘmes trĂšs solubles; mais ici l’acide est une matiĂšre grasse peu soluble. Le sel qui se prĂ©cipite est prĂ©cisĂ©ment le bi-stĂ©arate, que l’on obtient plus pur en le faisant dissoudre dans l’alcool chaud, et en le faisant cristalliser. Lorsqu’on prend du savon ordinaire, qui n’est qu’un mĂ©lange de stĂ©arate, de margarate et d’o- lĂ©ate, et qu’on en fait une dissolution dans l’eau, Ă  froid, la dissolution n’est jamais transparente; Ă  chaud, il se forme un liquide jaunĂątre, qui laisse dĂ©poser une matiĂšre blanche. Ce dĂ©pĂŽt est un bi-stĂ©arate, un bi-margarate et un bi-olĂ©ate. La soude forme , avec l’acide stĂ©arique , des composĂ©s analogues a ceux donnĂ©s par la potasse ‱ G-L. 29 e LEÇO*. COURS f elle forme d’abord uiv stĂ©arate neutre qui se dĂ©compose par l’eau, et donne un bi-stĂ©arate. L’acide olĂ©ique Ă©tant un acide liquide Ă  la tempĂ©rature ordinaire, il forme avec la potasse, la soude et l’ammoniaque , des combinaisons plus solubles dans l’eau que les stĂ©arates et les mar- garates. C’est sur cette propriĂ©tĂ© qu’est fondĂ© le procĂ©dĂ© pour sĂ©parer lucide stĂ©arique de l’acide olĂ©ique ; par des lavages, on peut sĂ©parer le bi- du bi-olĂ©ate. Pour prĂ©parer l’olĂ©ale neutre de potasse, on prend une partie d’acide et une partie de potasse que l’on dissout dans cinq Ă  six fois leur poids d’eau; la combinaison se forme et se sĂ©pare du liquide; on traite ensuite par l’alcool. L’olĂ©ate neutre mis dans l’eau, se prĂ©sente comme une matiĂšre gĂ©latineuse; il ne cristallise pas. En le mettant dans beaucoup d’eau, on n’a pas de prĂ©cipitĂ© sur-le-champ ; ce n’est qu’avec le temps qu’il se forme un sur-sel, un bi-olĂ©ate, des proportions duquel on n’est pas certain. La meilleure maniĂšre d’obtenir le bi-olĂ©ate DE CHIMIE. b est de prendre 2 atomes d’acide contre 1 de base, et de faire bouillir dans 3 ou 4 parties d’eau. La saponification d’une matiĂšre grasse donne toujours pour re'sultat les divers acides dont nous venons de parler, combinĂ©s avec la base que l’on a employĂ©e. Les sels formĂ©s par ces acides avec la baryte, la strontiane, la chaux, et tous les oxides mĂ©talliques sont insolubles ; ils ne peuvent ĂȘtre dissous que dans l’alcool. O11 obtient ces sels par double dĂ©composition. Ils ont diverses couleurs avec l’oxide de cuivre, on a des sels verts qui se dissolvent dans les essences , et qui peuvent ĂȘtre employĂ©s pour la peinture. En versant dans le savon un sel de baryte, de chaux, de strontiane, il se forme un magma qui est un savon Ă  base de baryte, de chaux ou de strontiane. Ce magma a lieu toutes les fois qu’on verse de l’eau de savon dans de l’eau de puits. Toute eau qui donne un semblable prĂ©cipitĂ© a Ă©tĂ© appelĂ©e eau crue, sans doute Ă  cause qu’elle est impropre Ă  la cuisson des lĂ©gumes. On ne doit H COURS pas employer dans les arts, et pour le blanchissage, les eaux de puits, parce qu’elles forment des sels insolubles. On peut cependant enlever la matiĂšre calcaire qu’elles contiennent par une certaine quantitĂ© de savon, et les employer en- suite pour le blanchissage. Je ne m’arrĂȘterai pas Ă  exposer en dĂ©tail les manipulations relatives Ă  la fabrication du savon. La saponification en grand consiste Ă  combiner un alcali, la soude surtout, avec le suif, les matiĂšres grasses, et plus gĂ©nĂ©ralement avec l’huile d’olives qui forme les savons les plus durs. On la mĂȘle avec un peu d’huile d’Ɠillet, afin d’obtenir des savons plus faciles Ă  couper. On distingue dans le commerce deux espĂšces de savons le savon blanc et le savon marbrĂ© ; voici en quoi consiste leur diffĂ©rence. La soude que l’on emploie n’est pas pure ; elle contient de l’alumine et du fer la combinaison de l’huile avec la soude forme le savon blanc ; sa combinaison avec l’alumine et le fer forme un savon noir. Par la cuite, ces deux savons sont mĂȘlĂ©s, KF. CHIMIE. 1 et l’on a une masse grise qui se sĂ©pare du liquide, parce qu’on a soin de le saturer de sel marin. La soude en contient; mais si elle n’en fournissait pas assez, on en ajouterait. Le savon est insoluble dans l’eau salĂ©e. Quand la cuite est terminĂ©e , et que la masse grise est bien formĂ©e, on ajoute une certaine quantitĂ© d’eau pour donner de la liquiditĂ© au savon ; alors la masse grise se partage le savon d’alumine et de fer Ă©tant plus lourd, va au fond; le savon de soude surnage. Celui-ci est blanc, l’autre est noir. On obtient du savon blanc si l’on enlĂšve le savon de soude. Si l’on veut avoir du savon marbrĂ©, on ajoute moins d’eau quand la cuite est terminĂ©e. Le savon noir forme des filamens, de longs fils de matiĂšre qui traversent en tous sens le savon blanc. En faisant refroidir cette masse, on a le savon marbrĂ©, qui est plus dur que le savon blanc. Quand on laisse le savon marbrĂ© exposĂ© Ă  l’air , la couleur se dĂ©truit tout autour, et l’on est Ă©tonnĂ© de voir un cadre blanc renfermant le savon marbrĂ©. 8 COURS Sur 100 parties, le savon blanc contient environ 4,6 de potasse. 5 0 .2 d’huile. d’eau. Sur 100 parties, le savon marbrĂ© contient 6 de soude. 64 d’huile. 36 d’eau. Le savon marbrĂ©, contenant moins d’eau, est en gĂ©nĂ©ral prĂ©fĂ©rable au savon blanc. Si l’on veut savoir combien il y a d’eau dans un savon, on n’a qu’à en prendre 100 grammes et les dissoudre Ă  chaud dans un peu d’eau ; on ajoute de l’acide sulfurique qui s’empare de la soude, et la matiĂšre grasse surnage. Cette matiĂšre , par le refroidissement, se prend en masse ; mais elle n’a pas assez de consistance pour ĂȘtre enlevĂ©e. On ajoute 100 grammes de cire blanche que l’on fait fondre ils s’unissent Ă  la matiĂšre grasse, et forment une masse que l’on enlĂšve DK CHIMIE. 9 complĂštement. On pĂšse cette masse; en en retranchant ioo grammes, poids de la cire ajoutĂ©e , on a le poids de la matiĂšre grasse. On peut obtenir le sulfate de soude, et par consĂ©quent la quantitĂ© de soude donnĂ©e par le savon. Connaissant le poids de la matiĂšre grasse et celui de la soude, on a celui de l’eau en les retranchant de 100 grammes. J’ai dit que pendant la saponification il se formait un autre produit que les acides gras. Ce produit est la glycĂ©rine, matiĂšre sucrĂ©e qui est toujours Ă  l’état liquide, et qu’on n’a pu parvenir Ă  dessĂ©cher, mĂȘme dans le vide, Ă  l’aide de l’acide sulfurique. Sa densitĂ©, Ă  la tempĂ©rature de io°, est de 1,27. Sa couleur est blanche aprĂšs avoir Ă©tĂ© traitĂ©e par le charbon animal. Elle n’a pas d’odeur. Quand on l’expose Ă  l’action de la chaleur, elle se volatilise, et une portion se dĂ©compose en donnant des gaz inflammables. Elle est facilement changĂ©e en acide oxalique, par l’acide nitrique. Elle se dissout dans l’eau et dans l’alcool. IO COUKS Selon M. de Chevreul, ioo parties de glycĂ©rine contiennent 5 1,00 d’oxigĂšne. 40,07 de carbone. 8 ,q 5 d’hydrogĂšne. Si l’on sature l’oxigĂšne par l’hydrogĂšne , 011 voit que sa composition sera 40,07 de carbone. 57,37 d’eau. 2,56 d'hydrogĂšne en excĂšs. La glyce'rine est un produit constant dans la saponification des corps gras. En quoi consiste la saponification? L’air ne joue aucun rĂŽle dans ce phĂ©nomĂšne, car il se produit tout aussi bien dans le vide qu’avec le contact de l’air ou de l’oxigĂšne pur. C’est une opĂ©ration qui se passe entre les Ă©lĂ©mens des corps que l’on emploie il y a une nouvelle combinaison des parties constituantes. La seule chose que l’on puisse dĂ©couvrir, c’est qu’il y a augmentation de poids. T>E CHIMIE. I I En employant 100 parties de matiĂšre grasse, on a davantage en acide et en glycĂ©rine. La graisse , composĂ©e d'hydrogĂšne , d’oxigĂšne et de carbone, sous l’influence de l’alcali, se dĂ©compose en acide gras, et en donne les 92 ou les g 3 centiĂšmes de son poids, et la glycĂ©rine forme plus que le complĂ©ment pour aller Ă  100 parties. La graisse se transforme en acide gras et en glycĂ©rine jfar la fixation d’une certaine quantitĂ© de l’eau qui a servi Ă  l’opĂ©ration de la saponification, et l’alcali dĂ©termine un autre ordre de combinaisons entre les Ă©lĂ©mens de la graisse. On peut comprendre autrement ce qui se passe dans la saponification. On peut admettre que le corps gras contenait l’acide tout formĂ©, combinĂ© avec une substance qui n’est pas de la glycĂ©rine, et qui n’était composĂ©e que de carbone et d’hydrogĂšne, el que cette substance ne demandait que de l’eau pour faire la glycĂ©rine. On peut obtenir les acides gras autrement que par la saponification ; il suffit pour cela de distiller les matiĂšres grasses. COURS 1 2 En distillant le suif, on a obtenu les acides stĂ©arique, margarique et olĂ©ique ; mais on a obtenu en mĂȘme temps un principe odoranl d’une grande tĂ©nacitĂ© et d’une grande fĂ©tiditĂ©. Aussi la distillation ne peut-elle ĂȘtre employĂ©e pour avoir des matiĂšres propres Ă  l’éclairage, Ă  cause de l’odeur qu’ont les acides. La formation des acides gras par la distillation est importante sous le rapport chimique, et ne peut ĂȘtre utile aux arts. On transforme aussi les corps gras en acides par le moyen de l’acide sulfui'ique. Il suffit de mettre de l’acide sulfurique concentrĂ© avec du suif pour obtenir une matiĂšre qui contient les acides stĂ©arique , margarique et olĂ©ique. Ainsi voilĂ  trois moyens, les alcalis, la chaleur, l’acide sulfurique, qui rendent acides les corps gras. Nous allons nous occuper d’une autre division des corps inflammables ; nous allons examiner les huiles essentielles, qui comprennent des corps de consistance diffĂ©rente. DM CHIMIE. I J Ou dĂ©signĂ© par le nom d’huiles essentielles des corps liquides, trĂšs inflammables, ayant une odeur plus ou moins forte et souvent trĂšs agrĂ©able, comme celle de citron, de bergamote et de jasmin. La saveur de ces huiles est Ăącre et brĂ»lante. Elles sont plus lĂ©gĂšres que l’eau, Ă  part un petit nombre. Leur volatilitĂ© paraĂźt bien grande, Ă  en juger par leur odeur une goutte de ces huiles se ferait sentir dans cette enceinte, et la place oĂč elle serait tombĂ©e ne se distinguerait bientĂŽt plus. Elles bouillent h une tempĂ©rature qui n’est pas diffĂ©rente de celle des autres huiles, Ă  i 55 ou 160°. Leur vapeur a une grande densitĂ©; on peut la porter Ă  cinq fois celle de l’air, et mĂȘme un peu plus pour la vapeur de la tĂ©rĂ©benthine. Toutes les huiles essentielles sont peu solubles dans l’eau, mais assez cependant pour que l’eau prenne de l’odeur c’est ainsi qu’on a l’eau de rose, l’eau de fleurs d’oranger. Elles sont trĂšs solubles dans l’alcool, et elles se dissolvent en proportions indĂ©finies dans l’alcool absolu; elles se H COURS dissolvent moins Ă  proportion de l’eau qui entre dans l’alcool ; et en versant une assez grande quantitĂ© d’eau dans de l’alcool oĂč elles seraient en dissolution , il y a prĂ©cipitĂ©. Elles sont solubles dans l’éther elles ne sont pas saponifĂźables, ce qui les distingue des corps gras. On peut les enflammer la plupart par le moyen de l’acide nitrique concentrĂ©; en en versant sur de l’essence , il y a production de chaleur et flamme. Ou est plus sĂ»r de produire cet effet en ajoutant de l’acide sulfurique concentrĂ© Ă  l’acide nitrique ; l’action entre l'acide et l’essence est trĂšs Ă©nergique il en rĂ©sulte une chaleur assez grande pour produire l’inflammation. Les essences exposĂ©es Ă  l’action de l’air s’y altĂšrent peu Ă  peu en absorbant l’oxigĂšne elles deviennent plus Ă©paisses, se changent en substance solide, en matiĂšre rĂ©sineuse. L’essence de lavande ayant Ă©tĂ© laissĂ©e Ă  l’air pendant quatre mois d’hiver par M. de Saussure, elle absorba cinquante-deux fois son volume d’oxigĂšne et ne produisit pas d’eau ; seulement elle a donnĂ© 2 vo- UE CHIMIE. 1 'J lĂ»mes d’acide carbonique. Une essence qui ne contient pas d’oxigĂšne se trouve transformĂ©e par le contact de l’air en matiĂšre qui en contient; celte essence absorbe donc de l’oxigĂšne. Nous diviserons les essences en deux parties en essences qui contiennent de l’oxigĂšne, et en essences qui n’en contiennent pas. La prĂ©sence ou l’absence de l’oxigĂšne leur donne quelques propriĂ©tĂ©s qui ne sont pas bien importantes. Les huiles qui ne contiennent pas d’oxigĂšne sont moins solubles dans l’alcool que celles qui en renferment; la solubilitĂ© paraĂźt mĂȘme en rapport avec la quantitĂ© d’oxigĂšne en effet, les rĂ©sines oĂč il y a beaucoup d’oxigĂšne sont trĂšs solubles dans l’alcool. Les huiles essentielles qui prennent de l’oxigĂšne se rapprochent des rĂ©sines. Les huiles essentielles dans lesquelles il n’y a pas d’oxigĂšne sont les essences de tĂ©rĂ©benthine , de citron, de bergamote , l’essence solide de rose. Toutes les autres essences contiennent de l’oxigĂšne en quantitĂ© variable. Je ne parlerai pas de toutes les essences; je cite- l rai seulement l’essence de tĂ©rĂ©benthine, que l’on retire d’un liquide visqueux, connu dans le commerce sous le nom de tĂ©rĂ©benthine. Ce sont des pins et des sapins qui la donnent, en leur faisant des incisions pendant le temps de la vĂ©gĂ©tation. Cette matiĂšre visqueuse Ă©tant distillĂ©e, donne l’essence de tĂ©rĂ©benthine dont la densitĂ© est de 0,868 Ă  22°. Cette essence bout Ă  167°; la densitĂ© de sa vapeur est 5,013. Elle est composĂ©e , sur 100 parties, de 88,548 de carbone, 11,652 d’hydrogĂšne ; ce qui revient Ă  5 atomes de carbone, 4 atomes d’hydrogĂšne, ou bien encore Ă  2 volumes de vapeur de carbone, 4 volumes d’hydrogĂšne carbonĂ©. Cette matiĂšre, pour ĂȘtre obtenue Ă  l’état pur, exige quelques prĂ©cautions. On peut distiller la IE CHIMIE. I 7 tĂ©rĂ©benthine, mais par ce moyen, on n’a pas l’essence parfaitement pure on met l’essence avec de l’eau, et l’on distille en faisant bouillir; l’eau occupe la partie infĂ©rieure, l’essence surnage. L’essence n’entre en Ă©bullition qu’à iS 1 ] 0 ', mais la vapeur d’eau qui se forme Ă  ioo° en s’en allant entraĂźne la vapeur d’essence correspondante Ă  cette tempĂ©rature, et l’on a l’avantage de faire la distillation sans aller jusqu’à 157°, et sans crainte, par consĂ©quent, d’altĂ©rer la tĂ©rĂ©benthine , qui adhĂšre au verre de la cornue et pourrait se charbonner. Ce procĂ©dĂ© de distillation est employĂ© par Jes parfumeurs pour obtenir toutes leurs essences ; sans cette prĂ©caution, leurs huiles prendraient une odeur empyreumatique. L’essence de tĂ©rĂ©benthine a la propriĂ©tĂ© d’absorber le gaz acide hydrochlorique en quantitĂ© considĂ©rable ; elle en prend plus du de son poids. Pour obtenir cette combinaison, on fait arriver du gaz hydrochlorique dans un flacon qui contient de l’essence. Un grand changement s’opĂšre . Chim 29e leçon. 2 i8 cocas dans l’essence il y a formation d’une matiĂšre solide et liquide. La matiĂšre solide a seule Ă©tĂ© examinĂ©e elle a quelques propriĂ©tĂ©s du camphre, et c’est pour cette raison qu’on lui a donnĂ© le nom de camphre artificiel. Elle est plus lĂ©gĂšre que l’eau, extrĂȘmement inflammable, et exhale alors une vapeur abondante de gaz hydrochlorique, car elle renferme cet acide. Le camphre artificiel se fond au-dessus de ioo\ Quand on le volatilise, il se dĂ©compose en partie ; mais on peut Ă©viter la dĂ©composition en le distillant avec de l’eau, parce qu’alors la chaleur n’est que de ioo°. Il est trĂšs soluble dans l’alcool. Quand on verse de l’acide nitrique dessus, l’acide hydrochlorique est mis Ă  nu. On a analysĂ© le camphre artificiel il est formĂ© de 3 volumes de vapeurs d’essence, 2 volumes de gaz hydrochloi’ique. La plupart des huiles essentielles se combinent aussi avec l’acide hydrochlorique, et elles donnent DE CHIMIE. 9 des prod uits particuliers l'essence de citron donne aussi un camphre solide ; les autres essences donnent des camphres liquides. C’est une propriĂ©tĂ© commune Ă  toutes les huiles essentielles que de donner du camphre. Comme exemple d’essence contenant de l’oxi- gĂšne, je citerai l’essence de lavande. Les essences oxigĂ©nĂ©es se distinguent par une grande solubilitĂ© dans l’alcool ; celle de lavande est si soluble qu'en mettant de l’eau dans sa dissolution alcoolique, elle ne donne pas de prĂ©cipitĂ© sa densitĂ© est 0,877 ' a absorbe de l’acide hydro- ehlorique, et forme une matiĂšre qui ne cristallise pas. Nous avons une matiĂšre qui est tout-Ă -fait analogue aux huiles essentielles, et qui n’en diffĂšre que parce quelle est Ă  l’état solide ; c’est le camphre, vĂ©ritable essence solidifiĂ©e. Nous avons un autre exemple d’essence solide dans l’essence de rose, qui est composĂ©e d’un liquide et d’un solide. Le camphre est retirĂ© d’un arbre que l’on G -L '.*9 e 2.. CO 1RS y. o nomme laurus camphora; on en coupe le bois que l’on met dans un alambic avec de l’eau , et l’on distille. En lui faisant Ă©prouver une seconde distillation, on a le camphre des pharmacies. Le camphre se distingue par une odeur particuliĂšre et forte ; sa saveur est trĂšs Ăącre il est toujours Ă  l’ùtat solide. Il cristallise facilement; il pĂšse presque autant que l’eau sa densitĂ© est de 0,999. ^ u’entre en fusion qu’à 175°, et il bout Ă  la tempĂ©rature de 204°. H nous offre l’exemple d’une substance qui prĂ©sente peu de diffĂ©rence entre le moment de la liquiditĂ© et de la volatilisation l’eau offre ioo° de diffĂ©rence ; c’est cette faible diffĂ©rence entre le point de la fusion et celui de la volatilitĂ©, qui rend l’opĂ©ration de la purification ou de la sublimation du camphre un peu difficile. On la fait ordinairement en mettant le camphre dans un vase couvert d’un tĂȘt ; en chauffant, il se volatilise mais si la vapeur est trop chaude, elle fond le camphre volatilisĂ©, et il retombe dans le vase. Le camphre se dissout dans l’eau ; mais comme il DE CHIMIE. 2 r est volatil, si l’on plonge Ă  moitiĂ© dans l’eau un cylindre de camphre, il prĂ©sentera un phĂ©nomĂšne assez remarquable c’est que ce cylindre se coupera juste au niveau de l’eau. L’eau qui est Ă  la surface dissout et perd le camphre par la volatilisation ; elle en redissout ce qu’elle en a perdu pour en re-r perdre encore par suite de ce double effet, c’est l’eau de la surface qui a le plus d’action dissolvante sur le camphre; aussi tranche-t-elle le cylindre. Le camphre est attaquĂ© par divers acides l’acide sulfurique le dissout, et si l’on chauffe, il donne un rĂ©sidu noir qui renferme du charbon, et une substance qu’on a nommĂ©e tannin artificiel, a cause de ses propriĂ©tĂ©s ce tannin prĂ©cipite la colle forte. L’acide nitrique change le camphre en acide camphorique. D’aprĂšs M. de Saussure, le camphre est composĂ© de 74,38 de carbone, 10,67 d’hydrogĂšne, 14,61 d’oxigĂšne, 0,34 d’azote. COURS 2 2 Le camphre est une huile essentielle concrĂšte, il peut absorber de l’acide hydrochlorique. Il fait partie de quelques huiles essentielles M. Proust l’a reconnu dans l’essence de romarin, de marjolaine ; l’huile essentielle de rose lui en a donnĂ© 0,12; celle de lavande lui en a donnĂ© 0,25, ce qui est considĂ©rable. Toutes ces essences avaient Ă©tĂ© extraites des vĂ©gĂ©taux du royaume de Murcie en Espagne. Avec les essences des vĂ©gĂ©taux de France, on 11’a point obtenu de rĂ©sultats semblables. Les huiles essentielles se trouvent dans toutes les parties des vĂ©gĂ©taux dans les semences, comme celles de l’anis; dans les Ă©corces, et surtout dans les fleurs qui sont leur siĂšge. Les fleurs ne sont odorantes que par l’exhalaison d’une matiĂšre inflammable, qui n’est qu’une huile essentielle. On extrait les essences eu distillant avec de l’eau les semences, les Ă©corces ou les fleurs qui les contiennent; mais il en est qu’il faut prĂ©parer autrement, surtout les essences dont l’odeur est DK CHIMIE. 20 plus faible ou plus fugace, comme celles de violette, de jasmin, de jonquille, de lis, etc. Ou Ă©tend sur un drap de laine blanche, imprĂ©gnĂ© d’huile d’olives ou d’huile d’Ɠillet, les fleurs de violette, de jasmin, etc.; on les recouvre d’un drap semblable sur lequel on met aussi des fleurs, et ainsi de suite. Au bout d’un certain temps, on renouvelle les fleurs. L’huile grasse enlĂšve l’huile essentielle des fleurs, et au moyen de l’alcool, on enlĂšve l’huile essentielle que l'huile grasse avait prise. A la suite des huiles essentielles, nous mettons le naphte et le pĂ©trole. On trouve dans le dĂ©partement du Puy-de-DĂŽme , en Italie et dans d’autres lieux , une huile filante, Ă©paisse, qu’on appelle huile de pierre, parce qu’elle se rencontre dans le rĂšgne minĂ©ral. Cette huile Ă©tant soumise Ă  la distillation, donne une huile plus lĂ©gĂšre, que l’on nomme huile de pĂ©trole. Le charbon de terre distillĂ© donnant la mĂȘme huile de pĂ©trole, il est probable que c’est lĂ  son origine dans le sein de la terre. Cette huile est limpide, fluide; 24 COURS elle a une odeur particuliĂšre qu’on ne peut dĂ©finir elle se distingue des huiles essentielles en ce qu’elle n’a pas d’ñeretĂ©. Sa densitĂ© est de o,j 58 Ă  28°; elle bout Ă  85°,5. Elle est plus volatile que l’eau. L’huile de pĂ©trole brĂ»le trĂšs bien, avec une flamme blanche et fumĂ©e. A l’air, elle ne paraĂźt pas s’altĂ©rer. La densitĂ© de sa vapeur est de 2,855. Elle est insoluble dans l’eau ; soluble dans l’alcool en toutes proportions. Elle est composĂ©e d’hydrogĂšne et de carbone, et sur 100 parties, elle contient 87,22 de carbone, 12,78 d’hydrogĂšne. Cette substance est employĂ©e pour conserver le potassium ; indĂ©pendamment de cette application, qui est peu de chose, on l’emploie en Angleterre pour dissoudre le caoutchouc. On Ă©tend cette dissolution entre deux draps pour les rendre impermĂ©ables. Cette industrie, créée en Angleterre, a Ă©tĂ© importĂ©e en France. UE CHIMIE. 2.» A cĂŽte de cette matiĂšre nous placerons la naphtaline, que l’on obtient en distillant le charbon de terre. Cette matiĂšre est soluble dans l’alcool, et forme, avec l’acide nitrique, des acides particuliers. Nous allons maintenant examiner les rĂ©sines. Ces corps se rapprochent des essences par leur inflammabilitĂ© et leur solubilitĂ© dans l’alcool. Elles s’en distinguent par leur Ă©tat solide, et par la propriĂ©tĂ© qu’ont la plupart de se combiner immĂ©diatement avec les alcalis, de former des sels, et de n’avoir pas besoin pour cette union d’ĂȘtre saponifiĂ©es. C’est dans leur Ă©tat naturel qu’elles s’unissent aux alcalis ; elles ne subissent aucune transformation pour former des savons elles n’ont pas toutes cette propriĂ©tĂ©. Les rĂ©sines ne prĂ©sentent aucune forme dĂ©terminĂ©e. Quelques chimistes ont parlĂ© de leur cristallisation M. Pelletier a annoncĂ© qu’il avait obtenu des cristaux de baume de copahu conservĂ© depuis trente ans. D’autres chimistes disent 26 COU HS aussi avoir obtenu des cristaux de rĂ©sinĂ©. Ces faits demandent Ă  ĂȘtre revus, et jusque lĂ , on pourra dire que les rĂ©sines sont amorphes. Leur saveur est nulle ; quand elles ont de l’odeur et de la saveur, on peut admettre qu’elles contiennent des matiĂšres Ă©trangĂšres. Les rĂ©sines sont fixes, et leur odeur ne pourrait ĂȘtre attribuĂ©e qu’à une matiĂšre volatile. Leur densitĂ© est variable, et est entre 0,92 et 1,2. Elles s'Ă©lectrisent toutes par le frottement, et donnent Y Ă©lectricitĂ© rĂ©sineuse. Elles se fondent Ă  un degrĂ© supĂ©rieur Ă  l’eau bouillante ; elles ne se volatilisent point sans se dĂ©composer il reste alors du charbon, et elles donnent des gaz inflammables trĂšs propres Ă  l’éclairage. Elles brĂ»lent toutes facilement, et donnent une fumĂ©e accompagnĂ©e d’un charbon lĂ©ger qu’on nomme noir de fumĂ©e. C’est mĂȘme sur la combustion des rĂ©sines qu’est fondĂ©e la fabrication du noir de fumĂ©e, art qui est trĂšs simple. On prend la rĂ©sine la plus impure que l’on met IK chimic. 27 dans des pots de terre placĂ©s dans une piĂšce tapissĂ©e de toile. On met le feu Ă  la rĂ©sine; l’air chaud s’échappe Ă  travers les mailles de la toile, et se renouvelle lentement il faut donner le moins d’air possible, pour dĂ©truire moins de matiĂšre charbonneuse. Le noir de fumĂ©e s’attache aux toiles et Ă  toutes les parois de la piĂšce oĂč se fait la combustion. Les rĂ©sines sont susceptibles d’ĂȘtre altĂ©rĂ©es par l’acide sulfurique, qui les convertit en une espĂšce de tannin. L’acide nitrique les altĂšre davantage, et donne aussi une espĂšce de tannin. Les rĂ©sines ont une grande affinitĂ© pour l’alcool. Quand on les fait bouillir avec du carbonate de potasse et de soude, l’acide carbonique se dĂ©gage , et il se forme un savon. I/ammoniaque mĂȘme a cette propriĂ©tĂ©. Leur composition ne s’éloigne pas de celle des huiles essentielles. M. ThĂ©nard et moi nous avons trouvĂ© que a8 COUHS 5 75,94 de carbone. 10,72 d'hydrogĂšne i 3,34 d’oxigĂšne. 1' 76,81 de carbone. La rĂ©sine copal contient ^ 12 ,58 d’hydrogĂšne. io, 5 i d’oxigĂšne. Je remarque que les rĂ©sinĂ©s qui dĂ©coulent sous la forme liquide des arbres, et qui se dessĂšchent Ă  l’air, ne doivent pas ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des matiĂšres pures, mais comme des mĂ©langes de matiĂšres inflammables. La tĂ©rĂ©benthine , par exemple, qui est un liquide visqueux, se rĂ©sout ou deux parties Ă©tant exposĂ©e Ă  l’air en huile essentielle qui s’évapore, et en matiĂšre concrĂšte, qui est la colophane. Si l’on distille la tĂ©rĂ©benthine, et que la distillation soit incomplĂšte, on n’extraira pas toute l’huile essentielle de la rĂ©sine ; c’est l’état oĂč se trouve le galipot , qui contient moins d’huile essentielle que la tĂ©rĂ©benthine. Ce que nous disons de la tĂ©rĂ©benthine s’applique Ă  toutes les substances connues sous le nom DE CHIMIE. 2 f de baumes. Ce sont des substances liquides ou solides qui renferment de l’acide benzoĂŻque. Quand on soumet les baumes Ă  la distillation, ils donnent une huile essentielle odorante , et il reste une matiĂšre rĂ©sineuse qui n’a pas d’odeur ni de saveur. Les l’ésines sont des composĂ©s variables. Dans celles qui sont solides, on doit mĂȘme croire qu’il y en a qui sont des mĂ©langes de plusieurs rĂ©sines. En les traitant par l’alcool, ou les sĂ©pare souvent en deux parties, quelquefois en trois. On ne connaĂźt pas encore Ă  l’état de puretĂ© les produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux, connus sous le nom de rĂ©sines. J’ai parlĂ© de la colophane; je vous donnerai une idĂ©e de ses propriĂ©tĂ©s. C’est une rĂ©sine d’un brun jaune, demi-transparente, d’une densitĂ© tant soit peu plus forte que celle de l’eau; cette densitĂ© est entre 1,07 et 1,08. Elle se rĂ©duit en poudre. Quand on la traite par le naphte, elle ne s’y dissout pas tout entiĂšre; M. de Saussure en a conclu qu’elle contenait deux substances. 5o COURS Les rĂ©sines se comportent comme des acides. Si l’on prend 100 parties de colophane, et 8 parties de potasse Ă  l’alcool, on obtiendra un sel ou un vĂ©ritable savon, qui se comportera avec les acides comme les savons ordinaires. Cette combinaison donne des prĂ©cipitĂ©s par les sels de chaux et les sels mĂ©talliques. La colophane rougit un peu la teinture du tournesol. Dans la combinaison de la colophane et de la potasse, il ne se passe rien de particulier; il n’y a point altĂ©ration ou transformation de la colophane; par la dĂ©composition du savon, on la retrouve tout entiĂšre. Nous regarderons cette rĂ©sine comme le type des autres et comme un acide. Nous citerons quelques autres rĂ©sines. La rĂ©sine copal est employĂ©e dans les arts. Elle se dissout difficilement dans l’alcool ; mais Ă  cause de sa duretĂ© , on la recherche pour faire des vernis. La rĂ©sine, ou gomme laque, n’est pas le produit d’un vĂ©gĂ©tal, mais d’un insecte des Indes 1K CIH M I K. J ! orientales. La femelle dĂ©pose ses Ɠufs sur les branches d’un arbre, et y pe'rit aprĂšs les avoir couvertsdune matiĂšre rĂ©sineuse. Cette rĂ©sine sert en teinture, et entre dans la composition de la cire Ă  cacheter, qui est formĂ©e de 54 parties de gomme laque, 54parties de tĂ©rĂ©benthine, 5 parties de cire, 5o parties de vermillon. Le succin est une matiĂšre rĂ©sineuse dont on se sert pour les vernis. Son origine vĂ©gĂ©tale est aujourd’hui incontestĂ©e, bien qu’on le trouve enfoui dans les sables. M. Berzelius a reconnu cinq subtances dans le succin il y a dĂ©couvert une huile essentielle, deux rĂ©sines, une matiĂšre insoluble dans l’alcool, et l’acide suceinique qui y existe toujours. En parlant de l’acide suceinique, j’ai dit qu’il Ă©tait produit par la distillation du succin, et qu’il n’existait pas tout formĂ© dans les matiĂšres vĂ©gĂ©tales ; c’est une erreur ce fait m’avait Ă©chappĂ©; l’acide suceinique existe dans le succin. Ce que j’en dis ici servira de rectification. Je ne m’arrĂȘterai pas long-tempssur les gommes- COURS 5 a rĂ©sines } nom que l’on donne Ă  des substances trĂšs compliquĂ©es, qui se dissolvent partie dans l’eau et partie dans l’alcool on extrait de ces substances une matiĂšre qui a tous les caractĂšres de la gomme, et par l’alcool on en sĂ©pare une matiĂšre qui a tous les caractĂšres de la rĂ©sine. Par exemple, la gomme gutte contient 20 parties de gomme et 80 parties de rĂ©sine. Les autres matiĂšres qui portent le nom de gommes-rĂ©sines, ont une composition encore plus compliquĂ©e ; elles renferment des huiles volatdes et des sels. Nous avons maintenant Ă  nous occuper des liquides inflammables , solubles dans l’eau ils sont trĂšs nombreux , et la Chimie fait tous les jours de nouvelles-acquisitions dans ce genre. Ue toutes ces substances, la plus importante est l’alcool l’esprit pyro-acĂ©tique, la glycĂ©rine, etc., font partie du groupe que nous nous proposons d’examiner. Un connaĂźt les nombreuses applications de l’alcool. Il est le produit de la fermentation d’une DE CHIMIE. 35 matiĂšre sucrĂ©e mĂȘlĂ©e avec le ferment, qui est une matiĂšre animale. C’est ainsi que le sucre de raisin donne le vin, dans lequel l’alcool est tout formĂ© on l’en extrait par la distillation. Quand l’alcool en sort concentrĂ©, on lui donne dans le commerce le nom Ăżesprit; quand il en sort plus Ă©tendu d’eau, on l’appelle eau-de- vie. DĂšs que sur ioo parties du liquide il y en a 85 d’esprit, on le nomme alcool. Pour avoir l’alcool pur, il faut enlever l’eau avec laquelle il est combinĂ©; mais la distillation est impuissante pour le dĂ©barrasser des derniĂšres portions d’eau , parce que l’eau est volatile il faut la fixer pour obtenir isolĂ©ment l’esprit-de-vin. On y parvient en distillant l’esprit-de-vin dĂ©jĂ  fort avec du chlorure de calcium, qui retient l’eau et laisse Ă©chapper l’alcool, ou en mĂȘlant l’esprit-de-vin Ă  la chaux vive; en distillant, l’alcool passe parfaitement pur on l’appelle alors alcool absolu. Ce liquide a une odeur particuliĂšre qui est forte et agrĂ©able, que tout le monde connaĂźt. Sa saveur est chaude et brĂ»lante; sa densitĂ©, Chim. '.»Q soit directement, soit au moyeu d’agens intermĂ©diaires , que l’on a dĂ©signĂ©s par le nom de mordans. Les matiĂšres colorantes sont extrĂȘmement nombreuses vous en avez la preuve par la variĂ©tĂ© des couleurs que prĂ©sentent les fleurs; mais ce u’est pas lĂ  que l’on va prendre les matiĂšres colorantes elles sont pour la plupart dans des parties des vĂ©gĂ©taux que l’on ne voit pas. Les substances colorantes sont, en gĂ©nĂ©ral, insipides et inodores. Les unes sont solubles dans l’eau, comme les couleurs des bois rouges et jaunes; d’autres le sont dans l’alcool, comme le rucou. Celles que l’alcool dissout se dissolvent en mĂȘme temps dans les huiles, connue font les rĂ©sines; d’autres ne sont solubles ni dans l’eau , ni dans l’alcool, ni dans l’éther, ni dans les acides, Ă  moins qu’ils ne soient concentrĂ©s tel est l’indigo, qui ne se dissout que dans l’acide sulfurique concentrĂ©. Les diverses matiĂšres colorantes sont toutes altĂ©rĂ©es, plus ou moins rapidement, par leur 3o LEÇON. 2 .* 20 COURS exposition Ă  l’air; mais il faut en mĂȘme temps l’action de la lumiĂšre une matiĂšre colorante Ă  l’abri de la lumiĂšre se conserverait long-temps, quoique exposĂ©e Ă  l’air. Si Ă  l’action de l’air et de la lumiĂšre on joint celle de la rosĂ©e, elles se dĂ©truisent inĂ©vitablement. La diffĂ©rence de temps qu’il faut pour les dĂ©truire a fait distinguer les couleurs en bon et en mauvais teint. Si elles sont dĂ©composĂ©es par la lumiĂšre, elles le sont aussi par une chaleur convenable. En faisant passer sur une couleur de l’air humide Ă©chauffĂ© Ă  i 5 o ou 200°, on la dĂ©truit. O11 voit ici que l’action de la lumiĂšre est ramenĂ©e Ă  un simple phĂ©nomĂšne de chaleur. Dans une autre foule de phĂ©nomĂšnes, on trouve aussi que la lumiĂšre agit simplement comme la chaleur. Il est bien entendu que nous ne parlerons pas ici des phĂ©nomĂšnes organiques. On peut avoir une dĂ©composition bien plus rapide encore des diffĂ©rentes substances colorantes par le moyen du chlore. Lorsqu’on plonge une couleur quelconque dans une dissolution de 1JE CHIMIE. 21 chlore ou de chlorure de chaux, elle disparaĂźt, et est remplacĂ©e par une teinte jaunĂątre. Quelle que soit l’intensitĂ© de la couleur, une dissolution de chlore la dĂ©truit. L’action de l’air sur les matiĂšres vĂ©gĂ©tales a Ă©tĂ© mal Ă©tudiĂ©e. On peut cependant la rĂ©duire Ă  quelques faits simples. Lorsqu’une matiĂšre colorante est exposĂ©e Ă  l’air, il y a gĂ©nĂ©ralement fixation d’oxigĂšne, et il est probable qu’il se forme de l’eau. La matiĂšre colorante ayant subi cette altĂ©ration est ensuite enlevĂ©e par divers agens, et mĂȘme par de simples lavages. Quant Ă  l’action du chlore, on comprend trĂšs bien quelle a lieu, parce qu’il s’empare de l’hydrogĂšne de la substance colorante, ce qui le fait passer Ă  l’état d’acide, et alors il se combine avec la couleur altĂ©rĂ©e. Cela est si vrai, qu’on peut rendre sensible son existence dans la matiĂšre altĂ©rĂ©e. C’est ce que nous ferons voir en parlant du blanchiment. C’est ainsi que le chlore agit, non-seulement sur les couleurs, mais encore sur toutes les ma- 22 OU U US tiĂšres vĂ©gĂ©tales, dans la plupart des circonstances. Je citerai pour exemple les corps gras on peut les transformer en d’autres corps, dans lesquels l’hydrogĂšne est remplacĂ© par le chlore. Si l’on prend un acide gras et qu’on le traite par le chlore, celui-ci enlĂšve l’hydrogĂšne, passe Ă  l’état d’acide, et prend la place de l’hydrogĂšne dont il s’est emparĂ©. Tous les corps que j’ai soumis Ă  cette action ont donnĂ© le mĂȘme rĂ©sullai. Les acides gras, traitĂ©s par l’acide hydrochlo- rique, n’éprouvent pas cette altĂ©ration, et supportent encore la saponification. Pour colorer les corps, il est nĂ©cessaire qu’ils soient trĂšs blancs de lĂ  la nĂ©cessitĂ© de procĂ©der au blanchiment des tissus. Il faut, dans cette opĂ©ration, s’y prendre autrement pour les tissus de nature vĂ©gĂ©tale, les tissus de coton, de lin et de chanvre, que pour les tissus de nature animale , la soie et la laine. Les tissus vĂ©gĂ©taux se blanchissent par l’action alternative de l’air, de la lumiĂšre et des lessives alcalines, quand on n’emploie pas le chlore; ou DE CHIMIE. 23 par l’action alternative des lessives et du chlorure de chaux quand on ne peut pas se servir de l’action de l’air qui exige de vastes emplacemens, des prairies. Le lin et le chanvre ont une couleur grise particuliĂšre , qui est susceptible de se dissoudre en partie dans l’eau aussi y a-t-il toujours de l’avantage Ă  traiter les tissus faits avec ces matiĂšres par une premiĂšre lessive. Si dans la lessive on ujoute de l’alcali, il y aura une plus grande quantitĂ© de matiĂšre colorante de dissoute la dissolution alcaline devient brune, et quand on Fexa- mine, elle donne une matiĂšre rĂ©sineuse. L’alcali n’enlĂšve pas toute la matiĂšre colorante ; mais en exposant le tissu Ă  l’action de l’air humide et de la lumiĂšre, la couleur s’oxigĂšne de nouveau , prend le caractĂšre rĂ©sineux, et l’alcali, par une autre lessive, emporte encore de la matiĂšre colorante. Cependant, comme l’altĂ©ration n’a lieu qu’à la surface, il faut rĂ©pĂ©ter six ou sept fois cette action alternative de l’air et des lessives alcalines, afin de parvenir Ă  blanchir parfaitement les tissus. COURS 24 M. Berthollet, Ă  l’action du prĂ© ou de l’air, a substituĂ© celle du chlore. Ainsi, quand on a enlevĂ© une partie de la matiĂšre colorante par le moyen d’une lessive, on traite par le chlore, qui dĂ©truit une portion de la substance colorante; on lessive de nouveau avec l’alcali qui dissout ce qui a Ă©tĂ© altĂ©rĂ©, et qui s’empare en mĂȘme temps de l’acide hydrochlorique qui s’est combinĂ© avec la couleur. La prĂ©sence de l’acide hydrochlorique est manifestĂ©e par le nitrate d’argent, qui, versĂ© dans l’alcali, donne un prĂ©cipitĂ©. O11 traite encore par le chlore, puis on lessive en rĂ©pĂ©tant plusieurs fois cette double opĂ©ration, on arrive Ă  un blanchiment complet. Toutes ces opĂ©rations doivent ĂȘtre terminĂ©es par une eau acidulĂ© on met de l’acide sulfurique dans l’eau, de façon qu’elle ne soit pas plus acide qu’une limonade, et l’on y trempe les tissus. Ce serait sans doute ici que nous devrions donner les moyens de reconnaĂźtre la force du chlore et de l’oxide de manganĂšse; mais le temps ne nous permet pas d’entrer dans ces dĂ©tails. DE CHIMIE. 25 Oa dĂ©termine la force d’une dissolution de chlore, ou de chlorure de chaux, par la quantitĂ© d’indigo qu’elle peut dĂ©truire;.mais les dissolutions d’indigo s’altĂšrent au bout de quelque temps, et quand il y a un mois qu’elles sont prĂ©parĂ©es, on est incertain du rĂ©sultat que l’on obtient. Ainsi, il est important d’avoir un autre moyen de s’assurer de la force du chlore. Voici celui que l’on suit on prend de l'oxide de manganĂšse titrĂ© } et avec la mĂȘme quantitĂ© de cet oxide, on obtient sensiblement la mĂȘme quantitĂ© de chlore. Il y a pour la prĂ©paration du chlore un appareil trĂšs simple, avec lequel on a du chlore ou du chlorure de chaux toujours au mĂȘme titre. On prĂ©pare ces substances, au moment oĂč l’on en a besoin, avec l’oxide de manganĂšse, que l’on peut conserver sans altĂ©ration. Ce que je viens de dire ne s’applique qu’aux vĂ©gĂ©taux; le chlore attaquerait la soie, la laine il leur enlĂšve de l’hydrogĂšne, passe Ă  l’état d’acide , et se combine avec elles en les altĂ©rant. Il faut donc s’y prendre autrement pour en opĂ©- 2i COURS rer le blanchiment. Au .reste, la soie et la laine sont naturellement blanches. La laine contient une grande quantitĂ©' de suint ; or ce suint est un vĂ©ritable savon Ă  base de potasse formĂ© - mentation vineuse, il y a dĂ©gagement d’acide carbonique en quantitĂ© considĂ©rable et production de chaleur. CommencĂ©e Ă  i5°, elle va jusqu’à 56 ou 4o°, et elle devient de plus en plus tumultueuse. Nous supposons que le phĂ©nomĂšne se passe avec le contact de l’air; mais l’air ne joue aucun rĂŽle dans la fermentation elle a lieu dans le vide, dans le gaz carbonique, comme dans l’air ou le gaz oxigĂšne. Quand les cuves sont exposĂ©es Ă  l’air, il se forme, il est vrai, Ă  leur surface, une croĂ»te acescente, et il pourrait y avoir quelque avantage Ă  couvrir la cuve; mais il n’est pas si grand qu’on l’a prĂ©tendu il y a eu beaucoup d’erreurs dites Ă  cet Ă©gard-lĂ . L’acide carbonique se dĂ©gage en si grande quantitĂ©, qu’il forme une atmosphĂšre Ă  la cuve et empĂȘche le contact de l’air. S’il y avait des courans d’air dans le cellier, comme ils pourraient entraĂźner le gaz carbonique, il y aurait possibilitĂ© du contact de l’air lĂ , il faudrait couvrir la cuve pour empĂȘcher la fermentation acide. 1E CHIMIE. ai La fermentation acide ne pouvant avoir lieu qu’aprĂšs la fermentation vineuse, il est toujours facile de connaĂźtre le moment oĂč il est bon de dĂ©cuver. Aujourd’hui, on a un moyen trĂšs prĂ©cis pour cela on distille le liquide dans un petit alambic deux ou trois fois par jour; on constate par ce moyen les variations dans la quantitĂ© d’alcool formĂ©. Tant que la fermentation fait des pi’ogrĂšs, l’alcool augmente; quand elle est terminĂ©e, le produit est constant, tout devient stationnaire il est inutile d’aller plus loin, et l’on peut dĂ©cuver. On a encore un moyen de reconnaĂźtre si la fermentation est terminĂ©e, par la densitĂ© du liquide. Dans le commencement, le moĂ»t est trĂšs dense; il marque quelquefois 125 Ă  l’arĂ©omĂštre de BeaumĂ©, Ă  la tempĂ©rature de i5° quand la fermentation est Ă  son terme, quand le vin est fait, le liquide est plus lĂ©ger que l’eau. Tout le monde sait qu’en versant du vin avec prĂ©caution sur de l’eau, il surnage. Les vins des diffĂ©rens pays, et les vins du mĂȘme 22 COURS pays de diffĂ©rentes annĂ©es, contiennent des quantitĂ©s variables d’alcool. Il n’y a de moyen rigoureux de savoir la quantitĂ© d’alcool contenu dans le vin que la distillation. On a fait des recherches Ă  cet Ă©gard ; je citerai quelques rĂ©sultats. Les vins ordinaires de Bourgogne contiennent iO Ă  ii pour 100 d’alcool absolu, ou, en doublant, 20 Ă  22 parties d’eau-de-vie. Le vin de Paris contient 8 kg parties d’alcool; Malaga, i5; MĂącon, io; le vin du Midi, i3; de Grave, 11 ; Saint-George, i5; le vin de la VendĂ©e, 9 ; le vin de Grenache, le plus fort des vins de France, 16 Ă  17. Ilya cependant des vins beaucoup plus forts celui de Marsala contient 24 parties d’alcool ou 4$ d’eau-de-vie ; c’est moitiĂ© eau et moitiĂ© eau-de-vie. Les vins du midi de la France Ă©tant distillĂ©s, donnent un quart d’eau-de-vie. Plus les vins contiennent d’alcool, et plus ils supportent le transport. Les vins de Bordeaux que l’on exporte doivent contenir beaucoup de spiritueux; aussi ceux que l’on boit Ă  l’étranger DE CHIMIE. 25 sont mĂ©langĂ©s avec le vin de l’Hermitage, avec les vins d’Espagne. Pour supporter de longs voyages, il faut qu’ils aient au moins 1 5 parties d’alcool on leur ajoute quelquefois de l’eau-de-vie. Les biĂšres, les cidres sont trĂšs faibles en alcool; la biĂšre n’en contient que 5 parties. Sa propriĂ©tĂ© enivrante dĂ©pend moins de l’alcool que de l’acide carbonique. On a remarquĂ© que l’acide carbonique enivrait. Les cidres donnent 5 Ă  6 d’alcool ; il y en a qui vont jusqu’à g. Le raisin non Ă©crasĂ© ne fermente pas, et cependant, il contient tout ce qu’il faut pour la fermentation. Voici comment on peut concevoir ce fait c’est que le ferment et le suc du raisin sont sĂ©parĂ©s dans des cellules particuliĂšres ; c’est ensuite que le raisin est couvert par une pellicule qui ne laisse pas pĂ©nĂ©trer l’air. Si l’air n’est pas utile pendant la fermentation, il est cependant indispensable que le suc du raisin ait eu le contact de l’air pour qu’elle s’établisse. Prenez une cloche, remplissez-la de mercure, et faites-y COURS 24 passer du gaz hydrogĂšne, puis prenez une grappe de raisin bien fraĂźche; introduisez-la sous la cloche, et Ă©crasez-la vous aurez du moĂ»t qui aura Ă©tĂ© privĂ© du contact de l’air. Eh bien ! ce moĂ»t ne fermentera pas, ou ne fermentera qu’au bout cT’un mois, six semaines; tandis que s’il eĂ»t eu le contact de l’air, il aurait fermentĂ© tout de suite, Ă  une tempĂ©rature de i5 Ă  20°. Introduisez une bulle d air sous la cloche , ou une bulle d’oxi- gĂšne, grosse seulement comme la tĂȘte d’une Ă©pingle, et la fermentation va partir. Ainsi, pour commencer la fermentation, il faut le contact de l’air ; mais une fois commencĂ©e, l’air n’est plus nĂ©cessaire. Lorsque le moĂ»t a Ă©tĂ© mis en Ă©tat de fermentation, ou lorsqu’il a commencĂ© Ă  fermenter, si on le fait bouillir dans des bouteilles bien bouchĂ©es, il ne fermentera plus ; il se conservera pendant deux ans au moins dans cet Ă©tat. Si, a une Ă©poque quelconque, vous dĂ©bouchez la bouteille, et la transversez dans une autre en bouchant aussitĂŽt, il y aura fermentation, et vous DE CHIMIE. 25 obtiendrez du vin mousseux ; mais si vous faites de nouveau bouillir le vin transvasĂ©, vous arrĂȘterez la fermentation, et vous la rĂ©tablirez aussi en transvasant, et ainsi de suite Ă  volontĂ©. On voit que le simple contact de l’air excite Ă  l’instant la fermentation. Si vous prenez du moĂ»t trĂšs clair, en le faisant bouillir dans un vase bien bouchĂ©, il donne un petit dĂ©pĂŽt et ne fermente plus si vous le transvasez et le faites bouillir, il y a encore un dĂ©pĂŽt, et ainsi, Ă  chaque Ă©bullition, il y a coagulation. Ces dĂ©pĂŽts sont des phĂ©nomĂšnes encore mystĂ©rieux je les cite pour exciter les recherches dont ils doivent ĂȘtre l’objet pour parvenir Ă  les connaĂźtre. L’ébullition du moĂ»t dans des bouteilles bouchĂ©es arrĂȘte la fermentation et est un moyen de le conserver. Non-seulement l’ébullition produit cet effet sur le moĂ»t, mais elle est peut-ĂȘtre employĂ©e pour la conservation de toute matiĂšre vĂ©gĂ©tale ou animale M. Appert l’a appliquĂ©e Ă  toutes sortes d’alimens. Il met les substances vĂ©- 2Ô COUKS gĂ©tales ou animales dans des vases hermĂ©tiquement fermĂ©s, et il fait bouillir. On conserve de cette maniĂši’e le lait, le poisson, les fruits, la viande, et toutes les matiĂšres les plus fermentescibles. Aujourd’hui, il y a un art trĂšs important fondĂ© sur ce procĂ©dĂ©, et qui est mis en pratique pour la conservation des viandes pour la marine, Nous terminerons l’étude de la Chimie vĂ©gĂ©tale par l’examen de deux faits chimiques qui se passent dans la vĂ©gĂ©tation. Je les exposerai sans rien dire de l organisation et de la physiologie vĂ©gĂ©tale. Les graines dessĂ©chĂ©es peuvent se conserver long temps ; elles peuvent ensuite se dĂ©velopper, et pour cela deux circonstances sont nĂ©cessaires l’eau et l’oxigĂšne. Si vous leur donnez de l’eau sans oxigĂšne, elles se gonfleront, elles pourriront et ne germeront pas. L’oxigĂšne seul est Ă©galement insuffisant ; ainsi deux agens sont nĂ©cessaires pour faire lever les grains ; chacun sĂ©parĂ©ment ne produit pas la DE CHIMIE. 27 germination leur concours est indispensable. Si l’on met les graines dans une lĂ©gĂšre couche d’eau , de maniĂšre que l’air puisse avoir accĂšs sur leur partie supĂ©rieure, on verra le germe se dĂ©velopper, et l’on s’apercevra que l’oxigĂšne de l’air est absorbĂ© , et qu’il est remplacĂ© par un volume Ă©gal d’acide carbonique. L’oxigĂšne est donc destinĂ© Ă  enlever une portion du carbone. On peut cependant obtenir la germination par le moyen du chlore, ainsi que l’a fait voir M. de Humboldt, et mĂȘme il est parvenu Ă  faire germer plus promptement qu’avec l’air. Il a imprĂ©gnĂ© les graines d’une dissolution faible de chlore , c’est-Ă -dire qu’il a mis les graines dans de l’eau contenant peu de chlore. Voici ce qui arrive le chlore a une grande affinitĂ© pour l’hydrogĂšne ; il dĂ©compose l’eau, dĂ©composition qui est favorisĂ©e par l’affinitĂ© du carbone de la graine pour l’oxigĂšne de l’eau, et il se forme de l’acide hy- drochlorique et de l’acide carbonique. L’autre phĂ©nomĂšne dont je veux parler est l’action que les parties vertes des vĂ©gĂ©taux exer- 28 COU RS ceut sur l’acide carbonique ; c’est Ă  Priestley que l’on doit la decouverte de cette action. Il mĂ©ditait sur les phĂ©nomĂšnes gĂ©nĂ©raux de la nature il voyait l’oxigĂšne de l’air absorbĂ© par la combustion, la respiration; il ne voyait rien qui pĂ»t remplacer ces pertes. Cependant, ce qui frappe dans la nature et qu’on aime Ă  y voir, c’est son aspect de stabilitĂ©, ce sont ses pertes qui se font d’un cĂŽtĂ© et qui se rĂ©parent de l’autre il en conclut que l’absorption de l’oxigĂšnc, par suite de plusieurs phĂ©nomĂšnes, devait ĂȘtre compensĂ©e par d’autres. GuidĂ© par cette considĂ©ration, il chercha et il reconnut que les plantes rendaient Ă  l’air ce qui lui avait Ă©tĂ© enlevĂ©; qu’elles avaient la propriĂ©tĂ© d’amĂ©liorer l’air ; mais comme il n’alla pas plus loin, comme il ne soumit pas le phĂ©nomĂšne Ă  l’analyse chimique, c’est Ă  Senne- bier qu’on est redevable d’avoir dĂ©montrĂ© que les plantes dĂ©composent l’acide carbonique, s’emparent du carbone et rendent l’oxigĂšne Ă  l'atmosphĂšre. Tel est en effet le moyen suffisant pour restituer l’oxigĂšne que la combustion et IE CHIMIE. 2 e leçon. 3.. 38 COURS a3 fois son volume. L’éther et les essences le dissolvent comme l’eau il dĂ©compose l’eau. Il rougit, mais faiblement, la teinture de tournesol. On peut attribuer cet effet Ă  l’acide carbo nique; car quand on sĂ©pare le cyanogĂšne du cyanure de mercure, il y en a toujours un peu de dĂ©composĂ©. Quand on met le potassium en contact avec le cyanogĂšne, le potassium s’enflamme, mais brĂ»le d’une maniĂšre tranquille ; le cyanogĂšne est absorbĂ© sans dĂ©composition. La quantitĂ© de cyanogĂšne absorbĂ© est Ă©gale en volume Ă  l’hydrogĂšne que le potassium dĂ©gagerait de l’eau. Le produit du cyanure de potassium est tout-Ă -fait semblable Ă  celui que l’on obtient en traitant une matiĂšre animale parla potasse. Le cyanogĂšne Ă©tant inflammable, peut s’analyser en le brĂ»lant dans l’oxigĂšne. Il ne donne pas d’eau ; mais il donne de l’azote, et produit de l’acide carbonique. Pour l’analyser d’une maniĂšre bien simple, on n’a qu’à le faire passer sur l’oxide de cuivre, et UE CHIMIE. 5q l’on obtient 2 volumes d’acide carbonique et 1 volume d’azote. Le cyanogĂšne a une dĂ©nomination qui ne conviendrait qu’a une substance simple; mais cette dĂ©nomination est justifiĂ©e, parce qu’en effet il se comporte comme les substances simples, et surtout comme l’iode. Il est susceptible de s’unir Ă  l’oxigĂšne. Il s’unit particuliĂšrement avec l’hydrogĂšne, et donne un acide que nous allons examiner. Pour prĂ©parer Vacide hydrocyanique, on prend du cyanure de mercure, et l’on y ajoute de l’acide hydrochlonque. L’hydrogĂšne de cet acide se porte sur le cyanogĂšne et le chlore sur le mercure, et l’on a de l’acide hydrocyanique. Mais voici avec quelles prĂ©cautions il faut opĂ©rer on met dans une cornue le cyanure de mercure prussiate de mercure, et par-dessus l’acide hydrochlorique un peu concentrĂ© ; on adapte Ă  la cornue un tube qui contient du carbonate de chaux et du chlorure de calcium. L’acide hydrocyanique , passant Ă  travers ces cours V. CHIMIE. 2 I se trouve du sable ou du verre pile', sans le faire fulminer. Quelle est la nature de cette substance singuliĂšre? Quels sont les Ăšle'mens qui produisent la dĂ©tonation? En mĂȘlant le fulminate d’argent avec de l’oxide de cuivre que l’on met en grande quantitĂ©; en mĂȘlant, par exemple, i dĂ©cigramme de fulminate avec 25 grammes d’oxide de cuivre, on obtient, par la combustion , des fluides Ă©lastiques dans les rapports suivans 2 volumes de vapeur de carbone, i volume d’azote; par consĂ©quent, nous voyons que l’azote et le carbone sont lĂ  dans le mĂȘme rapport que dans le cyanogĂšne. En recueillant tous les produits, on trouve qu’il ne se forme pas d’eau donc l’acide que nous imaginons ĂȘtre dans le fulminate ne contient pas d’hydrogĂšne. On trouve en mĂȘme temps que le carbone et l’azote reprĂ©sentent tout ce qu’il y a dans le fulminate, moins l’oxide 22 COU HS d’argent, et une portion d’argent qui semble manquer. On a facilement la quantitĂ© d’argent qui se trouve dans le fulminate en traitant par l’acide hydrochlorique, qui dĂ©compose le fulminate instantanĂ©ment, et sans que l’on ait Ă  craindre de dĂ©tonation. Il se dĂ©gage une odeur forte , repoussante , d’acide hydrocyanique qui se forme dans cette circonstance. On peut aprĂšs cette dĂ©composition prendre le poids de l’argent. Sur ioo parties de fulminate d’argent, on trouve 72,187 d’argent, 5,54i d’oxigĂšne. Total. .. . 77,528 parties Ă©trangĂšres Ă  l’acide. Par la premiĂšre analyse, on trouve que 100 parties de fulminate donnent 17,160 de cyanogĂšne. 11 y a donc une perte de 5,312 pour aller Ă  100; mais cette perte ne peut pas ĂȘtre de l’eau, puisque l’analyse par l’oxide de cuivre n’en a pas fait connaĂźtre. DE CIUMTE. 23 Nous admettrons que dans le fulminate, il y a un acide particulier forme de i atome de cyanogĂšne et de i atome d’oxigĂšne, et nous formerons ainsi le nombre ioo. Emtraitant le fulminate d’argent par le cyanure de potassium, on le dĂ©compose en partie ; la moitiĂ© de l’argent est prĂ©cipitĂ©e, et il se forme un sel particulier. On prĂ©pare le fulminate de mercure en traitant le mercure par l’acide nitrique et par l’alcool. On a des fulminates avec toutes les bases en sĂ©parant l’argent et en y substituant d’autres substances. Ainsi, la propriĂ©tĂ© de fulminer ne peut pas dĂ©pendre du peu d’affinitĂ© de l’oxigĂšne pour la base. On en fait avec la bary te qui dĂ©tone trĂšs bien. Pour connaĂźtre les fulminates, je renvoie aux Annales de Chimie . Nous ne saurions Ă©puiser toutes les combinaisons du cyanogĂšne. Nous citerons cependant celle qu’il forme avec le soufre. En fondant ensemble 2 cyauoferrure de potassium et 1 partie de soufre, on forme une COURS 2 4 nouvelle substance, le cjanosulj'ure de potassium, qui donne l’acide hydrocyanosulfurique. Le fer du cyanoferrure de potassium s’unissant avec du soufre, se sĂ©pare du nouveau composĂ©. Le cyanogĂšne se combine avec le chlore, avec l’iode. Enfin, le nombre des acides formĂ©s par le cyanogĂšne est extrĂȘmement grand, et il s’accroĂźt tous les jours. Nous terminerons son histoire par quelques rĂ©flexions sur la fabrication du bleu de Prusse. En gĂ©nĂ©ral, pour fabriquer le bleu de Prusse, on calcine des matiĂšres animales avec de la potasse. Cette calcination se fait diversement, selon les ateliers. En France, on opĂ©rait naguĂšre assez mal , et l’on Ă©tait obligĂ© de tirer une grande quantitĂ© de bleu de la Prusse, oĂč la fabrication en a d’abord Ă©tĂ© assez perfectionnĂ©e. En calcinant la matiĂšre animale avec de la potasse, l’eau qu’elle contient dĂ©compose le cyanoferrure de potassium qui se forme, et l’on perd beaucoup de matiĂšre. Le procĂ©dĂ© qui donne davantage de produit , consiste Ă  prendre des charbons de matiĂšre ani- IE CHIMIE. 0,5 male, ou des matiĂšres animales calcinĂ©es dans de vastes chaudiĂšres, qui fournissent un charbon azotĂ© sans humiditĂ©, et Ă  mĂȘler ces charbons avec la potasse, dans des fours Ă  rĂ©verbĂšre; on dĂ©termine la fusion du carbonate de potasse, qui demande une chaleur assez Ă©levĂ©e. S’il ne se trouvait pas de fer pendant cette calcination, on n’aurait que du cyanure de potassium ; mais comme on se sert d’outils de fer pour remuer la matiĂšre, que dans le four il y a des plaques de fer, il se forme du eyanoferrure de potassium. On xemarque que les ustensiles de fer sont promptement rongĂ©s dans cette fabrication. La grande attention qu’il faut avoir dans cette opĂ©ration, c’est de faire fumer le four s’il s’établissait un trop grand courant d’air, on aurait ce que l’on appelle un Jeu oxidant, et une partie du eyanoferrure serait dĂ©composĂ©e. Quand le courant d’air fait fumer le four, on a un feu dĂ©- soxidant. La fumĂ©e prouve que l’oxigĂšne n’était pas en assez grande quantitĂ© pour tout brĂ»ler, et que par consĂ©quent il n’a pas pu se porter sur la COURS 2 G matiĂšre en fusion. Beaucoup d’opĂ©rations des arts dĂ©pendent de la circonstance d’un four fumant ou non fumant. Quand celle dont nous parlons est terminĂ©e, on coule la matiĂšre, on lessive, et l’on prĂ©cipite des dissolutions de fer au maximum par le cyanoferrure de potassium que l’on a obtenu. Les fabricans ajoutent de l’alun, de la craie, de l’amidon mĂȘme, au prĂ©cipitĂ©. Je m’empresse maintenant de vous parler des produits immĂ©diats des matiĂšres animales. Je ne m’arrĂȘterai pas sur leur classification ; je dirai seulement que nous allons Ă©tudier la matiĂšre fibrineuse ou la fibrine, la gĂ©latine ou colle forte, Y albumine, la matiĂšre casĂ©euse, Y urĂ©e , la matiĂšre colorante du sang et le sucre de lait. Il y a encore d’autres produits que nous aurons occasion d’examiner en Ă©tudiant ceux-lĂ . Ce que l’on dĂ©signe par le nom de fibrine est un produit immĂ©diat trĂšs rĂ©pandu il existe dans le chyle, dans le sang, et constitue la fibre musculaire. En lavant la fibre musculaire, on obtient une matiĂšre dĂ©colorĂ©e qui est la fibrine ; mais DE CHIMIE. 2 7 elle n’est pas pure. On l’obtient plus pure en prenant du sang liquide si l’on agite le sang avec un balai, il s’y attache des filamens irrĂ©guliers de fibrine ; si on lave ces filamens, ils perdent leur couleur, et la matiĂšre est d’un blanc grisĂątre. La fibrine est encore lĂ , mĂȘlĂ©e Ă  une matiĂšre grasse , que l’on enlĂšve par l’alcool ; alors on a une substance solide, blanche, sans forme cristalline. En gĂ©nĂ©ral, les matiĂšres animales affectent peu les formes rĂ©guliĂšres , les formes dĂ©terminĂ©es. La fibrine est insipide, inodore; sa densitĂ© est plus grande que celle de l’eau ; elle est insoluble dans l’eau froide ; l’eau chaude la raccornit et en dissout Ă  force de la faire bouillir. Il se dissout une petite quantitĂ© qui se prĂ©cipite par l’évaporation. Les alcalis faibles ont peu d’action sur elle les alcalis concentrĂ©s dissolvent toutes les matiĂšres animales. L’acide acĂ©tique peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le dissolvant de la fibrine elle se gonfle dans cet acide, et finit par s’y dissoudre. L’acide hydrochlorique se combine avec la fl- 28 COURS brine ; il se combine d’ailleurs avec la plupart des matiĂšres animales. Si l’on met un excĂšs d’acide bydrochlorique, on a une combinaison acide. L’acide sulfurique l’altĂšre et produit diverses substances dont une, la leucine, paraĂźt nouvelle. Elle a Ă©tĂ© dĂ©couverte par M. Braconnot. L’acide nitrique jaunit la fibrine ; il forme de l’acide oxalique, et une matiĂšre en flocons jaunĂątres qui n’est pas mĂȘme comme dans sa nature. La fibrine Ă©tant abandonnĂ©e Ă  elle-mĂȘme dans l’eau, entre en putrĂ©faction comme toutes les matiĂšres animales, et se dĂ©truit entiĂšrement. Quand on soumet les cadavres Ă  l’action de l’eau, ils se dĂ©composent la partie osseuse reste, et la partie musculaire est entraĂźnĂ©e. Mais il y a dans un cadavre des matiĂšres grasses qui sont de leur nature inaltĂ©rables ; aussi trouve-t-on, aprĂšs la dĂ©composition des cadavres, une plus ou moins grande quantitĂ© de matiĂšre grasse, et l’on a cru long-temps que cette matiĂšre grasse Ă©tait le rĂ©sultat de la dĂ©composition. DE CHIMIE. 2 D’aprĂšs cette idĂ©e, eu Ecosse oti mettait les chairs des animaux dans la terre, et l’on obtenait en effet des n^atiĂšres grasses, mais pas autant que l’on pensait en recueillir- Le phĂ©nomĂšne mieux analysĂ© a fait voir que les chairs musculaires ne se tranformaient pas en graisse, et qu’ou ne pouvait avoir que celle qui Ă©tait dissĂ©minĂ©e dans la fibrine. Ainsi, nous nous formerons cette idĂ©e de la dĂ©composition des matiĂšres animales, que la fibrine est dĂ©truite et que la matiĂšre grasse se retrouve. Cependant la matiĂšre grasse Ă©prouve une espĂšce d’altĂ©ration. En fouillant dans les cimetiĂšres, ce que l’on y trouve, le gras des cadavres, n’est plus la matiĂšre grasse ordinaire; c’est une matiĂšre saponifiĂ©e par l’ammoniaque que produit la putrĂ©faction. L’existence de ce gras des cadavres n’est pas due Ă  la dĂ©composition de la fibrine, mais Ă  la graisse qui existait avant la putrĂ©faction. La fibrine est trĂšs riche en carbone. 5 o COURS 100 parties de fibrine contiennent. 53,36 carbone. 19,6g oxigĂšne. 7^02 hydrogĂšne. 19,93 azote. Connaissant les Ă©lĂ«mens de la fibrine, on a cherchĂ© Ă  voir s’ils ne pouvaient pas former des combinaisons dĂ©finies; on a trouvĂ©, par ceite recherche, que la fibrine Ă©tait composĂ©e d’oxi- gĂšne et d’hydrogĂšne dans les proportions pour former l’eau, et d’azote et d’hydrogĂšne dans les proportions pour former l’ammoniaque. Je cite cet exemple pour montrer Ă  quelles spĂ©culations on peut se livrer relativement Ă  la composition des matiĂšres animales. D’aprĂšs ces spĂ©culations, on est portĂ© Ă  croire que ces substances sont le produit de proportions dĂ©finies entre leurs Ă©lé— mens ; et si, dans les analyses, on n’obtient pas exactement des proportions dĂ©finies, on l’attribue Ă  l’impuretĂ© des matiĂšres animales. La fibrine, caractĂ©risĂ©e par son insolubilitĂ© dans l’eau, est comme la fibre ligneuse des vĂ©- DK CHIMIE. 3r gĂ©taux toutesdeux forment une infinitĂ© de petits canaux. La gĂ©latine ne fait pas partie des liquides des animaux ; elle se trouve dans les parties molles ou solides, ou, pour mieux dire, ces parties contiennent de quoi la produire. Elle existe dans la chair musculaire, et surtout dans la peau qui se rĂ©duit en colle ; dans les cartilages , les membranes elle forme plus des deux cinquiĂšmes des os. Elle s’obtient en faisant bouillir la peau d’un animal avec de l’eau , ou bien en faisant bouillir les os en les soumettant Ă  une tempĂ©rature Ă©levĂ©e. On peut aussi enlever le phosphate de chaux et les autres substances par des acides, et l’on a pour rĂ©sidu une matiĂšre qui se transforme en gĂ©latine en la faisant bouillir dans l’eau. La gĂ©latine est transparente, blanche sa couleur doit ĂȘtre attribuĂ©e Ă  une altĂ©ration. La colle de poisson donne une gĂ©latine tout-Ă -fait blanche. Elle n’a pas d’odeur sensible; sa saveur est trĂšs faible. Elle est soluble dans l’eau, mais beaucoup COURS 02 plus Ă  chaud qu’à froid. Dans l’eau chaude, elle forme toujours une gelĂ©e plus ou moins forte; par le refroidissement, 2 parties de gĂ©latine dans 100 parties d’eau forment une gelĂ©e. La gĂ©latine n’est pas soluble dans l’alcool; cependant l’alcool ne la prĂ©cipite qu’en partie. Elle n’est pas prĂ©cipitĂ©e par les acides ni par les alcalis. Le chlore altĂšre trĂšs promptement la gĂ©latine ; elle se change en une espĂšce de membrane c’est une combinaison du chlore et de la matiĂšre animale altĂ©rĂ©e. Si l’on examine le liquide, il contient une grande quantitĂ© d’acide hydrochĂŻo- rique le chlore s’est emparĂ© de l’hydrogĂšne de la gĂ©latine. En faisant bouillir long-temps 2 parties d’acide sulfurique contre 1 de gĂ©latine , il se produit, d’aprĂšs M. Braconnot, une matiĂšre sucrĂ©e qui cristallise, et qui est moins soluble que le sucre ordinaire; mais cette matiĂšre sucrĂ©e n’est pas le sucre ordinaire, car elle est azotĂ©e , et donne de l’ammoniaque par la distillation; ensuite elle ne DE CHIMIE. 55 fermente pas, et ne peut ĂȘtre convertie en sucre par aucun procĂ©dĂ©. La gĂ©latine est formĂ©e de la maniĂšre suivante f 47,88 de carbone. j 2 7,21 d’oxicĂšne. Ăźoo parties contiennent **. r^v* 1 '; ^*5^4' -'r^. =- ' ~*.^W ' t'.fĂŻ M^-,.>' 33 * LEÇON. - 1 er AOUT 1828. COURS DE CHIMIE SOMMAIRE. Fib rine. —Albumine. — Action singuliĂšre de l’acide phospho- rique sur cette substance. — CasĂ©um. —UrĂ©e. — Sa formation artificielle.—MatiĂšre colorante du sang. — Sucre de lait.— Corps gras du rĂšgne animal.—CĂ©tine. — Étlial. — Butyrine. — Acides butyrique, caproĂŻque et caprique. — Hircine. — Acide hircique. — CholestĂ©rine. — Acide cholestĂ©rique. — Acide urique et rosacique. —Pyro-urique.—Purpurique. — Du sang. — L’urĂ©e, la stĂ©arine, l’olĂ©ine , la cholestĂ©rine y existent, et sont seulement sĂ©parĂ©es parles divers organes. — Liquides animaux alcalins. — De la bile. — Picromel.— Mucus. — Il paraĂźt ĂȘtre diffĂ©rent dans diverses humeurs. — Humeur aqueuse et vitrĂ©e. —Lactate de soude. — Liquides animaux acides.—De la sueur. — Elle doit son aciditĂ© Ă  l’acide lactique.—Dulait.—De l’urine.—Calculs urinaires. — Calculs d’acide urique. — D’oxalate de chaux ou mural. — De phosphate de chaux. —De phosphate ammoniaco- magnĂ©sien. — Calcul fusible. — Calcul cystique. — Tissu musculaire. —Des cheveux,—des poils, — des ongles.— Du cerveau. — Il contient du phosphore. —Des os. — De Chim. 33 e leçon. 1 2 COURS l’ivoire. — Des lents. — Des coquilles. — De la respiration. — L’air expirĂ© contient de l’acide carbonique. — Il y a de l’eau formĂ©e dans la respiration , et la quantitĂ© d’azote est augmentĂ©e. —L’action de l’oxigĂšne s’est portĂ©e sur la matiĂšre colorante du sang ; il y a dans cette fonction une trĂšs grande quantitĂ© de chaleur perdue, et dont on ne peut assigner remploi. L’étude des animaux nous offre un grand nombre de produits diffĂ©rens, mais que l’on est parvenu Ă  classer, et dans lesquels on reconnaĂźt un certain nombre de substances que l’on dĂ©signe par le nom de matĂ©riaux immĂ©diats des animaux. Un de ces produits, et celui par lequel nous avons commencĂ© leur Ă©tude, est la fibrine, qui forme, pour ainsi dire, la base de tous les organes des animaux. Cette matiĂšre renferme de l’azote, et se distingue par son insolubilitĂ© dans l’eau froide, et mĂȘme dans l’eau chaude, qui ne l’altĂšre que trĂšs peu et n’en extrait qu’une trĂšs petite quantitĂ© de matiĂšre on peut la comparer, sous ce rapport, Ă  la matiĂšre ligneuse des vĂ©gĂ©taux. Cette fibrine a la propriĂ©tĂ© de contracter des combinaisons avec les acides et avec les alcalis. Lorsqu’on la traite par les acides acĂ©tique, hy~ drocblorique, sulfurique, nitrique, qu’on la fait DE CHIMIE. dĂźgĂ©i'er Ă  froid dans ces acides, il se produit une combinaison fortement acide , et qui est soluble dans l’acide acĂ©tique. Cç phĂ©nomĂšne de dissolution se pi'Ă©sente dans une foule de circonstances oĂč la matiĂšre animale entre en combinaison avec les acides c’est ce que l’on voit pour la matiĂšre casĂ©euse, albumineuse. La seconde matiĂšre que nous avons Ă©tudiĂ©e est la gĂ©latine, matiĂšre qui n’existe pas dans les animaux, mais qui est faite particuliĂšrement avec les membranes, le tissu cellulaire, et des substances qui se trouvent dans les parties solides. Les parties liquides n’en fournissent point. 11 suffit de l’ébullition pour l’obtenir. Elle est caractĂ©risĂ©e par la propriĂ©tĂ© de se dissoudre dans l’eau chaude et de former, parle refroidissement, une gelĂ©e. Cette matiĂšre n’est pas prĂ©cipitĂ©e de ses dissolutions dans l’eau par les acides ni par les alcalis. Une autre substance que nous avons Ă  examiner, toujours comme matiĂšre immĂ©diate des animaux, est celle que l’on a dĂ©signĂ©e par le nom d 'albumine , et qui se trouve pure ou Ă  peu 33 e !.. 4 COURS prĂšs pure dans le blanc d’Ɠuf. Cette matiĂšre est rĂ©pandue dans l’économie animale on la trouve dans le sang, dans l’eau des hydropiques, dans l’eau des vĂ©sicatoires, dans les ampoules, et, en un mot, dans les liquides sĂ©crĂ©tĂ©s par les membranes sĂ©reuses. Voici quelles sont ses principales propriĂ©tĂ©s l’albumine est un liquide visqueux , qui n’a pas de saveur sensible ni d’odeur. Le blanc d’Ɠuf a une rĂ©action alcaline, parce qu’il contient du carbonate de soude ; mais on le purifie par l’alcool, qui s’empare du sel. L’albumine est de nature semblable dans tous les liquides oĂč l’on peut la trouver. Mise en contact avec les acides, elle se coagule et forme des prĂ©cipitĂ©s , surtout quand on emploie des acides minĂ©raux, comme les acides sulfurique, nitrique, hydrochlorique si l’on ajoute ensuite de l’acide faible, le prĂ©cipitĂ© peut disparaĂźtre en favorisant l’action par la chaleur; mais si l’acide que l’on a d’abord mis Ă©tait en quantitĂ© considĂ©rable, le prĂ©cipitĂ© serait persistant ; il faut, pour qu’il se dissolve, que la combinaison soit pour ainsi dire neutre. DE CHIMIE. 5 L’acide phosphorique et l’acide ace'tique ne prĂ©cipitent pas l’albumine cette exception est remarquable. Mais si l’on prend l’acide phosphorique et qu’on le calcine dans un creuset, alors il prĂ©cipitĂ© trĂšs abondamment l’albumine ; et le mĂȘme acide calcinĂ©, conservĂ© quelques jours Ă  la tempĂ©rature ordinaire , ne prĂ©cipite plus, sans qu’on puisse dire quel changement il a Ă©prouvĂ©. Si l’acide acĂ©tique n’a pas la propriĂ©tĂ© de prĂ©cipiter l’albumine, l’alcool la prĂ©cipite trĂšs bien, et le prĂ©cipitĂ© n’est plus soluble en Ă©tendant d’eau. Les molĂ©cules se sont agrĂ©gĂ©es, et ont formĂ© un tout diffĂ©rent du premier seulement par l’arrangement des molĂ©cules ; il n’y a pas d’autre changement que celui qui rĂ©sulte de la cohĂ©sion. La propriĂ©tĂ© la plus caractĂ©ristique de l’albumine est de se coaguler par l’action de la chaleur; elle se racornit, et devient dure. L’air ne joue aucun rĂŽle dans cette coagulation ce fait n’est pas encore expliquĂ©. Dans les matiĂšres animales qui ne cristallisent pas, on peut cependant ad- 6 v COURS mettre une certaine affinitĂ© entre leurs molĂ©cules; dans l’état liquide, cette affinitĂ© existe ; la chaleur ne fait qu’exciter la cohĂ©sion, et de lĂ  rĂ©sulterait la coagulation. Quand on veut combiner du soufre avec un mĂ©tal, on est obligĂ© de chauffer. On peut donc concevoir que l’action de la chaleur excite l’action rĂ©ciproque des molĂ©cules de l’albumine. Les alcalis ne coagulent pas l’albumine ; ils la dissolvent, et l’on peut la sĂ©parer par le moyen des acides. L’ammoniaque a un pouvoir dissolvant excessivement faible; la potasse et la soude en ont un bien plus grand. ! 52,88 de carbone, 15,70 d’azote. 23,87 d’oxigĂšne. 7,54 d’hydrogĂšne. La matiĂšre albumineuse, comme nous avons dit, se trouve particuliĂšrement dans les Ɠufs. Elle est susceptible de se conserver assez longtemps. Les oeufs qui sont privĂ©s du contact de l’air ne s’altĂšrent pas ; l’air pĂ©nĂštre Ă  travers la coquille des Ɠufs, et remplace l’eau que l’albu- Ut CHIMIE. 7 mine perd pour empĂȘchera la fois l’évaporation et le passage de l’air, on a imaginĂ© plusieurs moyens. Le plus efficace consiste Ă  mettre les Ɠufs frais dans un lait de chaux; de cette maniĂšre , on les trouve encore frais au bout d'un an. On peut aussi les Ă©chauder, ce qui coagule l’albumine, l’empĂȘche de diminuer de volume, et de donner accĂšs Ă  l’air dans l’intĂ©rieur de l’Ɠuf. L’albumine se coagule Ă  72 0 ; mais pour cela, il faut que sa dissolution soit concentrĂ©e jusqu’à un certain point. Si la dissolution Ă©tait trop Ă©tendue, la liqueur se troublerait, mais les molĂ©cules , trop Ă©loignĂ©es les unes des autres, ne pourraient pas se rĂ©unir. I/acide nitrique forme des flocons dans l’albumine. On emploie l’albumine pour la clarification des liquides. En mettant un blanc d’Ɠuf battu avec un peu d’eau dans un liquide et en chauffant, il entraĂźne en se coagulant toutes les matiĂšres Ă©trangĂšres. On emploie aussi les blancs d’Ɠufs pour clarifier les vins. Le casĂ©um ou la matiĂšre casĂ©euse n’exislc que 8 COUKS dans le lait des animaux, oĂč il est en suspension avec la matiĂšre butyreuse. Pour l’obtenir, on peut s’y prendre de plusieurs maniĂšres. On abandonne le lait Ă  lui-mĂȘme ; il s’en sĂ©pare une couche jaunĂątre ; c’est la crĂšme qui renferme la matiĂšre butyreuse le liquide est encore d’un blanc opalin, d’un blanc laiteux, couleur qui lui est donnĂ©e par le casĂ©um que l’on en retire ; en jetant un peu d’alcool, il se forme une coagulation de la matiĂšre casĂ©euse. Ou bien on abandonne le lait Ă  lui-mĂȘme; il s’aigrit promptement dans les temps chauds, et l’acide coagule le casĂ©um un peu de vinaigre suffit aussi pour le coaguler. On met le casĂ©um sur du papier brouillard, et l’on enlĂšve l’eau par la pression. Toutefois, la matiĂšre casĂ©euse ainsi obtenue contient un peu de matiĂšre butyreuse ; mais en traitant par l’éther on sĂ©pare la matiĂšre grasse, et l’on a le casĂ©um dans son Ă©tat de puretĂ©. Cette substance ainsi obtenue est molle , blanche, insoluble dans l’eau, et' ressemble Ă  l’albumine coagulĂ©e; on a mĂȘme comparĂ©, sous d’autres rapports, ces deux substances l’une Ă  DE CHIMIE. g l’autre, et les diffĂ©rences assignĂ©es jusqu a prĂ©sent sont trĂšs faibles. La matiĂšre casĂ©euse se dissout dans les alcalis, dans les acides vĂ©gĂ©taux concentrĂ©s, dans les acides minĂ©raux affaiblis. L’ammoniaque dissout trĂšs bien le casĂ©um, tandis qu’elle ne dissout pas l’albumine. Les acides minĂ©raux concentrĂ©s prĂ©cipitent la matiĂšre casĂ©euse, la chaleur ne la coagule pas. Dans le lait, elle se coagule par les acides ; aussi quand le lait s’aigrit il y a coagulation, ce qui est dĂ» Ă  la formation d’un acide particulier, par suite de la rĂ©action des Ă©lĂ©mens du petit-lait. Cet acide se forme promptement en Ă©tĂ©. Les acides minĂ©raux coagulent moins bien la matiĂšre casĂ©euse dans le lait que les acides vĂ©gĂ©taux , parce qu’ils forment une combinaison en partie soluble aussi le prĂ©cipitĂ© est moins abondant quand on aigrit le lait par ces acides, que quand on l’aigrit par les acides vĂ©gĂ©taux. Le casĂ©um, combinĂ© avec un acide minĂ©ral, peut en ĂȘtre sĂ©parĂ© par le carbonate de baryte, de chaux, etc.; il se fait une effervescence; c’est IO COURS l’acide carbonique qui se dĂ©gagĂ©. En traitant ensuite par l’eau, le casĂ©um se dissout, forme une matiĂšre gommeuse qui se rĂ©unit en pellicules. Le casĂ©um, abandonnĂ© Ă  lui-mĂȘme ^Ă©prouve une putrĂ©faction qui n’est pas repoussante. Cette putrĂ©faction forme le fromage, matiĂšre un peu compliquĂ©e , et dorme naissance Ă  un acide, l’acide casĂ©ique , qui a besoin d etre encore Ă©tudiĂ©. La matiĂšre casĂ©euse se distingue encore plus de l’albumine par sa composition , que par les caractĂšres que j’ai indiquĂ©s. Î 5 c,78 de carbone. 2i,38 d’azote. 11,41 d’oxigcne. 7,43 d’hydrogĂšne. On voit que le casĂ©um contient beaucoup plus de carbone et d’azote que l’albumine ; et bien qu’on ne puisse pas se flatter d’avoir opĂ©rĂ© sur des matiĂšres trĂšs pures, la diffĂ©rence n’en est pas moins rĂ©elle. Une substance qui joue un rĂŽle important dans DE CHIMIE. I I 4 l'Ă©conomie animale , et qui se trouve dans un liquide sĂ©crĂ©tĂ©, est Y urĂ©e 3 principe caractĂ©ristique de l’urine. L’urĂ©e est une substance azotĂ©e , blanche , cristallisant bien en lames carrĂ©es, oblongues, assez Ă©paisses. C’est un exemple remarquable de cristallisation parmi les matiĂšres azotĂ©es ; elle est de toutes les matiĂšres animales la plus azotĂ©e. Sa saveur est fraĂźche, un peu piquante et un peu urineuse ; c’est elle qui donne Ă  l’urine ses vĂ©ritables caractĂšres elle se dissout dans l’eau, elle se dissout Ă©galement trĂšs bien dans l’alcool, mais elle n’est pas soluble dans l’éther. ExposĂ©e Ă  l’action de la chaleur, l’ui’ée se dĂ©compose aisĂ©ment, et se change pour ainsi dire en carbonate d’ammoniaque; c’est du moins la matiĂšre animale qui donne le plus de carbonate d’ammoniaque. AbandonnĂ©e Ă  l’air dans une dissolution trĂšs Ă©tendue d’eau, elle se dĂ©compose et se change aussi en carbonate d’ammoniaque. Lorsqu’on verse dans une dissolution d’urĂ©e de l’acide nitrique, il y a combinaison immĂ©diate , et il se forme un composĂ© que l’on a 12 COURS nommĂ© nitrate d’urĂ©e, et dans lequel l’acide et l’urĂ©e sont en proportions dĂ©finies. L’urĂ©e forme aussi une combinaison dĂ©finie avec l’acide oxalique. On peut faire cristalliser le nitrate et l’oxalate d’urĂ©e ; ces sels contiennent i atome d’acide et 2 atomes d’urĂ©e. Pour obtenir l’urĂ©e, il faut Ă©vaporer l’urine jusqu’à consistance sirupeuse; on a un liquide noir dans lequel on verse de l’acide nitrique il se forme un prĂ©cipitĂ© de nitrate d’urĂ©e qui est colorĂ© ; on le recueille, on le presse entre des papiers absorbans, on le lave avec un peu d’eau, et on le presse de nouveau. On fait l’opĂ©ration Ă  froid ; Ă  zĂ©ro, on a des nitrates d’urĂ©e blancs. On traite par le carbonate de potasse, on Ă©vapore ; on traite le rĂ©sidu par l’alcool qui ne dissout que l’urĂ©e, et l’on fait cristalliser par l’évaporation de l’alcool. L’urĂ©e prĂ©sente un grand intĂ©rĂȘt, parce qu’on est parvenu Ă  la former de toutes piĂšces; c’est la premiĂšre matiĂšre animale que l’on forme ainsi. WĂŽlher, en dĂ©composant du cyanate d’argent par du carbonate d’ammoniaque, a obtenu de DE CHIMIE. i3 l’iirĂ©e dans la dissolution, et il a vu que l’urĂ©e rĂ©sultait de la combinaison de i atome d’acide cyanique, i atome d’ammoniaque, i atome d’eau. Prout a trouvĂ© le mĂȘme rĂ©sultat par l’analyse. Ainsi l’urĂ©e n’est que du cyanate d’ammoniaque avec i atome d’eau ; elle doit donc ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un vĂ©ritable sel. Cependant, une fois qu’on l’a formĂ©e, on ne peut pas en sĂ©parer les diverses parties, sans doute Ă  cause de la prĂ©sence de l’eau. L’urĂ©e contient 2 atonies de carbone. 2 atomes d’oxigĂšne. 4 atonies d’hydrogĂšne. 2 atomes d’azote. Une autre substance que nous plaçons ici au nombre des matĂ©riaux immĂ©diats des animaux, est la matiĂšre colorante du sang, qui a un emploi si important dans l’économie animale et dans les phĂ©nomĂšnes de la respiration. Cette matiĂšre colorante du sang peut ĂȘtre ob- COL' fiS tenue de plusieurs maniĂšres. La plus simple est de laisser le sang en repos aprĂšs en avoir sĂ©pare la partie fibrineuse; il se forme par le repos un dĂ©pĂŽt de matiĂšre colorante. Le sang, au sortir de la veine ou de l’artĂšre, passerait Ă  travers un filtre les principes qui le constituent sont alors bien unis ou bien en dissolution; mais peu Ă  peu la fibrine et la matiĂšre colorante s’en sĂ©parent, soit parce qu’il se forme de nouveaux composĂ©s, soit que, sousl’influence de la vie, la fibrine et la matiĂšre colorante fussent tenues en dissolution. Quoi qu’il en soit, on obtient la matiĂšre colorante Ă  peu prĂšs pure par le procĂ©dĂ© que nous venons d’indiquer, et qui est dĂ» Ă  M. Brande. Mais comme le sang contient de l’albumine, la matiĂšre colorante en se sĂ©parant en entraĂźne toujours avec elle. M. BerzĂ©lius a proposĂ© un autre procĂ©dĂ© pour obtenir cette matiĂšre pure; le meilleur est celui de M. Yauquelin. Il traite le caillot du sang par l’acide sulfurique ; il prend 4 parties d’acide qu’il Ă©tend de DF. CHIMIE. 15 8 parties d’eau, et il fait chauffer jusqu’à ĂŽo ou 6o° pendant plusieurs heures. Pourquoi cette action de la chaleur? c’est que la matiĂšre albumineuse peut ĂȘtre dissoute par l’acide un peu fort; de sorte que la matiĂšre colorante, qui n’est pas attaquĂ©e par l’acide ou qui rĂ©siste mieux, se sĂ©pare de la fibrine. Il filtre et sature ensuite l’ammoniaque il se sĂ©pare une matiĂšre d’un rouge brun, qu’on lave jusqu’à ce que l’eau de lavage ne donne pas de prĂ©cipitĂ© par l’eau de baryte. La matiĂšre colorante obtenue par ce procĂ©dĂ© se prĂ©sente comme un prĂ©cipitĂ© sans cohĂ©rence. DessĂ©chĂ©e, elleparait noire, et prĂ©sentela cassure du jayet. Elle se distingue par une couleur permanente qui est celle du sang ; elle est insoluble dans l’eau ; elle peut y ĂȘtre tenue en suspension, pai’ce que sa densitĂ© diffĂšre assez peu de celle de l’eau; elle finit cependant par se prĂ©cipiter. Si on la fait bouillir avec l’eau, elle Ă©prouve une espĂšce de coagulation, et alors la suspension n’a plus lieu, elle se prĂ©cipite. i6 COURS La matiĂšre colorante est insoluble dans l’alcool, dans l’éther ; mais elle est soluble dans les acides, et dans l’acide sulfurique surtout. Elle se dissout encore mieux dans les alcalis. Pendant quelque temps , on l’a considĂ©rĂ©e comme devant sa couleur au fer; aujourd’hui on est bien convaincu que la couleur est due Ă  la composition particuliĂšre de cette substance, et qu’il en est de la matiĂšre colorante du sang comme des matiĂšres colorantes qu’on extrait des vĂ©gĂ©taux. La matiĂšre colorante, obtenue par le procĂ©dĂ© de M. Vauquelin, Ă©tant brĂ»lĂ©e, se dĂ©truit complĂštement, et aprĂšs l’avoir incinĂ©rĂ©e on ne trouve aucun atome de fer , tandis qu’on en trouve beaucoup dans le liquide acide qui l’avait enlevĂ©e du caillot. Cette seule expĂ©rience prouve que la matiĂšre colorante ne doit pas sa couleur au fer. On supposait autrefois que le fer qui Ă©tait dans le sang, et qu’on n’avait pas cherchĂ© Ă  sĂ©parer, y Ă©tait Ă  l’état, de sous-pbospbate. Quand on a une dissolution de matiĂšre colorante du sang, on ne peut accuser la prĂ©sence du fer par aucun moyen. M. BerzĂ©lius avait conclu DE CHIMIE. J 7 de lĂ  que le fer y Ă©tait Ă  l’état mĂ©tallique, parce qu’il savait, par les expĂ©riences de M. Rose, que lorsqu’il se trouve du fer dans l’albumine, il n’est pas prĂ©cipitĂ© ; mais si l’on met du chlore qui sĂ©pare l’albumine sous forme de flocons, on manifeste bientĂŽt la prĂ©sence du fer. Nous remarquerons Ă  cette occasion que beaucoup de matiĂšres animales albumineuses, et mĂȘme la fibrine, ont la propriĂ©tĂ© d’empĂȘcher la prĂ©cipitation du fer par les agens ordinaires , Ă  moins que le fer ne soit en grande quantitĂ©. C’est cette observation qui avait trompĂ© sur la prĂ©sence du fer dans la matiĂšre colorante. Cette matiĂšre a la propriĂ©tĂ© de changer de couleur dans la respiration, et de passer du rouge foncĂ© au rouge vif. Il y a encore un principe immĂ©diat des animaux , auquel on a donnĂ© le nom de sucre de lait, parce que c’est dans le lait qu’on le trouve. Quand le lait est aigri, et qu’on en a sĂ©parĂ© la matiĂši’e butyreuse et casĂ©euse, on a le petit-lait c’est ce liquide qui, Ă©tant clarifiĂ© avec un blanc d’Ɠuf, puis Ă©vaporĂ©, donne des masses considĂ©- Chim. 33e leçon. 2 COU K 3 ltt rĂąbles de sucre de lait. Ou le pre'pare dans les pays oĂč il J a d’abondans pĂąturages, et particuliĂšrement en Suisse. Cette substance est blanche et cristallise parfaitement; ses cristaux sont des prismes quadrangulaires, termines par des py- ramidesĂ quatre faces. Elle sucre assez bien. L’eau en prend le dixiĂšme de son poids ; l’alcool en prend trĂšs peu. Ce qui distingue ce sucre du sucre ordinaire , c’est qu’il se change en acide mucique par l’acide nitrique, au lieu de se changer en acide oxalique, et qu’il n’a pas la propriĂ©tĂ© de fermenter. Le sucre de lait ne renferme pas d’azote. AprĂšs les corps dont je viens de parler, nous avons Ă  examiner une classe nombreuse de substances, que l’on dĂ©signe par le nom de corps gras; mais heureusement, d’aprĂšs l’étude que nous avons faite des corps gras dans l’analyse vĂ©gĂ©tale, nous aurons peu de chose Ă  en dire. Les corps gras ne contiennent pas d’azote ; ils sont formĂ©s de carbone, d’hydrogĂšne, et d’un peu d’oxigĂšne; ils sont presque tous composĂ©s de stĂ©arine et d’olĂ©ine; par consĂ©quent, traitĂ©s 1JE CHiMIE. U . parles alcalis, ils se saponifient et se transforment en acides stĂ©arique, margarique et olĂ©ique. Mais parmi les corps gras il en est qui prĂ©sentent des caractĂšres particuliers. La substance que l’on trouve dans la tĂȘte des baleines, le blanc de baleine, que M. Chevreul nomme la cĂ©tine, est fournie aussi par d’autres poissons elle est dissoute dans leurs huiles. Il suffĂźt d’employer la pression pour la purifier. On l’exploite en grand, parce qu’on en fait des bougies extrĂȘmement belles. Cette matiĂšre n’est pas la stĂ©arine ni l’olĂ©ine ; en la fondant, elle cristallise trĂšs bien par le refroidissement; en la dissolvant dans l’alcool, elle cristallise Ă©galement bien. Elle est insoluble dans l’eau , et soluble dans l’alcool et l’éther. i oo parties de ce't,ine contiennent. 81 ,66 de carbone. \ 9 . , 86 d’hydrogĂšne. 5,48 d’oxigĂšne. Elle entre en fusion Ă  48 ou 5 o°. Elle brĂ»le de la mĂȘme maniĂšre que la cire, et est employĂ©e pour l’éclairage. La cire , la cĂ©tine et le suif donnent Ă  peu prĂšs la mĂȘme quantitĂ© de lumiĂšre, 33 e lEçojt. 2.. 20 COUHS et il n’y a de diffĂ©rence entre ces substances, quant Ă  l’éclairage , que celles que le luxe y trouve. Le suif a une odeur peu agrĂ©able ,‱ il exige des mĂšches de coton plus fortes pour brĂ»ler ; on a souvent besoin de couper ces mĂšches charbonnĂ©es ; il tache les vĂštemens voilĂ  les in- convĂ©niens que le luxe lui reproche, et c’est pour cela qu’il le repousse ; car relativement Ă  la lumiĂšre fournie, il faut la mesurer, non sur la nature de la bougie, mais sur la plus grande quantitĂ© de matiĂšre qui aura Ă©tĂ© brĂ»lĂ©e dans le mĂȘme temps. IndĂ©pendamment des propriĂ©tĂ©s dont nous venons de parler, la cĂ©tine se distingue encore par les rĂ©sultats de sa saponification elle donne les acides stĂ©arique et olĂ©ique , et un produit particulier qui rĂ©pond Ă  la glycĂ©rine, en la traitant par la potasse. L 'Ă©thol est un autre corps gras , insoluble , inodore, fusible Ă  5o". Il se distingue facilement, parce que les alcalis n’ont point d’action sur lui. Il est soluble dans l’alcool , et cristallise par le refroidissement. DE CHIMIE. 1 ! La butyrine ex iste dans le beurre. En effet, le beurre, selon M. Chevreul, contient de la stĂ©arine, de l’olĂ©ine et de la butyrine. On sĂ©pare la butyrine par l’alcool, parce quelle est plus soluble dans l’alcool que les deux autres substances ; on emploie l’alcool faible. La butyrine est une espĂšce d’huile; sa densitĂ© est de o,go8. Elle ne se congĂšle qu’à zĂ©ro. Quand on la saponifie, elle donne les acides stĂ©arique et olĂ©ique , mais elle en donne encore trois autres Y acide butyrique, Y acide caproi- que et Y acide caprique. U a fallu toute la sagacitĂ© et toute la patience de M. Chevreul pour parvenir Ă  sĂ©parer ces acides qui forment des sels distincts. Ils sont tous les trois volatils, et se sĂ©parent des autres produits par la distillation. Ils sont liquides Ă  la tempĂ©rature ordinaire. M. Chevreul a trouvĂ© la phocĂ©nine dans l’huile de marsouin, de dauphin. Par la saponification, elle donne des produits analogues Ă  la glycĂ©rine, de l’acide stĂ©arique, olĂ©ique , et de l’acide pho- cĂ©nique. M. Chevreul a extrait de la graisse de bouc 22 COURS et de mouton une substance qu’il appelle hir-. cine, et qui donne de Y acide hircique. Enfin, M. Chevreul a trouvĂ©, dans les calculs biliaires humains , une substance particuliĂšre qu’il a nommĂ©e cholestĂ©rine, laquelle forme Yacide cholestĂ©rique. Nous aurions ici Ă  considĂ©rer une classe de corps assez restreinte que l’on nomme acides ; nous dirons seulement deux mots d’un acide qui est dans l’urine. On trouve dans les urines Yacide urique l’ 3i. - Autres acĂ©tates basiques, 32. AcĂ©tate de fer, L. 23 , p. 24. AcĂ©tate de mercure, L. 23, p. 32. AcĂ©tate deplomb, L. 23, p. 24. - j acĂ©tate, 26. -Il sert Ă  prĂ©parer le blanc de plomb, 27. - On prĂ©pare aussi le blanc de plomb par le procĂ©dĂ© hollandais, acĂ©tate, ibid. 1 2 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES AcĂ©tate de potasse, L. 23, p. 20. -C’est un des sels les plus dĂ©liquescens, ibid. - Il re'siste assez bien Ă  l’action de la chaleur, 21 .-Avec l’oxide d’arsenic, il donne un produit volatil, ibid. - PrĂ©paration de l’acĂ©tate de potasse, 22. -Bi-acĂ©tatc, ibid. AcĂ©tate de soude, L. 23, p. 23. Acide acĂ©tique, L. 23, i^-Son odeur, Sa densitĂ©', point d’ébullition, l’état de cristaux , il contient une proportion d’eau , ibid. - Sa composition, 16.— DensitĂ© du mĂ©lange d’acide acĂ©tique et d’eau, l’obtenir d’un acĂ©tate, il faut que l’acide sulfurique contienne de l’eau, prĂ©paration par la distillation du vinaigre , 19. - Il se forme dans l’acescence et la distillation des matiĂšres vĂ©gĂ©tales, ibid. - Il forme un Ă©ther en le distillant avec l’alcool, L. 3o, 15. — Il dissout parfaitement la fibrine, 27. Acide benzoĂŻque, L. 25, p. existe dans le benjoin, l’obtient en traitant le benjoin par la potasse, le prĂ©pare aussi par la sublimation, ibid. —Son odeur est due Ă  une huile volatile, 3. - L’urine des herbivores en contient, ibid. - On le dĂ©colore parle charbon animal, ibid. - PropriĂ©tĂ©s physiques de l’acide benzoĂŻque, 4-H se sublime en se dĂ©composant en partie, ibid. - Il brĂ»le comme une rĂ©sine , ibid. - Il est peu soluble, ibid. - L’acide nitrique et l’acide sulfurique le dissolvent, ibid. -Sa composition, ibid. - Ses sels sont trĂšs solubles, 5. - On s’en sert pour sĂ©parer le fer du manganĂšse, ibid. - Il existe dans les baumes, ibid. Acide butyrique, L. 33, 21. DU COURS DF. CHIMIE. O Acide cuprique, L. 33, p. 21. Acide caproĂŻque, ibid., ibid. Acide carbazotique, L. 3i, p. 35. - Son analyse, ibid. Acide cholestĂ©rique, L. 33, p. 32. Acide citrique, L, p. analyse, 24. AcideJluosilicique, L. 14, p- se combine avec l’ammoniaque et diverses bases, -Sa pre'paration, 8. -Action de la chaleur sur cet acide, 10. Acide, formique, L. 25, p. ne contient pas d’azote, ibid. - Sa pre'paration, ibid. - Il ressemble beaucoup Ă  l’acide acĂ©tique, peut le former artificiellement, ibid. - Sa densitĂ©, ibid. - CaractĂšres qui le distinguent de l’acide acĂ©tique , 7. - Le peroxide de mercure le dĂ©compose, ibid. - Sa composition , ibid. - Son nombre Ă©quivalent, ibid. Acide fulminique, L. 32, p. donne des combinaisons qui dĂ©tonent avec la plus grande facilitĂ© , 20. Acide galhque, L. 24, p. 29. - Il existe avec le tannin, 3o. - Son analyse, 31. - Il est la base de l’encre , ibid. Acide hjdrocjunique, L. 3i , p. 3g. -Son action sur l’économie animale, 4o. - Sa composition, 4 1 - — H brĂ»le trĂšs bien, ip. - Moyen de l’analyser , combinaisons, 1. Acide bjdrocjanoferrique, L. 3i, p. 6. - Son analyse, 7. -Moyen de l’obtenir facilement pur, 10. Acide hjposulfurique, L. 10 , p. 8. - Il se combine avec beaucoup de substances vĂ©gĂ©tales , n. Acide iodeux, L. l3, p. 17. Acide lactique, L. 25, p. 10. - Il se forme dans la fermentation des substances azotĂ©es, ibid. - Il existe dans le petit-lait, 11. - 11 a Ă©tĂ© dĂ©couvert par ScheĂšle , ibid. J.. 4 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES -M. Rraconnot l’avait appelĂ© acide nancĂšique, ibid. -Ses caractĂšres, ibid. - PropriĂ©tĂ© de ses sels, L’acide lactique ne contient pas d’azote, ibid. Acide malique ou sorbique, L. 24, p. l’extrait du fruit du sorbier, ibid. — Il forme des sels trĂšs solubles, de plomb cristallise, existe dans la plupart des sucs acides des ve'gĂ© taux, ibid. Acide margarique , L. 28, p, 33 .-Sa prĂ©paration, 3 i. - Son analyse , 34 - Acide mucique , L. 25 , p. i 5 .-Ila Ă©tĂ©' dĂ©couvert par ScheĂšle, ibid. - On l’obtient avec la gomme et le sucre de lait, ibid. - Ses proprie'tĂ©s , ibid. - IL donne parla distillation de l’acide pyro-mucique, 16. -Composition de l’acide mucique , ibid. Acide olĂ©ique, L. 28, p. 33 . — Ses caractĂšres , 34 - - Son analyse , 35 . Acide oxalique, L. 24, p. 2. - Son analyse, ibid. — Il 11e contient pas d’hydrogĂšne, ibid. -CristallisĂ©, il contient de l’eau, 3 .-Il se fond, se sublime et se dĂ©compose en petite quantitĂ©, ibid. - En faisant passer dessus un courant de gaz, il se sublimerait sans dĂ©composition, ibid. — On peut le considĂ©rer comme formĂ© d’acide carbonique et d’oxide de carbone, 5 .-On peut avec cet acide obtenir l’oxide de carbone pur, ibid. - Il rĂ©duit l’or , prĂ©cipite la chaux mĂȘme du sulfate , ibid. - Il existe dans beaucoup de vĂ©gĂ©taux, On l’obtient par l’action de l’acide nitrique sur beaucoup de substances vĂ©gĂ©tales, ibid. Acidepeclique , L. 25 , p. 7 - Il existe dans les navets, les carottes, etc., ibid. - Sa prĂ©paration, ibid. - Ses propriĂ©tĂ©s, 9. - II 11e contient pas d’azote , ibid. - Les DU COURS DE CJIIMIE. 5 ]>eclates Ăźle potasse, de soude et d'ammoniaque sont trĂšs solubles, le transforme en gele'e, ibid. - Sa composition, ibid. - On peut l’administrer comme nourriture aux malades , ibid Acide phosphatique, L. 6, p. 16. - Il ne donne pas de sels distincts , mais des mĂ©langes de phosphates et de phospliites, ibid. Acide racĂ©nique, L. 24, p. est isomorphe avec l’acide tartrique, ibid. Acide rosacique, L. 33 , p. 24. Acide stĂ©arique, L. 28, p. 32 .-Sa prĂ©paration, 3 Son analyse, 34 - ' Acide succinique, L. 25 , p. 16. - On l’extrait de l’ambre ou succin par la distillation, ibid. - On peut le purifier par la distillation , 17. - Ou mieux en le saturant avec la potasse, 18. - Il cristallise bien , ibid. - Il se sublime en se dĂ©composant en partie, ibid — CaractĂšres qui le distinguent de l’acide benzoĂŻque, ibid. - Sa composition, nombre Ă©quivalent, ibid. Acide sulfovinique, L. 3 o , p. 6. Acide tartrique, L. 24, p. i 5 . -Son analyse, 16. - Par la dissolution , il donne de l’acide py rotartrique, 17. — Il prĂ©cipite la chaux des sels des acides vĂ©gĂ©taux, Proce'dĂ© pour l’obtenir, 18. Acide urique, L. 33 , p. 22. - Il se dĂ©pose de l’urine par le refroidissement, ibid. - Il forme beaucoup de calculs de la vessie, ibid. - Il donne par la distillation de l’acide pyro-urique, l’acide nitrique, il donne de l’acide purpurique, ibid. Acides vĂ©gĂ©taux, L. 23 , p. 1 3 . - Ils sont au moins au nombre de trente, ibid. 6 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Albumine, L. 33 , p. 3 .-Elle existe dans beaucoup de liquides animaux, l^.-Le blanc d’Ɠuf en est formĂ© , ibid. — SinguliĂšre action de l’acide phosphorique sur cette substance, 5 .-Action de la chaleur sur elle, ibid. - Analyse de l’albumine, 6. - Elle sert Ă  clarifier le vin, 7. Albumine vĂ©gĂ©tale, L. 3 i , p. 16. -Elle existe dans les amandes et beaucoup de vĂ©gĂ©taux, ibid. - Elle se trouve dans le gluten, i 3 . Alcalis vĂ©gĂ©taux , L. 25 , p. ig. -La dĂ©couverte du pre- mieralcali vĂ©gĂ©tal est due Ă  Sertuerner, etdate de i 8 o 5 , 20. — Ce n’est que 11 ans aprĂšs qu’elle a Ă©tĂ© reconnue exacte, ibid. - Tous les alcalis vĂ©gĂ©taux contiennent de l’azote, 21. —Ils sont combinĂ©s dans les vĂ©gĂ©taux avec un acide, en gĂ©nĂ©ral l’acide inalique, 22. - Ils sont trĂšs peu solubles, ibid. - Leurs propriĂ©tĂ©s alcalines sont assez fortes, ibid. - Ils prĂ©cipitent la plupart des oxides mĂ©talliques, sont prĂ©cipitĂ©s par les bases solubles , ibid. - Leur poids atomistique est trĂšs grand, 25 . — Ils contiennent beaucoup de carbone, 26. - Ils donnent par la distillationles produits des matiĂšres animales, ibid. - Ils donnent de l’amer avec l’acide nitrique, 27. Alcool, L. 29, p. 32 . - Il se forme dans la fermentation des matiĂšres sucrĂ©es , 33 . - Étendu, il forme l’eau-de- vie, ibid. - Alcool absolu, ibid. - Ses propriĂ©tĂ©s, 34 - — Son analyse, ibid. — DensitĂ© des mĂ©langes d’eau et d’alcool, L. 3 o, 2. — Action du nitrate de mercure et d’argent, 3 .—Par l’action des acides, ilformedes Ă©tliers, ibid. - Il existe en quantitĂ© diffĂ©rente dans toutes les liqueurs fermentĂ©es, L. 3 i, 24. DU COURS DE CHIMIE. 7 Alizarine, L. 3o, la matiĂšre colorante de la garance, ibid. Allumettes oxigĂšnĂ©es, L. ta, p. 29. Aluminium, L. 16, p. 5. - Il rĂ©flĂ©chit la lumiĂšre, conduit mal l’électricitĂ©, ibid. — Il 11e dĂ©compose pas l’eau, ibid. - Il brĂ»le avec beaucoup d’éclat dansl’oxi- gĂšne ; la chaleur dĂ©gagĂ©e est si forte , que l’aluminium se fond en partie , 7. - Il se combine avec le soufre , ibid. - La combustion de l’aluminium explique la formation du corindon dans les volcans, 8. Alun, voyez Sulfate d’alumine et de potasse. Amer de Welther, L. 3i, p. 34- — Il se forme dans le traitement des matiĂšres animales par l’acide nitrique , ibid. Amidon, L. 27, p. 5. - On le retire de la pomme de terre et des cĂ©rĂ©ales, 6. — Ses propriĂ©tĂ©s, 7. - Il forme du sucre par l’action des acides , 7 et 13. — Avecl’iode, il forme divers composĂ©s; c’est un excellent rĂ©actif pour l’iode , et rĂ©ciproquement, 8. — Il forme avec l’oxide de plomb un composĂ© insoluble, 9. - LĂ©gĂšrement torrĂ©fiĂ©, il forme une espĂšce de gomme, ibid. - Extrait de diverses plantes , il prend diffĂ©rens noms, ibid. - Il donne de l’empois avec l’eau ,11. - L’empois abandonnĂ© Ă  l’air donne du sucre, 12. — On se sert de ce sucre pour amĂ©liorer les vins , 13. —Analyse de l’amidon, i4- - L’amidon existe dans toutes les cĂ©rĂ©ales, i5. Ammoniaque, L. 14 5 P* 21. Ammonium, L. 20, p. g. Analyse des produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux, L. 22, p. anciennes mĂ©thodes Ă©taient dĂ©fectueuses, 8 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ibid. - Analyse par le chlorate de potasse, 27. - M. Ber- zĂ©lius ajoutait du sable Ă  la matiĂšre pour la faire brĂ»ler moins vite, 28. - Analyse par l’oxide de cuivre , 2g. - Avantage de ce procĂ©dĂ©, ibid. - Le seul inconvĂ©nient, c’est que l’oxide est trĂšs hygromĂ©trique, 3o. — Analyse qualitative, ibid. — Moyen de mesurer les gaz, 35. - Moyen de dĂ©terminer les quantitĂ©s d’eau, L. 23, 2. - M. de Saussure s’est servi d’oxigĂšne, 5.—Ce procĂ©dĂ© n’est pas bon, docteur Prout a combinĂ© les deux moyens, ibid. Antimoniales et Antimonites, L. 21, p. 2. —Il faut sĂ©parer l’acide pour les distinguer, ibid. - Moyen de les reconnaĂźtre , 3. - On les prĂ©pare avec l’antimoniate de potasse, ibid. — Ils deviennent incandescens lorsqu’on les chauffe, 5. - La zircone prĂ©sente une propriĂ©tĂ© semblable , ibid. Antimoniale de potasse, L. 21, p. 3. Argenture sur mĂ©taux, L. r8 , p. 2. - On se sert du chlorure d’argent, i3. Arseniates, L. 6, p. de l’atome d’acide arse- nique, ibid. - Leurs caractĂšres gĂ©nĂ©riques, ibid. — Action du charbon, 18. - Action du chalumeau sur Parsema te de plomb, acides phosphorique et arsenique donnent des composĂ©s analogues, parce qu’ils, ont la mĂȘme composition, 20. Arseniale d’ammoniaque, L. 6, p. 22. Arseniate de baryte et strontiane, L. 6, p. 22. Arseniale basique , L. 6, p. 23. Arseniate de chaux, L. 6, p. 23. Arseniate de fer, L. 6, p. 23. Arseniate de magnĂ©sie, L. 6, p. 23. DU COURS DE CHIMIE. 9 Arseniale L. 6, p. 23. Arseniale de potasse, L. 6, p. 20. Arseniale de soude, L. 6, p. 20. Asparagine, L. 27, p. 4- - Ses propriĂ©tĂ©s, 5. B. Baumes, Leçon 25, page i3. - Ils contiennent de l’acide benzo'ique, 5. BiĂšre, L. 3i, p. 23. -Elle contient peu d’alcool, ibid. Bile, L. 33, p. 26. -Elle contient du picromel, y trouve aussi de la clioleste'rine, ibid. - Elle contien t du mucus, 29. Blanchiment du lin, du chanvre et du coton, L. 3o, p. 28. -On se sert de chlore ou de chlorure de chaux, de de'terminer leur force, chlore ne peut servir Ă  blanchir la soie ou la laine , ibid. - On se sert pour ces tissus de gaz sulfureux aprĂšs le de- creusage et le de'suintage, 27. Bleu de Prusse, L. 32, p. 12. -RĂ©flexions sur sa prĂ©pa-. ration , i4- Bois de BrĂ©sil, L. 3o , p. 32. -11 donne de belles teintures rouges, ibid. Bois de CampĂ©che, L. 3o, p» 31. — Il contient une teinture colorante qui se nomme hĂ©matine, donne diverses teintes avec dilfĂ©rens mordans , ibid. Boracite, L. 2 , p. 24. Borates, L. 2, p. 11. - Poids de l’atome d’acide borique, 12. - CaractĂšres gĂ©nĂ©riques des borates, 13. — Ils sont dĂ©composĂ©s par presque tous les acides, ibid. — CaractĂšres de l’acide borique, i4- - Ils sont peu solubles, i5. - Les acides les dissolvent bien , ibid. - Bi-borates. IO TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 16. - Borax ou borate de soude , ibid. - Équivalent du borax , ibid. - Ce sel est trĂšs phosphorescent, 17. - Il se fond en un verre transparent, solubilitĂ©', ibid. - On s’en sert pour prĂ©parer l’acide borique ,17. - IL sert Ă  souder les mĂ©taux en dissolvant les oxides , 20. —Borate contenant moitiĂ©' moins d’eau, sera trĂšs utile pour les bijoutiers, borax se trouve dans la nature, ibid. - Purification du borax brut, 23. Brucine , L. 26, p. caractĂšres distinctifs, ibid.~ Elle existe dans la fausse angusture, ibid. Bulyrine, L. 33 , p. 21. -C’est la matiĂšre grasse du beurre, ' ibid. - Par la saponification, elle donne, outre les acides ste'arique et ole'ique, des acides butyrique , caproĂŻque et cuprique, ibid. C. Calculs urinaires, Leçon 33, page fusible, ibid. - D’acide urique , ibid. - Mural ou d’oxalate de cliaux, ibid. - De phosphate de chaux, ibid - De phosphate de chaux et de magnĂ©sie, ibid. — Cystique, ibid. CamĂ©lĂ©on, L. 16 , p. 11. - Il sert Ă  prĂ©parer le chlorure de manganĂšse, ibid. Camphre, L. 2p, p. 29. - DifficultĂ© de le sublimer, 20. - Il forme du tannin artificiel avec divers acides ,21.— Son analogie, ibid. - On en trouve en grande quantitĂ© dans quelques huiles volatiles en Espagne, 22. Camphre artificiel, L. 29, p. 18. -Son analyse, ibid. Caoutchouc, L. 28, p. est naturellement blanc, DU COURS DE CHIMIE. I I ibid. - Ses propriĂ©tĂ©s , ibid. - Moyen de le dissoudre , 26. - 11 existe dans beaucoup de vĂ©gĂ©taux, 27. Carbonates, L. 3 , p. 1Équivalent de l’acide carbonique, 2. - CaractĂšres gĂ©nĂ©riques des carbonates, ibid. -Action des corps simples, 3 .-Des acides, ibid.—Te l’eau, 4 - ~ H s dĂ©composent les sels insolubles, L. 21, 7. Carbonate d J ammoniaque, L. 4 ; P- du carbonate, g. - Il se produit dans la dĂ©composition des matiĂšres animales, ibid. - Bi-carbonate, 8. Carbonate de baryte, L. 4 , P- i 5 .-Poids atomistique, On le trouve dans la nature, se fond sans se dĂ©composer, est dĂ©composĂ© en entier par l’influence de la vapeur d’eau, carbonique peut dĂ©composer aussi l’hydrate de baryte, ibid. — Ses- quicarbonate de baryte, ig. Carbonate de chaux, L. 4 » P- 8. - Son Ă©quivalent, ibid. — Sa forme cristalline, densitĂ©, rĂ©fraction , ibid. — Quelques eaux en contiennent une grande quantitĂ© dissous par l’acide carbonique, g. - Il se dĂ©pose par le dĂ©gagement de cet acide , 10. - Action de la chaleur sur ce sel, ibid. - On peut le fondre Ă  une haute pression, contient un peu de strontiane, i 3 .-Le carbonate de chaux constitue un grand nombre de substances minĂ©rales , ibid. Carbonate de cuivre, L. 4, p. atomistique du carbonate neutre si l’on pouvait le former , ibid. — Nature de la matiĂšre que l’on a dĂ©signĂ©e comme carbonate anhydre, DiffĂ©rence de nature du carbonate selon qu’on mĂȘle les dissolutions ,18. - Carbonate bleu, des cendres bleues, 20. Carbonate de fer, L. 4, p. i 3 .-Son nombre atomistique, 12 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈllES ibid. - On le prĂ©parĂ© de deux maniĂšres, ibid. - Il constitue un minerai de fer, ibid. - Il existe dans les eaux mine'rates, i /j. Cai bonate de magnĂ©sie, L. 4 > P- 9-—Son nombre atomistique, ne peut le prĂ©parer directement, ibid. - On en trouve dans la nature , ibid. - Bi-car- bonate , ibid. - Sesquicarbonate , 11. — La magnĂ©sie blanche est un sous-sel hydratĂ©, ou une combinaison de carbonate, d’hydrate et d’eau, 12. Carbonate de manganĂšse , L. 4 , P- 1 5 .-Nombre atomistique de ce sel, ibid. - On le trouve dans la nature , 16. Carbonate de plomb, L. 4 , p- 20. — Nombre atomistique, ibid. - Il se trouve dans la nature , ibid. Carbonate de potasse, L. 3 , p, 20. -Son poids atomistique , 21. - Il est dĂ©liquescent, ibid. - Il ne se dĂ©compose pas par la chaleur, 22. -Sous l’influence de la vapeur d’eau, il se dĂ©compose au contraire, ibid. - Le charbon le dĂ©compose; on peut obtenir le potassium, 23 . - Variations de l’affinitĂ© suivant les circonstances, ibid. - Extraction du carbonate par la combustion des plantes, ibid. - Sa purification, 25 .—PrĂ©paration du carbonate de potasse pur, ibid. - Essai du carbonate de potasse, 26. — Bi-carbonate, ibid. - Son nombre atomistique, ibid. - Sa prĂ©paration, La chaleur le transforme aisĂ©ment en carbonate, 28.—Sesquicarbonate , ibid. Carbonate de soude, L. 3 , p. 28. - Son poids atomistique, formes cristallines sont diffĂ©rentes, suivant la quantitĂ© d’eau qu’il contient, Ă©prouve la fusion aqueuse, ibid. - Action du phosphore, ibid, et L. 4 P- 1. - Il est dĂ©composĂ© par les bases qui forment DU COUKS DE CHIMIE. l3 des carbonates insolubles, 2 . - On le trouve en grande quantitĂ© dans la nature , ibid. - On l’extrait des plantes marines, le fabrique artificiellement, 4- -Bicarbonate , de l’obtenir immĂ©diatement, 5. - Sesquicarbonate, 6 . - On le trouve en grande quantitĂ© dans la nature, ibid. Carbonate de slrontiane, L. 4, P- 19 .-Il se dĂ©compose difficilement par la chaleur, ibid. - Son poids atomistique, 20 .-On le trouve dans quelques eaux minĂ©rales, ibid. — Il existe dans l’aragonite, ibid. Carbonate de zinc, L. 4> P- 21 . —Poids atomistique de ce sel, ibid. - Il existe dans la nature , ibid. Carbonates doubles, L. 4, P- 22 . - Carbonate de chaux et magnĂ©sie, ibid. - Carbonate de soude et de chaux, 2 . 3 . Carmin, laque de cochenille, L. 3o, p. 36. CarminĂ©, matiĂšre colorante delĂ  cochenille L. 3o, p. 35. Carthamc, L. 3o, p. 34 .-Il donne une belle couleur, mais trĂšs fugace, 35. - Moyen d’en sĂ©parer la couleur jaune, ibid. CasĂ©um, L. 33, p. 7 . - On le prĂ©pare mieux par les acides vĂ©gĂ©taux que par les acides minĂ©raux, 9 . - Il se combine avec les acides, 19 .-Son analyse, 10 .-Il existe dans le sang, 26 . Cassavc, L. 27 , p. 10 . -C’est l’amidon que l’on retire du manioc, ibid. Cerveau, L. 33 , p. 3y. - Il contient du phosphore , ibid. CĂ©tine ou blanc de baleine, L. 33 , p. ig. - Son analyse , ibid. - Elle donne, par la saponification , des acides stĂ©arique et olĂ©ique, 20 . Chaleur animale, L. 33, p. provient de la formation de l’acide carbonique et de l’eau, 3g. - On ne l/ } TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES peut pas rendre compte de toute celle qui se dĂ©gage, 41 ‱ Chanvre, L. 3 o, p. 23 . — On emploie le chlore ou le chlorure de chaux pour le blanchir, ibid. Cheveux, L. 33 , p. 37. - Ils contiennent une huile grasse, exceptĂ© les cheveux rouges qui en renferment une rousse , contiennent du soufre, ibid. Chimie animale, L. 3 i , p. 3 o. Chimie vĂ©gĂ©tale, L. 22, p. 19. — Toutes les substances vĂ©gĂ©tales sont formĂ©es de carbone, d’hydrogĂšne et d’oxigĂšne ; quelques-unes contiennent de l’azote , ibid. - Les vĂ©gĂ©taux vivans sont soumis Ă  la puissance de l’organisation, Ă©lĂ©mens se combinent en une foule de proportions, ibid. - Produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux, se divisent en acides, bases et corps neutres, a 5 . - La dĂ©couverte des alcalis vĂ©gĂ©taux est rĂ©cente, ibid. Chlorates, L. 22, p. 24. - Action de la chaleur, Des corps combustibles, 25 . - De l’acide hydrochlo- rique, ibid. - Nombre atomistique de l’àcide chlo- rique, 26. Chlorate d'ammoniaque, L. 1 3 , p. 3 . - Pour le faire dĂ©toner , il faut le mĂȘler avec du sable, ibid. Chlorate de baiyte, L. 1 3 , p. 3 .-Il sert Ă  obtenir l’acide chlorique, ibid. — PrĂ©paration du chlorate , ibid. Chlorate de chaux, L. i 3 , p. 5 . Chlorate de potasse, L. 12., p. 26. - Sa solubilitĂ©, ibid. -Action de la chaleur, 27. — Du charbon, ibid. — Du phosphore, 28. —Des mĂ©taux et des sulfures, ibid. - Des acides, 29. - Emploi de ce sel pour les allumettes oxi- gĂ©nĂ©es, -Danger de la poudre faite avec ce sel, ibid. - PrĂ©paration du chlorate de potasse, 3 1 ; et L. 1 3 , p. 1. DU COURS DE CHIMIE. i5 Chlorate de soude, L. i 3 , p. 3 . Chlorate de strontiane, L. i 3 , p. 5 . Chlorates oxigĂ©nĂ©s, L. i 3 ,p. io. — Poids de l’atome d’a eide, ibid. Chlorures, L. 14, p- i 3 . -Action de la chaleur, l’acide sulfurique , ibid. - De l’acide nitrique, ibid. - Il se forme dans ce cas de l’eau l'Ă©gale , i 5 . - Ils prĂ©cipitent la dissolution d’argent ; le prĂ©cipitĂ© est insoluble dans les acides et soluble dans l’ammoniaque , 16. - Ils sont presque tous solubles, 17. Chlorure d’aluminium, L. 16, p. l’obtenir, on fait passer du clilore sur un mĂ©lange d’alumine et de charbon, tombe en dĂ©liquescence Ă  l’air, 3 .- Cliaufte quand il est humide, il se dĂ©gage de l’acide hydrochlorique, ibid. - On l’a regardĂ© comme un acide analogue Ă  l’acide fluosilicique , 4 - - En le dĂ©composant par le potassium, on obtient l’aluminium , 5 . Chlorure d’antimoine, L. 17, p. 3 .-Le protochlorure s’appelait autrefois beurre d’antimoine, On le prĂ©pare par le chlore en laissant le mĂ©tal en excĂšs, ibid. -Ou en traitant l’antimoine par l’eau rĂ©gale, 4 - -Ou avec le protoxide d’antimoine et le sel marin, ibid. - Par l’acide hydrochlorique et le sulfure d’antimoine, ibid. - Il est caustique , ibid. - L’eau le dĂ©compose , 5 . - On obtient le deutochlorure avec le deutoxide et l’acide hydrochlorique , le prĂ©pare avec le mĂ©tal et le chlore en excĂšs, ibid. - Il est trĂšs volatil et fumant, 6. Chlorure d’argent, L. 17 , p. 24. - Il est complĂštement insoluble , hydrochlorique le dissout sensiblement, 25 . - Il se fond , ibid. - Il est absolument t6 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES fixe , ibid. - Il se dissout dans l’ammoniaque , 26. - Il se dissout dans une dissolution de sel marin, ibid. - O11 11e peut Ă©vaporer ce sel dans un vase d’argent, ibid. - La lumiĂšre l’altĂšre, ibid. — Le zinc et le fer le dĂ©composent, se sert de ce procĂ©dĂ© pour argenter les mĂ©taux , L. iB, p. 1. Chlorure d’arsenic, L. 16, p. 27. - Ce chlore se combine en deux proportions avec l’arsenic, ibid. Chlorure de barium, L. i 5 , p. 18. - Action de la chaleur, io. - Sa solubilitĂ©, ibid. - Il fond au rouge , ibid. - Sa prĂ©paration avec le chlorure de calcium et le sulfate de baryte, 20. - En unissant l’acide hydroclilorique et la baryte, il y a incandescence ,21. Chlorure de bismuth, L. 17 , p. 11. - On l’obtient par le sublimĂ© corrosif et par l’eau rĂ©gale, ibid. - Il prĂ©cipite peu l’eau, ibid. Chlorure de calcium, L. i 5 , p. 24. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse et ignĂ©e, ibid. — Fondu, il donne le phosphore de Homberg, 25 . - Sa solubilitĂ© , ibid. - Il est trĂšs soluble dans l’alcool, ibid. — Les bases alcalines en prĂ©cipitent la chaux , 26. - Il sert Ă  dessĂ©cher les gaz, ibid. -Sa dissolution bouillie avec de la chaux en dissout, 27. -On le trouve dans l’eau de la mer et dans celle des puits de Paris, ibid. Chlorure de chaux, L. 1 5 , p. prĂ©paration, ibid. -Moyen d’éviter la formation du chlorate, 7. — L’eau le dĂ©compose , 8. - Action de la lumiĂšre sur ce sel, 9. -Action des acides, C’est un chlorure et non un chlorite, ibid. Chlorure de chrome, L. 17 , p. 1. - On obtient le protochlorure par le chlore, et un sel de chrome mĂȘlĂ© avec DU COURS DE CHIMIE. 17 du charbon , deutoclilorure s’obtient en traitant par l’acide sulfurique un mĂ©langĂ© de cliromate de potasse et de sel marin fondu, ibid. - Il est liquide et fumant, 3. Chlorure de cobalt, L. 17 , p. 6. - On l’obtient par le cobalt et l’acide , ibid. - Ou mieux en Ă©vaporant l’hydro- chlorate , 7. - Il devient bleu par la chaleur, ibid. - Il sert comme encre de sympathie, 8. Chlorure de cuivre, 'L. 17, p. 1 2. -Le protochlorure s’obtient avec le deutoclilorure et le cuivre, ou en calcinant le perclilorure , ibid. - Il est blanc et insoluble ; il se dissout dans l’ammoniaque sans la colorer, Per- clilorure, le prĂ©parĂ© avec le peroxide et l’acide hydroclilorique, propriĂ©tĂ©s, ibid. - Il absorbe l’ammoniaque, i/p - Par un alcali, il prĂ©cipitĂ© un oxichlorure, ibid. Chlorure d’étain , L. 16 , p. 18. - On l’obtient par l’étain et l’acide hydroclilorique, ibid. - Poids de l’atome d’étain, se fond et se volatilise , ibid. - On l’obtient en grand dans les arts, peu d’eau le dissout ; une plus grande quantitĂ© en prĂ©cipite un sel basique , ibid. - Les alcalis le dĂ©composent facilement, 2i. - On obtient un prĂ©cipitĂ© noir sous forme de chou- fleur, que l’on avait pris pour du mĂ©tal, ibid. - C’est du protoxide , 22. - Le protoclilorure sert comme rĂ©actif, ibid. - Action de l’air sur sa dissolution , ibid. - Ce chlorure rĂ©duit beaucoup d’oxides, ibid. - Perclilorure, 23. -On l’obtient directement, ibid. - Ou en distillant l’amalgame d’étain avec le sublimĂ© corrosif, 24. - Il fume Ă  l’air, ibid. - Il agit avec force sur l’eau, ibid. -Perclilorure hydratĂ©, se dĂ©laie dans l’acide l8 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES liydrochlorique , ibitI. - Les deux cldorures d’étain forment des sels doubles, avec les chlorures de sodium et de strontium, ibid. - Le perchlorure se combine aussi avec l’ammoniaque ,27. Chlorurede fer, L. 16, p. 12. - Il s’obtient directement ibid. - Il cristallise, 1 3 . — Il est soluble ; la dissolution s’oxide Ă  l’air, ibid. - On s’en sert pour reconnaĂźtre la puretĂ© du deutoxide d’azote, ibid. - Il se combine avec l’hydrochlorate d’ammoniaque, if - Il absorbe le chlore et donne du perclilorure , ibid. — Perchlorure , ibid .-Il est volatil, ibid. - Il est dĂ©liquescent, i 5 . - Il se dĂ©compose quand on Ă©vapore sa dissolution, ibid. - Les chlorures de 1 er existent dans les volcans, ibid. — Leur dĂ©composition par l’oxigĂšne de l’air explique la formation du fer spĂ©culaire , ibid. - Fer spĂ©culaire, L. 16, p. formation par l’action de l’oxigĂšne sur le perchlorure de fer, 17. Chlorure de magnĂ©sium, L. j 5 , p. 28. - Le meilleur moyen de l’obtenir est l'emploi du chlore et de la magnĂ©sie, ibid. - Il fuse et se dĂ©compose sur les charbons quand il contient de l’eau, 29. - La vapeur d’eau le dĂ©compose au rouge en se dĂ©composant, ibid. — Il est extrĂȘmement soluble , 3 o. - Il est dĂ©composĂ© par les bases alcalines, ibid. Chlorure de manganĂšse, L. 16, p. g. — Il cristallise, ibid. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse et la fusion ignĂ©e, ibid. -ChauffĂ© Ă  l’air, il se dĂ©compose, ibid. - Deutocldo- rure, to. -On l’obtient directement, ibid. -Tritochlo- rure, ibid. - Il correspond Ă  l’acide manganĂ©sique, ibid. - On le prĂ©pare en mĂȘlant le camĂ©lĂ©on avec de l’acide sulfurique et y projetant du sel marin fondu, DU COURS DE CHIMIE. 11. — Il sc dĂ©gage eu belles vapeurs rouges et se dĂ©compose immĂ©diatement, ibid. Chlorure de mercure, I,. 17 , p. 18. - On l’obtient par le sel marin et le protonitrate, ibid. — Il faut le laver avec de l’acide liy drochlorique pour sĂ©parer du sous-nitrate, > 9 -H est excessivement insoluble, se sublime , ibid. - Quand on le sĂ©pare des vases oĂč il est sublimĂ©, il donne de l’électricitĂ©, ibid. - Deutochlo- rure , 21. - On l’appelait autrefois sublimĂ© corrosif, ibid. — Sa prĂ©paration par le nitrate de mercure et l’acide liydroclilorique, ibid. - Ou par le sulfate de mercure et le sel marin, 22. - Il est soluble dans l’eau et l’alcool, ibid. - Il se sublime facilement, 23 . - La lumiĂšre le dĂ©compose , ibid. - Il l’est aussi par beaucoup de substances vĂ©gĂ©tales, ibid. - Sous-clilorure, ibid.— On l’obtient par le peroxide et le perchlorure, ou le cblore et le deutoxide, ou le perchlorure et le chlorure de chaux , 24. — Le deutochlorure se. combine avec l’hydrochlorate d’ammoniaque, ibid. Chlorure de nickel, L. 17 , p. i 5 . - MĂȘlĂ© avec le cobalt, il donne une encre de sympathie verte, ibid. Chlorure d’or, L. 18, p. 9.— Le perchlorure s’obtient par l’eau rĂ©gale, ibid - Sous-chlorure, ibid. - PropriĂ©tĂ©s du perchlorure, ibid. — ÏY est soluble dans l’alcool et l’éther, lumiĂšre le dĂ©compose, ibid. - 11 est rĂ©duit par presque tous les mĂ©taux, le protosulfate de fer, le protochlorure d’étain et les matiĂšres vĂ©gĂ©tales, ? 1. — Les alcalis prĂ©cipitent incomplĂštement la dissolution d’or, i2. -Par la potasse, la soude et la chaux , il se forme des sous-chlorures doubles, i 3 .— Ces sels n’ont pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s , ibid. - L’ammoniaque 2 .. 20 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES forme un prĂ©cipitĂ© d’ammoniure d’or fulminant, 14. - PrĂ©paration du pourpre de Cassius, nature est variable selon la maniĂšre de mĂȘler les liqueurs, ibid. - Le chlorure d’01* joue le rĂŽle d’acide , 17. Chlorure de platine, L. 18, p. 3. — On obtient le perchlo- rure en mettant le platine divisĂ© dans l’eau et y faisant passer du chlore, ibid. - Ou en traitant le platine par l’eau rĂ©gale , ibid. - Sous-chlorure, 4- _ Poids de l’a- toine du perchlorure, ibid. - Sa propriĂ©tĂ©, 5. - Il se combine avec beaucoup de chlorures pour former des chlorures doubles, ibid. - Chlorure de platine et de potassium, 6. - Il est insoluble dans l’alcool, ibid. - Chlorure de platine et de sodium, ibid. - L’hydrochlo- rate d’ammoniaque prĂ©cipite par le chlorure de platine , 7. - On se sert de ce prĂ©cipitĂ© pour obtenir le platine en excĂšs, ibid. - Le chlorure de platine et celui d’argent se combinent, ibid. Chlorure de pial inc et d’argent, L. 18, p. 8. — barium, L. 8, p. 6. — calcium, L. 3, p. 3. — potassium, L. 3, p. 6. — sodium, L. 3, p. 7. — strontium,h. 3, p. 6 et 8. Chlorure de plomb, L. 17, p. l’obtient par la litharge et l’acide, ibid. - Il se fond en une matiĂšre que l’on a appelĂ©e plomb cornĂ©, 16. - i chlorure, ibid. 7 chlorure, ou jaune minĂ©ral, 17. - Il est employĂ© en peinture, ibid. - ProcĂ©dĂ© pour le prĂ©parer , ibid. - i chlorure, 18. - Il existe dans la nature , ibid. Chlorure de potasse ou eau de Javelle , L. i3 , p. g. Chlorure de potassium, L. i5,p. 1.—En combinant le DU COURS DE CHIMIE. 2 I chlore et le potassium , il se dĂ©gagĂ© de la lumiĂšre, ibid. — Il est anhydre , 2. - Sa cristallisation, ibid. — Il produit beaucoup de froid en se dissolvant, ibid. — Sa so- lubilite', 3 . - Il dĂ©crĂ©pite et Ă©prouve la fusion aqueuse, ibid. - Il existe dans l’eau de la mer, 4 - - Il provient du traitement des matĂ©riaux salpĂȘtres, 5 . - On peut en retirer la potasse , ibid. Chlorure de sodium, L. 1 5 , p. 5 . - Il cristallise sans eau, du sel, ibid. - Sa solubilitĂ©, dĂ©crĂ©pite fortement, ibid. - On suppose que le sel gemme a Ă©tĂ© volcanisĂ©, parce qu’il ne dĂ©crĂ©pite pas, 8. - Il se fond et se volatilise , 9. - Il produit du froid avec l’eau, ibid. - Par l’abaissement de tempĂ©rature d’un mĂ©lange de chlorure de potassium et de sodium, on peut dĂ©terminer la proportion; formule pour y arriver, 10. - Le chlorure de sodium existe en grande quantitĂ© dans la nature Ă  l’état de sel gemme et dans des eaux , 12. -Graduation des eaux salĂ©es , 1 3 .-Marais salans, i 4 - Analyse de quelques sels du commerce , i 5 . -Quelques- uns contiennent beaucoup de sulfate de magnĂ©sie, 16. -Lechlorure de sodium sort aussi des volcans, II n’est pas dĂ©composĂ© par les acides anhydres, est dĂ©composĂ© par la silice sous l’influence de la vapeur d’eau, ibid.— L’argile humectĂ©e le dĂ©compose aussi, ibid. - Ce fait explique son emploi pour vernir les poteries , dissout du chlorure d’argent , L. 17, ne peut Ă©vaporer du sel marin dans un vase d’argent, ibid. Chlorure de strontium, L. i 5 , p. 22. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse, ibid. - Sa solubilitĂ©, ibid. - Il donne Ă  la flamme de l’alcool une couleur pourpre , 23 . - Il est dĂ©liquescent, ibid. 2 2 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Chlorure de zinc, L. 6, p. l’appelait autrefois beurre de zinc , ibid. Chlorures, iodures , etc. les, peuvent aussi prendre le nom de sels, L. i3, p. 18. CholestĂ©rine, L. 33, p. 22 .-Elle constitue en grande partie les calculs de la vĂ©sicule du fiel, ibid. ChromĂątes, \j. 20, p. atomistique de l’acide, 26. -ChauffĂ©s avec de l’acide hydrocldorique , ils donnent une liqueur verte, ibid. - Ils sont trĂšs colorĂ©s ,27. Chromate de mercure, L. 20, p. 3o. - On s’en sert pour obtenir l’oxide de chrome, 3t. Chromate de plomb, L. 20, p. couleur varie, suivant l’état du chromate de potasse employĂ© pour l’obtenir, ibid. Chromate de potasse, L. 20, p. 27. - En Ă©vaporant une dissolution neutre , la liqueur devient acide , et il se prĂ©cipite un sous-sel, ibid. - Chromate jaune, Bi-cliromate, ibid. - PrĂ©paration du chromate de potasse , 29. - On prĂ©pare avec ce sel tous les chromĂątes insolubles, 3o. Chromate de soude, L. 20 , p. 29. Cidre, L. 31, p. La proportion d’alcool qu’il renferme est peu considĂ©rable, ibid Cinchonine, L. 26,9. l’obtient particuliĂšrement du quinquina gris, ibid. - CaractĂšres qui la distinguent de la quinine, 1 3. Cire, L. 28, p. est le rĂ©sultat du travail des abeilles, ibid. - Moyen de la blanchir , 21. - Elle ne se saponifie pas, trouve la cire dans plusieurs plantes, 23. - La matiĂšre verte des vĂ©gĂ©taux en contient, 24. - Analyse de la cire, 25. DU COURS DE CHIMIE. 23 Citrates, L. 24, p. 26. - Ils sont presque tous incristal- lisables, ibid. Cochenille, L. 3i , p. sert Ă  prĂ©parer l’éca via te, ibid. - Sa matiĂšre colorante s’appelle carminĂ©, ibid. - Elle est la base du carmin, 36. Colophane, L. 29, p. 29. Corps gras du r'egne animal, L. 33, p. ĂŻ 8.— CĂ©tine, 19. - Étlial, 20. - Butyrine , Acides butyrique , ca- pro'ique, caprique, ibid. - PhocĂ©enne et acide phocĂ©- nique, ibid. - Hircine et acide hircique , 22. -CholestĂ©rine et acide cliolestĂ©rique , ibid. Corps inflammables, L. 28, p. 1. - Ils contiennent un excĂšs d’hydrogĂšne, uns sont insolubles dans l’eau, ibid .-Les autres sont solubles, substances insolubles se divisent en deux classes les huiles fixes et les huiles volatiles, et les rĂ©sines, ne contiennent jamais d’azote, 4- — Les huiles et la graisse contiennent de la stĂ©arine et de l’olĂ©ine, 5. - On peut les extraire par la pression et par les moyens chimiques, 8. - Leurs propriĂ©tĂ©s, 9. Coton, L. 3o, p. 28. - Son alunage, ibid. Craie, L. 3 , p. i4- Cyanates, L. 32, p. 1 5 . — Il y a deux espĂšces de sels qui ont reçu ce nom, composĂ©s de mĂȘme pro- portion peuvent ĂȘtre difĂŻerens par leurs propriĂ©tĂ©s , il ormation des cyanates, du cyanate, dĂ©potasse, fulminates sont aussi des cyanates, ibid. -L’urĂ©e est un cyanate d’ammoniaque, i3. Cyanoferrure de potassium, L. 3a , p. 5. - Sa composition , 6. Cyanoferrure de potassium rouge, L. 32, p. 14- - Il con- 24 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES tient les mĂȘmes proportions que le cyanoferrure jaune, ibid. — Avec les sels de fer au minimum, il donne du bleu de Prusse, 15. - Le cyanure ordinaire n’en donne qu’avec les sels au maximum, ibtd. CyanogĂšne, L. 3i, p. composition, ibid. - Ses propriĂ©tĂ©s, ibid. - Avec l’hydrogĂšne, il forme l’acide hydrocyanique, 3g. Cyanosulfures, L. 32, p. 23. - Cyanosulfure de potassium, p. 24. Cyanures, L. 32, p. 3. - On peut les considĂ©rer comme des hydrocyanates, ibid. - L’acide hydrocyanique est trĂšs faible, 4- -Leurs caractĂšres distinctifs, ibid. D DĂ©creusage de la soie , Leçon 3o, page 26. - Il sert Ă  sĂ©parer la gomme de la soie, 27. - On la blanchit avec le gaz sulfureux, ibid. - Son alunage, 29. Dents, L. 33, p. contiennent plus de phosphate de chaux que les os, ibid. DĂ©suintage de la laine, L. 3o, p. enlĂšve par cette opĂ©ration une espĂšce de savon que contient la laine, ibid. Doubles dĂ©compositions, L. 4 P' 26. E ÉmĂ©tine, Leçon 26, page l’extrait de l’ipĂ©ca- cuanha, ibid. - Ses propriĂ©tĂ©s, ibid. Encres de sympathie, L. 17, p. emploie ordinairement la dissolution de cobalt, ibid. - On se sert aussi d’un sel de plomb ou de bismuth, g. - On emploie aussi une dissolution de fer , ibid. DU COURS DE CHIMIE. 25 Equivalent chimiques, L. i, p. io. Espritpjro-acĂ©lique, L. i , p. 34- Êthal, L. 33, p. 20. Ètlier acĂ©tique, L. 3o , p. 15. - Son analyse, 16. Ether hjdriodique, L. 3o, p. i3. Éther hjdrochlorique, L. 3o, p. composition, 12. Éthers hjdrochlorique, hjdriodique et hjdrobrĂŽmique, L. 3o, p. 11. Ether nitrique, L. 3o, p. 14. -Ses propriĂ©tĂ©s , i5. Ether oxalique, L. 3o, p. 17. Éthers phosphorique, arsenique, phosphorique et Jluo- horique, L. 3o, p. g. - C’est le mĂȘme Ă©ther que l’éther sulfurique , ibid. Ether sulfurique, L. 3o, p. propriĂ©tĂ©s, Son analyse, 5. - Il se forme en mĂȘme temps que l’acide sulfovinique et l’huile douce du vin, ibid. - ThĂ©orie de laformation de l’étlier sulfurique, 10. -L’éther sulfurique forme avec divers acides des composĂ©s appelĂ©s Ă©thers, i3. Éthers vĂ©gĂ©taux, L. 3, p. 13. — Ils sont formĂ©s par la combinaison des acides vĂ©gĂ©taux et de l’éther sulfurique, i4-Éther acĂ©tique , oxalique, 17. F Ferment, Leçon 3i, page 17. - Il ne produit plus la fermentation quand il a Ă©tĂ© bouilli, 18. - Sa propriĂ©tĂ© caractĂ©ristique est de produire la fermentation , ibid. - Le suc de raisin en renferme, ig. Fermentation, L. 31, p. la produit artificiellement, ibid. - Le suc du raisin ne fermente pas sans le contact de l’air, de reconnaĂźtre si la fer- 26 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES mentation est achevĂ©e, 21.— Nature des diverses liqueurs fermentĂ©es, 23. - Le raisin non Ă©crasĂ© ne fermente pas, ibid. - Par l’ébullition du moĂ»t on arrĂȘte la fermentation, 24. - Application de ce procĂ©dĂ© Ă  la conservation des substances alimentaires, 25. Fibrine, L. 32, p. prĂ©paration, par l’acide sulfui’ique elle donne la leucine, 28. -Elle ne se transforme pas en graisse comme on l’avait cru , ibid. -Son analyse, fibrine est dans les animaux comme la fibre dans les vĂ©gĂ©taux, L. 33, 2. Fluorures ou hydrofluates, L. i3, p. atomique du fluor, ibid. - Action de l’acide sulfurique , ibid. — Des combustibles, 11e prĂ©cipitent pas le nitrate d’argent, 24. Fluorure d’aluminium, L. 14, P- 5. - Il se combine avec le fluorure de calcium, celui de potassium et celui de sodium, ibid. Fluorure d’aluminium et de calcium, L. 14, p. 5. Fluorure d’aluminium et de potassium, L. r 4 5 P- 5. Fluorure d’aluminium et de sodium, L. 14 7 P- 6. Fluorure d’argent, L. 14, p. 6. Fluorure de barium, L. 14, P’ 4- Fluorure de calcium, L. i3, p. 27.—On le trouve dans la nature en beaux cristaux, ibid. - Il est phosphorescent, en trouve qui ne l’est pas, et qui a probablement Ă©tĂ© formĂ© par l’eau, ibid. — Il est trĂšs peu soluble , L. 14 , 2. -L’acide sulfuriqne le tient en suspension, l’eau le prĂ©cipite, ibid. - Il se fond facilement, ibid. - Dans les essais au chalumeau, on reconnaĂźt le sulfate de chaux par le fluorure de calcium, 3. - On emploie ce sel pour faire l’acide fluorique et DU COURS DE CHIMIE. 2J graver sur verre, ibid. - On le trouve dans les os des animaux et dans quelques eaux thermales, 4- -Moyen de l’obtenir pur, ibid. Fluorure de potassium, L. i3, p. 9 . 5 . -Son nombre atomistique , ibid. — Il cristallise difficilement Ă  la tempĂ©rature ordinaire, mais Ă  4 °° il donne des cristaux, 26 . - Il peut dissoudre de la silice sans devenir alcalin, ibid. - Il peut prendre une proportion d’acide liydro- fluorique, ibid. Fluorure de sodium, L. 1 3, p. 26 . - Il est isomorphe du sel marin, 27 .-Il attaque le verre, ibid. - 11 peut prendre une proportion d’acide, ibid. Fluorure de strontium, L. i4, p. 4- Force de cohĂ©sion chimique, L. 4» P* — C’est l’insolubilitĂ©, ibid. Fulminates, L. 32, p. 18 .-Fulminate d’argent, 19 . - PrĂ©caution Ă  prendre pour le toucher, 20 . - Son analyse, 2 r. - Fulminate de mercure, 23. G Galipot, Leçon a5 , page 28 . Garance, L. 3o, p. 3i. - Sa matiĂšre colorante a Ă©tĂ© nommĂ©e alizarine, 33. - Laque de garance, 34- - On fait avec le garance le rouge d’Andrinople, ibid. Gaude, L. 3i , p. 2 . - Elle sert Ă  faire presque tous les jaunes, ibid. GĂ©latine, L. 32, p. 3i. - ManiĂšre de l’obtenir, L’acide sulfurique la transforme en une espĂšce de sucre, 32. - Ce sucre ne fermente pas, ibid. - Analyse de la gĂ©latine, 33. - Fabrication de la colle-forte, 28 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ibid. - Elle se produit dans le traitement de beaucoup de matiĂšres animales, L. 33, p. 3. Germination, L. 3 1 , p. 26. - Il faut pour qu’elle ait lieu del’oxigĂšneetdel’eau, ibid. - Le clilore la dĂ©termine, 27. - L’oxigĂšne est changĂ© en acide carbonique , ibid. Gluten, L. 3i , p. i3. - L’alcool est sĂ©parĂ© de l’albumine , ibid. - Il existe dans toutes les cĂ©rĂ©ales , et donne la qualitĂ© aux farines , 14. GljcĂȘrine, L. 29, p. 3o. - Ses propriĂ©tĂ©s, p. 9. - Son analyse, 10. Gomme, L. 27, p. 17. - Ses propriĂ©tĂ©s, 18. -Elle donne de l’acide mucique par l’acide nitrique , ibid. - Elle forme un composĂ© insoluble avec l’acĂ©tate de plomb , 19. - Par le chlore , elle donne de l’acide citrique , ibid. - Son analyse, 19. - Elle existe dans beaucoup de vĂ©gĂ©taux , 20. - Il en existe diverses espĂšces , ibid. - C’est’une matiĂšre qui n’est pas nutritive, 21. Gomme adraganlhe, L. 27, p. Elle se gonfle dans l’eau sans se dissoudre , 22. - Elle existe dans le sa- lep, ibid. H HĂ©matine , Leçon 3o , page 32. - C’est la matiĂšre colorante du CampĂȘche , ibid. Hircine , L. 33 , p. 21. - Elle donne de l’acide hirci- que, 2. Huile douce du vin, L. 3o, p. 6. — Son analyse, ibid. Huiles grasses, L. 28, p. n. - Les huiles grasses absorbent beaucoup d’oxigĂšne , ibid. — Action du chlore , ibid. — Action des corps simples, des acides, etc. , 12 et i3. - On extrait ces huiles par pression, i/f- - 11 y DU COURS DE CHIMIE. 3 9 en a une partie qui sont siccatives , ibid. - On les rend plus siccatives par l’action delĂ  litliarge, i 5 . - On se sert de l’huile e'paissie pour former l’encre d’imprimerie , ibid. - L’huile d’olive n’est pas siccative , 16. - Il y en a diverses variĂ©tĂ©s, ibid. - Sa prĂ©paration, ibid. — Moyen de reconnaĂźtre son mĂ©lange avec l’huile de graines , 17. - Huile d’amandes douces, 18. - Huile de colza et de navette, ibid. - On purifie l’huile de colza par l’acide sulfurique, 19. - On se sert des tourteaux pour purifier l’huile de navette , ibid. - Huile de palme , 20. - Huile ou beurre de cacao, de laurier , de muscade , ibid. - Leur soliditĂ© est due Ă  la stĂ©arine, 20. Huiles volatiles, L. 29, p. 12. -Elles absorbent del’oxi- gĂšne , 14. - Les unes contiennent de l’oxigĂšne , les autres n’en contiennent pas , i 5 . - Huiles essentielles ne contenant pas d’oxigĂšne, ibid. — Huile volatile de tĂ©rĂ©benthine , 16. — Son analyse , ibid. - Moyen d’obtenir les huiles essentielles , 17. - Elle absorbe beaucoup de gaz liydrochlorique , et forme du camphre artificiel, ibid. - La plupart des huiles volatiles se combinent avec le gaz hydrochlorique, 18. - Les huiles volatiles qui contiennent de l’oxigĂšne sont solubles dans l’eau, essentielle de lavande, ibid. - Elle forme , avec l’acide hydrochlorique, un composĂ© qui 11e cristallise pas, Les huiles volatiles se trouvent dans toute la partie des vĂ©gĂ©taux, 22. - Moyen d’extraire quelques huiles essentielles par l’imprĂ©gnation de l’huile d’olives , 22. — Quelques-unes , en Espagne , contiennent beaucoup de camphre , ibid. Humeurs aqueuse et vitrĂ©e, L. 33 , p. 3 i. DO TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Hydracides, L. i 3 , p. 18. - Ils 11c forment de sels qu’avec l’ammoniaque et les alcalis vĂ©gĂ©taux ; avec les oxides , ils donnent des chlorures , 19. Hydriodate d’ammoniaque, L. 18, p 25 . Hydrochlorate d’ammoniaque, L. 1 4 , p. 17. - Son poids atomistique, 18. - En le faisant avec les gaz, il est anhydre, ibid. - Il est ductile , 19. - Il est volatil, ibid. - 11 est de'composĂ© par les alcalis , Ă  froid , ibid. - Et Ă  chaud, par les oxides, 20. - Par les carbonates, 21. - Sa prĂ©paration en Égypte , 22. - En France, 23 . - On le trouve dans les houillĂšres et les volcans, 24. Hydrocyanoferrale de potasse, ou cyanoferrure de potassium, L. 32 , p. 8. - Il est employĂ© comme rĂ©actif, 10. - Il forme le bleu de Prusse en prĂ©cipitant les sels de fer au minimum , ibid. - Avec les dissolutions de fer au maximum ce prĂ©cipitĂ© contient moins de cyanure , 11. Hydrojluale d’ammoniaque , L. r 3 , p. 24. - Il sert pour graver sur le verre, ibid. IJydrofluosilicates , L. i 4 , p. 11. - Action de la chaleur, ibid. - De l’acide sulfurique, ibid. - Des alcalis, ibid. - Des oxides mĂ©talliques , 12. Hydrojluosilicate de potasse, L. i 4 , p. 12. Hydrosulfates, L. 19, p. 4 - _ Leurs caractĂšres distinctifs , ibid. - Voyez Sulfures. Ilydrosulfate d’ammoniaque, L. 19 , p. 3 . - Il faut le prĂ©parer dans des vases vides d’air , ibid. - Ilydrosul- fate sulfurĂ©, ou liqueur fumante de Boyle , L. p. 7. - C’est l’excĂšs d’ammoniaque qui lui donne la propriĂ©tĂ© de fumer , 8. Hydrosulfates de sulfures, ou bi-hydrosulfntes , L. 19 , DU COURS DE CHJMIE. 5l p. 12. - Leurs caractĂšres distinctifs, L. 19, p. i 5 , et L. 20, 3 . Hydrosulfate de sulfure de barium, L. ig, p. 17. Hydrosulfate de sulfure de calcium, L. 19, p. 17. Hydrosulfate de sulfure de potassium, L. 19, p. - Il cristallise, 16. -Il est dĂ©liquescent et soluble dans l’alcool , ibid. - On peut s’en servir pour analyser l’air, ibid. Hydrosulfate de sulfure de sodium, L. ig , 17. Hydrosulfale de sulfure de strontium, L. ig, p. 17. Hyponitrites , L. 12, p. 9. - Action de la chaleur , 10. - Des acides , 11. - De l’eau , ibid. - Du sulfate rouge de manganĂšse, 12. - Ilyponitrite de plomb, ibid. - J, liyponitrite , i 3 . - 5 hyponitrite, 14- - ÂŁ liyponi- trite , ibid. - Hyponitrite de cuivre , t 5 . Hypophosphites , L. 6, p. 1 4 ‱ - Poids de l’atome d’acide liypophosphoreux , ibid. - Action de la chaleur , ibid. — De l’air , i 5 . Hypophosphile de baryte, L. 6, p. t 5 . Hyposulfate de baryte , L. to, p. 11. - Il sert Ă  obtenir l’acide liyposulfurique , ibid. Hyposulfate de slronliane, L. 10 , p. 11. Hyposulftes, L. 10, p. 6. - Action de la chaleur, ibid. - Des acides , 7. - Des combustibles , ibid. Hyposulfte de baryte , L. 10, p. 8. Hyposulfite de chaux, L. 10 , p. 8. Hyposulfte de soude, L. 10 , p. 7. - Il s’en formait autrefois une grande quantitĂ©' dans la fabrication de la soude artificielle , 8. Hyposulftes , L. 10, p. 8. - Ils sont trĂšs solubles , g. - Action de la chaleur, ibid. - De l’acide sulfurique , ibid. - Des corps combustibles. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 52 I Indigo, L. 31, p. existe dans plusieurs plantes, ibid. - La couleur est oxidĂ©e dans l’indigo, au sulfate de fer, 4- - L’indigo se rĂ©oxide Ă  l’air, ibid. -L’indigo dĂ©soxigĂ©ne' agit comme un acide, PropriĂ©tĂ©s de l’indigo blanc, ibid. - De'soxigĂ©nation de l’indigo par l’orpiment et la potasse, 6. - Cuve d’indigo, de l’indigo dans l’acide sulfurique, ibid. - Pourpre d’indigo , de Saxe, ibid. Jnuline, L. 27 , p. 16. - Cette substance ressemble beaucoup Ă  l’amidon, ibid. - On l’extrait particuliĂšrement del’aulnĂ©e, 27. - Elle se convertit en sucre, Elle existe dans beaucoup de vĂ©gĂ©taux, 18. lodates, L. i3 , p. 12. - Poids de l’atome d’acide, Action de la chaleur sur les iodates, ibid. - Action de l’acide sulfureux, 13, Iodaie d’ammoniaque, L. i3,p. dĂ©tone facilement, ibid. Iodate de baryte, L. 13 , p. i5. — de chaux, ibid. — de soude, 16. — de strontiane, 17. Jodites, L. i3, p. 17. - Leur existence est encore problĂ©matique, ibid. lodures, L. 18,p. de l’acide sulfurique, ibid. — De l’acide sulfureux , ibid. - De l’acide hydrochlo- rique, ibid. - Les iodures dissolvent beaucoup d’iode, ibid. - Action du chlore , ibid. — Ils sont prĂ©cipitĂ©s par DU COURS DE CHIMIE. 33 la dissolution d’argent ; le prĂ©cipitĂ© est insoluble dans l’ammoniaque, 19. -Pre'cipite's qu’ils forment avec les sels de mercure, 20. - Par l’amidon et un acide on a un beau pre'cipite' bleu ,21. Iodure d’argent, L. 18, p. 28. fodure de barium, L. 18, p. 26. - Il donne des vapeurs violettes quand on le calcine , ibid. fodure de cuivre, L. 18, p. 28. Iodure de fer, L. 18, p 28. Iodure de magnĂ©sium, L 18, p. donne de la magnĂ©sie quand on le calcine, ibid. Iodure de plomb , L. 18, p. 28. Iodure de potassium, L. 18, p. 23. -Son poids atomistique , ibid. - On le fait avec l’iode et le potassium, ibid.—Ou. mieux avec le carbonate de potasse et l’iodure de fer ou de zinc, Il existe dans l’eau de la mer, y a cependant de l’incertitude Ă  ce sujet; ce pourrait ĂȘtre de l’iodure de sodium, ibid. - Il est indĂ©composable par la chaleur, ibid. Iodure de zinc, L. 18, p. 27. -11 sert Ă  prĂ©parer l’iodure de potassium, ibid. - Il se distille, 28. lodures doubles , L. 18, p. Ils sont en grand nombre, ibid. Ivoire, L. 33, p. 38. K KermĂšs, Leçon 20, page 20. - Sa nature est problĂ©matique , 21. - Il donne de l’eau jusqu’au rouge, ibid. - Action du lavage sur le kermĂšs, ibid. - Composition probable du kermĂšs, 25. - En versant un acide dans les eaux-mĂšres , on obtient du soufre dorĂ© , ibid. 5 34 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES L Lait, Leçon 33, page 32. - Son aciditĂ©' est due Ă  l’acide lactique, ibid. Laque de garance, L. 3o , p. 34- LĂ©gumine, L. 3i, p. 16. - Elle existe dans les pois, ibid. Leucine, L. 32, p. se forme par l’action de l’acide sulfurique sur la fibrine, ibid. Lichen, L. 27, p. 16. - Il est analogue Ă  l’amidon , ibid. — Il ne donne cependant pas de bleu avec l’iode , 1 7. Ligneux, L. 27, p. 23.—C’est la matiĂšre solide de tous les bois, ibid. - Il ne cristallise jamais, ibid. - Sa densitĂ© est Ă  peu prĂšs la mĂȘme dans tous les vĂ©gĂ©taux , 24 -ManiĂšre de l’obtenir pur, l5. - Analyse du ligneux de divers vĂ©gĂ©taux, de charbon que donnent les bois, 28. - QuantitĂ© de chaleur que donnent le bois et le charbon, ibid. — Produits de la distillation du bois, ibid. - On en extrait de l’acide acĂ©tique, ibid. - Moyen de le purifier, ligneux donne du sucre avec les acides, 3o. -On obtient d’abord de la gomme, lesalcalis, il forme de l’ulmine, ibid. Lin, L. 3o, p. 23 .—On le blanchit par le chlore et le chlorure de chaux, ibid. Liqueur de la transpiration, L. 33 , p. 32. — C’est l’acide lactique qui la rend acide, ibid. M Mannite, Leçon 27, page 1. - Elle existe daps la manne, lĂ©s carottes, l'oignon, etc. , 2. - Son extraction delĂ  tnanne , ibid. - Sa composition , 3. Marbre. , L. 3 , p. i4- DU COURS DE CHIMIE. 55 MatiĂšres animales, L. 3i, p. 3i. - Action de la chaleur , ibid. - PutrĂ©faction , 33. - Formation du nitre dans les nitriĂšres , ibid. - Action des acides, 34- - Amer de Welther , ibid. - Acide carbazotique , 35. - Action des alcalis au rouge , 36. - Formation des cyanures , ibid. MatiĂšres colorantes, L. 3o, p. 18. - On les fixe en ge'ne'ral par des mordans , ig. - L’air et la lumiĂšre les dĂ©truisent, 20. - Le chlore les dĂ©compose plus vite encore , 21. - Pour les appliquer , il faut que les tissus soient blanchis , 22. - Blanchiment du lin et du chanvre, 23. - On emploie le chlore ou le chlorure de chaux, 24. - Moyen de dĂ©terminer leur force, 25. -DĂ©suintage de la laine , 26. - Le suint est une sorte de savon , ibid. — DĂ©creusage de la soie, ibid. - On blanchit les tissus animaux par le gaz sulfureux, , 28. -On les applique sur les tissus par teinture ou par application , 3o. - PrĂ©paration des bains de couleur, 3i. - Teinture de garance , ibid. - Teinture de bois de BrĂ©sil , 32. -Cartliame , 34. - Cochenille , 35. - Jaune de gaude, L. 3i , p. le dĂ©soxide pour l’employer , 4- - Ou on le dissout par l’acide sulfurique , 7. - Bleu de prussiate de fer, g. - Bleu de tournesol, 10. — Teinture en noir, 11. - PrĂ©paration de l’encre , 12. MatiĂšre colorante du sang, L. 33, p. i3. - On l’obtient par divers procĂ©dĂ©s, i4- - Elle ne contient pas de fer, 16. - Les rĂ©actifs n’indiquent pas la prĂ©sence du fer quand il est avec quelques substances animales , La matiĂšre colorante du sang change de couleur parla respiration , 17. 3.. 36 TABLK ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Mati'ete verte des vĂ©gĂ©taux, L. 28, p. i!\. - Elle sert Ă  la nutrition des vĂ©gĂ©taux, ibid. Mordons, L. 3 o , p. ig. -Il y en a plusieurs d’employĂ©s, 28. - Ils sont nĂ©cessaires pour fixer beaucoup de couleurs , 29. Morphine, L. 25 , p. 28. - On l’extrait de l’opium , ibid. - Elle y existe avec de la narcotine , ibid. - Elles sont combinĂ©es avec l’acide mĂ©conique , ibid. - On peut la prĂ©cipiter par l’ammoniaque , ibid. - On la sĂ©pare de la narcotine par l'Ă©ther , 2g. - On peut employer une dissolution de sel marin pour l’obtenir , 3 o. - Ses propriĂ©tĂ©s, ibid. - Elle ne se dissout pas dans l’étlier, qui dissout bien la narcotine , 3 1. - Son analyse , 32 . - CaractĂšres des sels de morphine , L. 26 , p. 2. - Leur propriĂ©tĂ© caractĂ©ristique est de donner du bleu avec les sels de fer , 3 . - Le sulfate cristallise , ibid. - Hydrochlorate , ibid. - AcĂ©tate, l\. - Phosphate, ibid. — Nitrate , ibid. - Contre-poison de la morphine , ibid. Mucus, L. 33 , p. 3 o. - Il sert Ă  lubrĂ©fier les membranes, ibid. — Mucus de la bile , 2g. - Les cornes, les sabots, les poils, les ongles sont regardĂ©s comme du mucus , 3 o. - Mucus de l’urine , 3 i. N Naphtaline, Leçon 2g, page 25 . Naphte, L. 29, p. 23 . Narcotine, L. 26, p. 4 - - CaractĂšre qui la distingue de la morphine, 5 . Nitrates, L. 10 , p. 12. - Poids atomique de l’acide nitrique , ibid. - Action de la chaleur, ibid. - Des com- DU COURS DE CHIMIE. 5 7 bustibles , i 3 . - Des acides, i 4 - - De l’acide liydro- clilorique , i 5 . - Ils sont tous solubles , ibid. Nitrate d’alumine, L. 11 , p. 16. — lise dĂ©compose facilement par la chaleur, et donne beaucoup d’acide nitrique , ibid. Nitrate d’ammoniaque, L. n, p. n. - La forme des cristaux dĂ©pend de la quantitĂ© d’eau , ibid. - Il donne du protoxide d’azote par la chaleur , ibid. - Froid qu’il produit par son mĂ©lange avec l’eau , ibid. — Ce fait est d’autant plus singulier qu’il y a condensation, ibid. Nitrate d’argent, L. 12, p. nitrate est parfaitement neutre , 2. - Il se fond , 3 . - Moyen d’en sĂ©parer le cuivre , ibid. - Il noircit Ă  la lumiĂšre , 4 ‱ - Il est dĂ©composĂ© par les matiĂšres vĂ©gĂ©tales , ibid. - Par le charbon, 5 . - Par le phosphore, 6. - Par l’hydrogĂšne , ibid. - On a voulu se servir de ce moyen pour argenter les Ă©toffes , ibid. - Le nitrate sert en pharmacie et comme rĂ©actif, 7. Nitrate de baryte, L. 11, p solubilitĂ©, ibid. - 11 est insoluble dans l’acide nitrique , ibid. - Il dĂ©crĂ©pite et se dĂ©compose ensuite , en donnant d’abord du deutoxide et ensuite de la baryte, i 5 . Nitrate de bismuth, L. 11 , p. 17. - Par l’eau, il se dĂ©compose et donne un nitrate basique appelĂ© blanc de fard , ibid. Nitrate de chaux , L. 11 , p. i 5 . - Il se forme dans les lieux bas et humides, ibid. - Il est dĂ©liquescent, ibid. - Il est trĂšs soluble dans l’alcool , 16. - lise dĂ©compose aisĂ©ment par la chaleur, ibid. Nitrate de cuivre, L. n , p. 18. - Pour le prĂ©parer il, 58 table alphabĂ©tique des matiĂšres faut Ă©tendre un peu l’acide d’eau, ibid. - Il est dĂ©liquescent et soluble dans l’alcool , ibid. - Nitrate basique , 19. Nitrate de magnĂ©sie, L. 11, p. 16. Nitrate de mercure, L. 11 , p. 22. Nitrate de plomb, L. 11 , p. ig. - Parla chaleur, il donne l’acide nitreux anhydre, 20. - j et 5’ nitrates , ibid. — M. Berzelius tire de l’action de l’acide sulfurique sur ce nitrate, des argumens en faveur de l’ammonium , 21. Nitrate de potasse, L. 10, p. 16. - Sa solubilitĂ© , ibid. - 11 fond aisĂ©ment ; on l’appelle alors cristal minĂ©ral, ibid. - Sa dĂ©composition parla chaleur , ibid. - Action du charbon , 18. — Du soufre, 19. — Du phosphore , ibid. — Des mĂ©taux, ibid. - On s’en sert pour dĂ©partir l’or et l’argent, 20. - Action des sulfures , ibid. - On en extrait l’acide nitrique, ibid. - Il existe dans la nature , 21. -NitriĂšres artificielles , 23, et L. 11 , p. 1. -Objections au systĂšme adoptĂ© Ă  cet Ă©gard , 3. - Extraction du nitrate de potasse des matĂ©riaux salpĂȘtres, 4. — Saturation procĂ©dĂ© pouv dĂ©terminer la quantitĂ© de nitredansle nitre brut, par la dissolution de nitrate saturĂ©e , 6. - Erreurs dans l’opĂ©ration , ibid. - Moyen plus exact, 'J. - Purification du nitre brut, 8. Nitrate de soude, L. 11 , p. 10. - Sa solubilitĂ©, ibid. - Action de la chaleur , ibid. — 11 est dĂ©liquescent, 1 1. Nitrate de stronliane, L. 11, p. i5. Noir de fumĂ©e, L. 29, p. 26. - On l’obtient en brĂ»lant de la rĂ©sine , ibid. Nombres proportionnels, L. 1 , p. i j- DU COURS DE CHIMIE. 39 0 Qlrates, L. 2g, p. 4 - 01 Ă©ate de potasse, ibid. - Bi-olĂ©ate, ibid. - Autres ole'ates , 5 . OlĂ©ine, h. p. 5 . - Elle constitue toutes les huiles avec la ste'arine , ibid. - Sa se'paration de la stĂ©arine par des moyens me'caniques, 6. - Far des procĂ©dĂ©s chimiques , 7. - PropriĂ©tĂ©s de l’olĂ©ine, g. - Son analyse, ibid. - Par la distillation et l’acide sulfurique , on la produit aussi, L. 2g, p. 12. i>s, L. 33 , p. 37. - Ils sont formĂ©s de beaucoup de phosphate de chaux , ibid. Oxalates, L. 24 , p. 8 .- C’est au moyen de leur analyse que l’on a trouvĂ© la loi des proportions dĂ©finies , g. - Oxalate et bi-oxalate d’ammoniaque , 11. - Oxa- late et bi-oxalate de baryte , ibid. - Oxalate de chaux , ibid. — Il existe dans beaucoup de vĂ©gĂ©taux, ibid. - Il paraĂźt ĂȘtre aux vĂ©gĂ©taux ce que le phosphate de chaux est aux animaux , 14 — Il forme des calculs vĂ©sicaux, L. 33 , p. 35 . - Oxalate de cobalt, L. 24, p. i 4 - - Oxalate de fer, ibid. — Oxalate de magnĂ©sie , ibid. - Oxalate de nickel, ibid. - Oxalate de potasse , 10. - Bi-oxalate , ibid. — Il existe dans l’oseille , ibid. - Quadroxalate , 11. -Oxalate de plomb, i 5 . — En le chauffant, on obtient de l’oxide de carbone , ibid. — Oxalate et bi-oxalate de soude, 1 4 - -Oxalates de stron- tiane , 12.—Oxalate de zinc, i 5 . Oxichlomre de cuivre , L. 17 , p. 1 5 . - On s’en sert pour peindre le bois , ibid. 40 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES P PĂ©trole, Leçon 28, page 24. - Son analyse , ibid. PhocĂ©nine, L. 33, p. donne, outre les autres acides gras, de l’acide phocĂ©nique , ibid. Phosphates, L. 5, p. 1. - Poids de l’atome d’acide phos- pliorique, 2. - CaractĂšres gĂ©nĂ©riques des phosphates, 3. - L’acide borique avec du charbon les dĂ©compose au rouge, ibid. - On se sert de ce caractĂšre pour les essais des minĂ©raux , 4- - Le phosphate de plomb cristallise au feu du chalumeau, et donne un caractĂšre pour reconnaĂźtre les phosphates, 5. - Le potassium dĂ©compose les phosphates , 6. - L’acide sulfurique 11e dĂ©compose que partiellement les phosphates, 18. - L’acide pliosphorique est obtenu par ce moyen , ibid. - PrĂ©paration du phosphore, 19. - Sa purification, 23. - Moyen de le mouler , 24. Phosphate dammoniaque, L. 5 , p. 24. Phosphate d’ammoniaque et de magnĂ©sie , L. 6, p. 25. Phosphate d’ammoniaque et de soude, L. 5, p. 25. Phosphate d J argent, L. ĂŽ, p. 8. — Poids de l’atome de ce sel, 10. - -, phosphate, ibid. Phosphate de baryte , L. 5 , p. 8. - Bi-phosphate , 10. - Phosphate , 11. - Phosphates basiques , ibid. Phosphates de chaux, L. 5 , p. 12. - Ils ne sont pas composĂ©s d’aprĂšs des rapports simples, ibid. — 11 existe des combinaisons qui ne suivent pas les lois des proportions dĂ©finies, 13.—PrĂ©paration du phosphate de chaux, ibid. - Le prĂ©cipitĂ© est diffĂ©rent selon que l’on verse une dissolution dans l’autre, ibid. - Bi-phosphate, i4- DU COURS DE CHIMIE. 4 ' -11 se fond en un beau verre, 17- Phosphate j, ibid. - Phosphate j, ou phosphate des os, 17. - On le connaĂźt, en MinĂ©ralogie , sous le nom de clirysolithe, ibid. Phosphate de cobalt, L. 6, p. 4 - - Son nombre analytique, ibid. - PrĂ©paration du bleu de ThĂ©nard, 5 . - On peut rendre la couleur Ă  ce composĂ© en le chauffant avec de l’oxide de mercure , 6. Phosphate de fer, L. 6, p. 1.—On le trouve dans la nature Ă  l’état plus basique, ibid. — Phosphate de peroxide, 3 . - Il se trouve dans les mines de fer, ibid. - Il se forme aussi sur le fer des Ă©difices qui sont mouillĂ©s par de l’urine , 4 Phosphate de plomb, L. 6, p. 6. — On s’en sert pour re connaĂźtre la nature des phosphates, 7. - On le trouve cristallisĂ© dans la nature , ibid. — phosphate , 8. — * phosphate , g. Phosphate de potasse, L. 6 , p. 9. Phosphate de soude, L. 5 ,p. 6 — Son poids atomistique, ibid. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse et s’eiĂŻleurit, 8. - Il a une rĂ©action alcaline, ibid. — Quand on fait cristalliser une dissolution neutre , la liqueur devient acide, ibid. - 11 existe dans l’urine , ibid. - Bi-phos- pliate , ibid. Phosphate de strontiane, L. 5 , p. 12. - Nombre atomistique de ce sel, ibid. Phosphites, L. 6, p. 11. - Leurs caractĂšres gĂ©nĂ©riques , ibid. — Action delĂ  chaleur, 12. - Action de l’eau, i 3 . Picromel, L. 33 , p. 27. - Il facilite la dissolution des corps gras, ibid. Pierres lithographiques , L. 3 , p. i 4 42 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Platine, L. 18, p. 7. - Moyen de l’extraire de sa mine, 8. - Moyen de le forger , ibid. Poudre Ă  canon , L. 12 , p. i 5 . - La nature du charbon a la plus grande influence sur sa qualitĂ© , t6. - 11 faut qu’il soit Ă  l’état de charbon roux, 17. - Proportions de la poudre , ibid. — Fabrication de la poudre , ibid. — Moyen d’obtenir la poudre bien ronde , 19. — Fabrication par l’ancien procĂ©dĂ©, ibid. — Qualite's que doit avoir une bonne poudre, ibid. — La poudre ne doit pas s’enflammer instantanĂ©ment, 21. — Produits de l’inflammation de la poudre, 22. — Effet de la poudre , 23 . - Nature du gaz de la de'tonation , 24. Pourpre de. Cassius, L. 18, p. 11. — Moyen de le prĂ©parer , i 5 . — La nature est diffĂ©rente selon la maniĂšre de mĂȘler les liqueurs , ibid. — Son analyse, 18. Produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux, L. 22 , p. 24. — Us se divisent en acides , alcalis et corps neutres , ibid. — Leur analyse, ibid. - Action delĂ  chaleur, L. 23 , p. 7. - L’acide acĂ©tique obtenu dissout du goudron , ibid. - Les produits azotĂ©s donnent de l’ammoniaque, 9. — Action de l’acide sulfurique, 10. - Action de l’acide nitrique , ibid. — Des oxides, 11. - De l’eau , 12. - De l’alcool et de l’éther, ibid. Pus , L. 33 , p. 3 1. Pprophore, V. Sulfate d'alumine et de potasse. — Quelques faits y relatifs, L. 20 , p. i 3 . Q Quinine, Leçon 26, Lequinquina la contient mĂȘlĂ©e avec la cinchonine, ibid. - Le quinquina jaune con- DU COURS DE CHIMIE. 45 tient plus de quinine; le gris plus de cinchonine, ibid. - Ces deux bases sont fĂ©brifuges , ibid. — La quinine l’est plus , ibid. - Leurs prĂ©parations , 9. - Moyen de les sĂ©parer, ibid. —La. quinine cristallise difficilement, ibid. - Ses propriĂ©tĂ©s, ibid. - Son analyse, iSid. — Son nombre Ă©quivalent, ibid. R RĂ©sines, Leçon 29, page 25 . - Elles forment des savons sans ĂȘtre transformĂ©es en acides, ibid. — Elles donnent, par le frottement, l’électricitĂ© rĂ©sineuse, 26. — Elles servent Ă  prĂ©parer le noir de fumĂ©e, ibid. - Elles dĂ©gagent l’acide carbonique des carbonates, 27.—Leur analyse , 28. — Elles dĂ©coulent liquides des arbres, ibid. - Ce sont des mĂ©langes de diverses substances , ibid. RĂ©sine copal, L. 28, p. 3 o. RĂ©sine laque, L. 28, p. 3 o. Respiration des animaux, L. 33 , p. 38 . — Elle donne lieu Ă  la chaleur animale , ibid. — L’oxigĂšne brĂ»le une partie du carbone de la matiĂšre colorante du sang , 39. - Il se forme aussi de l’eau, ibid. — Il se dĂ©gage de l’azote , 4 o. — On ne connaĂźt pas la cause du dĂ©gagement de toute la chaleur animale , 4 1 S Sagou, Leçon 27, page 10. - C’est l’amidon extrait de la moelle du palmier, ibid. Salep, L. 27 , p. 22. Sang, L. 33 , p. 24. - Il est formĂ© de fibrine, d’allni- 44 table alphabĂ©tique des matiĂšres mine et de matiĂšre colorante , 25 . - Il renferme de l’urine , ibid. - Par l’agitation du sang, on en se'pare la fibrine , ibid. — Il contient aussi de la stĂ©arine , de l’olĂ©ine et de la cholestĂ©rine , .26. Saponification, L. 28, p. 28. — Elle s’opĂšre sur les huiles ou les graisses, comme sur la stĂ©arine et l’olĂ©ine , ibid. — Elle donne naissance Ă  des acides stĂ©arique, marga- rique et olĂ©ique, 25 . — Ou elle sĂ©pare seulement des acides , ibid. — Il se forme en mĂȘme temps de la glycĂ©rine, ibid. — SĂ©paration des acides gras , 3 o. - PropriĂ©tĂ© des acides gras, ibid. — Leur analyse , 34 - Qu’est-ce que la saponification? L. 29, p. 10. Savon, L. 2g, p. 6. — Savon blanc, ibid. — Savon marbrĂ©, 7. - Analyse du savon, 8. - Moyen de dĂ©terminer la quantitĂ© d’eau que le savon contient, ibid. Sels, L. 1, p. 2. - DĂ©finition des sels, ibid. — Neutralisation , 4 - — On la dĂ©termine ordinairement par les rĂ©actifs colorĂ©s, 5 . - Elle ne peut l’ĂȘtre exactement que par des considĂ©rations tirĂ©es des proportions dĂ©finies, 7. — Lois d’aprĂšs lesquelles les combinaisons s’opĂšrent , g. - Équivalens ou proportions chimiques , 10. — Les combinaisons s’opĂšrent entre les atomes des corps , DĂ©termination du poids des atomes , 1 3 - - Nombres proportionnels , i 4 - — On prend l’oxigĂšne comme unitĂ©, ibid. — DĂ©finition de la neutralitĂ© d’a- prĂšs’ces lois, i 5 . - Rapports entre l’oxigĂšne de l’oxide et de l’acide dans les sels , 16. — Les bases sont en gĂ©nĂ©ral des oxides , ibid. - Elles renferment diverses pro- portions d’oxigĂšne , 17. — La quantitĂ© d’acide dansles combinaisons augmente avec laquantilĂ© d’oxigĂšne de l’oxide , 18. - Les combinaisons les plus stables ton- DU COURS DE CHIMIE. 45 dent Ă  se former, 19. - L’aflinitĂ© est faible entre les corps de mĂȘme nature , 20. - On peut classer les sels d’aprĂšs les acides , ou d’aprĂšs les bases, 21. - Leur classification d’aprĂšs les acides , ibid. - CaractĂšres gĂ©nĂ©riques des sels , 22. - PropriĂ©tĂ©s physiques , ibid - PropriĂ©tĂ©s chimiques , 23 . - Nomenclature des sels, ibid. - Action de la chaleur sur les sels , a/f- " DĂ©crĂ©pitation, ibid. - La chaleur peut chasser l’eau de combinaison , 26. - Ou dĂ©terminer un nouvel arrangement de molĂ©cules , ibid. — Action de l’eau, ibid. - SolubilitĂ© , 27. - Fusion aqvieuse , 28. — Fusion ignĂ©e , ibid. -Action del’alcool, -Action des acides, 3 , L. 2 , p. t. - Elle peut avoir lieu par voie sĂšche ou humide, 2. - MĂ©thode de Leblanc pour avoir de gros cristaux , 3 . - Action de l’air sur les sels, ibid. - DĂ©liquescence , ibid. - Efflorescence, 5 . — Les propriĂ©tĂ©s sont relatives Ă  l’état hygromĂ©trique de l’air , ibid. - L’efflorescence ne suit pas de lois , 6. - Moyen de dessĂ©cher les corps, ibid. - Action des corps simples sur les sels , 7. - Action des acides , 8. - Action des bases , to. — CaractĂšres des sels tirĂ©s des bases , L. 21, p. 6. - Il faut qu’ils soient solubles pour reconnaĂźtre leurs propriĂ©tĂ©s , ibid. - Quand le sel est insoluble , si c’est un carbonate , on le dissout dans un acide , 7. - Quand ce n’est pas un carbonate, on le fait bouillir avec du carbonate de soude, ibid. - Recherches de M. Dulong sur la dĂ©composition des sels par les carbonates alcalins , ibid. — On les traite par un hydrosulfate, 12. - i cr groupe , sels non prĂ©cipitĂ©s , ibid. - Sels prĂ©cipitĂ©s , i 3 . - Par le carbonate de potasse , ibid. - Le i er groupe se subdivise en 2 groupes, ibid. - i er groupe, 46 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES sels non prĂ©cipi tĂ©spar le carbonate de potasse ; 2' gro upe, sels pre'cipitĂ©s par ce rĂ©actif, 14. - Par l’acide hydro- sulfurique , on subdivise en deux le 2 e groupe , 14. - i cr groupe, sels non prĂ©cipitĂ©s par l’acide liydro- sulfurique ; 2 e groupe , sels prĂ©cipitĂ©s par ce rĂ©actif, ibid. - CaractĂšres des sels d’alumine , 23 . - D’ammoniaque , 18. - D’antimoine , L. 22 , p. 8. - D’argent, i 5 . - De baryte, L. 21 , p. 18. - De bismuth , L. 22, p. 10. -De chaux , L. 21, p. 21. -De chrome, L. 22, p. 4. - De cobalt, 1.—De cuivre, 12.—D’étain, 5 .- De fer , L. 21, p. 26. - De manganĂšse , 24. - De magnĂ©sie , 22. - De mercure , L. 22, p. nickel, L. 22, p. 2. - D’or, 18. — De platine, 17. - De potasse , L. 21 , p. i 5 . - Moyen de les distinguer des sels de soude , 16. - De soude, 17. - De strontiane, 20. - De zinc, ibid. Silicates, L. 21. p. 6. Soie, L. 3 o , p. 26. - Elle contient une matiĂšre gommeuse que l’on enlĂšve par le dĂ©creusage, 27. — On la blanchit par le gaz sulfureux, ibid. — Son analyse, 28. Solanine, p. i 3 . - Elle se trouve dans les germes de la pomme de terre et d’autres plantes , ibid. — Ses caractĂšres , 14. SolubilitĂ© la, L. 4 » p> 24. - Exerce une grande influence sur lĂ©s. combinaisons que plusieurs corps peuvent former, ibid. Soufre dorĂ© d’antimoine , L. 20 , p. 25 . StĂ©arates, L. 29, p. 2. - StĂ©arate dĂ©potasse, ibid. - TraitĂ© par l’eau , il donne du bi-stĂ©arate , ibid. - Bi- stĂ©arate de potasse, 3 . - StĂ©arate de soude, ibid. - Bi- stĂ©aratĂ©s , 4 - - Autres stĂ©arates, 5 . DU COURS DE CHIMIE. 47 StĂ©arine , L. 28, p. 5. - Elle forme, avec l’olĂ©ine, toutes les matiĂšres grasses , ibid. - Son extraction par des moyens mĂ©caniques, 6. - Et par des moyens chimiques, 7. - Ses propriĂ©tĂ©s, 8. - Son analyse, 9. - Elle n’est pas volatile , 10. - Elle tache les Ă©toiles et le papier , ibid. — En grande quantitĂ© , elle donne la soliditĂ© aux huiles de cacao , de muscade et de laurier, 20. — On la forme aussi par la distillation des corps gras et l’acide sulfurique, L. 29, p. 10. Strychnine, L. 26, p. 5. - Elle existe dans les plantes delĂ  famille des strychnos, ibid. - Une de ces plantes donne un poison renommĂ© aux Indes orientales , ibid. - Son extraction de la noix vomique , ibid. — Ses propriĂ©tĂ©s, Elle donne le tĂ©tanos, 7. — Elle existe avec la brucine , ibid. SublimĂ© corrosif. V. Chlorure de mercure. Substances inflammables solubles dans Veau , L. 29 , p. 32. - Alcool, 36. - Éthers , L. 3o , p. 3. Substances vĂ©gĂ©tales azotĂ©es, L. 3i , p. 14. - Gluten, ibid. - LĂ©gumine, ibid. -Ferment, 17. Substances vĂ©gĂ©tales neutres ou indiffĂ©rentes, L. 26 , p. i4* - Elles peuvent ĂȘtre divisĂ©es en quatre groupes , ibid. — I er groupe, substances qui contiennent de l’oxi- gĂšne et de l’hydrogĂšne dans les rapports de l’eau, i5. -2 e groupe, matiĂšres inflammables, ibid. - 3 e groupe, matiĂšres colorantes , ibid. - Si l’on classait ces substances d’aprĂšs leurs propriĂ©tĂ©s, elles seraient reportĂ©es entre les deux groupes , ibid. - 4' groupe , substances azotĂ©es, 16. Succin, L. 29, p. 3i. - Il contient l’acide succiniquĂš tout, formĂ©, 32. 48 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Sucre, L. 26, p. 16. - Il y en a de diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s , ibid. - Sa propriĂ©tĂ© de fermenter est la plus caractĂ©ristique , ibid. - i re espĂšce, sucre de cannes, 17. -2" espĂšce, sucre de raisin , ibid. - 3 e espĂšce , sucre de champignon, ibid. - 4' espĂšce , sucre incristallisable , ibid. Sucre d’amidon, L. 26 , p. 33. - Il ne peut remplacer le sucre de cannes , ibid. Sucre de betteraves , L. 26, p. 26. - Sa prĂ©paration, ibid. - Cristallisation lente , 28. - Cristallisation rapide , ibid. - Perfection du sucre , 3t. Sucre de cannes, L. 26, p. 17. - Sa cristallisation , ibid. - Sa phosphorescence , 18. - Action de la rĂąpe sur le sucre, ibid. - SolubilitĂ© du sucre , ibid. - La cuisson du sucre se reconnaĂźt Ă  divers caractĂšres , 20. —Il peut cristalliser par fusion , ibid. - Il se combine avec les bases, 21. - Sa combinaison avec le plomb, ibid. — Le sucre dessĂ©chĂ© contient une portion d’eau, ibid. - Son analyse, d’orge, II est cristallisĂ©, ibid. - Plantes qui contiennent le sucre de cannes , ibid. Sucre incristallisable, L. 26, p. 34- Sucre de lait, L. 33, p. 17. - Il ne contient pas d’azote, 18. Sucre de miel, L. 26 , p. 33. Sucre de raisin, L. 26, p. 32. — Il ne cristallise pas , il prend en masse mamelonnĂ©e, ibid. Sucre de rĂ©glisse, L. 27 , p. 3. — Il ne cristallise pas. Suint, L. 3o, p. 26. - C’est une espĂšce de savon que renferme la laine , ibid. Sulfates, L. 7 , p. t. - Poids de l’atome d’acide sulfurique, 2. - CaractĂšres gĂ©nĂ©riques des sulfates, DU COUKS DK CHIMIE. m 49 Aucun acide ne les dĂ©compose Ă  la tempĂ©rature ordinaire, ibid. - Au rouge, l’acide borique et l’acide pliospliorique les dĂ©composent, 2. - La chaleur les dĂ©compose tous , exceptĂ© ceux de potasse , soude et baryte, chaux, lithine, magnĂ©sie et plomb, 3 . - Quand ils ne contiennent pas d’eau, ils donnent de l’acide sulfurique anhydre , ibid. - Action de l’hydrogĂšne, ibid. - Du bore et du phosphore , ibid. - Du charbon, 4 - - Moyens de reconnaĂźtre les sulfates , ibid. - L’insolubilitĂ© du sulfate de baryte fait employer ce caractĂšre dans les analyses, 5 . - Les sulfates insolubles sont dĂ©composĂ©s par le carbonate de potasse ou de soude, 6. - Moyen de reconnaĂźtre les sulfates dans les espĂšces minĂ©ralogiques , ibid. - Remarques sur la dĂ©composition des sulfates par la chaleur, L. 9, p. 25 . - Par le charbon, ibid. - Par l’hydrogĂšne , ibid. Sulfate d’alumine, L. 8 , p. poids atomistique, ibid. - Il a une rĂ©action acide , ibid. - Il est trĂšs soluble , ibid. - Il est dĂ©composĂ© par la chaleur, et donne de l’alumine , 17. - sulfate, ibid. - Il se trouve dans la nature, ibid. - Il forme des sels doubles avec beaucoup de bases , ibid. Sulfate d'alumine et d’ammoniaque, L. 8, p. 4 - - Ses cristaux ont la mĂȘme forme que ceux de l’alun, ibid. Sulfate d'alumine et de potasse, L. 8, p. 18. - Son poids atomistique, ibid. - Il a une rĂ©action acide , ibid. - Sa solubilitĂ© , ibid. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse, 20. - Au rouge , le sulfate d’alumine se dĂ©compose , ibid. - ChauffĂ© avec du charbon , il donne du pyrophore , ibid. - Moyen de prĂ©parer ce composĂ© , 21. - La combustion du pyrophore est due Ă  un polysulfure , 22. - 4 50 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Alun de Rome, - On le fait artificiellement, 25 . - Alun basique , 26. - PrĂ©paration de l’alun Ă  la Tolfa, 27. - A Beauvais , 28. - Moyen de purifier ce sel, 2g. Sulfate d’alumine et de soude , L. 8, p. 24. - Il est plus soluble que celui de potasse , ihid. - Il s’efĂŻleurit, ibid. >- On le purifie moins facilement que l’alun de potasse, ibid. Sulfate d 1 ammoniaque, L. 7, p. donne de l’acide sulfurique par la chaleur, i 3 . - Bi-sulfate d’ammoniaque , L. 7 , p. i 3 . Sulfate d’argent, L. g, p. 24. Sulfate de baryte, L. 7, p. i 3 . - C’est un sel complĂštement insoluble, ibid. - Il se fond Ă  une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, i 4 - - Son poids atomistique , ibid. Sulfate de chaux , L. 8, p. 3 . — Poids de l’atome de ce sel, ibid. - On le trouve dans la nature ; il contient ordinairement de l’eau , 4 ^ est un peu soluble, et donne aux eaux crues leurs mauvaises qualitĂ©s, 5. — Il dĂ©crĂ©pite et perd son eau par la chaleur , ibid. - C’est alors du plĂątre , ibid. - Ce sel se fond Ă  une chaleur blanche, 6. - Sulfate anhydre ou karstenite , 7. - Fabrication du plĂątre , ibid. - Il y a une espĂšce de sulfate de chaux que l’on appelle albĂątre ; elle sert Ă  faire des vases , etc. , ibid. - Les eaux de puits de Paris contiennent de ce sel, g. - Le plĂątre sert d’engrais, 10. - Il sert aussi Ă  donner l’apprĂȘt Ă  des Ă©toffes , u. - Le plĂątre exposĂ© Ă  l’air, reprend de l’eau et perd sa qualitĂ©, 12. - Il forme, avec le sulfate de soude, un composĂ© que l’on trouve dans la nature, ibid. Sulfate de chaux ou de soude, L. 8 , p. 12. - Il se trouve dans la nature, et porte le nom de GlaubĂ©rite, ibid. DU COUHS DE CHIMIE. 5 i Sulfate de cobalt, L. g , p. 17. - Il donne un oxisulfure par l’hydrogĂšne, ibid. - Il forme des sels doubles avec les sulfates de potasse , de soude et d’annno- niaque , ibid. Sulfate de cobalt et d’ammoniaque, L. g, p. 17. Sulfate de cobalt et de potasse, L. g, p. 17. Sulfate de cobalt et de soude, L. g, p. 17. Sulfate de cuivre, L. 8, p. 18. - Il perd son eau par la chaleur , ibid. - Au rouge , il se dĂ©compose , ibid, - Avec l’hydrogĂšne, il donne de l’oxide , ibid. - On le pre'pare par plusieurs procĂ©dĂ©s , 19. - Sulfate basique, 20. - Le protoxide de cuivre ne peut se combiner Ă  l’acide sulfurique , ibid. - Le sulfate de cuivre forme divers sels doubles , ibid. Sulfate de fer, L. 5 , p. 10. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse, ibid. - L’acide sulfurique le prĂ©cipite Ă  l’état anhydre, 11 -ChauffĂ© au rouge, il se dĂ©compose, et donne du peroxide et de l’acide anhydre , ibid. — ExposĂ© Ă  l’air, ce sel attire l’oxigĂšne , 1 3 . - Il se prĂ©cipite ^ per- sulfate , ibid. - L’alcool prĂ©cipite de la dissolution du sulfate de protoxide et de peroxide , 14- - Par l’acide nitrique ou le chlore, il passe Ă  l’état de peroxide, i 5 . - Sulfate de peroxide , ibid. - L’hydrogĂšne le transforme en sulfure , 16. - Il forme, avec le sulfate de potasse et le sulfate d’ammoniaque , des sels isomorphes avec l’alun , 17. Sulfate de peroxide de fer et d’ammoniaque, L. g, p. 17. - 11 est isomorphe avec l’alun , ibid. Sulfate de peroxide de fer et de potasse , L. g, p. 17. - Il est isomorphe avec l’alun , ibid. Sulfate de gluciue, L. g, p, g. 4 - 52 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Sulfate de magnĂ©sie, L. 8,p. de son atome, l’emploie en Me'decihe, ibid. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse, ibid ..-Sa solubilitĂ©, ne donne pas de sulfure avec le charbon, 14. - On le prĂ©pare en cristaux en traitant les carbonates de chaux et de magnĂ©sie par l’acide sulfurique, ibid. - Il existe dans l’eau de la 111er, ibid. - Beaucoup de sels de mer en contiennent une grande quantitĂ©, ibid. - La forme de ses cristaux change quai>d on les chauffe dans l’alcool, i5. - Il forme beaucoup de sels doubles, 16. Sulfate de manganĂšse, L. g. p. 2. -Pour le prĂ©parer, il faut ajouter une matiĂšre vĂ©gĂ©tale Ă  l’acide, 3. - Sulfate de peroxide , ibid. - 11 sert comme rĂ©actif, 4- Sulfate de manganĂšse et de potasse, L. 8, p. 4*-H cristallise comme l’alun, ibid. Sulfate de mercure, L. g, p. 23. - Sulfate de deutoxide, 24. - 4 sulfate ou turbith minĂ©ral, ibid. Sulfate de nickel, L. g, p. 20. - Il forme avec le sulfate de potasse un sel moins soluble que le sulfate simple, 21. Sulfate de potasse, L. 7 , p. 7. - Poids atomistique de cc sel, ibid. - 11 est tout-Ă -fait anhydre, ibid. - Sa solubilitĂ© , dĂ©crĂ©pite, ibid. - Bi-sulfate de potasse, g. - Sa forme cristalline , ibid. - Il donne par la chaleur de l’acide sulfurique anhydre , ro. Sulfate de plomb, L. g, p. le trouve dans la nature, ibid. - 11 est insoluble dans l’eau, mais un peu soluble dans les acides, et surtout l’acide hydrochlo- rique, qui peut mĂȘme le dĂ©composer, ibid. - 11 11’est pas dĂ©composĂ© par la chaleur, 22. - Quand 011 le chauffe flans du grĂšs, il se dĂ©compose par l’action de la silice, m; cours DK chimie. 55 ibid. - Action du charbon , ibid. - L'hydrogĂšne le convertit en sulfure j ibid. - On l'obtient en grande quantitĂ© dans la teinture, 23. - On le rĂ©duit par le sulfure de plomb, ibid. Sulfate de soude, L. 7, p. 9. - Son poids atomistique, ibid. - Sa solubilitĂ©, est plus soluble Ă  3o° qu’à ioo°, ibid. - La force d’inertie de ce sel est trĂšs grande, dissolution saturĂ©e ne cristallise pas par le refroidissement dans quelques circonstances, 10, et L. 8, 1. Sulfate de strontiane, L. 7, p. poids atomistique , 15. — 11 est un peu soluble , ibid. - Il se dissout un peu dans l’acide sulfurique Ă  chaud, 16. Sulfate de zinc, L. 8, p. 4- _ H est isomorphe avec le sulfate de magnĂ©sie, 5. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse, ibid. - L’hydrogĂšne le transforme en oxisulfure, ibid. - On le prĂ©pare en grillant le sulfure , 6. - Moyen de le purifier, ibid. - Il est fondu par la propriĂ©tĂ© neutralisante des oxides qui est diffĂ©rente, 7. Suif tes, h. g, p. 26. - CaractĂšres gĂ©nĂ©riques, ibid., et L. 10 , p. 1. - Action de la chaleur, ibid. - Action des acides, corps combustibles, 3. - On neutralise difficilement les sulfites solubles , ibid. - Bi-sulfites, L. io,4- Sulfite de chaux, L. 10, p. 3 .-Il sert pour des bains et soufrer des tonneaux , 4- Sulfite de deutoxide de cuivre, L. 10, p. 4- Sulfovinates, L. 3o , p. 7. - Sulfovinate de chaux, ibid. -De baryte, ibid. - Son analyse, ibid. Sulfures, L. 18, p. 29. - Ou les obtient directement, ibid. - Ils dĂ©gagent de l’acide hydrosulfuriquĂš par les acides, 54 TABLE ALPHABÉTIQUE UES MATIÈRES 3i , et L. 19, 2. - Ils prĂ©cipitent les dissolutions mĂ©talliques en diverses couleurs quand ils sont solubles, L. 18, 3 sulfures insolubles se reconnaissent aisĂ©ment en les dissolvant dans l’acide nitrique, 2. - Incertitude sur la nature des combinaisons pour connaĂźtre si ce sont des sulfures ou des liydrosulfates, 3. - On emploie les sulfures alcalins comme rĂ©actifs, 4- ~ Sulfures mĂ©talliques, L. 19, 7. - Leur prĂ©paration, 8. -Les sulfures mĂ©talliques peuvent s’obtenir par prĂ©cipitation, g. - Ils contiennent alors de l’eau qu’ils ne cĂšdent qu’à une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, se dĂ©gage successivement Ă  mesure que la chaleur augmente , ibid. - Leur action sur le soufre, L. 20 , p. 3. - DĂ©composition des sulfures parle charbon, de l’air sur les sulfures, Il se forme en dĂ©finitive des liyposulfites, 18. - Certains oxides produisent le mĂȘme effet quand on les fait bouillir avec ces composĂ©s, ig. Sulfure de barium, L. ig, p. 6. - On le prĂ©pare avec le sulfate dans un creuset brasquĂ© , ibid. Sulfure de calcium , L. 19 , p. 7. - On le prĂ©pare comme celui de barium, ibid. Sulfure de potassium, L. ig, p. 4- ~ On l’obtient en dĂ©composant le sulfate par l’hydrogĂšne, calcinant ce sel dans un creuset brasquĂ©, ibid. - Ou en saturant une dissolution de potasse d’acide hydrosulfurique, ibid. - L’hydrosulfate ne cristallise pas , 6. - Le bi- hydrosulfate cristallise, ibid. - Divers sulfures de potassium, 18. - Action de l’eau sur ces composĂ©s, 23. Sulfure de sodium, L. ig, p. 6. - En dĂ©composant le sulfate de soude par le charbon, 011 obtient un poly- sulfure, ibid. DU COURS DE CHIMIE. 55 Sulfure de strontium, L. 19, p. le prĂ©pare comme celui de barium, ibid. T Tannin, L. 25, p. 12. -M. Seguin l’a signalĂ© comme matiĂšre particuliĂšre, 13. - Moyen de l’obtenir , ibid. - ProcĂ©dĂ© de M. Berzelius, ibid. - Il est accompagnĂ© par une matiĂšre que l’on a nommĂ©e extractive, ibid. — PropriĂ©tĂ©s de l’acide gallique, if - Il peut se combiner avec les acides et les bases, ibid. Tannin artificiel, L. 25, p. camphre en donne avec divers acides, Les rĂ©sines en donnent aussi, 27. Tartrates, L. 24, p- de potasse, Bi-tartrate, de soude, De potasse et de soude, ibid. - De potasse et d’antimoine, ibid.— On peut le considĂ©rer comme un acide , 21. — Le bi- tartrafte de potasse peut ĂȘtre regardĂ© aussi comme un acide, de baryte et de strontiane, ibid. Tissus animaux, L. 33, p. 36. Tournesol, L. 3i, p. l’extrait de quelques espĂšces de lichens, ibid. U Vlmine, L. 27, p. se forme par l’action des alcalis sur le ligneux, ibid. UrĂ©e, L. 33, forme avec l’acide nitrique un composĂ© cristallin, ibid. - PrĂ©paration de l’urĂ©e, 12. -On est parvenu Ă  la faire artificiellement, i3. —C’est un cyanate d’ammoniaque, ibid. - Analyse de l’urĂ©e, ibid. 56 TABLE ALPHABÉTIQUE DU COURS DE CHIMIE. Urine, L. 33 , p. 33 .-Elle doit son aciditĂ© Ă  l’acide phosphorique, ibid. - L’urĂ©e est son principe essentiel, ibid. - En se dĂ©composant il se forme de l’ammoniaque et il se prĂ©cipite diffĂ©rens sels , 34 - - Il y existe de l’acide lactique et du lactate d’ammoniaque, ibid. - Celle des animaux herbivores contient de l’acide benzoĂŻque , ibid. V VĂ©gĂ©tation, L. 3 t , p. parties vertes des plantes dĂ©composent l’acide carbonique, 28. VĂšrulrine, L. 26, p. 8. -Elle se rencontre dans plusieurs plantes de la famille des ve'ratrum, ibid. - Elle produit aussi le tĂ©tanos, ibid. J'in, L. 3 1, p. d’alcool que les disperses espĂšces renferment, 22. Z ZircĂŽne. Elle prĂ©sente, quand on la chauffe, une incandescence comme celle des antimoniates, L. 21, p. 5 . FIS DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE DU COUBS DE CHIMIE. ; V, ' ĂŻy ? ÂŁÂŁĂŻjcaam SM s *‱;.' v&Wfi l .*. ~ t MfijÉvrii^ 1 V’i'JBuJ^lk -AA Publications nouvelles. I CONSEILS DE MO HALE, ou Essais sur l’Homme, les CaractĂšres, le Monde, les Femmes, l’Éducation; ouvrage inĂ©dit, par Madame Guizot, prĂ©cĂ©dĂ© d’une Notice, et publiĂ© par M. Guizot; a volume in-8, ornĂ©s d’un beau portrait. Paris, 1828. i 4 fr. LETTRES DE FAMILLE SCR L’ÉDUCATION, par Madame Guizot, ouvrage couronnĂ© par l’AcadĂ©mie dans sa sĂ©ance du 3 i aoĂ»t 1827, comme le plus utile aux mƓurs; 2 vol. in-8. Nouvelle Ă©dition. Paris , 1828. i 4 fr. DE LA RELIGION , considĂ©rĂ©e dans sa source, ses formes et ses dĂ©veloppemens, par M. Benjamin-Constant ; 4 vol in-8. Prix des 3 volumes parus, 22 fr. LETTRES DE JUNIUS, traduites de l’anglais, avec des Notes historiques et politiques, par M. Parisot; 2 vol. in-8. Nouvelle Ă©dition. Paris, 1828. 12 fr. MÉMOIRES SUR LES CENT-JOURS , par M. Benjamin- Constant. Nouv. Ă©dition, augmentĂ©e de nouveaux Ă©clair- cissemens. Sous presse. 1 vol. in-8 , 1828. 7 fr. COLLECTIONS DES CONSTITUTIONS, Chartes et Lois fondamentales des peuplesde l’Europcct des deux AmĂ©riques, par MM. Dhfau, Duvergier et Guadet; 6 gros vol. in-8. Paris, 1828. Nouv. Ă©dition, sous presse . 5 o fr. HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION D’ANGLETERRE, suivie de Y Histoire de ta Restauration, par M. Guizot. Cet ouvrage formera 5 volumes in-8, dont 2 paraissent. Prix de chaque volume. 7 fr. Le mĂȘme, pap. vĂ©lin satinĂ©. i 4 fr. DICTIONNAIRE DES RIMES, suivi d’un TraitĂ© de Versification, par P. A. Lemare, auteur du Cours de Langue française, de Langue latine, etc.; 1 gros vol. in-8. Paris, 1828. ‱ 9fr. ISmitMEKlE DE HUZARD-COURCIE1S. * 245Likes, 8 Comments - Tony Lamiche (@tonylamiche) on Instagram: “J'ai les bonbons qui collent au papier. #timetoplay #guidemichela” Bonjour Ă  tous et toutes,La proximitĂ© de PĂąques et de ses vacances ^^ ne vous a sans doute pas Ă©chappĂ©, surtout si votre toit hĂ©berge des petits gourmands. Alors, seriez vous intĂ©ressĂ©e par une petite idĂ©e rigolote pour les amuser et/ou avoir une dĂ©co de PĂąques ? Venez, j’ai dĂ©nichĂ© un petit diy bien avez dĂ» le lire dans 2-3 billets, il y a un malade longue durĂ©e » dans notre entourage trĂšs proche, et parfois le moral n’est clairement pas au beau fixe. On essaye de faire bonne figure face aux petits gourmands pour ne pas les prĂ©occuper, mais ce n’est pas souvent aisĂ©. Ils ont dĂ» sentir notre coup de mou rĂ©cent car il ont dĂ©cidĂ©, pas plus tard que la semaine derniĂšre, qu’ils allaient redĂ©corer toute la maison pour PĂąques ! Ils veulent mettre des Ɠufs et des lapins de partout, des couleurs pastels et des dĂ©co home made ». Faut bien qu’on rigole un coup » dixit le plus grandMon mari et moi avons vite dĂ©cidĂ© de les encourager dans cette initiative fort gaie, et je me suis vite mise en quĂȘte d’idĂ©e de DIY Ă  rĂ©aliser avec eux. Dans le panel d’idĂ©es , il y en a une que j’ai trouvĂ© bien sympa et des carottes en papier. Pour dĂ©corer ou pour cacher les bonbons de pĂąques, c’est une dĂ©co qui se rĂ©alise facilement. La plus jeune a adorĂ© le concept on avait encore un peu de papier colorĂ© en rĂ©serve, donc on s’y met mises. En une petite heure, un beau bouquet de carottes est apparu. Le plus grand y est un peu rĂ©fractaire il est branchĂ© dĂ©co lapin crĂ©tins », vous voyez 😉 mais ces carottes sont quand mĂȘme sympathiques pour amener une touche de fun dans la j’aimerais vous partager le tuto refait Ă  ma sauce, peut ĂȘtre cela peut vous donner des idĂ©es pour PĂąques ou pour tout autre raison de dĂ©coration champĂȘtre. Notez qu’en utilisant des papiers crĂšmes, vous pourriez faire des panais, des papiers noirs du radis noir, etc.. 😉~~~~~~~~~~~~ Tutoriel Des carottes en papier range bonbonMatĂ©riel Gabarit imprimĂ© sur feuille A4 >> Patron_carotte_papier_aufilduthym << 1 feuille A4 orange, rouge, jaune par carotte * 1 feuille verte pour les fĂąnes ciseau et/ou cutter crayon papier + 1 rĂšgle colleRĂ©alisationRĂ©alisation des carottes Sur les feuilles de papier carotte », Soit vous utilisez le gabarit pour reporter les contours de la carotte, puis tracez les lignes pour le reconstruire entiĂšrement. Soit vous imprimez le gabarit directement DĂ©coupez le gabarit carotte. PrĂ©-pliez les cĂŽtĂ©s de la carotte en vous aidant d’une rĂšgle Refermez la carotte et collez fermement le rabatRĂ©alisation des fĂąnes Sur le papier vert, dessinez un rectangle de longueur 5cm et de largeur 5 Ă  10 cm taille des fĂąnes DĂ©coupez le papier vert, puis tous les Ă  1 cm, faites une incision pour dĂ©tachez des lamelles » pour les fans de cuisine, faites du hasselback Repliez pour superposer chaque du couvercle Sur les feuilles de papier carotte » Reportez le gabarit couvercle » ou imprimez le gabarit directement DĂ©coupez le gabarit couvercle » et faites une incision sur chaque rabat pour les dĂ©tachez PrĂ©-pliez les cĂŽtĂ©s de la carotte en vous aidant d’une rĂšgle N’oubliez pas de faire une incision au centre du couvercle dans lequel vous glisserez le tas de fĂąnes cf photo Ă  droite. Formez le couvercle en collant successivement les rabats des cĂŽtĂ©s. InsĂ©rez les fĂąnes, et mettez un point de colle pour les maintenirY’a plus qu’a garnir les carottes 🙂Recyclage Ces dĂ©corations sont en papier donc durable et/ou recyclables. AprĂšs utilisation Soit vous les rangez dans une boĂźte pour rĂ©-utilisation l’annĂ©e prochaine Soit elles finissent en bac de recyclage papierAstuces N’hĂ©sitez pas Ă  varier la couleur des carottes les vraies » carottes ne sont pas toutes oranges, elles peuvent ĂȘtre rouge, jaune, orange, blanches, violettes, etc N’hĂ©sitez pas Ă  varier la taille des fĂąnes pour distinguer les carottes * CĂŽtĂ© papier, privilĂ©giez un papier Ă©pais type 160g/mÂČ si vous souhaitez des carottes robustesUne autre petite idĂ©e Si jamais vous cherchez d’autres idĂ©es range-bonbon, vous pouvez retrouver le DIY ce de panier dĂ©corĂ© en papier aussi Si vous avez envie de partager le billet sur les rĂ©seaux - Twitter - Facebook - Pinterest -
Jai les bonbons qui collent au papier :/ Publicité . Posté le 19-07-2022 à 13:57:31 . SOF40
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Pourcela il vous faut : – Des enveloppes. – Du masking tape. – Une paire de ciseaux. – Des bonbons. Commencer par couper un cotĂ© de l’enveloppe. cette partie sera l’entrĂ©e de la pochette. Coller l’enveloppe pour la fermer, la pochette est faite. Mettre vos petits bonbons dans le sachet. Fermer la pochette avec du masking Les bonbon soucoupe, c’est comme mettre un petit vaisseau spatial dans sa bouche. Il explose de saveur une fois que vous l’avez posĂ© sur votre langue. Elles existent depuis aussi longtemps que les soucoupes volantes disponibles sous diffĂ©rent gout fraise, citron, chocolat
. Ces confiseries ressemblent Ă  de la mousse de polystyrĂšne et ont la mĂȘme texture, mais elles renferment une surprise ! Mordez un bonbon soucoupe volante pour dĂ©couvrir la saveur sucrĂ©e des perles de sucre ou de la poudre acidulĂ©e. Ces confiseries vous ramĂšneront au bon vieux temps, avant votre jeunesse. bonbon soucoupe cƓur acideCommentaire faire de soucoupe bonbon acidulĂ©e bonbon soucoupe cƓur acide Les soucoupe bonbon ont un cƓur acide. Des bonbons phare des annĂ©es 80, en forme de soucoupe volante, des confiseries, retro. D’aprĂšs mon avis, ces bonbons sont encore plus bon que les Haribo. D’environ 5 cm de large. La soucoupe volante est formĂ©e de papier de riz croustillant et comestible ou d’amidon de maĂŻs en mousse. La coquille de ces bonbons est colorĂ©e, mais sans saveur. L’intĂ©rieur creux est rempli d’une petite quantitĂ© de poudre de sorbet au goĂ»t acidulĂ©, qui fond en bouche. Malheureusement. Le contenu du cƓur du bonbon n’est pas aromatisĂ© au fruits, juste acidulĂ©. Nous aurions aimĂ© avoir un goĂ»t de fruits, comme la fraise, citron, chocolat dans la bouche en dĂ©gustant cette confiserie. Rien ne nous interdit de rajouter certains ingrĂ©dients Ă  notre recette. Chacun est assez lĂ©ger, ne pesant qu’environ 1 1/3 grammes. Ils sont vendus non emballĂ©s dans des boĂźtes dans les magasins de bonbons. En AmĂ©rique, oĂč elles sont appelĂ©es gaufrettes satellites ». Vous trouverez probablement des variantes contenant de minuscules boules de bonbons durs souvent sans saveur au lieu de la poudre acide Les variĂ©tĂ©s aromatisĂ©es fraise, chocolat.. sont particuliĂšrement apprĂ©ciĂ©es en Belgique, au Canada, en Angleterre, en France et en Allemagne. En les mangeant, certaines personnes aiment mordre un bord et en extraire la poudre du bout de la langue. D’autres aiment mettre le tout dans leur bouche et attendre qu’il se dissolve. Le week-end dernier je voulais offrir des cadeaux uniques et mignons qui signifient quelque chose pour nous deux, alors j’ai fini par trouver les bonbons en soucoupe volante sur internet, j’ai voulu faire l’achat, mais ils Ă©taient en rupture de stock ! Ma sƓur adore ces sucreries , alors j’ai dĂ©cidĂ© de lui en offrir. J’en ai vu quelques-uns en ligne et dans certains magasins de candy. J’ai dĂ©cidĂ© que plutĂŽt que d’en acheter, de les faire moi mĂȘme. Mes bonbon personnalisĂ© soucoupe sont ceux qui aurait toutes mes petites touches et qui signifierait plus pour ma sƓur que des cadeaux achetĂ© rapidement en ligne ou dans un candy shop. Les Mes bonbon personnalisĂ© soucoupe sont de parfait aliment pour griniotĂ© devant la tĂ©lĂ© Les ingrĂ©dients dont vous avez besoin pour prĂ©parer vos dessert de bonbons personnalisĂ©s soucoupe acidulĂ©e Pour rĂ©aliser ces candy volantes, j’ai dĂ©cidĂ© de rajouter des bĂąton comme les sucettes Boule de polystyrĂšne – J’ai utilisĂ© une boule de 15 cm BĂątonnets Ă  sucette – J’en avais besoin d’un grand nombre et je les ai obtenus gratuitement Ă  mon bĂąton de goujon. Je l’ai Ă©galement obtenu gratuitement au travail, mais vous pouvez couper une tringle Ă  rideau ou utiliser un bĂąton de – J’ai utilisĂ© des soucoupes volantes – environ 300 !Ruban – N’importe quelle pot ou un bac – J’ai utilisĂ© un pot de jardin que j’avais plĂątre de Paris. Si vous n’en avez pas, vous pouvez utiliser de l’argile ou de la pĂąte Ă  modeler pour emballer la barre. PremiĂšre Ă©tape Les soucoupes Tout d’abord, j’ai fait un trou dans le fond de ma boule et avec un peu de colle autour du bord, j’ai poussĂ© mon bĂąton dedans et laissĂ© sĂ©cher pour attacher la boule au ensuite utilisĂ© du plĂątre de Paris pour fixer mon bĂąton dans mon pot de jardin et j’ai laissĂ© sĂ©cher toute la nuit. DeuxiĂšme Ă©tape la couleur du ruban L’étape suivante consiste Ă  choisir la couleur du ruban dont vous voulez couvrir votre poteau. J’ai choisi un trĂšs joli ruban pailletĂ©. Pour l’attacher, je n’ai fait que mettre un peu de colle en bas du mĂąt et l’enrouler jusqu’en haut, couper le surplus et coller en haut pour le fixer. Il n’y a mĂȘme pas besoin d’ĂȘtre trĂšs soignĂ© en haut et en bas car il sera pratiquement couvert. J’ai mis un joli tissu rose froissĂ© dans le pot et quelques confettis de fleurs. Etape 3 crĂ©ation de la soucoupe Maintenant, votre poteau et votre pot sont beaux, mais vous devez vous occuper de la balle ! Cette Ă©tape est la plus mouvementĂ©e et prend le plus de temps, mais reste trĂšs facile. Mon petit ami et moi avons passĂ© des heures Ă  attacher des soucoupes Ă  des bĂątons de sucette, puis Ă  commencer par le bas de la boule en les collant une par une. Mais en remontant dans la boule, je me suis rendu compte qu’il Ă©tait en fait plus facile pour moi en tout cas de coller d’abord les bĂątonnets Ă  sucette, puis de fixer la soucoupe. Certaines des soucoupes se sont fendues et d’autres ont perdu leur sorbet, mais ce n’est pas grave, cela signifie simplement que vous pouvez les manger ;. Commencer par le bas rend les choses plus faciles car si vous laissez cette partie jusqu’à la fin, vous aurez du mal Ă  faire le tour du poteau et Ă  remplir tous les espaces. Un conseil Ă  mon avis, la soucoupe volante est plus jolie et plus grande si vous n’enfoncez pas les bĂątonnets de sucette Ă  fond dans la boule, mais laissez un peu d’espace entre le bonbon et la boule. Étape 4 Finition En gros, tu dois travailler tout le long de la boule avec les bonbons jusqu’à ce que tu ne puisses plus voir aucune partie de la boule. Ensuite, lorsque vous atteignez le sommet, vous faites le tour de la boule pour voir si vous pouvez remplir les espaces, et c’est terminĂ© ! Tu peux ajouter toutes les dĂ©corations que tu veux au pot, au mĂąt, etc. mais j’aime le mien tel qu’il est et ma sƓur l’a aimĂ© aussi ! Les soucoupes volantes, soucoupe bonbon ovni, cette confiserie colorĂ©e remplie de sorbet pĂ©tillant – quel que soit le nom qu’on leur donne, tout le monde a essayĂ© ces bonbons rĂ©tro des annĂ©es 80 Ă  un moment ou Ă  un autre. Mais sont-ils vĂ©gĂ©taliens ? COMMENT PARTIR SANS JETER UN OEIL SUR LES PÉPITES DE NOTRE BOUTIQUE Retrouvez tous nos ustensiles de cuisine pour vous faciliter la tĂąche en cuisine, nos produit minceur pour vous aider Ă  maintenir la forme et faire du sport depuis le confort de votre domicile avec nos accessoires de fitness et Pilates Ăąs cher Voir plus Previous article Melisse citronnelle les bienfaits sur la grossesse Next article 3 desserts Ă  base de coco et abricot Written by quoimangercesoir Jeune blogueuse experte en nutrition sport et santĂ©. J'aide les femmes Ă  s'accepter devant le miroir. GrĂące Ă  mes conseils sur les bonnes pratiques de la nutrition et sur les exercices physiques Ă  adopter Ă  la maison ou en salle de sport pour retrouver une belle silhouette.
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Providedto YouTube by Universal Music GroupLes papiers qui collent aux bonbons · Serge GainsbourgJane & Serge 1973℗ 2011 Mercury Music GroupReleased on: 201
Tu peux prĂ©parer ta colle pour le papier mĂąchĂ© toi mĂȘme ! Il te faut 1 tasse de farine 1 tasse d'eau tiĂšde 1 cuillĂšre Ă  cafĂ© de sel 1 recipient Du film plastique MĂ©lange le tout dans un grand rĂ©cipient jusqu'Ă  ce que ta colle soit luisante. Recouvre bien de film plastique et laisse reposer 3 Ă  4 heures. Tu n'auras plus qu'Ă  tremper tes bandes de papier journal dans ta prĂ©paration ! Faire une pinata en dinosaure Il faut De la colle Ă©lĂ©mentaire 1 pinceau rouleau 1 pinceau simple 3 ballons Du scotch Des boites d'oeufs Des rouleaux de sopalin ou de papier toilette Des journaux De la peinture Gonfle et boudine et attache tes ballons avec du scotch. Tu scotches ensuite les rouleaux et boites d'oeufs comme sur la photo pour faire les pattes, les yeux et l'Ă©pine dorsale DĂ©coupe de larges bandes de papier journal que tu enduis de colle avec un petit rouleau qui vont te servir Ă  recouvrir la structure de la pinata. Fais au moins 3 couches. Laisse une fente ouverte au niveau du coup pour y insĂ©rer les bonbons plus tard. Laisse sĂ©cher au moins 24h. Une fois le papier bien sec et bien consolidĂ©, peints Ă  ta convenance ton dinosaure. Enfin, quand la peinture est sĂšche, perce les ballons Ă  l'aide d'une aiguille fine Ă  travers le papier mĂąchĂ© et remplis la bĂȘte de bonbons et de cadeaux ! Accroches lĂ  fais des petits trous avec un tournevis Ă  l'endroit ou tu souhaite passer la ficelle pour l'attacher Ă  un arbre ou ailleurs Tu n'as plus qu'Ă  la casser avec tes amis pour faire tomber les bonbons ! Fabriquer un panier de PĂąques Le panier de PĂąques en papier mĂąchĂ© ou Le panier d'Halloween en papier mĂąchĂ© Fabrication du panier en papier mĂąchĂ© Faire un panier d'halloween Il te faut 1 ballon de baudruche Du papier journal Du papier aluminium Des ciseaux 1 pinceau De la colle Ă  papier peint ou de la colle Ă©lĂ©mentaire Ou ta prĂ©paration maison de colle vois plus haut la recette Du carton fin ou du papier Ă©pais 1 brosse Ă  dent De la peinture du coton C'est parti ! Gonfle ton ballon puis retourne le, avec le noeud vers le haut. DĂ©coupe de grosses bandes de papier journal. Colle tes bandes de bas en haut, arrĂȘte toi au 2/3 de ton ballon. Recommence 2 ou 3 fois l'opĂ©ration. DĂ©coupe ton carton fin en faisant des triangles comme sur la photo. Colle tes triangles en haut de ton papier mĂąchĂ© que tu as dĂ©jĂ  collĂ©. Ou bien dĂ©coupe simplement le haut de ton panier si tu as mis suffisamment de couches de papier. Une fois ton papier et ton carton secs, Peints les en Blanc. Pour le panier de PĂąques Une fois la sous-couche sĂšche, peints le tout Ă  la couleur d'un oeuf mĂ©lange du jaune avec du orange, un peu de marron et un peu de rouge Trempe ta brosse Ă  dents dans de la peinture marron claire et Ă©clabousse ton oeuf Ă  l'aide de ton doigt! Pour le panier d'Halloween Peints le en orange vif ! puis les yeux et la bouche en noir. Pique le ballon pour qu'il se dĂ©gonfle puis retire le. DĂ©coupe 2 trous de chaque cotĂ© Ă  l'aide de tes ciseaux Entortille ton papier d'aluminium pour faire une anse, fais lĂ  assez Ă©paisse. Fais 2 crochets de chaque cotĂ©. Pour celui de PĂąques Recouvre ton anse de papier mĂąchĂ© collĂ© 1 ou 2 couches puis peint lĂ  d'abord en blanc puis couleur oeuf. passe ton anse dans les trous de ton oeuf, Mets du coton Ă  l'intĂ©rieur, tu pourras y mettre tes oeufs en chocolats ! Pour celui d'Halloween Colle sur ton anse du papier mĂąchĂ© 1 ou 2 couches puis peint en orange ou en vert vif. Passe l'anse dans les trous de ta citrouille. Ton panier est prĂȘt ! Bonne rĂ©colte !! Le masque en papier mĂąchĂ© X2 !! De la colle Ă  papier peint ou Ă©lĂ©mentaire ou ta prĂ©paration maison voir plus haut Gonfle le ballon et pose le dans un bol la fermeture vers le bas. DĂ©coupe ton journal en bandelettes environ de 10cm / 3cm. Donne Ă  la pĂąte Ă  modeler la forme grossiĂšre de ton nez et recommence pour un deuxiĂšme nez. Colle le premier au centre du ballon puis Ă  l'opposĂ© exact le deuxiĂšme. Maintenant badigeonne ton ballon mais pas les nez avec la colle. Pose tes bandelettes dessus verticalement, une fois le ballon recouvert de papier badigeonne le tout de colle puis recouvre cette fois ci horizontalement tes bandelettes de papier. Recouvre de colle et rĂ©itĂšre 8 Ă  10 fois l'opĂ©ration en alternant le sens de pose. Laisse secher. Une fois sec, perce le ballon et decoupe aux ciseaux pour separer tes 2 masques, enlĂšve la pĂąte Ă  modeler DĂ©coupe au cutter la forme de tes yeux et celle de ta bouche de chaque cotĂ©. Peints les et dĂ©core les avec la laine pour faire des cheveux rigolos vernis le tout! La Pinata simple De la colle Ă  papier peint ou ta prĂ©paration maison voir plus haut ou colle Ă©lĂ©mentaire Du fil costaux Tu dois d'abord gonfler ton ballon et puis mets le dans un bol le noeud en bas. Ensuite, tu dois dĂ©couper les grosses bandes de ton journal pour les coller Ă  l'aide de ta prĂ©paration ou de la colle sur le ballon comme il est expliquĂ© au dessus. Ne fais que 3 couches. Peints le comme tu le souhaite, fais un animal rigolo par exemple A L ENVERS! Une fois que la peinture est sĂšche, dĂ©gonfle le ballon en le perçant puis enlĂšve le. Retourne ton oeuvre et Fais 4 trous les uns en face des autres pour y insĂ©rer le fil. A l'intĂ©rieur de ta pinata remplis la avec des confettis, des boules de cotillons, des bonbons! Attache la ensuite Ă  l'aide du fil en hauteur, puis avec un bĂąton, tape dessus avec tes copains pour vous prendre une pluie de friandises sur la tĂȘte !
Jai les bonbons qui collent au papier :/ QNTAL. HÎtesse du JDD: Posté le 05-08-2022 à 14:08:07 . Ah bah voilà, un coup la publication a des heures de retard, un coup c'est en avance ! Faut qu'on s'organise ! A voté. mizawesome. Topic quizz Legal Department: Posté le 05-08-2022 à 14:20:06 . BOURANE . Bourane aime le mot. Def 1 : Homerde F Def 2 : QNTAL S Onguent
J’adore ces petits cĂŽnes en papier adorables que l’on voit remplis de bonbons colorĂ©s. Aujourd’hui je partage avec vous un DIY facile pour vous montrer comment faire des cĂŽnes de bonbons ! Les cĂŽnes de bonbons sont si jolis, sont un moyen facile d’offrir des bonbons, et sont beaucoup plus faciles Ă  faire qu’ils n’y paraissent ! Et le mieux, c’est que vous pouvez facilement les personnaliser pour les adapter au thĂšme ou aux couleurs de votre fĂȘte. Vous ĂȘtes prĂȘt Ă  vous lancer ? Le matĂ©riel nĂ©cessaire Papier cartonnĂ© ou Ă  motifsAdhĂ©sifPetits bonbonsCiseaux Les diffĂ©rentes Ă©tapes Étape 1. Suivez les instructions fournies avec la perforatrice de bord de cercle pour crĂ©er un napperon en papier. Vous pouvez choisir n’importe quelle taille entre 15 et 30 centimĂštres pour faire votre napperon avec ce set. J’ai choisi de faire le mien en 28 centimĂštres. Le dessus du napperon donne Ă  ces cĂŽnes en papier un aspect incroyable, mais si vous ne voulez pas acheter le kit de perforation, vous pouvez aussi simplement tracer le dessus d’un grand bol et dĂ©couper un cercle de cette façon. Étape 2. Coupez votre napperon en trois, comme si vous dĂ©coupiez une tarte en trois grandes parts. Étape 3. Roulez le napperon en forme de cĂŽne de façon Ă  ce que la partie pointue soit en bas et le motif du napperon en haut. Faites chevaucher un peu les bords, puis appliquez de la colle Ă  sĂ©chage rapide sur un des bords. Collez les deux cĂŽtĂ©s ensemble, et tenez-les pendant environ 10 secondes pour permettre Ă  la colle de sĂ©cher. Étape 4. Remplissez le napperon de petits bonbons ou de jouets. J’ai rempli mes cĂŽnes de dragibus, qui Ă©taient de la taille parfaite et existent dans des tonnes de couleurs amusantes ! Si tu veux faire un trou de chaque cĂŽtĂ© du sommet, tu peux y passer un ruban, faire des nƓuds et avoir une poignĂ©e pour le suspendre. Conclusion Maintenant que vous savez comment faire des cĂŽnes de bonbons, quelles couleurs et quels motifs avez-vous hĂąte d’essayer ? Comme vous pouvez obtenir 3 cĂŽnes de napperons Ă  partir d’un seul grand napperon, le processus est assez rapide. J’espĂšre que vous avez apprĂ©ciĂ© ce tutoriel sur la fabrication de cĂŽnes de bonbons. Bon bricolage !

Cest vrai en été j'ai toujours les bonbons qui collent au papier - Topic Qui a les boules qui collent comme moi ? du 24-07-2012 21:45:48 sur les forums de jeuxvideo.com

Ces deux curieuses locutions verbales relĂšvent du registre vulgaire. Et elles s'utilisent toutes deux, au sens figurĂ© pour dire avoir les sous-vĂȘtements collant Ă  la peau Ă  cause de la transpiration. "Avoir les bonbons qui collent au papier" est ainsi un idiotisme alimentaire signifiant avoir les bourses collĂ©es au slip, pour un homme, en cas de forte chaleur, On dit par exemple "Vivement ce soir que je puisse me laver j'ai les bonbons qui collent au papier". et "Avoir le rideau qui colle aux fenĂȘtres" est un idiotisme architectural et un idiotisme textile signifiant avoir les fesses collĂ©es Ă  la culotte, pour une femme, lorsqu'il fait trĂšs chaud. On dit par exemple "Je n'en peux plus de cette chaleur j'ai le rideau qui colle aux fenĂȘtres". Et je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacrĂ© Ă  toutes les façons de dire "Transpirer" ou "Transpirer Ă©normĂ©ment" en français. Sources et Autres articles qui pourraient vous intĂ©resser
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